1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)a M. de Montherlant est cons
2 M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)a M. de Montherlant est considéré par plu
3 considéré par plusieurs comme l’un des héritiers de Barrès. Le rapprochement est peut-être prématuré, tout au plus peut-o
4 par plusieurs comme l’un des héritiers de Barrès. Le rapprochement est peut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’à
5 ut-être prématuré, tout au plus peut-on dire qu’à l’ heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre plus
6 u’à l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre plus qu’un agrément purement littéraire : une leço
7 us qu’un agrément purement littéraire : une leçon d’ énergie. Il se pique de n’avoir pas connu, jusqu’à ce jour au moins, c
8 ent littéraire : une leçon d’énergie. Il se pique de n’avoir pas connu, jusqu’à ce jour au moins, cette inquiétude libérat
9 u moins, cette inquiétude libératrice que produit la recherche de la vérité. Dès son premier livre, il s’est montré tout e
10 e inquiétude libératrice que produit la recherche de la vérité. Dès son premier livre, il s’est montré tout entier, il a b
11 nquiétude libératrice que produit la recherche de la vérité. Dès son premier livre, il s’est montré tout entier, il a brav
12 out entier, il a bravement affirmé son unité. Car le temps n’est plus, où les jeunes gens se faisaient, avec sérieux, des
13 nt affirmé son unité. Car le temps n’est plus, où les jeunes gens se faisaient, avec sérieux, des âmes exceptionnellement c
14 langue plus compliquée encore et nuancée jusqu’à l’ ennui. La guerre a donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant qu
15 lus compliquée encore et nuancée jusqu’à l’ennui. La guerre a donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant qu’on appel
16 ore et nuancée jusqu’à l’ennui. La guerre a donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant qu’on appelle symbolisme ; et
17 uancée jusqu’à l’ennui. La guerre a donné le coup de grâce à cet esthétisme énervant qu’on appelle symbolisme ; et elle a
18 appelle symbolisme ; et elle a donné naissance à la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sortie toute formée et casq
19 bolisme ; et elle a donné naissance à la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sortie toute formée et casquée pour la
20 t, qui en est sortie toute formée et casquée pour la lutte de l’après-guerre. ⁂ Deux philosophies, affirme-t-il, se disput
21 est sortie toute formée et casquée pour la lutte de l’après-guerre. ⁂ Deux philosophies, affirme-t-il, se disputent le mo
22 t sortie toute formée et casquée pour la lutte de l’ après-guerre. ⁂ Deux philosophies, affirme-t-il, se disputent le monde
23 . ⁂ Deux philosophies, affirme-t-il, se disputent le monde. L’une vient de l’Orient, et insinue dans le monde romain les v
24 firme-t-il, se disputent le monde. L’une vient de l’ Orient, et insinue dans le monde romain les virus du christianisme, de
25 e monde. L’une vient de l’Orient, et insinue dans le monde romain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolut
26 ient de l’Orient, et insinue dans le monde romain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romanti
27 Orient, et insinue dans le monde romain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les
28 dans le monde romain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les concepts de libert
29 ns le monde romain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les concepts de liberté e
30 romain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les concepts de liberté et de progrès
31 ain les virus du christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les concepts de liberté et de progrès, l
32 christianisme, de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les concepts de liberté et de progrès, l’humanitarisme, l
33 de la Réforme, de la Révolution et du romantisme, les concepts de liberté et de progrès, l’humanitarisme, le bolchévisme. L
34 , de la Révolution et du romantisme, les concepts de liberté et de progrès, l’humanitarisme, le bolchévisme. L’autre philo
35 tion et du romantisme, les concepts de liberté et de progrès, l’humanitarisme, le bolchévisme. L’autre philosophie est cel
36 omantisme, les concepts de liberté et de progrès, l’ humanitarisme, le bolchévisme. L’autre philosophie est celle de l’anti
37 ncepts de liberté et de progrès, l’humanitarisme, le bolchévisme. L’autre philosophie est celle de l’antique Rome, qui a i
38 me, le bolchévisme. L’autre philosophie est celle de l’antique Rome, qui a inspiré le catholicisme, la Renaissance, le tra
39 le bolchévisme. L’autre philosophie est celle de l’ antique Rome, qui a inspiré le catholicisme, la Renaissance, le tradit
40 sophie est celle de l’antique Rome, qui a inspiré le catholicisme, la Renaissance, le traditionnisme et le nationalisme. L
41 de l’antique Rome, qui a inspiré le catholicisme, la Renaissance, le traditionnisme et le nationalisme. L’Orient efféminé 
42 e, qui a inspiré le catholicisme, la Renaissance, le traditionnisme et le nationalisme. L’Orient efféminé ; — en face : l’
43 atholicisme, la Renaissance, le traditionnisme et le nationalisme. L’Orient efféminé ; — en face : l’Ordre romain. Or l’or
44 enaissance, le traditionnisme et le nationalisme. L’ Orient efféminé ; — en face : l’Ordre romain. Or l’ordre, pour M. de M
45 le nationalisme. L’Orient efféminé ; — en face : l’ Ordre romain. Or l’ordre, pour M. de Montherlant comme pour Maurras, e
46 ’Orient efféminé ; — en face : l’Ordre romain. Or l’ ordre, pour M. de Montherlant comme pour Maurras, est ce qu’il importe
47 therlant comme pour Maurras, est ce qu’il importe de sauvegarder, avant tout autre principe. Jusqu’ici, rien d’original da
48 arder, avant tout autre principe. Jusqu’ici, rien d’ original dans cette conception simpliste du monde, qui n’est en rien d
49 , rien d’original dans cette conception simpliste du monde, qui n’est en rien différente de celle de l’Action française ;
50 simpliste du monde, qui n’est en rien différente de celle de l’Action française ; remarquons toutefois cette séparation,
51 e du monde, qui n’est en rien différente de celle de l’Action française ; remarquons toutefois cette séparation, que Maurr
52 u monde, qui n’est en rien différente de celle de l’ Action française ; remarquons toutefois cette séparation, que Maurras
53 ion, que Maurras n’a pas faite aussi franchement, du catholicisme et du christianisme, le christianisme étant dans le même
54 a pas faite aussi franchement, du catholicisme et du christianisme, le christianisme étant dans le même camp que la Réform
55 franchement, du catholicisme et du christianisme, le christianisme étant dans le même camp que la Réforme. M. de Montherla
56 et du christianisme, le christianisme étant dans le même camp que la Réforme. M. de Montherlant n’est décidément pas phil
57 sme, le christianisme étant dans le même camp que la Réforme. M. de Montherlant n’est décidément pas philosophe. Peut-être
58 s philosophe. Peut-être ne lui a-t-il manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collège jésuite pour
59 eut-être ne lui a-t-il manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collège jésuite pour la tranchée, p
60 ne lui a-t-il manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le
61 le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’a saisi aux patte
62 de méditer : il a quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’a saisi aux pattes de la guerre encore co
63 uitté le collège jésuite pour la tranchée, puis «  le sport l’a saisi aux pattes de la guerre encore contus de huit coups d
64 collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’ a saisi aux pattes de la guerre encore contus de huit coups de griffes
65 la tranchée, puis « le sport l’a saisi aux pattes de la guerre encore contus de huit coups de griffes et chaud de l’étrein
66 tranchée, puis « le sport l’a saisi aux pattes de la guerre encore contus de huit coups de griffes et chaud de l’étreinte
67 t l’a saisi aux pattes de la guerre encore contus de huit coups de griffes et chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ».
68 x pattes de la guerre encore contus de huit coups de griffes et chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu
69 e encore contus de huit coups de griffes et chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu le temps de se ressa
70 ncore contus de huit coups de griffes et chaud de l’ étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu le temps de se ressaisi
71 s de huit coups de griffes et chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu le temps de se ressaisir, le sport
72 l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’une façon obs
73 te du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’une façon obsédante, l
74 illeux ». Il n’a pas eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’une façon obsédante, le rythme de la gu
75 s de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d’ une façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-il ainsi évi
76 port prolongeant pour lui, d’une façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-il ainsi évité le choc fatal pour t
77 ngeant pour lui, d’une façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autr
78 ant pour lui, d’une façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres
79 i, d’une façon obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier
80 rythme de la guerre. Du moins a-t-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bourgeois. Dernièreme
81 t-il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bourgeois. Dernièrement, il abandonna le stade et rent
82 é le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bourgeois. Dernièrement, il abandonna le stade et rentra dans le mond
83 rrier et du bourgeois. Dernièrement, il abandonna le stade et rentra dans le monde où nous vivons tous. Écœuré du désordre
84 ernièrement, il abandonna le stade et rentra dans le monde où nous vivons tous. Écœuré du désordre général, il cherche des
85 rentra dans le monde où nous vivons tous. Écœuré du désordre général, il cherche des remèdes, et nous tend les premiers q
86 s, et nous tend les premiers qui lui tombent sous la main : le sport et la morale romaine. Dans sa hâte salvatrice, M. de
87 tend les premiers qui lui tombent sous la main : le sport et la morale romaine. Dans sa hâte salvatrice, M. de Montherlan
88 emiers qui lui tombent sous la main : le sport et la morale romaine. Dans sa hâte salvatrice, M. de Montherlant ne s’est m
89 ontrepoisons pouvaient être administrés ensemble. L’ opération faite, il a pourtant fallu la justifier, ce qui n’a pas été
90 ensemble. L’opération faite, il a pourtant fallu la justifier, ce qui n’a pas été sans quelques tours de passe-passe de l
91 justifier, ce qui n’a pas été sans quelques tours de passe-passe de logique, admirablement masqués d’ailleurs par des faço
92 ui n’a pas été sans quelques tours de passe-passe de logique, admirablement masqués d’ailleurs par des façons cavalières u
93 cavalières un peu intimidantes. Toute une partie du Paradis à l’ombre des épées 1, son dernier livre, est consacrée à « f
94 n peu intimidantes. Toute une partie du Paradis à l’ ombre des épées 1, son dernier livre, est consacrée à « fondre dans un
95 consacrée à « fondre dans une unité supérieure » l’ antinomie de l’esprit catholique et de l’esprit sportif. « On se fait
96 « fondre dans une unité supérieure » l’antinomie de l’esprit catholique et de l’esprit sportif. « On se fait son unité co
97 fondre dans une unité supérieure » l’antinomie de l’ esprit catholique et de l’esprit sportif. « On se fait son unité comme
98 upérieure » l’antinomie de l’esprit catholique et de l’esprit sportif. « On se fait son unité comme on peut », avoue-t-il
99 rieure » l’antinomie de l’esprit catholique et de l’ esprit sportif. « On se fait son unité comme on peut », avoue-t-il fra
100 oue-t-il franchement. Il me semble bien paradoxal de vouloir unir dans une même philosophie la morale jésuite, faite de rè
101 radoxal de vouloir unir dans une même philosophie la morale jésuite, faite de règles et de contraintes imposées dans le bu
102 ans une même philosophie la morale jésuite, faite de règles et de contraintes imposées dans le but de restreindre la liber
103 philosophie la morale jésuite, faite de règles et de contraintes imposées dans le but de restreindre la liberté et l’initi
104 , faite de règles et de contraintes imposées dans le but de restreindre la liberté et l’initiative individuelles, et la mo
105 de règles et de contraintes imposées dans le but de restreindre la liberté et l’initiative individuelles, et la morale de
106 e contraintes imposées dans le but de restreindre la liberté et l’initiative individuelles, et la morale des sports anglai
107 imposées dans le but de restreindre la liberté et l’ initiative individuelles, et la morale des sports anglais, morale qui
108 ndre la liberté et l’initiative individuelles, et la morale des sports anglais, morale qui veut former des hommes maîtres
109 nglais, morale qui veut former des hommes maîtres d’ eux-mêmes, c’est-à-dire libres. Et cela me semble d’autant plus parado
110 eux-mêmes, c’est-à-dire libres. Et cela me semble d’ autant plus paradoxal que M. de Montherlant est justement un des premi
111 ment un des premiers Français qui ait compris que le but du sport n’est pas la performance, mais le style et la méthode, c
112 des premiers Français qui ait compris que le but du sport n’est pas la performance, mais le style et la méthode, c’est-à-
113 ais qui ait compris que le but du sport n’est pas la performance, mais le style et la méthode, c’est-à-dire la formation d
114 ue le but du sport n’est pas la performance, mais le style et la méthode, c’est-à-dire la formation du caractère, en défin
115 sport n’est pas la performance, mais le style et la méthode, c’est-à-dire la formation du caractère, en définitive. Mais
116 rmance, mais le style et la méthode, c’est-à-dire la formation du caractère, en définitive. Mais on peut oublier la partie
117 le style et la méthode, c’est-à-dire la formation du caractère, en définitive. Mais on peut oublier la partie doctrinaire
118 du caractère, en définitive. Mais on peut oublier la partie doctrinaire de cette œuvre, elle ne lui est pas indispensable 
119 itive. Mais on peut oublier la partie doctrinaire de cette œuvre, elle ne lui est pas indispensable : « Ces simplification
120 « Ces simplifications valent ce que valent toutes les simplifications, qu’on les appelle ou non idées générales, et j’avoue
121 t ce que valent toutes les simplifications, qu’on les appelle ou non idées générales, et j’avoue bien volontiers qu’il n’es
122 e bien volontiers qu’il n’est pas une opinion sur le monde à laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmatique
123 une opinion sur le monde à laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmatique de M. de Montherlant son admirabl
124 à laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmatique de M. de Montherlant son admirable lyrisme de poète du sta
125 ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmatique de M. de Montherlant son admirable lyrisme de poète du stade. En un styl
126 atique de M. de Montherlant son admirable lyrisme de poète du stade. En un style d’une fermeté presque brutale parfois, un
127 M. de Montherlant son admirable lyrisme de poète du stade. En un style d’une fermeté presque brutale parfois, un style de
128 admirable lyrisme de poète du stade. En un style d’ une fermeté presque brutale parfois, un style de sportif, mais qu’on s
129 e d’une fermeté presque brutale parfois, un style de sportif, mais qu’on sent humaniste et poète, un style à la fois bref
130 et calme » des « grands corps athlétiques ». Sur le stade au soleil se déploient les équipes, et l’équipier Montherlant l
131 thlétiques ». Sur le stade au soleil se déploient les équipes, et l’équipier Montherlant les contemple, ému de « cette ivre
132 r le stade au soleil se déploient les équipes, et l’ équipier Montherlant les contemple, ému de « cette ivresse qui naît de
133 déploient les équipes, et l’équipier Montherlant les contemple, ému de « cette ivresse qui naît de l’ordre », et aussi par
134 pes, et l’équipier Montherlant les contemple, ému de « cette ivresse qui naît de l’ordre », et aussi parfois, de la pensée
135 nt les contemple, ému de « cette ivresse qui naît de l’ordre », et aussi parfois, de la pensée que « sur ces corps de l’en
136 les contemple, ému de « cette ivresse qui naît de l’ ordre », et aussi parfois, de la pensée que « sur ces corps de l’entre
137 ivresse qui naît de l’ordre », et aussi parfois, de la pensée que « sur ces corps de l’entre-deux-guerres, … cinq sur dix
138 resse qui naît de l’ordre », et aussi parfois, de la pensée que « sur ces corps de l’entre-deux-guerres, … cinq sur dix so
139 t aussi parfois, de la pensée que « sur ces corps de l’entre-deux-guerres, … cinq sur dix sont désignés… ». Voici passer u
140 ussi parfois, de la pensée que « sur ces corps de l’ entre-deux-guerres, … cinq sur dix sont désignés… ». Voici passer un c
141 Voici passer un coureur : « À peine a-t-il touché la piste d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à son corps la
142 ser un coureur : « À peine a-t-il touché la piste d’ herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à son corps la douce ma
143 est une allégresse héroïque qu’infuse à son corps la douce matière. L’air et le sol, dieux rivaux, se le disputent, et il
144 héroïque qu’infuse à son corps la douce matière. L’ air et le sol, dieux rivaux, se le disputent, et il oscille entre l’un
145 qu’infuse à son corps la douce matière. L’air et le sol, dieux rivaux, se le disputent, et il oscille entre l’un et l’aut
146 douce matière. L’air et le sol, dieux rivaux, se le disputent, et il oscille entre l’un et l’autre. Ainsi mon art, entre
147 Mais sa foulée, bondissante et posée, est pleine du désir de l’air. Danse-t-il sur une musique que je n’entends pas ? » —
148 foulée, bondissante et posée, est pleine du désir de l’air. Danse-t-il sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plu
149 lée, bondissante et posée, est pleine du désir de l’ air. Danse-t-il sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plus q
150 musique que je n’entends pas ? » — Mais plus que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce corps qui
151  ? » — Mais plus que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce corps qui est exaltante, et c’est cett
152 us que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce corps qui est exaltante, et c’est cette domination q
153 que le corps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce corps qui est exaltante, et c’est cette domination qui
154 est exaltante, et c’est cette domination qui est le but véritable du sport. On accepte une règle ; on l’assimile, à tel p
155 t c’est cette domination qui est le but véritable du sport. On accepte une règle ; on l’assimile, à tel point qu’elle n’es
156 but véritable du sport. On accepte une règle ; on l’ assimile, à tel point qu’elle n’est plus une entrave à la violence ani
157 ile, à tel point qu’elle n’est plus une entrave à la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à la vue de la pra
158 une entrave à la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à la vue de la prairie rase où rebondit un ballon. Si
159 ave à la violence animale déchaînée dans le corps du joueur à la vue de la prairie rase où rebondit un ballon. Si l’on con
160 ale déchaînée dans le corps du joueur à la vue de la prairie rase où rebondit un ballon. Si l’on considère la vie sociale
161 vue de la prairie rase où rebondit un ballon. Si l’ on considère la vie sociale comme un jeu sérieux dont on respecte les
162 rie rase où rebondit un ballon. Si l’on considère la vie sociale comme un jeu sérieux dont on respecte les règles, non plu
163 vie sociale comme un jeu sérieux dont on respecte les règles, non plus comme une lutte sauvage et déloyale, la morale d’équ
164 es, non plus comme une lutte sauvage et déloyale, la morale d’équipe devient toute la morale, et les qualités indispensabl
165 us comme une lutte sauvage et déloyale, la morale d’ équipe devient toute la morale, et les qualités indispensables au bon
166 age et déloyale, la morale d’équipe devient toute la morale, et les qualités indispensables au bon équipier deviennent les
167 e, la morale d’équipe devient toute la morale, et les qualités indispensables au bon équipier deviennent les qualités du pa
168 ualités indispensables au bon équipier deviennent les qualités du parfait citoyen : juste vision de la réalité, abnégation,
169 pensables au bon équipier deviennent les qualités du parfait citoyen : juste vision de la réalité, abnégation, sentiment d
170 nt les qualités du parfait citoyen : juste vision de la réalité, abnégation, sentiment du devoir de chacun envers l’ensemb
171 les qualités du parfait citoyen : juste vision de la réalité, abnégation, sentiment du devoir de chacun envers l’ensemble
172 juste vision de la réalité, abnégation, sentiment du devoir de chacun envers l’ensemble (Montherlant insiste plutôt sur le
173 on de la réalité, abnégation, sentiment du devoir de chacun envers l’ensemble (Montherlant insiste plutôt sur le sentiment
174 abnégation, sentiment du devoir de chacun envers l’ ensemble (Montherlant insiste plutôt sur le sentiment des hiérarchies
175 envers l’ensemble (Montherlant insiste plutôt sur le sentiment des hiérarchies que sur celui de la solidarité, comme bien
176 ôt sur le sentiment des hiérarchies que sur celui de la solidarité, comme bien l’on pense). Enfin, enseignement plus génér
177 sur le sentiment des hiérarchies que sur celui de la solidarité, comme bien l’on pense). Enfin, enseignement plus général
178 rchies que sur celui de la solidarité, comme bien l’ on pense). Enfin, enseignement plus général de la morale sportive : « 
179 ien l’on pense). Enfin, enseignement plus général de la morale sportive : « la règle de rester en dedans de son action, ap
180 l’on pense). Enfin, enseignement plus général de la morale sportive : « la règle de rester en dedans de son action, appli
181 seignement plus général de la morale sportive : «  la règle de rester en dedans de son action, application de l’immense axi
182 t plus général de la morale sportive : « la règle de rester en dedans de son action, application de l’immense axiome formu
183 morale sportive : « la règle de rester en dedans de son action, application de l’immense axiome formulé par Hésiode et qu
184 le de rester en dedans de son action, application de l’immense axiome formulé par Hésiode et qui gouverna le monde ancien 
185 de rester en dedans de son action, application de l’ immense axiome formulé par Hésiode et qui gouverna le monde ancien : L
186 mmense axiome formulé par Hésiode et qui gouverna le monde ancien : La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comm
187 ulé par Hésiode et qui gouverna le monde ancien : La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comme un apprentissage
188 a le monde ancien : La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tout servira plus
189 ancien : La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tout servira plus tard : Ô
190 de que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tout servira plus tard : Ô garçons, il y a un brin du myrte
191 que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tout servira plus tard : Ô garçons, il y a un brin du myrte ci
192 ut servira plus tard : Ô garçons, il y a un brin du myrte civique tressé dans vos couronnes de laurier. Vous n’êtes pas c
193 n brin du myrte civique tressé dans vos couronnes de laurier. Vous n’êtes pas couronnés d’olivier. La main connaît la main
194 s couronnes de laurier. Vous n’êtes pas couronnés d’ olivier. La main connaît la main dans la prise du témoin. L’épaule con
195 de laurier. Vous n’êtes pas couronnés d’olivier. La main connaît la main dans la prise du témoin. L’épaule connaît l’épau
196 s n’êtes pas couronnés d’olivier. La main connaît la main dans la prise du témoin. L’épaule connaît l’épaule dans le talon
197 couronnés d’olivier. La main connaît la main dans la prise du témoin. L’épaule connaît l’épaule dans le talonnage du ballo
198 d’olivier. La main connaît la main dans la prise du témoin. L’épaule connaît l’épaule dans le talonnage du ballon. Le reg
199 La main connaît la main dans la prise du témoin. L’ épaule connaît l’épaule dans le talonnage du ballon. Le regard connaît
200 la main dans la prise du témoin. L’épaule connaît l’ épaule dans le talonnage du ballon. Le regard connaît le regard dans l
201 a prise du témoin. L’épaule connaît l’épaule dans le talonnage du ballon. Le regard connaît le regard dans la course d’équ
202 moin. L’épaule connaît l’épaule dans le talonnage du ballon. Le regard connaît le regard dans la course d’équipe. Le cœur
203 ule connaît l’épaule dans le talonnage du ballon. Le regard connaît le regard dans la course d’équipe. Le cœur connaît la
204 le dans le talonnage du ballon. Le regard connaît le regard dans la course d’équipe. Le cœur connaît la présence muette et
205 nnage du ballon. Le regard connaît le regard dans la course d’équipe. Le cœur connaît la présence muette et sûre. Toutes c
206 allon. Le regard connaît le regard dans la course d’ équipe. Le cœur connaît la présence muette et sûre. Toutes ces choses
207 regard connaît le regard dans la course d’équipe. Le cœur connaît la présence muette et sûre. Toutes ces choses ne se font
208 e regard dans la course d’équipe. Le cœur connaît la présence muette et sûre. Toutes ces choses ne se font pas en vain. Le
209 t sûre. Toutes ces choses ne se font pas en vain. Le chef se dresse entre les dix qui sont à lui. Il dit : « Je ne demande
210 s ne se font pas en vain. Le chef se dresse entre les dix qui sont à lui. Il dit : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je dem
211 ne sont pas dites en vain. Stades que parcourent de jeunes et purs courages, donnez-moi votre silence jusqu’à l’heure. Qu
212 t purs courages, donnez-moi votre silence jusqu’à l’ heure. Que je taise votre mot de ralliement, paradis à l’ombre des épé
213 e silence jusqu’à l’heure. Que je taise votre mot de ralliement, paradis à l’ombre des épées. Rien de moins artificiellem
214 . Que je taise votre mot de ralliement, paradis à l’ ombre des épées. Rien de moins artificiellement moderne que ce lyrism
215 de ralliement, paradis à l’ombre des épées. Rien de moins artificiellement moderne que ce lyrisme sobre et prenant : « Si
216 nt moderne que ce lyrisme sobre et prenant : « Si l’ on s’échauffe, s’échauffer sur de la précision. » On évitera ainsi tou
217 t prenant : « Si l’on s’échauffe, s’échauffer sur de la précision. » On évitera ainsi tout niais romantisme. Je sais bien
218 renant : « Si l’on s’échauffe, s’échauffer sur de la précision. » On évitera ainsi tout niais romantisme. Je sais bien ce
219 ais romantisme. Je sais bien ce qu’on objectera : le sport ainsi compris, plus que l’apprentissage de la vie, est l’appren
220 u’on objectera : le sport ainsi compris, plus que l’ apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira-t-on.
221 le sport ainsi compris, plus que l’apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira-t-on. M. de Montherlan
222 sport ainsi compris, plus que l’apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira-t-on. M. de Montherlant r
223 compris, plus que l’apprentissage de la vie, est l’ apprentissage de la guerre, dira-t-on. M. de Montherlant répondra : no
224 ue l’apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira-t-on. M. de Montherlant répondra : non, car la faible
225 l’apprentissage de la vie, est l’apprentissage de la guerre, dira-t-on. M. de Montherlant répondra : non, car la faiblesse
226 dira-t-on. M. de Montherlant répondra : non, car la faiblesse est le péché capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse
227 Montherlant répondra : non, car la faiblesse est le péché capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever
228 : non, car la faiblesse est le péché capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». « La faib
229 se est le péché capital pour le sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». « La faiblesse est mère du com
230 e sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». « La faiblesse est mère du combat. » C’est donc à un lacédém
231 c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». «  La faiblesse est mère du combat. » C’est donc à un lacédémonisme renouve
232 ui fait lever la haine ». « La faiblesse est mère du combat. » C’est donc à un lacédémonisme renouvelé que nous conduirait
233 sme renouvelé que nous conduirait cette « éthique du sport » tempérée de raison. Ce qu’on en peut retenir, c’est la méthod
234 us conduirait cette « éthique du sport » tempérée de raison. Ce qu’on en peut retenir, c’est la méthode, car je crois qu’e
235 mpérée de raison. Ce qu’on en peut retenir, c’est la méthode, car je crois qu’elle sert mieux la démocratie que l’Église r
236 c’est la méthode, car je crois qu’elle sert mieux la démocratie que l’Église romaine, quoi qu’en pense M. de Montherlant.
237 car je crois qu’elle sert mieux la démocratie que l’ Église romaine, quoi qu’en pense M. de Montherlant. Et voici, ô parado
238 Kant qui écrit : « C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’il faut fonder la conduite des jeunes gens : celle-ci
239 maximes, non sur la discipline, qu’il faut fonder la conduite des jeunes gens : celle-ci empêche les abus, mais celles-là
240 er la conduite des jeunes gens : celle-ci empêche les abus, mais celles-là forment l’esprit. » M. de Montherlant illustre s
241 celle-ci empêche les abus, mais celles-là forment l’ esprit. » M. de Montherlant illustre sa propre pensée de cette citatio
242 it. » M. de Montherlant illustre sa propre pensée de cette citation d’un dominicain : « Formez des jeunes filles assez for
243 rlant illustre sa propre pensée de cette citation d’ un dominicain : « Formez des jeunes filles assez fortes pour pouvoir t
244 our pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler une « morale cons
245 rait appeler une « morale constructive » : porter l’ effort sur ce qui doit être, et ce qui ne doit pas être tombera de soi
246 qui doit être, et ce qui ne doit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète à l’entraînement ne s’épuise-t-il pas à com
247 e qui ne doit pas être tombera de soi-même. Ainsi l’ athlète à l’entraînement ne s’épuise-t-il pas à combattre certaines fa
248 t pas être tombera de soi-même. Ainsi l’athlète à l’ entraînement ne s’épuise-t-il pas à combattre certaines faiblesses : i
249 certaines faiblesses : il développe ses qualités, le reste s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Montherlant, qui a quitté le sta
250 s : il développe ses qualités, le reste s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Montherlant, qui a quitté le stade, se rendra mieux
251 ge de soi-même. ⁂ M. de Montherlant, qui a quitté le stade, se rendra mieux compte à distance de la contradiction sur laqu
252 uitté le stade, se rendra mieux compte à distance de la contradiction sur laquelle est bâtie son œuvre. L’intéressant sera
253 té le stade, se rendra mieux compte à distance de la contradiction sur laquelle est bâtie son œuvre. L’intéressant sera de
254 a contradiction sur laquelle est bâtie son œuvre. L’ intéressant sera de voir ce qu’il sacrifiera, de la morale sportive ou
255 laquelle est bâtie son œuvre. L’intéressant sera de voir ce qu’il sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésui
256 . L’intéressant sera de voir ce qu’il sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésuite. Mais enfin, voici un homm
257 ’intéressant sera de voir ce qu’il sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésuite. Mais enfin, voici un homme,
258 oir ce qu’il sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésuite. Mais enfin, voici un homme, et non plus seulement
259 ce qu’il sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésuite. Mais enfin, voici un homme, et non plus seulement un
260 n, voici un homme, et non plus seulement un homme de lettres. Un homme en qui s’équilibrent déjà l’enthousiasme d’une jeun
261 me de lettres. Un homme en qui s’équilibrent déjà l’ enthousiasme d’une jeunesse saine et la retenue de l’âge mûr, cette « 
262 Un homme en qui s’équilibrent déjà l’enthousiasme d’ une jeunesse saine et la retenue de l’âge mûr, cette « limitation » qu
263 brent déjà l’enthousiasme d’une jeunesse saine et la retenue de l’âge mûr, cette « limitation » que lui ont enseigné le sp
264 l’enthousiasme d’une jeunesse saine et la retenue de l’âge mûr, cette « limitation » que lui ont enseigné le sport et les
265 nthousiasme d’une jeunesse saine et la retenue de l’ âge mûr, cette « limitation » que lui ont enseigné le sport et les anc
266 ge mûr, cette « limitation » que lui ont enseigné le sport et les anciens. J’admets que ses « idées générales » ne vaillen
267 e « limitation » que lui ont enseigné le sport et les anciens. J’admets que ses « idées générales » ne vaillent rien2 ; sa
268 morale virile nous est néanmoins plus proche que la sensualité vaguement chrétienne de tel autre écrivain catholique. Et
269 lus proche que la sensualité vaguement chrétienne de tel autre écrivain catholique. Et son lyrisme, encore un peu brutal,
270 e. Et son lyrisme, encore un peu brutal, il saura le dompter, et atteindre au classicisme véritable. Voici un constructeur
271 ut lutter contre lui, nous savons qu’il observera les règles. Saluons-le donc du salut des équipes avant le match : « En l’
272 , nous savons qu’il observera les règles. Saluons- le donc du salut des équipes avant le match : « En l’honneur d’Henry de
273 avons qu’il observera les règles. Saluons-le donc du salut des équipes avant le match : « En l’honneur d’Henry de Montherl
274 ègles. Saluons-le donc du salut des équipes avant le match : « En l’honneur d’Henry de Montherlant, hip, hip, hurrah ! »
275 e donc du salut des équipes avant le match : « En l’ honneur d’Henry de Montherlant, hip, hip, hurrah ! » 1. Éditions Gra
276 salut des équipes avant le match : « En l’honneur d’ Henry de Montherlant, hip, hip, hurrah ! » 1. Éditions Grasset, Pari
277 hip, hurrah ! » 1. Éditions Grasset, Paris. 2. L’ attitude de M. de Montherlant légitime une telle « simplification ».
278  ! » 1. Éditions Grasset, Paris. 2. L’attitude de M. de Montherlant légitime une telle « simplification ». a. « M. de
279 elle « simplification ». a. « M. de Montherlant, le sport et les jésuites », La Semaine littéraire, Genève, n° 1571, 9 fé
280 ification ». a. « M. de Montherlant, le sport et les jésuites », La Semaine littéraire, Genève, n° 1571, 9 février 1924, p
281 « M. de Montherlant, le sport et les jésuites », La Semaine littéraire, Genève, n° 1571, 9 février 1924, p. 63-65.
2 1924, Articles divers (1924–1930). Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)
282 Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1
283 Conférence de Conrad Meili sur «  Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)b Lundi soir, da
284 Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)b Lundi soir, dans la salle du
285 moderne » (30 octobre 1924)b Lundi soir, dans la salle du Lyceum, M. Conrad Meili parla des écoles qui représentent la
286 » (30 octobre 1924)b Lundi soir, dans la salle du Lyceum, M. Conrad Meili parla des écoles qui représentent la peinture
287 M. Conrad Meili parla des écoles qui représentent la peinture française, des débuts du xixe siècle à nos jours. Partis du
288 ui représentent la peinture française, des débuts du xixe siècle à nos jours. Partis du classicisme de David et d’Ingres,
289 e, des débuts du xixe siècle à nos jours. Partis du classicisme de David et d’Ingres, les peintres français ont accompli,
290 u xixe siècle à nos jours. Partis du classicisme de David et d’Ingres, les peintres français ont accompli, durant le xixe
291 le à nos jours. Partis du classicisme de David et d’ Ingres, les peintres français ont accompli, durant le xixe siècle, un
292 ours. Partis du classicisme de David et d’Ingres, les peintres français ont accompli, durant le xixe siècle, une explorati
293 ngres, les peintres français ont accompli, durant le xixe siècle, une exploration merveilleuse dans les domaines du roman
294 e xixe siècle, une exploration merveilleuse dans les domaines du romantisme, du naturalisme, de l’impressionnisme, pour ab
295 e, une exploration merveilleuse dans les domaines du romantisme, du naturalisme, de l’impressionnisme, pour aboutir enfin
296 ion merveilleuse dans les domaines du romantisme, du naturalisme, de l’impressionnisme, pour aboutir enfin dans ces impass
297 dans les domaines du romantisme, du naturalisme, de l’impressionnisme, pour aboutir enfin dans ces impasses : cubisme et
298 ns les domaines du romantisme, du naturalisme, de l’ impressionnisme, pour aboutir enfin dans ces impasses : cubisme et fut
299 r enfin dans ces impasses : cubisme et futurisme. Les voici revenus, après cent-vingt-cinq ans, à peu près à leur point de
300 près cent-vingt-cinq ans, à peu près à leur point de départ. Mais leurs recherches n’ont pas été vaines. Ils en reviennent
301 s n’ont pas été vaines. Ils en reviennent chargés de chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs moyens d’expression. Très
302 nent chargés de chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs moyens d’expression. Très maîtres de leur technique (contrairem
303 chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs moyens d’ expression. Très maîtres de leur technique (contrairement à ce que pen
304 cients de leurs moyens d’expression. Très maîtres de leur technique (contrairement à ce que pense souvent le public), ils
305 r technique (contrairement à ce que pense souvent le public), ils préparent l’avènement d’un classicisme nouveau. M. Meili
306 à ce que pense souvent le public), ils préparent l’ avènement d’un classicisme nouveau. M. Meili a mis en évidence cette c
307 nse souvent le public), ils préparent l’avènement d’ un classicisme nouveau. M. Meili a mis en évidence cette courbe de la
308 nouveau. M. Meili a mis en évidence cette courbe de la peinture moderne avec une netteté et un relief remarquable. Les œu
309 uveau. M. Meili a mis en évidence cette courbe de la peinture moderne avec une netteté et un relief remarquable. Les œuvre
310 oderne avec une netteté et un relief remarquable. Les œuvres de cet artiste, qu’on a pu voir à la Rose d’Or témoignaient de
311 une netteté et un relief remarquable. Les œuvres de cet artiste, qu’on a pu voir à la Rose d’Or témoignaient de ces mêmes
312 ble. Les œuvres de cet artiste, qu’on a pu voir à la Rose d’Or témoignaient de ces mêmes qualités : car la façon de peindr
313 iste, qu’on a pu voir à la Rose d’Or témoignaient de ces mêmes qualités : car la façon de peindre correspond à la façon de
314 ose d’Or témoignaient de ces mêmes qualités : car la façon de peindre correspond à la façon de penser du peintre. Souhaito
315 témoignaient de ces mêmes qualités : car la façon de peindre correspond à la façon de penser du peintre. Souhaitons d’ente
316 s qualités : car la façon de peindre correspond à la façon de penser du peintre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili. Es
317 s : car la façon de peindre correspond à la façon de penser du peintre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili. Est-il beso
318 façon de peindre correspond à la façon de penser du peintre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili. Est-il besoin de soul
319 spond à la façon de penser du peintre. Souhaitons d’ entendre encore M. Meili. Est-il besoin de souligner l’importance de t
320 haitons d’entendre encore M. Meili. Est-il besoin de souligner l’importance de telles prises de contact entre artiste et p
321 endre encore M. Meili. Est-il besoin de souligner l’ importance de telles prises de contact entre artiste et public ? b.
322 M. Meili. Est-il besoin de souligner l’importance de telles prises de contact entre artiste et public ? b. « Conférence
323 besoin de souligner l’importance de telles prises de contact entre artiste et public ? b. « Conférence Meili », Feuille
324 te et public ? b. « Conférence Meili », Feuille d’ Avis de Neuchâtel, n° 254, 30 octobre 1924, p. 6.
325 ublic ? b. « Conférence Meili », Feuille d’Avis de Neuchâtel, n° 254, 30 octobre 1924, p. 6.
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
326 Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)a Henry de Montherlant, héritier d’une
327 enry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)a Henry de Montherlant, héritier d’une tradition
328 un (mars 1925)a Henry de Montherlant, héritier d’ une tradition chevaleresque, mène sa vie comme une ardente aventure. L
329 leresque, mène sa vie comme une ardente aventure. Les épisodes s’appellent : collège, guerre, sport… la Relève du Matin, le
330 es épisodes s’appellent : collège, guerre, sport… la Relève du Matin, le Songe, les Olympiques. Et voici le Chant funèbre,
331 s s’appellent : collège, guerre, sport… la Relève du Matin, le Songe, les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à l
332 ent : collège, guerre, sport… la Relève du Matin, le Songe, les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à la guerre e
333 ège, guerre, sport… la Relève du Matin, le Songe, les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à la guerre et aux jeux,
334 lève du Matin, le Songe, les Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à la guerre et aux jeux, avant de partir pour de
335 es Olympiques. Et voici le Chant funèbre, adieu à la guerre et aux jeux, avant de partir pour de nouvelles conquêtes. Terr
336 ieu à la guerre et aux jeux, avant de partir pour de nouvelles conquêtes. Terriblement lucide, ce regard en arrière. Month
337 dur pour ses erreurs plus encore que pour celles de l’adversaire, ce qui est beaucoup dire. Il y avait dans le Paradis je
338 r pour ses erreurs plus encore que pour celles de l’ adversaire, ce qui est beaucoup dire. Il y avait dans le Paradis je ne
339 rsaire, ce qui est beaucoup dire. Il y avait dans le Paradis je ne sais quel relent de barbarie, un assez malsain goût du
340 Il y avait dans le Paradis je ne sais quel relent de barbarie, un assez malsain goût du sang. Tout cela s’est purifié dans
341 is quel relent de barbarie, un assez malsain goût du sang. Tout cela s’est purifié dans le Chant funèbre. Et une phrase te
342 alsain goût du sang. Tout cela s’est purifié dans le Chant funèbre. Et une phrase telle que « … Nous sommes sûrs de ne pas
343 bre. Et une phrase telle que « … Nous sommes sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modest
344 es sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire, à notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’es
345 e, à notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une affirmation qui d’un coup condamne beaucoup d’antér
346 ce soit pour la paix », c’est une affirmation qui d’ un coup condamne beaucoup d’antérieures protestations belliqueuses. Il
347 t une affirmation qui d’un coup condamne beaucoup d’ antérieures protestations belliqueuses. Il nous montre « des Français
348 ui tiennent qu’une telle attitude est responsable de ces carnages ». Naguère il était des premiers ; il s’affirme aujourd’
349 pour avoir contemplé Verdun, en tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’une si émouvan
350 ir contemplé Verdun, en tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’une si émouvante sorte,
351 contemplé Verdun, en tête à tête avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’une si émouvante sorte, le
352 avec le génie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’ exalter, d’une si émouvante sorte, les soldats déjà légendaires de Ver
353 ie de la mort. Mais alors, à quoi sert d’exalter, d’ une si émouvante sorte, les soldats déjà légendaires de Verdun, et ce
354 à quoi sert d’exalter, d’une si émouvante sorte, les soldats déjà légendaires de Verdun, et ce « haut ton de vie » qu’ils
355 si émouvante sorte, les soldats déjà légendaires de Verdun, et ce « haut ton de vie » qu’ils trouvaient au front. D’une p
356 dats déjà légendaires de Verdun, et ce « haut ton de vie » qu’ils trouvaient au front. D’une phrase, il justifie son livre
357 e « haut ton de vie » qu’ils trouvaient au front. D’ une phrase, il justifie son livre : « Ranimons ces horreurs pour les v
358 justifie son livre : « Ranimons ces horreurs pour les vouloir éviter, et ces grandeurs pour n’en pas trop descendre ». N’es
359 st-ce pas une éclatante mise au point ? Et venant de l’auteur du Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent » du front d
360 ce pas une éclatante mise au point ? Et venant de l’ auteur du Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent » du front dans
361 e éclatante mise au point ? Et venant de l’auteur du Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent » du front dans notre pa
362 e mise au point ? Et venant de l’auteur du Songe, d’ un de ces hommes qui « descendirent » du front dans notre paix lassée,
363 e au point ? Et venant de l’auteur du Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent » du front dans notre paix lassée, ne p
364 du Songe, d’un de ces hommes qui « descendirent » du front dans notre paix lassée, ne prend-elle pas une pathétique signif
365 ncore transparaît un doute, parfois : « On craint d’ être injuste en décidant si… cette absence de haine ; cette épouvante,
366 aint d’être injuste en décidant si… cette absence de haine ; cette épouvante, devant la guerre… proviennent de plus d’huma
367 cette absence de haine ; cette épouvante, devant la guerre… proviennent de plus d’humanité ou de moins de santé ». À main
368 épouvante, devant la guerre… proviennent de plus d’ humanité ou de moins de santé ». À maintes reprises, dans cette œuvre
369 vant la guerre… proviennent de plus d’humanité ou de moins de santé ». À maintes reprises, dans cette œuvre d’affirmation,
370 uerre… proviennent de plus d’humanité ou de moins de santé ». À maintes reprises, dans cette œuvre d’affirmation, une tell
371 de santé ». À maintes reprises, dans cette œuvre d’ affirmation, une telle inquiétude, un amer « à quoi bon » percèrent so
372 oudain… Mais Montherlant se redresse vite, frappe du pied et repart. Vers quels buts ? On verra plus tard. L’urgent c’est
373 et repart. Vers quels buts ? On verra plus tard. L’ urgent c’est d’avancer. Et l’on atteindra peut-être ces régions élevée
374 s quels buts ? On verra plus tard. L’urgent c’est d’ avancer. Et l’on atteindra peut-être ces régions élevées où les élémen
375 On verra plus tard. L’urgent c’est d’avancer. Et l’ on atteindra peut-être ces régions élevées où les éléments contraires
376 t l’on atteindra peut-être ces régions élevées où les éléments contraires s’unissent dans la grandeur. La paix qu’il appell
377 levées où les éléments contraires s’unissent dans la grandeur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose que l’absence de g
378 éléments contraires s’unissent dans la grandeur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est
379 eur. La paix qu’il appelle, c’est autre chose que l’ absence de guerre, c’est une paix que travaillerait le levain des vert
380 ix qu’il appelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est une paix que travaillerait le levain des vertus guerriè
381 sence de guerre, c’est une paix que travaillerait le levain des vertus guerrières. « Il faut que la paix, ce soit vivre. »
382 it le levain des vertus guerrières. « Il faut que la paix, ce soit vivre. » Par tout un livre libéré de souvenirs héroïque
383 a paix, ce soit vivre. » Par tout un livre libéré de souvenirs héroïques, peut-être trop grands pour la paix, c’est vers d
384 e souvenirs héroïques, peut-être trop grands pour la paix, c’est vers de plus sereines exaltations qu’il va porter son ard
385 ations qu’il va porter son ardeur. Il va chercher le souvenir de l’aventure antique, et dans ce qui fut Rome ou la Grèce,
386 va porter son ardeur. Il va chercher le souvenir de l’aventure antique, et dans ce qui fut Rome ou la Grèce, revivre sa t
387 porter son ardeur. Il va chercher le souvenir de l’ aventure antique, et dans ce qui fut Rome ou la Grèce, revivre sa trad
388 de l’aventure antique, et dans ce qui fut Rome ou la Grèce, revivre sa tradition. Toute son œuvre pourrait se définir : la
389 tradition. Toute son œuvre pourrait se définir : la lutte d’un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’un qui veut pl
390 n. Toute son œuvre pourrait se définir : la lutte d’ un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’aut
391 rrait se définir : la lutte d’un tempérament avec la réalité. Tantôt c’est l’un qui veut plier l’autre à sa violence — le
392 c’est l’un qui veut plier l’autre à sa violence — le Paradis —, tantôt c’est l’autre qui impose son absolu. Une soumission
393 rement consentie, voilà ce que nous admirons dans le Chant funèbre. Ce mot de grandeur revient souvent lorsqu’on parle de
394 e que nous admirons dans le Chant funèbre. Ce mot de grandeur revient souvent lorsqu’on parle de cette œuvre : je ne sais
395 e mot de grandeur revient souvent lorsqu’on parle de cette œuvre : je ne sais s’il faut en voir la raison dans la force de
396 rle de cette œuvre : je ne sais s’il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou dans la noblesse d
397 vre : je ne sais s’il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou dans la noblesse de sa soumission
398 ne sais s’il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou dans la noblesse de sa soumission. Pérille
399 sais s’il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou dans la noblesse de sa soumission. Périlleuse
400 dans la force de la personnalité révélée ou dans la noblesse de sa soumission. Périlleuse carrière de la grandeur où Mont
401 ce de la personnalité révélée ou dans la noblesse de sa soumission. Périlleuse carrière de la grandeur où Montherlant est
402 la noblesse de sa soumission. Périlleuse carrière de la grandeur où Montherlant est entré de plain-pied, en même temps que
403 noblesse de sa soumission. Périlleuse carrière de la grandeur où Montherlant est entré de plain-pied, en même temps que da
404 carrière de la grandeur où Montherlant est entré de plain-pied, en même temps que dans la guerre. Que de sacrifices ne lu
405 t est entré de plain-pied, en même temps que dans la guerre. Que de sacrifices ne lui devra-t-il pas offrir ainsi les roma
406 plain-pied, en même temps que dans la guerre. Que de sacrifices ne lui devra-t-il pas offrir ainsi les romans « intéressan
407 de sacrifices ne lui devra-t-il pas offrir ainsi les romans « intéressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme » à la Ch
408 insi les romans « intéressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est
409 essants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui fa
410 le « grand lyrisme » à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de vé
411 l est capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de vérité » qui brûle dans son temple intérieur, s’il veut rester digne
412 dans son temple intérieur, s’il veut rester digne de son rôle et vraiment le coryphée d’une génération casquée. Feu consum
413 r, s’il veut rester digne de son rôle et vraiment le coryphée d’une génération casquée. Feu consumateur de toute faiblesse
414 rester digne de son rôle et vraiment le coryphée d’ une génération casquée. Feu consumateur de toute faiblesse, flamme d’u
415 oryphée d’une génération casquée. Feu consumateur de toute faiblesse, flamme d’une pureté si rare en notre siècle, qu’elle
416 squée. Feu consumateur de toute faiblesse, flamme d’ une pureté si rare en notre siècle, qu’elle paraît parfois, lorsque la
417 en notre siècle, qu’elle paraît parfois, lorsque la tourmente humaine ne la moleste ni ne l’avive plus, cruelle et désolé
418 e paraît parfois, lorsque la tourmente humaine ne la moleste ni ne l’avive plus, cruelle et désolée comme cette « flamme p
419 lorsque la tourmente humaine ne la moleste ni ne l’ avive plus, cruelle et désolée comme cette « flamme pensante » dans l’
420 e et désolée comme cette « flamme pensante » dans l’ ossuaire de Douaumont. Puis la vie l’exalte de nouveau d’un large vent
421 e comme cette « flamme pensante » dans l’ossuaire de Douaumont. Puis la vie l’exalte de nouveau d’un large vent de joie.
422 mme pensante » dans l’ossuaire de Douaumont. Puis la vie l’exalte de nouveau d’un large vent de joie. a. « Henry de Mont
423 sante » dans l’ossuaire de Douaumont. Puis la vie l’ exalte de nouveau d’un large vent de joie. a. « Henry de Montherlant
424 ire de Douaumont. Puis la vie l’exalte de nouveau d’ un large vent de joie. a. « Henry de Montherlant : Chant funèbre pou
425 . Puis la vie l’exalte de nouveau d’un large vent de joie. a. « Henry de Montherlant : Chant funèbre pour les morts de V
426 a. « Henry de Montherlant : Chant funèbre pour les morts de Verdun (B. Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle et Re
427 nry de Montherlant : Chant funèbre pour les morts de Verdun (B. Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Ge
428 sset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mars 1925, p. 380-382.
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
429 André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)b Sous une « vague de rêves », la logique,
430 e du surréalisme (juin 1925)b Sous une « vague de rêves », la logique, dernier agent de liaison de nos esprits, va péri
431 isme (juin 1925)b Sous une « vague de rêves », la logique, dernier agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du
432 une « vague de rêves », la logique, dernier agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. B
433 de rêves », la logique, dernier agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. Breton en un
434 agent de liaison de nos esprits, va périr. C’est du moins ce que proclame M. Breton en un manifeste dont la pseudo-nouvea
435 ns ce que proclame M. Breton en un manifeste dont la pseudo-nouveauté nous retiendra moins que la significative pauvreté i
436 dont la pseudo-nouveauté nous retiendra moins que la significative pauvreté idéologique et morale qu’il révèle. Le style b
437 tive pauvreté idéologique et morale qu’il révèle. Le style brillant et elliptique qui tend à devenir notre poncif moderne,
438 r notre poncif moderne, — si propre à égarer dans d’ ingénieuses métaphores quiconque chercherait une idée là-dessous, — ne
439 , — ne réussit pas toujours chez Breton à masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passages où il exp
440 it pas toujours chez Breton à masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passages où il expose directem
441 pas toujours chez Breton à masquer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passages où il expose directement
442 s chez Breton à masquer la banalité de la pensée. D’ autant plus que les rares passages où il expose directement les princi
443 squer la banalité de la pensée. D’autant plus que les rares passages où il expose directement les principes de sa « révolut
444 s que les rares passages où il expose directement les principes de sa « révolution » semblent au contraire tirés de quelque
445 s passages où il expose directement les principes de sa « révolution » semblent au contraire tirés de quelque terne manuel
446 de sa « révolution » semblent au contraire tirés de quelque terne manuel de philosophie ou de psychanalyse. Ces principes
447 mblent au contraire tirés de quelque terne manuel de philosophie ou de psychanalyse. Ces principes ? Ils se laissent hélas
448 e tirés de quelque terne manuel de philosophie ou de psychanalyse. Ces principes ? Ils se laissent hélas résumer en un cou
449 Ils se laissent hélas résumer en un court article de dictionnaire : « Surréalisme, n.m. Automatisme psychique pur par lequ
450 utomatisme psychique pur par lequel on se propose d’ exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manièr
451 ’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de l
452 ent, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de
453 it de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé p
454 de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par
455 ière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en deho
456 e, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors
457 nnement réel de la pensée. Dictée de la pensée en l’ absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préo
458 el de la pensée. Dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation
459 a pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. » (p. 
460 te préoccupation esthétique ou morale. » (p. 42). Le surréalisme ne serait-il donc qu’une sorte de méthode des textes géné
461 2). Le surréalisme ne serait-il donc qu’une sorte de méthode des textes généralisée ? Point du tout ! Il paraît qu’il est
462 e sorte de méthode des textes généralisée ? Point du tout ! Il paraît qu’il est la seule attitude littéraire aujourd’hui c
463 généralisée ? Point du tout ! Il paraît qu’il est la seule attitude littéraire aujourd’hui concevable. Mais par quelles tr
464 ou moins conscientes M. Breton peut-il préconiser l’ existence d’une littérature fondée sur de tels principes ? Le Rêve est
465 scientes M. Breton peut-il préconiser l’existence d’ une littérature fondée sur de tels principes ? Le Rêve est la seule ma
466 éconiser l’existence d’une littérature fondée sur de tels principes ? Le Rêve est la seule matière poétique. Dans le monde
467 d’une littérature fondée sur de tels principes ? Le Rêve est la seule matière poétique. Dans le monde du Rêve autant de c
468 rature fondée sur de tels principes ? Le Rêve est la seule matière poétique. Dans le monde du Rêve autant de cellules isol
469 pes ? Le Rêve est la seule matière poétique. Dans le monde du Rêve autant de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie
470 Rêve est la seule matière poétique. Dans le monde du Rêve autant de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie est inco
471 le matière poétique. Dans le monde du Rêve autant de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie est incommunicable, le
472 s le monde du Rêve autant de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie est incommunicable, le poète étant un simple st
473 que de rêveurs. Toute poésie est incommunicable, le poète étant un simple sténographe de ses rêves. Soit. De ces faits, j
474 ommunicable, le poète étant un simple sténographe de ses rêves. Soit. De ces faits, je tire cette conclusion pratique : in
475 e étant un simple sténographe de ses rêves. Soit. De ces faits, je tire cette conclusion pratique : inutile de publier des
476 aits, je tire cette conclusion pratique : inutile de publier des poèmes. Éluard le comprenait, qui écrivit : « Quand les l
477 pratique : inutile de publier des poèmes. Éluard le comprenait, qui écrivit : « Quand les livres se liront-ils d’eux-même
478 èmes. Éluard le comprenait, qui écrivit : « Quand les livres se liront-ils d’eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quan
479 t, qui écrivit : « Quand les livres se liront-ils d’ eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quand les hommes se comprend
480  Quand les livres se liront-ils d’eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quand les hommes se comprendront-ils individue
481 d’eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quand les hommes se comprendront-ils individuellement ? » Que M. Breton donne d
482 our faire un poème » cette mystification est dans la logique de ses principes, mais je lui conteste le droit de faire suiv
483 n poème » cette mystification est dans la logique de ses principes, mais je lui conteste le droit de faire suivre son mani
484 la logique de ses principes, mais je lui conteste le droit de faire suivre son manifeste de proses — Poisson soluble — qui
485 e de ses principes, mais je lui conteste le droit de faire suivre son manifeste de proses — Poisson soluble — qui servent
486 i conteste le droit de faire suivre son manifeste de proses — Poisson soluble — qui servent d’illustration à sa défense de
487 nifeste de proses — Poisson soluble — qui servent d’ illustration à sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois
488 uble — qui servent d’illustration à sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient-elles perceptibl
489 nt d’illustration à sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient-elles perceptibles que par le fai
490 ’y vois ne me seraient-elles perceptibles que par le fait d’une fortuite coïncidence entre l’univers du poète et le mien ?
491 ne me seraient-elles perceptibles que par le fait d’ une fortuite coïncidence entre l’univers du poète et le mien ? Je comp
492 que par le fait d’une fortuite coïncidence entre l’ univers du poète et le mien ? Je comprends trop de choses dans ces poè
493 e fait d’une fortuite coïncidence entre l’univers du poète et le mien ? Je comprends trop de choses dans ces poèmes qui de
494 l’univers du poète et le mien ? Je comprends trop de choses dans ces poèmes qui devraient m’être parfaitement impénétrable
495 serait un très curieux poète s’il ne s’efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous persuader que tout poème
496 que tout poème doit être une dictée non corrigée du Rêve. Je reconnais à chaque ligne de Poisson soluble cette « vieiller
497 non corrigée du Rêve. Je reconnais à chaque ligne de Poisson soluble cette « vieillerie poétique » qui, avoue Rimbaud, ent
498 e Rimbaud, entre encore pour une grande part dans l’ « alchimie du verbe » ; et je ne puis m’empêcher d’accuser Breton de p
499 tre encore pour une grande part dans l’« alchimie du verbe » ; et je ne puis m’empêcher d’accuser Breton de préméditation…
500 ’« alchimie du verbe » ; et je ne puis m’empêcher d’ accuser Breton de préméditation… À quoi sert, dès lors, tout cet appar
501 rbe » ; et je ne puis m’empêcher d’accuser Breton de préméditation… À quoi sert, dès lors, tout cet appareil psychologique
502 cet appareil psychologique si scolaire ? À donner le change sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est ici le tra
503 sychologique si scolaire ? À donner le change sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est ici le tragique de cette
504 si scolaire ? À donner le change sur la pauvreté d’ un art purement formel. Car c’est ici le tragique de cette mystificati
505 pauvreté d’un art purement formel. Car c’est ici le tragique de cette mystification : la plupart des surréalistes n’ont r
506 un art purement formel. Car c’est ici le tragique de cette mystification : la plupart des surréalistes n’ont rien à dire,
507 donc en doctrine leur impuissance. « Il n’y a pas de pensée hors les mots » (Aragon). Aussi se paient-ils de métaphores co
508 e leur impuissance. « Il n’y a pas de pensée hors les mots » (Aragon). Aussi se paient-ils de métaphores comme d’autres de
509 sée hors les mots » (Aragon). Aussi se paient-ils de métaphores comme d’autres de raisonnements. Plaisante ironie, si cett
510 Aussi se paient-ils de métaphores comme d’autres de raisonnements. Plaisante ironie, si cette attitude n’était qu’une pro
511 nos poncifs intellectuels. Mais elle risque bien de nous en rendre un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils se r
512 éclament imprudemment, — on sait ce que c’est que la « liberté » d’un esprit pur de tout finalisme ! Surréalisme S.A., ent
513 emment, — on sait ce que c’est que la « liberté » d’ un esprit pur de tout finalisme ! Surréalisme S.A., entreprise pour l’
514 t ce que c’est que la « liberté » d’un esprit pur de tout finalisme ! Surréalisme S.A., entreprise pour l’exploitation de
515 out finalisme ! Surréalisme S.A., entreprise pour l’ exploitation de matériaux de démolition abandonnés par Dada S.A. Ce n’
516 Surréalisme S.A., entreprise pour l’exploitation de matériaux de démolition abandonnés par Dada S.A. Ce n’est pas ainsi q
517 S.A., entreprise pour l’exploitation de matériaux de démolition abandonnés par Dada S.A. Ce n’est pas ainsi que nous sorti
518 r Dada S.A. Ce n’est pas ainsi que nous sortirons d’ une anarchie dont les causes semblent avant tout morales. Les tendance
519 pas ainsi que nous sortirons d’une anarchie dont les causes semblent avant tout morales. Les tendances encore un peu vague
520 chie dont les causes semblent avant tout morales. Les tendances encore un peu vagues d’un groupe tel que Philosophies laiss
521 tout morales. Les tendances encore un peu vagues d’ un groupe tel que Philosophies laissent pressentir des révolutions plu
522 lus réelles. On souhaite qu’après faillite faite, les surréalistes trouvent à montrer leur talent en des jeux moins lassant
523 t en des jeux moins lassants. Dada, éclat de rire d’ un désespoir exaspéré, commandait une certaine sympathie. L’agaçant, a
524 poir exaspéré, commandait une certaine sympathie. L’ agaçant, avec les surréalistes, c’est que — pour reprendre un mot de C
525 ommandait une certaine sympathie. L’agaçant, avec les surréalistes, c’est que — pour reprendre un mot de Cocteau — ils « em
526 s surréalistes, c’est que — pour reprendre un mot de Cocteau — ils « embaument de vieilles anarchies ». L’ironie qui sauva
527 our reprendre un mot de Cocteau — ils « embaument de vieilles anarchies ». L’ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici
528 octeau — ils « embaument de vieilles anarchies ». L’ ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne
529 de vieilles anarchies ». L’ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impr
530 anarchies ». L’ironie qui sauva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’es
531 e qui sauva Dada du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage pour
532 us longtemps impression. C’est grand dommage pour les lettres françaises qui risquent d’y perdre au moins deux grands artis
533 dommage pour les lettres françaises qui risquent d’ y perdre au moins deux grands artistes : Aragon, Éluard. Sans oublier
534 ublier Breton, enchanteur des images qui peuplent les ténèbres. b. « André Breton : Manifeste du surréalisme (S. Kra, Édi
535 ent les ténèbres. b. « André Breton : Manifeste du surréalisme (S. Kra, Édition du Sagittaire, Paris) », Bibliothèque un
536 reton : Manifeste du surréalisme (S. Kra, Édition du Sagittaire, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Ge
537 aire, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juin 1925, p. 775-776.
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
538 Paul Colin, Van Gogh (août 1925)c Le nouveau volume de la collection des « Maîtres de l’art moderne » est
539 Colin, Van Gogh (août 1925)c Le nouveau volume de la collection des « Maîtres de l’art moderne » est au moins le cinqui
540 in, Van Gogh (août 1925)c Le nouveau volume de la collection des « Maîtres de l’art moderne » est au moins le cinquième
541 Le nouveau volume de la collection des « Maîtres de l’art moderne » est au moins le cinquième ouvrage publié en France su
542 nouveau volume de la collection des « Maîtres de l’ art moderne » est au moins le cinquième ouvrage publié en France sur V
543 nt des vues assez neuves. M. Colin s’est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une telle manière que d
544 s assez neuves. M. Colin s’est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une telle manière que des conclusi
545 uves. M. Colin s’est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une telle manière que des conclusions criti
546 s. M. Colin s’est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une telle manière que des conclusions critique
547 olin s’est contenté de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’une telle manière que des conclusions critiques s’en
548 té de narrer les faits de la vie de Vincent, mais d’ une telle manière que des conclusions critiques s’en dégagent avec évi
549 en dégagent avec évidence. Van Gogh fut une proie du génie. L’homme tel que nous le peint Paul Colin, est peu intéressant.
550 t avec évidence. Van Gogh fut une proie du génie. L’ homme tel que nous le peint Paul Colin, est peu intéressant. On en a c
551 Gogh fut une proie du génie. L’homme tel que nous le peint Paul Colin, est peu intéressant. On en a connu bien d’autres de
552 est peu intéressant. On en a connu bien d’autres de ces jeunes gens prétentieux et sincères qui se croient une vocation,
553 se croient une vocation, végètent dans des œuvres d’ évangélisation, fondent des groupes dissidents. Le miracle, c’est que
554 d’évangélisation, fondent des groupes dissidents. Le miracle, c’est que le plus sauvage génie ait choisi un être de cette
555 ent des groupes dissidents. Le miracle, c’est que le plus sauvage génie ait choisi un être de cette espèce pour le tourmen
556 ’est que le plus sauvage génie ait choisi un être de cette espèce pour le tourmenter et le transfigurer. Vincent s’en effr
557 age génie ait choisi un être de cette espèce pour le tourmenter et le transfigurer. Vincent s’en effraie lui-même : « Il y
558 isi un être de cette espèce pour le tourmenter et le transfigurer. Vincent s’en effraie lui-même : « Il y a quelque chose
559 t-ce que c’est donc ? » Ses premiers dessins sont de gauches copies de Millet. Mais son manque de talent ne le rebute pas.
560 c ? » Ses premiers dessins sont de gauches copies de Millet. Mais son manque de talent ne le rebute pas. Une divine violen
561 sont de gauches copies de Millet. Mais son manque de talent ne le rebute pas. Une divine violence le travaille. Elle jaill
562 es copies de Millet. Mais son manque de talent ne le rebute pas. Une divine violence le travaille. Elle jaillira enfin, da
563 e de talent ne le rebute pas. Une divine violence le travaille. Elle jaillira enfin, dans l’éblouissement d’Arles, jusqu’a
564 violence le travaille. Elle jaillira enfin, dans l’ éblouissement d’Arles, jusqu’au jour où cette consomption frénétique t
565 vaille. Elle jaillira enfin, dans l’éblouissement d’ Arles, jusqu’au jour où cette consomption frénétique terrassant un cor
566 rrassant un corps minable, il ne restera plus que les flammes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux
567 orps minable, il ne restera plus que les flammes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux. Il faut lou
568 estera plus que les flammes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’av
569 ue les flammes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’avoir rien cac
570 mes, les soleils et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’avoir rien caché des médi
571 douleur de ses tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’avoir rien caché des médiocrités de cette vie : les reproductions q
572 Paul Colin de n’avoir rien caché des médiocrités de cette vie : les reproductions qui suivent sa courte biographie fourni
573 n’avoir rien caché des médiocrités de cette vie : les reproductions qui suivent sa courte biographie fournissent un meilleu
574 courte biographie fournissent un meilleur motif à l’ admiration que tout le lyrisme dont on a voulu charger la « vie héroïq
575 nissent un meilleur motif à l’admiration que tout le lyrisme dont on a voulu charger la « vie héroïque » de Vincent. M. Co
576 ation que tout le lyrisme dont on a voulu charger la « vie héroïque » de Vincent. M. Colin n’a pas cherché à expliquer ce
577 risme dont on a voulu charger la « vie héroïque » de Vincent. M. Colin n’a pas cherché à expliquer ce miracle. Il nous lai
578 ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’une œuvre de pur g
579 l nous laisse à notre émotion devant le spectacle d’ une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent
580 devant le spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’ homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, génie sans talent.
581 spectacle d’une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’ une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, génie sans talent. c. « Pa
582 ’une œuvre qui ne dut rien à l’homme, d’une œuvre de pur génie. Vincent Van Gogh, génie sans talent. c. « Paul Colin : V
583 eder, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, août 1925, p. 1033.
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
584 Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)d Lucien Fabre, ingénieur, poète, chro
585 court », curieux homme. Il se livre à des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il écrit un livre sur Einst
586 stein, des articles sur Valéry, St John Perse. On le vit naguère en province liquider des stocks américains. Et ses romans
587 ins. Et ses romans, c’est aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’y bousculent ; de temps à autre une notation
588 tion : les faits s’y pressent et s’y bousculent ; de temps à autre une notation d’artiste ou de psychologue se glisse dans
589 et s’y bousculent ; de temps à autre une notation d’ artiste ou de psychologue se glisse dans leur flot. Voilà le lecteur e
590 lent ; de temps à autre une notation d’artiste ou de psychologue se glisse dans leur flot. Voilà le lecteur entraîné, ébah
591 ou de psychologue se glisse dans leur flot. Voilà le lecteur entraîné, ébahi, passionné, contraint de suivre jusqu’au bout
592 le lecteur entraîné, ébahi, passionné, contraint de suivre jusqu’au bout un roman de 500 pages comme Rabevel. Car si la l
593 ionné, contraint de suivre jusqu’au bout un roman de 500 pages comme Rabevel. Car si la liquidation des questions traitées
594 bout un roman de 500 pages comme Rabevel. Car si la liquidation des questions traitées est rapide, elle est complète auss
595 est rapide, elle est complète aussi. On s’étonne de ce que Fabre, disciple de Valéry, puisse rédiger des romans si bouill
596 lète aussi. On s’étonne de ce que Fabre, disciple de Valéry, puisse rédiger des romans si bouillonnants, si mal équarris.
597 n’est pas lui qui se refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heures ». Une telle pla
598 efuserait à écrire — comme le fait son maître : «  La marquise sortit à cinq heures ». Une telle platitude est presque indi
599 e indispensable, mais il s’en permet d’autres qui le sont moins. On n’écrit pas un roman en trois volumes sans y laisser d
600 on ne demande pas non plus au puissant boxeur sur le ring d’être bien peigné. Rabevel, c’était un portrait balzacien du b
601 mande pas non plus au puissant boxeur sur le ring d’ être bien peigné. Rabevel, c’était un portrait balzacien du brasseur
602 n peigné. Rabevel, c’était un portrait balzacien du brasseur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mis
603 abevel, c’était un portrait balzacien du brasseur d’ affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitu
604 ait un portrait balzacien du brasseur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude du peuple
605 rtrait balzacien du brasseur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude du peuple rustique
606 seur d’affaires. Le sujet du Tarramagnou, c’est «  la nouvelle mise en servitude du peuple rustique de France ». En effet —
607 arramagnou, c’est « la nouvelle mise en servitude du peuple rustique de France ». En effet — le phénomène n’est pas partic
608  la nouvelle mise en servitude du peuple rustique de France ». En effet — le phénomène n’est pas particulier à la France —
609 vitude du peuple rustique de France ». En effet — le phénomène n’est pas particulier à la France — les paysans sont en tra
610 . En effet — le phénomène n’est pas particulier à la France — les paysans sont en train de redevenir serfs, serfs des synd
611 le phénomène n’est pas particulier à la France — les paysans sont en train de redevenir serfs, serfs des syndicats et des
612 ats et des capitalistes des villes. Mais dans une de ces provinces du Midi où le souvenir des luttes religieuses encore vi
613 listes des villes. Mais dans une de ces provinces du Midi où le souvenir des luttes religieuses encore vivace fait que les
614 villes. Mais dans une de ces provinces du Midi où le souvenir des luttes religieuses encore vivace fait que les paysans ga
615 nir des luttes religieuses encore vivace fait que les paysans gardent une méfiance frondeuse vis-à-vis du gouvernement, le
616 paysans gardent une méfiance frondeuse vis-à-vis du gouvernement, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Rolan
617 une méfiance frondeuse vis-à-vis du gouvernement, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Roland le Camisard, ce
618 t, le libérateur va se lever. C’est un descendant de Roland le Camisard, ce « Tarramagnou », ce « petit homme de la terre 
619 le Camisard, ce « Tarramagnou », ce « petit homme de la terre », qui va susciter un formidable mouvement de protestation c
620 Camisard, ce « Tarramagnou », ce « petit homme de la terre », qui va susciter un formidable mouvement de protestation cont
621 terre », qui va susciter un formidable mouvement de protestation contre les lois tyranniques. Le succès grandit rapidemen
622 er un formidable mouvement de protestation contre les lois tyranniques. Le succès grandit rapidement, le gouvernement cède.
623 ment de protestation contre les lois tyranniques. Le succès grandit rapidement, le gouvernement cède. Mais la même inertie
624 s lois tyranniques. Le succès grandit rapidement, le gouvernement cède. Mais la même inertie du peuple qui donnait tant de
625 ès grandit rapidement, le gouvernement cède. Mais la même inertie du peuple qui donnait tant de mal lorsqu’il fallait l’év
626 ement, le gouvernement cède. Mais la même inertie du peuple qui donnait tant de mal lorsqu’il fallait l’éveiller, l’entraî
627 peuple qui donnait tant de mal lorsqu’il fallait l’ éveiller, l’entraîne au-delà du but. Le Tarramagnou voit son œuvre sab
628 donnait tant de mal lorsqu’il fallait l’éveiller, l’ entraîne au-delà du but. Le Tarramagnou voit son œuvre sabotée par des
629 lorsqu’il fallait l’éveiller, l’entraîne au-delà du but. Le Tarramagnou voit son œuvre sabotée par des meneurs ; il tente
630 il fallait l’éveiller, l’entraîne au-delà du but. Le Tarramagnou voit son œuvre sabotée par des meneurs ; il tente en vain
631 œuvre sabotée par des meneurs ; il tente en vain de ressaisir les foules : déjà elles huent sa modération. Alors il va se
632 e par des meneurs ; il tente en vain de ressaisir les foules : déjà elles huent sa modération. Alors il va se jeter au-deva
633 devant des troupes accourues, il meurt en clamant la paix. M. Fabre avait là les éléments d’un grand roman : autour d’un s
634 s, il meurt en clamant la paix. M. Fabre avait là les éléments d’un grand roman : autour d’un sujet de vaste envergure, et
635 n clamant la paix. M. Fabre avait là les éléments d’ un grand roman : autour d’un sujet de vaste envergure, et brûlant, une
636 e avait là les éléments d’un grand roman : autour d’ un sujet de vaste envergure, et brûlant, une intrigue puissante, des p
637 les éléments d’un grand roman : autour d’un sujet de vaste envergure, et brûlant, une intrigue puissante, des personnages
638 brûlant, une intrigue puissante, des personnages d’ une belle richesse psychologique. En fermant le livre on a presque l’i
639 es d’une belle richesse psychologique. En fermant le livre on a presque l’impression qu’il a réussi ce grand roman… Qu’y m
640 e psychologique. En fermant le livre on a presque l’ impression qu’il a réussi ce grand roman… Qu’y manque-t-il ? Un style 
641 ssi ce grand roman… Qu’y manque-t-il ? Un style ? L’ absence de style, n’est-ce pas le meilleur style pour un romancier ? C
642 nd roman… Qu’y manque-t-il ? Un style ? L’absence de style, n’est-ce pas le meilleur style pour un romancier ? C’est plutô
643 -il ? Un style ? L’absence de style, n’est-ce pas le meilleur style pour un romancier ? C’est plutôt, je crois, une certai
644 ôt, je crois, une certaine harmonie générale dans le récit et le ton, surtout dans la première partie, qui est confuse. No
645 , une certaine harmonie générale dans le récit et le ton, surtout dans la première partie, qui est confuse. Non pas que le
646 la première partie, qui est confuse. Non pas que le roman soit mal construit, au contraire. Mais le tissu des faits se re
647 e le roman soit mal construit, au contraire. Mais le tissu des faits se relâche parfois, et les arêtes de la construction
648 e. Mais le tissu des faits se relâche parfois, et les arêtes de la construction apparaissent trop nues. Chef-d’œuvre ou pas
649 tissu des faits se relâche parfois, et les arêtes de la construction apparaissent trop nues. Chef-d’œuvre ou pas chef-d’œu
650 su des faits se relâche parfois, et les arêtes de la construction apparaissent trop nues. Chef-d’œuvre ou pas chef-d’œuvre
651 uvre ou pas chef-d’œuvre d’ailleurs, il reste que le Tarramagnou est un livre émouvant, d’une saine puissance. Il reste qu
652 l reste que le Tarramagnou est un livre émouvant, d’ une saine puissance. Il reste que Lucien Fabre a tenté, et en somme, r
653 t en somme, réussi, une entreprise bien téméraire de nos jours : un roman à thèse aussi intelligent que vivant. d. « Luc
654 ssi intelligent que vivant. d. « Lucien Fabre : Le Tarramagnou (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genè
655 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1925, p. 1151-1152.
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
656 Les Appels de l’Orient (septembre 1925)e Le xxe siècle s’annonce comm
657 Les Appels de l’Orient (septembre 1925)e Le xxe siècle s’annonce comme le siècl
658 Les Appels de l’ Orient (septembre 1925)e Le xxe siècle s’annonce comme le siècle d
659 Les Appels de l’Orient (septembre 1925)e Le xxe siècle s’annonce comme le siècle de la découverte du monde par l
660 eptembre 1925)e Le xxe siècle s’annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intellectuelle. Grand s
661 925)e Le xxe siècle s’annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intellectuelle. Grand siècle de c
662 )e Le xxe siècle s’annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intellectuelle. Grand siècle de crit
663 siècle s’annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intellectuelle. Grand siècle de critique pour lequ
664 nce comme le siècle de la découverte du monde par l’ Europe intellectuelle. Grand siècle de critique pour lequel nos contem
665 u monde par l’Europe intellectuelle. Grand siècle de critique pour lequel nos contemporains accumulent les documents. La l
666 critique pour lequel nos contemporains accumulent les documents. La littérature de ces dernières années n’est qu’une forme
667 equel nos contemporains accumulent les documents. La littérature de ces dernières années n’est qu’une forme de reportage i
668 mporains accumulent les documents. La littérature de ces dernières années n’est qu’une forme de reportage international. L
669 rature de ces dernières années n’est qu’une forme de reportage international. L’Europe menant cette immense enquête manife
670 es n’est qu’une forme de reportage international. L’ Europe menant cette immense enquête manifeste son génie méthodique, so
671 selle et inépuisable curiosité. Mais, de même que la France interrogeant l’Europe du xviiie prenait surtout conscience de
672 riosité. Mais, de même que la France interrogeant l’ Europe du xviiie prenait surtout conscience de son propre génie, l’Eu
673 Mais, de même que la France interrogeant l’Europe du xviiie prenait surtout conscience de son propre génie, l’Europe d’au
674 nt l’Europe du xviiie prenait surtout conscience de son propre génie, l’Europe d’aujourd’hui semble chercher dans une con
675 prenait surtout conscience de son propre génie, l’ Europe d’aujourd’hui semble chercher dans une confrontation avec l’Ori
676 surtout conscience de son propre génie, l’Europe d’ aujourd’hui semble chercher dans une confrontation avec l’Orient, plut
677 d’hui semble chercher dans une confrontation avec l’ Orient, plutôt qu’une réelle connaissance de l’Orient, une conscience
678 avec l’Orient, plutôt qu’une réelle connaissance de l’Orient, une conscience d’elle-même. C’est peut-être pour provoquer
679 ec l’Orient, plutôt qu’une réelle connaissance de l’ Orient, une conscience d’elle-même. C’est peut-être pour provoquer cet
680 e réelle connaissance de l’Orient, une conscience d’ elle-même. C’est peut-être pour provoquer cette confrontation seulemen
681 né un péril oriental, car il semble bien que dans le domaine de la culture le péril n’existe que pour autant qu’on en parl
682 oriental, car il semble bien que dans le domaine de la culture le péril n’existe que pour autant qu’on en parle, la vraie
683 iental, car il semble bien que dans le domaine de la culture le péril n’existe que pour autant qu’on en parle, la vraie « 
684 il semble bien que dans le domaine de la culture le péril n’existe que pour autant qu’on en parle, la vraie « question as
685 le péril n’existe que pour autant qu’on en parle, la vraie « question asiatique » étant une question politique. On peut pr
686 nt une question politique. On peut prévoir que si le bouddhisme jouit un jour d’un renouveau, c’est à quelques savants eur
687 n peut prévoir que si le bouddhisme jouit un jour d’ un renouveau, c’est à quelques savants européens qu’il le devra, tandi
688 nouveau, c’est à quelques savants européens qu’il le devra, tandis que d’un mouvement inverse, le christianisme débarrassé
689 ques savants européens qu’il le devra, tandis que d’ un mouvement inverse, le christianisme débarrassé de son déguisement g
690 u’il le devra, tandis que d’un mouvement inverse, le christianisme débarrassé de son déguisement gréco-latin retournera ve
691 un mouvement inverse, le christianisme débarrassé de son déguisement gréco-latin retournera vers ses sources pour s’y retr
692 n retournera vers ses sources pour s’y retremper. Les appels de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font
693 a vers ses sources pour s’y retremper. Les appels de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre,
694 ers ses sources pour s’y retremper. Les appels de l’ Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre, aut
695 ur s’y retremper. Les appels de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre, autant et plus que les
696 . Les appels de l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre, autant et plus que les Tagore et les G
697 l’Orient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre, autant et plus que les Tagore et les Gandhi, demi-euro
698 Guénon, qui les font entendre, autant et plus que les Tagore et les Gandhi, demi-européanisés. Ceci convenu, il faut reconn
699 s font entendre, autant et plus que les Tagore et les Gandhi, demi-européanisés. Ceci convenu, il faut reconnaître que l’en
700 ropéanisés. Ceci convenu, il faut reconnaître que l’ enquête des Cahiers du Mois donne un fort intéressant tableau des mult
701 nu, il faut reconnaître que l’enquête des Cahiers du Mois donne un fort intéressant tableau des multiples réactions de l’E
702 fort intéressant tableau des multiples réactions de l’Europe placée devant le dilemme Orient-Occident. Réactions qui, dis
703 rt intéressant tableau des multiples réactions de l’ Europe placée devant le dilemme Orient-Occident. Réactions qui, disons
704 des multiples réactions de l’Europe placée devant le dilemme Orient-Occident. Réactions qui, disons-le tout de suite, rens
705 le dilemme Orient-Occident. Réactions qui, disons- le tout de suite, renseignent mieux sur l’esprit occidental que sur l’or
706 i, disons-le tout de suite, renseignent mieux sur l’ esprit occidental que sur l’oriental, en sorte que cette enquête rejoi
707 renseignent mieux sur l’esprit occidental que sur l’ oriental, en sorte que cette enquête rejoint parfois celle qu’ouvrit l
708 que cette enquête rejoint parfois celle qu’ouvrit la Revue de Genève sur « l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponse
709 enquête rejoint parfois celle qu’ouvrit la Revue de Genève sur « l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’André
710 arfois celle qu’ouvrit la Revue de Genève sur «  l’ Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’André Gide en particuli
711 lle qu’ouvrit la Revue de Genève sur « l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’André Gide en particulier). Car
712 qu’ouvrit la Revue de Genève sur « l’Avenir de l’ Europe. » (Cf. les deux réponses d’André Gide en particulier). Car la
713 vue de Genève sur « l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’André Gide en particulier). Car la plupart des enquêt
714 « l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’ André Gide en particulier). Car la plupart des enquêtés se font de l’O
715 particulier). Car la plupart des enquêtés se font de l’Orient une représentation vague et poétique. « Orient…, toi qui n’a
716 ticulier). Car la plupart des enquêtés se font de l’ Orient une représentation vague et poétique. « Orient…, toi qui n’as q
717 t poétique. « Orient…, toi qui n’as qu’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il s’agit, et Jean
718 u’une valeur de symbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’il s’agit, et Jean Schlumberger le définit encore : « …
719 de cet Orient qu’il s’agit, et Jean Schlumberger le définit encore : « … tout ce qui est opposé à l’esprit occidental, to
720 le définit encore : « … tout ce qui est opposé à l’ esprit occidental, tout ce qui peut servir d’antidote à sa fièvre et à
721 sé à l’esprit occidental, tout ce qui peut servir d’ antidote à sa fièvre et à sa logique. » On confond Japon et Arabie, In
722 bie, Indes et Chine sous une dénomination qui n’a de sens que par rapport à l’Europe. Il serait vain de tenter un classeme
723 ne dénomination qui n’a de sens que par rapport à l’ Europe. Il serait vain de tenter un classement parmi les réponses d’un
724 e sens que par rapport à l’Europe. Il serait vain de tenter un classement parmi les réponses d’une extraordinaire diversit
725 ope. Il serait vain de tenter un classement parmi les réponses d’une extraordinaire diversité — peut-être trop nombreuses —
726 t vain de tenter un classement parmi les réponses d’ une extraordinaire diversité — peut-être trop nombreuses — qui compose
727 e trop nombreuses — qui composent ce gros volume. Les points de vue sont si différents, si différentes même les conclusions
728 ts de vue sont si différents, si différentes même les conclusions tirées de points de vue semblables, qu’un esprit analytiq
729 rents, si différentes même les conclusions tirées de points de vue semblables, qu’un esprit analytique et organisateur d’o
730 mblables, qu’un esprit analytique et organisateur d’ occidental se perdra ici dans un ensemble kaléidoscopique d’idées et d
731 al se perdra ici dans un ensemble kaléidoscopique d’ idées et de jugements contradictoires, et de termes dont le sens chang
732 a ici dans un ensemble kaléidoscopique d’idées et de jugements contradictoires, et de termes dont le sens change avec l’éc
733 pique d’idées et de jugements contradictoires, et de termes dont le sens change avec l’échelle de valeurs de l’écrivain. É
734 t de jugements contradictoires, et de termes dont le sens change avec l’échelle de valeurs de l’écrivain. Énumérons pourta
735 adictoires, et de termes dont le sens change avec l’ échelle de valeurs de l’écrivain. Énumérons pourtant quelques-uns des
736 , et de termes dont le sens change avec l’échelle de valeurs de l’écrivain. Énumérons pourtant quelques-uns des points de
737 mes dont le sens change avec l’échelle de valeurs de l’écrivain. Énumérons pourtant quelques-uns des points de vue les plu
738 dont le sens change avec l’échelle de valeurs de l’ écrivain. Énumérons pourtant quelques-uns des points de vue les plus r
739 Énumérons pourtant quelques-uns des points de vue les plus riches ou les mieux définis. Pour Valéry, la supériorité de l’Eu
740 quelques-uns des points de vue les plus riches ou les mieux définis. Pour Valéry, la supériorité de l’Europe réside dans sa
741 es plus riches ou les mieux définis. Pour Valéry, la supériorité de l’Europe réside dans sa « puissance de choix », dans l
742 ou les mieux définis. Pour Valéry, la supériorité de l’Europe réside dans sa « puissance de choix », dans le génie d’abstr
743 les mieux définis. Pour Valéry, la supériorité de l’ Europe réside dans sa « puissance de choix », dans le génie d’abstract
744 upériorité de l’Europe réside dans sa « puissance de choix », dans le génie d’abstraction qui a produit la géométrie grecq
745 urope réside dans sa « puissance de choix », dans le génie d’abstraction qui a produit la géométrie grecque. D’autres attr
746 ide dans sa « puissance de choix », dans le génie d’ abstraction qui a produit la géométrie grecque. D’autres attribuent ce
747 hoix », dans le génie d’abstraction qui a produit la géométrie grecque. D’autres attribuent cette supériorité au machinism
748 es attribuent cette supériorité au machinisme, et la déplorent. Plusieurs jeunes songent que dans une Europe vieillie, les
749 eurs jeunes songent que dans une Europe vieillie, les parfums puissants de l’Asie sauront encore éveiller de beaux rêves. I
750 e dans une Europe vieillie, les parfums puissants de l’Asie sauront encore éveiller de beaux rêves. Il y a ceux qui repous
751 ans une Europe vieillie, les parfums puissants de l’ Asie sauront encore éveiller de beaux rêves. Il y a ceux qui repoussen
752 rfums puissants de l’Asie sauront encore éveiller de beaux rêves. Il y a ceux qui repoussent une Asie ignorante du thomism
753 es. Il y a ceux qui repoussent une Asie ignorante du thomisme et ceux qui pensent inévitable le choc de deux mondes, et qu
754 orante du thomisme et ceux qui pensent inévitable le choc de deux mondes, et que seule une intime connaissance mutuelle l’
755 u thomisme et ceux qui pensent inévitable le choc de deux mondes, et que seule une intime connaissance mutuelle l’adoucira
756 es, et que seule une intime connaissance mutuelle l’ adoucira. Il y a ceux qui à la suite de Claudel estiment que la questi
757 l y a ceux qui à la suite de Claudel estiment que la question ne se pose pas, puisque nous sommes chrétiens. (Mais le chri
758 se pose pas, puisque nous sommes chrétiens. (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne peut nous donner qu’une supé
759 ue nous sommes chrétiens. (Mais le christianisme, religion missionnaire, ne peut nous donner qu’une supériorité provisoire et qu
760 périorité provisoire et qui porte en son principe le germe de sa destruction.) Il y a enfin ceux qui refondent et combinen
761 provisoire et qui porte en son principe le germe de sa destruction.) Il y a enfin ceux qui refondent et combinent toutes
762 point avoir, sincérité trop rare… Presque toutes les réponses, conclusions ou interrogations, ont le défaut de n’être pas
763 les réponses, conclusions ou interrogations, ont le défaut de n’être pas suffisamment motivées par des faits et des docum
764 ses, conclusions ou interrogations, ont le défaut de n’être pas suffisamment motivées par des faits et des documents. Pour
765 es par des faits et des documents. Pour beaucoup, l’ Orient n’est qu’un prétexte à variations sur le thème favori. M. Massi
766 p, l’Orient n’est qu’un prétexte à variations sur le thème favori. M. Massis, par exemple, qui cependant produit un grand
767 ar exemple, qui cependant produit un grand nombre de citations à l’appui de ses sophismes, ne se livre pas moins à des déd
768 livre pas moins à des déductions in abstracto qui le mènent à des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de «
769 ions in abstracto qui le mènent à des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer à l’éducation hist
770 à des conclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer à l’éducation historique des peuples chrétiens qu
771 nclusions de ce genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer à l’éducation historique des peuples chrétiens qui n’ont p
772 genre : si nous trouvons le moyen de « suppléer à l’ éducation historique des peuples chrétiens qui n’ont pas eu de Moyen Â
773 historique des peuples chrétiens qui n’ont pas eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’Asie à comprendre la religion rom
774 n’ont pas eu de Moyen Âge », nous pourrons amener l’ Asie à comprendre la religion romaine (ce christianisme méditerranéen
775 n Âge », nous pourrons amener l’Asie à comprendre la religion romaine (ce christianisme méditerranéen si étroitement parti
776 ge », nous pourrons amener l’Asie à comprendre la religion romaine (ce christianisme méditerranéen si étroitement particularisé
777 erranéen si étroitement particularisé pourtant, à l’ usage des Latins…). Quant aux orientalistes, qui, eux, apportent des d
778 listes, qui, eux, apportent des documents, savent de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un éc
779 uoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiricos, a trouvé la formule qui déf
780 onclure. Un écrivain grec, M. Embiricos, a trouvé la formule qui définit ce que les autres entendent vaguement par Orient 
781 Embiricos, a trouvé la formule qui définit ce que les autres entendent vaguement par Orient : l’Asie est le subconscient du
782 e que les autres entendent vaguement par Orient : l’ Asie est le subconscient du monde, formule qui, je pense, réunira tous
783 utres entendent vaguement par Orient : l’Asie est le subconscient du monde, formule qui, je pense, réunira tous les suffra
784 vaguement par Orient : l’Asie est le subconscient du monde, formule qui, je pense, réunira tous les suffrages. Et chacun d
785 ent du monde, formule qui, je pense, réunira tous les suffrages. Et chacun d’en tirer de nouvelles raisons de maudire l’Ori
786 , je pense, réunira tous les suffrages. Et chacun d’ en tirer de nouvelles raisons de maudire l’Orient ou chercher la guéri
787 réunira tous les suffrages. Et chacun d’en tirer de nouvelles raisons de maudire l’Orient ou chercher la guérison de nos
788 frages. Et chacun d’en tirer de nouvelles raisons de maudire l’Orient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais nous au
789 chacun d’en tirer de nouvelles raisons de maudire l’ Orient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais nous aurons entrev
790 nouvelles raisons de maudire l’Orient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais nous aurons entrevu peut-être pour la p
791 isons de maudire l’Orient ou chercher la guérison de nos fièvres. Mais nous aurons entrevu peut-être pour la première fois
792 us aurons entrevu peut-être pour la première fois le rôle de l’Europe « conscience du monde », entre une Amérique affolée
793 s entrevu peut-être pour la première fois le rôle de l’Europe « conscience du monde », entre une Amérique affolée de vites
794 ntrevu peut-être pour la première fois le rôle de l’ Europe « conscience du monde », entre une Amérique affolée de vitesse,
795 la première fois le rôle de l’Europe « conscience du monde », entre une Amérique affolée de vitesse, édifiant ses gratte-c
796 conscience du monde », entre une Amérique affolée de vitesse, édifiant ses gratte-ciel comme des tours de Babel, et une As
797 vitesse, édifiant ses gratte-ciel comme des tours de Babel, et une Asie immobile dans sa méditation éternelle. e. « Les
798 sie immobile dans sa méditation éternelle. e. «  Les Appels de l’Orient (n° 9-10 des Cahiers du Mois) », Bibliothèque univ
799 e dans sa méditation éternelle. e. « Les Appels de l’Orient (n° 9-10 des Cahiers du Mois) », Bibliothèque universelle et
800 ans sa méditation éternelle. e. « Les Appels de l’ Orient (n° 9-10 des Cahiers du Mois) », Bibliothèque universelle et Re
801 e. « Les Appels de l’Orient (n° 9-10 des Cahiers du Mois) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septemb
802 ers du Mois) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1925, p. 1152-1154.
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
803 Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)f « Dès que nous sommes seuls, nous somme
804 que nous sommes seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne joue que soutenu par le contrôle que les au
805 mes seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes ne joue que soutenu par le contrôle que les autres nous im
806 le contrôle de nous-mêmes ne joue que soutenu par le contrôle que les autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’e
807 ous-mêmes ne joue que soutenu par le contrôle que les autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seu
808 rôle que les autres nous imposent », dit un héros de Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a peint « par le dedans » M. Jean
809 Mauriac. C’est un « homme seul » qu’a peint « par le dedans » M. Jean Prévost, en un saisissant raccourci psychologique. «
810 ourci psychologique. « Tout homme normal est fait de plusieurs fous qui s’annulent », écrit-il. Ce fou qui veut être soi p
811 fou qui veut être soi purement, qui veut éliminer de soi tout ce qui est déterminé par l’extérieur, — ce fou que nous port
812 eut éliminer de soi tout ce qui est déterminé par l’ extérieur, — ce fou que nous portons tous en nous, — il l’a isolé, inc
813 eur, — ce fou que nous portons tous en nous, — il l’ a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis il l’a poussé impitoyablement d
814 — il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis il l’ a poussé impitoyablement dans sa recherche d’un absolu qui se trouve ê
815 s il l’a poussé impitoyablement dans sa recherche d’ un absolu qui se trouve être le néant. Pour finir il « l’écrabouille »
816 dans sa recherche d’un absolu qui se trouve être le néant. Pour finir il « l’écrabouille ». L’expérience est terminée. Ar
817 solu qui se trouve être le néant. Pour finir il «  l’ écrabouille ». L’expérience est terminée. Artificielle comme toute exp
818 e être le néant. Pour finir il « l’écrabouille ». L’ expérience est terminée. Artificielle comme toute expérience, elle n’e
819 st avant tout une démonstration ; mais, puissante de sûreté et d’évidence, elle a cette beauté froide et massive d’un théo
820 une démonstration ; mais, puissante de sûreté et d’ évidence, elle a cette beauté froide et massive d’un théorème de Spino
821 d’évidence, elle a cette beauté froide et massive d’ un théorème de Spinoza. Une ironie dure, la densité du style révèlent
822 le a cette beauté froide et massive d’un théorème de Spinoza. Une ironie dure, la densité du style révèlent seules l’écriv
823 assive d’un théorème de Spinoza. Une ironie dure, la densité du style révèlent seules l’écrivain ; et aussi quelques sente
824 théorème de Spinoza. Une ironie dure, la densité du style révèlent seules l’écrivain ; et aussi quelques sentences : « C’
825 ironie dure, la densité du style révèlent seules l’ écrivain ; et aussi quelques sentences : « C’est de la faiblesse de no
826 ’écrivain ; et aussi quelques sentences : « C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. « Jean P
827 rivain ; et aussi quelques sentences : « C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. « Jean Prév
828 ussi quelques sentences : « C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. « Jean Prévost : Tentati
829 C’est de la faiblesse de nos yeux que frissonnent les étoiles. » f. « Jean Prévost : Tentative de solitude (NRF, Paris) »
830 nt les étoiles. » f. « Jean Prévost : Tentative de solitude (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève,
831 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1925, p. 1156-1157.
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Almanach 1925 (septembre 1925)
832 eptembre 1925)g En 1886, lors de sa fondation, la nouvelle maison d’édition Fischer passait pour « la centrale où l’on
833 nouvelle maison d’édition Fischer passait pour «  la centrale où l’on avait concentré la dynamite internationale qu’Ibsen
834 n d’édition Fischer passait pour « la centrale où l’ on avait concentré la dynamite internationale qu’Ibsen voulait placer
835 assait pour « la centrale où l’on avait concentré la dynamite internationale qu’Ibsen voulait placer sous les arches de la
836 amite internationale qu’Ibsen voulait placer sous les arches de la vieille société », pour reprendre la pittoresque définit
837 nationale qu’Ibsen voulait placer sous les arches de la vieille société », pour reprendre la pittoresque définition de M.
838 ionale qu’Ibsen voulait placer sous les arches de la vieille société », pour reprendre la pittoresque définition de M. A.
839 es arches de la vieille société », pour reprendre la pittoresque définition de M. A. Eloesser dans l’Almanach du 25e anniv
840 ciété », pour reprendre la pittoresque définition de M. A. Eloesser dans l’Almanach du 25e anniversaire. Les révolutionnai
841 la pittoresque définition de M. A. Eloesser dans l’ Almanach du 25e anniversaire. Les révolutionnaires y faisaient pourtan
842 sque définition de M. A. Eloesser dans l’Almanach du 25e anniversaire. Les révolutionnaires y faisaient pourtant bon ménag
843 A. Eloesser dans l’Almanach du 25e anniversaire. Les révolutionnaires y faisaient pourtant bon ménage avec les derniers ch
844 lutionnaires y faisaient pourtant bon ménage avec les derniers champions du naturalisme puisqu’au début Fischer publia Zola
845 t pourtant bon ménage avec les derniers champions du naturalisme puisqu’au début Fischer publia Zola et Ibsen, Tolstoï, Ha
846 trouve au tableau des auteurs édités depuis lors les grands noms de la littérature européenne d’avant-guerre mêlés à ceux
847 au des auteurs édités depuis lors les grands noms de la littérature européenne d’avant-guerre mêlés à ceux des maîtres du
848 des auteurs édités depuis lors les grands noms de la littérature européenne d’avant-guerre mêlés à ceux des maîtres du ren
849 lors les grands noms de la littérature européenne d’ avant-guerre mêlés à ceux des maîtres du renouveau idéaliste allemand
850 uropéenne d’avant-guerre mêlés à ceux des maîtres du renouveau idéaliste allemand et viennois, Hesse, Hofmannsthal… Les ex
851 aliste allemand et viennois, Hesse, Hofmannsthal… Les extraits de ces auteurs qui composent l’Almanach Fischer donnent une
852 nd et viennois, Hesse, Hofmannsthal… Les extraits de ces auteurs qui composent l’Almanach Fischer donnent une juste idée d
853 nsthal… Les extraits de ces auteurs qui composent l’ Almanach Fischer donnent une juste idée de ce que fut la littérature d
854 mposent l’Almanach Fischer donnent une juste idée de ce que fut la littérature d’avant-garde entre 1900 et 1910. Depuis, l
855 nach Fischer donnent une juste idée de ce que fut la littérature d’avant-garde entre 1900 et 1910. Depuis, la maison paraî
856 nnent une juste idée de ce que fut la littérature d’ avant-garde entre 1900 et 1910. Depuis, la maison paraît s’être un peu
857 érature d’avant-garde entre 1900 et 1910. Depuis, la maison paraît s’être un peu embourgeoisée… Disons plutôt que voici ve
858 n peu embourgeoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la moisson, — le temps des éditions d’œuvres complètes. g.
859 ourgeoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la moisson, — le temps des éditions d’œuvres complètes. g. « S. Fis
860 geoisée… Disons plutôt que voici venu le temps de la moisson, — le temps des éditions d’œuvres complètes. g. « S. Fische
861 s plutôt que voici venu le temps de la moisson, —  le temps des éditions d’œuvres complètes. g. « S. Fischer Verlag : Alm
862 u le temps de la moisson, — le temps des éditions d’ œuvres complètes. g. « S. Fischer Verlag : Almanach 1925 (Berlin) »,
863 925 (Berlin) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1925, p. 1162-1163.
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
864 tto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)h Dans l’ atmosphère trouble où s’agite l’Allemagne nouvelle — et peut-être parc
865 re 1925)h Dans l’atmosphère trouble où s’agite l’ Allemagne nouvelle — et peut-être parce qu’il sait en sortir parfois —
866 kei a gardé son bon sens et son sang-froid. Et si l’ on a pu reprocher à ses tableaux de l’Europe qu’il vient de parcourir
867 g-froid. Et si l’on a pu reprocher à ses tableaux de l’Europe qu’il vient de parcourir quelque superficialité, du moins fa
868 roid. Et si l’on a pu reprocher à ses tableaux de l’ Europe qu’il vient de parcourir quelque superficialité, du moins faut-
869 qu’il vient de parcourir quelque superficialité, du moins faut-il le louer d’avoir conservé une vision générale de notre
870 arcourir quelque superficialité, du moins faut-il le louer d’avoir conservé une vision générale de notre temps et un évide
871 quelque superficialité, du moins faut-il le louer d’ avoir conservé une vision générale de notre temps et un évident besoin
872 -il le louer d’avoir conservé une vision générale de notre temps et un évident besoin d’impartialité. Son art bénéficie de
873 sion générale de notre temps et un évident besoin d’ impartialité. Son art bénéficie de cette vision. Je ne saurais résumer
874 évident besoin d’impartialité. Son art bénéficie de cette vision. Je ne saurais résumer les nombreuses péripéties de son
875 bénéficie de cette vision. Je ne saurais résumer les nombreuses péripéties de son dernier roman sans exposer et discuter t
876 . Je ne saurais résumer les nombreuses péripéties de son dernier roman sans exposer et discuter toutes les idées qu’elles
877 son dernier roman sans exposer et discuter toutes les idées qu’elles illustrent. Les personnages discutent certes, mais leu
878 et discuter toutes les idées qu’elles illustrent. Les personnages discutent certes, mais leurs actions sont les meilleurs a
879 onnages discutent certes, mais leurs actions sont les meilleurs arguments. Et peu à peu surgissent d’une accumulation de pe
880 les meilleurs arguments. Et peu à peu surgissent d’ une accumulation de petites touches précises des types d’après-guerre
881 ments. Et peu à peu surgissent d’une accumulation de petites touches précises des types d’après-guerre d’une étrange vérit
882 ccumulation de petites touches précises des types d’ après-guerre d’une étrange vérité. Aux prises avec les problèmes socia
883 petites touches précises des types d’après-guerre d’ une étrange vérité. Aux prises avec les problèmes sociaux et le luxe l
884 près-guerre d’une étrange vérité. Aux prises avec les problèmes sociaux et le luxe le moins apaisant, tournés vers la Russi
885 vérité. Aux prises avec les problèmes sociaux et le luxe le moins apaisant, tournés vers la Russie, vers le passé, vers l
886 Aux prises avec les problèmes sociaux et le luxe le moins apaisant, tournés vers la Russie, vers le passé, vers l’Orient,
887 ociaux et le luxe le moins apaisant, tournés vers la Russie, vers le passé, vers l’Orient, tentant des amours nouvelles et
888 e le moins apaisant, tournés vers la Russie, vers le passé, vers l’Orient, tentant des amours nouvelles et les fuites les
889 sant, tournés vers la Russie, vers le passé, vers l’ Orient, tentant des amours nouvelles et les fuites les plus folles hor
890 é, vers l’Orient, tentant des amours nouvelles et les fuites les plus folles hors de la réalité, ils forment un cortège pit
891 rient, tentant des amours nouvelles et les fuites les plus folles hors de la réalité, ils forment un cortège pittoresque et
892 s nouvelles et les fuites les plus folles hors de la réalité, ils forment un cortège pittoresque et désolant à celui qui,
893 rtège pittoresque et désolant à celui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra obstinément le « bon
894 ge pittoresque et désolant à celui qui, revenu de l’ étranger dans le désordre de son pays, suivra obstinément le « bon che
895 t désolant à celui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra obstinément le « bon chemin » de la sant
896 celui qui, revenu de l’étranger dans le désordre de son pays, suivra obstinément le « bon chemin » de la santé et de la r
897 dans le désordre de son pays, suivra obstinément le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sym
898 de son pays, suivra obstinément le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur
899 son pays, suivra obstinément le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et
900 ivra obstinément le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre.
901 a obstinément le « bon chemin » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h.
902 » de la santé et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. « Otto Flake : Der Gute Weg (
903 et de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. « Otto Flake : Der Gute Weg (S. Fischer Ve
904 de la raison. C’est à lui que va la sympathie de l’ auteur et la nôtre. h. « Otto Flake : Der Gute Weg (S. Fischer Verla
905 n. C’est à lui que va la sympathie de l’auteur et la nôtre. h. « Otto Flake : Der Gute Weg (S. Fischer Verlag, Berlin) »
906 lag, Berlin) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1925, p. 1163. i. Orthographié « Flasce »
907 1163. i. Orthographié « Flasce » par erreur dans l’ original.
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
908 . Pour présenter au public français cette œuvre «  d’ importance européenne », croyez-vous qu’il aille s’abandonner à l’émot
909 opéenne », croyez-vous qu’il aille s’abandonner à l’ émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point. Précision, mo
910 u’il aille s’abandonner à l’émotion communicative de qui découvre un sommet ? Point. Précision, modération dans le jugemen
911 vre un sommet ? Point. Précision, modération dans le jugement, humour léger, notation suggestive, telles sont les vertus d
912 t, humour léger, notation suggestive, telles sont les vertus de sa critique. Ce n’est que dans sa discrétion à louer une gr
913 éger, notation suggestive, telles sont les vertus de sa critique. Ce n’est que dans sa discrétion à louer une grande œuvre
914 iscrétion à louer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de son admiration et le gage de sa légitimité. Nul doute que l
915 à louer une grande œuvre qu’on trouvera la mesure de son admiration et le gage de sa légitimité. Nul doute que les Trois n
916 vre qu’on trouvera la mesure de son admiration et le gage de sa légitimité. Nul doute que les Trois nouvelles exemplaires
917 n trouvera la mesure de son admiration et le gage de sa légitimité. Nul doute que les Trois nouvelles exemplaires ne susci
918 ration et le gage de sa légitimité. Nul doute que les Trois nouvelles exemplaires ne suscitent un intérêt très profond : el
919 êt très profond : elles nous transportent au cœur de préoccupations des plus modernes, problème de la réalité littéraire,
920 œur de préoccupations des plus modernes, problème de la réalité littéraire, problème de la personnalité. Leur Prologue pou
921 de préoccupations des plus modernes, problème de la réalité littéraire, problème de la personnalité. Leur Prologue pourra
922 rnes, problème de la réalité littéraire, problème de la personnalité. Leur Prologue pourrait presque aussi bien être celui
923 s, problème de la réalité littéraire, problème de la personnalité. Leur Prologue pourrait presque aussi bien être celui d’
924 r Prologue pourrait presque aussi bien être celui d’ une pièce de Pirandello. N’annonce-t-il pas que les personnages des tr
925 ourrait presque aussi bien être celui d’une pièce de Pirandello. N’annonce-t-il pas que les personnages des trois nouvelle
926 d’une pièce de Pirandello. N’annonce-t-il pas que les personnages des trois nouvelles « sont réels, très réels, de la réali
927 ges des trois nouvelles « sont réels, très réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans
928 des trois nouvelles « sont réels, très réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans leu
929 nouvelles « sont réels, très réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volo
930 réels, très réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de
931 u’ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’ être ou de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent
932 onnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent être, sub
933 ur pure volonté d’être ou de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent être, subissent, une fois qu’ils s
934 lonté d’être ou de ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ils veulent être, subissent, une fois qu’ils sont, le g
935 ls veulent être, subissent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu de la personnalité. Tandis que chez Unamuno une volo
936 issent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu de la personnalité. Tandis que chez Unamuno une volonté d’action les pos
937 ent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu de la personnalité. Tandis que chez Unamuno une volonté d’action les possèd
938 personnalité. Tandis que chez Unamuno une volonté d’ action les possède, les exalte, les affole. Les plus beaux types créés
939 ité. Tandis que chez Unamuno une volonté d’action les possède, les exalte, les affole. Les plus beaux types créés par Unamu
940 ue chez Unamuno une volonté d’action les possède, les exalte, les affole. Les plus beaux types créés par Unamuno sont ces f
941 uno une volonté d’action les possède, les exalte, les affole. Les plus beaux types créés par Unamuno sont ces femmes dures
942 nté d’action les possède, les exalte, les affole. Les plus beaux types créés par Unamuno sont ces femmes dures et passionné
943 erine, ou cet Alexandro Gomez cynique et puissant de confiance en soi, qu’une volonté presque inhumaine torture et conduit
944 ar on imagine difficilement un art plus dépouillé de détail extérieur ou d’enjolivure. La lecture de ces trois tragédies,
945 ment un art plus dépouillé de détail extérieur ou d’ enjolivure. La lecture de ces trois tragédies, d’une classique sobriét
946 us dépouillé de détail extérieur ou d’enjolivure. La lecture de ces trois tragédies, d’une classique sobriété mais d’une b
947 é de détail extérieur ou d’enjolivure. La lecture de ces trois tragédies, d’une classique sobriété mais d’une brutalité et
948 d’enjolivure. La lecture de ces trois tragédies, d’ une classique sobriété mais d’une brutalité et d’une ironie romantique
949 es trois tragédies, d’une classique sobriété mais d’ une brutalité et d’une ironie romantiques, laisse la même impression d
950 d’une classique sobriété mais d’une brutalité et d’ une ironie romantiques, laisse la même impression de grandeur désolée
951 une brutalité et d’une ironie romantiques, laisse la même impression de grandeur désolée qu’un Greco. Mais il n’y a pas le
952 une ironie romantiques, laisse la même impression de grandeur désolée qu’un Greco. Mais il n’y a pas les couleurs, ni l’am
953 e grandeur désolée qu’un Greco. Mais il n’y a pas les couleurs, ni l’amère volupté des formes. Une sensation de barre d’aci
954 e qu’un Greco. Mais il n’y a pas les couleurs, ni l’ amère volupté des formes. Une sensation de barre d’acier sur la nuque.
955 urs, ni l’amère volupté des formes. Une sensation de barre d’acier sur la nuque. j. « Miguel de Unamuno : Trois nouvelle
956 ’amère volupté des formes. Une sensation de barre d’ acier sur la nuque. j. « Miguel de Unamuno : Trois nouvelles exempla
957 té des formes. Une sensation de barre d’acier sur la nuque. j. « Miguel de Unamuno : Trois nouvelles exemplaires et un p
958 nouvelles exemplaires et un prologue. Traduction de Jean Cassou et Mathilde Pomès (Édition du Sagittaire, Paris) », Bibli
959 duction de Jean Cassou et Mathilde Pomès (Édition du Sagittaire, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Ge
960 aire, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1925, p. 1164.
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
961 Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)k Peut-être n’est-il pas trop ta
962 Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)k Peut-être n’est-il pas trop tard
963 k Peut-être n’est-il pas trop tard pour parler du Vinet de M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter à
964 -être n’est-il pas trop tard pour parler du Vinet de M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter à sa grand
965 s trop tard pour parler du Vinet de M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajouter à sa grande étude sur les r
966 M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ ajouter à sa grande étude sur les rapports du christianisme et du roma
967 pitre qu’il vient d’ajouter à sa grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M. Seillière cherchait da
968 ient d’ajouter à sa grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M. Seillière cherchait dans l’époque
969 grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M. Seillière cherchait dans l’époque romantique un témoin
970 sme et du romantisme. M. Seillière cherchait dans l’ époque romantique un témoin dont le jugement eut « l’autorité d’un ver
971 cherchait dans l’époque romantique un témoin dont le jugement eut « l’autorité d’un verdict essentiellement chrétien sur l
972 poque romantique un témoin dont le jugement eut «  l’ autorité d’un verdict essentiellement chrétien sur le mysticisme natur
973 tique un témoin dont le jugement eut « l’autorité d’ un verdict essentiellement chrétien sur le mysticisme naturiste ». Il
974 utorité d’un verdict essentiellement chrétien sur le mysticisme naturiste ». Il ne pouvait trouver mieux que Vinet. Et j’i
975 net. Et j’imagine son étonnement à découvrir dans l’ œuvre du penseur vaudois la substance originale de la plupart des idée
976 j’imagine son étonnement à découvrir dans l’œuvre du penseur vaudois la substance originale de la plupart des idées dont l
977 ement à découvrir dans l’œuvre du penseur vaudois la substance originale de la plupart des idées dont lui-même s’est fait
978 l’œuvre du penseur vaudois la substance originale de la plupart des idées dont lui-même s’est fait le moderne champion. Po
979 de la plupart des idées dont lui-même s’est fait le moderne champion. Pour ce qui concerne le Vinet juge des romantiques,
980 st fait le moderne champion. Pour ce qui concerne le Vinet juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer à
981 le Vinet juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je
982 ge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine à l’ annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtant q
983 s eu trop de peine à l’annexer à son propre corps de doctrines critiques. Dirai-je pourtant que je crains qu’il n’ait été
984 , et presque inconsciemment, à gauchir légèrement la pensée de Vinet pour lui ajuster sa terminologie particulière ? Mais
985 ue inconsciemment, à gauchir légèrement la pensée de Vinet pour lui ajuster sa terminologie particulière ? Mais par ailleu
986 ie particulière ? Mais par ailleurs Vinet déborde le « sellièrisme » de tout son mysticisme protestant. Et cela n’est pas
987 ais par ailleurs Vinet déborde le « sellièrisme » de tout son mysticisme protestant. Et cela n’est pas sans gêner M. Seill
988 eillière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit-il é
989 n chrétien sans épithète ». Croit-il éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? Ne voit-il pas que rien n’est plus protesta
990 ithète ». Croit-il éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? Ne voit-il pas que rien n’est plus protestant qu’une telle at
991 nt qu’une telle attitude ? Mais ces réserves sont de peu d’importance si l’on songe au service que M. Seillière nous rend
992 ne telle attitude ? Mais ces réserves sont de peu d’ importance si l’on songe au service que M. Seillière nous rend en réin
993 e ? Mais ces réserves sont de peu d’importance si l’ on songe au service que M. Seillière nous rend en réintroduisant dans
994 que M. Seillière nous rend en réintroduisant dans l’ actualité la plus brûlante les richesses intellectuelles et morales du
995 ière nous rend en réintroduisant dans l’actualité la plus brûlante les richesses intellectuelles et morales du grand vaudo
996 réintroduisant dans l’actualité la plus brûlante les richesses intellectuelles et morales du grand vaudois. Vraiment, tout
997 brûlante les richesses intellectuelles et morales du grand vaudois. Vraiment, tout ce qui semble viable et humain dans la
998 raiment, tout ce qui semble viable et humain dans la critique moderne du romantisme, Vinet l’avait trouvé. Mais sa positio
999 semble viable et humain dans la critique moderne du romantisme, Vinet l’avait trouvé. Mais sa position purement chrétienn
1000 ain dans la critique moderne du romantisme, Vinet l’ avait trouvé. Mais sa position purement chrétienne — un mysticisme de
1001 s sa position purement chrétienne — un mysticisme de cadre solidement moral, c’est-à-dire rationnel, dit M. Seillière — me
1002 lière — me paraît infiniment plus forte que celle d’ un Maurras ou que celle d’un Maritain. Son unité est plus réellement p
1003 nt plus forte que celle d’un Maurras ou que celle d’ un Maritain. Son unité est plus réellement profonde, son point d’appui
1004 Son unité est plus réellement profonde, son point d’ appui plus central. Pour notre époque déchirée entre un thomisme et un
1005 et un nihilisme exaspérés, pour notre nouveau mal du siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante, ni de plus ton
1006 tre nouveau mal du siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante, ni de plus tonique que celle de ce « Pascal prot
1007 pensée plus vivante, ni de plus tonique que celle de ce « Pascal protestant ». k. « Ernest Seillière : Alexandre Vinet,
1008 . « Ernest Seillière : Alexandre Vinet, historien de la pensée française (Payot) », Bibliothèque universelle et Revue de G
1009  Ernest Seillière : Alexandre Vinet, historien de la pensée française (Payot) », Bibliothèque universelle et Revue de Genè
1010 aise (Payot) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, octobre 1925, p. 1797-1798.
13 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
1011 st celui-là qui s’avance » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où se reflète le passage incessant d’oiseaux de la m
1012 à qui s’avance » avec ce visage d’entre la vie et la mort « où se reflète le passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Q
1013 visage d’entre la vie et la mort « où se reflète le passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Quel est cet homme dont l
1014 e et la mort « où se reflète le passage incessant d’ oiseaux de la mer ? » « Quel est cet homme dont l’âme fait des signes
1015 rt « où se reflète le passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Quel est cet homme dont l’âme fait des signes solennels 
1016 « où se reflète le passage incessant d’oiseaux de la mer ? » « Quel est cet homme dont l’âme fait des signes solennels ? »
1017 d’oiseaux de la mer ? » « Quel est cet homme dont l’ âme fait des signes solennels ? » Une voix lente aux méandres songeurs
1018 ne simplicité qui n’est pas familière. C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui se penche
1019 ité qui n’est pas familière. C’est bien la poésie d’ une époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui se penche sans vert
1020 se penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-dessus de la trépidation immense des machines, un Sa
1021 ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-dessus de la trépidation immense des machines, un Saint-John-Perse, un Supervie
1022 abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-dessus de la trépidation immense des machines, un Saint-John-Perse, un Supervielle
1023 -John-Perse, un Supervielle parlent avec des mots de tous les jours aux vivants et aux morts : Mère, je sais très mal comm
1024 rse, un Supervielle parlent avec des mots de tous les jours aux vivants et aux morts : Mère, je sais très mal comme l’on ch
1025 vants et aux morts : Mère, je sais très mal comme l’ on cherche les morts… « … Cette chose haute à la voix grave qu’on appe
1026 morts : Mère, je sais très mal comme l’on cherche les morts… « … Cette chose haute à la voix grave qu’on appelle un père da
1027 e l’on cherche les morts… « … Cette chose haute à la voix grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valéry, ce
1028 haute à la voix grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valéry, ce poète sait « des complicités étranges pou
1029 mbler un sourire ». Comme Max Jacob il lui arrive de situer une anecdote purement poétique dans un monde qu’il s’est créé.
1030 s’est créé. Jamais banal, il est parfois facile : la description du monde qu’il invente nous lasse quand elle ne l’étonne
1031 ais banal, il est parfois facile : la description du monde qu’il invente nous lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-
1032 n du monde qu’il invente nous lasse quand elle ne l’ étonne plus assez lui-même (pourtant l’autel et le surréalisme l’ont e
1033 nd elle ne l’étonne plus assez lui-même (pourtant l’ autel et le surréalisme l’ont enrichie d’images…). Je cite des noms :
1034 l’étonne plus assez lui-même (pourtant l’autel et le surréalisme l’ont enrichie d’images…). Je cite des noms : y a-t-il in
1035 ssez lui-même (pourtant l’autel et le surréalisme l’ ont enrichie d’images…). Je cite des noms : y a-t-il influence ou seul
1036 pourtant l’autel et le surréalisme l’ont enrichie d’ images…). Je cite des noms : y a-t-il influence ou seulement co-généra
1037 rtent des cafés littéraires, nos poètes respirent le même air du temps. Leur originalité se retrouve dans la manière dont
1038 fés littéraires, nos poètes respirent le même air du temps. Leur originalité se retrouve dans la manière dont ils tentent
1039 e air du temps. Leur originalité se retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’inquiétude où ils baignent. Celui-
1040 lité se retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’inquiétude où ils baignent. Celui-ci vient à peine de quitter
1041 retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’ inquiétude où ils baignent. Celui-ci vient à peine de quitter l’air du
1042 ù ils baignent. Celui-ci vient à peine de quitter l’ air dur des pampas. « Le voilà qui s’avance, foulant les hautes herbes
1043 vient à peine de quitter l’air dur des pampas. «  Le voilà qui s’avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a
1044 dur des pampas. « Le voilà qui s’avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pégase et caracole dans l
1045  Le voilà qui s’avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pégase et caracole dans les étoiles. J’avo
1046 ui s’avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pégase et caracole dans les étoiles. J’avoue que l’un
1047 iel. » Le gaucho a dompté Pégase et caracole dans les étoiles. J’avoue que l’univers intérieur où il lui arrive de graviter
1048 Pégase et caracole dans les étoiles. J’avoue que l’ univers intérieur où il lui arrive de graviter me trouble mieux que so
1049 J’avoue que l’univers intérieur où il lui arrive de graviter me trouble mieux que son lyrisme cosmique. On est plus près
1050 eux que son lyrisme cosmique. On est plus près de l’ infini au fond de soi qu’au fond du ciel. l. « Jules Supervielle : G
1051 me cosmique. On est plus près de l’infini au fond de soi qu’au fond du ciel. l. « Jules Supervielle : Gravitations (NRF,
1052 t plus près de l’infini au fond de soi qu’au fond du ciel. l. « Jules Supervielle : Gravitations (NRF, Paris) », Bibliot
1053 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1925, p. 1560.
14 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
1054 Simone Téry, L’ Île des bardes (décembre 1925)m L’Irlande contemporaine offre un sp
1055 Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)m L’ Irlande contemporaine offre un spectacle bien passionnant : celui de l
1056 raine offre un spectacle bien passionnant : celui de la renaissance d’une littérature nationale à la fois cause et effet d
1057 ne offre un spectacle bien passionnant : celui de la renaissance d’une littérature nationale à la fois cause et effet de l
1058 ctacle bien passionnant : celui de la renaissance d’ une littérature nationale à la fois cause et effet de la libération po
1059 ne littérature nationale à la fois cause et effet de la libération politique. Cause, puisque pour mener à chef cette libér
1060 littérature nationale à la fois cause et effet de la libération politique. Cause, puisque pour mener à chef cette libérati
1061 n, un Yeats, un A.E., bien d’autres, ont su payer de leur personne. Effet, puisque l’héroïsme d’une révolution en faveur d
1062 es, ont su payer de leur personne. Effet, puisque l’ héroïsme d’une révolution en faveur du passé, révolution tout de même,
1063 payer de leur personne. Effet, puisque l’héroïsme d’ une révolution en faveur du passé, révolution tout de même, ne pouvait
1064 ne pouvait produire qu’une littérature très neuve de forme et traditionaliste d’inspiration, comme fut celle des Yeats, Sy
1065 ittérature très neuve de forme et traditionaliste d’ inspiration, comme fut celle des Yeats, Synge, Joyce même… Trois noms
1066 Joyce même… Trois noms qui permettent, je crois, de parler d’un grand siècle littéraire irlandais ; ce que d’ailleurs Mll
1067 e… Trois noms qui permettent, je crois, de parler d’ un grand siècle littéraire irlandais ; ce que d’ailleurs Mlle Simone T
1068 lle Simone Téry ne fait pas. Car elle veut éviter l’ emballement et conserver dans l’admiration son sens critique de Parisi
1069 elle veut éviter l’emballement et conserver dans l’ admiration son sens critique de Parisienne. C’est une sympathie malici
1070 et conserver dans l’admiration son sens critique de Parisienne. C’est une sympathie malicieuse qui anime ses amusants por
1071 commentaires parfois un peu copieux ; mais elle a la vertu de rendre contagieuse la curiosité de l’auteur à l’endroit de c
1072 res parfois un peu copieux ; mais elle a la vertu de rendre contagieuse la curiosité de l’auteur à l’endroit de cette âme
1073 ieux ; mais elle a la vertu de rendre contagieuse la curiosité de l’auteur à l’endroit de cette âme irlandaise en laquelle
1074 lle a la vertu de rendre contagieuse la curiosité de l’auteur à l’endroit de cette âme irlandaise en laquelle s’allient un
1075 a la vertu de rendre contagieuse la curiosité de l’ auteur à l’endroit de cette âme irlandaise en laquelle s’allient une f
1076 réalisme également lyriques. m. « Simone Téry : L’ Île des bardes. “Notes sur la littérature irlandaise contemporaine” (F
1077 m. « Simone Téry : L’Île des bardes. “Notes sur la littérature irlandaise contemporaine” (Flammarion, Paris) », Biblioth
1078 rion, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1925, p. 1567.
15 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
1079 Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)n La Révolution russe va-t-elle usurpe
1080 Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)n La Révolution russe va-t-elle usurper dans le roman d’aventures le rôle
1081 5)n La Révolution russe va-t-elle usurper dans le roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà u
1082 Révolution russe va-t-elle usurper dans le roman d’ aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà un Mac Orl
1083 russe va-t-elle usurper dans le roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà un Mac Orlan, un Kesse
1084 -t-elle usurper dans le roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà un Mac Orlan, un Kessel ont do
1085 elle usurper dans le roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà un Mac Orlan, un Kessel ont donné
1086 écumeurs ? Déjà un Mac Orlan, un Kessel ont donné de beaux exemples du parti que peut tirer le nouveau romantisme de ce ch
1087 Mac Orlan, un Kessel ont donné de beaux exemples du parti que peut tirer le nouveau romantisme de ce chaos. Salmon a même
1088 t donné de beaux exemples du parti que peut tirer le nouveau romantisme de ce chaos. Salmon a même tenté d’en écrire l’épo
1089 les du parti que peut tirer le nouveau romantisme de ce chaos. Salmon a même tenté d’en écrire l’épopée dans Prikaz, cette
1090 uveau romantisme de ce chaos. Salmon a même tenté d’ en écrire l’épopée dans Prikaz, cette traduction française de l’énorme
1091 isme de ce chaos. Salmon a même tenté d’en écrire l’ épopée dans Prikaz, cette traduction française de l’énorme cri de déli
1092 l’épopée dans Prikaz, cette traduction française de l’énorme cri de délivrance du peuple fou. Belles étincelles échappées
1093 épopée dans Prikaz, cette traduction française de l’ énorme cri de délivrance du peuple fou. Belles étincelles échappées d’
1094 rikaz, cette traduction française de l’énorme cri de délivrance du peuple fou. Belles étincelles échappées d’un brasier. P
1095 raduction française de l’énorme cri de délivrance du peuple fou. Belles étincelles échappées d’un brasier. Pour les causes
1096 vrance du peuple fou. Belles étincelles échappées d’ un brasier. Pour les causes de l’incendie, voir Dostoïevski. M. Walpol
1097 u. Belles étincelles échappées d’un brasier. Pour les causes de l’incendie, voir Dostoïevski. M. Walpole, lui, commence son
1098 tincelles échappées d’un brasier. Pour les causes de l’incendie, voir Dostoïevski. M. Walpole, lui, commence son roman que
1099 celles échappées d’un brasier. Pour les causes de l’ incendie, voir Dostoïevski. M. Walpole, lui, commence son roman quelqu
1100 mmence son roman quelques mois avant que n’éclate le sinistre, et s’arrête au moment où l’on est sûr que ça brûle bien. Qu
1101 ue n’éclate le sinistre, et s’arrête au moment où l’ on est sûr que ça brûle bien. Quel sujet plus riche pouvait-on rêver p
1102 t plus riche pouvait-on rêver pour un psychologue de la puissance de Walpole, que l’âme russe — cette âme russe qui pour l
1103 lus riche pouvait-on rêver pour un psychologue de la puissance de Walpole, que l’âme russe — cette âme russe qui pour le P
1104 vait-on rêver pour un psychologue de la puissance de Walpole, que l’âme russe — cette âme russe qui pour le Parisien reste
1105 ur un psychologue de la puissance de Walpole, que l’ âme russe — cette âme russe qui pour le Parisien restera toujours « in
1106 lpole, que l’âme russe — cette âme russe qui pour le Parisien restera toujours « indéfinissable ». M. Walpole, dont nous c
1107 mençons aujourd’hui un roman bien différent, a vu la Révolution sans romantisme, dans le détail de la vie d’une ville. Il
1108 fférent, a vu la Révolution sans romantisme, dans le détail de la vie d’une ville. Il sait qu’un grand mouvement est la ré
1109 vu la Révolution sans romantisme, dans le détail de la vie d’une ville. Il sait qu’un grand mouvement est la résultante d
1110 la Révolution sans romantisme, dans le détail de la vie d’une ville. Il sait qu’un grand mouvement est la résultante de m
1111 olution sans romantisme, dans le détail de la vie d’ une ville. Il sait qu’un grand mouvement est la résultante de millions
1112 ie d’une ville. Il sait qu’un grand mouvement est la résultante de millions de petits. Voici naître la révolution dans un
1113 . Il sait qu’un grand mouvement est la résultante de millions de petits. Voici naître la révolution dans un cœur, puis dan
1114 ’un grand mouvement est la résultante de millions de petits. Voici naître la révolution dans un cœur, puis dans une famill
1115 la résultante de millions de petits. Voici naître la révolution dans un cœur, puis dans une famille. Et une fois le grand
1116 dans un cœur, puis dans une famille. Et une fois le grand bouleversement accompli dans la « Cité secrète » de la vie priv
1117 Et une fois le grand bouleversement accompli dans la « Cité secrète » de la vie privée, quelques regards sur la foule suff
1118 bouleversement accompli dans la « Cité secrète » de la vie privée, quelques regards sur la foule suffisent pour en précis
1119 uleversement accompli dans la « Cité secrète » de la vie privée, quelques regards sur la foule suffisent pour en préciser
1120 secrète » de la vie privée, quelques regards sur la foule suffisent pour en préciser les conséquences. C’est ainsi qu’int
1121 s regards sur la foule suffisent pour en préciser les conséquences. C’est ainsi qu’interviennent les trois Anglais mêlés au
1122 er les conséquences. C’est ainsi qu’interviennent les trois Anglais mêlés au drame. M. Walpole leur a dévolu le soin d’entr
1123 Anglais mêlés au drame. M. Walpole leur a dévolu le soin d’entrer tantôt dans un foyer, tantôt dans une église, pour cons
1124 mêlés au drame. M. Walpole leur a dévolu le soin d’ entrer tantôt dans un foyer, tantôt dans une église, pour constater qu
1125 foyer, tantôt dans une église, pour constater que la foule ne réagit pas autrement que les individus. L’auteur, qui est l’
1126 onstater que la foule ne réagit pas autrement que les individus. L’auteur, qui est l’un de ces Anglais, tombe malade avec à
1127 foule ne réagit pas autrement que les individus. L’ auteur, qui est l’un de ces Anglais, tombe malade avec à-propos et per
1128 trement que les individus. L’auteur, qui est l’un de ces Anglais, tombe malade avec à-propos et perd connaissance chaque f
1129 vec à-propos et perd connaissance chaque fois que le récit doit sauter quelques semaines. Qu’on veuille bien ne voir autre
1130 « procédés », d’ailleurs assez peu choquants, que le revers de grandes qualités de réalisation d’idées en faits ou en situ
1131  », d’ailleurs assez peu choquants, que le revers de grandes qualités de réalisation d’idées en faits ou en situations dra
1132 peu choquants, que le revers de grandes qualités de réalisation d’idées en faits ou en situations dramatiques. Je donnera
1133 que le revers de grandes qualités de réalisation d’ idées en faits ou en situations dramatiques. Je donnerai tous les essa
1134 ts ou en situations dramatiques. Je donnerai tous les essais de M. de Voguë sur l’âme slave pour deux ou trois scènes de La
1135 tuations dramatiques. Je donnerai tous les essais de M. de Voguë sur l’âme slave pour deux ou trois scènes de La Cité secr
1136 s. Je donnerai tous les essais de M. de Voguë sur l’ âme slave pour deux ou trois scènes de La Cité secrète. Pour celle-ci
1137 e Voguë sur l’âme slave pour deux ou trois scènes de La Cité secrète. Pour celle-ci par exemple (caché dans un réduit, Mar
1138 oguë sur l’âme slave pour deux ou trois scènes de La Cité secrète. Pour celle-ci par exemple (caché dans un réduit, Markov
1139 ci par exemple (caché dans un réduit, Markovitch, l’ idéaliste, surprend sa femme, la vertueuse Véra avec un des Anglais) :
1140 duit, Markovitch, l’idéaliste, surprend sa femme, la vertueuse Véra avec un des Anglais) : Ils s’embrassaient comme des g
1141 ière sa vitre, tremblait si fort qu’il avait peur de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi.
1142 remblait si fort qu’il avait peur de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle
1143 si fort qu’il avait peur de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprudenc
1144 ébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprudence ! Avec la lumière et peut-êt
1145 a fin pour moi. Puis : — Quelle imprudence ! Avec la lumière et peut-être du monde dans l’appartement. Il avait si froid q
1146 Quelle imprudence ! Avec la lumière et peut-être du monde dans l’appartement. Il avait si froid que ses dents claquaient.
1147 ence ! Avec la lumière et peut-être du monde dans l’ appartement. Il avait si froid que ses dents claquaient. Il quitta sa
1148 aquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’à l’ angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeu
1149 . Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands
1150 enêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le
1151 le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans rien voir. Ainsi le
1152 éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans rien voir. Ainsi le moujik de
1153 ttit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans rien voir. Ainsi le moujik devant le bolchévique violant
1154 ands ouverts dans le vide, sans rien voir. Ainsi le moujik devant le bolchévique violant sa patrie. Une effroyable accept
1155 le vide, sans rien voir. Ainsi le moujik devant le bolchévique violant sa patrie. Une effroyable acceptation, mais elle
1156 ment en révolte. Aucun cadre logique ne détermine l’ avenir le plus proche. Il n’y a pas même des forces endormies dans l’â
1157 évolte. Aucun cadre logique ne détermine l’avenir le plus proche. Il n’y a pas même des forces endormies dans l’âme russe 
1158 oche. Il n’y a pas même des forces endormies dans l’ âme russe : mais des possibilités, à chaque instant, d’explosion. Le g
1159 russe : mais des possibilités, à chaque instant, d’ explosion. Le géant russe est un enfant : va-t-il rire, va-t-il pleure
1160 des possibilités, à chaque instant, d’explosion. Le géant russe est un enfant : va-t-il rire, va-t-il pleurer ? m’embrass
1161 me tuer ? Il sent autour de lui quelque chose qui le gêne. C’est l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est en
1162 nt autour de lui quelque chose qui le gêne. C’est l’ empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi du f
1163 lui quelque chose qui le gêne. C’est l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi du fracas, le jui
1164 nverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi du fracas, le juif survient avec une méthode simplifiée pour l’exploitat
1165 r voir. Pendant qu’il est encore ébahi du fracas, le juif survient avec une méthode simplifiée pour l’exploitation des rui
1166 le juif survient avec une méthode simplifiée pour l’ exploitation des ruines. On sait le reste. Tout cela, Walpole ne le di
1167 implifiée pour l’exploitation des ruines. On sait le reste. Tout cela, Walpole ne le dit pas. Mais ses personnages le sugg
1168 s ruines. On sait le reste. Tout cela, Walpole ne le dit pas. Mais ses personnages le suggèrent de toute la force du troub
1169 cela, Walpole ne le dit pas. Mais ses personnages le suggèrent de toute la force du trouble qu’ils créent en nous : Markov
1170 ne le dit pas. Mais ses personnages le suggèrent de toute la force du trouble qu’ils créent en nous : Markovitch par exem
1171 t pas. Mais ses personnages le suggèrent de toute la force du trouble qu’ils créent en nous : Markovitch par exemple, ou S
1172 is ses personnages le suggèrent de toute la force du trouble qu’ils créent en nous : Markovitch par exemple, ou Sémyonov,
1173 nté qui enchantera M. Gide. n. « Hugh Walpole : La Cité secrète (Perrin, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de
1174 rrin, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1925, p. 1567-1568.
16 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
1175 Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)c M. René Guisan, pro
1176 Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)c M. René Guisan, professeur de théologie
1177 » (2 février 1926)c M. René Guisan, professeur de théologie à Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de phil
1178 , professeur de théologie à Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de philosophie, inaugura lundi soir à l’aula
1179 rofesseur de théologie à Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de philosophie, inaugura lundi soir à l’aula, d
1180 de théologie à Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de philosophie, inaugura lundi soir à l’aula, devant un
1181 Lausanne et directeur de la Revue de théologie et de philosophie, inaugura lundi soir à l’aula, devant un très nombreux pu
1182 héologie et de philosophie, inaugura lundi soir à l’ aula, devant un très nombreux public, la série des conférences que nou
1183 di soir à l’aula, devant un très nombreux public, la série des conférences que nous promet le groupe neuchâtelois des « Am
1184 public, la série des conférences que nous promet le groupe neuchâtelois des « Amis de la pensée protestante ». M. Guisan
1185 que nous promet le groupe neuchâtelois des « Amis de la pensée protestante ». M. Guisan avait choisi un sujet qui permet d
1186 nous promet le groupe neuchâtelois des « Amis de la pensée protestante ». M. Guisan avait choisi un sujet qui permet de f
1187 nte ». M. Guisan avait choisi un sujet qui permet de façon particulièrement frappante la comparaison des points de vue cat
1188 et qui permet de façon particulièrement frappante la comparaison des points de vue catholique et protestant : la notion de
1189 ison des points de vue catholique et protestant : la notion de « Saint » et son évolution au cours des siècles. Primitivem
1190 oints de vue catholique et protestant : la notion de « Saint » et son évolution au cours des siècles. Primitivement, le Sa
1191 on évolution au cours des siècles. Primitivement, le Saint est un homme que Dieu a mis à part par grâce pour qu’il serve.
1192 r grâce pour qu’il serve. Mais très vite on étend l’ appellation de saint à ceux qui par leur élévation morale ou leurs sou
1193 u’il serve. Mais très vite on étend l’appellation de saint à ceux qui par leur élévation morale ou leurs souffrances sembl
1194 ation morale ou leurs souffrances semblent s’être le plus rapprochés du Christ ; et dans l’Église persécutée, le martyre d
1195 rs souffrances semblent s’être le plus rapprochés du Christ ; et dans l’Église persécutée, le martyre devient le signe par
1196 ent s’être le plus rapprochés du Christ ; et dans l’ Église persécutée, le martyre devient le signe par excellence de la sa
1197 pprochés du Christ ; et dans l’Église persécutée, le martyre devient le signe par excellence de la sainteté. Le peuple, en
1198 ; et dans l’Église persécutée, le martyre devient le signe par excellence de la sainteté. Le peuple, encore païen, voit da
1199 cutée, le martyre devient le signe par excellence de la sainteté. Le peuple, encore païen, voit dans la vénération des pèl
1200 ée, le martyre devient le signe par excellence de la sainteté. Le peuple, encore païen, voit dans la vénération des pèleri
1201 e devient le signe par excellence de la sainteté. Le peuple, encore païen, voit dans la vénération des pèlerins pour les t
1202 e la sainteté. Le peuple, encore païen, voit dans la vénération des pèlerins pour les tombes de leurs saints une forme d’a
1203 païen, voit dans la vénération des pèlerins pour les tombes de leurs saints une forme d’adoration de dieux protecteurs. Ce
1204 t dans la vénération des pèlerins pour les tombes de leurs saints une forme d’adoration de dieux protecteurs. Cette croyan
1205 èlerins pour les tombes de leurs saints une forme d’ adoration de dieux protecteurs. Cette croyance se répand, favorisée pa
1206 les tombes de leurs saints une forme d’adoration de dieux protecteurs. Cette croyance se répand, favorisée par la souples
1207 tecteurs. Cette croyance se répand, favorisée par la souplesse dont fait preuve l’Église d’alors quand il s’agit d’adapter
1208 pand, favorisée par la souplesse dont fait preuve l’ Église d’alors quand il s’agit d’adapter des traditions antiques au do
1209 orisée par la souplesse dont fait preuve l’Église d’ alors quand il s’agit d’adapter des traditions antiques au dogme en fo
1210 dont fait preuve l’Église d’alors quand il s’agit d’ adapter des traditions antiques au dogme en formation. Au Moyen Âge l’
1211 ions antiques au dogme en formation. Au Moyen Âge l’ évolution se continue dans le même sens. On spécialise les « compétenc
1212 mation. Au Moyen Âge l’évolution se continue dans le même sens. On spécialise les « compétences » des saints, ou de leurs
1213 tion se continue dans le même sens. On spécialise les « compétences » des saints, ou de leurs reliques qui se multiplient p
1214 On spécialise les « compétences » des saints, ou de leurs reliques qui se multiplient prodigieusement. Alors éclate la pr
1215 qui se multiplient prodigieusement. Alors éclate la protestation de la Réforme. Honorons les saints pour l’exemple de leu
1216 ent prodigieusement. Alors éclate la protestation de la Réforme. Honorons les saints pour l’exemple de leur vie : mais Chr
1217 prodigieusement. Alors éclate la protestation de la Réforme. Honorons les saints pour l’exemple de leur vie : mais Christ
1218 rs éclate la protestation de la Réforme. Honorons les saints pour l’exemple de leur vie : mais Christ est le seul médiateur
1219 testation de la Réforme. Honorons les saints pour l’ exemple de leur vie : mais Christ est le seul médiateur à qui doit s’a
1220 de la Réforme. Honorons les saints pour l’exemple de leur vie : mais Christ est le seul médiateur à qui doit s’adresser le
1221 ints pour l’exemple de leur vie : mais Christ est le seul médiateur à qui doit s’adresser le culte, en son cœur, du croyan
1222 hrist est le seul médiateur à qui doit s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de gravité religieux est re
1223 teur à qui doit s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de gravité religieux est replacé en Christ. — Comm
1224 oit s’adresser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de gravité religieux est replacé en Christ. — Comment l’Église
1225 sser le culte, en son cœur, du croyant. Le centre de gravité religieux est replacé en Christ. — Comment l’Église catholiqu
1226 ravité religieux est replacé en Christ. — Comment l’ Église catholique réagit-elle ? En codifiant l’état de choses antérieu
1227 nt l’Église catholique réagit-elle ? En codifiant l’ état de choses antérieur. Donc l’Église continue à faire des saints, t
1228 e ? En codifiant l’état de choses antérieur. Donc l’ Église continue à faire des saints, tandis que ce terme n’a plus qu’un
1229 tif pour nous protestants. Est-ce là nous juger ? Les catholiques nous reprochent d’avoir méconnu l’élément de grandeur mor
1230 e là nous juger ? Les catholiques nous reprochent d’ avoir méconnu l’élément de grandeur morale que les saints maintiennent
1231 ? Les catholiques nous reprochent d’avoir méconnu l’ élément de grandeur morale que les saints maintiennent dans l’Église.
1232 oliques nous reprochent d’avoir méconnu l’élément de grandeur morale que les saints maintiennent dans l’Église. M. Guisan
1233 d’avoir méconnu l’élément de grandeur morale que les saints maintiennent dans l’Église. M. Guisan va très loin dans ses co
1234 grandeur morale que les saints maintiennent dans l’ Église. M. Guisan va très loin dans ses concessions à de telles critiq
1235 se. M. Guisan va très loin dans ses concessions à de telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de forc
1236 e telles critiques. Mais c’est pour affirmer avec d’ autant plus de force que « en situant tout le devoir chrétien dans l’a
1237 ques. Mais c’est pour affirmer avec d’autant plus de force que « en situant tout le devoir chrétien dans l’accomplissement
1238 avec d’autant plus de force que « en situant tout le devoir chrétien dans l’accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle d
1239 rce que « en situant tout le devoir chrétien dans l’ accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle de la vocation, le protes
1240 ns l’accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle de la vocation, le protestantisme affirme qu’il existe divers ordres de
1241 l’accomplissement scrupuleux, joyeux et fidèle de la vocation, le protestantisme affirme qu’il existe divers ordres de sai
1242 ment scrupuleux, joyeux et fidèle de la vocation, le protestantisme affirme qu’il existe divers ordres de sainteté ». Cett
1243 protestantisme affirme qu’il existe divers ordres de sainteté ». Cette mère qui s’est sacrifiée aux siens, n’était-ce pas
1244 missionnaire et cette diaconesse ? S’il n’y a pas de saints protestants, il existe des saints dans le protestantisme. Mais
1245 de saints protestants, il existe des saints dans le protestantisme. Mais il n’est pas de fin aux œuvres de Dieu. La saint
1246 saints dans le protestantisme. Mais il n’est pas de fin aux œuvres de Dieu. La sainteté parfaite ne commence qu’aux limit
1247 otestantisme. Mais il n’est pas de fin aux œuvres de Dieu. La sainteté parfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes
1248 sme. Mais il n’est pas de fin aux œuvres de Dieu. La sainteté parfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la ve
1249 . La sainteté parfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint vé
1250 rfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritable. Il n’y
1251 ite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritable. Il n’y a
1252 tes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais il faut être parfait. T
1253 ne peut exister de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais il faut être parfait. Tel est l’enseignement de Jésus, t
1254 pas de saints, mais il faut être parfait. Tel est l’ enseignement de Jésus, telle est la pensée qu’a voulu restaurer le pro
1255 mais il faut être parfait. Tel est l’enseignement de Jésus, telle est la pensée qu’a voulu restaurer le protestantisme. La
1256 rfait. Tel est l’enseignement de Jésus, telle est la pensée qu’a voulu restaurer le protestantisme. La place nous manque p
1257 e Jésus, telle est la pensée qu’a voulu restaurer le protestantisme. La place nous manque pour louer comme il conviendrait
1258 la pensée qu’a voulu restaurer le protestantisme. La place nous manque pour louer comme il conviendrait la clarté d’un exp
1259 lace nous manque pour louer comme il conviendrait la clarté d’un exposé solidement documenté, et le scrupule d’historien e
1260 manque pour louer comme il conviendrait la clarté d’ un exposé solidement documenté, et le scrupule d’historien et de chrét
1261 it la clarté d’un exposé solidement documenté, et le scrupule d’historien et de chrétien qui permet à M. Guisan de montrer
1262 d’un exposé solidement documenté, et le scrupule d’ historien et de chrétien qui permet à M. Guisan de montrer le point de
1263 lidement documenté, et le scrupule d’historien et de chrétien qui permet à M. Guisan de montrer le point de vue adverse av
1264 d’historien et de chrétien qui permet à M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant de compréhension et de sy
1265 et de chrétien qui permet à M. Guisan de montrer le point de vue adverse avec autant de compréhension et de sympathie que
1266 an de montrer le point de vue adverse avec autant de compréhension et de sympathie que le sien propre. Cela donne à ses co
1267 nt de vue adverse avec autant de compréhension et de sympathie que le sien propre. Cela donne à ses conclusions cette sécu
1268 rillant appareil dialectique ne sait produire que l’ illusion. C’est la revanche du fameux scrupule protestant, qui ne peut
1269 ialectique ne sait produire que l’illusion. C’est la revanche du fameux scrupule protestant, qui ne peut être un danger lo
1270 e sait produire que l’illusion. C’est la revanche du fameux scrupule protestant, qui ne peut être un danger lorsqu’il n’es
1271 ut être un danger lorsqu’il n’est, comme ici, que la loyauté d’un esprit animé par une foi agissante. c. « Conférence Gu
1272 danger lorsqu’il n’est, comme ici, que la loyauté d’ un esprit animé par une foi agissante. c. « Conférence Guisan », Sui
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
1273 Adieu, beau désordre… (mars 1926)o L’ époque s’en va très vite vers on ne sait quoi. On a mis le bonheur dev
1274 s’en va très vite vers on ne sait quoi. On a mis le bonheur devant soi, dans un progrès mal défini, et l’on court après s
1275 onheur devant soi, dans un progrès mal défini, et l’ on court après sans fin. Même ceux qui ont perdu la croyance en un bon
1276 ’on court après sans fin. Même ceux qui ont perdu la croyance en un bonheur possible ou désirable subissent cette rage dés
1277 ible ou désirable subissent cette rage désespérée de course pure, vers ailleurs, vers autre chose. À certains signes — dém
1278 s, vers autre chose. À certains signes — démences de fatigués, prophétismes, excessives lassitudes ou faim de violences —
1279 gués, prophétismes, excessives lassitudes ou faim de violences — on sent l’approche de quelque chose, catastrophe ou révél
1280 essives lassitudes ou faim de violences — on sent l’ approche de quelque chose, catastrophe ou révélation, brusque échappée
1281 situdes ou faim de violences — on sent l’approche de quelque chose, catastrophe ou révélation, brusque échappée sur des pa
1282 hoisir encore entre un ressaisissement profond et la ruine. Mais certes, il est temps qu’une lueur de conscience inquiète
1283 la ruine. Mais certes, il est temps qu’une lueur de conscience inquiète quelques chefs, montre à quelques meneurs aveugle
1284 uelques chefs, montre à quelques meneurs aveugles d’ une société affolée et ridiculement opportuniste où mène la pente de n
1285 iété affolée et ridiculement opportuniste où mène la pente de notre civilisation. Meneurs et chefs : des économistes, des
1286 lée et ridiculement opportuniste où mène la pente de notre civilisation. Meneurs et chefs : des économistes, des financier
1287 s, des financiers, des industriels. Il y a encore les hommes politiques, mais on a si souvent l’impression qu’ils battent l
1288 ncore les hommes politiques, mais on a si souvent l’ impression qu’ils battent la mesure devant un orchestre qui, sans eux,
1289 mais on a si souvent l’impression qu’ils battent la mesure devant un orchestre qui, sans eux, jouerait aussi bien, aussi
1290 jouerait aussi bien, aussi mal. Quant aux meneurs de l’opinion publique, il est trop tard pour les éduquer, il faudrait ba
1291 erait aussi bien, aussi mal. Quant aux meneurs de l’ opinion publique, il est trop tard pour les éduquer, il faudrait balay
1292 eurs de l’opinion publique, il est trop tard pour les éduquer, il faudrait balayer. Je parle en général, sachant bien qu’un
1293 Romier, un Bainville, quelques autres, sont parmi les plus conscients de ce temps ; mais si l’on songe aux bataillons de pâ
1294 , quelques autres, sont parmi les plus conscients de ce temps ; mais si l’on songe aux bataillons de pâles opportunistes s
1295 t parmi les plus conscients de ce temps ; mais si l’ on songe aux bataillons de pâles opportunistes sans culture qui se cha
1296 s de ce temps ; mais si l’on songe aux bataillons de pâles opportunistes sans culture qui se chargent de gaver les masses
1297 pâles opportunistes sans culture qui se chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, o
1298 portunistes sans culture qui se chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprend
1299 sans culture qui se chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprendra ce que
1300 se chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprendra ce que je veux dire. Il f
1301 chargent de gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprendra ce que je veux dire. Il faud
1302 e gaver les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprendra ce que je veux dire. Il faudrait balay
1303 les masses du pain quotidien de la bêtise de tous les partis, on comprendra ce que je veux dire. Il faudrait balayer, — et
1304 veux dire. Il faudrait balayer, — et mettre qui à la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela de
1305 la place ? Nos penseurs, nos écrivains ont perdu le sens social. Cela devient frappant dans les générations nouvelles. To
1306 perdu le sens social. Cela devient frappant dans les générations nouvelles. Toute la jeune littérature décrit un type d’ho
1307 nt frappant dans les générations nouvelles. Toute la jeune littérature décrit un type d’homme profondément antisocial, glo
1308 velles. Toute la jeune littérature décrit un type d’ homme profondément antisocial, glorifie une morale résolument anarchis
1309 rale résolument anarchiste. Ceux qui s’essaient à l’ action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un fortif
1310 Il leur manque une certitude foncière, une foi en la valeur de l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’actio
1311 nque une certitude foncière, une foi en la valeur de l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’action sociale
1312 e une certitude foncière, une foi en la valeur de l’ action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’action sociale que
1313 action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’ action sociale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne sa
1314 i ils ne peuvent prétendre à l’action sociale que l’ époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’on ne saurait accorder trop d
1315 iale que l’époque réclame 1. C’est aussi pourquoi l’ on ne saurait accorder trop d’importance à leurs tentatives morales, s
1316 ’est aussi pourquoi l’on ne saurait accorder trop d’ importance à leurs tentatives morales, si singulières soient-elles — d
1317 tives morales, si singulières soient-elles — dont le grand public reste le témoin souvent sceptique ou railleur. Au cœur d
1318 ulières soient-elles — dont le grand public reste le témoin souvent sceptique ou railleur. Au cœur de la crise de notre ci
1319 le témoin souvent sceptique ou railleur. Au cœur de la crise de notre civilisation, il y a un problème de morale à résoud
1320 témoin souvent sceptique ou railleur. Au cœur de la crise de notre civilisation, il y a un problème de morale à résoudre,
1321 ouvent sceptique ou railleur. Au cœur de la crise de notre civilisation, il y a un problème de morale à résoudre, une cons
1322 a crise de notre civilisation, il y a un problème de morale à résoudre, une conscience individuelle à recréer. Nous y empl
1323 nce individuelle à recréer. Nous y employer, pour l’ heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à rép
1324 e à recréer. Nous y employer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nous v
1325 oyer, pour l’heure, c’est la seule façon efficace de servir. ⁂ On se complaît à répéter que nous vivons dans le chaos des
1326 . ⁂ On se complaît à répéter que nous vivons dans le chaos des idées et des doctrines, et qu’il n’existe pas d’esprit du s
1327 des idées et des doctrines, et qu’il n’existe pas d’ esprit du siècle, hors un certain « confusionnisme ». Mais sous les ép
1328 et des doctrines, et qu’il n’existe pas d’esprit du siècle, hors un certain « confusionnisme ». Mais sous les épaves de t
1329 le, hors un certain « confusionnisme ». Mais sous les épaves de tous les vieux bateaux, il y a une seule mer. Nos agitation
1330 certain « confusionnisme ». Mais sous les épaves de tous les vieux bateaux, il y a une seule mer. Nos agitations contradi
1331 « confusionnisme ». Mais sous les épaves de tous les vieux bateaux, il y a une seule mer. Nos agitations contradictoires s
1332 comme des vagues soulevées par une même tempête. L’ unité de notre temps est en profondeur : c’est une unité d’inquiétude.
1333 es vagues soulevées par une même tempête. L’unité de notre temps est en profondeur : c’est une unité d’inquiétude. Barrès
1334 e notre temps est en profondeur : c’est une unité d’ inquiétude. Barrès et Gide : ils ont construit des édifices très diffé
1335  : ils ont construit des édifices très différents de style, et dont les façades s’opposent avec hostilité. Dans l’intérieu
1336 it des édifices très différents de style, et dont les façades s’opposent avec hostilité. Dans l’intérieur des deux maisons
1337 dont les façades s’opposent avec hostilité. Dans l’ intérieur des deux maisons pourtant se débattent les mêmes brouilles d
1338 ’intérieur des deux maisons pourtant se débattent les mêmes brouilles de famille entre Art et Morale, Pensée et Action… Ces
1339 maisons pourtant se débattent les mêmes brouilles de famille entre Art et Morale, Pensée et Action… Ces deux moralistes ad
1340 , Pensée et Action… Ces deux moralistes adonnés à la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des no
1341 on… Ces deux moralistes adonnés à la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles générati
1342 oralistes adonnés à la culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles générations de héros d
1343 culture et à la libération du moi paraissent bien les ancêtres des nouvelles générations de héros de roman, lesquels sont t
1344 ssent bien les ancêtres des nouvelles générations de héros de roman, lesquels sont tous éperdument égoïstes. Égoïstes avec
1345 n les ancêtres des nouvelles générations de héros de roman, lesquels sont tous éperdument égoïstes. Égoïstes avec une prof
1346 profonde conviction ; par vertu. Ce qui n’a rien d’ étonnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs auteurs. Or
1347 rtu. Ce qui n’a rien d’étonnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est vertu cardinale
1348 rien d’étonnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est vertu cardinale pour le créate
1349 étonnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est vertu cardinale pour le créateur. Mai
1350 t que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’ égoïsme est vertu cardinale pour le créateur. Mais quel est ce besoin
1351 rs auteurs. Or l’égoïsme est vertu cardinale pour le créateur. Mais quel est ce besoin si général de s’incarner, dans le h
1352 r le créateur. Mais quel est ce besoin si général de s’incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œu
1353 quel est ce besoin si général de s’incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la c
1354 ce besoin si général de s’incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception
1355 énéral de s’incarner, dans le héros de son roman, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la li
1356 man, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la littérature, telle qu’elle apparaît chez les ém
1357 re, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la littérature, telle qu’elle apparaît chez les émules de Barrès comm
1358 dans son œuvre ? C’est ici la conception même de la littérature, telle qu’elle apparaît chez les émules de Barrès comme c
1359 me de la littérature, telle qu’elle apparaît chez les émules de Barrès comme chez ceux de Gide, qu’il faut préciser. L’éthi
1360 ttérature, telle qu’elle apparaît chez les émules de Barrès comme chez ceux de Gide, qu’il faut préciser. L’éthique et l’e
1361 pparaît chez les émules de Barrès comme chez ceux de Gide, qu’il faut préciser. L’éthique et l’esthétique convergent dans
1362 rès comme chez ceux de Gide, qu’il faut préciser. L’ éthique et l’esthétique convergent dans la littérature d’aujourd’hui,
1363 z ceux de Gide, qu’il faut préciser. L’éthique et l’ esthétique convergent dans la littérature d’aujourd’hui, et plusieurs
1364 éciser. L’éthique et l’esthétique convergent dans la littérature d’aujourd’hui, et plusieurs déjà reconnaissent ne pas pou
1365 ue et l’esthétique convergent dans la littérature d’ aujourd’hui, et plusieurs déjà reconnaissent ne pas pouvoir les sépare
1366 i, et plusieurs déjà reconnaissent ne pas pouvoir les séparer. On n’écrit plus pour s’amuser : ni pour amuser un public. Un
1367 lic. Un livre est une action, une expérience. Et, le plus souvent, sur soi-même. On écrit pour cultiver son moi, pour l’ép
1368 ur soi-même. On écrit pour cultiver son moi, pour l’ éprouver et le prémunir, pour y découvrir des possibilités neuves, — p
1369 n écrit pour cultiver son moi, pour l’éprouver et le prémunir, pour y découvrir des possibilités neuves, — pour le libérer
1370 pour y découvrir des possibilités neuves, — pour le libérer. Il n’est pas question de rechercher ici les origines histori
1371 neuves, — pour le libérer. Il n’est pas question de rechercher ici les origines historiques d’une conception qui, de plus
1372 libérer. Il n’est pas question de rechercher ici les origines historiques d’une conception qui, de plus en plus, se révèle
1373 estion de rechercher ici les origines historiques d’ une conception qui, de plus en plus, se révèle à la base de tous les p
1374 ’une conception qui, de plus en plus, se révèle à la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacques Rivière s
1375 ception qui, de plus en plus, se révèle à la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacques Rivière s’y appli
1376 qui, de plus en plus, se révèle à la base de tous les problèmes modernes en littérature. Jacques Rivière s’y appliqua dans
1377 littérature. Jacques Rivière s’y appliqua dans un de ses derniers articles2. Il rendait responsable de tout le « mal », le
1378 de ses derniers articles2. Il rendait responsable de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il
1379 erniers articles2. Il rendait responsable de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il en tirai
1380 cles2. Il rendait responsable de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il en tirait une raison
1381 e probable. Mais il en tirait une raison nouvelle de le condamner, et nous ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de
1382 robable. Mais il en tirait une raison nouvelle de le condamner, et nous ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de di
1383 ison nouvelle de le condamner, et nous ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’est trompée, p
1384 nous ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’est trompée, puisqu’elle seule permet la suivant
1385 ne époque s’est trompée, puisqu’elle seule permet la suivante qui peut-être retrouvera une nouvelle face de la vérité. Bor
1386 ivante qui peut-être retrouvera une nouvelle face de la vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis à en suivre quelqu
1387 nte qui peut-être retrouvera une nouvelle face de la vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis à en suivre quelques
1388 nouvelle face de la vérité. Bornons-nous à noter le phénomène, puis à en suivre quelques conséquences. Connaissance inté
1389 conséquences. Connaissance intégrale et culture de soi, telle peut être l’épigraphe de toute la littérature moderne. Il
1390 ance intégrale et culture de soi, telle peut être l’ épigraphe de toute la littérature moderne. Il n’a pas fallu longtemps
1391 le et culture de soi, telle peut être l’épigraphe de toute la littérature moderne. Il n’a pas fallu longtemps aux Français
1392 ture de soi, telle peut être l’épigraphe de toute la littérature moderne. Il n’a pas fallu longtemps aux Français pour pou
1393 fallu longtemps aux Français pour pousser à bout l’ expérience3. Ingénieux équilibres entre la raison et les sens, entre l
1394 à bout l’expérience3. Ingénieux équilibres entre la raison et les sens, entre le moi et le monde : l’ennui est venu avant
1395 érience3. Ingénieux équilibres entre la raison et les sens, entre le moi et le monde : l’ennui est venu avant l’épuisement
1396 eux équilibres entre la raison et les sens, entre le moi et le monde : l’ennui est venu avant l’épuisement des combinaison
1397 bres entre la raison et les sens, entre le moi et le monde : l’ennui est venu avant l’épuisement des combinaisons possible
1398 la raison et les sens, entre le moi et le monde : l’ ennui est venu avant l’épuisement des combinaisons possibles. Exaltati
1399 entre le moi et le monde : l’ennui est venu avant l’ épuisement des combinaisons possibles. Exaltation méthodique de nos fa
1400 des combinaisons possibles. Exaltation méthodique de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines do
1401 possibles. Exaltation méthodique de nos facultés de plaisir : déjà nous en sommes à cultiver certaines douleurs, plaisirs
1402 cultiver certaines douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances les plus aiguës prennent la place d’honneur dans des esth
1403 nes douleurs, plaisirs rares ; et les dissonances les plus aiguës prennent la place d’honneur dans des esthétiques construi
1404 res ; et les dissonances les plus aiguës prennent la place d’honneur dans des esthétiques construites en hâte à l’usage de
1405 les dissonances les plus aiguës prennent la place d’ honneur dans des esthétiques construites en hâte à l’usage de sensibil
1406 onneur dans des esthétiques construites en hâte à l’ usage de sensibilités surmenées. Dégoût, parce que tout a été essayé.
1407 ans des esthétiques construites en hâte à l’usage de sensibilités surmenées. Dégoût, parce que tout a été essayé. Dégoût,
1408 chose, contre soi, contre une difficulté.) Dégoût de la vie, dégoût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la soci
1409 se, contre soi, contre une difficulté.) Dégoût de la vie, dégoût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la société
1410 contre une difficulté.) Dégoût de la vie, dégoût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la société entière. Dégoû
1411 lté.) Dégoût de la vie, dégoût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la société entière. Dégoût d’une civilisatio
1412 de la vie, dégoût du bonheur, dégoût de soi, — on l’ étend vite à la société entière. Dégoût d’une civilisation qui aboutit
1413 ût du bonheur, dégoût de soi, — on l’étend vite à la société entière. Dégoût d’une civilisation qui aboutit logiquement à
1414 i, — on l’étend vite à la société entière. Dégoût d’ une civilisation qui aboutit logiquement à cet épuisant et forcené gas
1415 ogiquement à cet épuisant et forcené gaspillage : la guerre. Certains s’en tiennent à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi s
1416 a guerre. Certains s’en tiennent à leur dégoût et l’ exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vomit le monde entie
1417 à leur dégoût et l’exploitent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vomit le monde entier et la raison avec. « Révolutio
1418 tent. Ainsi se légitime le surréalisme, qui vomit le monde entier et la raison avec. « Révolution d’abord. Révolution touj
1419 time le surréalisme, qui vomit le monde entier et la raison avec. « Révolution d’abord. Révolution toujours ». « Pour nous
1420 tion d’abord. Révolution toujours ». « Pour nous, le salut n’est nulle part… » « Je comprends la révolte des autres et que
1421 nous, le salut n’est nulle part… » « Je comprends la révolte des autres et quelles prières cela fait à Dieu », disait Drie
1422 nous avons un corps, et c’est très beau, Breton, de crier « Révolution toujours » — tant qu’il y a des gens pour vous fai
1423 jours » — tant qu’il y a des gens pour vous faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde,
1424 vous faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde, mais on voudrait que de moins de glor
1425 c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du monde, mais on voudrait que de moins de gloriole s’accompagnât votre
1426 plus rien attendre du monde, mais on voudrait que de moins de gloriole s’accompagnât votre ultimatum à Dieu. Mais, secouan
1427 attendre du monde, mais on voudrait que de moins de gloriole s’accompagnât votre ultimatum à Dieu. Mais, secouant son dég
1428 n dégoût, un Montherlant s’abandonne au salut par la violence. Une sensualité moins énervée lui permet de brutaliser quelq
1429 violence. Une sensualité moins énervée lui permet de brutaliser quelque peu les « grands problèmes », et le voilà reparti
1430 oins énervée lui permet de brutaliser quelque peu les « grands problèmes », et le voilà reparti dans un égoïsme triomphant,
1431 utaliser quelque peu les « grands problèmes », et le voilà reparti dans un égoïsme triomphant, pur du désir d’action qui e
1432 le voilà reparti dans un égoïsme triomphant, pur du désir d’action qui empêtrait Barrès dans des dilemmes où l’art trouva
1433 reparti dans un égoïsme triomphant, pur du désir d’ action qui empêtrait Barrès dans des dilemmes où l’art trouvait mal sa
1434 ’action qui empêtrait Barrès dans des dilemmes où l’ art trouvait mal sa nourriture. Drieu la Rochelle tente la même fuite.
1435 ouvait mal sa nourriture. Drieu la Rochelle tente la même fuite. Mais trop lucide, hésite, trébuche, oscille entre la viol
1436 Mais trop lucide, hésite, trébuche, oscille entre la violence et le désespoir (c’est l’amour), et, déchiré de contradictio
1437 e, hésite, trébuche, oscille entre la violence et le désespoir (c’est l’amour), et, déchiré de contradictions, tire du dés
1438 oscille entre la violence et le désespoir (c’est l’ amour), et, déchiré de contradictions, tire du désordre de ses certitu
1439 ence et le désespoir (c’est l’amour), et, déchiré de contradictions, tire du désordre de ses certitudes fragmentaires la m
1440 est l’amour), et, déchiré de contradictions, tire du désordre de ses certitudes fragmentaires la matière de quelques pamph
1441 , et, déchiré de contradictions, tire du désordre de ses certitudes fragmentaires la matière de quelques pamphlets par quo
1442 tire du désordre de ses certitudes fragmentaires la matière de quelques pamphlets par quoi il se raccroche au monde. Mais
1443 sordre de ses certitudes fragmentaires la matière de quelques pamphlets par quoi il se raccroche au monde. Mais il a touch
1444 che au monde. Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme où s’éveille un désenchantement qui l’amène au besoin d’une mys
1445 au monde. Mais il a touché certains bas-fonds de l’ âme où s’éveille un désenchantement qui l’amène au besoin d’une mystiq
1446 onds de l’âme où s’éveille un désenchantement qui l’ amène au besoin d’une mystique. Et pour finir, l’un des derniers venus
1447 ’éveille un désenchantement qui l’amène au besoin d’ une mystique. Et pour finir, l’un des derniers venus, Marcel Arland, —
1448 nus, Marcel Arland, — plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement précoce, sans la brusquerie de
1449 , — plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement précoce, sans la brusquerie de ses aînés. Encore
1450 rre — c’est le même désenchantement précoce, sans la brusquerie de ses aînés. Encore un qui s’est complu dans son dégoût ;
1451 même désenchantement précoce, sans la brusquerie de ses aînés. Encore un qui s’est complu dans son dégoût ; mais jusqu’au
1452 ’est complu dans son dégoût ; mais jusqu’au point d’ y percevoir comme un appel du Dieu perdu. Il avoue enfin la cause secr
1453 mais jusqu’au point d’y percevoir comme un appel du Dieu perdu. Il avoue enfin la cause secrète des inquiétudes modernes 
1454 voir comme un appel du Dieu perdu. Il avoue enfin la cause secrète des inquiétudes modernes : la perte d’une foi. Il a bes
1455 enfin la cause secrète des inquiétudes modernes : la perte d’une foi. Il a besoin de Dieu, mais il attend en vain sa Révél
1456 cause secrète des inquiétudes modernes : la perte d’ une foi. Il a besoin de Dieu, mais il attend en vain sa Révélation : «
1457 études modernes : la perte d’une foi. Il a besoin de Dieu, mais il attend en vain sa Révélation : « C’est peut-être que je
1458 on : « C’est peut-être que je suis médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’il est trop attaché encore à se regarder ch
1459 ncérité si voulue qu’elle va parfois à l’encontre de son dessein. ⁂ Décidément nous sommes malades dans les profondeurs. E
1460 on dessein. ⁂ Décidément nous sommes malades dans les profondeurs. Et le mal est si cruellement isolé, commenté par ceux qu
1461 ment nous sommes malades dans les profondeurs. Et le mal est si cruellement isolé, commenté par ceux qui le portent en eux
1462 l est si cruellement isolé, commenté par ceux qui le portent en eux qu’il en paraît plus incurable. Ces jeunes gens n’en f
1463 lus incurable. Ces jeunes gens n’en finissent pas de peindre leur déséquilibre. Il serait temps de faire la critique des m
1464 pas de peindre leur déséquilibre. Il serait temps de faire la critique des méthodes et des façons de vivre autant que de p
1465 indre leur déséquilibre. Il serait temps de faire la critique des méthodes et des façons de vivre autant que de penser qui
1466 s de faire la critique des méthodes et des façons de vivre autant que de penser qui les ont amenés aux positions qu’on vie
1467 ue des méthodes et des façons de vivre autant que de penser qui les ont amenés aux positions qu’on vient d’esquisser. Mais
1468 s et des façons de vivre autant que de penser qui les ont amenés aux positions qu’on vient d’esquisser. Mais on trouve tout
1469 nser qui les ont amenés aux positions qu’on vient d’ esquisser. Mais on trouve tout dans les livres des jeunes, dites-vous,
1470 qu’on vient d’esquisser. Mais on trouve tout dans les livres des jeunes, dites-vous, le pire et le meilleur, toutes les vie
1471 ouve tout dans les livres des jeunes, dites-vous, le pire et le meilleur, toutes les vieilleries morales et immorales, tou
1472 ans les livres des jeunes, dites-vous, le pire et le meilleur, toutes les vieilleries morales et immorales, tous les parad
1473 eunes, dites-vous, le pire et le meilleur, toutes les vieilleries morales et immorales, tous les paradoxes, le chaos, etc.
1474 toutes les vieilleries morales et immorales, tous les paradoxes, le chaos, etc. — Certes, aucune époque ne fut à la fois pl
1475 lleries morales et immorales, tous les paradoxes, le chaos, etc. — Certes, aucune époque ne fut à la fois plus morale et p
1476 u’aucune ne s’est autant attachée à chercher dans le seul moi les fondements d’une éthique. Presque tous sont hantés par l
1477 s’est autant attachée à chercher dans le seul moi les fondements d’une éthique. Presque tous sont hantés par la peur d’une
1478 tachée à chercher dans le seul moi les fondements d’ une éthique. Presque tous sont hantés par la peur d’une morale qui « d
1479 ments d’une éthique. Presque tous sont hantés par la peur d’une morale qui « déforme », qui mutile une tendance naturelle,
1480 une éthique. Presque tous sont hantés par la peur d’ une morale qui « déforme », qui mutile une tendance naturelle, qui éla
1481 e naturelle, qui élague, qui opère un choix parmi les éléments mêlés de la personnalité. Toute tendance qu’ils découvrent e
1482 ague, qui opère un choix parmi les éléments mêlés de la personnalité. Toute tendance qu’ils découvrent en eux est non seul
1483 e, qui opère un choix parmi les éléments mêlés de la personnalité. Toute tendance qu’ils découvrent en eux est non seuleme
1484 à leurs yeux, mais « tabou » ; et c’est vertu que de favoriser son expansion. — Mais je trouve en moi ordre et désordre, r
1485 oi ordre et désordre, raison et folie, etc. Si je les cultive simultanément il est clair que les tendances négatives l’empo
1486 Si je les cultive simultanément il est clair que les tendances négatives l’emportent, il est plus facile et plus enivrant
1487 tanément il est clair que les tendances négatives l’ emportent, il est plus facile et plus enivrant de se laisser glisser q
1488 l’emportent, il est plus facile et plus enivrant de se laisser glisser que de construire. Et l’on y prend vite goût. Cel
1489 facile et plus enivrant de se laisser glisser que de construire. Et l’on y prend vite goût. Cela tourne alors en passion
1490 vrant de se laisser glisser que de construire. Et l’ on y prend vite goût. Cela tourne alors en passion de détruire, en ha
1491 y prend vite goût. Cela tourne alors en passion de détruire, en haine de toute stabilité, de toute forme. Attitude parfa
1492 ela tourne alors en passion de détruire, en haine de toute stabilité, de toute forme. Attitude parfaitement folle, mais c’
1493 passion de détruire, en haine de toute stabilité, de toute forme. Attitude parfaitement folle, mais c’est justement de quo
1494 Attitude parfaitement folle, mais c’est justement de quoi se glorifient ses tenants, ils y voient la suprême liberté. Le d
1495 t de quoi se glorifient ses tenants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se précisait en moi de commettre enfin l’ac
1496 ent ses tenants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se précisait en moi de commettre enfin l’acte vraiment indéfend
1497 la suprême liberté. Le désir se précisait en moi de commettre enfin l’acte vraiment indéfendable de tout point de vue… J’
1498 . Le désir se précisait en moi de commettre enfin l’ acte vraiment indéfendable de tout point de vue… J’avais goûté à l’alc
1499 i de commettre enfin l’acte vraiment indéfendable de tout point de vue… J’avais goûté à l’alcool singulièrement perfide de
1500 ndéfendable de tout point de vue… J’avais goûté à l’ alcool singulièrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nous a
1501 … J’avais goûté à l’alcool singulièrement perfide de perdre ce que nous chérissons… Nous apprîmes à mépriser les longues v
1502 ce que nous chérissons… Nous apprîmes à mépriser les longues vies heureuses que nous avions jusqu’alors enviées, et une nu
1503 ions jusqu’alors enviées, et une nuit, nous fîmes le procès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincérité terr
1504 ’alors enviées, et une nuit, nous fîmes le procès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincérité terroriste dan
1505 iées, et une nuit, nous fîmes le procès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincérité terroriste dans laquelle
1506 mes le procès de toutes les jouissances humaines. L’ espèce de sincérité terroriste dans laquelle nous nous obstinions nous
1507 ocès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincérité terroriste dans laquelle nous nous obstinions nous menait n
1508 urellement à repousser avec horreur tout argument d’ utilité, et bien que nous niions toute vérité, nous étions dominés par
1509 nous niions toute vérité, nous étions dominés par le sens d’une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent a
1510 ons toute vérité, nous étions dominés par le sens d’ une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent acheté au
1511 que certains d’entre nous eussent acheté au prix d’ un martyre… Cette lassitude facile à juger du dehors n’était pas ce qu
1512 prix d’un martyre… Cette lassitude facile à juger du dehors n’était pas ce qu’il y a vingt ans on nommait blasé. Rien n’ét
1513 ssé en nous, mais pouvions-nous faire abstraction du plan intellectuel sur lequel tout apparaît inutile et vain ? Je cite
1514 aît inutile et vain ? Je cite ces phrases, tirées d’ un récit d’ailleurs admirable4, de Louis Aragon, pour marquer l’abouti
1515 phrases, tirées d’un récit d’ailleurs admirable4, de Louis Aragon, pour marquer l’aboutissement d’une évolution qui a son
1516 illeurs admirable4, de Louis Aragon, pour marquer l’ aboutissement d’une évolution qui a son origine dans l’œuvre de Gide.
1517 e4, de Louis Aragon, pour marquer l’aboutissement d’ une évolution qui a son origine dans l’œuvre de Gide. Entre les Nourri
1518 utissement d’une évolution qui a son origine dans l’ œuvre de Gide. Entre les Nourritures terrestres, les Caves du Vatican
1519 nt d’une évolution qui a son origine dans l’œuvre de Gide. Entre les Nourritures terrestres, les Caves du Vatican et Dada,
1520 ion qui a son origine dans l’œuvre de Gide. Entre les Nourritures terrestres, les Caves du Vatican et Dada, il y a place po
1521 ’œuvre de Gide. Entre les Nourritures terrestres, les Caves du Vatican et Dada, il y a place pour tous les chaînons d’inqui
1522 Gide. Entre les Nourritures terrestres, les Caves du Vatican et Dada, il y a place pour tous les chaînons d’inquiétude, de
1523 Caves du Vatican et Dada, il y a place pour tous les chaînons d’inquiétude, de malaises, de révoltes plus ou moins complèt
1524 ican et Dada, il y a place pour tous les chaînons d’ inquiétude, de malaises, de révoltes plus ou moins complètes au gré de
1525 il y a place pour tous les chaînons d’inquiétude, de malaises, de révoltes plus ou moins complètes au gré des tempéraments
1526 pour tous les chaînons d’inquiétude, de malaises, de révoltes plus ou moins complètes au gré des tempéraments. Le geste de
1527 plus ou moins complètes au gré des tempéraments. Le geste de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’acte gratui
1528 moins complètes au gré des tempéraments. Le geste de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’acte gratuit commis
1529 éraments. Le geste de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la vie
1530 te de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la vie gratuite que pr
1531 de Lafcadio généralisé : c’est le surréalisme. De l’ acte gratuit commis par un héros de roman, à la vie gratuite que préte
1532 urréalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’
1533 De l’acte gratuit commis par un héros de roman, à la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fallu que
1534 de roman, à la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fallu que le temps pour une folie de s’emballer.
1535 étendent mener les surréalistes, il n’a fallu que le temps pour une folie de s’emballer. La plupart des romans de jeunes q
1536 alistes, il n’a fallu que le temps pour une folie de s’emballer. La plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide
1537 ur une folie de s’emballer. La plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même pers
1538 qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même personnage : un être sans foi, à qui une sorte de « sincérité »
1539 me personnage : un être sans foi, à qui une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucun acte volontaire et raisonné
1540 ns foi, à qui une sorte de « sincérité » interdit de commettre aucun acte volontaire et raisonné parce que ce serait fauss
1541 nné parce que ce serait fausser quelque chose ; à la merci des circonstances extérieures qu’il méprise toutes également ;
1542 l méprise toutes également ; n’attendant rien que de ses impulsions et contemplant avec une lucidité parfois douloureuse s
1543 ropres actes dont il s’étonne mais qu’il se garde de juger5. Il y a véritablement une littérature de l’acte gratuit, qui r
1544 e de juger5. Il y a véritablement une littérature de l’acte gratuit, qui restera caractéristique de notre époque. Mais Gi
1545 e juger5. Il y a véritablement une littérature de l’ acte gratuit, qui restera caractéristique de notre époque. Mais Gide
1546 re de l’acte gratuit, qui restera caractéristique de notre époque. Mais Gide est responsable d’une autre méthode de cultu
1547 tique de notre époque. Mais Gide est responsable d’ une autre méthode de culture de soi, « d’intensification de la vie »,
1548 e. Mais Gide est responsable d’une autre méthode de culture de soi, « d’intensification de la vie », et qui consiste à po
1549 de est responsable d’une autre méthode de culture de soi, « d’intensification de la vie », et qui consiste à pousser à l’e
1550 ponsable d’une autre méthode de culture de soi, «  d’ intensification de la vie », et qui consiste à pousser à l’extrême cer
1551 re méthode de culture de soi, « d’intensification de la vie », et qui consiste à pousser à l’extrême certaines « vertus »,
1552 méthode de culture de soi, « d’intensification de la vie », et qui consiste à pousser à l’extrême certaines « vertus », le
1553 fication de la vie », et qui consiste à pousser à l’ extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absurde. Surenchèr
1554 siste à pousser à l’extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tent
1555 extrême certaines « vertus », les pousser jusqu’à l’ absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse off
1556 pousser jusqu’à l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse offrait déjà une singulière préfigura
1557 usqu’à l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse offrait déjà une singulière préfiguration : Ce
1558 u’à l’absurde. Surenchère morale dont le début de la Tentative amoureuse offrait déjà une singulière préfiguration : Certe
1559 singulière préfiguration : Certes ce ne seront ni les lois importunes des hommes, ni les craintes, ni la pudeur, ni le remo
1560 e ne seront ni les lois importunes des hommes, ni les craintes, ni la pudeur, ni le remords, ni le respect de moi ni de mes
1561 s lois importunes des hommes, ni les craintes, ni la pudeur, ni le remords, ni le respect de moi ni de mes rêves, ni toi,
1562 nes des hommes, ni les craintes, ni la pudeur, ni le remords, ni le respect de moi ni de mes rêves, ni toi, triste mort, n
1563 ni les craintes, ni la pudeur, ni le remords, ni le respect de moi ni de mes rêves, ni toi, triste mort, ni l’effroi d’ap
1564 intes, ni la pudeur, ni le remords, ni le respect de moi ni de mes rêves, ni toi, triste mort, ni l’effroi d’après-tombe q
1565 la pudeur, ni le remords, ni le respect de moi ni de mes rêves, ni toi, triste mort, ni l’effroi d’après-tombe qui m’empêc
1566 t de moi ni de mes rêves, ni toi, triste mort, ni l’ effroi d’après-tombe qui m’empêcheront de joindre ce que je désire ; n
1567 ni de mes rêves, ni toi, triste mort, ni l’effroi d’ après-tombe qui m’empêcheront de joindre ce que je désire ; ni rien —
1568 mort, ni l’effroi d’après-tombe qui m’empêcheront de joindre ce que je désire ; ni rien — rien que l’orgueil, sachant une
1569 de joindre ce que je désire ; ni rien — rien que l’ orgueil, sachant une chose si forte, de me sentir plus fort encore et
1570 — rien que l’orgueil, sachant une chose si forte, de me sentir plus fort encore et de la vaincre. — Mais la joie d’une si
1571 chose si forte, de me sentir plus fort encore et de la vaincre. — Mais la joie d’une si haute victoire — n’est pas si dou
1572 ose si forte, de me sentir plus fort encore et de la vaincre. — Mais la joie d’une si haute victoire — n’est pas si douce
1573 sentir plus fort encore et de la vaincre. — Mais la joie d’une si haute victoire — n’est pas si douce encore, n’est pas s
1574 plus fort encore et de la vaincre. — Mais la joie d’ une si haute victoire — n’est pas si douce encore, n’est pas si bonne
1575 n’est pas si douce encore, n’est pas si bonne que de céder à vous, désirs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez à
1576 ’est pas si bonne que de céder à vous, désirs, et d’ être vaincu sans bataille. On voit assez à quel genre de sophismes con
1577 vaincu sans bataille. On voit assez à quel genre de sophismes conduit ce mouvement de l’esprit qui n’utilise une borne qu
1578 ez à quel genre de sophismes conduit ce mouvement de l’esprit qui n’utilise une borne que pour sauter plus loin. Ainsi, c’
1579 à quel genre de sophismes conduit ce mouvement de l’ esprit qui n’utilise une borne que pour sauter plus loin. Ainsi, c’est
1580 loin. Ainsi, c’est par humilité qu’on renoncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincérité
1581 oncera à la vertu, sous prétexte qu’elle pousse à l’ orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfois nous somm
1582 llement à considérer un certain immoralisme comme la seule vertu digne d’une élite. Tel est l’état d’esprit de la plupart
1583 un certain immoralisme comme la seule vertu digne d’ une élite. Tel est l’état d’esprit de la plupart de nos jeunes moralis
1584 e comme la seule vertu digne d’une élite. Tel est l’ état d’esprit de la plupart de nos jeunes moralistes. Le mot de parado
1585 vertu digne d’une élite. Tel est l’état d’esprit de la plupart de nos jeunes moralistes. Le mot de paradoxe serait bien p
1586 d’esprit de la plupart de nos jeunes moralistes. Le mot de paradoxe serait bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter
1587 it de la plupart de nos jeunes moralistes. Le mot de paradoxe serait bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter à son
1588 adoxe serait bien pauvre pour expliquer ce besoin de porter à son excès toute chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a
1589 besoin de porter à son excès toute chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a que les excès qui méritent notre enthousia
1590 chose, au-delà de toutes limites. « Il n’y a que les excès qui méritent notre enthousiasme ». Mais « cette fureur qui le s
1591 ent notre enthousiasme ». Mais « cette fureur qui le soulevait contre lui-même, qui lui faisait mépriser son propre intérê
1592 mépriser son propre intérêt6… » c’est proprement la perversion d’une vertu qui se brûle elle-même. Je ne vais point nier
1593 propre intérêt6… » c’est proprement la perversion d’ une vertu qui se brûle elle-même. Je ne vais point nier la fécondité p
1594 rtu qui se brûle elle-même. Je ne vais point nier la fécondité psychologique d’une attitude par ailleurs si proche de cert
1595 Je ne vais point nier la fécondité psychologique d’ une attitude par ailleurs si proche de certain mysticisme. Mais pousse
1596 es dernières conséquences suppose qu’on ait perdu le sens des ensembles rationnels. Nous ne pensons plus par ensembles7 :
1597 s. Nous ne pensons plus par ensembles7 : symptôme de fatigue. Mais tout cela : dégoût universel, désir de violences, gratu
1598 fatigue. Mais tout cela : dégoût universel, désir de violences, gratuité des pensées et des actes, rêves éveillés, tout ce
1599 tes, rêves éveillés, tout cela ne dérive-t-il pas d’ une fatigue immense. Nous voyons se fausser le rythme des jours et des
1600 pas d’une fatigue immense. Nous voyons se fausser le rythme des jours et des nuits à mesure que se développe une civilisat
1601 que se développe une civilisation mécanicienne. ( Les machines n’ont pas besoin de sommeil.) La fatigue devient un des élém
1602 tion mécanicienne. (Les machines n’ont pas besoin de sommeil.) La fatigue devient un des éléments les plus importants de n
1603 enne. (Les machines n’ont pas besoin de sommeil.) La fatigue devient un des éléments les plus importants de notre psycholo
1604 n de sommeil.) La fatigue devient un des éléments les plus importants de notre psychologie. Images des surréalistes — ils l
1605 tigue devient un des éléments les plus importants de notre psychologie. Images des surréalistes — ils l’indiquent eux-même
1606 notre psychologie. Images des surréalistes — ils l’ indiquent eux-mêmes —, calembours, expression métaphorique et symboliq
1607 calembours, expression métaphorique et symbolique de la pensée : la littérature d’avant-garde est fille de la fatigue. La
1608 embours, expression métaphorique et symbolique de la pensée : la littérature d’avant-garde est fille de la fatigue. La Mus
1609 ression métaphorique et symbolique de la pensée : la littérature d’avant-garde est fille de la fatigue. La Muse a trop vei
1610 rique et symbolique de la pensée : la littérature d’ avant-garde est fille de la fatigue. La Muse a trop veillé. L’amour mo
1611 a pensée : la littérature d’avant-garde est fille de la fatigue. La Muse a trop veillé. L’amour moderne, nerveux, saugrenu
1612 ensée : la littérature d’avant-garde est fille de la fatigue. La Muse a trop veillé. L’amour moderne, nerveux, saugrenu ju
1613 ittérature d’avant-garde est fille de la fatigue. La Muse a trop veillé. L’amour moderne, nerveux, saugrenu jusqu’au sadis
1614 e est fille de la fatigue. La Muse a trop veillé. L’ amour moderne, nerveux, saugrenu jusqu’au sadisme, trop lucide, est un
1615 grenu jusqu’au sadisme, trop lucide, est un amour de fatigués (Les Nuits, l’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë
1616 u sadisme, trop lucide, est un amour de fatigués ( Les Nuits, l’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de nos psychol
1617 trop lucide, est un amour de fatigués (Les Nuits, l’ Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de nos psychologues est
1618 n amour de fatigués (Les Nuits, l’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de nos psychologues est cet état presque i
1619 atigués (Les Nuits, l’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de nos psychologues est cet état presque inhumain de c
1620 , l’Europe galante, de Morand). La lucidité aiguë de nos psychologues est cet état presque inhumain de celui qui n’a pas d
1621 de nos psychologues est cet état presque inhumain de celui qui n’a pas dormi et qui « assiste » à sa vie, à ses sensations
1622 ie, à ses sensations, à ses automatismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches de visions nouvelles, et qui
1623 automatismes. En art, la fatigue est un des états les plus riches de visions nouvelles, et qui résiste le mieux à l’analyse
1624 art, la fatigue est un des états les plus riches de visions nouvelles, et qui résiste le mieux à l’analyse. Seulement nou
1625 plus riches de visions nouvelles, et qui résiste le mieux à l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’intellige
1626 s de visions nouvelles, et qui résiste le mieux à l’ analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’intelligence de nos
1627 l’analyse. Seulement nous y perdons graduellement l’ intelligence de nos instincts, la conscience de nos limites naturelles
1628 ement nous y perdons graduellement l’intelligence de nos instincts, la conscience de nos limites naturelles, tout ce qui s
1629 ns graduellement l’intelligence de nos instincts, la conscience de nos limites naturelles, tout ce qui servirait de frein
1630 nt l’intelligence de nos instincts, la conscience de nos limites naturelles, tout ce qui servirait de frein à notre glissa
1631 de nos limites naturelles, tout ce qui servirait de frein à notre glissade vers des folies. ⁂ Recréer une conscience indi
1632 ⁂ Recréer une conscience individuelle ; retrouver le sens social, le sens des ensembles et des proportions ; rééduquer les
1633 nscience individuelle ; retrouver le sens social, le sens des ensembles et des proportions ; rééduquer les instincts du co
1634 sens des ensembles et des proportions ; rééduquer les instincts du corps et de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain
1635 bles et des proportions ; rééduquer les instincts du corps et de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain sera en réac
1636 proportions ; rééduquer les instincts du corps et de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain sera en réaction complèt
1637 portions ; rééduquer les instincts du corps et de l’ âme ; vouloir une foi… La morale de demain sera en réaction complète c
1638 instincts du corps et de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain sera en réaction complète contre celle d’aujourd’hui
1639 du corps et de l’âme ; vouloir une foi… La morale de demain sera en réaction complète contre celle d’aujourd’hui, parce qu
1640 de demain sera en réaction complète contre celle d’ aujourd’hui, parce que nous sommes à bout. Il ne s’agit pas, encore un
1641 sommes à bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort pour se libérer de l’universelle hypocrisie a
1642 out. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’ immense effort pour se libérer de l’universelle hypocrisie accompli pa
1643 fois, de renier l’immense effort pour se libérer de l’universelle hypocrisie accompli par des générations qui ne lèguent
1644 is, de renier l’immense effort pour se libérer de l’ universelle hypocrisie accompli par des générations qui ne lèguent aux
1645 hons au contraire profiter des démonstrations par l’ absurde de quelques problèmes moraux et littéraires 8, à quoi beaucoup
1646 ntraire profiter des démonstrations par l’absurde de quelques problèmes moraux et littéraires 8, à quoi beaucoup sacrifièr
1647 rent leur jeunesse. (« Nous sommes une génération de cobayes » remarque Paul Morand.) Il faut agir, ou bien être agi. Donn
1648 t agir, ou bien être agi. Donner une conscience à l’ époque, ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli — (m
1649 ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’ oubli — (mais avant de s’y perdre, quelles révolutions, quelles anarch
1650 hies, quels Niagaras 9 !) Quelques jeunes hommes l’ ont compris. Ils sont modestes — ne s’isolant pas de la Société ; ils
1651 ont compris. Ils sont modestes — ne s’isolant pas de la Société ; ils savent que pour lutter il faut des armes et ne mépri
1652 compris. Ils sont modestes — ne s’isolant pas de la Société ; ils savent que pour lutter il faut des armes et ne méprisen
1653 pour lutter il faut des armes et ne méprisent pas la culture ; sans autre parti pris que celui de vivre, c’est-à-dire de c
1654 pas la culture ; sans autre parti pris que celui de vivre, c’est-à-dire de construire ; sobres de langage et maîtres de l
1655 autre parti pris que celui de vivre, c’est-à-dire de construire ; sobres de langage et maîtres de leurs corps exercés, ils
1656 lui de vivre, c’est-à-dire de construire ; sobres de langage et maîtres de leurs corps exercés, ils savent qu’il n’y a de
1657 dire de construire ; sobres de langage et maîtres de leurs corps exercés, ils savent qu’il n’y a de pensée valable qu’assu
1658 es de leurs corps exercés, ils savent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie à son objet, qu’il n’y a de liberté que
1659 ée valable qu’assujettie à son objet, qu’il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois naturelles ; et leur effort e
1660 ttie à son objet, qu’il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois naturelles ; et leur effort est de retrouver ces
1661 umission aux lois naturelles ; et leur effort est de retrouver ces lois ; ils ne craignent pas de choisir parmi leurs inst
1662 est de retrouver ces lois ; ils ne craignent pas de choisir parmi leurs instincts, ni de les améliorer 10. Tout ceci est
1663 raignent pas de choisir parmi leurs instincts, ni de les améliorer 10. Tout ceci est assez nouveau. (Après tant de cocktai
1664 gnent pas de choisir parmi leurs instincts, ni de les améliorer 10. Tout ceci est assez nouveau. (Après tant de cocktails,
1665 ouveau. (Après tant de cocktails, quelle saveur a l’ eau claire !) Quelques autres se recueillent encore dans l’attente ang
1666 ire !) Quelques autres se recueillent encore dans l’ attente angoissée d’une révélation et dans la connaissance de leur mis
1667 es se recueillent encore dans l’attente angoissée d’ une révélation et dans la connaissance de leur misère. Pareils à ceux
1668 dans l’attente angoissée d’une révélation et dans la connaissance de leur misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils
1669 ngoissée d’une révélation et dans la connaissance de leur misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ils s’en vont « épia
1670 ont Vinet disait qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions de l’âme, et lui multipliant ses douleurs en les lui nommant
1671 ait qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions de l’âme, et lui multipliant ses douleurs en les lui nommant », ils décr
1672 qu’ils s’en vont « épiant toutes les émotions de l’ âme, et lui multipliant ses douleurs en les lui nommant », ils décrive
1673 ions de l’âme, et lui multipliant ses douleurs en les lui nommant », ils décrivent le tourment dont sortira peut-être une f
1674 ses douleurs en les lui nommant », ils décrivent le tourment dont sortira peut-être une foi nouvelle ; mais qu’ils sachen
1675 foi nouvelle ; mais qu’ils sachent, quand viendra le moment, détourner les yeux de leur recherche pour contempler un absol
1676 u’ils sachent, quand viendra le moment, détourner les yeux de leur recherche pour contempler un absolu ; qu’ils osent se fa
1677 hent, quand viendra le moment, détourner les yeux de leur recherche pour contempler un absolu ; qu’ils osent se faire viol
1678 u’ils osent se faire violence pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit encore Vinet, ne voir d’abord que les g
1679 vaut mieux, dit encore Vinet, ne voir d’abord que les grands traits de sa nature, ne connaître que les grands mots de la la
1680 core Vinet, ne voir d’abord que les grands traits de sa nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suiv
1681 les grands traits de sa nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suivre à l’égard de soi-même la méth
1682 ts de sa nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangi
1683 de sa nature, ne connaître que les grands mots de la langue morale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangile
1684 de la langue morale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangile qui, prenant à plein poing toutes ces petites m
1685 e morale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’Évangile qui, prenant à plein poing toutes ces petites misères, en
1686 orale, suivre à l’égard de soi-même la méthode de l’ Évangile qui, prenant à plein poing toutes ces petites misères, en com
1687 r ce moyen nous met tout d’abord en présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1. Il ne s’agit pas d’exiger des poètes
1688 tout d’abord en présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1. Il ne s’agit pas d’exiger des poètes qu’ils écrivent des
1689 nous-mêmes, mais de Dieu. » 1. Il ne s’agit pas d’ exiger des poètes qu’ils écrivent des odes civiques. Mais que nos mora
1690 civiques. Mais que nos moralistes — presque tous les jeunes écrivains — se souviennent de penser en fonction du temps prés
1691 resque tous les jeunes écrivains — se souviennent de penser en fonction du temps présent, soit qu’ils veuillent en amélior
1692 écrivains — se souviennent de penser en fonction du temps présent, soit qu’ils veuillent en améliorer les conditions, ou
1693 temps présent, soit qu’ils veuillent en améliorer les conditions, ou les transformer totalement. — Alors, vous croyez à l’a
1694 qu’ils veuillent en améliorer les conditions, ou les transformer totalement. — Alors, vous croyez à l’action sociale des é
1695 es transformer totalement. — Alors, vous croyez à l’ action sociale des écrivains ? Peut-être. En tout cas je vois bien le
1696 s écrivains ? Peut-être. En tout cas je vois bien le mal qu’ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’
1697 le mal qu’ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’ agir sur l’époque, c’est une manière d’agir contre elle. 2. « La cris
1698 ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’ époque, c’est une manière d’agir contre elle. 2. « La crise du concep
1699 leur refus d’agir sur l’époque, c’est une manière d’ agir contre elle. 2. « La crise du concept de littérature », NRF, 192
1700 oque, c’est une manière d’agir contre elle. 2. «  La crise du concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’était dévelo
1701 st une manière d’agir contre elle. 2. « La crise du concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’était développé en no
1702 ère d’agir contre elle. 2. « La crise du concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’était développé en nous un goût
1703 3. « Il s’était développé en nous un goût furieux de l’expérience humaine. » (Aragon) 4. « Lorsque tout est fini » dans L
1704 « Il s’était développé en nous un goût furieux de l’ expérience humaine. » (Aragon) 4. « Lorsque tout est fini » dans Libe
1705 t est fini » dans Libertinage. (NRF) 5. Détours de René Crevel ; les romans de Philippe Soupault ; l’Incertain de Mauric
1706 Libertinage. (NRF) 5. Détours de René Crevel ; les romans de Philippe Soupault ; l’Incertain de Maurice Betz ; certains
1707 e. (NRF) 5. Détours de René Crevel ; les romans de Philippe Soupault ; l’Incertain de Maurice Betz ; certains personnage
1708 e René Crevel ; les romans de Philippe Soupault ; l’ Incertain de Maurice Betz ; certains personnages d’Arland, de Louis Ar
1709 l ; les romans de Philippe Soupault ; l’Incertain de Maurice Betz ; certains personnages d’Arland, de Louis Aragon, de Dri
1710 ’Incertain de Maurice Betz ; certains personnages d’ Arland, de Louis Aragon, de Drieu la Rochelle. Je ne cite que les plus
1711 de Maurice Betz ; certains personnages d’Arland, de Louis Aragon, de Drieu la Rochelle. Je ne cite que les plus significa
1712 ; certains personnages d’Arland, de Louis Aragon, de Drieu la Rochelle. Je ne cite que les plus significatifs. 6. Aragon,
1713 ouis Aragon, de Drieu la Rochelle. Je ne cite que les plus significatifs. 6. Aragon, loc. cit. 7. Le « goût du désastre 
1714 es plus significatifs. 6. Aragon, loc. cit. 7. Le « goût du désastre » qui est au fond du romantisme moderne nous empêc
1715 gnificatifs. 6. Aragon, loc. cit. 7. Le « goût du désastre » qui est au fond du romantisme moderne nous empêche secrète
1716 cit. 7. Le « goût du désastre » qui est au fond du romantisme moderne nous empêche secrètement de construire et de nous
1717 nd du romantisme moderne nous empêche secrètement de construire et de nous construire. Jamais l’on ne fut plus loin de l’i
1718 moderne nous empêche secrètement de construire et de nous construire. Jamais l’on ne fut plus loin de l’idéal goethéen : a
1719 ement de construire et de nous construire. Jamais l’ on ne fut plus loin de l’idéal goethéen : au lieu de tout composer en
1720 nous construire. Jamais l’on ne fut plus loin de l’ idéal goethéen : au lieu de tout composer en soi, on veut tout cultive
1721 omposer en soi, on veut tout cultiver, et en fait l’ on se contente d’une violence, d’un vice, d’une inquiétude. 8. « Cert
1722 n veut tout cultiver, et en fait l’on se contente d’ une violence, d’un vice, d’une inquiétude. 8. « Certaines expériences
1723 iver, et en fait l’on se contente d’une violence, d’ un vice, d’une inquiétude. 8. « Certaines expériences littéraires son
1724 fait l’on se contente d’une violence, d’un vice, d’ une inquiétude. 8. « Certaines expériences littéraires sont plus dang
1725 réelles » (Marcel Arland). 9. Ce serait au moins la liberté ! crieront les surréalistes. Voire. On est moins libre à Mosc
1726 nd). 9. Ce serait au moins la liberté ! crieront les surréalistes. Voire. On est moins libre à Moscou qu’à Montparnasse. D
1727 D’ailleurs leurs théories nous ramèneraient vite l’ âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloigné
1728 leurs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de c
1729 rs leurs théories nous ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de cell
1730 ries nous ramèneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet
1731 èneraient vite l’âge de la pierre, à la condition d’ homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalism
1732 t vite l’âge de la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalisme. 10.
1733 e la pierre, à la condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalisme. 10. Une équipe d’h
1734 condition d’homme la plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalisme. 10. Une équipe d’hommes solides suf
1735 a plus nue ; la plus éloignée de celle qui permet le surréalisme. 10. Une équipe d’hommes solides suffirait à restaurer u
1736 celle qui permet le surréalisme. 10. Une équipe d’ hommes solides suffirait à restaurer une élite, efficace. (Je vois Jea
1737 e, efficace. (Je vois Jean Prévost, deux ou trois de Philosophies, des Cahiers du Mois, et peut-être Drieu la Rochelle, s’
1738 évost, deux ou trois de Philosophies, des Cahiers du Mois, et peut-être Drieu la Rochelle, s’il voulait…) o. « Adieu, bea
1739 voulait…) o. « Adieu, beau désordre… (Notes sur la jeune littérature et la morale) », Bibliothèque universelle et Revue
1740 beau désordre… (Notes sur la jeune littérature et la morale) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mars
1741 t la morale) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mars 1926, p. 311-319.
18 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
1742 Conférences d’ Aubonne (7 avril 1926)d Pour la première fois cette année, les conf
1743 vril 1926)d Pour la première fois cette année, les conférences de l’Association chrétienne d’étudiants eurent lieu au pr
1744 our la première fois cette année, les conférences de l’Association chrétienne d’étudiants eurent lieu au printemps, et non
1745 la première fois cette année, les conférences de l’ Association chrétienne d’étudiants eurent lieu au printemps, et non pl
1746 nnée, les conférences de l’Association chrétienne d’ étudiants eurent lieu au printemps, et non plus à Sainte-Croix, mais à
1747 ne. Un plein succès a répondu à cette innovation. Le sujet de la première partie des conférences, les Objections des intel
1748 ein succès a répondu à cette innovation. Le sujet de la première partie des conférences, les Objections des intellectuels
1749 . Le sujet de la première partie des conférences, les Objections des intellectuels au Dieu chrétien, fut introduit par M. R
1750 psychanalyste distingué, qui se fit avec beaucoup d’ intelligence l’avocat du diable, en montrant que tous les faits religi
1751 istingué, qui se fit avec beaucoup d’intelligence l’ avocat du diable, en montrant que tous les faits religieux admettent à
1752 qui se fit avec beaucoup d’intelligence l’avocat du diable, en montrant que tous les faits religieux admettent à côté de
1753 lligence l’avocat du diable, en montrant que tous les faits religieux admettent à côté de l’explication mystique une explic
1754 que tous les faits religieux admettent à côté de l’ explication mystique une explication scientifique. C’est donc à la seu
1755 stique une explication scientifique. C’est donc à la seule volonté de choisir. M. le pasteur Bertrand de Lyon, répondit en
1756 ation scientifique. C’est donc à la seule volonté de choisir. M. le pasteur Bertrand de Lyon, répondit en exposant les exi
1757 que. C’est donc à la seule volonté de choisir. M. le pasteur Bertrand de Lyon, répondit en exposant les exigences de l’Éva
1758 le pasteur Bertrand de Lyon, répondit en exposant les exigences de l’Évangile en face de la pensée moderne, et fut impressi
1759 trand de Lyon, répondit en exposant les exigences de l’Évangile en face de la pensée moderne, et fut impressionnant de vig
1760 nd de Lyon, répondit en exposant les exigences de l’ Évangile en face de la pensée moderne, et fut impressionnant de vigueu
1761 n exposant les exigences de l’Évangile en face de la pensée moderne, et fut impressionnant de vigueur dialectique et de la
1762 face de la pensée moderne, et fut impressionnant de vigueur dialectique et de largeur d’idées. Une soirée consacrée à la
1763 , et fut impressionnant de vigueur dialectique et de largeur d’idées. Une soirée consacrée à la fédération vint interrompr
1764 pressionnant de vigueur dialectique et de largeur d’ idées. Une soirée consacrée à la fédération vint interrompre les discu
1765 que et de largeur d’idées. Une soirée consacrée à la fédération vint interrompre les discussions philosophiques provoquées
1766 soirée consacrée à la fédération vint interrompre les discussions philosophiques provoquées par ces deux travaux. Avec la c
1767 losophiques provoquées par ces deux travaux. Avec la conférence de M. Jean Cadier, un jeune pasteur français, on descendit
1768 ovoquées par ces deux travaux. Avec la conférence de M. Jean Cadier, un jeune pasteur français, on descendit — ou l’on mon
1769 ier, un jeune pasteur français, on descendit — ou l’ on monta suivant M. A. Léo — du domaine de la pensée pure dans celui d
1770 on descendit — ou l’on monta suivant M. A. Léo — du domaine de la pensée pure dans celui de l’action. M. Cadier montra le
1771 it — ou l’on monta suivant M. A. Léo — du domaine de la pensée pure dans celui de l’action. M. Cadier montra le conflit de
1772 — ou l’on monta suivant M. A. Léo — du domaine de la pensée pure dans celui de l’action. M. Cadier montra le conflit de la
1773 A. Léo — du domaine de la pensée pure dans celui de l’action. M. Cadier montra le conflit de la théologie moderne avec l’
1774 Léo — du domaine de la pensée pure dans celui de l’ action. M. Cadier montra le conflit de la théologie moderne avec l’act
1775 sée pure dans celui de l’action. M. Cadier montra le conflit de la théologie moderne avec l’action religieuse en s’appuyan
1776 ns celui de l’action. M. Cadier montra le conflit de la théologie moderne avec l’action religieuse en s’appuyant sur des e
1777 celui de l’action. M. Cadier montra le conflit de la théologie moderne avec l’action religieuse en s’appuyant sur des expé
1778 er montra le conflit de la théologie moderne avec l’ action religieuse en s’appuyant sur des expériences faites pendant le
1779 en s’appuyant sur des expériences faites pendant le réveil de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Po
1780 yant sur des expériences faites pendant le réveil de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplac
1781 t sur des expériences faites pendant le réveil de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer
1782 réveil de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer un travail promis par M. A. Reymond malhe
1783 é, M. Pierre Maury fit une causerie émouvante sur l’ Évolution religieuse de Jacques Rivière, qui se trouva préciser bien d
1784 une causerie émouvante sur l’Évolution religieuse de Jacques Rivière, qui se trouva préciser bien des points laissés en su
1785 points laissés en suspens dans la première partie de la conférence. Puis M. A. Brémond, étudiant en théologie, présenta de
1786 nts laissés en suspens dans la première partie de la conférence. Puis M. A. Brémond, étudiant en théologie, présenta deux
1787 nd, étudiant en théologie, présenta deux ouvriers de Paris, Clerville et Janson, dont il a eu l’occasion de partager les c
1788 riers de Paris, Clerville et Janson, dont il a eu l’ occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent l’un
1789 ris, Clerville et Janson, dont il a eu l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent l’un de la Réali
1790 le et Janson, dont il a eu l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent l’un de la Réalité prolétarie
1791 ont il a eu l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre d
1792 les conditions de vie et qui nous parlèrent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre de la Mentalité prolétarienne. Brém
1793 s conditions de vie et qui nous parlèrent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre de la Mentalité prolétarienne. Brémond
1794 rlèrent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre de la Mentalité prolétarienne. Brémond conclut en montrant la nécessité
1795 rent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre de la Mentalité prolétarienne. Brémond conclut en montrant la nécessité et
1796 talité prolétarienne. Brémond conclut en montrant la nécessité et les difficultés d’une action missionnaire dans ces milie
1797 enne. Brémond conclut en montrant la nécessité et les difficultés d’une action missionnaire dans ces milieux, comme M. Terr
1798 nclut en montrant la nécessité et les difficultés d’ une action missionnaire dans ces milieux, comme M. Terrisse l’avait fa
1799 missionnaire dans ces milieux, comme M. Terrisse l’ avait fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers noirs au Cap. San
1800 dans ces milieux, comme M. Terrisse l’avait fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans toucher à d
1801 comme M. Terrisse l’avait fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans toucher à des questions de part
1802 risse l’avait fait le soir avant pour les milieux d’ ouvriers noirs au Cap. Sans toucher à des questions de partis, avec un
1803 vriers noirs au Cap. Sans toucher à des questions de partis, avec une passion contenue d’hommes qui ont vu, qui ont souffe
1804 es questions de partis, avec une passion contenue d’ hommes qui ont vu, qui ont souffert, et qui ne se payent plus de mots
1805 nt vu, qui ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’utopies, Clerville, Janson et Brémond ont su arracher leurs
1806 ont souffert, et qui ne se payent plus de mots ni d’ utopies, Clerville, Janson et Brémond ont su arracher leurs auditeurs
1807 Janson et Brémond ont su arracher leurs auditeurs de leur lit de préjugés pour les placer véritablement en face de la « ré
1808 émond ont su arracher leurs auditeurs de leur lit de préjugés pour les placer véritablement en face de la « réalité prolét
1809 cher leurs auditeurs de leur lit de préjugés pour les placer véritablement en face de la « réalité prolétarienne ». « Cercl
1810 préjugés pour les placer véritablement en face de la « réalité prolétarienne ». « Cercles vicieux que nos syndicats. Cercl
1811 ercles vicieux que nos syndicats. Cercle vicieux, l’ augmentation des salaires. Ce que nous voulons, c’est élever l’homme a
1812 n des salaires. Ce que nous voulons, c’est élever l’ homme au-dessus de la plus dégradante condition, et nous n’y arriveron
1813 que nous voulons, c’est élever l’homme au-dessus de la plus dégradante condition, et nous n’y arriverons que par un trava
1814 e nous voulons, c’est élever l’homme au-dessus de la plus dégradante condition, et nous n’y arriverons que par un travail
1815 dition, et nous n’y arriverons que par un travail d’ éducation lent et souvent dangereux. Vous, étudiants, venez à nous pou
1816 s écopons, tant pis. » Cinq conférences et autant de cultes en trois jours, cela peut paraître excessif à qui n’a pas conn
1817 , cela peut paraître excessif à qui n’a pas connu l’ atmosphère particulière à ces rencontres. Rien de plus aéré, au moral
1818 que. Chacun dit ce qu’il pense sans se préoccuper d’ être bien pensant et les Romands recouvrent l’usage de la parole, puis
1819 l pense sans se préoccuper d’être bien pensant et les Romands recouvrent l’usage de la parole, puis on va se dégourdir sur
1820 per d’être bien pensant et les Romands recouvrent l’ usage de la parole, puis on va se dégourdir sur un ballon ou bien l’on
1821 re bien pensant et les Romands recouvrent l’usage de la parole, puis on va se dégourdir sur un ballon ou bien l’on poursui
1822 bien pensant et les Romands recouvrent l’usage de la parole, puis on va se dégourdir sur un ballon ou bien l’on poursuit h
1823 le, puis on va se dégourdir sur un ballon ou bien l’ on poursuit hors du village une discussion toujours trop courte. Et le
1824 égourdir sur un ballon ou bien l’on poursuit hors du village une discussion toujours trop courte. Et les repas réunissent
1825 u village une discussion toujours trop courte. Et les repas réunissent tout le monde dans la gaieté la plus charmante. On y
1826 ourte. Et les repas réunissent tout le monde dans la gaieté la plus charmante. On y vit un ouvrier en maillot rouge assis
1827 les repas réunissent tout le monde dans la gaieté la plus charmante. On y vit un ouvrier en maillot rouge assis entre un b
1828 anquier et un philosophe au milieu d’une centaine d’ étudiants et de professeurs suisses et français. Miracle qui nous fit
1829 hilosophe au milieu d’une centaine d’étudiants et de professeurs suisses et français. Miracle qui nous fit croire un insta
1830 rançais. Miracle qui nous fit croire un instant à la fameuse devise de la Révolution. d. « Conférences d’Aubonne », Suis
1831 ui nous fit croire un instant à la fameuse devise de la Révolution. d. « Conférences d’Aubonne », Suisse libérale, Neuch
1832 nous fit croire un instant à la fameuse devise de la Révolution. d. « Conférences d’Aubonne », Suisse libérale, Neuchâte
1833 meuse devise de la Révolution. d. « Conférences d’ Aubonne », Suisse libérale, Neuchâtel, n° 78, 7 avril 1926, p. 2. Sign
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
1834 (avril 1926)p Au creux des couleurs assourdies d’ un divan le soir, tandis que les fenêtres s’ouvraient vers le ciel de
1835 )p Au creux des couleurs assourdies d’un divan le soir, tandis que les fenêtres s’ouvraient vers le ciel de Florence… «
1836 ouleurs assourdies d’un divan le soir, tandis que les fenêtres s’ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volup
1837 le soir, tandis que les fenêtres s’ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la mort », un titre
1838 tandis que les fenêtres s’ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaça
1839 fenêtres s’ouvraient vers le ciel de Florence… «  Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ombre
1840 s’ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ombre. Jouve a
1841 ouvraient vers le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ombre. Jouve a rê
1842 le ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ombre. Jouve a rêvé une histoir
1843 ciel de Florence… « Du sang, de la volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ombre. Jouve a rêvé une histoire d
1844 volupté et de la mort », un titre s’effaçait dans l’ ombre. Jouve a rêvé une histoire de passion mystique et de crime, inte
1845 ’effaçait dans l’ombre. Jouve a rêvé une histoire de passion mystique et de crime, intense et tragique comme un couchant d
1846 Jouve a rêvé une histoire de passion mystique et de crime, intense et tragique comme un couchant d’automne, émouvante enc
1847 t de crime, intense et tragique comme un couchant d’ automne, émouvante encore après tant d’autres, comme chaque soir un no
1848 t d’autres, comme chaque soir un nouveau ciel. Il l’ a transcrite en brèves notations lyriques suivant le rythme d’un songe
1849 a transcrite en brèves notations lyriques suivant le rythme d’un songe, sans cesse brisé par les élans alternés ou confond
1850 te en brèves notations lyriques suivant le rythme d’ un songe, sans cesse brisé par les élans alternés ou confondus du dési
1851 uivant le rythme d’un songe, sans cesse brisé par les élans alternés ou confondus du désir et de la prière. On sort lenteme
1852 s cesse brisé par les élans alternés ou confondus du désir et de la prière. On sort lentement d’une chambre bleue qui est
1853 é par les élans alternés ou confondus du désir et de la prière. On sort lentement d’une chambre bleue qui est le mystère m
1854 ar les élans alternés ou confondus du désir et de la prière. On sort lentement d’une chambre bleue qui est le mystère même
1855 ondus du désir et de la prière. On sort lentement d’ une chambre bleue qui est le mystère même, pour suivre la naissance et
1856 re. On sort lentement d’une chambre bleue qui est le mystère même, pour suivre la naissance et l’embrasement de la passion
1857 hambre bleue qui est le mystère même, pour suivre la naissance et l’embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Co
1858 est le mystère même, pour suivre la naissance et l’ embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechu
1859 e même, pour suivre la naissance et l’embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime
1860 ême, pour suivre la naissance et l’embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ;
1861 uivre la naissance et l’embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ; et l’étrang
1862 ssance et l’embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ; et l’étrange apaisement
1863 ’embrasement de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ; et l’étrange apaisement d’une viei
1864 de la passion de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ; et l’étrange apaisement d’une vieillesse au sol
1865 de Paulina. Le Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ; et l’étrange apaisement d’une vieillesse au soleil. Jouve sem
1866 Péché ; le Couvent ; la rechute et le crime ; et l’ étrange apaisement d’une vieillesse au soleil. Jouve semble avoir hési
1867 la rechute et le crime ; et l’étrange apaisement d’ une vieillesse au soleil. Jouve semble avoir hésité entre plusieurs st
1868 Jouve semble avoir hésité entre plusieurs styles de roman. Un chapitre d’observation psychologique ironique et minutieuse
1869 sité entre plusieurs styles de roman. Un chapitre d’ observation psychologique ironique et minutieuse, à la Stendhal, succè
1870 servation psychologique ironique et minutieuse, à la Stendhal, succède à des effusions haletantes ou à une relation cinéma
1871 ion cinématographique. Mais tout cela baigne dans le même lyrisme et s’agite sur un fond sombre et riche de passions incon
1872 me lyrisme et s’agite sur un fond sombre et riche de passions inconscientes qui donnent à tous les actes une signification
1873 iche de passions inconscientes qui donnent à tous les actes une signification plus profonde. (Il serait aisé de montrer que
1874 une signification plus profonde. (Il serait aisé de montrer quel parti Jouve a su tirer des complexes de famille freudien
1875 montrer quel parti Jouve a su tirer des complexes de famille freudiens, ou d’analyses de démences mystiques ; mais tout ce
1876 a su tirer des complexes de famille freudiens, ou d’ analyses de démences mystiques ; mais tout cela est sublimé dans un mo
1877 des complexes de famille freudiens, ou d’analyses de démences mystiques ; mais tout cela est sublimé dans un monde poétiqu
1878 é dans un monde poétique où il paraît inconvenant d’ introduire le jargon de la science moderne.) Si nous reconnaissons à l
1879 de poétique où il paraît inconvenant d’introduire le jargon de la science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cet
1880 e où il paraît inconvenant d’introduire le jargon de la science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cette œuvre i
1881 ù il paraît inconvenant d’introduire le jargon de la science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cette œuvre inég
1882 n de la science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cette œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur les
1883 science moderne.) Si nous reconnaissons à la base de cette œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur les droits
1884 vre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur les droits de la passion, — et dans sa trame quelques chapitres inspirés
1885 des idées vieilles comme Rousseau sur les droits de la passion, — et dans sa trame quelques chapitres inspirés presque li
1886 s idées vieilles comme Rousseau sur les droits de la passion, — et dans sa trame quelques chapitres inspirés presque litté
1887 quelques chapitres inspirés presque littéralement d’ une anecdote italienne de Stendhal ; si d’autre part l’évolution mysti
1888 és presque littéralement d’une anecdote italienne de Stendhal ; si d’autre part l’évolution mystique de Paulina semble par
1889 anecdote italienne de Stendhal ; si d’autre part l’ évolution mystique de Paulina semble parfois un peu trop « classique »
1890 e Stendhal ; si d’autre part l’évolution mystique de Paulina semble parfois un peu trop « classique » et prévue, l’origina
1891 mble parfois un peu trop « classique » et prévue, l’ originalité foncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est son mo
1892 p « classique » et prévue, l’originalité foncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyriqu
1893 ique » et prévue, l’originalité foncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyrique, sa pro
1894 énements inconscients. Certaines proses mystiques de Paulina au couvent valent les meilleurs poèmes de l’auteur de Tragiqu
1895 nes proses mystiques de Paulina au couvent valent les meilleurs poèmes de l’auteur de Tragiques et de Vous êtes des hommes.
1896 de Paulina au couvent valent les meilleurs poèmes de l’auteur de Tragiques et de Vous êtes des hommes. p. « Pierre Jean
1897 Paulina au couvent valent les meilleurs poèmes de l’ auteur de Tragiques et de Vous êtes des hommes. p. « Pierre Jean Jou
1898 u couvent valent les meilleurs poèmes de l’auteur de Tragiques et de Vous êtes des hommes. p. « Pierre Jean Jouve : Paul
1899 les meilleurs poèmes de l’auteur de Tragiques et de Vous êtes des hommes. p. « Pierre Jean Jouve : Paulina 1880 (NRF, P
1900 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, avril 1926, p. 530-531.
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)
1901 Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)q Un artiste de grand talent à qui l
1902 Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)q Un artiste de grand talent à qui la guerre
1903 Alix de Watteville, La Folie de l’ espace (avril 1926)q Un artiste de grand talent à qui la guerre a f
1904 La Folie de l’espace (avril 1926)q Un artiste de grand talent à qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’éco
1905 (avril 1926)q Un artiste de grand talent à qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelques aut
1906 ste de grand talent à qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelques autres plaisirs pour civils
1907 qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’ écoles et de quelques autres plaisirs pour civils : mettez-le aux pris
1908 re a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelques autres plaisirs pour civils : mettez-le aux prises avec une
1909 de quelques autres plaisirs pour civils : mettez- le aux prises avec une petite cité patricienne dont il devra portraiture
1910 etite cité patricienne dont il devra portraiturer les gentilshommes archéologiques et les vieilles dames à principes. Voilà
1911 portraiturer les gentilshommes archéologiques et les vieilles dames à principes. Voilà, n’est-ce pas, un amusant sujet de
1912 principes. Voilà, n’est-ce pas, un amusant sujet de conte moral, avec ses personnages un peu conventionnels et l’invraise
1913 al, avec ses personnages un peu conventionnels et l’ invraisemblance assez piquante de ses péripéties. Quel dommage que l’a
1914 onventionnels et l’invraisemblance assez piquante de ses péripéties. Quel dommage que l’auteur l’ait alourdi d’une idéolog
1915 ssez piquante de ses péripéties. Quel dommage que l’ auteur l’ait alourdi d’une idéologie, souvent plus généreuse que neuve
1916 ante de ses péripéties. Quel dommage que l’auteur l’ ait alourdi d’une idéologie, souvent plus généreuse que neuve, et qui
1917 ripéties. Quel dommage que l’auteur l’ait alourdi d’ une idéologie, souvent plus généreuse que neuve, et qui eût gagné à êt
1918 à être mise en action plutôt qu’en commentaires. Le talent de Mme de Watteville paraît mieux à l’aise dans la description
1919 se en action plutôt qu’en commentaires. Le talent de Mme de Watteville paraît mieux à l’aise dans la description du milieu
1920 es. Le talent de Mme de Watteville paraît mieux à l’ aise dans la description du milieu patricien que dans la création d’un
1921 t de Mme de Watteville paraît mieux à l’aise dans la description du milieu patricien que dans la création d’un caractère d
1922 teville paraît mieux à l’aise dans la description du milieu patricien que dans la création d’un caractère de grand peintre
1923 dans la description du milieu patricien que dans la création d’un caractère de grand peintre. Pourtant, malgré des longue
1924 cription du milieu patricien que dans la création d’ un caractère de grand peintre. Pourtant, malgré des longueurs, on ne l
1925 ieu patricien que dans la création d’un caractère de grand peintre. Pourtant, malgré des longueurs, on ne lira pas sans pl
1926 ongueurs, on ne lira pas sans plaisir ce livre où l’ on voit un homme appeler en vain le vent du large, parmi des gens qui
1927 ir ce livre où l’on voit un homme appeler en vain le vent du large, parmi des gens qui craignent de s’enrhumer. q. « Ali
1928 vre où l’on voit un homme appeler en vain le vent du large, parmi des gens qui craignent de s’enrhumer. q. « Alix de Wat
1929 in le vent du large, parmi des gens qui craignent de s’enrhumer. q. « Alix de Watteville : La Folie de l’espace (Delacha
1930 ignent de s’enrhumer. q. « Alix de Watteville : La Folie de l’espace (Delachaux et Niestlé) », Bibliothèque universelle
1931 s’enrhumer. q. « Alix de Watteville : La Folie de l’espace (Delachaux et Niestlé) », Bibliothèque universelle et Revue
1932 enrhumer. q. « Alix de Watteville : La Folie de l’ espace (Delachaux et Niestlé) », Bibliothèque universelle et Revue de
1933 et Niestlé) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, avril 1926, p. 531.
21 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
1934 ilège ironique (mai 1926)r Un léger flirt avec la muse, parce que c’est dimanche, parce qu’il pleut et qu’on s’ennuie.
1935 dimanche, parce qu’il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête à pleurer, sourire est moins fatigant. « Le paon dédaign
1936 est bête à pleurer, sourire est moins fatigant. «  Le paon dédaigne encor mais ne fait plus sa roue. » Ce poète — qui fut a
1937 ne fait plus sa roue. » Ce poète — qui fut aussi le prosateur charmant du Pédagogue et l’Amour — sourit avec une grâce un
1938  » Ce poète — qui fut aussi le prosateur charmant du Pédagogue et l’Amour — sourit avec une grâce un peu frileuse et se pe
1939 i fut aussi le prosateur charmant du Pédagogue et l’ Amour — sourit avec une grâce un peu frileuse et se permet de bâiller
1940 ourit avec une grâce un peu frileuse et se permet de bâiller en public. On connaît le danger… r. « Wilfred Chopard  : Sp
1941 use et se permet de bâiller en public. On connaît le danger… r. « Wilfred Chopard  : Spicilège ironique, poèmes (Spes, L
1942 s, Lausanne) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1926, p. 661.
22 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
1943 Cécile-Claire Rivier, L’ Athée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une j
1944 écile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’athé
1945 ire Rivier, L’Athée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’athéisme. Inv
1946 Rivier, L’Athée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’athéisme. Invrai
1947 ée (mai 1926)s C’est le récit de la découverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’athéisme. Invraisemblablement
1948 écouverte de Dieu par une jeune fille élevée dans l’ athéisme. Invraisemblablement ignorante de toute religion jusqu’à 20 a
1949 ée dans l’athéisme. Invraisemblablement ignorante de toute religion jusqu’à 20 ans, Denise s’abandonne à « la vie », laque
1950 ’athéisme. Invraisemblablement ignorante de toute religion jusqu’à 20 ans, Denise s’abandonne à « la vie », laquelle — un peu ai
1951 e religion jusqu’à 20 ans, Denise s’abandonne à «  la vie », laquelle — un peu aidée par l’auteur — lui révèlera peu à peu
1952 andonne à « la vie », laquelle — un peu aidée par l’ auteur — lui révèlera peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre
1953 n peu aidée par l’auteur — lui révèlera peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentat
1954 r l’auteur — lui révèlera peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentation à coups d’
1955 ’auteur — lui révèlera peu à peu le sens divin de la destinée. Ce livre à thèse est plutôt une argumentation à coups d’exe
1956 ivre à thèse est plutôt une argumentation à coups d’ exemples vivants qu’un véritable roman. La profusion souvent facile de
1957 à coups d’exemples vivants qu’un véritable roman. La profusion souvent facile des incidents et le style volontairement sec
1958 man. La profusion souvent facile des incidents et le style volontairement sec permettent de suivre sans passion ni fatigue
1959 cidents et le style volontairement sec permettent de suivre sans passion ni fatigue le développement un peu théorique mais
1960 sec permettent de suivre sans passion ni fatigue le développement un peu théorique mais intelligent d’un problème que l’o
1961 e développement un peu théorique mais intelligent d’ un problème que l’on pressent trop complètement résolu dès les premièr
1962 peu théorique mais intelligent d’un problème que l’ on pressent trop complètement résolu dès les premières pages, mais qu’
1963 premières pages, mais qu’il faut louer Mme Rivier d’ avoir posé courageusement. Dirai-je que l’abus des points d’exclamatio
1964 Rivier d’avoir posé courageusement. Dirai-je que l’ abus des points d’exclamation — trait commun à presque toutes les femm
1965 sé courageusement. Dirai-je que l’abus des points d’ exclamation — trait commun à presque toutes les femmes auteur, et qui
1966 nts d’exclamation — trait commun à presque toutes les femmes auteur, et qui plaît aux lectrices — m’agace un peu ? C’est un
1967 un peu ? C’est une vétille. s. « C.-C. Rivier : L’ Athée (Payot, Lausanne) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève
1968 t, Lausanne) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1926, p. 661.
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
1969 Jean Cocteau, Rappel à l’ ordre (mai 1926)t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’il a
1970 u, Rappel à l’ordre (mai 1926)t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’il ait trouvé, Jean Cocteau a réuni ce qui
1971 ait trouvé, Jean Cocteau a réuni ce qui me paraît le meilleur de son œuvre : ses récits de critique et d’esthétique (Le Co
1972 Jean Cocteau a réuni ce qui me paraît le meilleur de son œuvre : ses récits de critique et d’esthétique (Le Coq et l’Arleq
1973 i me paraît le meilleur de son œuvre : ses récits de critique et d’esthétique (Le Coq et l’Arlequin, la Noce massacrée, le
1974 meilleur de son œuvre : ses récits de critique et d’ esthétique (Le Coq et l’Arlequin, la Noce massacrée, le Secret profess
1975 n œuvre : ses récits de critique et d’esthétique ( Le Coq et l’Arlequin, la Noce massacrée, le Secret professionnel, etc.)
1976 ses récits de critique et d’esthétique (Le Coq et l’ Arlequin, la Noce massacrée, le Secret professionnel, etc.) Sans doute
1977 e critique et d’esthétique (Le Coq et l’Arlequin, la Noce massacrée, le Secret professionnel, etc.) Sans doute faudrait-il
1978 hétique (Le Coq et l’Arlequin, la Noce massacrée, le Secret professionnel, etc.) Sans doute faudrait-il préciser ce qu’il
1979 ’il entend par ordre, et montrer que si cet ordre l’ écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant à l’Académie. Disons
1980 d par ordre, et montrer que si cet ordre l’écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant à l’Académie. Disons pour alle
1981 montrer que si cet ordre l’écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant à l’Académie. Disons pour aller vite que sa r
1982 carte de Dada, il ne le conduit pas pour autant à l’ Académie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ordre révèle si
1983 Académie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ordre révèle simplement une volonté de construire jusque dans le gr
1984 démie. Disons pour aller vite que sa recherche de l’ ordre révèle simplement une volonté de construire jusque dans le grabu
1985 echerche de l’ordre révèle simplement une volonté de construire jusque dans le grabuge, qu’il aime pour les matériaux qu’o
1986 simplement une volonté de construire jusque dans le grabuge, qu’il aime pour les matériaux qu’on en peut tirer. L[e] malh
1987 onstruire jusque dans le grabuge, qu’il aime pour les matériaux qu’on en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau est qu’il se v
1988 r les matériaux qu’on en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau est qu’il se veuille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en ve
1989 heur de Cocteau est qu’il se veuille poète. Il ne l’ est jamais moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite à ce jour
1990 ers. Sa plus incontestable réussite à ce jour est le Secret professionnel, petit catéchisme cubiste qui dépasse de beaucou
1991 ofessionnel, petit catéchisme cubiste qui dépasse de beaucoup les limites de cette école, et qu’il eut le tort à notre sen
1992 petit catéchisme cubiste qui dépasse de beaucoup les limites de cette école, et qu’il eut le tort à notre sens de vouloir
1993 hisme cubiste qui dépasse de beaucoup les limites de cette école, et qu’il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer d
1994 beaucoup les limites de cette école, et qu’il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques
1995 de cette école, et qu’il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais quelle intelli
1996 ’il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices poétiques. Mais quelle intelligence, et dont l’auda
1997 ices poétiques. Mais quelle intelligence, et dont l’ audace est de se vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleu
1998 s. Mais quelle intelligence, et dont l’audace est de se vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les mi
1999 us juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les miracles les plus étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère se
2000 bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les miracles les plus étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère se passe en plei
2001 urs que les miracles les plus étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère se passe en plein jour et à toute vitesse. »
2002 que les miracles les plus étonnants sont ceux de la lumière. « Le mystère se passe en plein jour et à toute vitesse. » Te
2003 les les plus étonnants sont ceux de la lumière. «  Le mystère se passe en plein jour et à toute vitesse. » Telle est bien l
2004 n plein jour et à toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’art qu’il défend en peinture, en mus
2005 et à toute vitesse. » Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’art qu’il défend en peinture, en musique. Suppres
2006 . » Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’art qu’il défend en peinture, en musique. Suppression du clair-obsc
2007 Telle est bien la nouveauté de son théâtre et de l’ art qu’il défend en peinture, en musique. Suppression du clair-obscur
2008 qu’il défend en peinture, en musique. Suppression du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poè
2009 nture, en musique. Suppression du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il
2010 re, en musique. Suppression du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il com
2011 ppression du clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projec
2012 clair-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs conver
2013 et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie. («  Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs convergent sur une m
2014 convergent sur une machine luisante et tournante. L’ esprit de Cocteau est une arme admirable de précision, d’élégance méca
2015 t sur une machine luisante et tournante. L’esprit de Cocteau est une arme admirable de précision, d’élégance mécanique et
2016 nante. L’esprit de Cocteau est une arme admirable de précision, d’élégance mécanique et de rapidité. Il lassera, parce que
2017 t de Cocteau est une arme admirable de précision, d’ élégance mécanique et de rapidité. Il lassera, parce que c’est toujour
2018 e admirable de précision, d’élégance mécanique et de rapidité. Il lassera, parce que c’est toujours le même déclic. Coctea
2019 de rapidité. Il lassera, parce que c’est toujours le même déclic. Cocteau le sait, et pour varier il tire tantôt à gauche
2020 parce que c’est toujours le même déclic. Cocteau le sait, et pour varier il tire tantôt à gauche tantôt à droite, sur Bar
2021 ur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public. (Bientôt sur lui-même je le crains, pour renaître catholique.
2022 fantômes, sur le public. (Bientôt sur lui-même je le crains, pour renaître catholique.) Certes, il bannit le charme et tou
2023 ins, pour renaître catholique.) Certes, il bannit le charme et toute grâce vaporeuse. Mais ses fleurs de cristal, si elles
2024 charme et toute grâce vaporeuse. Mais ses fleurs de cristal, si elles sont sans parfum, ne se faneront pas. t. « Jean C
2025 e se faneront pas. t. « Jean Cocteau : Rappel à l’ ordre (Stock, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, G
2026 tock, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1926, p. 661-662.
24 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
2027 René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)u Les témoignages ne manquent pas sur la détresse morale de la génération s
2028 mai 1926)u Les témoignages ne manquent pas sur la détresse morale de la génération surréaliste. Mais tandis que la plup
2029 émoignages ne manquent pas sur la détresse morale de la génération surréaliste. Mais tandis que la plupart en sont encore
2030 ignages ne manquent pas sur la détresse morale de la génération surréaliste. Mais tandis que la plupart en sont encore à d
2031 ls en disent, « artistiqués », — ils n’osent plus le mensonge de l’art, et pas encore la vérité pure — Crevel décrit sans
2032 , « artistiqués », — ils n’osent plus le mensonge de l’art, et pas encore la vérité pure — Crevel décrit sans aucune trans
2033  artistiqués », — ils n’osent plus le mensonge de l’ art, et pas encore la vérité pure — Crevel décrit sans aucune transpos
2034 n’osent plus le mensonge de l’art, et pas encore la vérité pure — Crevel décrit sans aucune transposition romanesque le t
2035 revel décrit sans aucune transposition romanesque le trouble caractéristique de sa génération. Terrible aveu d’impuissance
2036 ansposition romanesque le trouble caractéristique de sa génération. Terrible aveu d’impuissance, il n’a plus même la force
2037 e caractéristique de sa génération. Terrible aveu d’ impuissance, il n’a plus même la force de l’hypocrisie. Isolé dans un
2038 on. Terrible aveu d’impuissance, il n’a plus même la force de l’hypocrisie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son corps qui
2039 ble aveu d’impuissance, il n’a plus même la force de l’hypocrisie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son corps qui se souvie
2040 aveu d’impuissance, il n’a plus même la force de l’ hypocrisie. Isolé dans un hôtel perdu, avec son corps qui se souvient
2041 erdu, avec son corps qui se souvient — « mémoire, l’ ennemie » — avec une intelligence dont la triste profession est de dét
2042 mémoire, l’ennemie » — avec une intelligence dont la triste profession est de détruire le désir qu’elle excite par curiosi
2043 ec une intelligence dont la triste profession est de détruire le désir qu’elle excite par curiosité passagère, il monologu
2044 ligence dont la triste profession est de détruire le désir qu’elle excite par curiosité passagère, il monologue. « Oui, je
2045 par curiosité passagère, il monologue. « Oui, je le redirai, tous mes essais furent prétextes à me dissoudre, à me perdre
2046 prétextes à me dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sa
2047 ouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’ élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le lais
2048 refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’ analyse de sa solitude le laisse en face de quelques réactions physiol
2049 l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le laisse en face de quelques réactions physiologiques do
2050 i nous crée sans cesse : l’analyse de sa solitude le laisse en face de quelques réactions physiologiques dont la pauvreté
2051 en face de quelques réactions physiologiques dont la pauvreté le rejette dans une angoisse qu’il nomme « élan mortel ». Ce
2052 uelques réactions physiologiques dont la pauvreté le rejette dans une angoisse qu’il nomme « élan mortel ». Cette inversio
2053 isse qu’il nomme « élan mortel ». Cette inversion de tout ce qui est constructif et créateur, voilà je pense le véritable
2054 e qui est constructif et créateur, voilà je pense le véritable désordre. Une intelligence parvenue au point où elle « ne s
2055 parvenue au point où elle « ne semble avoir rien d’ autre à faire que son propre procès », une intelligence qui se dégoût
2056 ocès », une intelligence qui se dégoûte, tel est le spectacle que nous dévoile cyniquement René Crevel. Il en est peu de
2057 u de plus effrayants. Ah ! Seigneur, donnez-nous la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégoût
2058 frayants. Ah ! Seigneur, donnez-nous la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégoût implorait B
2059 Ah ! Seigneur, donnez-nous la force et le courage de contempler nos corps et nos cœurs sans dégoût implorait Baudelaire.
2060 ans dégoût implorait Baudelaire. Encore avait-il le courage de prier… u. « René Crevel : Mon corps et moi », Bibliothèq
2061 implorait Baudelaire. Encore avait-il le courage de prier… u. « René Crevel : Mon corps et moi », Bibliothèque universe
2062 corps et moi », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1926, p. 662-663.
25 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
2063 L’ atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)e Cette conférence
2064 L’atmosphère d’ Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)e Cette conférence s’ouvrit par
2065 érence s’ouvrit par une bise qu’on peut bien dire du diable et se termina sous le plus beau soleil de printemps. Libre à q
2066 qu’on peut bien dire du diable et se termina sous le plus beau soleil de printemps. Libre à qui veut d’y voir un symbole.
2067 du diable et se termina sous le plus beau soleil de printemps. Libre à qui veut d’y voir un symbole. On ne saurait exagér
2068 e plus beau soleil de printemps. Libre à qui veut d’ y voir un symbole. On ne saurait exagérer l’importance des conditions
2069 veut d’y voir un symbole. On ne saurait exagérer l’ importance des conditions météorologiques du succès d’une telle rencon
2070 gérer l’importance des conditions météorologiques du succès d’une telle rencontre : tout alla froidement jusqu’à ce que la
2071 portance des conditions météorologiques du succès d’ une telle rencontre : tout alla froidement jusqu’à ce que la bise tomb
2072 e rencontre : tout alla froidement jusqu’à ce que la bise tombée permît à « l’atmosphère » de s’établir. Alors le miracle
2073 oidement jusqu’à ce que la bise tombée permît à «  l’ atmosphère » de s’établir. Alors le miracle apparut, grandit. Le mirac
2074 à ce que la bise tombée permît à « l’atmosphère » de s’établir. Alors le miracle apparut, grandit. Le miracle, c’est l’esp
2075 bée permît à « l’atmosphère » de s’établir. Alors le miracle apparut, grandit. Le miracle, c’est l’esprit d’Aubonne. C’est
2076 de s’établir. Alors le miracle apparut, grandit. Le miracle, c’est l’esprit d’Aubonne. C’est ce miracle tout ce qu’il y a
2077 rs le miracle apparut, grandit. Le miracle, c’est l’ esprit d’Aubonne. C’est ce miracle tout ce qu’il y a de plus protestan
2078 acle apparut, grandit. Le miracle, c’est l’esprit d’ Aubonne. C’est ce miracle tout ce qu’il y a de plus protestant — mais
2079 e se produire ailleurs qu’en terre romande. C’est l’ esprit de liberté, tout simplement. Mais précisons : c’est bien plus q
2080 uire ailleurs qu’en terre romande. C’est l’esprit de liberté, tout simplement. Mais précisons : c’est bien plus que la lib
2081 simplement. Mais précisons : c’est bien plus que la liberté de défendre sa petite hérésie personnelle et de s’affirmer au
2082 . Mais précisons : c’est bien plus que la liberté de défendre sa petite hérésie personnelle et de s’affirmer aux dépens d’
2083 erté de défendre sa petite hérésie personnelle et de s’affirmer aux dépens d’autrui, — c’est la liberté dans la recherche.
2084 e hérésie personnelle et de s’affirmer aux dépens d’ autrui, — c’est la liberté dans la recherche. Chose plus rare qu’on ne
2085 lle et de s’affirmer aux dépens d’autrui, — c’est la liberté dans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense, à Aubonne
2086 rmer aux dépens d’autrui, — c’est la liberté dans la recherche. Chose plus rare qu’on ne pense, à Aubonne on se sent prêt
2087 ient moins à convaincre qu’à se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémond, j’en sais plusieurs qui ont ainsi « lâ
2088 convaincre qu’à se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémond, j’en sais plusieurs qui ont ainsi « lâché » pas m
2089 qu’à se convaincre. Après les exposés de Janson, de Brémond, j’en sais plusieurs qui ont ainsi « lâché » pas mal de préju
2090 en sais plusieurs qui ont ainsi « lâché » pas mal de préjugés en matières sociales. Mais ce qui est peut-être plus importa
2091 Mais ce qui est peut-être plus important, on eut l’ impression, durant les discussions entre de Saussure et Bertrand, que
2092 -être plus important, on eut l’impression, durant les discussions entre de Saussure et Bertrand, que les orateurs exprimaie
2093 on eut l’impression, durant les discussions entre de Saussure et Bertrand, que les orateurs exprimaient tour à tour les ob
2094 es discussions entre de Saussure et Bertrand, que les orateurs exprimaient tour à tour les objections que chacun se faisait
2095 ertrand, que les orateurs exprimaient tour à tour les objections que chacun se faisait à part soi, qu’ils incarnaient les v
2096 chacun se faisait à part soi, qu’ils incarnaient les voix contradictoires d’un débat que tous menaient en eux-mêmes loyale
2097 soi, qu’ils incarnaient les voix contradictoires d’ un débat que tous menaient en eux-mêmes loyalement. Et ce désir d’arri
2098 ous menaient en eux-mêmes loyalement. Et ce désir d’ arriver à quelque chose de définitif à la fois et d’intelligent, je le
2099 loyalement. Et ce désir d’arriver à quelque chose de définitif à la fois et d’intelligent, je le mesure aussi à l’émotion
2100 arriver à quelque chose de définitif à la fois et d’ intelligent, je le mesure aussi à l’émotion qui accueillit l’étude de
2101 chose de définitif à la fois et d’intelligent, je le mesure aussi à l’émotion qui accueillit l’étude de Maury sur Jacques
2102 à la fois et d’intelligent, je le mesure aussi à l’ émotion qui accueillit l’étude de Maury sur Jacques Rivière : combien
2103 nt, je le mesure aussi à l’émotion qui accueillit l’ étude de Maury sur Jacques Rivière : combien reconnurent dans le tourm
2104 e mesure aussi à l’émotion qui accueillit l’étude de Maury sur Jacques Rivière : combien reconnurent dans le tourment de c
2105 ry sur Jacques Rivière : combien reconnurent dans le tourment de cette âme leur propre recherche, — et dans ses lumineuses
2106 es Rivière : combien reconnurent dans le tourment de cette âme leur propre recherche, — et dans ses lumineuses conquêtes s
2107 recherche, — et dans ses lumineuses conquêtes sur le doute, le modèle des réponses désirées. Tout cela, c’est l’atmosphère
2108 — et dans ses lumineuses conquêtes sur le doute, le modèle des réponses désirées. Tout cela, c’est l’atmosphère de la cha
2109 le modèle des réponses désirées. Tout cela, c’est l’ atmosphère de la chapelle où ont lieu travaux et méditations. Dehors,
2110 réponses désirées. Tout cela, c’est l’atmosphère de la chapelle où ont lieu travaux et méditations. Dehors, on honore la
2111 ponses désirées. Tout cela, c’est l’atmosphère de la chapelle où ont lieu travaux et méditations. Dehors, on honore la lib
2112 nt lieu travaux et méditations. Dehors, on honore la liberté d’un culte moins platonique : n’est-ce pas Léo qui prétendit
2113 vaux et méditations. Dehors, on honore la liberté d’ un culte moins platonique : n’est-ce pas Léo qui prétendit qu’on ne pe
2114 ’est-ce pas Léo qui prétendit qu’on ne peut juger les Associations qu’à leur façon de jouer le volley-ball ? Le Casino offr
2115 on ne peut juger les Associations qu’à leur façon de jouer le volley-ball ? Le Casino offrit pendant quelques nuits la vis
2116 t juger les Associations qu’à leur façon de jouer le volley-ball ? Le Casino offrit pendant quelques nuits la vision étran
2117 iations qu’à leur façon de jouer le volley-ball ? Le Casino offrit pendant quelques nuits la vision étrange d’une salle où
2118 ey-ball ? Le Casino offrit pendant quelques nuits la vision étrange d’une salle où les spectateurs étendus en pyjamas sur
2119 o offrit pendant quelques nuits la vision étrange d’ une salle où les spectateurs étendus en pyjamas sur des paillasses att
2120 t quelques nuits la vision étrange d’une salle où les spectateurs étendus en pyjamas sur des paillasses attendraient en vai
2121 n pyjamas sur des paillasses attendraient en vain le lever d’un rideau sur une pièce inexistante. Enfin le dernier soir, l
2122 sur des paillasses attendraient en vain le lever d’ un rideau sur une pièce inexistante. Enfin le dernier soir, l’on vit a
2123 sur une pièce inexistante. Enfin le dernier soir, l’ on vit apparaître un fakir… Il y eut aussi une assemblée délibérative
2124 Henriod debout sur un tronc coupé n’eut pas trop de toute sa souplesse pour maintenir l’équilibre des discussions et de s
2125 eut pas trop de toute sa souplesse pour maintenir l’ équilibre des discussions et de sa propre personne. Et il y eut encore
2126 sse pour maintenir l’équilibre des discussions et de sa propre personne. Et il y eut encore un dîner très démocratique pen
2127 encore un dîner très démocratique pendant lequel le philosophe Abauzit chanta « les Crapauds » avec âme, appuyé d’une mai
2128 que pendant lequel le philosophe Abauzit chanta «  les Crapauds » avec âme, appuyé d’une main sur l’épaule de Janson, et de
2129 Abauzit chanta « les Crapauds » avec âme, appuyé d’ une main sur l’épaule de Janson, et de l’autre dessinant dans l’air de
2130 « les Crapauds » avec âme, appuyé d’une main sur l’ épaule de Janson, et de l’autre dessinant dans l’air des phrases music
2131 apauds » avec âme, appuyé d’une main sur l’épaule de Janson, et de l’autre dessinant dans l’air des phrases musicales. Apr
2132 âme, appuyé d’une main sur l’épaule de Janson, et de l’autre dessinant dans l’air des phrases musicales. Après quoi Richar
2133 l’épaule de Janson, et de l’autre dessinant dans l’ air des phrases musicales. Après quoi Richardot, entrant par la fenêtr
2134 ases musicales. Après quoi Richardot, entrant par la fenêtre, vint annoncer qu’on était libre — comme si on l’avait attend
2135 re, vint annoncer qu’on était libre — comme si on l’ avait attendu pour le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire à
2136 on était libre — comme si on l’avait attendu pour le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire à la brochure de la co
2137 attendu pour le manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je
2138 manifester ! — et qu’il suffisait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit da
2139 ! — et qu’il suffisait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit dans ces quelq
2140  et qu’il suffisait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir tout ce que je n’ai pas dit dans ces quelques
2141 Il suffit encore : f 2.50, nom et adresse. e. «  L’ atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 », Lux et Vita : nouvelles de l
2142 core : f 2.50, nom et adresse. e. « L’atmosphère d’ Aubonne : 22-25 mars 1926 », Lux et Vita : nouvelles de l’Association
2143 onne : 22-25 mars 1926 », Lux et Vita : nouvelles de l’Association chrétienne suisse d’étudiants, Lausanne, mai 1926, p. 4
2144 e : 22-25 mars 1926 », Lux et Vita : nouvelles de l’ Association chrétienne suisse d’étudiants, Lausanne, mai 1926, p. 44-4
2145 ta : nouvelles de l’Association chrétienne suisse d’ étudiants, Lausanne, mai 1926, p. 44-45.
26 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
2146 Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)v Nous disons adieu aux charmes tr
2147 us disons adieu aux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à notre vie moderne un décor utile et b
2148 disons adieu aux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau
2149 mes troubles et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la grande vill
2150 à notre vie moderne un décor utile et beau. Or «  la grande ville, phénomène de force en mouvement, est aujourd’hui une ca
2151 or utile et beau. Or « la grande ville, phénomène de force en mouvement, est aujourd’hui une catastrophe menaçante pour n’
2152 catastrophe menaçante pour n’avoir pas été animée de l’esprit de géométrie… Elle use et conduit lentement l’usure des mill
2153 astrophe menaçante pour n’avoir pas été animée de l’ esprit de géométrie… Elle use et conduit lentement l’usure des millier
2154 menaçante pour n’avoir pas été animée de l’esprit de géométrie… Elle use et conduit lentement l’usure des milliers d’êtres
2155 sprit de géométrie… Elle use et conduit lentement l’ usure des milliers d’êtres humains ». Elle n’est plus adaptée aux cond
2156 lle use et conduit lentement l’usure des milliers d’ êtres humains ». Elle n’est plus adaptée aux conditions nouvelles de t
2157 Elle n’est plus adaptée aux conditions nouvelles de travail ou de repos, ni dans son plan ni dans le détail des rues. Con
2158 us adaptée aux conditions nouvelles de travail ou de repos, ni dans son plan ni dans le détail des rues. Congestion : « un
2159 de travail ou de repos, ni dans son plan ni dans le détail des rues. Congestion : « un cheval arrête 1000 chevaux-vapeurs
2160 eval arrête 1000 chevaux-vapeurs ». Et pourtant «  la ville est une image puissante qui actionne notre esprit » après avoir
2161 e esprit » après avoir été créée par lui, — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croise
2162 créée par lui, — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croisement des préoccupations est
2163 i, — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croisement des préoccupations esthétiques et
2164 — comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’ Urbanisme se place au croisement des préoccupations esthétiques et soc
2165 sement des préoccupations esthétiques et sociales d’ aujourd’hui. Pour résoudre la crise de notre civilisation sous cet asp
2166 hétiques et sociales d’aujourd’hui. Pour résoudre la crise de notre civilisation sous cet aspect comme sous les autres, il
2167 et sociales d’aujourd’hui. Pour résoudre la crise de notre civilisation sous cet aspect comme sous les autres, il nous fau
2168 de notre civilisation sous cet aspect comme sous les autres, il nous faut mieux que des dictateurs : des Architectes, de l
2169 faut mieux que des dictateurs : des Architectes, de l’esprit et de la matière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce sera
2170 ut mieux que des dictateurs : des Architectes, de l’ esprit et de la matière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce sera plu
2171 des dictateurs : des Architectes, de l’esprit et de la matière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce sera plus fort que M
2172 s dictateurs : des Architectes, de l’esprit et de la matière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce sera plus fort que Muss
2173 des Architectes, de l’esprit et de la matière. Si Le Corbusier réalise son plan, ce sera plus fort que Mussolini (lequel s
2174 rt que Mussolini (lequel s’est d’ailleurs inspiré de lui dans son fameux discours aux édiles de Rome). Urbanisme est une
2175 nspiré de lui dans son fameux discours aux édiles de Rome). Urbanisme est une étude technique et un pamphlet dont l’argum
2176 nisme est une étude technique et un pamphlet dont l’ argumentation serrée éclate parfois en boutades mordantes, en brèves f
2177 e parfois en boutades mordantes, en brèves fusées de lyrisme. C’est d’une verve puissante jusque dans la statistique. On e
2178 des mordantes, en brèves fusées de lyrisme. C’est d’ une verve puissante jusque dans la statistique. On en sort convaincu o
2179 lyrisme. C’est d’une verve puissante jusque dans la statistique. On en sort convaincu ou bouleversé, enthousiasmé d’avoir
2180 On en sort convaincu ou bouleversé, enthousiasmé d’ avoir trouvé la formule même de tant d’aspirations modernes. Voici san
2181 vaincu ou bouleversé, enthousiasmé d’avoir trouvé la formule même de tant d’aspirations modernes. Voici sans aucun doute u
2182 ersé, enthousiasmé d’avoir trouvé la formule même de tant d’aspirations modernes. Voici sans aucun doute un des livres les
2183 thousiasmé d’avoir trouvé la formule même de tant d’ aspirations modernes. Voici sans aucun doute un des livres les plus re
2184 ns modernes. Voici sans aucun doute un des livres les plus représentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme, du ciment arm
2185 aucun doute un des livres les plus représentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme
2186 un doute un des livres les plus représentatifs de l’ époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme un
2187 un des livres les plus représentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire
2188 es les plus représentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire est couvert
2189 eprésentatifs de l’époque de Lénine, du fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire est couvert des détritus
2190 monde comme un ossuaire est couvert des détritus d’ époques mortes. Une tâche nous incombe, construire le cadre de notre e
2191 poques mortes. Une tâche nous incombe, construire le cadre de notre existence… construire les villes de notre temps ». Et
2192 rtes. Une tâche nous incombe, construire le cadre de notre existence… construire les villes de notre temps ». Et je déplie
2193 onstruire le cadre de notre existence… construire les villes de notre temps ». Et je déplie ce plan d’une « ville contempor
2194 e cadre de notre existence… construire les villes de notre temps ». Et je déplie ce plan d’une « ville contemporaine ». Pu
2195 les villes de notre temps ». Et je déplie ce plan d’ une « ville contemporaine ». Pures géométries de verre et de ciment bl
2196 n d’une « ville contemporaine ». Pures géométries de verre et de ciment blanc, flamboyantes au soleil. Les vingt-quatre gr
2197 lle contemporaine ». Pures géométries de verre et de ciment blanc, flamboyantes au soleil. Les vingt-quatre gratte-ciel de
2198 verre et de ciment blanc, flamboyantes au soleil. Les vingt-quatre gratte-ciel de la cité, au centre, s’espacent autour d’u
2199 mboyantes au soleil. Les vingt-quatre gratte-ciel de la cité, au centre, s’espacent autour d’un aérodrome-gare circulaire,
2200 yantes au soleil. Les vingt-quatre gratte-ciel de la cité, au centre, s’espacent autour d’un aérodrome-gare circulaire, pr
2201 tte-ciel de la cité, au centre, s’espacent autour d’ un aérodrome-gare circulaire, prismes perdus dans le silence de l’azur
2202 un aérodrome-gare circulaire, prismes perdus dans le silence de l’azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’étendent
2203 e-gare circulaire, prismes perdus dans le silence de l’azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’étendent les quartie
2204 are circulaire, prismes perdus dans le silence de l’ azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’étendent les quartiers
2205 s dans le silence de l’azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’étendent les quartiers de résidence ; les jardins su
2206 ans le silence de l’azur au-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’étendent les quartiers de résidence ; les jardins suspe
2207 u-dessus des rumeurs de la ville. Puis s’étendent les quartiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les étages soul
2208 umeurs de la ville. Puis s’étendent les quartiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les étages soulignent de ver
2209 lle. Puis s’étendent les quartiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les étages soulignent de verdure l’horizonta
2210 tiers de résidence ; les jardins suspendus à tous les étages soulignent de verdure l’horizontale des toitures en terrasses.
2211 es jardins suspendus à tous les étages soulignent de verdure l’horizontale des toitures en terrasses. Des perspectives rég
2212 suspendus à tous les étages soulignent de verdure l’ horizontale des toitures en terrasses. Des perspectives régulières rec
2213 ives régulières recoupées à 200 et 400 mètres par les plans fuyants des rues immenses livrées au 100 à l’heure des autos. L
2214 plans fuyants des rues immenses livrées au 100 à l’ heure des autos. Les maisons habitées ne sont plus que des enceintes t
2215 rues immenses livrées au 100 à l’heure des autos. Les maisons habitées ne sont plus que des enceintes transparentes, et min
2216 s, et minces en regard de leur hauteur, entourant de leurs multiples « redents » des terrains de jeux et des parcs, la nat
2217 urant de leurs multiples « redents » des terrains de jeux et des parcs, la nature annexée à la ville. « C’est un spectacle
2218 es « redents » des terrains de jeux et des parcs, la nature annexée à la ville. « C’est un spectacle organisé par l’Archit
2219 errains de jeux et des parcs, la nature annexée à la ville. « C’est un spectacle organisé par l’Architecture avec les ress
2220 xée à la ville. « C’est un spectacle organisé par l’ Architecture avec les ressources de la plastique qui est le jeu de for
2221 est un spectacle organisé par l’Architecture avec les ressources de la plastique qui est le jeu de formes sous la lumière »
2222 e organisé par l’Architecture avec les ressources de la plastique qui est le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisat
2223 rganisé par l’Architecture avec les ressources de la plastique qui est le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation
2224 cture avec les ressources de la plastique qui est le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation d’un rêve de joie et
2225 vec les ressources de la plastique qui est le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation d’un rêve de joie et de rai
2226 ces de la plastique qui est le jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation d’un rêve de joie et de raison où de grand
2227 jeu de formes sous la lumière ». Cristallisation d’ un rêve de joie et de raison où de grandes ordonnances élèvent leur ch
2228 rmes sous la lumière ». Cristallisation d’un rêve de joie et de raison où de grandes ordonnances élèvent leur chant. Utopi
2229 a lumière ». Cristallisation d’un rêve de joie et de raison où de grandes ordonnances élèvent leur chant. Utopie ! Oui, si
2230 Cristallisation d’un rêve de joie et de raison où de grandes ordonnances élèvent leur chant. Utopie ! Oui, si notre civili
2231 tériels formidables des ensembles soumis aux lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus à un opportunisme anarchique.
2232 iels formidables des ensembles soumis aux lois de l’ esprit et de la vie sociale, non plus à un opportunisme anarchique. Ti
2233 bles des ensembles soumis aux lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus à un opportunisme anarchique. Tirer des lign
2234 s des ensembles soumis aux lois de l’esprit et de la vie sociale, non plus à un opportunisme anarchique. Tirer des lignes
2235 tunisme anarchique. Tirer des lignes droites, est le propre de l’homme. Toutes les civilisations fortes l’ont osé. Créer u
2236 archique. Tirer des lignes droites, est le propre de l’homme. Toutes les civilisations fortes l’ont osé. Créer un espace a
2237 hique. Tirer des lignes droites, est le propre de l’ homme. Toutes les civilisations fortes l’ont osé. Créer un espace arch
2238 lignes droites, est le propre de l’homme. Toutes les civilisations fortes l’ont osé. Créer un espace architectural lumineu
2239 ropre de l’homme. Toutes les civilisations fortes l’ ont osé. Créer un espace architectural lumineux à la place de nos cité
2240 es, ce serait peut-être tuer au soleil des germes de révolution. Déjà des ingénieurs se sont mis à calculer la réalisation
2241 ution. Déjà des ingénieurs se sont mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville contemporain
2242 ingénieurs se sont mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville contemporaine ». Un labeur
2243 ont mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville contemporaine ». Un labeur précis et anonym
2244 la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville contemporaine ». Un labeur précis et anonyme concourt obscuré
2245 concourt obscurément à cette parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui est a
2246 scurément à cette parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui est au-delà du ca
2247 rément à cette parfaite expression du triomphe de l’ homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui est au-delà du calcu
2248 te parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui est au-delà du calcul… Ce sera l
2249 Nature. Architecture : « tout ce qui est au-delà du calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. « Le Corbusier : Urbanis
2250 re : « tout ce qui est au-delà du calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. « Le Corbusier : Urbanisme (G. Crès, Paris)
2251 ce qui est au-delà du calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. « Le Corbusier : Urbanisme (G. Crès, Paris) », Bibliot
2252 du calcul… Ce sera la passion du siècle ». v. «  Le Corbusier : Urbanisme (G. Crès, Paris) », Bibliothèque universelle et
2253 Crès, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juin 1926, p. 797-798.
27 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
2254 (mai 1926)f Écrire, pas plus que vivre, n’est de nos jours un art d’agrément. Nous sommes devenus si savants sur nous-
2255 re, pas plus que vivre, n’est de nos jours un art d’ agrément. Nous sommes devenus si savants sur nous-mêmes, et si crainti
2256 s-mêmes, et si craintifs en même temps, si jaloux de ne pas nous déformer artificiellement : nous comprenons que nos œuvre
2257 mprenons que nos œuvres, si elles furent faites à l’ image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est peut-
2258 que nos œuvres, si elles furent faites à l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est peut-être pou
2259 si elles furent faites à l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est peut-être pourquoi nous accord
2260 l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est peut-être pourquoi nous accordons voix dans le débat d’
2261 c’est peut-être pourquoi nous accordons voix dans le débat d’écrire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux
2262 t-être pourquoi nous accordons voix dans le débat d’ écrire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux calculs l
2263 accordons voix dans le débat d’écrire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous ch
2264 s le débat d’écrire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisissons les idé
2265 les plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisissons les idées comme on choisit un amour dont
2266 omme aux calculs les plus rusés. Nous choisissons les idées comme on choisit un amour dont on est anxieux de prévoir l’infl
2267 ées comme on choisit un amour dont on est anxieux de prévoir l’influence, avant de s’y jeter, et dont on craint de ressort
2268 n choisit un amour dont on est anxieux de prévoir l’ influence, avant de s’y jeter, et dont on craint de ressortir trop dif
2269 ’influence, avant de s’y jeter, et dont on craint de ressortir trop différent. Amour de soi, qui nous tourmente obscurémen
2270 dont on craint de ressortir trop différent. Amour de soi, qui nous tourmente obscurément et nous obsède de craintes et de
2271 oi, qui nous tourmente obscurément et nous obsède de craintes et de réticences dont nous ne comprenons pas toujours l’obje
2272 urmente obscurément et nous obsède de craintes et de réticences dont nous ne comprenons pas toujours l’objet. Peur de perd
2273 e réticences dont nous ne comprenons pas toujours l’ objet. Peur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’
2274 ont nous ne comprenons pas toujours l’objet. Peur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’empreinte impr
2275 e comprenons pas toujours l’objet. Peur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’empreinte imprévisible d
2276 enons pas toujours l’objet. Peur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’empreinte imprévisible des chos
2277 ns pas toujours l’objet. Peur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’empreinte imprévisible des choses.
2278 s l’objet. Peur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’empreinte imprévisible des choses. Amour de soi…
2279 ur de perdre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’empreinte imprévisible des choses. Amour de soi… Mais moi, qu
2280 dre le fil de la conscience de soi, peur de subir l’ empreinte imprévisible des choses. Amour de soi… Mais moi, qui suis-je
2281 subir l’empreinte imprévisible des choses. Amour de soi… Mais moi, qui suis-je ? Par ces trois mots commence le drame de
2282 is moi, qui suis-je ? Par ces trois mots commence le drame de toute vie. Ha ! Qui je suis ? Mais je le sens très bien ! je
2283 ui suis-je ? Par ces trois mots commence le drame de toute vie. Ha ! Qui je suis ? Mais je le sens très bien ! je sens trè
2284 le drame de toute vie. Ha ! Qui je suis ? Mais je le sens très bien ! je sens très bien cette force — ici, je tape du pied
2285 en ! je sens très bien cette force — ici, je tape du pied —, ces désirs, ce corps… J’ai un passé à moi, un milieu, des ami
2286 es, tant d’autres désirs contradictoires ; au gré du temps, d’un sourire, d’un sommeil, tant de bonheurs ou de dégoûts étr
2287 ’autres désirs contradictoires ; au gré du temps, d’ un sourire, d’un sommeil, tant de bonheurs ou de dégoûts étranges vien
2288 contradictoires ; au gré du temps, d’un sourire, d’ un sommeil, tant de bonheurs ou de dégoûts étranges viennent m’habiter
2289 , d’un sourire, d’un sommeil, tant de bonheurs ou de dégoûts étranges viennent m’habiter ; je ne sais plus… Je suis beauco
2290 r. Vous me direz qui je suis, mes amis ; quel est le vrai ? — Ils me proposent vingt visages que je puis à peine reconnaît
2291 gt visages que je puis à peine reconnaître. Reste le monde, — les choses, les faits, la vie, comme ils disent. Je me suis
2292 ue je puis à peine reconnaître. Reste le monde, —  les choses, les faits, la vie, comme ils disent. Je me suis abandonné au
2293 peine reconnaître. Reste le monde, — les choses, les faits, la vie, comme ils disent. Je me suis abandonné au jeu du hasar
2294 nnaître. Reste le monde, — les choses, les faits, la vie, comme ils disent. Je me suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’a
2295 ie, comme ils disent. Je me suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l’on me fit comprendre qu’il n’est que le je
2296 suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l’ on me fit comprendre qu’il n’est que le jeu de sauter follement d’une
2297 au jour où l’on me fit comprendre qu’il n’est que le jeu de sauter follement d’une habitude dans une autre. Il ne me resta
2298 où l’on me fit comprendre qu’il n’est que le jeu de sauter follement d’une habitude dans une autre. Il ne me resta qu’une
2299 rendre qu’il n’est que le jeu de sauter follement d’ une habitude dans une autre. Il ne me resta qu’une fatigue profonde ;
2300 je devins si faible et démuni, livré aux regards d’ une foule absurde, bienveillante, repue, — tous paraissaient détenir u
2301 supportables, si cruellement présentes et dures ? La cause de cette inadaptation, je la soupçonnais si grave, si fondament
2302 les, si cruellement présentes et dures ? La cause de cette inadaptation, je la soupçonnais si grave, si fondamentale que j
2303 tes et dures ? La cause de cette inadaptation, je la soupçonnais si grave, si fondamentale que je préférais me leurrer à c
2304 référais me leurrer à combattre des imperfections de détail dont je m’exagérais l’importance. Et c’est ainsi par feintes q
2305 e des imperfections de détail dont je m’exagérais l’ importance. Et c’est ainsi par feintes que je progressais, jusqu’au jo
2306 trouble que je me refusai pourtant à nommer peur de rire. Cette amertume au fond de tous les plaisirs, cette envie de rir
2307 ant à nommer peur de rire. Cette amertume au fond de tous les plaisirs, cette envie de rire quand il m’arrivait un ennui,
2308 mmer peur de rire. Cette amertume au fond de tous les plaisirs, cette envie de rire quand il m’arrivait un ennui, cette inc
2309 mertume au fond de tous les plaisirs, cette envie de rire quand il m’arrivait un ennui, cette incapacité à jouir de mes vi
2310 il m’arrivait un ennui, cette incapacité à jouir de mes victoires, à pleurer sur mes déboires, ce malaise seul liait les
2311 à pleurer sur mes déboires, ce malaise seul liait les personnages auxquels je me prêtais. Mais en même temps que je le déco
2312 auxquels je me prêtais. Mais en même temps que je le découvrais, dans tout mon être une force aveugle de violence s’était
2313 découvrais, dans tout mon être une force aveugle de violence s’était levée. Ce fut elle qui m’entraîna sur les stades où
2314 nce s’était levée. Ce fut elle qui m’entraîna sur les stades où je connus quelle confiance sourde aux contradictions intime
2315 our de cette brutalité s’organisaient brusquement les éléments désaccordés de ce moi que j’avais tant choyé. « Maintenant,
2316 organisaient brusquement les éléments désaccordés de ce moi que j’avais tant choyé. « Maintenant, m’écriai-je — c’était un
2317 nant, m’écriai-je — c’était un des premiers jours du printemps —, l’heure est venue de la violence. Jeunes tempêtes, lavez
2318 e — c’était un des premiers jours du printemps —, l’ heure est venue de la violence. Jeunes tempêtes, lavez, bousculez ! La
2319 emiers jours du printemps —, l’heure est venue de la violence. Jeunes tempêtes, lavez, bousculez ! La parole est aux insti
2320 la violence. Jeunes tempêtes, lavez, bousculez ! La parole est aux instincts combatifs et dominateurs par quoi l’homme ne
2321 t aux instincts combatifs et dominateurs par quoi l’ homme ne se distingue plus de l’animal. Louée soit ma force et tout ce
2322 dominateurs par quoi l’homme ne se distingue plus de l’animal. Louée soit ma force et tout ce qui l’exalte, et tout ce qui
2323 inateurs par quoi l’homme ne se distingue plus de l’ animal. Louée soit ma force et tout ce qui l’exalte, et tout ce qui la
2324 s de l’animal. Louée soit ma force et tout ce qui l’ exalte, et tout ce qui la dompte, tout ce qui sourd en moi de trop gra
2325 ma force et tout ce qui l’exalte, et tout ce qui la dompte, tout ce qui sourd en moi de trop grand pour ma vie — toute ma
2326 t tout ce qui la dompte, tout ce qui sourd en moi de trop grand pour ma vie — toute ma joie ! » Ce n’était plus une doule
2327 ’allais plier des résistances à mon gré, agir sur les choses… Vers le soir, l’ardeur tombe : agir ? dans quel sens ? Provis
2328 résistances à mon gré, agir sur les choses… Vers le soir, l’ardeur tombe : agir ? dans quel sens ? Provisoirement j’étais
2329 ces à mon gré, agir sur les choses… Vers le soir, l’ ardeur tombe : agir ? dans quel sens ? Provisoirement j’étais sauvé d’
2330 r ? dans quel sens ? Provisoirement j’étais sauvé d’ un désordre où l’on glisse vers la mort. L’important, c’est de ne pas
2331 s ? Provisoirement j’étais sauvé d’un désordre où l’ on glisse vers la mort. L’important, c’est de ne pas se défaire. Mais
2332 t j’étais sauvé d’un désordre où l’on glisse vers la mort. L’important, c’est de ne pas se défaire. Mais rien n’était réso
2333 sauvé d’un désordre où l’on glisse vers la mort. L’ important, c’est de ne pas se défaire. Mais rien n’était résolu. Me vo
2334 e où l’on glisse vers la mort. L’important, c’est de ne pas se défaire. Mais rien n’était résolu. Me voici devant quelques
2335 problèmes dont je sais qu’il est absolument vain de prétendre les résoudre, mais que je dois feindre d’avoir résolus : c’
2336 nt je sais qu’il est absolument vain de prétendre les résoudre, mais que je dois feindre d’avoir résolus : c’est ce qui s’a
2337 prétendre les résoudre, mais que je dois feindre d’ avoir résolus : c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la b
2338 résolus : c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la base. J’aurai garde de m’y perdre au début d’une recherche
2339 c’est ce qui s’appelle vivre. Problème de Dieu, à la base. J’aurai garde de m’y perdre au début d’une recherche qui n’a qu
2340 vivre. Problème de Dieu, à la base. J’aurai garde de m’y perdre au début d’une recherche qui n’a que ce but de me rendre m
2341 , à la base. J’aurai garde de m’y perdre au début d’ une recherche qui n’a que ce but de me rendre mieux apte à vivre plein
2342 erdre au début d’une recherche qui n’a que ce but de me rendre mieux apte à vivre pleinement. En priant, je m’arrête parfo
2343 riant, je m’arrête parfois, heureux : « J’ai donc la foi ? » Mais c’est encore une question… Je crois qu’il ne faut pas at
2344 dans sa prière, qu’une révélation vienne chercher l’ âme qui se sent misérable. Je ne recevrai pas une foi, mais peut-être
2345 cevrai pas une foi, mais peut-être arriverai-je à la vouloir, et c’est le tout. S’il est une révélation, c’est en me renda
2346 ais peut-être arriverai-je à la vouloir, et c’est le tout. S’il est une révélation, c’est en me rendant plus parfait que j
2347 en me rendant plus parfait que je lui préparerai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il ne faut plus que je respecte tout e
2348 nir. Se perfectionner : cela consiste à retrouver l’ instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatrice qui ne peu
2349 fectionner : cela consiste à retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatrice qui ne peut dicter qu
2350 a consiste à retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatrice qui ne peut dicter que les gestes les
2351 onsiste à retrouver l’instinct le plus profond de l’ homme, la vertu conservatrice qui ne peut dicter que les gestes les pl
2352 retrouver l’instinct le plus profond de l’homme, la vertu conservatrice qui ne peut dicter que les gestes les plus favora
2353 me, la vertu conservatrice qui ne peut dicter que les gestes les plus favorables. J’ai d’autres instincts et je n’entends p
2354 u conservatrice qui ne peut dicter que les gestes les plus favorables. J’ai d’autres instincts et je n’entends pas tous les
2355 J’ai d’autres instincts et je n’entends pas tous les cultiver pour cela seul qu’ils sont naturels : la nature est un champ
2356 es cultiver pour cela seul qu’ils sont naturels : la nature est un champ de luttes, de tendances vers la destruction et ve
2357 eul qu’ils sont naturels : la nature est un champ de luttes, de tendances vers la destruction et vers la construction ; c’
2358 sont naturels : la nature est un champ de luttes, de tendances vers la destruction et vers la construction ; c’est un méla
2359 nature est un champ de luttes, de tendances vers la destruction et vers la construction ; c’est un mélange à doses égales
2360 luttes, de tendances vers la destruction et vers la construction ; c’est un mélange à doses égales de mort et de vie. Et
2361 la construction ; c’est un mélange à doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire primer la vie, pui
2362 tion ; c’est un mélange à doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est
2363 ange à doses égales de mort et de vie. Et c’est à l’ intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore parfait
2364 ales de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore parfait cet instinct qu
2365 de vie. Et c’est à l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore parfait cet instinct qui est la Vertu.
2366 que n’est pas encore parfait cet instinct qui est la Vertu. Ma vertu est de chercher cette Vertu ; de me replacer dans le
2367 rfait cet instinct qui est la Vertu. Ma vertu est de chercher cette Vertu ; de me replacer dans le sens de ma vie ; de ren
2368 la Vertu. Ma vertu est de chercher cette Vertu ; de me replacer dans le sens de ma vie ; de rendre toutes mes forces comp
2369 est de chercher cette Vertu ; de me replacer dans le sens de ma vie ; de rendre toutes mes forces complices de mon destin.
2370 hercher cette Vertu ; de me replacer dans le sens de ma vie ; de rendre toutes mes forces complices de mon destin. D’abord
2371 e Vertu ; de me replacer dans le sens de ma vie ; de rendre toutes mes forces complices de mon destin. D’abord donc, chois
2372 de ma vie ; de rendre toutes mes forces complices de mon destin. D’abord donc, choisir Mes instincts, ensuite, les éduquer
2373 in. D’abord donc, choisir Mes instincts, ensuite, les éduquer, selon des lois établies par le concours de l’expérience et d
2374 ensuite, les éduquer, selon des lois établies par le concours de l’expérience et d’un sentiment de convenance en quoi se c
2375 éduquer, selon des lois établies par le concours de l’expérience et d’un sentiment de convenance en quoi se composent le
2376 uquer, selon des lois établies par le concours de l’ expérience et d’un sentiment de convenance en quoi se composent le pla
2377 lois établies par le concours de l’expérience et d’ un sentiment de convenance en quoi se composent le plaisir et la consc
2378 par le concours de l’expérience et d’un sentiment de convenance en quoi se composent le plaisir et la conscience de Mes li
2379 d’un sentiment de convenance en quoi se composent le plaisir et la conscience de Mes limites. Je m’attache particulièremen
2380 de convenance en quoi se composent le plaisir et la conscience de Mes limites. Je m’attache particulièrement à retrouver
2381 en quoi se composent le plaisir et la conscience de Mes limites. Je m’attache particulièrement à retrouver ces limites :
2382 ttache particulièrement à retrouver ces limites : la vie moderne, mécanique, nous les fait oublier, d’où cette fatigue gén
2383 ver ces limites : la vie moderne, mécanique, nous les fait oublier, d’où cette fatigue générale qui fausse tout, et qui s’o
2384 la vie moderne, mécanique, nous les fait oublier, d’ où cette fatigue générale qui fausse tout, et qui s’oppose au perfecti
2385 fausse tout, et qui s’oppose au perfectionnement de l’esprit, puisqu’elle ne permet que des associations suivant les dire
2386 usse tout, et qui s’oppose au perfectionnement de l’ esprit, puisqu’elle ne permet que des associations suivant les directi
2387 uisqu’elle ne permet que des associations suivant les directions de moindre résistance. Mais je ne m’emprisonnerai pas dans
2388 ermet que des associations suivant les directions de moindre résistance. Mais je ne m’emprisonnerai pas dans ces limites.
2389 mprisonnerai pas dans ces limites. Ma liberté est de les porter plus loin sans cesse, de battre mes propres records. De ce
2390 isonnerai pas dans ces limites. Ma liberté est de les porter plus loin sans cesse, de battre mes propres records. De ce len
2391 a liberté est de les porter plus loin sans cesse, de battre mes propres records. De ce lent effort naît une modestie que j
2392 s loin sans cesse, de battre mes propres records. De ce lent effort naît une modestie que je m’enorgueillis un peu de conn
2393 ie que je m’enorgueillis un peu de connaître ; et de cette volonté d’un meilleur moi, une certaine méfiance vis-à-vis de m
2394 ueillis un peu de connaître ; et de cette volonté d’ un meilleur moi, une certaine méfiance vis-à-vis de ma sincérité. La s
2395 une certaine méfiance vis-à-vis de ma sincérité. La sincérité m’apparaît parfois comme un arrêt artificiel dans ma vie, u
2396 re dangereuse. (On donne corps à une faiblesse en la nommant ; or je ne veux plus de faiblesses4.) Et demain peut-être, ag
2397 une faiblesse en la nommant ; or je ne veux plus de faiblesses4.) Et demain peut-être, agir dans le monde, si je m’en sui
2398 s de faiblesses4.) Et demain peut-être, agir dans le monde, si je m’en suis d’abord rendu digne. L’époque nous veut, comme
2399 ns le monde, si je m’en suis d’abord rendu digne. L’ époque nous veut, comme elle veut une conscience. Je fais partie d’un
2400 t, comme elle veut une conscience. Je fais partie d’ un ensemble social et dans la mesure où j’en dépends, je me dois de m’
2401 ence. Je fais partie d’un ensemble social et dans la mesure où j’en dépends, je me dois de m’employer à sa sauvegarde ou à
2402 ial et dans la mesure où j’en dépends, je me dois de m’employer à sa sauvegarde ou à sa transformation. Mais il y faut une
2403 ormation. Mais il y faut une doctrine, me dit-on. L’ avouerai-je, quand je médite sur une doctrine possible, sur une systém
2404 ur une doctrine possible, sur une systématisation de mes petites certitudes5, j’éprouve vite le sentiment d’être dans un d
2405 sation de mes petites certitudes5, j’éprouve vite le sentiment d’être dans un débat étranger à ce véritable débat de ma vi
2406 petites certitudes5, j’éprouve vite le sentiment d’ être dans un débat étranger à ce véritable débat de ma vie : comment s
2407 ’être dans un débat étranger à ce véritable débat de ma vie : comment surmonter un malaise sans cesse renaissant, comment
2408 alaise sans cesse renaissant, comment m’adapter à l’ existence que m’imposent mon corps et les lois du monde, et comment au
2409 adapter à l’existence que m’imposent mon corps et les lois du monde, et comment augmenter ma puissance de jouir, en même te
2410 l’existence que m’imposent mon corps et les lois du monde, et comment augmenter ma puissance de jouir, en même temps que
2411 lois du monde, et comment augmenter ma puissance de jouir, en même temps que ma puissance d’agir. Que tout cela s’agite s
2412 uissance de jouir, en même temps que ma puissance d’ agir. Que tout cela s’agite sur fond de néant, je le comprends par écl
2413 puissance d’agir. Que tout cela s’agite sur fond de néant, je le comprends par éclairs, mais une secrète espérance m’empo
2414 agir. Que tout cela s’agite sur fond de néant, je le comprends par éclairs, mais une secrète espérance m’emporte de nouvea
2415 rète espérance m’emporte de nouveau, premier gage du divin… Reprendre l’offensive — au soir, je m’amuserai à mettre des ét
2416 orte de nouveau, premier gage du divin… Reprendre l’ offensive — au soir, je m’amuserai à mettre des étiquettes sur mes act
2417 un peu mes lèvres, et s’affirmer à mesure que je le décris. Mais comme un écho profond, une attirance aussi d’anciennes f
2418 . Mais comme un écho profond, une attirance aussi d’ anciennes folies… Combat, oscillations silencieuses dans ma demi-consc
2419 ie, dégoût, lueurs éteintes dans une nuit froide. Les notes d’un chant qui voudrait s’élever. Puis enfin la marée de mes dé
2420 , lueurs éteintes dans une nuit froide. Les notes d’ un chant qui voudrait s’élever. Puis enfin la marée de mes désirs. Qu’
2421 otes d’un chant qui voudrait s’élever. Puis enfin la marée de mes désirs. Qu’ils viennent battre ce corps triste, qu’ils l
2422 chant qui voudrait s’élever. Puis enfin la marée de mes désirs. Qu’ils viennent battre ce corps triste, qu’ils l’emporten
2423 s. Qu’ils viennent battre ce corps triste, qu’ils l’ emportent d’un flot fou ! Revenez, mes joies du large !… Tiens, j’écou
2424 ennent battre ce corps triste, qu’ils l’emportent d’ un flot fou ! Revenez, mes joies du large !… Tiens, j’écoute le vent ;
2425 ls l’emportent d’un flot fou ! Revenez, mes joies du large !… Tiens, j’écoute le vent ; je pense au monde. Chant des horiz
2426  ! Revenez, mes joies du large !… Tiens, j’écoute le vent ; je pense au monde. Chant des horizons, images qui s’éclairent…
2427 er son plaisir ? Je reste candidat au salut. 4. La sincérité absolue, « scientifique » me paraît aller contre fin. Une a
2428 e et soutenue modifie son objet vivant. Pour moi, la sincérité ne peut être que spontanée. Et spontanément je suis porté à
2429 ont. Une fois écrites elles prennent un caractère de certitude qu’elles n’avaient pas encore en moi. C’est en quoi ma sinc
2430 une dérision complète. Je m’étonne qu’après tant d’ expériences ratées on puisse encore se persuader de la vérité d’un sys
2431 ’expériences ratées on puisse encore se persuader de la vérité d’un système, hors la religion. Un système n’est pas vrai,
2432 périences ratées on puisse encore se persuader de la vérité d’un système, hors la religion. Un système n’est pas vrai, il
2433 ratées on puisse encore se persuader de la vérité d’ un système, hors la religion. Un système n’est pas vrai, il est utile.
2434 core se persuader de la vérité d’un système, hors la religion. Un système n’est pas vrai, il est utile. C’est pourquoi je
2435 e se persuader de la vérité d’un système, hors la religion . Un système n’est pas vrai, il est utile. C’est pourquoi je ne puis c
2436 l est utile. C’est pourquoi je ne puis comprendre les excommunications et les intransigeances. Toutes les aspirations me pa
2437 uoi je ne puis comprendre les excommunications et les intransigeances. Toutes les aspirations me paraissent légitimes chez
2438 s excommunications et les intransigeances. Toutes les aspirations me paraissent légitimes chez d’autres, même celles que je
2439 itimes chez d’autres, même celles que je juge bon d’ éliminer de moi. Chacun son équilibre, ou plutôt, son « mouvement norm
2440 d’autres, même celles que je juge bon d’éliminer de moi. Chacun son équilibre, ou plutôt, son « mouvement normal » de vie
2441 on équilibre, ou plutôt, son « mouvement normal » de vie. f. « Confession tendancieuse », Les Cahiers du mois, Paris, n° 
2442 normal » de vie. f. « Confession tendancieuse », Les Cahiers du mois, Paris, n° 21-22, mai 1926, p. 144-148.
2443 vie. f. « Confession tendancieuse », Les Cahiers du mois, Paris, n° 21-22, mai 1926, p. 144-148.
28 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
2444 Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)g Je ferme l
2445 nry de Montherlant (10 juillet 1926)g Je ferme les Bestiaires, et me tirant hors de ce « long songe de violence et de vo
2446 Bestiaires, et me tirant hors de ce « long songe de violence et de volupté », je me sens envahi par un rythme impérieux a
2447 me tirant hors de ce « long songe de violence et de volupté », je me sens envahi par un rythme impérieux au point qu’il f
2448 ffées par des forces qui se lèvent. Car telle est la vertu de ce livre, qu’on l’éprouve d’abord trop vivement pour le juge
2449 des forces qui se lèvent. Car telle est la vertu de ce livre, qu’on l’éprouve d’abord trop vivement pour le juger. L’aute
2450 lèvent. Car telle est la vertu de ce livre, qu’on l’ éprouve d’abord trop vivement pour le juger. L’auteur l’appelle un « p
2451 livre, qu’on l’éprouve d’abord trop vivement pour le juger. L’auteur l’appelle un « poème solaire », l’éditeur un roman, p
2452 on l’éprouve d’abord trop vivement pour le juger. L’ auteur l’appelle un « poème solaire », l’éditeur un roman, parce que ç
2453 uve d’abord trop vivement pour le juger. L’auteur l’ appelle un « poème solaire », l’éditeur un roman, parce que ça se vend
2454 e juger. L’auteur l’appelle un « poème solaire », l’ éditeur un roman, parce que ça se vend mieux. Ce récit des premiers co
2455 e ça se vend mieux. Ce récit des premiers combats de taureaux du jeune Montherlant est en réalité un nouveau tome de ses m
2456 mieux. Ce récit des premiers combats de taureaux du jeune Montherlant est en réalité un nouveau tome de ses mémoires lyri
2457 jeune Montherlant est en réalité un nouveau tome de ses mémoires lyriques. Une œuvre d’une seule coulée, presque sans int
2458 nouveau tome de ses mémoires lyriques. Une œuvre d’ une seule coulée, presque sans intrigue, sans cette orchestration de t
2459 , presque sans intrigue, sans cette orchestration de thèmes qui faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme,
2460 e, sans cette orchestration de thèmes qui faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus pure
2461 e orchestration de thèmes qui faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le s
2462 de thèmes qui faisait la richesse du Songe, mais d’ une ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le sujet était péri
2463 a richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’ une unité plus pure aussi. Le sujet était périlleux : si particulier,
2464 ne ligne plus ferme, d’une unité plus pure aussi. Le sujet était périlleux : si particulier, il prêtait à des abus de pitt
2465 périlleux : si particulier, il prêtait à des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails techniques ou de fastidieu
2466 articulier, il prêtait à des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails techniques ou de fastidieuses explications
2467 ait à des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails techniques ou de fastidieuses explications nécessaires, défau
2468 sque, de couleur locale, de détails techniques ou de fastidieuses explications nécessaires, défauts auxquels Montherlant n
2469 n’a pas toujours échappé, mais qu’il domine dans l’ ensemble et entraîne dans l’allure puissante à la fois et désinvolte d
2470 ais qu’il domine dans l’ensemble et entraîne dans l’ allure puissante à la fois et désinvolte de son récit. On a souvent pa
2471 e dans l’allure puissante à la fois et désinvolte de son récit. On a souvent parlé d’excès de lyrisme à propos des premier
2472 is et désinvolte de son récit. On a souvent parlé d’ excès de lyrisme à propos des premiers ouvrages de Montherlant. Cette
2473 sinvolte de son récit. On a souvent parlé d’excès de lyrisme à propos des premiers ouvrages de Montherlant. Cette fois-ci,
2474 d’excès de lyrisme à propos des premiers ouvrages de Montherlant. Cette fois-ci, on le traite de naturaliste. Mais comment
2475 emiers ouvrages de Montherlant. Cette fois-ci, on le traite de naturaliste. Mais comment montrer des taureaux sans que cel
2476 rages de Montherlant. Cette fois-ci, on le traite de naturaliste. Mais comment montrer des taureaux sans que cela sente un
2477 t montrer des taureaux sans que cela sente un peu l’ étable ? L’étonnant, c’est de voir à quel point Montherlant reste poèt
2478 es taureaux sans que cela sente un peu l’étable ? L’ étonnant, c’est de voir à quel point Montherlant reste poète jusque da
2479 ue cela sente un peu l’étable ? L’étonnant, c’est de voir à quel point Montherlant reste poète jusque dans la description
2480 à quel point Montherlant reste poète jusque dans la description la plus réaliste de la vie animale. Et n’est-ce pas juste
2481 ontherlant reste poète jusque dans la description la plus réaliste de la vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’i
2482 poète jusque dans la description la plus réaliste de la vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’il est poète qu’il
2483 te jusque dans la description la plus réaliste de la vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’il est poète qu’il pe
2484 t poète qu’il peut atteindre à pareille intensité de réalisme. Une perpétuelle palpitation de vie anime ce livre et lui do
2485 ntensité de réalisme. Une perpétuelle palpitation de vie anime ce livre et lui donne un rythme tel qu’il s’accorde d’emblé
2486 out rôdent des présences animales. Tandis que sur la plaine s’élève le long beuglement des taureaux et le ohéohéohé des bo
2487 sences animales. Tandis que sur la plaine s’élève le long beuglement des taureaux et le ohéohéohé des bouviers « comme un
2488 plaine s’élève le long beuglement des taureaux et le ohéohéohé des bouviers « comme un chant mystérieux entendu au-dessus
2489 ers « comme un chant mystérieux entendu au-dessus de la mer », il y a toujours dans un coin du tableau des ruades, des che
2490 « comme un chant mystérieux entendu au-dessus de la mer », il y a toujours dans un coin du tableau des ruades, des chevau
2491 -dessus de la mer », il y a toujours dans un coin du tableau des ruades, des chevaux qui partent tout droit, la tête dress
2492 u des ruades, des chevaux qui partent tout droit, la tête dressée, des vachettes qui se mordillent et se frôlent amoureuse
2493 ent et lèchent alternativement, « en vraies bêtes de désir ». Une intelligence si profonde de la vie animale suppose entre
2494 es bêtes de désir ». Une intelligence si profonde de la vie animale suppose entre l’homme et la bête une sympathie que Mon
2495 bêtes de désir ». Une intelligence si profonde de la vie animale suppose entre l’homme et la bête une sympathie que Monthe
2496 gence si profonde de la vie animale suppose entre l’ homme et la bête une sympathie que Montherlant note à plusieurs repris
2497 ofonde de la vie animale suppose entre l’homme et la bête une sympathie que Montherlant note à plusieurs reprises. C’est «
2498 ontherlant note à plusieurs reprises. C’est « par la divination de cet amour qu’Alban (le jeune héros du récit) sent ce qu
2499 e à plusieurs reprises. C’est « par la divination de cet amour qu’Alban (le jeune héros du récit) sent ce que sent la bête
2500 C’est « par la divination de cet amour qu’Alban ( le jeune héros du récit) sent ce que sent la bête en même temps qu’elle.
2501 divination de cet amour qu’Alban (le jeune héros du récit) sent ce que sent la bête en même temps qu’elle. Et parce qu’il
2502 ’Alban (le jeune héros du récit) sent ce que sent la bête en même temps qu’elle. Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire,
2503 Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire, il peut la dominer… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aime, et les victorieux
2504 ner… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aime, et les victorieux sont d’immenses amants »6. Mais envers les taureaux cet am
2505 raiment que ce qu’on aime, et les victorieux sont d’ immenses amants »6. Mais envers les taureaux cet amour tourne en adora
2506 victorieux sont d’immenses amants »6. Mais envers les taureaux cet amour tourne en adoration ou en une véritable horreur sa
2507 Voici Alban devant une bête qu’il devra combattre le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! » Il l’apostrophait ainsi t
2508 le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! » Il l’ apostrophait ainsi tout bas, sur un ton révérenciel, et comme on dérou
2509 évérenciel, et comme on déroule une litanie. Sous les grands cils brillants, lustrés par la lumière descendante, les prunel
2510 anie. Sous les grands cils brillants, lustrés par la lumière descendante, les prunelles laiteuses du dieu avaient un refle
2511 ls brillants, lustrés par la lumière descendante, les prunelles laiteuses du dieu avaient un reflet bleu clair, soudain inq
2512 r la lumière descendante, les prunelles laiteuses du dieu avaient un reflet bleu clair, soudain inquiètes à l’approche de
2513 avaient un reflet bleu clair, soudain inquiètes à l’ approche de l’inconnu. Nulle part mieux que dans la description des t
2514 reflet bleu clair, soudain inquiètes à l’approche de l’inconnu. Nulle part mieux que dans la description des taureaux ne
2515 let bleu clair, soudain inquiètes à l’approche de l’ inconnu. Nulle part mieux que dans la description des taureaux ne se
2516 approche de l’inconnu. Nulle part mieux que dans la description des taureaux ne se manifeste ce passage du réalisme le pl
2517 scription des taureaux ne se manifeste ce passage du réalisme le plus hardi à un lyrisme plein de simple grandeur. Voici l
2518 s taureaux ne se manifeste ce passage du réalisme le plus hardi à un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du ta
2519 sage du réalisme le plus hardi à un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau dit « le Mauvais Ange » :
2520 ardi à un lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau dit « le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’arri
2521 n lyrisme plein de simple grandeur. Voici la mort du taureau dit « le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’arrière-trai
2522 e simple grandeur. Voici la mort du taureau dit «  le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’arrière-train, tenta de se ra
2523 ici la mort du taureau dit « le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’arrière-train, tenta de se raidir, enfin croula su
2524 ureau dit « le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’arrière-train, tenta de se raidir, enfin croula sur le flanc, accom
2525 au dit « le Mauvais Ange » : La bête chancela de l’ arrière-train, tenta de se raidir, enfin croula sur le flanc, accompli
2526 e » : La bête chancela de l’arrière-train, tenta de se raidir, enfin croula sur le flanc, accomplissant sa destinée. Quel
2527 rière-train, tenta de se raidir, enfin croula sur le flanc, accomplissant sa destinée. Quelques secondes encore elle clign
2528 rent peu à peu, comme un corps qu’on gonflerait à la pompe, tandis que dans cet agrandissement les articulations grinçaien
2529 it à la pompe, tandis que dans cet agrandissement les articulations grinçaient, avec le bruit d’un câble de navire qu’on se
2530 agrandissement les articulations grinçaient, avec le bruit d’un câble de navire qu’on serre sur un treuil. Elle arriva ave
2531 ement les articulations grinçaient, avec le bruit d’ un câble de navire qu’on serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase
2532 rticulations grinçaient, avec le bruit d’un câble de navire qu’on serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase à la cime
2533 n serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme
2534 sur un treuil. Elle arriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, ell
2535 rriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’ homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. E
2536 emphase à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son âme
2537 à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son âme divine s
2538 t son âme divine s’échappa, pleurant ses jeux, et les génisses, et la chère plaine. De tels passages qui abondent dans les
2539 s’échappa, pleurant ses jeux, et les génisses, et la chère plaine. De tels passages qui abondent dans les Bestiaires font
2540 t ses jeux, et les génisses, et la chère plaine. De tels passages qui abondent dans les Bestiaires font pardonner bien d’
2541 chère plaine. De tels passages qui abondent dans les Bestiaires font pardonner bien d’autres pages de vrais délires taurol
2542 les Bestiaires font pardonner bien d’autres pages de vrais délires taurologiques. Quand le lyrisme de Montherlant décolle
2543 utres pages de vrais délires taurologiques. Quand le lyrisme de Montherlant décolle de la réalité, c’est tout de suite une
2544 de vrais délires taurologiques. Quand le lyrisme de Montherlant décolle de la réalité, c’est tout de suite une orgie d’év
2545 logiques. Quand le lyrisme de Montherlant décolle de la réalité, c’est tout de suite une orgie d’évocations antiques, de r
2546 iques. Quand le lyrisme de Montherlant décolle de la réalité, c’est tout de suite une orgie d’évocations antiques, de rapp
2547 olle de la réalité, c’est tout de suite une orgie d’ évocations antiques, de rapprochements superstitieux, de grands symbol
2548 st tout de suite une orgie d’évocations antiques, de rapprochements superstitieux, de grands symboles païens, et l’on se p
2549 ations antiques, de rapprochements superstitieux, de grands symboles païens, et l’on se perd dans un syncrétisme effarant,
2550 ents superstitieux, de grands symboles païens, et l’ on se perd dans un syncrétisme effarant, où Mithra, Jésus, les taureau
2551 d dans un syncrétisme effarant, où Mithra, Jésus, les taureaux et Alban confondent leurs génies dans une sorte de cauchemar
2552 x et Alban confondent leurs génies dans une sorte de cauchemar de soleil et de sang. On peut penser ce qu’on veut de ce pa
2553 nfondent leurs génies dans une sorte de cauchemar de soleil et de sang. On peut penser ce qu’on veut de ce paganisme exalt
2554 s génies dans une sorte de cauchemar de soleil et de sang. On peut penser ce qu’on veut de ce paganisme exalté, tout ivre
2555 e soleil et de sang. On peut penser ce qu’on veut de ce paganisme exalté, tout ivre de la fumée des sacrifices sanglants.
2556 r ce qu’on veut de ce paganisme exalté, tout ivre de la fumée des sacrifices sanglants. Pour ma part, je le trouve assez p
2557 e qu’on veut de ce paganisme exalté, tout ivre de la fumée des sacrifices sanglants. Pour ma part, je le trouve assez peu
2558 fumée des sacrifices sanglants. Pour ma part, je le trouve assez peu humain et comme obsédé par une idée de violence toni
2559 uve assez peu humain et comme obsédé par une idée de violence tonique certes, mais décidément un peu pauvre pour fonder un
2560 es, mais décidément un peu pauvre pour fonder une religion . Mais ce n’est peut-être qu’un rêve de poète. Il y a un autre Monther
2561 une religion. Mais ce n’est peut-être qu’un rêve de poète. Il y a un autre Montherlant, plutôt stoïcien, celui-là. Et c’e
2562 plutôt stoïcien, celui-là. Et c’est un moraliste de grande race, qui peut nous mener à des hauteurs où devient naturel ce
2563 us mener à des hauteurs où devient naturel ce cri de sagesse orgueilleuse : « Qu’avons-nous besoin d’un autre amour que ce
2564 de sagesse orgueilleuse : « Qu’avons-nous besoin d’ un autre amour que celui que nous donnons ? » ⁂ Il est impossible de n
2565 ue celui que nous donnons ? » ⁂ Il est impossible de ne voir dans les Bestiaires qu’une évocation de l’Espagne et du génie
2566 s donnons ? » ⁂ Il est impossible de ne voir dans les Bestiaires qu’une évocation de l’Espagne et du génie taurin. Ce qui p
2567 e de ne voir dans les Bestiaires qu’une évocation de l’Espagne et du génie taurin. Ce qui perce à chaque page, ce qui peu
2568 e ne voir dans les Bestiaires qu’une évocation de l’ Espagne et du génie taurin. Ce qui perce à chaque page, ce qui peu à p
2569 s les Bestiaires qu’une évocation de l’Espagne et du génie taurin. Ce qui perce à chaque page, ce qui peu à peu obsède dan
2570 perce à chaque page, ce qui peu à peu obsède dans l’ inflexion des phrases, ce qui s’élève en fin de compte de tous ces tab
2571 xion des phrases, ce qui s’élève en fin de compte de tous ces tableaux de violence et de passion, c’est la présence d’un t
2572 qui s’élève en fin de compte de tous ces tableaux de violence et de passion, c’est la présence d’un tempérament. À l’inver
2573 fin de compte de tous ces tableaux de violence et de passion, c’est la présence d’un tempérament. À l’inverse de tant d’au
2574 ous ces tableaux de violence et de passion, c’est la présence d’un tempérament. À l’inverse de tant d’autres qui s’analyse
2575 eaux de violence et de passion, c’est la présence d’ un tempérament. À l’inverse de tant d’autres qui s’analysent sans fin,
2576 de passion, c’est la présence d’un tempérament. À l’ inverse de tant d’autres qui s’analysent sans fin, avant que d’être, M
2577 , c’est la présence d’un tempérament. À l’inverse de tant d’autres qui s’analysent sans fin, avant que d’être, Montherlant
2578 tant d’autres qui s’analysent sans fin, avant que d’ être, Montherlant impose un tempérament lyrique d’une puissance contag
2579 d’être, Montherlant impose un tempérament lyrique d’ une puissance contagieuse. Il y a là de quoi faire oublier des défauts
2580 nt lyrique d’une puissance contagieuse. Il y a là de quoi faire oublier des défauts qui tueraient tout autre que lui. Cert
2581 ne soulève directement aucun des grands problèmes de l’heure. La violence même qui sourd dans son être intime l’en empêche
2582 soulève directement aucun des grands problèmes de l’ heure. La violence même qui sourd dans son être intime l’en empêche, l
2583 irectement aucun des grands problèmes de l’heure. La violence même qui sourd dans son être intime l’en empêche, le préserv
2584 . La violence même qui sourd dans son être intime l’ en empêche, le préserve des états d’incertitude douloureux, où ces pro
2585 même qui sourd dans son être intime l’en empêche, le préserve des états d’incertitude douloureux, où ces problèmes viennen
2586 n être intime l’en empêche, le préserve des états d’ incertitude douloureux, où ces problèmes viennent se poser à l’esprit,
2587 douloureux, où ces problèmes viennent se poser à l’ esprit, profitant de son désaccord avec la vie. Ni métaphysicien, ni l
2588 problèmes viennent se poser à l’esprit, profitant de son désaccord avec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit-il d’Al
2589 poser à l’esprit, profitant de son désaccord avec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit-il d’Alban — (de lui-même) —
2590 vec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit-il d’ Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce qui est triste ou e
2591 Ni métaphysicien, ni logicien, dit-il d’Alban — ( de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce qui est triste ou ennuyeux, qu
2592 pas à ce qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’ idée de la mort ou les soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met
2593 ce qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idée de la mort ou les soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met de la g
2594 qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idée de la mort ou les soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met de la grav
2595 ste ou ennuyeux, que ce soit l’idée de la mort ou les soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met de la gravité que dans
2596 es soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met de la gravité que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas dit les chos
2597 soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met de la gravité que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas dit les choses
2598 ociaux, etc., et il ne met de la gravité que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas dit les choses sentimentales. Le tra
2599 que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas dit les choses sentimentales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas. Il en
2600 ueuses, je n’ai pas dit les choses sentimentales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle, il le chante avec
2601 ’ai pas dit les choses sentimentales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle, il le chante avec pathétique.
2602 pas dit les choses sentimentales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle, il le chante avec pathétique. Ma
2603 que de la vie ne lui échappe pas. Il en parle, il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est poète : le chant f
2604 ec pathétique. Mais c’est parce qu’il est poète : le chant fini, il n’y pense plus. On comprend qu’une telle attitude agac
2605 ttitude agace des gens qui se soucient avant tout de trouver des réponses de l’intelligence ou de la foi aux inquiétudes p
2606 ui se soucient avant tout de trouver des réponses de l’intelligence ou de la foi aux inquiétudes profondes de leurs âmes s
2607 se soucient avant tout de trouver des réponses de l’ intelligence ou de la foi aux inquiétudes profondes de leurs âmes sépa
2608 tout de trouver des réponses de l’intelligence ou de la foi aux inquiétudes profondes de leurs âmes séparées de Dieu. Mont
2609 t de trouver des réponses de l’intelligence ou de la foi aux inquiétudes profondes de leurs âmes séparées de Dieu. Monther
2610 telligence ou de la foi aux inquiétudes profondes de leurs âmes séparées de Dieu. Montherlant est aux antipodes de ceux-là
2611 aux inquiétudes profondes de leurs âmes séparées de Dieu. Montherlant est aux antipodes de ceux-là « qui cherchent en gém
2612 s séparées de Dieu. Montherlant est aux antipodes de ceux-là « qui cherchent en gémissant ». Mais cette personnalité dont
2613 é dont il manifeste avec une magnifique insolence les forces créatrices, ne vaut-elle pas d’être élevée en témoignage pour
2614 insolence les forces créatrices, ne vaut-elle pas d’ être élevée en témoignage pour notre exaltation ? Comme la vue des ath
2615 levée en témoignage pour notre exaltation ? Comme la vue des athlètes en action, un tel livre communique une puissance phy
2616 munique une puissance physique, un mouvement vers la vie ardente qui peut entraîner l’âme dans un élan de grandeur. N’est-
2617 mouvement vers la vie ardente qui peut entraîner l’ âme dans un élan de grandeur. N’est-ce point une solution aussi ? Plut
2618 vie ardente qui peut entraîner l’âme dans un élan de grandeur. N’est-ce point une solution aussi ? Plutôt que d’oublier de
2619 r. N’est-ce point une solution aussi ? Plutôt que d’ oublier de vivre à force d’y vouloir trouver un sens, ne vaudrait-il p
2620 e point une solution aussi ? Plutôt que d’oublier de vivre à force d’y vouloir trouver un sens, ne vaudrait-il pas autant
2621 ion aussi ? Plutôt que d’oublier de vivre à force d’ y vouloir trouver un sens, ne vaudrait-il pas autant s’abandonner parf
2622 ois à ces forces obscures qui nous replacent dans l’ intelligence de l’instinct universel et nous élèvent à une vie plus âp
2623 s obscures qui nous replacent dans l’intelligence de l’instinct universel et nous élèvent à une vie plus âpre et violemmen
2624 bscures qui nous replacent dans l’intelligence de l’ instinct universel et nous élèvent à une vie plus âpre et violemment c
2625 à une vie plus âpre et violemment contractée, par la grâce de l’éternel Désir ? 6. Il est curieux de noter que de tels p
2626 plus âpre et violemment contractée, par la grâce de l’éternel Désir ? 6. Il est curieux de noter que de tels passages v
2627 us âpre et violemment contractée, par la grâce de l’ éternel Désir ? 6. Il est curieux de noter que de tels passages vien
2628 la grâce de l’éternel Désir ? 6. Il est curieux de noter que de tels passages viennent à l’appui de la théorie de l’inst
2629 ’éternel Désir ? 6. Il est curieux de noter que de tels passages viennent à l’appui de la théorie de l’instinct de Bergs
2630 noter que de tels passages viennent à l’appui de la théorie de l’instinct de Bergson. Bergson suppose aussi entre le sphe
2631 de tels passages viennent à l’appui de la théorie de l’instinct de Bergson. Bergson suppose aussi entre le sphex qui pique
2632 tels passages viennent à l’appui de la théorie de l’ instinct de Bergson. Bergson suppose aussi entre le sphex qui pique un
2633 es viennent à l’appui de la théorie de l’instinct de Bergson. Bergson suppose aussi entre le sphex qui pique une chenille
2634 ’instinct de Bergson. Bergson suppose aussi entre le sphex qui pique une chenille précisément aux trois-centres nerveux, e
2635 sa victime « une sympathie (au sens étymologique du mot) qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilit
2636 « une sympathie (au sens étymologique du mot) qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chen
2637 ie (au sens étymologique du mot) qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évol
2638 qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évolution créatrice, p. 188) Je n’ai
2639 du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évolution créatrice, p. 188) Je n’ai pas la place de
2640 dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évolution créatrice, p. 188) Je n’ai pas la place de cit
2641 ille. » (Évolution créatrice, p. 188) Je n’ai pas la place de citer ici plusieurs autres passages qui préciseraient ce par
2642 Évolution créatrice, p. 188) Je n’ai pas la place de citer ici plusieurs autres passages qui préciseraient ce parallélisme
2643 autres passages qui préciseraient ce parallélisme du poète et du philosophe. g. « Les Bestiaires, roman, par Henry de Mon
2644 ges qui préciseraient ce parallélisme du poète et du philosophe. g. « Les Bestiaires, roman, par Henry de Montherlant, ch
2645 ce parallélisme du poète et du philosophe. g. «  Les Bestiaires, roman, par Henry de Montherlant, chez Grasset », La Semai
2646 roman, par Henry de Montherlant, chez Grasset », La Semaine littéraire, Genève, n° 1697, 10 juillet 1926, p. 335.
29 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
2647 Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)a Il y a dans le monde intel
2648 sement oriental (16 juillet 1926)a Il y a dans le monde intellectuel une « Question d’Orient » dont on ne peut plus méc
2649 Il y a dans le monde intellectuel une « Question d’ Orient » dont on ne peut plus méconnaître l’urgence. Des prophètes — h
2650 stion d’Orient » dont on ne peut plus méconnaître l’ urgence. Des prophètes — hindous à demi-européanisés ou germains désil
2651 nisés ou germains désillusionnés — nous annoncent le « crépuscule du monde occidental », et, au-dessus des ruines prochain
2652 s désillusionnés — nous annoncent le « crépuscule du monde occidental », et, au-dessus des ruines prochaines de nos cités
2653 occidental », et, au-dessus des ruines prochaines de nos cités mécaniciennes, ils rallument le mirage d’un Orient paradisi
2654 chaines de nos cités mécaniciennes, ils rallument le mirage d’un Orient paradisiaque d’où nous viendraient une fois de plu
2655 nos cités mécaniciennes, ils rallument le mirage d’ un Orient paradisiaque d’où nous viendraient une fois de plus la sages
2656 ils rallument le mirage d’un Orient paradisiaque d’ où nous viendraient une fois de plus la sagesse et la lumière. De réce
2657 radisiaque d’où nous viendraient une fois de plus la sagesse et la lumière. De récentes enquêtes ont dénoncé certaines des
2658 ù nous viendraient une fois de plus la sagesse et la lumière. De récentes enquêtes ont dénoncé certaines des confusions su
2659 raient une fois de plus la sagesse et la lumière. De récentes enquêtes ont dénoncé certaines des confusions sur quoi se fo
2660 inaires. Beaucoup pourtant subsistent encore. Or, le nouveau livre de M. de Traz1, par les précisions importantes qu’il ap
2661 pourtant subsistent encore. Or, le nouveau livre de M. de Traz1, par les précisions importantes qu’il apporte sur les rap
2662 encore. Or, le nouveau livre de M. de Traz1, par les précisions importantes qu’il apporte sur les rapports de l’Orient et
2663 par les précisions importantes qu’il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’Europe, me paraît destiné à lever plusie
2664 isions importantes qu’il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’Europe, me paraît destiné à lever plusieurs des plus
2665 ons importantes qu’il apporte sur les rapports de l’ Orient et de l’Europe, me paraît destiné à lever plusieurs des plus te
2666 tes qu’il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’Europe, me paraît destiné à lever plusieurs des plus tenaces de ces
2667 qu’il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’ Europe, me paraît destiné à lever plusieurs des plus tenaces de ces co
2668 paraît destiné à lever plusieurs des plus tenaces de ces confusions. M. de Traz a visité l’Égypte, ses habitants, ses tomb
2669 us tenaces de ces confusions. M. de Traz a visité l’ Égypte, ses habitants, ses tombeaux et son passé, en curieux avide du
2670 ants, ses tombeaux et son passé, en curieux avide du secret dernier des choses, lucide, avec une sorte d’acharnement, comm
2671 secret dernier des choses, lucide, avec une sorte d’ acharnement, comme seul il sait l’être aujourd’hui sans que cela nuise
2672 avec une sorte d’acharnement, comme seul il sait l’ être aujourd’hui sans que cela nuise en rien à un don de sympathie qui
2673 aujourd’hui sans que cela nuise en rien à un don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue
2674 ise en rien à un don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce que son livre,
2675 don de sympathie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce que son livre, aux petits chapi
2676 thie qui est parfois la plus subtile de ses ruses de psychologue. C’est parce que son livre, aux petits chapitres à la foi
2677 à la fois si concis et achevés, n’est ni un album de vues pittoresques, ni le journal plus ou moins lyrique auquel nous on
2678 hevés, n’est ni un album de vues pittoresques, ni le journal plus ou moins lyrique auquel nous ont habitués les voyageurs
2679 al plus ou moins lyrique auquel nous ont habitués les voyageurs en Orient, mais une suite de coups d’œil aigus sur l’âme or
2680 habitués les voyageurs en Orient, mais une suite de coups d’œil aigus sur l’âme orientale de l’islam, que nous l’avons lu
2681 n Orient, mais une suite de coups d’œil aigus sur l’ âme orientale de l’islam, que nous l’avons lu avec un intérêt si soute
2682 ne suite de coups d’œil aigus sur l’âme orientale de l’islam, que nous l’avons lu avec un intérêt si soutenu et parfois —
2683 suite de coups d’œil aigus sur l’âme orientale de l’ islam, que nous l’avons lu avec un intérêt si soutenu et parfois — je
2684 il aigus sur l’âme orientale de l’islam, que nous l’ avons lu avec un intérêt si soutenu et parfois — je pense à certaines
2685 ante — si passionné. Nul n’est moins oriental que de Traz, et c’est ce qui donne à ses notations tout leur prix. Elles ne
2686 ne nous renseignent pas sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si souvent le cas, mais bien sur l’Orient. Enco
2687 tie orientale de lui-même, comme c’est si souvent le cas, mais bien sur l’Orient. Encore faut-il s’entendre : les meilleur
2688 ême, comme c’est si souvent le cas, mais bien sur l’ Orient. Encore faut-il s’entendre : les meilleurs documents sur l’Orie
2689 is bien sur l’Orient. Encore faut-il s’entendre : les meilleurs documents sur l’Orient sont les œuvres des Orientaux. L’int
2690 faut-il s’entendre : les meilleurs documents sur l’ Orient sont les œuvres des Orientaux. L’intérêt d’un livre comme celui
2691 endre : les meilleurs documents sur l’Orient sont les œuvres des Orientaux. L’intérêt d’un livre comme celui-ci est plus da
2692 ments sur l’Orient sont les œuvres des Orientaux. L’ intérêt d’un livre comme celui-ci est plus dans l’opposition des deux
2693 l’Orient sont les œuvres des Orientaux. L’intérêt d’ un livre comme celui-ci est plus dans l’opposition des deux mondes que
2694 L’intérêt d’un livre comme celui-ci est plus dans l’ opposition des deux mondes que dans la peinture elle-même de l’Orient.
2695 t plus dans l’opposition des deux mondes que dans la peinture elle-même de l’Orient. Tandis que s’accumulent les traits qu
2696 on des deux mondes que dans la peinture elle-même de l’Orient. Tandis que s’accumulent les traits qui composent le portrai
2697 des deux mondes que dans la peinture elle-même de l’ Orient. Tandis que s’accumulent les traits qui composent le portrait m
2698 re elle-même de l’Orient. Tandis que s’accumulent les traits qui composent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’Euro
2699 Tandis que s’accumulent les traits qui composent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’Européen se précise dans la
2700 mulent les traits qui composent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’Européen se précise dans la même mesure, — et
2701 ent les traits qui composent le portrait moral de l’ Oriental, celui de l’Européen se précise dans la même mesure, — et aus
2702 composent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’Européen se précise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’
2703 mposent le portrait moral de l’Oriental, celui de l’ Européen se précise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’aut
2704 e l’Oriental, celui de l’Européen se précise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’auteur : car il n’est guère de
2705 ropéen se précise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’auteur : car il n’est guère de comparaison valable qu’ent
2706 précise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’auteur : car il n’est guère de comparaison valable qu’entre individ
2707 cise dans la même mesure, — et aussi la figure de l’ auteur : car il n’est guère de comparaison valable qu’entre individus,
2708 aussi la figure de l’auteur : car il n’est guère de comparaison valable qu’entre individus, et comme type d’individu euro
2709 araison valable qu’entre individus, et comme type d’ individu européen Robert de Traz ne pouvait trouver mieux que lui-même
2710 er mieux que lui-même. S’il dit des Égyptiens : «  Le mensonge, autant qu’une politesse, leur paraît une beauté », c’est po
2711 par contraste une « préférence irréductible pour le vrai ». Ce qui lui permet de voir profond dans cet islam qu’il qualif
2712 ce irréductible pour le vrai ». Ce qui lui permet de voir profond dans cet islam qu’il qualifie de « religion du fil de l’
2713 met de voir profond dans cet islam qu’il qualifie de « religion du fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis
2714 e voir profond dans cet islam qu’il qualifie de «  religion du fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’at
2715 ofond dans cet islam qu’il qualifie de « religion du fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attra
2716 ans cet islam qu’il qualifie de « religion du fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attrait du c
2717 cet islam qu’il qualifie de « religion du fil de l’ eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attrait du chri
2718 u’il qualifie de « religion du fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attrait du christianisme es
2719  », ou de « prodigieux stupéfiant », tandis que «  l’ attrait du christianisme est dans l’inquiétude qu’il nous inflige ». «
2720 « prodigieux stupéfiant », tandis que « l’attrait du christianisme est dans l’inquiétude qu’il nous inflige ». « Ils mette
2721 tandis que « l’attrait du christianisme est dans l’ inquiétude qu’il nous inflige ». « Ils mettent leur âme en veilleuse,
2722 r âme en veilleuse, dit-il des rêveurs orientaux. De leur immense paresse, jusqu’à leur mysticisme, partout c’est une démi
2723 sme, partout c’est une démission qu’ils désirent. Du difficile oubli de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ont
2724 une démission qu’ils désirent. Du difficile oubli de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et en
2725 i de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ ont rendu facile et en ont fait un plaisir. » Et encore ceci que je tr
2726 re ceci que je trouve si juste : « Ce qui définit le plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélité. » Ses re
2727 si juste : « Ce qui définit le plus profondément l’ Occidental, c’est peut-être la fidélité. » Ses remarques sur la psycho
2728 e plus profondément l’Occidental, c’est peut-être la fidélité. » Ses remarques sur la psychologie de l’Égyptien ne sont pa
2729 c’est peut-être la fidélité. » Ses remarques sur la psychologie de l’Égyptien ne sont pas moins subtiles et le mènent à c
2730 e la fidélité. » Ses remarques sur la psychologie de l’Égyptien ne sont pas moins subtiles et le mènent à cette constatati
2731 a fidélité. » Ses remarques sur la psychologie de l’ Égyptien ne sont pas moins subtiles et le mènent à cette constatation
2732 logie de l’Égyptien ne sont pas moins subtiles et le mènent à cette constatation fondamentale que « notre intelligence et
2733 on fondamentale que « notre intelligence et celle de l’Oriental ne sont pas superposables ». Dès lors, comment collaborer,
2734 fondamentale que « notre intelligence et celle de l’ Oriental ne sont pas superposables ». Dès lors, comment collaborer, co
2735 e comprendre, et si c’est impossible, pourra-t-on du moins éviter le conflit que certains prétendent menaçant ? Malgré l’«
2736 si c’est impossible, pourra-t-on du moins éviter le conflit que certains prétendent menaçant ? Malgré l’« anxiété mélanco
2737 conflit que certains prétendent menaçant ? Malgré l’ « anxiété mélancolique » qu’il éprouve à se sentir si loin de l’Orient
2738 lancolique » qu’il éprouve à se sentir si loin de l’ Oriental, les conclusions de M. de Traz — si tant est qu’on peut concl
2739 qu’il éprouve à se sentir si loin de l’Oriental, les conclusions de M. de Traz — si tant est qu’on peut conclure en une ma
2740 se sentir si loin de l’Oriental, les conclusions de M. de Traz — si tant est qu’on peut conclure en une matière si comple
2741 t que nous ayons à chercher là-bas notre salut. «  La seule leçon à attendre des musulmans, c’est que le spectacle de leur
2742 a seule leçon à attendre des musulmans, c’est que le spectacle de leur décadence nous enseigne comment éviter la nôtre. »
2743 à attendre des musulmans, c’est que le spectacle de leur décadence nous enseigne comment éviter la nôtre. » La place me m
2744 le de leur décadence nous enseigne comment éviter la nôtre. » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire
2745 écadence nous enseigne comment éviter la nôtre. » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux au
2746 place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volume, d’une importance moins actue
2747 e j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volume, d’une importance moins actuelle, mais d’une qualité d’art peu
2748 voulu le faire des deux autres parties du volume, d’ une importance moins actuelle, mais d’une qualité d’art peut-être supé
2749 du volume, d’une importance moins actuelle, mais d’ une qualité d’art peut-être supérieure. Les méditations sur les ruines
2750 une importance moins actuelle, mais d’une qualité d’ art peut-être supérieure. Les méditations sur les ruines de la Haute-É
2751 e, mais d’une qualité d’art peut-être supérieure. Les méditations sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent en de Traz un
2752 é d’art peut-être supérieure. Les méditations sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’hist
2753 t-être supérieure. Les méditations sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’histoire aux v
2754 tre supérieure. Les méditations sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’histoire aux vues
2755 ons sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’histoire aux vues larges et pourtant réaliste
2756 la Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’histoire aux vues larges et pourtant réalistes, aux hypothèses hard
2757 Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’ histoire aux vues larges et pourtant réalistes, aux hypothèses hardies
2758 s et pourtant réalistes, aux hypothèses hardies — de la hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun —
2759 t pourtant réalistes, aux hypothèses hardies — de la hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun — mai
2760 alistes, aux hypothèses hardies — de la hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste t
2761 hardies — de la hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de tout rom
2762 hardiesse de ce bon sens qui est le plus éloigné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de tout romantisme pour édi
2763 igné du sens commun — mais qui reste trop méfiant de tout romantisme pour édifier aucun système. Le livre se termine par u
2764 nt de tout romantisme pour édifier aucun système. Le livre se termine par un voyage à Jérusalem : le christianisme n’est-i
2765 . Le livre se termine par un voyage à Jérusalem : le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’Europe ?
2766 oyage à Jérusalem : le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’un accen
2767  : le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’un accent très noble et c
2768 le christianisme n’est-il pas le plus beau don de l’ Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’un accent très noble et cour
2769 nisme n’est-il pas le plus beau don de l’Orient à l’ Europe ? Il y a là des pages d’un accent très noble et courageux mêlé,
2770 don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’ un accent très noble et courageux mêlé, parfois, d’une certaine amertu
2771 ’un accent très noble et courageux mêlé, parfois, d’ une certaine amertume, où de Traz quitte le ton mesuré qu’il s’impose
2772 rageux mêlé, parfois, d’une certaine amertume, où de Traz quitte le ton mesuré qu’il s’impose d’ordinaire. Mais j’avoue qu
2773 rfois, d’une certaine amertume, où de Traz quitte le ton mesuré qu’il s’impose d’ordinaire. Mais j’avoue que m’a parfois u
2774 e, où de Traz quitte le ton mesuré qu’il s’impose d’ ordinaire. Mais j’avoue que m’a parfois un peu gêné cette présence de
2775 ’avoue que m’a parfois un peu gêné cette présence de la mort qu’il fait sentir partout aux lieux mêmes où naquit la religi
2776 oue que m’a parfois un peu gêné cette présence de la mort qu’il fait sentir partout aux lieux mêmes où naquit la religion
2777 ’il fait sentir partout aux lieux mêmes où naquit la religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que
2778 fait sentir partout aux lieux mêmes où naquit la religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que l’attitu
2779 tir partout aux lieux mêmes où naquit la religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que l’attitude
2780 aux lieux mêmes où naquit la religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que l’attitude presque cons
2781 lieux mêmes où naquit la religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que l’attitude presque constam
2782 de la vie »… Qu’on ne croie pas, d’ailleurs, que l’ attitude presque constamment critique de M. de Traz diminue l’intérêt
2783 eurs, que l’attitude presque constamment critique de M. de Traz diminue l’intérêt vivant de son livre : cette impartialité
2784 resque constamment critique de M. de Traz diminue l’ intérêt vivant de son livre : cette impartialité même, cette façon de
2785 t critique de M. de Traz diminue l’intérêt vivant de son livre : cette impartialité même, cette façon de se placer en face
2786 son livre : cette impartialité même, cette façon de se placer en face des choses, tout près, mais sans jamais s’y perdre
2787 es, révèle sa personnalité peut-être mieux que ne le feraient une suite de pages lyriques toujours un peu stylisées. Il ap
2788 lité peut-être mieux que ne le feraient une suite de pages lyriques toujours un peu stylisées. Il apparaît, ici, comme le
2789 oujours un peu stylisées. Il apparaît, ici, comme le type du voyageur intelligent, qui n’accepte d’être séduit que pour « 
2790 un peu stylisées. Il apparaît, ici, comme le type du voyageur intelligent, qui n’accepte d’être séduit que pour « mieux co
2791 me le type du voyageur intelligent, qui n’accepte d’ être séduit que pour « mieux comprendre », assez « fidèle » à ses orig
2792 arder dans ses dépaysements un point de vue fixe, d’ où comparer et, parfois, juger ; préférant obstinément à la légende le
2793 arer et, parfois, juger ; préférant obstinément à la légende le vrai, même amer, non par défaut d’un sens artistique dont
2794 rfois, juger ; préférant obstinément à la légende le vrai, même amer, non par défaut d’un sens artistique dont plusieurs d
2795 t à la légende le vrai, même amer, non par défaut d’ un sens artistique dont plusieurs de ses morceaux attestent la délicat
2796 on par défaut d’un sens artistique dont plusieurs de ses morceaux attestent la délicatesse, mais parce qu’il sait y trouve
2797 tistique dont plusieurs de ses morceaux attestent la délicatesse, mais parce qu’il sait y trouver les seuls motifs réels d
2798 t la délicatesse, mais parce qu’il sait y trouver les seuls motifs réels d’exaltation. 1. Le Dépaysement oriental, chez
2799 parce qu’il sait y trouver les seuls motifs réels d’ exaltation. 1. Le Dépaysement oriental, chez Grasset, Paris. a. « 
2800 rouver les seuls motifs réels d’exaltation. 1. Le Dépaysement oriental, chez Grasset, Paris. a. « Le Dépaysement orien
2801 Dépaysement oriental, chez Grasset, Paris. a. «  Le Dépaysement oriental », Journal de Genève, Genève, n° 192, 16 juillet
2802 , Paris. a. « Le Dépaysement oriental », Journal de Genève, Genève, n° 192, 16 juillet 1926, p. 1.
30 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
2803 ssages (juillet 1926)w Je ne crois pas exagéré de dire qu’en publiant ce recueil d’essais, M. Fernandez a donné la prem
2804 ois pas exagéré de dire qu’en publiant ce recueil d’ essais, M. Fernandez a donné la première œuvre importante du mouvement
2805 M. Fernandez a donné la première œuvre importante du mouvement de construction et de synthèse qui se dessine chez les jeun
2806 a donné la première œuvre importante du mouvement de construction et de synthèse qui se dessine chez les jeunes écrivains
2807 œuvre importante du mouvement de construction et de synthèse qui se dessine chez les jeunes écrivains d’aujourd’hui. La «
2808 e construction et de synthèse qui se dessine chez les jeunes écrivains d’aujourd’hui. La « critique philosophique » qu’il v
2809 synthèse qui se dessine chez les jeunes écrivains d’ aujourd’hui. La « critique philosophique » qu’il voudrait inaugurer « 
2810 dessine chez les jeunes écrivains d’aujourd’hui. La « critique philosophique » qu’il voudrait inaugurer « ne se contenter
2811 qu’il voudrait inaugurer « ne se contenterait pas d’ étudier les œuvres pour elles-mêmes dans leur signification historique
2812 rait inaugurer « ne se contenterait pas d’étudier les œuvres pour elles-mêmes dans leur signification historique ou techniq
2813 ification historique ou technique, mais tâcherait d’ épouser le dynamisme spirituel qu’elle révèle, puis de les situer dans
2814 historique ou technique, mais tâcherait d’épouser le dynamisme spirituel qu’elle révèle, puis de les situer dans l’univers
2815 ouser le dynamisme spirituel qu’elle révèle, puis de les situer dans l’univers humain ». M. Fernandez a tout le talent qu’
2816 er le dynamisme spirituel qu’elle révèle, puis de les situer dans l’univers humain ». M. Fernandez a tout le talent qu’il f
2817 spirituel qu’elle révèle, puis de les situer dans l’ univers humain ». M. Fernandez a tout le talent qu’il faut pour lui fa
2818 tuer dans l’univers humain ». M. Fernandez a tout le talent qu’il faut pour lui faire acquérir droit de cité. Voici enfin
2819 e talent qu’il faut pour lui faire acquérir droit de cité. Voici enfin un critique qui sait tirer une leçon constructive d
2820 eçon constructive des expériences entreprises par les générations précédentes. Parce qu’elles se sont souvent enlisées dans
2821 ont souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d’un « Jugement » sans issue sinon vers le passé catholi
2822 ées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d’ un « Jugement » sans issue sinon vers le passé catholique ; mais tenan
2823 damne pas d’un « Jugement » sans issue sinon vers le passé catholique ; mais tenant compte de leur effort, il puise dans l
2824 non vers le passé catholique ; mais tenant compte de leur effort, il puise dans l’échec même de leurs analyses les élément
2825 mais tenant compte de leur effort, il puise dans l’ échec même de leurs analyses les éléments de sa synthèse, qui se trouv
2826 compte de leur effort, il puise dans l’échec même de leurs analyses les éléments de sa synthèse, qui se trouve ainsi conti
2827 ort, il puise dans l’échec même de leurs analyses les éléments de sa synthèse, qui se trouve ainsi continuer leur œuvre, co
2828 dans l’échec même de leurs analyses les éléments de sa synthèse, qui se trouve ainsi continuer leur œuvre, comme une déco
2829 ur œuvre, comme une découverte couronne une série d’ expériences négatives. La critique de ces expériences négatives est co
2830 verte couronne une série d’expériences négatives. La critique de ces expériences négatives est contenue surtout dans ses e
2831 ne une série d’expériences négatives. La critique de ces expériences négatives est contenue surtout dans ses essais sur Pr
2832 st, Pater et Stendhal. Certes, il était temps que l’ on dénonce la confusion romantique de l’art avec la vie, qui empoisonn
2833 Stendhal. Certes, il était temps que l’on dénonce la confusion romantique de l’art avec la vie, qui empoisonne et la moral
2834 it temps que l’on dénonce la confusion romantique de l’art avec la vie, qui empoisonne et la morale et l’esthétique modern
2835 temps que l’on dénonce la confusion romantique de l’ art avec la vie, qui empoisonne et la morale et l’esthétique modernes.
2836 ’on dénonce la confusion romantique de l’art avec la vie, qui empoisonne et la morale et l’esthétique modernes. Et à ce pr
2837 omantique de l’art avec la vie, qui empoisonne et la morale et l’esthétique modernes. Et à ce propos, il faut souhaiter qu
2838 l’art avec la vie, qui empoisonne et la morale et l’ esthétique modernes. Et à ce propos, il faut souhaiter que M. Fernande
2839 ut souhaiter que M. Fernandez aborde par ce biais l’ œuvre de Gide, qui plus qu’aucune autre me paraît liée à cette confusi
2840 iter que M. Fernandez aborde par ce biais l’œuvre de Gide, qui plus qu’aucune autre me paraît liée à cette confusion. Mais
2841 à cette confusion. Mais s’il est bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différentes des lois de l’œuvre d
2842 confusion. Mais s’il est bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différentes des lois de l’œuvre d’art, il
2843 fusion. Mais s’il est bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différentes des lois de l’œuvre d’art, il ne
2844 la vie sont essentiellement différentes des lois de l’œuvre d’art, il ne s’en suit pas forcément que l’on doit nier toute
2845 vie sont essentiellement différentes des lois de l’ œuvre d’art, il ne s’en suit pas forcément que l’on doit nier toute co
2846 l’œuvre d’art, il ne s’en suit pas forcément que l’ on doit nier toute communication directe entre l’œuvre et le moi, comm
2847 l’on doit nier toute communication directe entre l’ œuvre et le moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’Autobi
2848 nier toute communication directe entre l’œuvre et le moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’Autobiographie e
2849 munication directe entre l’œuvre et le moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’Autobiographie et le Roman, do
2850 moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’ Autobiographie et le Roman, dont pour ma part je suis loin d’admettre
2851 Fernandez dans un essai sur l’Autobiographie et le Roman, dont pour ma part je suis loin d’admettre plusieurs thèses bea
2852 phie et le Roman, dont pour ma part je suis loin d’ admettre plusieurs thèses beaucoup trop absolues. M. Fernandez tente d
2853 thèses beaucoup trop absolues. M. Fernandez tente de prouver par exemple que l’œuvre d’art ne peut être un moyen de connai
2854 es. M. Fernandez tente de prouver par exemple que l’ œuvre d’art ne peut être un moyen de connaissance personnelle. Après q
2855 r exemple que l’œuvre d’art ne peut être un moyen de connaissance personnelle. Après quoi il écrit : « II y a, en fait, de
2856 quoi il écrit : « II y a, en fait, deux manières de se connaître, à savoir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l
2857 voir se concevoir et s’essayer. » Fort bien, mais l’ œuvre n’est-elle pas une façon particulière de s’essayer ? Je ne puis
2858 ais l’œuvre n’est-elle pas une façon particulière de s’essayer ? Je ne puis amorcer ici une discussion de ces thèses subti
2859 s’essayer ? Je ne puis amorcer ici une discussion de ces thèses subtiles, d’autant que la position de l’auteur dans cet es
2860 e discussion de ces thèses subtiles, d’autant que la position de l’auteur dans cet essai me paraît encore ambiguë : on peu
2861 de ces thèses subtiles, d’autant que la position de l’auteur dans cet essai me paraît encore ambiguë : on peut se demande
2862 ces thèses subtiles, d’autant que la position de l’ auteur dans cet essai me paraît encore ambiguë : on peut se demander s
2863 e ambiguë : on peut se demander s’il nie vraiment l’ interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt, à cause
2864 peut se demander s’il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt, à cause des confusion
2865 ut se demander s’il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt, à cause des confusions q
2866 nder s’il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y déc
2867 r s’il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’ art, ou s’il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle
2868 ment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle. Le meilleur m
2869 ne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre est l’essai sur Proust et sa théorie des « 
2870 es confusions qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre est l’essai sur Proust et sa théorie des « intermittences du cœ
2871 qu’il y décèle. Le meilleur morceau du livre est l’ essai sur Proust et sa théorie des « intermittences du cœur » dont Fer
2872 sai sur Proust et sa théorie des « intermittences du cœur » dont Fernandez donne une critique décisive. Et c’est justement
2873 que décisive. Et c’est justement par opposition à la conception proustienne de la personnalité — « mosaïque de sensations
2874 tement par opposition à la conception proustienne de la personnalité — « mosaïque de sensations juxtaposées » — qu’il défi
2875 ent par opposition à la conception proustienne de la personnalité — « mosaïque de sensations juxtaposées » — qu’il définit
2876 ption proustienne de la personnalité — « mosaïque de sensations juxtaposées » — qu’il définit sa propre théorie de la « ga
2877 s juxtaposées » — qu’il définit sa propre théorie de la « garantie des sentiments », où l’on est en droit de voir le germe
2878 uxtaposées » — qu’il définit sa propre théorie de la « garantie des sentiments », où l’on est en droit de voir le germe d’
2879 pre théorie de la « garantie des sentiments », où l’ on est en droit de voir le germe d’un moralisme nouveau qui se fondera
2880 « garantie des sentiments », où l’on est en droit de voir le germe d’un moralisme nouveau qui se fonderait solidement sur
2881 ie des sentiments », où l’on est en droit de voir le germe d’un moralisme nouveau qui se fonderait solidement sur les donn
2882 ntiments », où l’on est en droit de voir le germe d’ un moralisme nouveau qui se fonderait solidement sur les données moder
2883 moralisme nouveau qui se fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et de la philosophie. Pour nous pr
2884 se fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et de la philosophie. Pour nous prémunir contre le pou
2885 fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et de la philosophie. Pour nous prémunir contre le pouvoi
2886 ent sur les données modernes de la psychologie et de la philosophie. Pour nous prémunir contre le pouvoir d’analyse — une
2887 sur les données modernes de la psychologie et de la philosophie. Pour nous prémunir contre le pouvoir d’analyse — une ana
2888 e et de la philosophie. Pour nous prémunir contre le pouvoir d’analyse — une analyse qui retient les éléments de la person
2889 philosophie. Pour nous prémunir contre le pouvoir d’ analyse — une analyse qui retient les éléments de la personnalité moin
2890 re le pouvoir d’analyse — une analyse qui retient les éléments de la personnalité moins le « principe unificateur » — que l
2891 d’analyse — une analyse qui retient les éléments de la personnalité moins le « principe unificateur » — que la psychologi
2892 analyse — une analyse qui retient les éléments de la personnalité moins le « principe unificateur » — que la psychologie f
2893 qui retient les éléments de la personnalité moins le « principe unificateur » — que la psychologie freudienne et proustien
2894 sonnalité moins le « principe unificateur » — que la psychologie freudienne et proustienne a porté à un point si dangereux
2895 a porté à un point si dangereux, il nous propose l’ expérience d’un Newman, les exemples d’un Meredith et d’un Stendhal, q
2896 point si dangereux, il nous propose l’expérience d’ un Newman, les exemples d’un Meredith et d’un Stendhal, qui ont su « p
2897 gereux, il nous propose l’expérience d’un Newman, les exemples d’un Meredith et d’un Stendhal, qui ont su « penser dans le
2898 us propose l’expérience d’un Newman, les exemples d’ un Meredith et d’un Stendhal, qui ont su « penser dans le train de l’a
2899 rience d’un Newman, les exemples d’un Meredith et d’ un Stendhal, qui ont su « penser dans le train de l’action, faire de l
2900 redith et d’un Stendhal, qui ont su « penser dans le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc conn
2901 d’un Stendhal, qui ont su « penser dans le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’h
2902 un Stendhal, qui ont su « penser dans le train de l’ action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’homm
2903 ont su « penser dans le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan qu
2904 t su « penser dans le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan qui f
2905 s le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan qui fait sa véritable
2906 de la psychologie à la volée », et donc connaître l’ homme dans l’élan qui fait sa véritable unité. Je me borne à signaler
2907 ogie à la volée », et donc connaître l’homme dans l’ élan qui fait sa véritable unité. Je me borne à signaler encore un thè
2908 thème qui revient dans la plupart de ces essais : l’ esthétique du roman. Fernandez en formule une théorie assez proche du
2909 ient dans la plupart de ces essais : l’esthétique du roman. Fernandez en formule une théorie assez proche du cubisme litté
2910 an. Fernandez en formule une théorie assez proche du cubisme littéraire, et qu’il serait bien utile d’adopter, si l’on veu
2911 du cubisme littéraire, et qu’il serait bien utile d’ adopter, si l’on veut éviter les confusions qui sont en train d’ôter s
2912 téraire, et qu’il serait bien utile d’adopter, si l’ on veut éviter les confusions qui sont en train d’ôter sa valeur litté
2913 serait bien utile d’adopter, si l’on veut éviter les confusions qui sont en train d’ôter sa valeur littéraire au genre le
2914 ont en train d’ôter sa valeur littéraire au genre le plus encombré et le plus impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiq
2915 sa valeur littéraire au genre le plus encombré et le plus impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. C
2916 mbré et le plus impur qui soit. On n’a pas ménagé les critiques à cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il est parfo
2917 tient surtout à sa forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expression trop technique ou obscure, une richesse
2918 forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’ expression trop technique ou obscure, une richesse d’idées neuves et f
2919 xpression trop technique ou obscure, une richesse d’ idées neuves et fortes, mais péniblement comprimées. Ce défaut de form
2920 et fortes, mais péniblement comprimées. Ce défaut de forme est peut-être inhérent, dans une certaine mesure, au genre de c
2921 être inhérent, dans une certaine mesure, au genre de critique pratiqué par Fernandez. Périlleuse situation que la sienne,
2922 Périlleuse situation que la sienne, en effet, où l’ on court le double risque de paraître trop littéraire aux philosophes,
2923 situation que la sienne, en effet, où l’on court le double risque de paraître trop littéraire aux philosophes, et trop ph
2924 sienne, en effet, où l’on court le double risque de paraître trop littéraire aux philosophes, et trop philosophe aux litt
2925 ndez un certain recul par rapport à ses idées, on le sent un peu gauche encore dans les positions conquises. Il n’empêche
2926 à ses idées, on le sent un peu gauche encore dans les positions conquises. Il n’empêche que son livre manifeste une belle u
2927 n’empêche que son livre manifeste une belle unité de pensée, et qu’il propose quelques directions très nettes de synthèse.
2928 et qu’il propose quelques directions très nettes de synthèse. Avec une œuvre comme Plaisir des Sports de Jean Prévost, et
2929 synthèse. Avec une œuvre comme Plaisir des Sports de Jean Prévost, et les essais politiques de Drieu la Rochelle, les Mess
2930 uvre comme Plaisir des Sports de Jean Prévost, et les essais politiques de Drieu la Rochelle, les Messages de Fernandez son
2931 Sports de Jean Prévost, et les essais politiques de Drieu la Rochelle, les Messages de Fernandez sont les premières contr
2932 t, et les essais politiques de Drieu la Rochelle, les Messages de Fernandez sont les premières contributions à l’établissem
2933 ais politiques de Drieu la Rochelle, les Messages de Fernandez sont les premières contributions à l’établissement d’une ét
2934 s de Fernandez sont les premières contributions à l’ établissement d’une éthique adaptée aux besoins modernes. w. « Ramon
2935 ont les premières contributions à l’établissement d’ une éthique adaptée aux besoins modernes. w. « Ramon Fernandez : Mes
2936 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juillet 1926, p. 124-125.
31 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
2937 Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)x J’éprouve quelque gêne à porter un ju
2938 ement littéraire sur ce nouveau tome des mémoires de Montherlant : dans ce récit plus encore que dans les œuvres précédent
2939 Montherlant : dans ce récit plus encore que dans les œuvres précédentes, on voit beaucoup moins l’œuvre d’art que l’auteur
2940 ns les œuvres précédentes, on voit beaucoup moins l’ œuvre d’art que l’auteur ; dans ce portrait de Montherlant toréador, à
2941 édentes, on voit beaucoup moins l’œuvre d’art que l’ auteur ; dans ce portrait de Montherlant toréador, à 16 ans, c’est sur
2942 ins l’œuvre d’art que l’auteur ; dans ce portrait de Montherlant toréador, à 16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel q
2943 de Montherlant toréador, à 16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre vaut par so
2944 à 16 ans, c’est surtout le Montherlant actuel que l’ on sent. C’est dire que le livre vaut par son allure plus que par des
2945 Montherlant actuel que l’on sent. C’est dire que le livre vaut par son allure plus que par des qualités de composition ou
2946 vre vaut par son allure plus que par des qualités de composition ou de perfection formelle. Pour quelques-uns de ces trait
2947 llure plus que par des qualités de composition ou de perfection formelle. Pour quelques-uns de ces traits d’énergie ou de
2948 tion ou de perfection formelle. Pour quelques-uns de ces traits d’énergie ou de savante sensualité, pour ces insolences jo
2949 fection formelle. Pour quelques-uns de ces traits d’ énergie ou de savante sensualité, pour ces insolences jolies et les su
2950 lle. Pour quelques-uns de ces traits d’énergie ou de savante sensualité, pour ces insolences jolies et les subites violenc
2951 savante sensualité, pour ces insolences jolies et les subites violences, qui composent la séduction de cet « homme de la Re
2952 es jolies et les subites violences, qui composent la séduction de cet « homme de la Renaissance », pour quelques descripti
2953 les subites violences, qui composent la séduction de cet « homme de la Renaissance », pour quelques descriptions des prair
2954 lences, qui composent la séduction de cet « homme de la Renaissance », pour quelques descriptions des prairies espagnoles
2955 ces, qui composent la séduction de cet « homme de la Renaissance », pour quelques descriptions des prairies espagnoles ple
2956 ques descriptions des prairies espagnoles pleines de simple grandeur, j’ai supporté mille fastidieux détails techniques et
2957 ur communier, il faudrait sans doute être né sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné à Montherlant beaucoup de déf
2958 ier, il faudrait sans doute être né sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné à Montherlant beaucoup de défauts bien
2959 a souveraine désinvolture. Elle est tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout que j’admire dans ce
2960 t longue fidélité aux taureaux braves et simplets d’ esprit ! Qu’ils paissent éternellement dans les prairies célestes, pou
2961 ets d’esprit ! Qu’ils paissent éternellement dans les prairies célestes, pour avoir donné une grande gloire aux jeunes homm
2962 s ! » Mais ce jeune homme qui écrivit naguère sur les Fontaines du désir certaines pages magnifiques et sobres, jetées de h
2963 jeune homme qui écrivit naguère sur les Fontaines du désir certaines pages magnifiques et sobres, jetées de haut avec la n
2964 sir certaines pages magnifiques et sobres, jetées de haut avec la nonchalance des vrais puissants, je compte qu’il saura f
2965 pages magnifiques et sobres, jetées de haut avec la nonchalance des vrais puissants, je compte qu’il saura fonder sa gloi
2966 eurs plus humaines. x. « Henry de Montherlant : Les Bestiaires (Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de G
2967 sset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, septembre 1926, p. 397-398.
32 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
2968 Soir de Florence (13 novembre 1926)h Des cris mouraient vers les berges du
2969 ce (13 novembre 1926)h Des cris mouraient vers les berges du fleuve jaune, entre les deux façades longues que la ville p
2970 mbre 1926)h Des cris mouraient vers les berges du fleuve jaune, entre les deux façades longues que la ville présente au
2971 mouraient vers les berges du fleuve jaune, entre les deux façades longues que la ville présente au couchant, dans ce corri
2972 fleuve jaune, entre les deux façades longues que la ville présente au couchant, dans ce corridor de lumière où elle accue
2973 e la ville présente au couchant, dans ce corridor de lumière où elle accueille le ciel — et derrière, elle devient plus se
2974 nt, dans ce corridor de lumière où elle accueille le ciel — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’est, des collin
2975 el — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’ est, des collines fluides et roses. De l’autre côté, c’est le vide, où
2976 crète. Vers l’est, des collines fluides et roses. De l’autre côté, c’est le vide, où s’en vont lentement les eaux et les l
2977 collines fluides et roses. De l’autre côté, c’est le vide, où s’en vont lentement les eaux et les lueurs, vers la mer. Sur
2978 autre côté, c’est le vide, où s’en vont lentement les eaux et les lueurs, vers la mer. Sur le Lungarno trop vaste et nu, le
2979 c’est le vide, où s’en vont lentement les eaux et les lueurs, vers la mer. Sur le Lungarno trop vaste et nu, les voitures r
2980 s’en vont lentement les eaux et les lueurs, vers la mer. Sur le Lungarno trop vaste et nu, les voitures revenaient au pas
2981 entement les eaux et les lueurs, vers la mer. Sur le Lungarno trop vaste et nu, les voitures revenaient au pas des Cascine
2982 s, vers la mer. Sur le Lungarno trop vaste et nu, les voitures revenaient au pas des Cascine. Vers sept heures, il n’y en e
2983 il n’y en eut presque plus. Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait sa chaleur, au long des quais sans bancs pour notre
2984 s’éloignait derrière nous qui suivions maintenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur le
2985 derrière nous qui suivions maintenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, com
2986 e nous qui suivions maintenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immob
2987 tenant le sentier du bord du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immobiles, des nuages rouges
2988 u fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immobiles, des nuages rouges et le vert dur des berges :
2989 r les eaux, comme immobiles, des nuages rouges et le vert dur des berges : un malaise montait dans l’air plus frais, avec
2990 le vert dur des berges : un malaise montait dans l’ air plus frais, avec l’odeur du limon. Nous marchions vers ces hauts a
2991  : un malaise montait dans l’air plus frais, avec l’ odeur du limon. Nous marchions vers ces hauts arbres clairs, au tourna
2992 laise montait dans l’air plus frais, avec l’odeur du limon. Nous marchions vers ces hauts arbres clairs, au tournant du fl
2993 rchions vers ces hauts arbres clairs, au tournant du fleuve, parmi les dissonances mélancoliques des lumières et des odeur
2994 hauts arbres clairs, au tournant du fleuve, parmi les dissonances mélancoliques des lumières et des odeurs, espérant entrer
2995 reposante. Cette imparfaite accoutumance au monde de sensations inconnues où nous étions baignés nous promettait pourtant
2996 promettait pourtant une connaissance plus intime de certaine tristesse. Seule une maison blanche est arrêtée tout près de
2997 Seule une maison blanche est arrêtée tout près de l’ eau. Mais ce n’est pas d’elle que vient cette chanson jamais entendue
2998 est arrêtée tout près de l’eau. Mais ce n’est pas d’ elle que vient cette chanson jamais entendue qui nous accompagne depui
2999 entendue qui nous accompagne depuis un moment sur le chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout à l’avant d’un char ti
3000 ui nous accompagne depuis un moment sur le chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout à l’avant d’un char tiré par des
3001 chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout à l’ avant d’un char tiré par des bœufs blancs. Comme une apparition. (Tu p
3002 de l’autre rive. Il y a un homme debout à l’avant d’ un char tiré par des bœufs blancs. Comme une apparition. (Tu parlais d
3003 s bœufs blancs. Comme une apparition. (Tu parlais de chromos, de romantisme… nous voici dans une réalité bien plus étrange
3004 cs. Comme une apparition. (Tu parlais de chromos, de romantisme… nous voici dans une réalité bien plus étrange.) Une atmos
3005 ns une réalité bien plus étrange.) Une atmosphère de triste volupté emplit notre monde à ce chant. L’odeur du fleuve est s
3006 de triste volupté emplit notre monde à ce chant. L’ odeur du fleuve est son parfum, le soleil rouge sa douleur. Les bœufs
3007 te volupté emplit notre monde à ce chant. L’odeur du fleuve est son parfum, le soleil rouge sa douleur. Les bœufs blancs,
3008 nde à ce chant. L’odeur du fleuve est son parfum, le soleil rouge sa douleur. Les bœufs blancs, les roues peintes du char,
3009 leuve est son parfum, le soleil rouge sa douleur. Les bœufs blancs, les roues peintes du char, l’Italie des poètes… Mais ce
3010 um, le soleil rouge sa douleur. Les bœufs blancs, les roues peintes du char, l’Italie des poètes… Mais ce pays tout entier
3011 e sa douleur. Les bœufs blancs, les roues peintes du char, l’Italie des poètes… Mais ce pays tout entier pâmé dans une bea
3012 eur. Les bœufs blancs, les roues peintes du char, l’ Italie des poètes… Mais ce pays tout entier pâmé dans une beauté que s
3013 dans une beauté que saluent tant de souvenirs n’a d’ autre nom que celui de l’instant, ô mélodieuse lassitude. Vivre ainsi
3014 luent tant de souvenirs n’a d’autre nom que celui de l’instant, ô mélodieuse lassitude. Vivre ainsi simplement. Sans pensé
3015 nt tant de souvenirs n’a d’autre nom que celui de l’ instant, ô mélodieuse lassitude. Vivre ainsi simplement. Sans pensée,
3016 insi simplement. Sans pensée, perdus dans un soir de n’importe où, un soir de la Nature… L’homme chante une plainte inouïe
3017 sée, perdus dans un soir de n’importe où, un soir de la Nature… L’homme chante une plainte inouïe de pureté. Deux phrases
3018 , perdus dans un soir de n’importe où, un soir de la Nature… L’homme chante une plainte inouïe de pureté. Deux phrases rap
3019 ns un soir de n’importe où, un soir de la Nature… L’ homme chante une plainte inouïe de pureté. Deux phrases rapides ondule
3020 r de la Nature… L’homme chante une plainte inouïe de pureté. Deux phrases rapides ondulent dans l’air lourd. Le chant desc
3021 uïe de pureté. Deux phrases rapides ondulent dans l’ air lourd. Le chant descend très doucement la berge, les bœufs s’engag
3022 . Deux phrases rapides ondulent dans l’air lourd. Le chant descend très doucement la berge, les bœufs s’engagent dans le m
3023 dans l’air lourd. Le chant descend très doucement la berge, les bœufs s’engagent dans le marais, cherchant le gué. Plus pr
3024 lourd. Le chant descend très doucement la berge, les bœufs s’engagent dans le marais, cherchant le gué. Plus proches, les
3025 rès doucement la berge, les bœufs s’engagent dans le marais, cherchant le gué. Plus proches, les syllabes nous parviennent
3026 e, les bœufs s’engagent dans le marais, cherchant le gué. Plus proches, les syllabes nous parviennent au ras du fleuve som
3027 t dans le marais, cherchant le gué. Plus proches, les syllabes nous parviennent au ras du fleuve sombre. Nul désir en nous
3028 lus proches, les syllabes nous parviennent au ras du fleuve sombre. Nul désir en nous de comprendre ce lamento. Le ciel es
3029 ennent au ras du fleuve sombre. Nul désir en nous de comprendre ce lamento. Le ciel est un silence qui s’impose à nos pens
3030 mbre. Nul désir en nous de comprendre ce lamento. Le ciel est un silence qui s’impose à nos pensées. Ici la vie n’a presqu
3031 el est un silence qui s’impose à nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs,
3032 impose à nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes mouvantes, remous
3033 nsées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes mouvantes, remous dans l’air et
3034 le n’est qu’odeurs, formes mouvantes, remous dans l’ air et musiques sourdes. Penser serait sacrilège, comme une barre droi
3035 rait sacrilège, comme une barre droite au travers d’ un tableau. Nos yeux ont regardé longtemps — où va l’âme durant ces mi
3036 n tableau. Nos yeux ont regardé longtemps — où va l’ âme durant ces minutes ? — jusqu’à ce que les bœufs ruisselants remont
3037 où va l’âme durant ces minutes ? — jusqu’à ce que les bœufs ruisselants remontent sur notre rive. Fraîcheur humide, parfums
3038 ement vague des roseaux aux feuilles sèches… Puis la brume est venue comme une envie de sommeil. Une lampe dans la maison
3039 s sèches… Puis la brume est venue comme une envie de sommeil. Une lampe dans la maison blanche nous a révélé proche la nui
3040 venue comme une envie de sommeil. Une lampe dans la maison blanche nous a révélé proche la nuit. Nous nous sommes retourn
3041 lampe dans la maison blanche nous a révélé proche la nuit. Nous nous sommes retournés vers la ville. Fleurs de lumières s
3042 é proche la nuit. Nous nous sommes retournés vers la ville. Fleurs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’est, e
3043 Nous nous sommes retournés vers la ville. Fleurs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’est, et une façade parfa
3044 retournés vers la ville. Fleurs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’est, et une façade parfaite répond encore
3045 ville. Fleurs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’est, et une façade parfaite répond encore au couchant. San
3046 Fleurs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’est, et une façade parfaite répond encore au couchant. San Miniato
3047 urs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’ est, et une façade parfaite répond encore au couchant. San Miniato sur
3048 chant. San Miniato sur sa colline. Derrière nous, les arbres se brouillent dans une buée sans couleurs, nous quittons un my
3049 us quittons un mystère à jamais impénétrable pour l’ homme, nous fuyons ces bords où conspirent des ombres informes et des
3050 ent des ombres informes et des harmonies troubles de parfums et de courbes compliquées. Nous secouons un sortilège pénétra
3051 informes et des harmonies troubles de parfums et de courbes compliquées. Nous secouons un sortilège pénétrant comme cette
3052 nous laisse gourds et faibles, caressant en nous la lâche volupté de sentir l’esprit se défaire et couler sans fin vers u
3053 ds et faibles, caressant en nous la lâche volupté de sentir l’esprit se défaire et couler sans fin vers un sommeil à l’ode
3054 les, caressant en nous la lâche volupté de sentir l’ esprit se défaire et couler sans fin vers un sommeil à l’odeur fade de
3055 t se défaire et couler sans fin vers un sommeil à l’ odeur fade de fleuve, un sommeil de plante vaguement heureuse d’être p
3056 et couler sans fin vers un sommeil à l’odeur fade de fleuve, un sommeil de plante vaguement heureuse d’être pliée au vent
3057 s un sommeil à l’odeur fade de fleuve, un sommeil de plante vaguement heureuse d’être pliée au vent qui ne parle jamais. N
3058 e fleuve, un sommeil de plante vaguement heureuse d’ être pliée au vent qui ne parle jamais. Nous fûmes si près de choir da
3059 ui nous enivrait, promettant à nos sens, fatigués de l’esprit qui les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dan
3060 nous enivrait, promettant à nos sens, fatigués de l’ esprit qui les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dans n
3061 , promettant à nos sens, fatigués de l’esprit qui les exerce, des voluptés plus faciles — pour infuser dans nos corps charm
3062 lus faciles — pour infuser dans nos corps charmés d’ un repos sans rêves une langueur dont on ne voudrait plus guérir… Mais
3063 dont on ne voudrait plus guérir… Mais nous voyons la ville debout dans ses lumières. Architectures ! langage des dieux, ô
3064 rbes qu’épousent nos ferveurs, angles purs, repos de l’esprit qui s’appuie sur son œuvre ! La sérénité de cette façade éle
3065 s qu’épousent nos ferveurs, angles purs, repos de l’ esprit qui s’appuie sur son œuvre ! La sérénité de cette façade élevée
3066 s, repos de l’esprit qui s’appuie sur son œuvre ! La sérénité de cette façade élevée lumineuse sur le ciel fut le signe d’
3067 l’esprit qui s’appuie sur son œuvre ! La sérénité de cette façade élevée lumineuse sur le ciel fut le signe d’un équilibre
3068 La sérénité de cette façade élevée lumineuse sur le ciel fut le signe d’un équilibre retrouvé. Un grand pont de fer, près
3069 de cette façade élevée lumineuse sur le ciel fut le signe d’un équilibre retrouvé. Un grand pont de fer, près de nous, ér
3070 façade élevée lumineuse sur le ciel fut le signe d’ un équilibre retrouvé. Un grand pont de fer, près de nous, érigeait l’
3071 t le signe d’un équilibre retrouvé. Un grand pont de fer, près de nous, érigeait l’image de la lutte et des forces humaine
3072 uvé. Un grand pont de fer, près de nous, érigeait l’ image de la lutte et des forces humaines, et rendait sous des coups un
3073 grand pont de fer, près de nous, érigeait l’image de la lutte et des forces humaines, et rendait sous des coups un son qui
3074 nd pont de fer, près de nous, érigeait l’image de la lutte et des forces humaines, et rendait sous des coups un son qui no
3075 et rendait sous des coups un son qui nous évoqua les rumeurs de villes d’usines. Il y avait la vie des hommes pour demain,
3076 sous des coups un son qui nous évoqua les rumeurs de villes d’usines. Il y avait la vie des hommes pour demain, et il étai
3077 oups un son qui nous évoqua les rumeurs de villes d’ usines. Il y avait la vie des hommes pour demain, et il était beau d’y
3078 évoqua les rumeurs de villes d’usines. Il y avait la vie des hommes pour demain, et il était beau d’y songer un peu avant
3079 t la vie des hommes pour demain, et il était beau d’ y songer un peu avant de nous abandonner à l’oubli luxueux des rues. L
3080 beau d’y songer un peu avant de nous abandonner à l’ oubli luxueux des rues. Le long de l’Arno, les façades sont jaunes et
3081 abandonner à l’oubli luxueux des rues. Le long de l’ Arno, les façades sont jaunes et roses près de l’eau, puis perdent dan
3082 er à l’oubli luxueux des rues. Le long de l’Arno, les façades sont jaunes et roses près de l’eau, puis perdent dans la nuit
3083 l’Arno, les façades sont jaunes et roses près de l’ eau, puis perdent dans la nuit leurs lignes graves. Toutes ces formes
3084 jaunes et roses près de l’eau, puis perdent dans la nuit leurs lignes graves. Toutes ces formes devinées dans l’espace no
3085 rs lignes graves. Toutes ces formes devinées dans l’ espace nous environnent d’une obscure confiance. Livrons-nous aux jeux
3086 es formes devinées dans l’espace nous environnent d’ une obscure confiance. Livrons-nous aux jeux des hommes-qui-font-des-g
3087 ons-nous aux jeux des hommes-qui-font-des-gestes. Les autos répètent sans fin les notes mêlées d’une symphonie qui va peut-
3088 -qui-font-des-gestes. Les autos répètent sans fin les notes mêlées d’une symphonie qui va peut-être composer tous les bruit
3089 tes. Les autos répètent sans fin les notes mêlées d’ une symphonie qui va peut-être composer tous les bruits de la ville en
3090 es d’une symphonie qui va peut-être composer tous les bruits de la ville en un chant immense. Il passe une possibilité de b
3091 mphonie qui va peut-être composer tous les bruits de la ville en un chant immense. Il passe une possibilité de bonheur par
3092 onie qui va peut-être composer tous les bruits de la ville en un chant immense. Il passe une possibilité de bonheur par pe
3093 lle en un chant immense. Il passe une possibilité de bonheur par personne et les devantures ne cherchent qu’à vous plaire.
3094 passe une possibilité de bonheur par personne et les devantures ne cherchent qu’à vous plaire. Chaque ruelle croisée propo
3095 oublie pour celui des regards étrangers. Et voici la place régulière, les galeries, les cafés, les musiques, Donizetti qui
3096 s regards étrangers. Et voici la place régulière, les galeries, les cafés, les musiques, Donizetti qui pleure délicieusemen
3097 ngers. Et voici la place régulière, les galeries, les cafés, les musiques, Donizetti qui pleure délicieusement jusque dans
3098 oici la place régulière, les galeries, les cafés, les musiques, Donizetti qui pleure délicieusement jusque dans les gestes
3099 , Donizetti qui pleure délicieusement jusque dans les gestes des passantes. Sous cette agitation aimable et monotone nous a
3100 ation aimable et monotone nous allons voir courir l’ arabesque des sentiments et le mouvement perpétuel de l’amour. Plaisir
3101 allons voir courir l’arabesque des sentiments et le mouvement perpétuel de l’amour. Plaisir de se sentir engagé dans un s
3102 rabesque des sentiments et le mouvement perpétuel de l’amour. Plaisir de se sentir engagé dans un système d’ondes de force
3103 esque des sentiments et le mouvement perpétuel de l’ amour. Plaisir de se sentir engagé dans un système d’ondes de forces q
3104 nts et le mouvement perpétuel de l’amour. Plaisir de se sentir engagé dans un système d’ondes de forces qui tisse la nuit
3105 mour. Plaisir de se sentir engagé dans un système d’ ondes de forces qui tisse la nuit vibrante, intérêts, politesses, poli
3106 aisir de se sentir engagé dans un système d’ondes de forces qui tisse la nuit vibrante, intérêts, politesses, politiques,
3107 ngagé dans un système d’ondes de forces qui tisse la nuit vibrante, intérêts, politesses, politiques, regards, musiques —
3108 musiques — cette vie rapide dans un décor qui est le rêve éternisé des plus voluptueuses intelligences — tous les tableaux
3109 ernisé des plus voluptueuses intelligences — tous les tableaux dans le noir des musées ! — et si tu veux soudain le son gra
3110 luptueuses intelligences — tous les tableaux dans le noir des musées ! — et si tu veux soudain le son grave de l’infini, p
3111 dans le noir des musées ! — et si tu veux soudain le son grave de l’infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux,
3112 des musées ! — et si tu veux soudain le son grave de l’infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau
3113 musées ! — et si tu veux soudain le son grave de l’ infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau cie
3114 in le son grave de l’infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau ciel du monde. h. « Soir de Flor
3115 de l’infini, pour être seul parmi la foule, lève les yeux, au plus beau ciel du monde. h. « Soir de Florence », La Semai
3116 parmi la foule, lève les yeux, au plus beau ciel du monde. h. « Soir de Florence », La Semaine littéraire, Genève, n° 1
3117 les yeux, au plus beau ciel du monde. h. « Soir de Florence », La Semaine littéraire, Genève, n° 1715, 13 novembre 1926,
3118 us beau ciel du monde. h. « Soir de Florence », La Semaine littéraire, Genève, n° 1715, 13 novembre 1926, p. 547-548.
33 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
3119 Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)y L’auteur veut amuser en nous q
3120 Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)y L’ auteur veut amuser en nous quelques idées graves en leur présentant le
3121 en nous quelques idées graves en leur présentant les miroirs de personnages cocasses à souhait, qui manifestent, avec un c
3122 lques idées graves en leur présentant les miroirs de personnages cocasses à souhait, qui manifestent, avec un certain manq
3123 souhait, qui manifestent, avec un certain manque de conviction et des poses de mannequins, les tendances contradictoires
3124 avec un certain manque de conviction et des poses de mannequins, les tendances contradictoires d’un individu. C’est pour t
3125 manque de conviction et des poses de mannequins, les tendances contradictoires d’un individu. C’est pour traiter ce sujet
3126 oses de mannequins, les tendances contradictoires d’ un individu. C’est pour traiter ce sujet pirandellien qu’on s’embarque
3127 pirandellien qu’on s’embarque dans une croisière de vacances, qui finit par un naufrage dans la littérature, le navire su
3128 sière de vacances, qui finit par un naufrage dans la littérature, le navire succombant sous les allégories. L’étonnant, c’
3129 s, qui finit par un naufrage dans la littérature, le navire succombant sous les allégories. L’étonnant, c’est que le livre
3130 ge dans la littérature, le navire succombant sous les allégories. L’étonnant, c’est que le livre soit réellement amusant, e
3131 rature, le navire succombant sous les allégories. L’ étonnant, c’est que le livre soit réellement amusant, et qu’il trouve
3132 ombant sous les allégories. L’étonnant, c’est que le livre soit réellement amusant, et qu’il trouve une sorte d’unité viva
3133 oit réellement amusant, et qu’il trouve une sorte d’ unité vivante dans le rythme des désirs jamais simultanés de ses petit
3134 t, et qu’il trouve une sorte d’unité vivante dans le rythme des désirs jamais simultanés de ses petits héros. M. Spitz che
3135 vante dans le rythme des désirs jamais simultanés de ses petits héros. M. Spitz cherche à faire sourire, on le sent ; pour
3136 etits héros. M. Spitz cherche à faire sourire, on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien croire qu’il y a là un tal
3137 tz cherche à faire sourire, on le sent ; pourtant l’ on sourit : il faut bien croire qu’il y a là un talent, charmant, glac
3138 rituellement « poétique ». y. « Jacques Spitz : La Croisière indécise (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue
3139 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1926, p. 810.
34 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
3140 Alfred Colling, L’ Iroquois (décembre 1926)z Ce roman a le charme d’un automne, une am
3141 olling, L’Iroquois (décembre 1926)z Ce roman a le charme d’un automne, une amertume enveloppée, une atmosphère trop cla
3142 Iroquois (décembre 1926)z Ce roman a le charme d’ un automne, une amertume enveloppée, une atmosphère trop claire où les
3143 mertume enveloppée, une atmosphère trop claire où les cris se font un peu aigres et les couleurs fluides. Toute la tendress
3144 trop claire où les cris se font un peu aigres et les couleurs fluides. Toute la tendresse que ranime un soleil lointain va
3145 font un peu aigres et les couleurs fluides. Toute la tendresse que ranime un soleil lointain va tourner en cruelle mélanco
3146 e mélancolie. Pourquoi, Henri de Closain, quitter le domaine enchanté où des amis très fins, précieux poètes, dissertent s
3147 ur fatigué se reprend à souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la douleur nette d’un amour réveil
3148 e sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la douleur nette d’un amour réveillé l’envahit. Et Closain rencontre, da
3149 els souvenirs ; jusqu’au soir où la douleur nette d’ un amour réveillé l’envahit. Et Closain rencontre, dans l’inévitable b
3150 u’au soir où la douleur nette d’un amour réveillé l’ envahit. Et Closain rencontre, dans l’inévitable bar, le couple de jui
3151 ur réveillé l’envahit. Et Closain rencontre, dans l’ inévitable bar, le couple de juifs espagnols qui va l’entraîner avec s
3152 hit. Et Closain rencontre, dans l’inévitable bar, le couple de juifs espagnols qui va l’entraîner avec son mauvais cœur, d
3153 osain rencontre, dans l’inévitable bar, le couple de juifs espagnols qui va l’entraîner avec son mauvais cœur, dans une av
3154 évitable bar, le couple de juifs espagnols qui va l’ entraîner avec son mauvais cœur, dans une aventure incertaine et doulo
3155 taine et douloureuse ; enfin Orpha, sa maîtresse, le fuit, parce que son silence devient insupportable : « Orpha ne compre
3156 rir et ne plus aimer ». Closain se tue pour finir le livre. Livre charmant et bizarre, où la sentimentalité moderne trouve
3157 our finir le livre. Livre charmant et bizarre, où la sentimentalité moderne trouve l’expression ironique qui lui convient,
3158 t et bizarre, où la sentimentalité moderne trouve l’ expression ironique qui lui convient, mais ici mêlée à une émotion plu
3159 ui transparaît parfois et nous fait regretter que l’ auteur ne se soit pas mieux abandonné à son sujet, d’un pathétique ass
3160 uteur ne se soit pas mieux abandonné à son sujet, d’ un pathétique assez neuf. z. « Alfred Colling : L’Iroquois (Émile-Pa
3161 un pathétique assez neuf. z. « Alfred Colling : L’ Iroquois (Émile-Paul, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de G
3162 Paul, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1926, p. 810-811.
35 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
3163 André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’Europ
3164 André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’Europe à un França
3165 André Malraux, La Tentation de l’ Occident (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’Europe à un Français
3166 l’Occident (décembre 1926)aa Un Chinois écrit d’ Europe à un Français qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton
3167 inois écrit d’Europe à un Français qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’ét
3168 rançais qui lui répond de Chine. Nous sommes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non sans quelque aigre
3169 e. Nous sommes loin du ton des Lettres persanes : le Chinois s’étonne non sans quelque aigreur, et critique avec un mépris
3170 aigreur, et critique avec un mépris tranquille ; le Français riposte sans conviction, et sous sa défense on devine une dé
3171 e on devine une détresse. C’est encore une vision de l’Occident qui naît de ce petit livre si dense, si inquiétant. Le Chi
3172 n devine une détresse. C’est encore une vision de l’ Occident qui naît de ce petit livre si dense, si inquiétant. Le Chinoi
3173 e. C’est encore une vision de l’Occident qui naît de ce petit livre si dense, si inquiétant. Le Chinois voit dans l’Europe
3174 i naît de ce petit livre si dense, si inquiétant. Le Chinois voit dans l’Europe « une barbarie attentivement ordonnée, où
3175 vre si dense, si inquiétant. Le Chinois voit dans l’ Europe « une barbarie attentivement ordonnée, où l’idée de la civilisa
3176 ’Europe « une barbarie attentivement ordonnée, où l’ idée de la civilisation et celle de l’ordre sont chaque jour confondue
3177 « une barbarie attentivement ordonnée, où l’idée de la civilisation et celle de l’ordre sont chaque jour confondues ». No
3178 une barbarie attentivement ordonnée, où l’idée de la civilisation et celle de l’ordre sont chaque jour confondues ». Nous
3179 t ordonnée, où l’idée de la civilisation et celle de l’ordre sont chaque jour confondues ». Nous cherchons à conquérir non
3180 rdonnée, où l’idée de la civilisation et celle de l’ ordre sont chaque jour confondues ». Nous cherchons à conquérir non le
3181 jour confondues ». Nous cherchons à conquérir non le monde, mais son ordre. Nous humilions sans trêve notre sensibilité au
3182 humilions sans trêve notre sensibilité au profit de ce « mythe cohérent » vers quoi tend notre esprit. La passion apparaî
3183 e « mythe cohérent » vers quoi tend notre esprit. La passion apparaît dans notre ordre social « comme une adroite fêlure »
3184 ure ». Notre morale est entièrement subordonnée à l’ action ; notre individualisme en naît logiquement, et toutes nos catég
3185 nos catégories artificielles et nécessaires. Mais le monde échappe toujours à nos cadres — perpétuel conflit du réel avec
3186 échappe toujours à nos cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échou
3187 cadres — perpétuel conflit du réel avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristesse règne s
3188 réel avec nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Neurasthénie,
3189 puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.)
3190 tesse règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.) Et notre vertu suprême, aussi, est douloureuse : le sacr
3191 se règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce mal de l’ Occident.) Et notre vertu suprême, aussi, est douloureuse : le sacrifi
3192 Et notre vertu suprême, aussi, est douloureuse : le sacrifice. Sans doute, cette « absurdité essentielle » que le Chinois
3193 . Sans doute, cette « absurdité essentielle » que le Chinois distingue au cœur de la vie occidentale apparaît mieux par la
3194 té essentielle » que le Chinois distingue au cœur de la vie occidentale apparaît mieux par la comparaison de l’idéal asiat
3195 essentielle » que le Chinois distingue au cœur de la vie occidentale apparaît mieux par la comparaison de l’idéal asiatiqu
3196 au cœur de la vie occidentale apparaît mieux par la comparaison de l’idéal asiatique avec le nôtre. Mais je crois que tou
3197 vie occidentale apparaît mieux par la comparaison de l’idéal asiatique avec le nôtre. Mais je crois que toute intelligence
3198 occidentale apparaît mieux par la comparaison de l’ idéal asiatique avec le nôtre. Mais je crois que toute intelligence eu
3199 nce européenne libre peut souscrire aux critiques du Chinois et sympathiser avec son idéal de culture. Il n’y a pas là deu
3200 ritiques du Chinois et sympathiser avec son idéal de culture. Il n’y a pas là deux points de vue irréductibles, du moins M
3201 Il n’y a pas là deux points de vue irréductibles, du moins M. Malraux a fait parler son Chinois de telle façon qu’ils ne l
3202 es, du moins M. Malraux a fait parler son Chinois de telle façon qu’ils ne le paraissent point. Et alors le relativisme an
3203 fait parler son Chinois de telle façon qu’ils ne le paraissent point. Et alors le relativisme angoissant qui semblait dev
3204 lle façon qu’ils ne le paraissent point. Et alors le relativisme angoissant qui semblait devoir résulter de cette confront
3205 lativisme angoissant qui semblait devoir résulter de cette confrontation, s’évanouit : c’est bien plutôt une unité supérie
3206 évanouit : c’est bien plutôt une unité supérieure de l’esprit humain que nous découvrons, et qui nous permettra de juger à
3207 nouit : c’est bien plutôt une unité supérieure de l’ esprit humain que nous découvrons, et qui nous permettra de juger à no
3208 humain que nous découvrons, et qui nous permettra de juger à notre tour certaines démences qui enfièvrent l’Europe. Tandi
3209 er à notre tour certaines démences qui enfièvrent l’ Europe. Tandis que M. Ford expose victorieusement sa méthode pour « r
3210 us prenons chaque jour une conscience plus claire de la vanité de nos buts, « capables d’agir jusqu’au sacrifice, mais ple
3211 prenons chaque jour une conscience plus claire de la vanité de nos buts, « capables d’agir jusqu’au sacrifice, mais pleins
3212 aque jour une conscience plus claire de la vanité de nos buts, « capables d’agir jusqu’au sacrifice, mais pleins de dégoût
3213 plus claire de la vanité de nos buts, « capables d’ agir jusqu’au sacrifice, mais pleins de dégoût devant la volonté d’act
3214 « capables d’agir jusqu’au sacrifice, mais pleins de dégoût devant la volonté d’action qui tord aujourd’hui notre race… ».
3215 jusqu’au sacrifice, mais pleins de dégoût devant la volonté d’action qui tord aujourd’hui notre race… ». Et peut-être n’e
3216 acrifice, mais pleins de dégoût devant la volonté d’ action qui tord aujourd’hui notre race… ». Et peut-être n’est-il pas d
3217 ourd’hui notre race… ». Et peut-être n’est-il pas de position plus périlleuse, puisqu’elle risque de ne laisser subsister
3218 s de position plus périlleuse, puisqu’elle risque de ne laisser subsister en nous qu’un « étrange goût de la destruction e
3219 ne laisser subsister en nous qu’un « étrange goût de la destruction et de l’anarchie, exempt de passion, divertissement su
3220 laisser subsister en nous qu’un « étrange goût de la destruction et de l’anarchie, exempt de passion, divertissement suprê
3221 en nous qu’un « étrange goût de la destruction et de l’anarchie, exempt de passion, divertissement suprême de l’incertitud
3222 nous qu’un « étrange goût de la destruction et de l’ anarchie, exempt de passion, divertissement suprême de l’incertitude… 
3223 e goût de la destruction et de l’anarchie, exempt de passion, divertissement suprême de l’incertitude… » aa. « André Mal
3224 archie, exempt de passion, divertissement suprême de l’incertitude… » aa. « André Malraux : La Tentation de l’Occident (
3225 hie, exempt de passion, divertissement suprême de l’ incertitude… » aa. « André Malraux : La Tentation de l’Occident (Gra
3226 prême de l’incertitude… » aa. « André Malraux : La Tentation de l’Occident (Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle
3227 certitude… » aa. « André Malraux : La Tentation de l’Occident (Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de G
3228 titude… » aa. « André Malraux : La Tentation de l’ Occident (Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genè
3229 sset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1926, p. 811-812.
36 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
3230 Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)b Nous voyons un mythe prendre corps p
3231 Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)b Nous voyons un mythe prendre corps parm
3232 926)b Nous voyons un mythe prendre corps parmi les ruines de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchi
3233 us voyons un mythe prendre corps parmi les ruines de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchie dont on
3234 de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’ une anarchie dont on ne veut pas avouer qu’elle est plus nécessaire —
3235 essaire — provisoirement — que satisfaisante pour l’ esprit. C’est ainsi que nous trompant nous-mêmes, sous le prétexte tou
3236 t. C’est ainsi que nous trompant nous-mêmes, sous le prétexte toujours de probité intellectuelle ou de courage moral, nous
3237 us trompant nous-mêmes, sous le prétexte toujours de probité intellectuelle ou de courage moral, nous avons élevé à la hau
3238 le prétexte toujours de probité intellectuelle ou de courage moral, nous avons élevé à la hauteur d’une vertu première — e
3239 lectuelle ou de courage moral, nous avons élevé à la hauteur d’une vertu première — et qui légitime tous les dénis de mora
3240 u de courage moral, nous avons élevé à la hauteur d’ une vertu première — et qui légitime tous les dénis de morale à quoi n
3241 uteur d’une vertu première — et qui légitime tous les dénis de morale à quoi nous obligeaient en réalité on sait quel dégoû
3242 e vertu première — et qui légitime tous les dénis de morale à quoi nous obligeaient en réalité on sait quel dégoût, et cer
3243 n réalité on sait quel dégoût, et certains désirs de grabuge moins avouables, — la sincérité, masque fier et un peu doulou
3244 et certains désirs de grabuge moins avouables, —  la sincérité, masque fier et un peu douloureux des défaitismes les plus
3245 masque fier et un peu douloureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité,
3246 des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. Tout le monde en parle, et chacun s’en autorise pour e
3247 s pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. Tout le monde en parle, et chacun s’en autorise pour excuser
3248 excuser sa petite faiblesse originale : tant qu’à la fin la notion concrète de sincérité s’évanouit en mille définitions t
3249 sa petite faiblesse originale : tant qu’à la fin la notion concrète de sincérité s’évanouit en mille définitions tendanci
3250 e originale : tant qu’à la fin la notion concrète de sincérité s’évanouit en mille définitions tendancieuses et contradict
3251 doctrine acceptée ; envers votre idéal ou envers les fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est-elle consentement imm
3252 e ; envers votre idéal ou envers les fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est-elle consentement immédiat à toute im
3253 me telle qu’elle est » (Rivière), ou encore refus de choisir, volonté de tout conserver en soi ? Ou bien une attitude en q
3254  » (Rivière), ou encore refus de choisir, volonté de tout conserver en soi ? Ou bien une attitude en quelque sorte scienti
3255 cientifique, à la fois curieuse et désintéressée, de naturaliste de l’âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encor
3256 la fois curieuse et désintéressée, de naturaliste de l’âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’aff
3257 fois curieuse et désintéressée, de naturaliste de l’ âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’affair
3258 reusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’affaire. Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subti
3259 sement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’ affaire. Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subtil a
3260 e mêlé de l’affaire. Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien comprendre. ⁂ Qu’o
3261 Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personn
3262 us rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personnage de tableau se mettre à décrire ce qu’il voit autour de lui — et l’étonne
3263 mettre à décrire ce qu’il voit autour de lui — et l’ étonnement indigné du spectateur. Pour parler avec un peu de clairvoya
3264 u’il voit autour de lui — et l’étonnement indigné du spectateur. Pour parler avec un peu de clairvoyance de ce dont nous a
3265 ectateur. Pour parler avec un peu de clairvoyance de ce dont nous avons vécu jusqu’à tel jour de notre jeunesse, il faudra
3266 yance de ce dont nous avons vécu jusqu’à tel jour de notre jeunesse, il faudrait pouvoir sauter hors de soi. Seule, une mé
3267 it pouvoir sauter hors de soi. Seule, une méthode d’ observation et de déduction passablement sèche pourrait nous donner l’
3268 hors de soi. Seule, une méthode d’observation et de déduction passablement sèche pourrait nous donner l’illusion et peut-
3269 déduction passablement sèche pourrait nous donner l’ illusion et peut-être certains bénéfices de cette opération idéale. En
3270 donner l’illusion et peut-être certains bénéfices de cette opération idéale. En même temps, la froideur d’une telle méthod
3271 néfices de cette opération idéale. En même temps, la froideur d’une telle méthode atténuerait dans une certaine mesure — p
3272 ette opération idéale. En même temps, la froideur d’ une telle méthode atténuerait dans une certaine mesure — parce que néc
3273 aine mesure — parce que nécessaire — ce qu’il y a de déplaisant dans l’effort d’un esprit pour se dégager de confusions au
3274 que nécessaire — ce qu’il y a de déplaisant dans l’ effort d’un esprit pour se dégager de confusions aussi perfides et si
3275 ssaire — ce qu’il y a de déplaisant dans l’effort d’ un esprit pour se dégager de confusions aussi perfides et si profondém
3276 laisant dans l’effort d’un esprit pour se dégager de confusions aussi perfides et si profondément mêlées à ses plus chères
3277 ntures. Sincérité et spontanéité « Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où l’on
3278 néité « Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où l’on peut tirer par une sorte de p
3279 ères sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’ où l’on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits
3280 sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où l’ on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits justi
3281 », écrit Gide. D’où l’on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits justifient : sincérité = spontanéit
3282 . D’où l’on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais la mo
3283 ut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais la morale est ce qui
3284 faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais la morale est ce qui s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est po
3285 s la morale est ce qui s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être, l
3286 pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être, le pire instinct me paraissait le plus sincère. » La sincérité spontanée
3287 « En chaque être, le pire instinct me paraissait le plus sincère. » La sincérité spontanée, vertu moderne en qui renaît u
3288 le pire instinct me paraissait le plus sincère. » La sincérité spontanée, vertu moderne en qui renaît un mythe rousseauist
3289 rousseauiste, inspire, explique un vaste domaine de la littérature contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on la nomm
3290 usseauiste, inspire, explique un vaste domaine de la littérature contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on la nomme g
3291 e de la littérature contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on la nomme gratuité. Lafcadio poussant Fleurissoire « pou
3292 re contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on la nomme gratuité. Lafcadio poussant Fleurissoire « pour rien » ne songe
3293 rien » ne songeait pas qu’il allait faire école. Le fait est que ce geste symbolique a déclenché tout un mouvement littér
3294 -là même qui aboutit naguère au surréalisme. Tous les héros de roman se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les crit
3295 ui aboutit naguère au surréalisme. Tous les héros de roman se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les critiques d’a
3296 man se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les critiques d’abord de s’indigner. Aujourd’hui, on les voit assez encha
3297 iculer « gratuitement ». Et les critiques d’abord de s’indigner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés de l’affaire : «
3298 critiques d’abord de s’indigner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés de l’affaire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaq
3299 ndigner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés de l’affaire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’ils ne compre
3300 gner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés de l’ affaire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’ils ne comprenne
3301 audrait s’entendre. Et, ici encore, prenons garde de confondre le plan littéraire avec le plan moral. Telle action peut pa
3302 endre. Et, ici encore, prenons garde de confondre le plan littéraire avec le plan moral. Telle action peut paraître gratui
3303 renons garde de confondre le plan littéraire avec le plan moral. Telle action peut paraître gratuite au lecteur parce qu’i
3304 tuite au lecteur parce qu’il ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste
3305 ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à l’ auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n
3306 e personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résu
3307 Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un méc
3308 nt à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme in
3309 n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme inconscient, aussi
3310 geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme inconscient, aussi révélateur du personnage q
3311 us incongru du héros n’est jamais que le résultat d’ un mécanisme inconscient, aussi révélateur du personnage que ses actio
3312 ltat d’un mécanisme inconscient, aussi révélateur du personnage que ses actions les mieux concertées. Rien n’est gratuit q
3313 t, aussi révélateur du personnage que ses actions les mieux concertées. Rien n’est gratuit que relativement à un système re
3314 t gratuit que relativement à un système restreint de références. Il résulte de semblables considérations, dans le domaine
3315 à un système restreint de références. Il résulte de semblables considérations, dans le domaine de la morale, que le meill
3316 s. Il résulte de semblables considérations, dans le domaine de la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterm
3317 lte de semblables considérations, dans le domaine de la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’e
3318 de semblables considérations, dans le domaine de la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est
3319 considérations, dans le domaine de la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie
3320 ns le domaine de la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que récl
3321 leur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire de
3322 n de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire de la liber
3323 nts, c’est de mener la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire de la liberté. D’autre part, on veut donne
3324 r la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire de la liberté. D’autre part, on veut donner à l’acte gratui
3325 uite que réclament les surréalistes. Le contraire de la liberté. D’autre part, on veut donner à l’acte gratuit une valeur
3326 e que réclament les surréalistes. Le contraire de la liberté. D’autre part, on veut donner à l’acte gratuit une valeur mor
3327 ire de la liberté. D’autre part, on veut donner à l’ acte gratuit une valeur morale en disant qu’il révèle ce qu’il y a de
3328 ant qu’il révèle ce qu’il y a de plus secret dans la personnalité. Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de so
3329 s secret dans la personnalité. Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de soi. Mais pour être moins pittoresque
3330 Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de soi. Mais pour être moins pittoresque et plus « entachée d’utilitaris
3331 is pour être moins pittoresque et plus « entachée d’ utilitarisme », la décision réfléchie, aussi peu gratuite que possible
3332 pittoresque et plus « entachée d’utilitarisme », la décision réfléchie, aussi peu gratuite que possible, d’un Julien Sore
3333 ision réfléchie, aussi peu gratuite que possible, d’ un Julien Sorel, est-elle moins révélatrice du fond de l’âme humaine ?
3334 le, d’un Julien Sorel, est-elle moins révélatrice du fond de l’âme humaine ? Que si l’on s’étonne de me voir donner ici la
3335 ins révélatrice du fond de l’âme humaine ? Que si l’ on s’étonne de me voir donner ici la préférence à l’acte volontaire, o
3336 e du fond de l’âme humaine ? Que si l’on s’étonne de me voir donner ici la préférence à l’acte volontaire, ou mieux : inté
3337 aine ? Que si l’on s’étonne de me voir donner ici la préférence à l’acte volontaire, ou mieux : intéressé, tandis qu’en li
3338 on s’étonne de me voir donner ici la préférence à l’ acte volontaire, ou mieux : intéressé, tandis qu’en littérature je déf
3339  : intéressé, tandis qu’en littérature je défends l’ acte gratuit, je réponds que la littérature remplirait déjà suffisamme
3340 érature je défends l’acte gratuit, je réponds que la littérature remplirait déjà suffisamment son rôle en se bornant à nou
3341 suffisamment son rôle en se bornant à nous donner de nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouvante ; mais la
3342 onnaissance plus intense et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous constater, doit nous construire — selon le
3343 se et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous constater, doit nous construire — selon le mode le plus libre, l
3344 e de nous constater, doit nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux
3345 s constater, doit nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sin
3346 it nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers s
3347 ode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers soi-même Noli me tangere.
3348 scurités, etc.). Supposons que j’éprouve un désir d’ action vive, un élan vers certain but précis. Ou bien j’aurais juste
3349 vers certain but précis. Ou bien j’aurais juste le temps de le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser
3350 tain but précis. Ou bien j’aurais juste le temps de le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser plus lon
3351 n but précis. Ou bien j’aurais juste le temps de le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser plus longue
3352 le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’ analyser plus longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le prive
3353 ttrai à l’analyser plus longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le prive de la puissance de se délivrer en gestes,
3354 s longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le prive de la puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matér
3355 ent. Mais alors je le fausse, puisque je le prive de la puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matérielles. C
3356 . Mais alors je le fausse, puisque je le prive de la puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matérielles. Ce n
3357 je le fausse, puisque je le prive de la puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus l’é
3358 estes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus l’ élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est l
3359 ris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est le frein lui-même, bientôt — par un mouvement normal de l’attention — et
3360 frein lui-même, bientôt — par un mouvement normal de l’attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que
3361 in lui-même, bientôt — par un mouvement normal de l’ attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que j’
3362 ent normal de l’attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a r
3363 l’attention — et fatalement c’est à la découverte d’ une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a retenu d’accomp
3364 e que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a retenu d’ accomplir ce que l’élan appelait.   Second exemple. — J’éprouve le be
3365 e quelque chose qui m’a retenu d’accomplir ce que l’ élan appelait.   Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire le po
3366 e l’élan appelait.   Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire le point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois
3367 ppelait.   Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire le point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois des actes
3368   Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire le point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois des actes accompli
3369 ntiments que je crois avoir éprouvés à tel moment de mon passé. Parfois — rarement —, je parviens à me souvenir de certain
3370 . Parfois — rarement —, je parviens à me souvenir de certaines sensations profondes et indéfinies (telle sensation physiqu
3371 profondes et indéfinies (telle sensation physique de bonheur, dans une rue au coucher du soleil, des phares d’automobiles
3372 tion physique de bonheur, dans une rue au coucher du soleil, des phares d’automobiles étoilent le brouillard, les visages
3373 ur, dans une rue au coucher du soleil, des phares d’ automobiles étoilent le brouillard, les visages se cachent dans des fo
3374 cher du soleil, des phares d’automobiles étoilent le brouillard, les visages se cachent dans des fourrures, personne ne sa
3375 des phares d’automobiles étoilent le brouillard, les visages se cachent dans des fourrures, personne ne sait la richesse d
3376 s se cachent dans des fourrures, personne ne sait la richesse de ta vie…). J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet
3377 dans des fourrures, personne ne sait la richesse de ta vie…). J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet de notes, j
3378 . J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet de notes, je retrouve un être si différent. Les gestes et les sentiments
3379 arnet de notes, je retrouve un être si différent. Les gestes et les sentiments qui se proposaient à mon souvenir ont été pa
3380 , je retrouve un être si différent. Les gestes et les sentiments qui se proposaient à mon souvenir ont été passés au crible
3381 oposaient à mon souvenir ont été passés au crible de la minute où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image
3382 saient à mon souvenir ont été passés au crible de la minute où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image plu
3383 te où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’ une image plus précise, cette minute est baignée d’une lueur de triste
3384 ’une image plus précise, cette minute est baignée d’ une lueur de tristesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du p
3385 lus précise, cette minute est baignée d’une lueur de tristesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi
3386 te minute est baignée d’une lueur de tristesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains déco
3387 ueur de tristesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains décors modernes : vous changez l’
3388 stesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains décors modernes : vous changez l’éclairage,
3389 énité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains décors modernes : vous changez l’éclairage, et la chaumière
3390 Ainsi de certains décors modernes : vous changez l’ éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objection classique
3391 ns décors modernes : vous changez l’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objection classique et irréfutable
3392 ’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’ objection classique et irréfutable à toute introspection : ce daltonis
3393 irréfutable à toute introspection : ce daltonisme du souvenir. Si l’un de ces deux procédés peut m’apprendre quelque chos
3394 trospection : ce daltonisme du souvenir. Si l’un de ces deux procédés peut m’apprendre quelque chose, c’est bien le secon
3395 m’apprendre quelque chose, c’est bien le second. La qualité des souvenirs qu’il me livre me renseigne assez exactement, n
3396 gne assez exactement, non sur mon passé, mais sur le moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre « la
3397 1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre «  la vérité sur soi » en se servant de la méthode indiquée dans le premier
3398 ait atteindre « la vérité sur soi » en se servant de la méthode indiquée dans le premier exemple. C’est un cas-limite, j’e
3399 atteindre « la vérité sur soi » en se servant de la méthode indiquée dans le premier exemple. C’est un cas-limite, j’en c
3400 cas-limite, j’en conviens. Pourtant, n’est-ce pas le schéma de tout un genre littéraire moderne, cette espèce de confessio
3401 , j’en conviens. Pourtant, n’est-ce pas le schéma de tout un genre littéraire moderne, cette espèce de confession romancée
3402 de tout un genre littéraire moderne, cette espèce de confession romancée dont les livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et
3403 moderne, cette espèce de confession romancée dont les livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont d
3404 tte espèce de confession romancée dont les livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les e
3405 e de confession romancée dont les livres de Bopp, d’ Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les exemples l
3406 ssion romancée dont les livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus ré
3407 livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus récents et significatifs 
3408 , de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus récents et significatifs ? Tous ces livres évoquent
3409 et surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus récents et significatifs ? Tous ces livres évoquent assez précis
3410 tifs ? Tous ces livres évoquent assez précisément la forme d’un entonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’int
3411 us ces livres évoquent assez précisément la forme d’ un entonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’intérieur. U
3412 oquent assez précisément la forme d’un entonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’intérieur. Un arrêt (l’auteu
3413 récisément la forme d’un entonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’intérieur. Un arrêt (l’auteur se met à se
3414 onnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’ intérieur. Un arrêt (l’auteur se met à se regarder vivre, le personnag
3415 e liquide tourbillonnant à l’intérieur. Un arrêt ( l’ auteur se met à se regarder vivre, le personnage à douter du sens de s
3416 r. Un arrêt (l’auteur se met à se regarder vivre, le personnage à douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’em
3417 e met à se regarder vivre, le personnage à douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’emportent peu à peu, une
3418 se regarder vivre, le personnage à douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’emportent peu à peu, une aspirati
3419 vre, le personnage à douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’emportent peu à peu, une aspiration vers le bas
3420 uter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’ emportent peu à peu, une aspiration vers le bas produit une agitation
3421 ipètes l’emportent peu à peu, une aspiration vers le bas produit une agitation accélérée et folle, puis tout finit dans un
3422 , puis tout finit dans un râle, brusquement c’est le vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le f
3423 t dans un râle, brusquement c’est le vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé
3424 n râle, brusquement c’est le vide. Centre de soi, l’ aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qu
3425 uement c’est le vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qui était élan
3426 Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’ envers le film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’év
3427 soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’évocation d
3428 aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’évocation de mes dé
3429 e mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’ évocation de mes désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai cru
3430 : ce qui était élan devient recul, et l’évocation de mes désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai cru que je pourr
3431 . En réalité, je n’assiste pas à moi-même, mais à la destruction de moi-même. Par les fissures, un instant, j’ai pu soupço
3432 e n’assiste pas à moi-même, mais à la destruction de moi-même. Par les fissures, un instant, j’ai pu soupçonner des profon
3433 moi-même, mais à la destruction de moi-même. Par les fissures, un instant, j’ai pu soupçonner des profondeurs ; mais déjà
3434 i pu soupçonner des profondeurs ; mais déjà c’est le chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant de René Crevel, est la
3435 rs ; mais déjà c’est le chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cyniqu
3436 le chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cynique que je connaisse de
3437 et moi, le livre si poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sinc
3438 si poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la s
3439 la démonstration la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’il s’acharne à approfo
3440 n la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’il s’acharne à approfondir — il était
3441 e je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’il s’acharne à approfondir — il était venu y chercher que
3442 ofondir — il était venu y chercher quelque raison de vivre, il voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée
3443 rcher quelque raison de vivre, il voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée comme raison d’une perpétuell
3444 s purement (« cette curiosité donnée comme raison d’ une perpétuelle attente »), — ce que l’auteur découvre c’est ce « merv
3445 mme raison d’une perpétuelle attente »), — ce que l’ auteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’
3446 uteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de l’incurable tris
3447 ur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’ élan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de l’incurable tristes
3448 l’élan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de l’incurable tristesse qui rôde dans certaine littérature d’aujourd’hu
3449 lan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de l’ incurable tristesse qui rôde dans certaine littérature d’aujourd’hui.
3450 able tristesse qui rôde dans certaine littérature d’ aujourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement f
3451 ine littérature d’aujourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite d
3452 plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite de toute introspection, en littérature et en morale. Impossibilité de fa
3453 ction, en littérature et en morale. Impossibilité de faire mon autoportrait moral : je bouge tout le temps. Danger de fair
3454 é de faire mon autoportrait moral : je bouge tout le temps. Danger de faire mon autoportrait moral : je me compose plus la
3455 toportrait moral : je bouge tout le temps. Danger de faire mon autoportrait moral : je me compose plus laid que nature. Fa
3456 s laid que nature. Faut-il conclure avec Gide : «  L’ analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me s
3457 alyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il imagine d’éprou
3458 moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l’ homme éprouve ce qu’il imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que l
3459 e suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il imagine d’ éprouver. » Non. Car à supposer que l’analyse nous crée, elle ne nous
3460 ’il imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que l’ analyse nous crée, elle ne nous crée pas n’importe comment, mais selon
3461 u des remarques précédentes). Rivière définissait la sincérité comme « un perpétuel effort pour créer son âme telle qu’ell
3462 qu’elle est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage d’un enrichissement, d’une consolidation de l’individu mais avan
3463 est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage d’ un enrichissement, d’une consolidation de l’individu mais avant tout u
3464 s cet effort sur soi le gage d’un enrichissement, d’ une consolidation de l’individu mais avant tout un moyen de se connaît
3465 le gage d’un enrichissement, d’une consolidation de l’individu mais avant tout un moyen de se connaître. Cependant, n’est
3466 gage d’un enrichissement, d’une consolidation de l’ individu mais avant tout un moyen de se connaître. Cependant, n’est-ce
3467 solidation de l’individu mais avant tout un moyen de se connaître. Cependant, n’est-ce pas lui-même qui ajoutait que l’hom
3468 Cependant, n’est-ce pas lui-même qui ajoutait que l’ homme sincère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter d’être diffé
3469 ncère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter d’ être différent », ce qui est la négation de tout progrès moral. De la
3470 oir même souhaiter d’être différent », ce qui est la négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen
3471 haiter d’être différent », ce qui est la négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen de connaiss
3472  », ce qui est la négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’
3473 ce qui est la négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’un
3474 grès moral. De la sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’il f
3475 sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il n
3476 sagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’ un Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il ne s’en suit pas
3477 limites assez étroites empiriquement fournies par le sens de son intérêt propre, une analyse sincère ne puisse faire décou
3478 assez étroites empiriquement fournies par le sens de son intérêt propre, une analyse sincère ne puisse faire découvrir que
3479 découvrir quelques richesses et ne serve parfois de contrôle efficace. Mais les bénéfices sont maigres en regard des dang
3480 es et ne serve parfois de contrôle efficace. Mais les bénéfices sont maigres en regard des dangers que la sincérité du noli
3481 bénéfices sont maigres en regard des dangers que la sincérité du noli me tangere fait courir, tant dans le domaine littér
3482 nt maigres en regard des dangers que la sincérité du noli me tangere fait courir, tant dans le domaine littéraire que dans
3483 ncérité du noli me tangere fait courir, tant dans le domaine littéraire que dans celui de l’action. En littérature : refus
3484 r, tant dans le domaine littéraire que dans celui de l’action. En littérature : refus de construire, de composer ; impuiss
3485 tant dans le domaine littéraire que dans celui de l’ action. En littérature : refus de construire, de composer ; impuissanc
3486 ue dans celui de l’action. En littérature : refus de construire, de composer ; impuissance à inventer. Car inventer, c’est
3487 e l’action. En littérature : refus de construire, de composer ; impuissance à inventer. Car inventer, c’est se porter à l’
3488 sance à inventer. Car inventer, c’est se porter à l’ extrême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une di
3489 Car inventer, c’est se porter à l’extrême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquo
3490 r, c’est se porter à l’extrême pointe de soi, et, d’ un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi les romanc
3491 e dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi les romanciers modernes ont-ils tant de mal à créer des personnages ? C’e
3492 créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte de sincérité les retient d’imposer aux héros ce rythme volontaire par le
3493 rsonnages ? C’est parce qu’une sorte de sincérité les retient d’imposer aux héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac
3494 C’est parce qu’une sorte de sincérité les retient d’ imposer aux héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac les fait v
3495 x héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac les fait vivre. Ce serait fausser quelque chose à leurs yeux. Le cas des
3496 re. Ce serait fausser quelque chose à leurs yeux. Le cas des Faux-Monnayeurs le montre clairement. En morale : défaitisme
3497 ue chose à leurs yeux. Le cas des Faux-Monnayeurs le montre clairement. En morale : défaitisme quand il s’agit de gestes q
3498 lairement. En morale : défaitisme quand il s’agit de gestes qui pourraient entraîner des effets imprévisibles, « réalisme 
3499  réalisme » décourageant, et, bientôt, incapacité d’ agir efficacement. (Il faut, pour sauter, une confiance dans l’élan qu
3500 cement. (Il faut, pour sauter, une confiance dans l’ élan qui échappe à toute analyse préalable et sans quoi le saut paraît
3501 ui échappe à toute analyse préalable et sans quoi le saut paraît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation de la personna
3502 paraît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation de la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien d
3503 aît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation de la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit
3504 de.) Enfin, désagrégation de la personnalité, car l’ analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « re
3505 , désagrégation de la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous
3506 ersonnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’ a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi, m
3507 l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi, moins le principe unificateur ». De quelques soph
3508 dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi, moins le principe unificateur ». De quelques sophismes libéra
3509 nandez, « retient tous les éléments du moi, moins le principe unificateur ». De quelques sophismes libérateurs La fo
3510 ments du moi, moins le principe unificateur ». De quelques sophismes libérateurs La fonction de l’homme est aussi bi
3511 cateur ». De quelques sophismes libérateurs La fonction de l’homme est aussi bien de croire que de constater. F. Ra
3512 De quelques sophismes libérateurs La fonction de l’homme est aussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sin
3513 quelques sophismes libérateurs La fonction de l’ homme est aussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sincér
3514 érateurs La fonction de l’homme est aussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Riviè
3515 fonction de l’homme est aussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus ri
3516 ussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi es
3517 e de constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’ un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sinc
3518 La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop sincère, pas s
3519 n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si l’on prétend que
3520 a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si l’on prétend que la
3521 sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si l’ on prétend que la sincérité est la recherche, puis l’acceptation de to
3522 sincère, pas sincère. Ou bien si l’on prétend que la sincérité est la recherche, puis l’acceptation de toute tendance du m
3523 ère. Ou bien si l’on prétend que la sincérité est la recherche, puis l’acceptation de toute tendance du moi, je réponds qu
3524 n prétend que la sincérité est la recherche, puis l’ acceptation de toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est s
3525 la sincérité est la recherche, puis l’acceptation de toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est sincère aussi,
3526 a recherche, puis l’acceptation de toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est sincère aussi, qui révèle mon bes
3527 eptation de toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est sincère aussi, qui révèle mon besoin de mentir. Il devie
3528 mensonge est sincère aussi, qui révèle mon besoin de mentir. Il devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sinc
3529 besoin de mentir. Il devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sincère. Peut-on véritablement se mentir à soi
3530 z pour qu’ils vous aident3 — mais jamais au point d’ oublier la vérité qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment. « L’ar
3531 ils vous aident3 — mais jamais au point d’oublier la vérité qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment. « L’art est un m
3532 é qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment. «  L’ art est un mensonge, mais un bon artiste n’est pas menteur », dit Max
3533 dit Max Jacob. « Être sincère, c’est avoir toutes les pensées » (Rivière). Mais on ne peut se maintenir dans cet état. Ce «
3534  mensonge », ce choix faux mais bon, nécessaire à la vie, n’est-ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vous
3535 ire à la vie, n’est-ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt de l’indétermination violente
3536 ssi que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt de l’indétermination violente qu’est la sincérité selon Rivière. La sinc
3537 que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt de l’ indétermination violente qu’est la sincérité selon Rivière. La sincéri
3538 ire aussitôt de l’indétermination violente qu’est la sincérité selon Rivière. La sincérité véritable vous pousse à faire l
3539 ation violente qu’est la sincérité selon Rivière. La sincérité véritable vous pousse à faire le saut dans le vide qu’exige
3540 vière. La sincérité véritable vous pousse à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité,
3541 cérité véritable vous pousse à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité, c’est-à-dire
3542 e le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité, c’est-à-dire une sincérité tournée au vice, inv
3543 ans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité, c’est-à-dire une sincérité tournée au vice, invertie, qui
3544 sincérité tournée au vice, invertie, qui retient de l’oser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’homme même
3545 ncérité tournée au vice, invertie, qui retient de l’ oser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’homme même
3546 ui retient de l’oser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’homme même J’en étais à peu près à ce point de
3547 ser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’homme même J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce
3548 . Petite anthologie ou que le « style » est de l’ homme même J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce poi
3549 l’homme même J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaien
3550 s à peu près à ce point de mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient d’appeler sincérité et q
3551 t de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient d’ appeler sincérité et qui me devenait inintelligible en même temps qu’o
3552 inintelligible en même temps qu’odieux. Au hasard de quelques lectures, je pris note des passages suivants (les paraphrase
3553 ues lectures, je pris note des passages suivants ( les paraphraser serait d’une ingratitude insigne — ils marquent au reste
3554 ote des passages suivants (les paraphraser serait d’ une ingratitude insigne — ils marquent au reste fort bien les jalons d
3555 atitude insigne — ils marquent au reste fort bien les jalons de cette recherche) : Puissiez-vous avouer moins de sincérité
3556 igne — ils marquent au reste fort bien les jalons de cette recherche) : Puissiez-vous avouer moins de sincérité et montre
3557 de cette recherche) : Puissiez-vous avouer moins de sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne somm
3558 ez-vous avouer moins de sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne sommes pas, nous nous créons. Cer
3559 n qui altérerait leur moi ; ils ne souhaitent que d’ être leur propre témoin, intelligent mais immobile : ce sont les mêmes
3560 ropre témoin, intelligent mais immobile : ce sont les mêmes qui s’ignorent en tant que personnes. Comment se trouveraient-i
3561 eraient-ils, n’existant pas ? (François Mauriac.) La valeur morale de M. Godeau serait définie par l’aspect seul qu’il sou
3562 istant pas ? (François Mauriac.) La valeur morale de M. Godeau serait définie par l’aspect seul qu’il souffrirait de garde
3563 La valeur morale de M. Godeau serait définie par l’ aspect seul qu’il souffrirait de garder lui-même à son propre regard.
3564 erait définie par l’aspect seul qu’il souffrirait de garder lui-même à son propre regard. Ainsi la valeur morale d’un homm
3565 ait de garder lui-même à son propre regard. Ainsi la valeur morale d’un homme équivalait-elle à l’illusion qu’il était cap
3566 -même à son propre regard. Ainsi la valeur morale d’ un homme équivalait-elle à l’illusion qu’il était capable d’entretenir
3567 nsi la valeur morale d’un homme équivalait-elle à l’ illusion qu’il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhan
3568 équivalait-elle à l’illusion qu’il était capable d’ entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhandeau.) Ce qu’on appelle une œuv
3569 appelle une œuvre sincère est celle qui est douée d’ assez de force pour donner de la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un
3570 une œuvre sincère est celle qui est douée d’assez de force pour donner de la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ?
3571 celle qui est douée d’assez de force pour donner de la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le perso
3572 lle qui est douée d’assez de force pour donner de la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le personna
3573 ouée d’assez de force pour donner de la réalité à l’ illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le personnage est mainte
3574 à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le personnage est maintenu jusqu’à la mort, il se confond avec l’homme m
3575 ? Oui. Mais si le personnage est maintenu jusqu’à la mort, il se confond avec l’homme même. (André Maurois.) (Quel effro
3576 est maintenu jusqu’à la mort, il se confond avec l’ homme même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence
3577 me même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence où l’on soupçonne pour la première fois que certains, p
3578 même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour de l’ adolescence où l’on soupçonne pour la première fois que certains, peut
3579 ois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence où l’ on soupçonne pour la première fois que certains, peut-être, jouent leu
3580 , jouent leur vie. Rien ne paraît plus sinistre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépasser.)   Si j’
3581 paraît plus sinistre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépasser.)   Si j’en crois l’intensité d’un
3582 e à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépasser.)   Si j’en crois l’intensité d’un sentiment intime, ce
3583 t âge. Mais il le faut dépasser.)   Si j’en crois l’ intensité d’un sentiment intime, ce moi idéal que j’appelle en chaque
3584 il le faut dépasser.)   Si j’en crois l’intensité d’ un sentiment intime, ce moi idéal que j’appelle en chaque minute de ma
3585 time, ce moi idéal que j’appelle en chaque minute de ma joie est plus réel que celui qu’une analyse désolée s’imaginait re
3586 ’imaginait retenir. Dès lors, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est
3587 enir. Dès lors, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d
3588 rs, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par
3589 vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d’ y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’
3590 e. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soi
3591 e que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soit, j’accept
3592 moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soit, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de l’
3593 yens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’ hypocrisie. Soit, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de l’hyp
3594 Soit, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de l’hypocrisie Non, non !… Debout dans l’ère successive ! Brisez, mo
3595 t, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de l’ hypocrisie Non, non !… Debout dans l’ère successive ! Brisez, mon c
3596 Éloge de l’hypocrisie Non, non !… Debout dans l’ ère successive ! Brisez, mon corps, brisez cette forme pensive ! .....
3597 ................................................. Le vent se lève, il faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein
3598 ................. Le vent se lève, il faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste lucidité, je t’ava
3599 , il faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste lucidité, je t’avais déjà invoquée, hypocrisie cons
3600 t tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste lucidité, je t’avais déjà invoquée, hypocrisie consolante e
3601 Mais tu m’offrais un visage un peu crispé, signe d’ une ironie secrète et pour moi douloureuse encore. Pitoyable, trop vis
3602 ent, tu prêtais bien quelques voiles à mon dégoût d’ un moi que la vie me montrait si désespérément vrai, tyrannique, insuf
3603 is bien quelques voiles à mon dégoût d’un moi que la vie me montrait si désespérément vrai, tyrannique, insuffisant. Mais
3604 rément vrai, tyrannique, insuffisant. Mais un pli de ta lèvre, un peu sceptique, quand mon esprit partait dans le rêve d’u
3605 , un peu sceptique, quand mon esprit partait dans le rêve d’un idéal de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai
3606 sceptique, quand mon esprit partait dans le rêve d’ un idéal de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai mieux a
3607 quand mon esprit partait dans le rêve d’un idéal de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai mieux aimée ; d’au
3608 t dans le rêve d’un idéal de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai mieux aimée ; d’autres soirs, alors qu’une
3609 ux aimée ; d’autres soirs, alors qu’une symphonie de joies émanait de toute la vie : chaque chose proposait une ferveur no
3610 es soirs, alors qu’une symphonie de joies émanait de toute la vie : chaque chose proposait une ferveur nouvelle, et chaque
3611 alors qu’une symphonie de joies émanait de toute la vie : chaque chose proposait une ferveur nouvelle, et chaque être un
3612 tat de grâce, un amour — ne pouvait se satisfaire de telle possession particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’elle
3613 en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement à l’ invite que je soupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur l
3614 cquiesçant vivement à l’invite que je soupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, av
3615 ement à l’invite que je soupçonnais la plus riche d’ inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, avec tant de rir
3616 onnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, avec tant de rires amis, vers tout ce que mom
3617 is, vers tout ce que momentanément je choisissais de laisser — et des baisers à tous les vents — qu’il eût été loisible d’
3618 je choisissais de laisser — et des baisers à tous les vents — qu’il eût été loisible d’attribuer comme objet à ma jubilatio
3619 baisers à tous les vents — qu’il eût été loisible d’ attribuer comme objet à ma jubilation, non pas ce but peut-être dériso
3620 vers quoi je me portais, mais bien ces figurants de mon bonheur que je me conciliais pour des retours possibles. C’est ai
3621 C’est ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de l’être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et obstinée l’a
3622 st ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de l’ être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et obstinée l’assu
3623 tient comme une arrière-pensée sagace et obstinée l’ assurance d’une continuité entre ses actions et ses désirs, un quant-à
3624 une arrière-pensée sagace et obstinée l’assurance d’ une continuité entre ses actions et ses désirs, un quant-à-soi qui ne
3625 ui ne gêne aucun geste, mais incline discrètement les décisions et les rend complices d’un dessein logique, peut-être loint
3626 geste, mais incline discrètement les décisions et les rend complices d’un dessein logique, peut-être lointain, en quoi cons
3627 discrètement les décisions et les rend complices d’ un dessein logique, peut-être lointain, en quoi consiste l’unité la pl
3628 ein logique, peut-être lointain, en quoi consiste l’ unité la plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont
3629 que, peut-être lointain, en quoi consiste l’unité la plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point l
3630 lointain, en quoi consiste l’unité la plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées
3631 ntain, en quoi consiste l’unité la plus réelle de l’ individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées et
3632 — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’ idées et jongleries verbales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’he
3633 d’idées et jongleries verbales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et
3634 dées et jongleries verbales. Regards au-dessus de l’ amour ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et cal
3635 ies verbales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’ heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidemen
3636 es. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidement le retou
3637 us de l’amour ! Voir l’heure à la pendule pendant l’ étreinte d’un adieu et calculer rapidement le retour à une fidélité pl
3638 ur ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte d’ un adieu et calculer rapidement le retour à une fidélité plus profonde
3639 dant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidement le retour à une fidélité plus profonde. Fidélité à sa loi individuelle,
3640 e honnêteté peut-être plus réelle que l’autre. Et l’ on conçoit que ce constant et secret assujettissement au moi idéal exi
3641 re que cette agilité offensive qu’on appelle dans la vie publique arrivisme, et séduction dans les salons. Constater une
3642 dans la vie publique arrivisme, et séduction dans les salons. Constater une faiblesse, c’est toujours un peu en prendre so
3643 esse, c’est toujours un peu en prendre son parti. La sincérité crée en nous un fait accompli. J’appelle hypocrisie envers
3644 une volonté — si profonde qu’elle n’a pas besoin de s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit de nommer ce dont je
3645 s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’u
3646 s souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce de souffrance véritablement insupportable, c’est celle qu’on tire de soi
3647 ritablement insupportable, c’est celle qu’on tire de soi-même.) Hypocrisie, ce sourire des sphinx ; hypocrisie, masque amb
3648 ce sourire des sphinx ; hypocrisie, masque ambigu d’ une liberté plus précieuse que toute certitude… Ô vérité, ma vérité, n
3649 é, ma vérité, non pas ce que je suis, mais ce que de toute mon âme je veux être !… 1. La véritable description de l’éla
3650 ais ce que de toute mon âme je veux être !… 1. La véritable description de l’élan supposé dans le premier exemple, ce s
3651 me je veux être !… 1. La véritable description de l’élan supposé dans le premier exemple, ce serait le récit des gestes
3652 je veux être !… 1. La véritable description de l’ élan supposé dans le premier exemple, ce serait le récit des gestes qu
3653 l’élan supposé dans le premier exemple, ce serait le récit des gestes qu’il m’aurait fait commettre. Manifester est plus s
3654 st plus sincère qu’analyser. 2. D’ailleurs toute la psychologie moderne souligne la quasi-impossibilité de traduire un dy
3655 D’ailleurs toute la psychologie moderne souligne la quasi-impossibilité de traduire un dynamisme directement dans notre l
3656 ychologie moderne souligne la quasi-impossibilité de traduire un dynamisme directement dans notre langage statique. 3. « 
3657 langage statique. 3. « Et certes quand il s’agit de parole ou d’écriture, l’affirmation prouve moins une certitude qu’un
3658 que. 3. « Et certes quand il s’agit de parole ou d’ écriture, l’affirmation prouve moins une certitude qu’un désir de cert
3659 t certes quand il s’agit de parole ou d’écriture, l’ affirmation prouve moins une certitude qu’un désir de certitude né de
3660 ffirmation prouve moins une certitude qu’un désir de certitude né de quelque doute au fond. » (René Crevel) b. « Paradoxe
3661 e moins une certitude qu’un désir de certitude né de quelque doute au fond. » (René Crevel) b. « Paradoxe de la sincérité
3662 que doute au fond. » (René Crevel) b. « Paradoxe de la sincérité », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fr
3663 doute au fond. » (René Crevel) b. « Paradoxe de la sincérité », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribo
3664 é Crevel) b. « Paradoxe de la sincérité », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 1, décembre 19
37 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
3665 bre 1926)a Une mauvaise humeur qui flotte dans l’ air nous proposerait de débuter par l’inévitable discours sur les diff
3666 ise humeur qui flotte dans l’air nous proposerait de débuter par l’inévitable discours sur les difficultés du temps, en gé
3667 flotte dans l’air nous proposerait de débuter par l’ inévitable discours sur les difficultés du temps, en général, et sur c
3668 poserait de débuter par l’inévitable discours sur les difficultés du temps, en général, et sur celles en particulier qu’imp
3669 ter par l’inévitable discours sur les difficultés du temps, en général, et sur celles en particulier qu’implique la public
3670 général, et sur celles en particulier qu’implique la publication de notre revue. Mais nous savons, tout comme M. Coué, que
3671 celles en particulier qu’implique la publication de notre revue. Mais nous savons, tout comme M. Coué, que ce serait de m
3672 is nous savons, tout comme M. Coué, que ce serait de mauvaise méthode. Et, comme M. Coué, nous nous persuadons que tout ir
3673 oué, nous nous persuadons que tout ira très bien. Les circonstances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jam
3674 suadons que tout ira très bien. Les circonstances l’ exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jamais, nous semble-
3675 jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa raison d’ être. La vie d’aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou
3676 nous semble-t-il, notre revue a sa raison d’être. La vie d’aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refus
3677 mble-t-il, notre revue a sa raison d’être. La vie d’ aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refuser de n
3678 evue a sa raison d’être. La vie d’aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refuser de nous affirmer avec
3679 le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refuser de nous affirmer avec une netteté qui a pu paraître parfois quelque peu
3680 i a pu paraître parfois quelque peu impertinente. Le fait est que nous éprouvons irrésistiblement l’obligation d’être nous
3681 . Le fait est que nous éprouvons irrésistiblement l’ obligation d’être nous-mêmes. Et, disons-le tout de suite, c’est en ce
3682 que nous éprouvons irrésistiblement l’obligation d’ être nous-mêmes. Et, disons-le tout de suite, c’est en cela uniquement
3683 lement l’obligation d’être nous-mêmes. Et, disons- le tout de suite, c’est en cela uniquement — être nous-mêmes — que consi
3684 mes — que consistera notre programme. Sans doute, les différences s’accusent : mais n’est-ce pas la meilleure raison pour n
3685 e, les différences s’accusent : mais n’est-ce pas la meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemment encore à
3686 s n’est-ce pas la meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemment encore à nous comprendre et de nous accorder
3687 rcher plus patiemment encore à nous comprendre et de nous accorder une confiance sans laquelle nous ne saurions aller, et
3688 elle nous ne saurions aller, et qui, nous voulons l’ espérer, ne sera pas sans leur donner quelque bénéfice en retour. Cert
3689 nt d’autres, avant tant d’autres. « Amis, ce sont les jeunes qui passent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter le pas
3690 s, ce sont les jeunes qui passent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place a
3691 ce sont les jeunes qui passent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place au sp
3692 unes qui passent… » Pas question de les saluer ni d’ emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place au spectacle qu’il
3693 ssent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place au spectacle qu’ils offrent e
3694 e les saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place au spectacle qu’ils offrent et de les considérer ave
3695 e retenir sa place au spectacle qu’ils offrent et de les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : « Apr
3696 etenir sa place au spectacle qu’ils offrent et de les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : « Après m
3697 les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et de se détourner de ce qu’on
3698 ie. Il est bien facile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre
3699 cile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre « désordre ». Mais
3700  : « Après moi, le déluge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre « désordre ». Mais on est toujours
3701 uge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume d’ appeler notre « désordre ». Mais on est toujours le fils de quelqu’un…
3702 ’appeler notre « désordre ». Mais on est toujours le fils de quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut
3703 notre « désordre ». Mais on est toujours le fils de quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut-elle fa
3704 est toujours le fils de quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut-elle faire réfléchir utilement sur s
3705 ils de quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut-elle faire réfléchir utilement sur ses causes…   Nous
3706 eur bénévole, un exercice mensuel à votre faculté d’ indulgence. Par contre, nous nous empressons de vous laisser le soin d
3707 té d’indulgence. Par contre, nous nous empressons de vous laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modeste
3708 Par contre, nous nous empressons de vous laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…   Être nous-m
3709 tre, nous nous empressons de vous laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…   Être nous-mêmes, av
3710 ns de vous laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…   Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à l
3711 sser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…   Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à la fois notre bu
3712 littéraire de plus » ; nous ne voulons pas être «  l’ expression de la jeunesse romande ». Nous sommes autre chose. (Belles-
3713 plus » ; nous ne voulons pas être « l’expression de la jeunesse romande ». Nous sommes autre chose. (Belles-Lettres est t
3714 us » ; nous ne voulons pas être « l’expression de la jeunesse romande ». Nous sommes autre chose. (Belles-Lettres est touj
3715 nemment peu bellettrienne. Que sommes-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand v
3716 donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros. Il faut que
3717 indéfinissable, comme toute chose vivante… Gerbe de fleurs disparates, aux tiges divergentes, mais qu’un ruban rouge et v
3718 vergentes, mais qu’un ruban rouge et vert lie par la grâce d’une volonté sans doute divine… a. « Avant-propos », Revue d
3719 , mais qu’un ruban rouge et vert lie par la grâce d’ une volonté sans doute divine… a. « Avant-propos », Revue de Belles-
3720 é sans doute divine… a. « Avant-propos », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 1, décembre 19
3721 ve-Fribourg, n° 1, décembre 1926, p. 3-5. Signé : Le Comité central.
38 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
3722 Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)ab « Je n’admets pas qu’on reprenne
3723 Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)ab « Je n’admets pas qu’on reprenne mes parole
3724 n’admets pas qu’on reprenne mes paroles, qu’on me les oppose. Ce ne sont pas les termes d’un traité de paix. Entre moi et v
3725 mes paroles, qu’on me les oppose. Ce ne sont pas les termes d’un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voi
3726 s, qu’on me les oppose. Ce ne sont pas les termes d’ un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voilà pour le
3727 les oppose. Ce ne sont pas les termes d’un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voilà pour les critiques,
3728 mes d’un traité de paix. Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voilà pour les critiques, « punaises glabres et poux barbus
3729 Entre moi et vous, c’est la guerre. » Voilà pour les critiques, « punaises glabres et poux barbus », qui perdraient leur t
3730 ux barbus », qui perdraient leur temps à recenser les incohérences pittoresques de ce petit livre. Quant à ceux que certain
3731 ur temps à recenser les incohérences pittoresques de ce petit livre. Quant à ceux que certaines envolées magnifiques et ha
3732 il leur réserve mieux encore : après une kyrielle d’ injures qui ne font pas honneur à l’imagination d’autres fois si prest
3733 une kyrielle d’injures qui ne font pas honneur à l’ imagination d’autres fois si prestigieuse du poète : « Ils m’ont suivi
3734 eur à l’imagination d’autres fois si prestigieuse du poète : « Ils m’ont suivi, les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rir
3735 ois si prestigieuse du poète : « Ils m’ont suivi, les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rire : « À mort ceux qui paraphras
3736 ent ce que je dis ». Il y a chez Aragon une folie de la persécution, qui se cherche partout des prétextes, et une passion
3737 ce que je dis ». Il y a chez Aragon une folie de la persécution, qui se cherche partout des prétextes, et une passion far
3738 rtout des prétextes, et une passion farouche pour la liberté, qui font de cet ombrageux personnage une manière de Rousseau
3739 et une passion farouche pour la liberté, qui font de cet ombrageux personnage une manière de Rousseau surréaliste. Devant
3740 qui font de cet ombrageux personnage une manière de Rousseau surréaliste. Devant cette ostentation de révolte, ce mélange
3741 de Rousseau surréaliste. Devant cette ostentation de révolte, ce mélange de fanfaronnade et d’intense désespoir, on songe
3742 . Devant cette ostentation de révolte, ce mélange de fanfaronnade et d’intense désespoir, on songe au Frank de La Coupe et
3743 ntation de révolte, ce mélange de fanfaronnade et d’ intense désespoir, on songe au Frank de La Coupe et les Lèvres, à qui
3744 tense désespoir, on songe au Frank de La Coupe et les Lèvres, à qui ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta
3745 res, à qui ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre détresse ? » Tant d’insistance dans le mauvais g
3746 ses compagnons criaient : « Te fais-tu le bouffon de ta propre détresse ? » Tant d’insistance dans le mauvais goût ne m’em
3747 fais-tu le bouffon de ta propre détresse ? » Tant d’ insistance dans le mauvais goût ne m’empêchera pas de le dire, Aragon
3748 de ta propre détresse ? » Tant d’insistance dans le mauvais goût ne m’empêchera pas de le dire, Aragon possède le tempéra
3749 nsistance dans le mauvais goût ne m’empêchera pas de le dire, Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus origi
3750 stance dans le mauvais goût ne m’empêchera pas de le dire, Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original
3751 oût ne m’empêchera pas de le dire, Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature
3752 era pas de le dire, Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature française. Il
3753 e, Aragon possède le tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature française. Il le proclame « J’a
3754 le tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature française. Il le proclame « J’appartiens à la gr
3755 tempérament le plus hardi et le plus original de la jeune littérature française. Il le proclame « J’appartiens à la grand
3756 us original de la jeune littérature française. Il le proclame « J’appartiens à la grande race des torrents ». Génie inégal
3757 rature française. Il le proclame « J’appartiens à la grande race des torrents ». Génie inégal s’il en fut, voici parmi tro
3758 nts ». Génie inégal s’il en fut, voici parmi trop de talents intéressants, un écrivain qui s’impose avec des qualités et d
3759 tre littérature pour trouver semblable domination de la langue. Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’image,
3760 littérature pour trouver semblable domination de la langue. Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’image, ce
3761 ouver semblable domination de la langue. Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’image, ce qui nous vaut avec d
3762 de la langue. Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’image, ce qui nous vaut avec des bizarreries fatigantes
3763 e. Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’image, ce qui nous vaut avec des bizarreries fatigantes et quelques
3764 Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’ image, ce qui nous vaut avec des bizarreries fatigantes et quelques so
3765 fatigantes et quelques sombres délires, des pages d’ un lyrisme inouï. Que Louis Aragon ne se croie pas tenu de justifier s
3766 isme inouï. Que Louis Aragon ne se croie pas tenu de justifier ses visions par le moyen d’une métaphysique aussi prétentie
3767 ne se croie pas tenu de justifier ses visions par le moyen d’une métaphysique aussi prétentieuse qu’incertaine. Son affair
3768 ie pas tenu de justifier ses visions par le moyen d’ une métaphysique aussi prétentieuse qu’incertaine. Son affaire, c’est
3769 si prétentieuse qu’incertaine. Son affaire, c’est l’ amour, et certain désespoir vaste et profond comme l’époque. « Voulez-
3770 mour, et certain désespoir vaste et profond comme l’ époque. « Voulez-vous des douleurs, la mort ou des chansons ? » On a l
3771 ofond comme l’époque. « Voulez-vous des douleurs, la mort ou des chansons ? » On a l’hallucination du décor des capitales,
3772 us des douleurs, la mort ou des chansons ? » On a l’ hallucination du décor des capitales, créatrice d’un merveilleux de ch
3773 la mort ou des chansons ? » On a l’hallucination du décor des capitales, créatrice d’un merveilleux de chaque instant, d’
3774 l’hallucination du décor des capitales, créatrice d’ un merveilleux de chaque instant, d’une véritable « mythologie moderne
3775 u décor des capitales, créatrice d’un merveilleux de chaque instant, d’une véritable « mythologie moderne ». Le Paysan de
3776 es, créatrice d’un merveilleux de chaque instant, d’ une véritable « mythologie moderne ». Le Paysan de Paris est une suite
3777 instant, d’une véritable « mythologie moderne ». Le Paysan de Paris est une suite de promenades dont la composition n’est
3778 d’une véritable « mythologie moderne ». Le Paysan de Paris est une suite de promenades dont la composition n’est pas sans
3779 logie moderne ». Le Paysan de Paris est une suite de promenades dont la composition n’est pas sans rappeler celle des Nuit
3780 Paysan de Paris est une suite de promenades dont la composition n’est pas sans rappeler celle des Nuits d’octobre de Nerv
3781 mposition n’est pas sans rappeler celle des Nuits d’ octobre de Nerval ; forme qui permet à l’auteur de divaguer de la phil
3782 es Nuits d’octobre de Nerval ; forme qui permet à l’ auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en pa
3783 d’octobre de Nerval ; forme qui permet à l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en passant par
3784 Nerval ; forme qui permet à l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en passant par la descript
3785 rval ; forme qui permet à l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en passant par la description
3786 l’auteur de divaguer de la philosophie au lyrisme le plus échevelé en passant par la description réaliste ou imaginée d’un
3787 sophie au lyrisme le plus échevelé en passant par la description réaliste ou imaginée d’une boîte de nuit, d’une devanture
3788 n passant par la description réaliste ou imaginée d’ une boîte de nuit, d’une devanture, d’un parc public. Ce n’est pas le
3789 r la description réaliste ou imaginée d’une boîte de nuit, d’une devanture, d’un parc public. Ce n’est pas le meilleur liv
3790 ription réaliste ou imaginée d’une boîte de nuit, d’ une devanture, d’un parc public. Ce n’est pas le meilleur livre de l’a
3791 ou imaginée d’une boîte de nuit, d’une devanture, d’ un parc public. Ce n’est pas le meilleur livre de l’auteur d’Anicet. C
3792 , d’une devanture, d’un parc public. Ce n’est pas le meilleur livre de l’auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plus signi
3793 d’un parc public. Ce n’est pas le meilleur livre de l’auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romant
3794 un parc public. Ce n’est pas le meilleur livre de l’ auteur d’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romantism
3795 ublic. Ce n’est pas le meilleur livre de l’auteur d’ Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romantisme nouveau
3796 ’Anicet. C’est pourtant un des plus significatifs du romantisme nouveau. J’ai nommé Rousseau, Nerval Musset : mais voyez u
3797 e, un Nerval sans pudeur, un Musset ivre non plus de vin de France, mais d’alcools pleins de démons, de drogues peut-être
3798 erval sans pudeur, un Musset ivre non plus de vin de France, mais d’alcools pleins de démons, de drogues peut-être mortell
3799 r, un Musset ivre non plus de vin de France, mais d’ alcools pleins de démons, de drogues peut-être mortelles. ab. « Loui
3800 non plus de vin de France, mais d’alcools pleins de démons, de drogues peut-être mortelles. ab. « Louis Aragon : Le Pay
3801 e vin de France, mais d’alcools pleins de démons, de drogues peut-être mortelles. ab. « Louis Aragon : Le Paysan de Pari
3802 ogues peut-être mortelles. ab. « Louis Aragon : Le Paysan de Paris (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de
3803 -être mortelles. ab. « Louis Aragon : Le Paysan de Paris (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Ge
3804 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, janvier 1927, p. 123-124.
39 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Billets aigres-doux (janvier 1927)
3805 riet V. A.-W. Poste aux amours perdues Sur le mont gris pâlissants Des bouquets de vagues brumes. Insulter ta beaut
3806 dues Sur le mont gris pâlissants Des bouquets de vagues brumes. Insulter ta beauté froide ? Oui, mais à qui s’adresser
3807 sses, ô col roide, En souffrance mes baisers. L’ amour est un alibi Nos lèvres sitôt que jointes, Ô dernier mensong
3808 vers d’autres rêves Où sourient quels anges fous. L’ horaire dicte un adieu, La mode qu’on rie des pleurs, Lors je baise vo
3809 rient quels anges fous. L’horaire dicte un adieu, La mode qu’on rie des pleurs, Lors je baise votre main Comme on signe d’
3810 s pleurs, Lors je baise votre main Comme on signe d’ un faux nom. c. « Billets aigres-doux », Revue de Belles-Lettres,
3811 n faux nom. c. « Billets aigres-doux », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 2, janvier 192
40 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
3812 Conte métaphysique : L’ individu atteint de strabisme (janvier 1927)d Comme le démiurge ven
3813 Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)d Comme le démiurge venait de peser sur le
3814 idu atteint de strabisme (janvier 1927)d Comme le démiurge venait de peser sur le commutateur des étoiles… l’une, se dé
3815 r 1927)d Comme le démiurge venait de peser sur le commutateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus d’hésitation,
3816 ateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus d’ hésitation, se mit à pérégriner dans les régions de chasse gardée du c
3817 sans plus d’hésitation, se mit à pérégriner dans les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, pre
3818 ’hésitation, se mit à pérégriner dans les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom
3819 it à pérégriner dans les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom dans sa famille,
3820 du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom dans sa famille, laquelle n’avait compté jusqu’alors que d’authen
3821 famille, laquelle n’avait compté jusqu’alors que d’ authentiques avocats et un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu
3822 accordaient à dire qu’il ne péchait que par excès de bonne humeur printanière, Urbain donc, premier mauvais garçon d’une r
3823 printanière, Urbain donc, premier mauvais garçon d’ une race entre toutes bénie — par qui ? elle était anticléricale, on n
3824 par qui ? elle était anticléricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait. L’étoile, jeune fille, roulait gentiment sur
3825 ricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait. L’ étoile, jeune fille, roulait gentiment sur ses pointes, tout scintille
3826 pudiquement dissimulé. Vers 1 heure, elle éclaira d’ une rose caresse lumineuse la chevelure rouge d’Urbain, et son nez, le
3827 heure, elle éclaira d’une rose caresse lumineuse la chevelure rouge d’Urbain, et son nez, lequel, par ses dimensions rema
3828 a d’une rose caresse lumineuse la chevelure rouge d’ Urbain, et son nez, lequel, par ses dimensions remarquablement exagéré
3829 dimensions remarquablement exagérées, lui valait le surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle
3830 s remarquablement exagérées, lui valait le surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle que les é
3831 s, lui valait le surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées
3832 n ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées de leur poste dans l’éternité. « Éternit
3833 On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées de leur poste dans l’éternité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommag
3834 s étoiles s’étaient décrochées de leur poste dans l’ éternité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit-il en s’étir
3835 fectée, c’est bien dommage, dit-il en s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et nous irons chercher
3836 t-il en s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir les vent-coul
3837 ra le ciel plus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’é
3838 lus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantai
3839 s irons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’axe de
3840 rons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’axe de sa
3841 t-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’ étoile chantait dans l’axe de sa vie normale et s’approchait en faisan
3842 rçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’ axe de sa vie normale et s’approchait en faisant la roue — celle à qui
3843 un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’axe de sa vie normale et s’approchait en faisant la roue — celle à qui souri
3844 ’axe de sa vie normale et s’approchait en faisant la roue — celle à qui sourit la Fortune. Urbain, fort d’une hérédité jud
3845 pprochait en faisant la roue — celle à qui sourit la Fortune. Urbain, fort d’une hérédité judiciaire et française, dédaign
3846 oue — celle à qui sourit la Fortune. Urbain, fort d’ une hérédité judiciaire et française, dédaigna des avances que la pert
3847 judiciaire et française, dédaigna des avances que la perte de son sens de l’éternel rendait pourtant considérables, au sen
3848 e et française, dédaigna des avances que la perte de son sens de l’éternel rendait pourtant considérables, au sens étymolo
3849 se, dédaigna des avances que la perte de son sens de l’éternel rendait pourtant considérables, au sens étymologique du ter
3850 dédaigna des avances que la perte de son sens de l’ éternel rendait pourtant considérables, au sens étymologique du terme.
3851 dait pourtant considérables, au sens étymologique du terme. Il loucha vers le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu
3852 es, au sens étymologique du terme. Il loucha vers le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu’il jeta, puis, après un
3853 u’il jeta, puis, après un grand coup de pied dans le vide symbolique des systèmes, sortit, c’est-à-dire qu’il fit un pas d
3854 e qu’il fit un pas dans une direction quelconque. L’ étoile pleurait, sentimentale. d. « L’individu atteint de strabisme.
3855 elconque. L’étoile pleurait, sentimentale. d. «  L’ individu atteint de strabisme. Conte métaphysique », Revue de Belles-L
3856 pleurait, sentimentale. d. « L’individu atteint de strabisme. Conte métaphysique », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Ne
3857 atteint de strabisme. Conte métaphysique », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 2, janvier 192
41 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
3858 Dans le Style (janvier 1927)e Nous recevons d’un bellettrien facétieux cet
3859 Dans le Style (janvier 1927)e Nous recevons d’ un bellettrien facétieux cet « Hommage à Paul Morand » : Billet circ
3860  : Billet circulaire pour Paul Morand, auteur de « Lewis et Irène » L’auteur de maint roman de caractère gras quitte
3861 pour Paul Morand, auteur de « Lewis et Irène » L’ auteur de maint roman de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant
3862 ul Morand, auteur de « Lewis et Irène » L’auteur de maint roman de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant aux titr
3863 ur de « Lewis et Irène » L’auteur de maint roman de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant aux titres, aux tire-l’
3864 comme un fusil automatique, fait balle au cerveau du poète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté
3865 matique, fait balle au cerveau du poète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté, le train dépose d
3866 au cerveau du poète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté, le train dépose des complets rigides
3867 oète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté, le train dépose des complets rigides contenant des A
3868 mmeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté, le train dépose des complets rigides contenant des Anglais fragiles. L’a
3869 complets rigides contenant des Anglais fragiles. L’ aube tire un écran de pluies sur le paysage commercial. Terminus : Mor
3870 tenant des Anglais fragiles. L’aube tire un écran de pluies sur le paysage commercial. Terminus : Morand, s’éveillant en f
3871 lais fragiles. L’aube tire un écran de pluies sur le paysage commercial. Terminus : Morand, s’éveillant en français, termi
3872 s, termine : … Irène. (Grasset, 1924… … y compris la Suède et la Norvège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8
3873 … Irène. (Grasset, 1924… … y compris la Suède et la Norvège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 192
3874 y compris la Suède et la Norvège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 1927, l’information suivante :
3875 vège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 1927, l’information suivante : Mardi dernier a été célébré
3876 s les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 1927, l’ information suivante : Mardi dernier a été célébré en l’église grecque
3877 rmation suivante : Mardi dernier a été célébré en l’ église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand av
3878 : Mardi dernier a été célébré en l’église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse H
3879 ardi dernier a été célébré en l’église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélè
3880 lébré en l’église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les tém
3881 église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaien
3882 e Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaient pour le marié : M. Ph
3883 . Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaient pour le marié : M. Philippe Berthelot, secrétaire gén
3884 ncesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaient pour le marié : M. Philippe Berthelot, secrétaire général du ministre des Aff
3885 marié : M. Philippe Berthelot, secrétaire général du ministre des Affaires étrangères ; et pour la mariée : Son Excellence
3886 ral du ministre des Affaires étrangères ; et pour la mariée : Son Excellence M. Diamanty, ministre de Roumanie à Paris. C’
3887 la mariée : Son Excellence M. Diamanty, ministre de Roumanie à Paris. C’est encore mieux dans le style. e. « Dans le st
3888 stre de Roumanie à Paris. C’est encore mieux dans le style. e. « Dans le style », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuc
3889 is. C’est encore mieux dans le style. e. « Dans le style », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg,
3890 ieux dans le style. e. « Dans le style », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 2, janvier 192
42 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
3891 Conférence d’ Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1
3892 Conférence d’Edmond Esmonin sur «  La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)i Le sujet que M
3893 Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)i Le sujet que M. Esmonin, pro
3894 onférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’ édit de Nantes » (16 février 1927)i Le sujet que M. Esmonin, profes
3895 ation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)i Le sujet que M. Esmonin, professeur à la Faculté des lettres de Grenoble
3896 r 1927)i Le sujet que M. Esmonin, professeur à la Faculté des lettres de Grenoble, traita mardi soir à la Grande salle
3897 e M. Esmonin, professeur à la Faculté des lettres de Grenoble, traita mardi soir à la Grande salle des Conférences, devant
3898 ulté des lettres de Grenoble, traita mardi soir à la Grande salle des Conférences, devant un très bel auditoire, est un de
3899 un des plus passionnants et des plus controversés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de reste
3900 des plus passionnants et des plus controversés de l’ histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester i
3901 ants et des plus controversés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester impartial. M. Lomb
3902 sés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’Universi
3903 L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’Université, en introduisan
3904 ifficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’Université, en introduisant le conférencier, a fait allusion aux di
3905 icile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’ Université, en introduisant le conférencier, a fait allusion aux diver
3906 Lombard, recteur de l’Université, en introduisant le conférencier, a fait allusion aux divers points de vue auxquels on a
3907 ints de vue auxquels on a pu se placer pour juger la révocation. M. Esmonin, lui, se place au point de vue de l’historien
3908 cation. M. Esmonin, lui, se place au point de vue de l’historien scrupuleux, qui juge d’après les textes, les causes et le
3909 ion. M. Esmonin, lui, se place au point de vue de l’ historien scrupuleux, qui juge d’après les textes, les causes et les e
3910 e vue de l’historien scrupuleux, qui juge d’après les textes, les causes et les effets vérifiables, et non d’après un systè
3911 istorien scrupuleux, qui juge d’après les textes, les causes et les effets vérifiables, et non d’après un système préconçu.
3912 uleux, qui juge d’après les textes, les causes et les effets vérifiables, et non d’après un système préconçu. (Cette attitu
3913 préconçu. (Cette attitude est plus rare qu’on ne le croit, de nos jours.) M. Esmonin montra avec beaucoup de clarté comme
3914 (Cette attitude est plus rare qu’on ne le croit, de nos jours.) M. Esmonin montra avec beaucoup de clarté comment, entre
3915 avec beaucoup de clarté comment, entre 1578, date de la proclamation de l’édit, et 1685, date de la révocation, la France
3916 c beaucoup de clarté comment, entre 1578, date de la proclamation de l’édit, et 1685, date de la révocation, la France pas
3917 arté comment, entre 1578, date de la proclamation de l’édit, et 1685, date de la révocation, la France passa de la plus gr
3918 é comment, entre 1578, date de la proclamation de l’ édit, et 1685, date de la révocation, la France passa de la plus grand
3919 date de la proclamation de l’édit, et 1685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus gr
3920 te de la proclamation de l’édit, et 1685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus grand
3921 mation de l’édit, et 1685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En
3922 , et 1685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la li
3923 t 1685, date de la révocation, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liber
3924 tion, la France passa de la plus grande liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté religieuse, Henry IV m
3925 liberté à la plus grande tyrannie. En proclamant la liberté religieuse, Henry IV mettait le royaume à la tête de la civil
3926 roclamant la liberté religieuse, Henry IV mettait le royaume à la tête de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’
3927 liberté religieuse, Henry IV mettait le royaume à la tête de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’exercer leur
3928 religieuse, Henry IV mettait le royaume à la tête de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’exercer leur religion
3929 igieuse, Henry IV mettait le royaume à la tête de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’exercer leur religion, m
3930 de la civilisation ; en interdisant aux réformés d’ exercer leur religion, mais en même temps de quitter le pays, Louis XI
3931 tion ; en interdisant aux réformés d’exercer leur religion , mais en même temps de quitter le pays, Louis XIV commit un des actes
3932 ormés d’exercer leur religion, mais en même temps de quitter le pays, Louis XIV commit un des actes les plus vexatoires qu
3933 rcer leur religion, mais en même temps de quitter le pays, Louis XIV commit un des actes les plus vexatoires que l’histoir
3934 de quitter le pays, Louis XIV commit un des actes les plus vexatoires que l’histoire ait enregistrés. Après avoir fait un t
3935 s XIV commit un des actes les plus vexatoires que l’ histoire ait enregistrés. Après avoir fait un tableau de la France de
3936 oire ait enregistrés. Après avoir fait un tableau de la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’orat
3937 e ait enregistrés. Après avoir fait un tableau de la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’orateur
3938 gistrés. Après avoir fait un tableau de la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’orateur expose co
3939 trés. Après avoir fait un tableau de la France de l’ édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’orateur expose comme
3940 tableau de la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’orateur expose comment on en vint à la révoca
3941 e la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’orateur expose comment on en vint à la révocation. C’es
3942 l’édit, victorieuse dans la guerre de Trente Ans, l’ orateur expose comment on en vint à la révocation. C’est d’abord l’inf
3943 Trente Ans, l’orateur expose comment on en vint à la révocation. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de ses droits
3944 comment on en vint à la révocation. C’est d’abord l’ influence du clergé, jaloux de ses droits considérables encore ; puis
3945 n vint à la révocation. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de ses droits considérables encore ; puis ce sont les
3946 tion. C’est d’abord l’influence du clergé, jaloux de ses droits considérables encore ; puis ce sont les conseillers intime
3947 de ses droits considérables encore ; puis ce sont les conseillers intimes du roi, un jésuite, le père Lachaise, un archevêq
3948 les encore ; puis ce sont les conseillers intimes du roi, un jésuite, le père Lachaise, un archevêque libertin, Harlay de
3949 sont les conseillers intimes du roi, un jésuite, le père Lachaise, un archevêque libertin, Harlay de Champvallon, et surt
3950 t fort bien leurs intérêts immédiats à leur désir de gagner le ciel, persuadent Louis XIV que la révocation serait une œuv
3951 n leurs intérêts immédiats à leur désir de gagner le ciel, persuadent Louis XIV que la révocation serait une œuvre digne d
3952 désir de gagner le ciel, persuadent Louis XIV que la révocation serait une œuvre digne du Roi-Soleil et capable de lui fai
3953 ouis XIV que la révocation serait une œuvre digne du Roi-Soleil et capable de lui faire pardonner les erreurs de sa jeunes
3954 n serait une œuvre digne du Roi-Soleil et capable de lui faire pardonner les erreurs de sa jeunesse. Le roi, « un niais en
3955 e du Roi-Soleil et capable de lui faire pardonner les erreurs de sa jeunesse. Le roi, « un niais en matière religieuse » au
3956 eil et capable de lui faire pardonner les erreurs de sa jeunesse. Le roi, « un niais en matière religieuse » au dire de sa
3957 e lui faire pardonner les erreurs de sa jeunesse. Le roi, « un niais en matière religieuse » au dire de sa belle-sœur, la
3958 e roi, « un niais en matière religieuse » au dire de sa belle-sœur, la princesse palatine, se laisse facilement convaincre
3959 en matière religieuse » au dire de sa belle-sœur, la princesse palatine, se laisse facilement convaincre. D’ailleurs, les
3960 ine, se laisse facilement convaincre. D’ailleurs, les jésuites ont déjà réussi à « tourner » l’édit par mille arguties juri
3961 leurs, les jésuites ont déjà réussi à « tourner » l’ édit par mille arguties juridiques. Et les statistiques faussées peuve
3962 ourner » l’édit par mille arguties juridiques. Et les statistiques faussées peuvent faire croire à une très forte diminutio
3963 peuvent faire croire à une très forte diminution du nombre des protestants. Aussi ne s’effraye-t-on pas trop, au début, d
3964 ants. Aussi ne s’effraye-t-on pas trop, au début, de l’émigration des fidèles qui suivent leurs pasteurs proscrits. On esp
3965 s. Aussi ne s’effraye-t-on pas trop, au début, de l’ émigration des fidèles qui suivent leurs pasteurs proscrits. On espère
3966 eurs pasteurs proscrits. On espère bien convertir de gré ou de force tous ceux qui resteront « Les enfants seront du moins
3967 urs proscrits. On espère bien convertir de gré ou de force tous ceux qui resteront « Les enfants seront du moins catholiqu
3968 rtir de gré ou de force tous ceux qui resteront «  Les enfants seront du moins catholiques, si les pères sont hypocrites »,
3969 orce tous ceux qui resteront « Les enfants seront du moins catholiques, si les pères sont hypocrites », écrit Madame de Ma
3970 ont « Les enfants seront du moins catholiques, si les pères sont hypocrites », écrit Madame de Maintenon. Mais bientôt l’on
3971 crites », écrit Madame de Maintenon. Mais bientôt l’ on voit la France se dépeupler ; des industries sont presque anéanties
3972 écrit Madame de Maintenon. Mais bientôt l’on voit la France se dépeupler ; des industries sont presque anéanties ; les con
3973 peupler ; des industries sont presque anéanties ; les conséquences funestes de l’acte de révocation commencent à se révéler
3974 ont presque anéanties ; les conséquences funestes de l’acte de révocation commencent à se révéler politiques (guerre de la
3975 presque anéanties ; les conséquences funestes de l’ acte de révocation commencent à se révéler politiques (guerre de la co
3976 e anéanties ; les conséquences funestes de l’acte de révocation commencent à se révéler politiques (guerre de la confessio
3977 cation commencent à se révéler politiques (guerre de la confession d’Augsbourg) et surtout morales : car malgré des félici
3978 ion commencent à se révéler politiques (guerre de la confession d’Augsbourg) et surtout morales : car malgré des félicitat
3979 à se révéler politiques (guerre de la confession d’ Augsbourg) et surtout morales : car malgré des félicitations arrachées
3980 es félicitations arrachées par Louis XIV au pape, les catholiques sont loin d’être unanimes à louer la révocation. L’un d’e
3981 par Louis XIV au pape, les catholiques sont loin d’ être unanimes à louer la révocation. L’un d’eux s’indigne, dans une le
3982 les catholiques sont loin d’être unanimes à louer la révocation. L’un d’eux s’indigne, dans une lettre à Louvois, de ce qu
3983 loin d’être unanimes à louer la révocation. L’un d’ eux s’indigne, dans une lettre à Louvois, de ce que « les dragons ont
3984 L’un d’eux s’indigne, dans une lettre à Louvois, de ce que « les dragons ont été les meilleurs prédicateurs de notre Évan
3985 s’indigne, dans une lettre à Louvois, de ce que «  les dragons ont été les meilleurs prédicateurs de notre Évangile ». Et le
3986 lettre à Louvois, de ce que « les dragons ont été les meilleurs prédicateurs de notre Évangile ». Et les persécutions contr
3987 « les dragons ont été les meilleurs prédicateurs de notre Évangile ». Et les persécutions contre ceux qui n’ont commis d’
3988 es meilleurs prédicateurs de notre Évangile ». Et les persécutions contre ceux qui n’ont commis d’autre crime que de « dépl
3989 Et les persécutions contre ceux qui n’ont commis d’ autre crime que de « déplaire au roi » vont reprendre de plus belle :
3990 ns contre ceux qui n’ont commis d’autre crime que de « déplaire au roi » vont reprendre de plus belle : la guerre civile s
3991  déplaire au roi » vont reprendre de plus belle : la guerre civile succède aux dragonnades. M. Esmonin s’abstient d’en fai
3992 le succède aux dragonnades. M. Esmonin s’abstient d’ en faire un tableau qu’il suppose présent à l’esprit de ses auditeurs.
3993 ent d’en faire un tableau qu’il suppose présent à l’ esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert Sor
3994 faire un tableau qu’il suppose présent à l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert Sorel, selon
3995 à l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert Sorel, selon qui la date du 16 octobre 1685 marque
3996 e ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’ Albert Sorel, selon qui la date du 16 octobre 1685 marque une déviatio
3997 e en citant le jugement d’Albert Sorel, selon qui la date du 16 octobre 1685 marque une déviation dans l’histoire de la Fr
3998 ant le jugement d’Albert Sorel, selon qui la date du 16 octobre 1685 marque une déviation dans l’histoire de la France. Dé
3999 date du 16 octobre 1685 marque une déviation dans l’ histoire de la France. Déviation telle, en effet, que nous en sentons
4000 octobre 1685 marque une déviation dans l’histoire de la France. Déviation telle, en effet, que nous en sentons les conséqu
4001 obre 1685 marque une déviation dans l’histoire de la France. Déviation telle, en effet, que nous en sentons les conséquenc
4002 e. Déviation telle, en effet, que nous en sentons les conséquences de nos jours encore, ajoute M. Esmonin. Et nous ne pouvo
4003 e, en effet, que nous en sentons les conséquences de nos jours encore, ajoute M. Esmonin. Et nous ne pouvons que nous réjo
4004 e M. Esmonin. Et nous ne pouvons que nous réjouir de retrouver bientôt dans l’ouvrage qu’il va consacrer à Louis XIV l’exp
4005 ouvons que nous réjouir de retrouver bientôt dans l’ ouvrage qu’il va consacrer à Louis XIV l’exposé si dénué de parti pris
4006 tôt dans l’ouvrage qu’il va consacrer à Louis XIV l’ exposé si dénué de parti pris, si libre et d’une si élégante science d
4007 qu’il va consacrer à Louis XIV l’exposé si dénué de parti pris, si libre et d’une si élégante science du sympathique prof
4008 XIV l’exposé si dénué de parti pris, si libre et d’ une si élégante science du sympathique professeur de Grenoble. i. « 
4009 parti pris, si libre et d’une si élégante science du sympathique professeur de Grenoble. i. « Troisième conférence des A
4010 une si élégante science du sympathique professeur de Grenoble. i. « Troisième conférence des Amis de la pensée protestan
4011 de Grenoble. i. « Troisième conférence des Amis de la pensée protestante : La révocation de l’édit de Nantes », Feuille
4012 Grenoble. i. « Troisième conférence des Amis de la pensée protestante : La révocation de l’édit de Nantes », Feuille d’A
4013 me conférence des Amis de la pensée protestante : La révocation de l’édit de Nantes », Feuille d’Avis de Neuchâtel, n° 39,
4014 des Amis de la pensée protestante : La révocation de l’édit de Nantes », Feuille d’Avis de Neuchâtel, n° 39, 16 février 19
4015 Amis de la pensée protestante : La révocation de l’ édit de Nantes », Feuille d’Avis de Neuchâtel, n° 39, 16 février 1927,
4016 te : La révocation de l’édit de Nantes », Feuille d’ Avis de Neuchâtel, n° 39, 16 février 1927, p. 8.
4017 révocation de l’édit de Nantes », Feuille d’Avis de Neuchâtel, n° 39, 16 février 1927, p. 8.
43 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
4018 Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)ac « Quel admirable sujet de roman, écrit G
4019 ladère (février 1927)ac « Quel admirable sujet de roman, écrit Gide, au bout de quinze ans, de vingt ans de vie conjuga
4020 ujet de roman, écrit Gide, au bout de quinze ans, de vingt ans de vie conjugale, la décristallisation progressive et récip
4021 , écrit Gide, au bout de quinze ans, de vingt ans de vie conjugale, la décristallisation progressive et réciproque des con
4022 out de quinze ans, de vingt ans de vie conjugale, la décristallisation progressive et réciproque des conjoints. » On sait
4023 ait que Beyle appelait cristallisation une fièvre d’ imagination qui orne de beautés illusoires l’objet de l’amour. Mais le
4024 cristallisation une fièvre d’imagination qui orne de beautés illusoires l’objet de l’amour. Mais les jeunes gens de ce tem
4025 èvre d’imagination qui orne de beautés illusoires l’ objet de l’amour. Mais les jeunes gens de ce temps ne cultivent point
4026 magination qui orne de beautés illusoires l’objet de l’amour. Mais les jeunes gens de ce temps ne cultivent point cette fi
4027 ination qui orne de beautés illusoires l’objet de l’ amour. Mais les jeunes gens de ce temps ne cultivent point cette fièvr
4028 ne de beautés illusoires l’objet de l’amour. Mais les jeunes gens de ce temps ne cultivent point cette fièvre. Et comme la
4029 lusoires l’objet de l’amour. Mais les jeunes gens de ce temps ne cultivent point cette fièvre. Et comme la morale ne sait
4030 e temps ne cultivent point cette fièvre. Et comme la morale ne sait plus leur imposer de feindre encore ce que le cœur ne
4031 vre. Et comme la morale ne sait plus leur imposer de feindre encore ce que le cœur ne ressent plus, il suffit de quelques
4032 e sait plus leur imposer de feindre encore ce que le cœur ne ressent plus, il suffit de quelques mois aux jeunes époux de
4033 encore ce que le cœur ne ressent plus, il suffit de quelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour se déprendre de le
4034 plus, il suffit de quelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour se déprendre de leurs rêves. Un malentendu grandit e
4035 s, il suffit de quelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour se déprendre de leurs rêves. Un malentendu grandit entr
4036 aux jeunes époux de la Maladère pour se déprendre de leurs rêves. Un malentendu grandit entre eux dans leur isolement, ine
4037 x dans leur isolement, inexplicable et mal avoué. L’ on songe à une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’a
4038 l avoué. L’on songe à une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pourtant, jusqu’au bout, il semble q
4039 e qu’un mot, un geste décisif, ou certaine amitié de la saison suffirait à dissiper le charme perfide qui les tourmente. M
4040 u’un mot, un geste décisif, ou certaine amitié de la saison suffirait à dissiper le charme perfide qui les tourmente. Mais
4041 certaine amitié de la saison suffirait à dissiper le charme perfide qui les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils se
4042 saison suffirait à dissiper le charme perfide qui les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils se soient délivrés d’eux-m
4043 ais il faudrait d’abord qu’ils se soient délivrés d’ eux-mêmes pour que ce mot, ce geste, soient possibles. C’est d’Armande
4044 our que ce mot, ce geste, soient possibles. C’est d’ Armande surtout qu’on les attendrait, plus franche d’allure. On ne sai
4045 , soient possibles. C’est d’Armande surtout qu’on les attendrait, plus franche d’allure. On ne sait ce qui la retient : son
4046 rmande surtout qu’on les attendrait, plus franche d’ allure. On ne sait ce qui la retient : son amour ? son manque d’amour 
4047 endrait, plus franche d’allure. On ne sait ce qui la retient : son amour ? son manque d’amour ? Pour Jacques, il souffre d
4048 e sait ce qui la retient : son amour ? son manque d’ amour ? Pour Jacques, il souffre d’une incurable adolescence, d’un déf
4049 r ? son manque d’amour ? Pour Jacques, il souffre d’ une incurable adolescence, d’un défaitisme sentimental qui l’empêtre d
4050 Jacques, il souffre d’une incurable adolescence, d’ un défaitisme sentimental qui l’empêtre de réticences, et le fait joue
4051 able adolescence, d’un défaitisme sentimental qui l’ empêtre de réticences, et le fait jouer bien maladroitement son rôle d
4052 scence, d’un défaitisme sentimental qui l’empêtre de réticences, et le fait jouer bien maladroitement son rôle d’homme… « 
4053 tisme sentimental qui l’empêtre de réticences, et le fait jouer bien maladroitement son rôle d’homme… « Captif de sa propr
4054 es, et le fait jouer bien maladroitement son rôle d’ homme… « Captif de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du r
4055 er bien maladroitement son rôle d’homme… « Captif de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui se mêle
4056 de sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman, qui se mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse
4057 tte analyse trahit Barbey : son art est justement de voiler les intentions du récit et de les exprimer seulement par un ge
4058 e trahit Barbey : son art est justement de voiler les intentions du récit et de les exprimer seulement par un geste, une nu
4059  : son art est justement de voiler les intentions du récit et de les exprimer seulement par un geste, une nuance du paysag
4060 st justement de voiler les intentions du récit et de les exprimer seulement par un geste, une nuance du paysage, une image
4061 justement de voiler les intentions du récit et de les exprimer seulement par un geste, une nuance du paysage, une image qu’
4062 e les exprimer seulement par un geste, une nuance du paysage, une image qu’on garde comme un pressentiment. Ce n’est qu’à
4063 sentiment. Ce n’est qu’à force de discrétion dans les moyens qu’il parvient à une certaine puissance de l’effet, aux derniè
4064 es moyens qu’il parvient à une certaine puissance de l’effet, aux dernières pages. Il règne dans la Maladère une étrange h
4065 moyens qu’il parvient à une certaine puissance de l’ effet, aux dernières pages. Il règne dans la Maladère une étrange harm
4066 ce de l’effet, aux dernières pages. Il règne dans la Maladère une étrange harmonie entre le climat des sentiments et celui
4067 règne dans la Maladère une étrange harmonie entre le climat des sentiments et celui des campagnes désolées où ils se dével
4068 ristes et sans violence, autour de ces êtres dont la détresse est d’autant plus cruelle qu’elle est contenue sous des deho
4069 iolence, autour de ces êtres dont la détresse est d’ autant plus cruelle qu’elle est contenue sous des dehors trop polis. U
4070 ntenue sous des dehors trop polis. Une fois fermé le livre de Barbey, on oublie la justesse de son analyse pour n’évoquer
4071 us des dehors trop polis. Une fois fermé le livre de Barbey, on oublie la justesse de son analyse pour n’évoquer plus que
4072 lis. Une fois fermé le livre de Barbey, on oublie la justesse de son analyse pour n’évoquer plus que des visions où se con
4073 s fermé le livre de Barbey, on oublie la justesse de son analyse pour n’évoquer plus que des visions où se condense le sen
4074 our n’évoquer plus que des visions où se condense le sentiment du récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc avant l’orage,
4075 plus que des visions où se condense le sentiment du récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc avant l’orage, le rose somb
4076 isions où se condense le sentiment du récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc avant l’orage, le rose sombre d’une joue b
4077 u récit. Dans le Cœur gros, c’était un parc avant l’ orage, le rose sombre d’une joue brûlante et fraîche dans le vent. Et
4078 Dans le Cœur gros, c’était un parc avant l’orage, le rose sombre d’une joue brûlante et fraîche dans le vent. Et dans la M
4079 os, c’était un parc avant l’orage, le rose sombre d’ une joue brûlante et fraîche dans le vent. Et dans la Maladère, un arb
4080 e rose sombre d’une joue brûlante et fraîche dans le vent. Et dans la Maladère, un arbre coupé découvrant le manoir perdu,
4081 ne joue brûlante et fraîche dans le vent. Et dans la Maladère, un arbre coupé découvrant le manoir perdu, des fumées sur u
4082 t. Et dans la Maladère, un arbre coupé découvrant le manoir perdu, des fumées sur un paysage d’hiver et soudain sous la lu
4083 uvrant le manoir perdu, des fumées sur un paysage d’ hiver et soudain sous la lueur d’un incendie, deux visages tordus de p
4084 des fumées sur un paysage d’hiver et soudain sous la lueur d’un incendie, deux visages tordus de passion. Cette fin est ad
4085 s sur un paysage d’hiver et soudain sous la lueur d’ un incendie, deux visages tordus de passion. Cette fin est admirable,
4086 sous la lueur d’un incendie, deux visages tordus de passion. Cette fin est admirable, dont la brutalité si longtemps dési
4087 tordus de passion. Cette fin est admirable, dont la brutalité si longtemps désirée délivre Jacques d’un passé obsédant, d
4088 la brutalité si longtemps désirée délivre Jacques d’ un passé obsédant, d’une jeunesse trop complaisante à son tourment.
4089 emps désirée délivre Jacques d’un passé obsédant, d’ une jeunesse trop complaisante à son tourment. ac. « Bernard Barbey 
4090 laisante à son tourment. ac. « Bernard Barbey : La Maladère (Grasset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Gen
4091 sset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, février 1927, p. 265.
44 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
4092 Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)ad L’ on aime que, pour certains hommes, écrire ne soit que le recensement p
4093 ime que, pour certains hommes, écrire ne soit que le recensement passionné de leur vie, ou l’aveu déguisé d’une insatisfac
4094 mmes, écrire ne soit que le recensement passionné de leur vie, ou l’aveu déguisé d’une insatisfaction qu’elle leur laisse.
4095 soit que le recensement passionné de leur vie, ou l’ aveu déguisé d’une insatisfaction qu’elle leur laisse. Montclar est l’
4096 ensement passionné de leur vie, ou l’aveu déguisé d’ une insatisfaction qu’elle leur laisse. Montclar est l’auteur de vers
4097 insatisfaction qu’elle leur laisse. Montclar est l’ auteur de vers de jeunesse auxquels il ne tient guère, et l’on compren
4098 action qu’elle leur laisse. Montclar est l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne tient guère, et l’on comprend que ce
4099 u’elle leur laisse. Montclar est l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne tient guère, et l’on comprend que ce journal
4100 e vers de jeunesse auxquels il ne tient guère, et l’ on comprend que ce journal bientôt les rejoindra dans l’armoire aux so
4101 nt guère, et l’on comprend que ce journal bientôt les rejoindra dans l’armoire aux souvenirs. Cette façon de ne pas y tenir
4102 omprend que ce journal bientôt les rejoindra dans l’ armoire aux souvenirs. Cette façon de ne pas y tenir, qu’il manifeste
4103 joindra dans l’armoire aux souvenirs. Cette façon de ne pas y tenir, qu’il manifeste en toute occasion de sa vie est peut-
4104 ne pas y tenir, qu’il manifeste en toute occasion de sa vie est peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Offic
4105 oute occasion de sa vie est peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Officiellement comblé, et par dedans… com
4106 asion de sa vie est peut-être ce qui nous le rend le plus sympathique. « Officiellement comblé, et par dedans… comment bie
4107 ux ? » pour lui, comme pour Barnabooth, il s’agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux que phil
4108 ui, comme pour Barnabooth, il s’agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est
4109 our Barnabooth, il s’agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour
4110 Barnabooth, il s’agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour qu’
4111 é ». Mais plus voluptueux que philosophe, c’est à l’ amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectionneme
4112 ue philosophe, c’est à l’amour qu’il ira demander la souffrance indispensable au perfectionnement de son âme. Et qu’import
4113 r la souffrance indispensable au perfectionnement de son âme. Et qu’importe si les Allemands qui, fréquente sontae, pour n
4114 au perfectionnement de son âme. Et qu’importe si les Allemands qui, fréquente sontae, pour notre plaisir, un peu plus vien
4115 isir, un peu plus viennois que naturel s’il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous pe
4116 eu plus viennois que naturel s’il parle de choses d’ art comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous peint sont i
4117 rle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous peint sont ici tant soit peu russes, et là, gidie
4118 Il se connaît assez pour savoir ce qui est en lui de l’homme même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut pas nous trompe
4119 se connaît assez pour savoir ce qui est en lui de l’ homme même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut pas nous tromper l
4120 pour savoir ce qui est en lui de l’homme même, ou de l’amateur distingué, — et ne peut pas nous tromper là-dessus. Il se c
4121 r savoir ce qui est en lui de l’homme même, ou de l’ amateur distingué, — et ne peut pas nous tromper là-dessus. Il se conn
4122 s tromper là-dessus. Il se connaît avec une sorte de froideur que l’on dirait désintéressée si elle n’avait pour effet de
4123 sus. Il se connaît avec une sorte de froideur que l’ on dirait désintéressée si elle n’avait pour effet de souligner, plus
4124 n dirait désintéressée si elle n’avait pour effet de souligner, plus que ses succès, certaines faiblesses qu’il recherche
4125 faiblesses qu’il recherche secrètement, parce que de ces « ratages » naît le perpétuel besoin d’évasion qui est la conditi
4126 he secrètement, parce que de ces « ratages » naît le perpétuel besoin d’évasion qui est la condition de son progrès moral.
4127 e que de ces « ratages » naît le perpétuel besoin d’ évasion qui est la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il c
4128 ages » naît le perpétuel besoin d’évasion qui est la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non sans u
4129 e perpétuel besoin d’évasion qui est la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’il consent, non sans une impercepti
4130 consent, non sans une imperceptible satisfaction, l’ aveu d’une fondamentale indifférence du cœur qui contraste avec une vi
4131 , non sans une imperceptible satisfaction, l’aveu d’ une fondamentale indifférence du cœur qui contraste avec une vie volup
4132 isfaction, l’aveu d’une fondamentale indifférence du cœur qui contraste avec une vie voluptueuse et assez désordonnée. Pou
4133 meline, un amour se noue, qui commence où souvent l’ on finit. Et peut-être l’amour n’est-il possible qu’entre deux cœurs q
4134 qui commence où souvent l’on finit. Et peut-être l’ amour n’est-il possible qu’entre deux cœurs que l’épreuve du plaisir n
4135 l’amour n’est-il possible qu’entre deux cœurs que l’ épreuve du plaisir n’a pas exténués. Mais alors quelle avidité cruelle
4136 est-il possible qu’entre deux cœurs que l’épreuve du plaisir n’a pas exténués. Mais alors quelle avidité cruelle, et peut-
4137 amour, à force de petites blessures. Ce n’est pas le moins troublant d’une telle vie, cette sagesse un peu sombre qui s’en
4138 etites blessures. Ce n’est pas le moins troublant d’ une telle vie, cette sagesse un peu sombre qui s’en dégage, sagesse qu
4139 ’en dégage, sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle
4140 sagesse qui veut « que nous appelions les âmes à la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait « qu
4141 ppelions les âmes à la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur es
4142 es âmes à la vie après seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur est un lien
4143 les morts du plaisir », car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur est un lien sans durée. Seules la souffrance ou de
4144 du plaisir », car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur est un lien sans durée. Seules la souffrance ou de secrètes a
4145 êtres, le bonheur est un lien sans durée. Seules la souffrance ou de secrètes anomalies ont un pouvoir d’éternité. » Il e
4146 r est un lien sans durée. Seules la souffrance ou de secrètes anomalies ont un pouvoir d’éternité. » Il est juste, ce me s
4147 ouffrance ou de secrètes anomalies ont un pouvoir d’ éternité. » Il est juste, ce me semble, d’insister sur ce qui forme da
4148 pouvoir d’éternité. » Il est juste, ce me semble, d’ insister sur ce qui forme dans le récit de cette vie comme une arrière
4149 e, ce me semble, d’insister sur ce qui forme dans le récit de cette vie comme une arrière-pensée inquiète et un peu hautai
4150 semble, d’insister sur ce qui forme dans le récit de cette vie comme une arrière-pensée inquiète et un peu hautaine. Que l
4151 e arrière-pensée inquiète et un peu hautaine. Que la composition de cette réminiscence soit assez facile et « artiste » on
4152 e inquiète et un peu hautaine. Que la composition de cette réminiscence soit assez facile et « artiste » on hésite à en fa
4153 le et « artiste » on hésite à en faire reproche à l’ auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare autant que sympa
4154 site à en faire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare autant que sympathique, dans le temps q
4155 ire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare autant que sympathique, dans le temps que sévit l’i
4156 reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’ allure est rare autant que sympathique, dans le temps que sévit l’infl
4157 de l’allure est rare autant que sympathique, dans le temps que sévit l’inflation littéraire la plus ridicule. Pourtant, qu
4158 e autant que sympathique, dans le temps que sévit l’ inflation littéraire la plus ridicule. Pourtant, qu’elle ne laisse poi
4159 e, dans le temps que sévit l’inflation littéraire la plus ridicule. Pourtant, qu’elle ne laisse point oublier que ce livre
4160 ant, qu’elle ne laisse point oublier que ce livre d’ une résonance si humaine, est mieux que charmant, — douloureux et dési
4161 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, février 1927, p. 257. ae. Il manque sans doute un mo
4162 927, p. 257. ae. Il manque sans doute un morceau de phrase dans l’édition originale.
4163 e. Il manque sans doute un morceau de phrase dans l’ édition originale.
45 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
4164 Lettre du survivant (février 1927)f « Triste, mais vrai. » (Les journaux.)
4165 ivant (février 1927)f « Triste, mais vrai. » ( Les journaux.) Mademoiselle, Il faut d’abord que je m’excuse : c’est un
4166 ’abord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de vous écrire au moment où je vais me suicider, d’autant plus que vous
4167 de vous écrire au moment où je vais me suicider, d’ autant plus que vous n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que
4168 vous dise qu’il fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuill
4169 u n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuillez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion de ma
4170 ez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion de mauvais goût.) Je vous ai rencontrée quatre ou cinq fois dans des lie
4171 ai rencontrée quatre ou cinq fois dans des lieux de plaisir, comme on dit, sans doute parce que c’est là que se nouent le
4172 dit, sans doute parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre.
4173 ute parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre. Dans l’ombre,
4174 ment inutiles. La première fois, au théâtre. Dans l’ ombre, j’ai suivi le drame sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut
4175 emière fois, au théâtre. Dans l’ombre, j’ai suivi le drame sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux
4176 e, j’ai suivi le drame sur vos traits seulement ; l’ écho n’en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je vous ai oubli
4177 existiez en moi, à certain désagrément que j’eus de vous voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les
4178 ous voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à
4179 entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes a
4180 tourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis,
4181 nfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis, qui vous connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la
4182 vais demandé à un de mes amis, qui vous connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos regards rencontrèr
4183 us connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos regards rencontrèrent les miens plus d’une fois pendant
4184 romesse. Vos regards rencontrèrent les miens plus d’ une fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous les détourni
4185 pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arracher à une obsession secrèteme
4186 session secrètement attirante ; et je pensais que la force de mon désir était telle que vous en éprouviez vaguement la men
4187 ecrètement attirante ; et je pensais que la force de mon désir était telle que vous en éprouviez vaguement la menace. Je d
4188 désir était telle que vous en éprouviez vaguement la menace. Je dis menace, parce que mes airs sombres vous effrayaient sa
4189 seule leur prêtait quelque intention. Quand enfin l’ orchestre s’arrêta, je me trouvais tout près de vous. Mon ami me fit u
4190 à ma présence… Mais, alors, je ne sais quel démon du malheur me paralysa. Je venais d’entrevoir l’image d’un couple heureu
4191 sais quel démon du malheur me paralysa. Je venais d’ entrevoir l’image d’un couple heureux et banal, votre sourire répondan
4192 mon du malheur me paralysa. Je venais d’entrevoir l’ image d’un couple heureux et banal, votre sourire répondant au mien, c
4193 alheur me paralysa. Je venais d’entrevoir l’image d’ un couple heureux et banal, votre sourire répondant au mien, comme on
4194 aires et sur des cartes postales illustrées. Déjà la foule des danseurs nous séparait, mon ami se détournait, un peu vexé 
4195 vexé ; vous disparaissiez au milieu d’un cortège de rires empressés. Une autre danse reprenait. Je sentis une invincible
4196 s une invincible lassitude me saisir et m’assis à l’ écart. On me demandait, en passant, si j’étais malade. Je désignais d’
4197 dait, en passant, si j’étais malade. Je désignais d’ un geste incertain quelques bouteilles de champagne vides ; car on par
4198 ésignais d’un geste incertain quelques bouteilles de champagne vides ; car on pardonne l’ivresse, mais non certaines doule
4199 s bouteilles de champagne vides ; car on pardonne l’ ivresse, mais non certaines douleurs. Même, je fus obligé de confier à
4200 mais non certaines douleurs. Même, je fus obligé de confier à un ami que j’en avais repris … Les archets jouaient sur mes
4201 bligé de confier à un ami que j’en avais repris … Les archets jouaient sur mes nerfs. Le jazz martelait mon désespoir. Dése
4202 vais repris … Les archets jouaient sur mes nerfs. Le jazz martelait mon désespoir. Désespoir étroit, ces œillères géantes
4203 sespoir étroit, ces œillères géantes aux pensées, le ciel trop bas d’un rêve sans issue, pesant comme l’envie d’un sommeil
4204 es œillères géantes aux pensées, le ciel trop bas d’ un rêve sans issue, pesant comme l’envie d’un sommeil sans fin… J’avai
4205 ciel trop bas d’un rêve sans issue, pesant comme l’ envie d’un sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’un liqu
4206 op bas d’un rêve sans issue, pesant comme l’envie d’ un sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’un liquide me s
4207 l’envie d’un sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’un liquide me soulevait le cœur. L’aube parut. On éteigni
4208 sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’ un liquide me soulevait le cœur. L’aube parut. On éteignit toutes les
4209 soif, mais la seule vue d’un liquide me soulevait le cœur. L’aube parut. On éteignit toutes les lampes, et les couples cha
4210 s la seule vue d’un liquide me soulevait le cœur. L’ aube parut. On éteignit toutes les lampes, et les couples charlestonna
4211 ulevait le cœur. L’aube parut. On éteignit toutes les lampes, et les couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombr
4212 . L’aube parut. On éteignit toutes les lampes, et les couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombre livide, aux c
4213 s couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ ombre livide, aux cris fêlés et déchirants des saxophones. Sortie dans
4214 s. Sortie dans un matin sourd, frileux, qui avait la nausée. Je rentrai seul. Voici quelques mots que j’écrivis à ma table
4215 a table en désordre où je venais de jeter mon col de smoking et un œillet, pauvre gentillesse d’une autre femme dont le se
4216 n col de smoking et un œillet, pauvre gentillesse d’ une autre femme dont le seul défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux,
4217 œillet, pauvre gentillesse d’une autre femme dont le seul défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée
4218 illesse d’une autre femme dont le seul défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée, et ce refus au so
4219 l défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée, et ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’à l’âme.) Co
4220 umée, et ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’à l’ âme.) Convulsions d’oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est
4221 sommeil qui meurtrit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’ oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le ch
4222 trit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’oriflammes sur l’ orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le chant des violons.
4223 l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le chant des violons. Aube dure ! En ma tête rôde ton souvenir, comme un
4224 une chambre étroite… J’ai dormi quelques heures, d’ un sommeil triste, tout enfiévré par la crainte du réveil. Puis je sui
4225 es heures, d’un sommeil triste, tout enfiévré par la crainte du réveil. Puis je suis revenu dans ces rues où je vous renco
4226 d’un sommeil triste, tout enfiévré par la crainte du réveil. Puis je suis revenu dans ces rues où je vous rencontrais parf
4227 s, du temps que j’ignorais vous aimer. En sortant du bal, au vestiaire, je vous avais entendue donner un rendez-vous au th
4228 vous avais entendue donner un rendez-vous au thé du Printemps. J’ai rôdé dans la joie féminine des grands magasins, n’osa
4229 n rendez-vous au thé du Printemps. J’ai rôdé dans la joie féminine des grands magasins, n’osant pas repasser trop souvent
4230 agasins, n’osant pas repasser trop souvent devant les ascenseurs. « Vers 4 heures, me disais-je elle y entrera, et, me glis
4231 disais-je elle y entrera, et, me glissant auprès d’ elle, je pourrai lui dire très vite quelques mots si bouleversants qu’
4232 tage… » Je délirais, bien sûr. Je m’imaginais que les vendeuses me dévisageaient de plus en plus impudemment : je devais pa
4233 evais paraître si perdu. Chaque fois qu’un paquet de dix personnes s’engouffrait dans la cage rouge et or et s’élevait, j’
4234 qu’un paquet de dix personnes s’engouffrait dans la cage rouge et or et s’élevait, j’éprouvais un petit arrachement, comm
4235 ais encore : Si je prends cet ascenseur et que je la croise en route dans l’ascenseur descendant… Il aurait fallu monter,
4236 s cet ascenseur et que je la croise en route dans l’ ascenseur descendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée de vous trou
4237 scenseur descendant… Il aurait fallu monter, mais l’ idée de vous trouver peut-être assise en face de votre bel ami laqué,
4238 r descendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée de vous trouver peut-être assise en face de votre bel ami laqué, sourian
4239 je suis sorti. Il y avait beaucoup de monde dans les rues, sous la pluie. Les autobus passaient par groupes. Plusieurs foi
4240 Il y avait beaucoup de monde dans les rues, sous la pluie. Les autobus passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai cru vo
4241 t beaucoup de monde dans les rues, sous la pluie. Les autobus passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai cru vous reconnaî
4242 s. Plusieurs fois, j’ai cru vous reconnaître dans la foule qui se précipitait, mais je n’avais pas pris de numéro, je ne p
4243 oule qui se précipitait, mais je n’avais pas pris de numéro, je ne pouvais pas monter. Je finissais par vous voir partout.
4244 Je finissais par vous voir partout. Chaque visage de femme révélait soudain un trait de votre visage. Il aurait fallu cour
4245 Chaque visage de femme révélait soudain un trait de votre visage. Il aurait fallu courir après celle-là qui venait de tou
4246 llu courir après celle-là qui venait de tourner à l’ angle de cette rue et qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps
4247 ir après celle-là qui venait de tourner à l’angle de cette rue et qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps, vous p
4248 désir surmené vous appelait encore, haletant. Et le temps passait, à la fois si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain métr
4249 Et le temps passait, à la fois si lent — jusqu’à l’ arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les
4250 ps passait, à la fois si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les lumières
4251 is si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les lumières des boulevards glis
4252 in métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les lumières des boulevards glissaient des reflets sur l’asphalte mouillé
4253 umières des boulevards glissaient des reflets sur l’ asphalte mouillé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les paup
4254 ds glissaient des reflets sur l’asphalte mouillé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce
4255 es reflets sur l’asphalte mouillé. Les pieds dans l’ eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce chant désespér
4256 ets sur l’asphalte mouillé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce chant désespéré qui vo
4257 illé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce chant désespéré qui vous appelait, assourdis
4258 éticents, maladroits, contradictoires… Un autobus de luxe s’était arrêté tout près de moi. Je vis un visage à l’intérieur
4259 était arrêté tout près de moi. Je vis un visage à l’ intérieur se pencher vers la vitre… Je montai. Il n’y avait que des da
4260 i. Je vis un visage à l’intérieur se pencher vers la vitre… Je montai. Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait. La
4261 Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait. La jeune femme qui s’était penchée vous ressemblait tant. Mais je n’osai
4262 ous ressemblait tant. Mais je n’osais presque pas la regarder, à cause d’une incertitude qui redonnait tout son empire à m
4263 Mais je n’osais presque pas la regarder, à cause d’ une incertitude qui redonnait tout son empire à ma timidité. Peut-être
4264 . Peut-être était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’ arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me re
4265 tre était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me regarder.
4266 était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me regarder. Je
4267 derrière elle. Mais tout de suite des parapluies la dérobèrent à mes yeux. Une bouche de métro m’attira. Les rames s’arrê
4268 s parapluies la dérobèrent à mes yeux. Une bouche de métro m’attira. Les rames s’arrêtaient avec un sifflement particulièr
4269 obèrent à mes yeux. Une bouche de métro m’attira. Les rames s’arrêtaient avec un sifflement particulièrement doux pour ma f
4270 gue, et ces gens pressés et songeurs respectaient la folie douloureuse qui devait contracter mon visage. Je promenais sur
4271 egards angoissés, avides, implorants. Oh ! toutes les femmes que j’ai fait souffrir cette nuit d’un long regard de damné. À
4272 utes les femmes que j’ai fait souffrir cette nuit d’ un long regard de damné. À minuit, tellement épuisé que je mêlais à me
4273 ue j’ai fait souffrir cette nuit d’un long regard de damné. À minuit, tellement épuisé que je mêlais à mes pensées des fra
4274 épuisé que je mêlais à mes pensées des fragments de rêves et les personnages des affiches, tout en marchant sans fin dans
4275 je mêlais à mes pensées des fragments de rêves et les personnages des affiches, tout en marchant sans fin dans les couloirs
4276 ages des affiches, tout en marchant sans fin dans les couloirs implacablement brillants, je me pris à parler à haute voix,
4277 nts, je me pris à parler à haute voix, par bribes de phrases incohérentes. Je voyais avec une sombre joie les employés et
4278 ases incohérentes. Je voyais avec une sombre joie les employés et les voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force
4279 s. Je voyais avec une sombre joie les employés et les voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force sur un trottoir
4280 les voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force sur un trottoir roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheu
4281 force sur un trottoir roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis qu
4282 r un trottoir roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me
4283 roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux
4284 ulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux, o
4285 ns la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux, on me laissa rentrer seu
4286 etrouver ma rue. Il doit être maintenant 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans la ville, mais il me semble que t
4287 tre maintenant 5 heures du matin. Premiers appels d’ autos dans la ville, mais il me semble que toutes choses s’éloignent d
4288 t 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans la ville, mais il me semble que toutes choses s’éloignent de moi vertigi
4289 , mais il me semble que toutes choses s’éloignent de moi vertigineusement, par cette aube incolore. Il y a vingt-quatre he
4290 à rien dans mon esprit. Peut-être que j’ai perdu la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupp
4291 ns mon esprit. Peut-être que j’ai perdu la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupportable et
4292 du la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupportable et définitive de mon désir. Je ne vous
4293 ue de cette déception insupportable et définitive de mon désir. Je ne vous en accuse pas. À peine si je puis encore évoque
4294 -je pas vraiment aimée, mais bien ce goût profond de ma destruction, ce rongement, cette sournoise recherche de tout ce qu
4295 truction, ce rongement, cette sournoise recherche de tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est char
4296 recherche de tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le caresse, en
4297 tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le caresse, entre deux phra
4298 tre… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le caresse, entre deux phrases.) Mais voici que ce geste de ma mort auss
4299 sse, entre deux phrases.) Mais voici que ce geste de ma mort aussi me lasse, l’image que je m’en forme… Je ne comprends pl
4300 ais voici que ce geste de ma mort aussi me lasse, l’ image que je m’en forme… Je ne comprends plus pourquoi je devrais me t
4301 is me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus
4302 aime, je ne vous dirai pas son nom. f. « Lettre du survivant », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribo
4303 i pas son nom. f. « Lettre du survivant », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 3, février 192
46 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
4304 février 1927)g « Cet âge est sans pitié. » «  Le véritable symbole n’est jamais prévu par l’auteur », écrivait Cocteau
4305  » « Le véritable symbole n’est jamais prévu par l’ auteur », écrivait Cocteau dans la préface des Mariés de la tour Eiffe
4306 amais prévu par l’auteur », écrivait Cocteau dans la préface des Mariés de la tour Eiffel. Et une note d’Orphée précise :
4307 ur », écrivait Cocteau dans la préface des Mariés de la tour Eiffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’i
4308 », écrivait Cocteau dans la préface des Mariés de la tour Eiffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n
4309 préface des Mariés de la tour Eiffel. Et une note d’ Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n’y a pas un seul symbole dan
4310 Eiffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne
4311 tile de dire qu’il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est d’y découvrir possibles deux
4312 e dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est d’ y découvrir possibles deux interprétations symboliques au moins ; de n
4313 ibles deux interprétations symboliques au moins ; de ne pouvoir m’empêcher d’y songer sans cesse en lisant cette « tragédi
4314 s symboliques au moins ; de ne pouvoir m’empêcher d’ y songer sans cesse en lisant cette « tragédie » ; de ne pouvoir m’emp
4315 songer sans cesse en lisant cette « tragédie » ; de ne pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus
4316 « tragédie » ; de ne pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou moins consciemment concerté la
4317 pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’ en avoir plus ou moins consciemment concerté la possibilité. Orphée, p
4318 au d’en avoir plus ou moins consciemment concerté la possibilité. Orphée, par exemple, serait un poète surréaliste. « Il f
4319 , dit-il, il faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traquer l’inconnu
4320 dale. Il faut un de ces orages qui rafraîchissent l’ air. » Il prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloi
4321 qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traquer l’ inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloir faire admettre que la poésie
4322 air. » Il prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’ accuse de « vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une
4323 prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une phrase »
4324 Sa femme l’accuse de « vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une phrase ». Et cette phrase, c’est un chev
4325 se ». Et cette phrase, c’est un cheval savant qui la lui a dictée : « Madame Eurydice Reviendra Des Enfers. » — « Ce n’est
4326 ne phrase, s’écrie-t-il, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la
4327 t-il, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une
4328 est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagram
4329 un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme
4330 une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les r
4331 ur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves pu
4332 du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves publi
4333 e que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves publiés par les surréalistes, donnés à la fois comme poèmes et
4334 mme un peu ordurière. Ainsi les rêves publiés par les surréalistes, donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de l’inc
4335 s, donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait de distinguer les q
4336 donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de l’ inconscient, au fond desquels on a si vite fait de distinguer les quel
4337 l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait de distinguer les quelques préoccupations assez simples dont l’étude cha
4338 au fond desquels on a si vite fait de distinguer les quelques préoccupations assez simples dont l’étude charme le psychana
4339 er les quelques préoccupations assez simples dont l’ étude charme le psychanalyste. Je pourrais poursuivre le jeu. Et puis,
4340 préoccupations assez simples dont l’étude charme le psychanalyste. Je pourrais poursuivre le jeu. Et puis, il y a aussi d
4341 e charme le psychanalyste. Je pourrais poursuivre le jeu. Et puis, il y a aussi des sortes de calembours… Art chrétien, a
4342 ursuivre le jeu. Et puis, il y a aussi des sortes de calembours… Art chrétien, a-t-on dit5. Certes, cette pièce n’est pas
4343 -on dit5. Certes, cette pièce n’est pas dépourvue de certaines des qualités qui, selon Max Jacob, permettraient seules de
4344 alités qui, selon Max Jacob, permettraient seules de taxer de chrétienne une œuvre d’art. Mais, d’autre part, cette équivo
4345 i, selon Max Jacob, permettraient seules de taxer de chrétienne une œuvre d’art. Mais, d’autre part, cette équivoque des s
4346 ettraient seules de taxer de chrétienne une œuvre d’ art. Mais, d’autre part, cette équivoque des symboles, cette simplicit
4347 crivit certains vers qu’on peut lire plus haut : Les anges véritables qui connaissent les signes Sont moins bons acrobates
4348 plus haut : Les anges véritables qui connaissent les signes Sont moins bons acrobates… (etc.)… Cocteau s’est trop exercé
4349 Cocteau s’est trop exercé avant de se lancer sur la corde raide. Je suis sûr qu’il ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂
4350 ’il ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂ Certes, les qualités scéniques de cette pièce sont grandes. Je ne saurais même in
4351 dmire sans émoi. ⁂ Certes, les qualités scéniques de cette pièce sont grandes. Je ne saurais même indiquer aucun endroit p
4352 e indiquer aucun endroit par où elle pèche contre les principes chers à l’auteur du Secret professionnel et de la préface d
4353 it par où elle pèche contre les principes chers à l’ auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — principes
4354 elle pèche contre les principes chers à l’auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — principes dont l’é
4355 cipes chers à l’auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — principes dont l’énoncé brillant et définitif
4356 es chers à l’auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — principes dont l’énoncé brillant et définitif re
4357 nnel et de la préface des Mariés — principes dont l’ énoncé brillant et définitif restera l’un des titres les plus authenti
4358 ncé brillant et définitif restera l’un des titres les plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingéni
4359 tif restera l’un des titres les plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingénieuse utilisation des
4360 plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingénieuse utilisation des expressions courantes, maximum d
4361 se utilisation des expressions courantes, maximum de « situation » des personnages obtenu avec un minimum de répliques ; e
4362 ituation » des personnages obtenu avec un minimum de répliques ; enfin, un style parfaitement pauvre dans le détail, un vr
4363 liques ; enfin, un style parfaitement pauvre dans le détail, un vrai style de théâtre, d’une netteté qui pourtant n’est pa
4364 parfaitement pauvre dans le détail, un vrai style de théâtre, d’une netteté qui pourtant n’est pas maigre, d’une familiari
4365 pauvre dans le détail, un vrai style de théâtre, d’ une netteté qui pourtant n’est pas maigre, d’une familiarité dramatiqu
4366 tre, d’une netteté qui pourtant n’est pas maigre, d’ une familiarité dramatique qui cerne le mystère d’un trait pur. Il sem
4367 as maigre, d’une familiarité dramatique qui cerne le mystère d’un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé là exacteme
4368 d’une familiarité dramatique qui cerne le mystère d’ un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’il
4369 ble machine ne m’inquiète guère : je sais qu’elle le conduira où il veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dépass
4370 es. « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’ en être l’organisateur », disait le photographe des Mariés. Dans Orphé
4371 que ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’ organisateur », disait le photographe des Mariés. Dans Orphée, le myst
4372 sent, feignons d’en être l’organisateur », disait le photographe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser
4373 », disait le photographe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’a trop bien organisé. E
4374 és. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser l’ auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher
4375 e, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’ a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’e
4376 n somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’est d’ avoir réussi complètement une pièce, prouvant une fois de plus que l’a
4377 lètement une pièce, prouvant une fois de plus que l’ atmosphère de l’« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à
4378 pièce, prouvant une fois de plus que l’atmosphère de l’« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon
4379 ce, prouvant une fois de plus que l’atmosphère de l’ « art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon pe
4380 rphée, sinon peut-être cette indispensable « part de Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imp
4381 art de Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Par
4382 ieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que l
4383  » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’ humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que la c
4384 dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’ imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que la création es
4385 l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’ amour. Parce que la création est venue après la théorie. Parce qu’une
4386 ection secrète qui fait naître l’amour. Parce que la création est venue après la théorie. Parce qu’une fois de plus, Cocte
4387 re l’amour. Parce que la création est venue après la théorie. Parce qu’une fois de plus, Cocteau a comprimé des pétales de
4388 ’une fois de plus, Cocteau a comprimé des pétales de roses dans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’art, mais
4389 lus, Cocteau a comprimé des pétales de roses dans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’art, mais que l’essence
4390 les de roses dans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est
4391 s dans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est sans parf
4392 ans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’ art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est sans parfum.
4393 aillé, selon toutes les règles de l’art, mais que l’ essence obtenue, si elle est de rose, est sans parfum.   (Tout de même
4394 de l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est sans parfum.   (Tout de même, Cocteau est un poète : j’en v
4395  : j’en verrais une preuve, pour mon compte, dans le fait que je ne sais parler de lui autrement que par métaphores.) 5.
4396 ur mon compte, dans le fait que je ne sais parler de lui autrement que par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans la Gazette d
4397 trement que par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans la Gazette de Lausanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l
4398 par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans la Gazette de Lausanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l’amour conju
4399 sanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l’amour conjugal ». Vraiment, nous n’en demandions pas tant… g. « Or
4400 ne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l’ amour conjugal ». Vraiment, nous n’en demandions pas tant… g. « Orphé
4401 dions pas tant… g. « Orphée sans charme », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 3, février 192
47 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
4402 L’autre œil (février 1927)h Décembre L’ époque s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin de la semaine. « 
4403 vrier 1927)h Décembre L’époque s’ouvre où l’ on attend un miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait Da
4404 L’époque s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, i
4405 que s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut
4406 s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut fai
4407 s ne sommes pas des imbéciles, nous ne sommes pas de ces gens qui croient que 2 et 2 font 22, et qui confondent Jérôme et
4408 out ça semble idiot. Il y a des soirs où une idée de la responsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit de
4409 ça semble idiot. Il y a des soirs où une idée de la responsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit de dé
4410 s soirs où une idée de la responsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit de déranger 5000 personnes en hu
4411 s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit de déranger 5000 personnes en huit soirées, et de les occuper quatre heu
4412 it de déranger 5000 personnes en huit soirées, et de les occuper quatre heures durant… Mais la vision, rapidement entrevue
4413 de déranger 5000 personnes en huit soirées, et de les occuper quatre heures durant… Mais la vision, rapidement entrevue par
4414 ées, et de les occuper quatre heures durant… Mais la vision, rapidement entrevue par chacun dans son for le plus intérieur
4415 sion, rapidement entrevue par chacun dans son for le plus intérieur, d’une fuite en auto, nous rassure provisoirement…
4416 trevue par chacun dans son for le plus intérieur, d’ une fuite en auto, nous rassure provisoirement… Prosopopée, à propo
4417 ment… Prosopopée, à propos d’une apparition La vieille Monture 6 un soir nous apparut, lugubrement fardée, l’haleine
4418 nture 6 un soir nous apparut, lugubrement fardée, l’ haleine mauvaise, édentée et tâchant à prendre un accent anglais d’un
4419 e, édentée et tâchant à prendre un accent anglais d’ un comique assez macabre. Ses derniers sectateurs, désignant d’un doig
4420 assez macabre. Ses derniers sectateurs, désignant d’ un doigt impitoyable son flanc déjà meurtri, la suivaient en hurlant :
4421 nt d’un doigt impitoyable son flanc déjà meurtri, la suivaient en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi là ! »… Est-il plus atro
4422 oi là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’ une maîtresse jadis belle et diserte qui tombe au ruisseau en prononça
4423 le et diserte qui tombe au ruisseau en prononçant de séniles calembours… Pénétrés d’horreur, les bellettriens avaient fui.
4424 eau en prononçant de séniles calembours… Pénétrés d’ horreur, les bellettriens avaient fui. Au détour d’une ivresse, ils re
4425 onçant de séniles calembours… Pénétrés d’horreur, les bellettriens avaient fui. Au détour d’une ivresse, ils rencontrèrent
4426 ’horreur, les bellettriens avaient fui. Au détour d’ une ivresse, ils rencontrèrent une créature évadée d’anciens rêves qui
4427 ne ivresse, ils rencontrèrent une créature évadée d’ anciens rêves qui hantait les limbes depuis un an déjà. Ils ne tardère
4428 t une créature évadée d’anciens rêves qui hantait les limbes depuis un an déjà. Ils ne tardèrent pas à reconnaître Cinémato
4429 dèrent pas à reconnaître Cinématoma. Naissance de Cinématoma Cinq bellettriens furent commis au soin d’engendrer cet
4430 matoma Cinq bellettriens furent commis au soin d’ engendrer cet adorable monstre. Ils se réunissent parfois autour d’un
4431 dorable monstre. Ils se réunissent parfois autour d’ un feu et le contemplent un certain temps en silence. « Well ! », dit
4432 tre. Ils se réunissent parfois autour d’un feu et le contemplent un certain temps en silence. « Well ! », dit enfin Dardel
4433 n temps en silence. « Well ! », dit enfin Dardel. Les autres n’en pensent pas moins. Quelquefois, Mossoul amène un scénario
4434 rojet à deux faces. Lugin, qui est théologien, et de la Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jama
4435 et à deux faces. Lugin, qui est théologien, et de la Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais
4436 gin, qui est théologien, et de la Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais « la Montagne » ne
4437 i. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais «  la Montagne » ne saura venir au prophète, même s’il se nomme Mossoul. Po
4438 de ce paludesque et stérile consistoire, une idée de génie vint s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche de Lugin
4439 énie vint s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le rideau se l
4440 s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le rideau se lève sur un
4441 Elle parla par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute
4442 par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur
4443 e de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : «  Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de la scène.
4444  Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte à grande fi
4445 se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte à grande figuration. »
4446 lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte à grande figuration. » En
4447 et Narcisse, un acte à grande figuration. » Enfin l’ on joua aux petits dés le sort de notre parade — et l’on gagna. Enthou
4448 ande figuration. » Enfin l’on joua aux petits dés le sort de notre parade — et l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit
4449 uration. » Enfin l’on joua aux petits dés le sort de notre parade — et l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour la
4450 joua aux petits dés le sort de notre parade — et l’ on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour la Riviera afin de négo
4451 l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour la Riviera afin de négocier la vente de cette martingale avec des surréa
4452  Mimosa » partit pour la Riviera afin de négocier la vente de cette martingale avec des surréalistes hétérodoxes. Il revin
4453 partit pour la Riviera afin de négocier la vente de cette martingale avec des surréalistes hétérodoxes. Il revint juste à
4454 érodoxes. Il revint juste à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchemen
4455 revint juste à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeun
4456 int juste à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune S
4457 e à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie »
4458 assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie », parade « née
4459 onie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos ve
4460 u point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos
4461 oint final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêv
4462 épanchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poét
4463 ts de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le
4464 ovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le programme. Un peu
4465 riage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le programme. Un peu d’histoire (erratum de la
4466 nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le programme. Un peu d’histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Be
4467 ue le disait si poétiquement le programme. Un peu d’ histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’I
4468 iquement le programme. Un peu d’histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à
4469 ement le programme. Un peu d’histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’
4470 ramme. Un peu d’histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’époque où le
4471 de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’ Inspecteur de Gogol à l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit
4472 que de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. P
4473 oul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’ époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. Pitoëff avai
4474 -Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. Pitoëff avait prêté un a
4475 ’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’ écran. Pitoëff avait prêté un accent, Mme d’Assilva deux actrices, M.
4476 ise en scène fort ingénieuse qui permit à Mossoul de se perdre dans des jupons autrement que par métaphore. À La Chaux-de-
4477 re dans des jupons autrement que par métaphore. À La Chaux-de-Fonds, il y eut trente membres et cent doigts dans deux lits
4478 cent doigts dans deux lits. Combien cela fait-il de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’ét
4479 dans deux lits. Combien cela fait-il de pieds et d’ oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans
4480 cela fait-il de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans les neiges. Un jour, on s
4481 -il de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans les neiges. Un jour, on s’aperçut
4482 er la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans les neiges. Un jour, on s’aperçut que cette chose avait recommencé, qu’on
4483 mmencé, qu’on appelle, sans doute par antiphrase, la vie. 6. Revue ou prologue. h. « L’autre œil », Revue de Belles-Le
4484 6. Revue ou prologue. h. « L’autre œil », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 3, février 192
48 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
4485 se aimée… (mars 1927)af M. Edmond Jaloux offre l’ exemple rare d’un homme que son évolution naturelle a rapproché, dans
4486 1927)af M. Edmond Jaloux offre l’exemple rare d’ un homme que son évolution naturelle a rapproché, dans sa maturité, de
4487 sa maturité, des jeunes générations, en sorte que l’ espèce de romantisme à la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mo
4488 té, des jeunes générations, en sorte que l’espèce de romantisme à la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mouvement d
4489 énérations, en sorte que l’espèce de romantisme à la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même s’e
4490 ec un mouvement dont lui-même s’est plu à relever les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’il vient appuyer de son
4491 ses jeunes contemporains, et qu’il vient appuyer de son autorité de critique et surtout de son expérience déjà riche de r
4492 emporains, et qu’il vient appuyer de son autorité de critique et surtout de son expérience déjà riche de romancier. Son re
4493 nt appuyer de son autorité de critique et surtout de son expérience déjà riche de romancier. Son regard se promène sur le
4494 critique et surtout de son expérience déjà riche de romancier. Son regard se promène sur le même monde où se plaisent nos
4495 éjà riche de romancier. Son regard se promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes cosmopolites, mais il gar
4496 s, mais il garde une certaine discrétion, cet air de rêverie d’un homme qui en sait long… Et, certes, il faut être un peu
4497 garde une certaine discrétion, cet air de rêverie d’ un homme qui en sait long… Et, certes, il faut être un peu mage pour p
4498 es avec cette mélancolique grâce. Si quelques-uns de ses bijoux sont taillés comme ceux de Giraudoux, j’y vois un signe ch
4499 uelques-uns de ses bijoux sont taillés comme ceux de Giraudoux, j’y vois un signe charmant d’amitié de l’aîné au plus jeun
4500 mme ceux de Giraudoux, j’y vois un signe charmant d’ amitié de l’aîné au plus jeune, lequel envoie l’un de ses personnages
4501 de Giraudoux, j’y vois un signe charmant d’amitié de l’aîné au plus jeune, lequel envoie l’un de ses personnages pour reme
4502 Giraudoux, j’y vois un signe charmant d’amitié de l’ aîné au plus jeune, lequel envoie l’un de ses personnages pour remerci
4503 mitié de l’aîné au plus jeune, lequel envoie l’un de ses personnages pour remercier ; (pouvait-il mieux trouver qu’un René
4504 ’un René Dubardeau pour cette ambassade). Parfois l’ on se demande si l’Auber de Jean Cassou ne va pas s’attabler au café e
4505 pour cette ambassade). Parfois l’on se demande si l’ Auber de Jean Cassou ne va pas s’attabler au café en face des personna
4506 va pas s’attabler au café en face des personnages de Jaloux. Et peut-être que la comtesse Rezzovitch a rencontré M. Paul M
4507 face des personnages de Jaloux. Et peut-être que la comtesse Rezzovitch a rencontré M. Paul Morand, mais elle a dû le tro
4508 ovitch a rencontré M. Paul Morand, mais elle a dû le trouver un peu froid, n’aura pas été tentée de lui faire ces confiden
4509 dû le trouver un peu froid, n’aura pas été tentée de lui faire ces confidences qu’elle livre si facilement au héros plus c
4510 t au héros plus confiant et secrètement incertain de ce roman. À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste pari
4511 confiant et secrètement incertain de ce roman. À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencontre
4512 et secrètement incertain de ce roman. À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, rencontre une femme
4513 incarne aussitôt à ses yeux tout ce qu’il attend de l’amour. Une confidence, un baiser, et il ne la reverra jamais. Il ai
4514 carne aussitôt à ses yeux tout ce qu’il attend de l’ amour. Une confidence, un baiser, et il ne la reverra jamais. Il aime
4515 d de l’amour. Une confidence, un baiser, et il ne la reverra jamais. Il aime encore sa femme, « mais comme on aime une pet
4516 sa femme, « mais comme on aime une petite maison de province quand on a failli hériter de Chenonceaux ». Peu à peu l’imag
4517 tite maison de province quand on a failli hériter de Chenonceaux ». Peu à peu l’image d’Irène Rezzovitch s’idéalise et gag
4518 d on a failli hériter de Chenonceaux ». Peu à peu l’ image d’Irène Rezzovitch s’idéalise et gagne la puissance d’une mervei
4519 ailli hériter de Chenonceaux ». Peu à peu l’image d’ Irène Rezzovitch s’idéalise et gagne la puissance d’une merveilleuse o
4520 eu l’image d’Irène Rezzovitch s’idéalise et gagne la puissance d’une merveilleuse obsession. Il lui écrit de longues lettr
4521 Irène Rezzovitch s’idéalise et gagne la puissance d’ une merveilleuse obsession. Il lui écrit de longues lettres, sans les
4522 ssance d’une merveilleuse obsession. Il lui écrit de longues lettres, sans les envoyer. Il apprend sa mort, et qu’elle l’a
4523 obsession. Il lui écrit de longues lettres, sans les envoyer. Il apprend sa mort, et qu’elle l’aurait peut-être aimé. Enfi
4524 sans les envoyer. Il apprend sa mort, et qu’elle l’ aurait peut-être aimé. Enfin, divorcé, seul, il la revoit dans une vis
4525 l’aurait peut-être aimé. Enfin, divorcé, seul, il la revoit dans une vision prestigieuse et désolée… M. Jaloux a trouvé là
4526 nt aujourd’hui un réalisme discret mais précis et le sens de ce qu’il y a en nous d’essentiel, de ce qui détermine nos act
4527 rd’hui un réalisme discret mais précis et le sens de ce qu’il y a en nous d’essentiel, de ce qui détermine nos actes avant
4528 et mais précis et le sens de ce qu’il y a en nous d’ essentiel, de ce qui détermine nos actes avant que la raison n’intervi
4529 s et le sens de ce qu’il y a en nous d’essentiel, de ce qui détermine nos actes avant que la raison n’intervienne, mouveme
4530 ssentiel, de ce qui détermine nos actes avant que la raison n’intervienne, mouvements de nos passions à nous-mêmes inavoué
4531 tes avant que la raison n’intervienne, mouvements de nos passions à nous-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système d
4532 s-mêmes inavoués, rêves éveillés. Tout un système de valeurs lyriques et sentimentales que la raison ignore ou tyrannise a
4533 système de valeurs lyriques et sentimentales que la raison ignore ou tyrannise aveuglément, car « nous avons dressé notre
4534 manque guère à ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péril d’un réalisme trop amer et celui du roman lyrique, par l’équili
4535 ère à ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péril d’ un réalisme trop amer et celui du roman lyrique, par l’équilibre qu’il
4536 x évite le péril d’un réalisme trop amer et celui du roman lyrique, par l’équilibre qu’il maintient entre ces deux inconsc
4537 réalisme trop amer et celui du roman lyrique, par l’ équilibre qu’il maintient entre ces deux inconscients : l’époque et l’
4538 bre qu’il maintient entre ces deux inconscients : l’ époque et l’être secret du héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’
4539 intient entre ces deux inconscients : l’époque et l’ être secret du héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’hui faire éc
4540 ces deux inconscients : l’époque et l’être secret du héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’hui faire éclater dans un
4541 itent des personnages spirituellement dessinés un de ces drames tout intérieurs dont il dit : « Personne ne peut juger du
4542 intérieurs dont il dit : « Personne ne peut juger du drame qui se joue entre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce
4543 rsonne, pas même eux ». Dans ce roman, comme dans l’ Âge d’or, un désenchantement profond prend le masque d’une aimable mél
4544 , pas même eux ». Dans ce roman, comme dans l’Âge d’ or, un désenchantement profond prend le masque d’une aimable mélancoli
4545 dans l’Âge d’or, un désenchantement profond prend le masque d’une aimable mélancolie. C’est la sourde tristesse des choses
4546 d’or, un désenchantement profond prend le masque d’ une aimable mélancolie. C’est la sourde tristesse des choses qui vous
4547 d prend le masque d’une aimable mélancolie. C’est la sourde tristesse des choses qui vous échappent, des amours impossible
4548 rs impossibles, des histoires dont on ne sait pas la fin ni le sens véritable, mais seulement qu’elles ont fait souffrir.
4549 bles, des histoires dont on ne sait pas la fin ni le sens véritable, mais seulement qu’elles ont fait souffrir. Rendez-vou
4550 dues, aveux incompris, et peut-être, un quiproquo de destinées… Le tragique du peut-être ; (comme dans l’une des dernières
4551 compris, et peut-être, un quiproquo de destinées… Le tragique du peut-être ; (comme dans l’une des dernières phrases de Sy
4552 peut-être, un quiproquo de destinées… Le tragique du peut-être ; (comme dans l’une des dernières phrases de Sylvie : « Là
4553 ut-être ; (comme dans l’une des dernières phrases de Sylvie : « Là était le bonheur, peut-être… »). Mais le ton reste si l
4554 ’une des dernières phrases de Sylvie : « Là était le bonheur, peut-être… »). Mais le ton reste si léger, spirituel, fantai
4555 lvie : « Là était le bonheur, peut-être… »). Mais le ton reste si léger, spirituel, fantaisiste (cette touche pour peindre
4556 eindre un personnage épisodique : « Il confondait la rose et la pivoine, l’orange et l’ananas… »). Une telle œuvre, dense,
4557 ersonnage épisodique : « Il confondait la rose et la pivoine, l’orange et l’ananas… »). Une telle œuvre, dense, sans obscu
4558 isodique : « Il confondait la rose et la pivoine, l’ orange et l’ananas… »). Une telle œuvre, dense, sans obscurité, riche
4559  Il confondait la rose et la pivoine, l’orange et l’ ananas… »). Une telle œuvre, dense, sans obscurité, riche et décantée,
4560 onde et délicieuse, gagnera à son auteur beaucoup d’ amis inconnus. af. « Edmond Jaloux : Ô toi que j’eusse aimée… (Plon,
4561 Plon, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mars 1927, p. 387-388.
49 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
4562 Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)i Surprendre est peu
4563 Entr’acte de René Clair, ou L’ éloge du Miracle (mars 1927)i Surprendre est peu de chose, il faut
4564 Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)i Surprendre est peu de chose, il faut transpl
4565 se, il faut transplanter. Max Jacob. Ce soir-là, le programme comprenait : un film d’avant-guerre ; un film japonais ; En
4566 b. Ce soir-là, le programme comprenait : un film d’ avant-guerre ; un film japonais ; Entr’acte et le Voyage imaginaire, d
4567 d’avant-guerre ; un film japonais ; Entr’acte et le Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905) :
4568 ilm japonais ; Entr’acte et le Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’un
4569 ntr’acte et le Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’une troupe de prov
4570 et le Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’une troupe de province s’a
4571 Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’ une troupe de province s’agitent incompréhensiblement dans un décor tr
4572 re (environ 1905) : quelques acteurs d’une troupe de province s’agitent incompréhensiblement dans un décor très pauvre, lé
4573 ent dans un décor très pauvre, légèrement coloré. Le principe est simple : « Je vous aime » se traduit par trois ou quatre
4574 aime » se traduit par trois ou quatre claques sur la poitrine ; et une crise intérieure par un court accès de danse de Sai
4575 rine ; et une crise intérieure par un court accès de danse de Saint-Guy. Art classique : la mort d’Hyppolite se passe en c
4576 une crise intérieure par un court accès de danse de Saint-Guy. Art classique : la mort d’Hyppolite se passe en coulisse.
4577 ourt accès de danse de Saint-Guy. Art classique : la mort d’Hyppolite se passe en coulisse. Mais Phèdre avoue tout « devan
4578 ès de danse de Saint-Guy. Art classique : la mort d’ Hyppolite se passe en coulisse. Mais Phèdre avoue tout « devant le cad
4579 asse en coulisse. Mais Phèdre avoue tout « devant le cadavre encore tout chaud ». Affreux. Aussi : « Elle mourut. » On voi
4580 ourut. » On voit que cette bande est antérieure à l’ époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une historiett
4581 On voit que cette bande est antérieure à l’époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une historiette un peu
4582 te bande est antérieure à l’époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une historiette un peu plus banale que
4583 térieure à l’époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une historiette un peu plus banale que nature, très b
4584 banale que nature, très bien photographiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ça f
4585 ue nature, très bien photographiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ça fait touj
4586 bien photographiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ça fait toujours plaisir de
4587 hiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ça fait toujours plaisir de voir des gens b
4588 ardins, complets variés, ça fait toujours plaisir de voir des gens bien habillés. » Soudain éclate Entr’acte (1925). « Une
4589 Soudain éclate Entr’acte (1925). « Une étude sur le Monde des Rêves ». Rondes de cheminées dans le ciel où des pressentim
4590 25). « Une étude sur le Monde des Rêves ». Rondes de cheminées dans le ciel où des pressentiments clignent de l’œil. Des p
4591 ur le Monde des Rêves ». Rondes de cheminées dans le ciel où des pressentiments clignent de l’œil. Des poupées en baudruch
4592 inées dans le ciel où des pressentiments clignent de l’œil. Des poupées en baudruche gonflent leur tête jusqu’à éclater, t
4593 es dans le ciel où des pressentiments clignent de l’ œil. Des poupées en baudruche gonflent leur tête jusqu’à éclater, tand
4594 sent au fond à toute vitesse. Rigueur voluptueuse d’ une colonnade, puis un jeu d’échec serré, mais sur la corniche d’un gr
4595 Rigueur voluptueuse d’une colonnade, puis un jeu d’ échec serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’où se met à desc
4596 ne colonnade, puis un jeu d’échec serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau de
4597 , puis un jeu d’échec serré, mais sur la corniche d’ un gratte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau de papier, sur
4598 hec serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’ où se met à descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevard
4599 tte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est as
4600 t à descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est assez tragique. Mitrai
4601 bateau de papier, sur fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto,
4602 its flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides.
4603 nts, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares d’ auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasse
4604 st assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujo
4605 . Mitrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujours sur son toit
4606 itrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujours sur son toit ;
4607 Un chasseur, toujours sur son toit ; il tire sur l’ œuf d’où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant qui batta
4608 asseur, toujours sur son toit ; il tire sur l’œuf d’ où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait de
4609 be. Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait de l’aile un dixième de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l
4610 Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait de l’ aile un dixième de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l’éc
4611 apillon éclatant qui battait de l’aile un dixième de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l’écran : une danseuse
4612 de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l’ écran : une danseuse sur une plaque de verre, vue par-dessous. Quelque
4613 e enfin sur l’écran : une danseuse sur une plaque de verre, vue par-dessous. Quelques miracles qui suivent sont embrumés d
4614 s qui suivent sont embrumés dans mon souvenir par le rayonnement de la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement o
4615 ont embrumés dans mon souvenir par le rayonnement de la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux
4616 embrumés dans mon souvenir par le rayonnement de la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux ja
4617 nement de la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux jambes, l’harmonie de leurs arabesques à t
4618 ur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux jambes, l’harmonie de leurs arabesques à trois dimensions mêlées
4619 our dégager le mouvement obsédant de deux jambes, l’ harmonie de leurs arabesques à trois dimensions mêlées avec une lenteu
4620 le mouvement obsédant de deux jambes, l’harmonie de leurs arabesques à trois dimensions mêlées avec une lenteur et une pe
4621 une perfection dont une brève vue verticale donne la clé… Un enterrement bourgeois, mais le corbillard est traîné par un d
4622 cale donne la clé… Un enterrement bourgeois, mais le corbillard est traîné par un dromadaire, d’ailleurs dételé. Les amis
4623 est traîné par un dromadaire, d’ailleurs dételé. Les amis affligés mangent les couronnes et suivent à grands sauts lents,
4624 ire, d’ailleurs dételé. Les amis affligés mangent les couronnes et suivent à grands sauts lents, solennels. Ils revoient la
4625 ent à grands sauts lents, solennels. Ils revoient la danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de la taill
4626 . Ils revoient la danseuse, font une ronde autour d’ une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, pu
4627 danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Ch
4628 , font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Ély
4629 ont une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysée
4630 nde autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une al
4631 autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de l’ Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allur
4632 e tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allure grandissan
4633 our Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allure grandissante,
4634 ille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allure grandissante, bientôt vertigineuse, pours
4635 e grandissante, bientôt vertigineuse, poursuivant le corbillard. Aspects du paysage urbain vu par les poursuivants, arbres
4636 vertigineuse, poursuivant le corbillard. Aspects du paysage urbain vu par les poursuivants, arbres au ciel renversé, mais
4637 t le corbillard. Aspects du paysage urbain vu par les poursuivants, arbres au ciel renversé, maisons obliques, montagnes ru
4638 . (J’ai regretté que René Clair ne nous donne pas la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en
4639 gretté que René Clair ne nous donne pas la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en sort un ch
4640 Clair ne nous donne pas la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en sort un chef d’orchestre d
4641 la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en sort un chef d’orchestre dont la baguette éteint t
4642 il roule dans les marguerites, il en sort un chef d’ orchestre dont la baguette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂
4643 marguerites, il en sort un chef d’orchestre dont la baguette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂ Le tout ne dure p
4644 un chef d’orchestre dont la baguette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est h
4645 guette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons d’entraî
4646 e pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons d’ entraînement dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et no
4647 c’est heureux. Nous manquons d’entraînement dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce
4648 eux. Nous manquons d’entraînement dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop de
4649 eux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût
4650 rne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût de même
4651 e de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût de même essence que le nôtre. Les gens rient à
4652 e plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût de même essence que le nôtre. Les gens rient à l’enterreme
4653 aisir du public fût de même essence que le nôtre. Les gens rient à l’enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes de po
4654 ût de même essence que le nôtre. Les gens rient à l’ enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées, à la conc
4655 tre. Les gens rient à l’enterrement au ralenti, à l’ éclatement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon
4656 ’enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand l
4657 u ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse par
4658 s têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le
4659 oupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où il
4660 lusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où ils pourront se pou
4661 ma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! 
4662 pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon voisin, un agent, mur
4663 là par exemple, où nous ne pouvons nous empêcher d’ admirer l’utilisation artistique ingénieuse et précise de certaines th
4664 emple, où nous ne pouvons nous empêcher d’admirer l’ utilisation artistique ingénieuse et précise de certaines théories sur
4665 er l’utilisation artistique ingénieuse et précise de certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’a pas vu ces dessous
4666 e ingénieuse et précise de certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille le résulta
4667 use et précise de certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille le résultat avec la
4668 peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille le résultat avec la naïveté qu’il faut, approuve et dit : « C’est bien ç
4669 as vu ces dessous mais accueille le résultat avec la naïveté qu’il faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme qu
4670 n ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’ Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterr
4671 uand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterrement). Cela fait b
4672 éfauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le mond
4673 ’est la fantaisie recherchée de certaines scènes ( l’ enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde où le cinéma doit n
4674 ènes (l’enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde où le cinéma doit nous « transplanter », un certain naturel est
4675 rrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde où le cinéma doit nous « transplanter », un certain naturel est de rigueur 
4676 oit nous « transplanter », un certain naturel est de rigueur ; toute bizarrerie détourne du véritable miracle auquel nous
4677 aturel est de rigueur ; toute bizarrerie détourne du véritable miracle auquel nous assistons. Mais de pareils défauts sont
4678 du véritable miracle auquel nous assistons. Mais de pareils défauts sont presque inévitables dans une production de début
4679 auts sont presque inévitables dans une production de début, et Entr’acte mérite d’être ainsi qualifié : c’est peut-être le
4680 dans une production de début, et Entr’acte mérite d’ être ainsi qualifié : c’est peut-être le premier film où l’on a fait d
4681 nsi qualifié : c’est peut-être le premier film où l’ on a fait du ciné avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le ge
4682  : c’est peut-être le premier film où l’on a fait du ciné avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le geste pictural
4683 né avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le geste pictural remplace le geste de l’acteur. Un mouvement ne soulign
4684 nt cinégraphiques. Ici le geste pictural remplace le geste de l’acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se su
4685 aphiques. Ici le geste pictural remplace le geste de l’acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mai
4686 iques. Ici le geste pictural remplace le geste de l’ acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mais c
4687 ne pas, il exprime, et se suffit. Mais comme pour le film 1905, on a sans cesse envie de crier : « Trop de gestes ! » C’es
4688 is comme pour le film 1905, on a sans cesse envie de crier : « Trop de gestes ! » C’est une question d’épuration des moyen
4689 ilm 1905, on a sans cesse envie de crier : « Trop de gestes ! » C’est une question d’épuration des moyens. Rendre le plus
4690 e crier : « Trop de gestes ! » C’est une question d’ épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un
4691 C’est une question d’épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont
4692 estion d’épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critique
4693 on des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’or
4694 oyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’ un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’ores et dé
4695 d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films de René Clair u
4696 es de style. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films de René Clair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne p
4697 e. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films de René Clair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas
4698 faut admirer dans les films de René Clair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas du miracle genre conte
4699 du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire en montre (bea
4700 ersant. Et je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire en montre (beaucoup trop à mon gré).
4701 ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire en montre (beaucoup trop à mon gré). Qu’une sorcièr
4702 cière transforme un homme en chien, cela n’a rien d’ étonnant au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne serait ét
4703 chien, cela n’a rien d’étonnant au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; c
4704 rien d’étonnant au cinéma. C’est la photographie d’ une chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’est pas enco
4705 phie d’une chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné. Et les fées paraissent
4706 que dans le réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné. Et les fées paraissent vieux jeu avec leur baguette, pour moi q
4707 réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné. Et les fées paraissent vieux jeu avec leur baguette, pour moi qui chaque soi
4708 soir crée ma chambre en tournant un commutateur. Le vrai miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’éclosion d’une rose, un
4709 ambre en tournant un commutateur. Le vrai miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’éclosion d’une rose, un homme qui court
4710 r. Le vrai miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’ éclosion d’une rose, un homme qui court au ralenti, certaines coïncide
4711 miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’éclosion d’ une rose, un homme qui court au ralenti, certaines coïncidences de mou
4712 omme qui court au ralenti, certaines coïncidences de mouvements… C’est une réalité quotidienne dans une lumière qui la mét
4713 ’est une réalité quotidienne dans une lumière qui la métamorphose ; c’est un temps nouveau, et l’espace en relation se mod
4714 qui la métamorphose ; c’est un temps nouveau, et l’ espace en relation se modifie pour maintenir je ne sais quelle harmoni
4715 elle dont nous avons convenu et que nous pensions la seule possible. Le monde « normal » nous apparaît alors comme l’une s
4716 s convenu et que nous pensions la seule possible. Le monde « normal » nous apparaît alors comme l’une seulement des mille
4717 des nées des nécessités sociales — nous empêchent de découvrir la richesse immédiate. Surréel qui n’est pas synonyme d’inc
4718 nécessités sociales — nous empêchent de découvrir la richesse immédiate. Surréel qui n’est pas synonyme d’incompréhensible
4719 ichesse immédiate. Surréel qui n’est pas synonyme d’ incompréhensible, non Madame, car alors quoi de plus surréaliste que l
4720 on Madame, car alors quoi de plus surréaliste que le film 1905. Ce n’est peut-être qu’une question d’imagination ; il rest
4721 le film 1905. Ce n’est peut-être qu’une question d’ imagination ; il reste qu’un film comme Entr’acte est une aide puissan
4722 faisons nos premiers pas, étourdis, dans un pays d’ illuminations vertigineuses, et nous en sommes encore à nous frotter l
4723 gineuses, et nous en sommes encore à nous frotter les yeux… Peut-être, quand nos regards plus assurés sauront enfin gagner
4724 and nos regards plus assurés sauront enfin gagner de vitesse les prodiges que déclenche René Clair, verrons-nous, pris par
4725 ards plus assurés sauront enfin gagner de vitesse les prodiges que déclenche René Clair, verrons-nous, pris par surprise da
4726 René Clair, verrons-nous, pris par surprise dans l’ exploration ivre d’un projecteur, des signes fatidiques, le visage d’u
4727 s-nous, pris par surprise dans l’exploration ivre d’ un projecteur, des signes fatidiques, le visage d’un ange. i. « Entr
4728 tion ivre d’un projecteur, des signes fatidiques, le visage d’un ange. i. « Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Mirac
4729 d’un projecteur, des signes fatidiques, le visage d’ un ange. i. « Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revu
4730 fatidiques, le visage d’un ange. i. « Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausann
4731 age d’un ange. i. « Entr’acte de René Clair, ou L’ éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève
4732 ange. i. « Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribour
4733 cte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 4, mars 1927,
50 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
4734 927)ag Il faut souhaiter que ce témoignage sur les générations nouvelles et leurs maîtres soit lu par tous ceux qui cher
4735 lu par tous ceux qui cherchent à s’orienter dans la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état de velléités contr
4736 ns la crise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’ état de velléités contradictoires que son intelligence très nuancée ma
4737 rise moderne. M. Daniel-Rops unit en lui à l’état de velléités contradictoires que son intelligence très nuancée maintient
4738 intelligence très nuancée maintient en une sorte d’ instable équilibre, les tendances que ses contemporains ont poussées à
4739 ncée maintient en une sorte d’instable équilibre, les tendances que ses contemporains ont poussées à l’extrême avec moins d
4740 es tendances que ses contemporains ont poussées à l’ extrême avec moins de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par Gide
4741 contemporains ont poussées à l’extrême avec moins de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par Gide ; admirant Maurras s
4742 ées à l’extrême avec moins de prudence mais aussi de lucidité. Séduit par Gide ; admirant Maurras sans l’aimer ; saluant e
4743 lucidité. Séduit par Gide ; admirant Maurras sans l’ aimer ; saluant en Valéry une réussite unique mais presque inhumaine ;
4744 e mais presque inhumaine ; secrètement attiré par les thèses extrémistes mais non dépourvues d’une sombre grandeur, des sur
4745 ré par les thèses extrémistes mais non dépourvues d’ une sombre grandeur, des surréalistes, et en même temps par cette solu
4746 et en même temps par cette solution universelle, la foi, il résume en lui cette inquiétude qui fait la grandeur et la mis
4747 a foi, il résume en lui cette inquiétude qui fait la grandeur et la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer à une cer
4748 e en lui cette inquiétude qui fait la grandeur et la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer à une certitude trop vit
4749 ette inquiétude qui fait la grandeur et la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer à une certitude trop vite atteinte
4750 e inquiétude qui fait la grandeur et la misère de l’ époque — et qu’il avoue préférer à une certitude trop vite atteinte, o
4751 jeunesse ne verrait qu’une abdication. Il décrit la « génération nouvelle » avec une intelligente sympathie et un sens ra
4752 irections générales. « Hamlétisme », pouvoir aigu d’ analyse qui conduit à la dispersion autant qu’à l’approfondissement du
4753 amlétisme », pouvoir aigu d’analyse qui conduit à la dispersion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif de tout et po
4754 d’analyse qui conduit à la dispersion autant qu’à l’ approfondissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout, pro
4755 t à la dispersion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout, procédant d’un goût de
4756 sion autant qu’à l’approfondissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout, procédant d’un goût de l’absolu à la
4757 dissement du moi, soif de tout et pourtant mépris de tout, procédant d’un goût de l’absolu à la fois mystique et anarchiqu
4758 oif de tout et pourtant mépris de tout, procédant d’ un goût de l’absolu à la fois mystique et anarchique : ce sont bien le
4759 t et pourtant mépris de tout, procédant d’un goût de l’absolu à la fois mystique et anarchique : ce sont bien les grands t
4760 t pourtant mépris de tout, procédant d’un goût de l’ absolu à la fois mystique et anarchique : ce sont bien les grands trai
4761 u à la fois mystique et anarchique : ce sont bien les grands traits de notre inquiétude. (Mais peut-être M. Rops a-t-il tro
4762 ue et anarchique : ce sont bien les grands traits de notre inquiétude. (Mais peut-être M. Rops a-t-il trop négligé le rôle
4763 tude. (Mais peut-être M. Rops a-t-il trop négligé le rôle extérieur, que je crois décisif, des conditions de la vie modern
4764 e extérieur, que je crois décisif, des conditions de la vie moderne.) Après avoir défini quelques « positions en face de l
4765 xtérieur, que je crois décisif, des conditions de la vie moderne.) Après avoir défini quelques « positions en face de l’in
4766 près avoir défini quelques « positions en face de l’ inquiétude », M. Rops considère les deux solutions les plus parfaites
4767 ions en face de l’inquiétude », M. Rops considère les deux solutions les plus parfaites qui s’offrent aux jeunes gens d’auj
4768 nquiétude », M. Rops considère les deux solutions les plus parfaites qui s’offrent aux jeunes gens d’aujourd’hui. Il consta
4769 les plus parfaites qui s’offrent aux jeunes gens d’ aujourd’hui. Il constate que l’une (celle de Gide) ne fait que différe
4770 gens d’aujourd’hui. Il constate que l’une (celle de Gide) ne fait que différer notre inquiétude, tandis que l’autre « ne
4771 angoisse qu’en y substituant ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée à la rigueur d’un choix presque impossible,
4772 qu’en y substituant ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée à la rigueur d’un choix presque impossible, notre ince
4773 ce qui ne vient que de Dieu : la Foi ». Acculée à la rigueur d’un choix presque impossible, notre incertitude paraît sans
4774 ient que de Dieu : la Foi ». Acculée à la rigueur d’ un choix presque impossible, notre incertitude paraît sans remède. Mai
4775 de. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t-il pas cédé à la tentation de créer des dilemmes irréductibles, suprême et inconscient
4776 , M. Daniel-Rops n’a-t-il pas cédé à la tentation de créer des dilemmes irréductibles, suprême et inconsciente ruse d’un i
4777 emmes irréductibles, suprême et inconsciente ruse d’ un inquiet qui veut le rester ? Ces deux solutions peuvent se résumer
4778 uprême et inconsciente ruse d’un inquiet qui veut le rester ? Ces deux solutions peuvent se résumer en deux mots : inquiét
4779 : inquiétude ou foi. Dès lors sont-elles vraiment les deux termes d’un dilemme, l’une n’étant que le chemin qui mène à l’au
4780 foi. Dès lors sont-elles vraiment les deux termes d’ un dilemme, l’une n’étant que le chemin qui mène à l’autre ? Car la fo
4781 t les deux termes d’un dilemme, l’une n’étant que le chemin qui mène à l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant qu
4782 ne n’étant que le chemin qui mène à l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et régénère sans ces
4783 ue le chemin qui mène à l’autre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et régénère sans cesse l’inquiét
4784 le chemin qui mène à l’autre ? Car la foi naît de l’ inquiétude autant que de la grâce, et régénère sans cesse l’inquiétude
4785 utre ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et régénère sans cesse l’inquiétude autant que la sérénité…
4786 e ? Car la foi naît de l’inquiétude autant que de la grâce, et régénère sans cesse l’inquiétude autant que la sérénité… Au
4787 de autant que de la grâce, et régénère sans cesse l’ inquiétude autant que la sérénité… Au reste, n’est-elle pas de M. Rops
4788 e, et régénère sans cesse l’inquiétude autant que la sérénité… Au reste, n’est-elle pas de M. Rops lui-même, cette phrase
4789 autant que la sérénité… Au reste, n’est-elle pas de M. Rops lui-même, cette phrase qui formule admirablement les exigence
4790 lui-même, cette phrase qui formule admirablement les exigences conjointes de l’inquiétude et de la foi : « Si tu as trouvé
4791 ui formule admirablement les exigences conjointes de l’inquiétude et de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le
4792 formule admirablement les exigences conjointes de l’ inquiétude et de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le che
4793 ement les exigences conjointes de l’inquiétude et de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le chercher encore… »
4794 nt les exigences conjointes de l’inquiétude et de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le chercher encore… » a
4795 de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le chercher encore… » ag. « Daniel-Rops : Notre inquiétude (Perrin, Pa
4796 rrin, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, avril 1927, p. 563-564.
51 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
4797 Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)j Ah ! je sens qu’une puissance étrangè
4798 je sens qu’une puissance étrangère s’est emparée de mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle
4799 ce étrangère s’est emparée de mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vib
4800 e s’est emparée de mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fa
4801 mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fantaisie, même si
4802 I (Notes écrites en décembre 1925, au sortir d’ une conférence sur le Salut de l’humanité.)   Ce soir en moi trépigne
4803 en décembre 1925, au sortir d’une conférence sur le Salut de l’humanité.)   Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles
4804 bre 1925, au sortir d’une conférence sur le Salut de l’humanité.)   Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles épaules
4805 1925, au sortir d’une conférence sur le Salut de l’ humanité.)   Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles épaules jet
4806 ne une rage. Sur quelles épaules jeter ce manteau de flammes, puis à qui dédier l’ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique
4807 es jeter ce manteau de flammes, puis à qui dédier l’ ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique se tient là-bas dans un rayon
4808 ce manteau de flammes, puis à qui dédier l’ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique se tient là-bas dans un rayon échappé
4809 — auxquels je crois encore, et pas seulement pour le pittoresque. — Attrape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’
4810 our le pittoresque. — Attrape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour faire taire en no
4811 oresque. — Attrape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour faire taire en nous l’appel
4812 ’existe que des systèmes pour faire taire en nous l’ appel vertigineux du Silence. On nous montre des Dieux, mais c’est pou
4813 èmes pour faire taire en nous l’appel vertigineux du Silence. On nous montre des Dieux, mais c’est pour détourner nos rega
4814 des Dieux, mais c’est pour détourner nos regards de cela qu’il faut bien nommer le Vide. Tant de séductions nous ont en v
4815 ourner nos regards de cela qu’il faut bien nommer le Vide. Tant de séductions nous ont en vain tentés, ô tortures fascinan
4816 s nous ont en vain tentés, ô tortures fascinantes de la sainteté, seules vous nous appelez encore hors de cette voix de l’
4817 ous ont en vain tentés, ô tortures fascinantes de la sainteté, seules vous nous appelez encore hors de cette voix de l’inf
4818 eules vous nous appelez encore hors de cette voix de l’infini où chancellent parmi les éclairs nos premiers pas. Aragon, d
4819 es vous nous appelez encore hors de cette voix de l’ infini où chancellent parmi les éclairs nos premiers pas. Aragon, dans
4820 rs de cette voix de l’infini où chancellent parmi les éclairs nos premiers pas. Aragon, dans ces tempêtes de nuits filantes
4821 lairs nos premiers pas. Aragon, dans ces tempêtes de nuits filantes où s’enfuient, souffles à peine parfumés, les vices en
4822 ilantes où s’enfuient, souffles à peine parfumés, les vices enlacés aux vertus, c’est un ricanement splendide comme un écla
4823 st un ricanement splendide comme un éclat de rire de condamné à mort et à l’éternité. Le diable avait pris des avocats don
4824 de comme un éclat de rire de condamné à mort et à l’ éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, tissus
4825 éclat de rire de condamné à mort et à l’éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, tissus des mensong
4826 l’éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieus
4827 avocats dont les plaidoyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les
4828 es plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges écœurés d’azur. Alors un juron mélodramatique, d’une voix tortu
4829 s palinodies, font encore rêver les anges écœurés d’ azur. Alors un juron mélodramatique, d’une voix torturée, hurle au pap
4830 es écœurés d’azur. Alors un juron mélodramatique, d’ une voix torturée, hurle au pape et au diable un anathème sanglant. Lo
4831 diable un anathème sanglant. Louis Aragon, avocat de l’infini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie.   On
4832 ble un anathème sanglant. Louis Aragon, avocat de l’ infini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie.   On di
4833 nglant. Louis Aragon, avocat de l’infini, annonce l’ entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie.   On dit : « Des mots ! »
4834 ouis Aragon, avocat de l’infini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie.   On dit : « Des mots ! » au lieu
4835 s Aragon, avocat de l’infini, annonce l’entrée de l’ éternelle anarchiste, la Poésie.   On dit : « Des mots ! » au lieu de
4836 fini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie.   On dit : « Des mots ! » au lieu de « Je ne comprends pas ».
4837 rends pas ». On dit : « Je ne comprends pas », et l’ on pense : « C’est donc incompréhensible ». On dit : « C’est incompréh
4838 ble ». On dit : « C’est incompréhensible ! » — et l’ on est enfin rassuré. C’est incompréhensible !, trois mots dont l’un
4839 !, trois mots dont l’un savant. Je ne connais pas de meilleur remède contre Dieu. Monsieur, vous avez dit : « C’est incomp
4840 ! » — avec une indignation où j’admire une pointe d’ ironie vraiment supérieure. Car rien ne pouvait mieux exciter, signe d
4841 érieure. Car rien ne pouvait mieux exciter, signe d’ aise extrême, vos glandes salivaires, pourtant si éprouvées par le rep
4842 vos glandes salivaires, pourtant si éprouvées par le repas dont vous sortez, que ces trois mots où se résume la défense de
4843 dont vous sortez, que ces trois mots où se résume la défense de la loi sociale, patriotique, religieuse (?) et ci-devant m
4844 ez, que ces trois mots où se résume la défense de la loi sociale, patriotique, religieuse (?) et ci-devant morale qui prot
4845 cevoir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez votre cigare. Vous vous êtes a
4846 rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez
4847 Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’ infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à vos amours. ..........
4848 la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à vos amours. ....................................
4849 ........................... Solitude, antichambre du ciel. À travers l’amour ou la poésie — et d’autres, à travers les dés
4850 ........ Solitude, antichambre du ciel. À travers l’ amour ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté
4851 litude, antichambre du ciel. À travers l’amour ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hanten
4852 ers l’amour ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, —
4853 ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques h
4854 la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques homm
4855 à travers les déserts de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goû
4856 de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaî
4857 ables du désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir.
4858 désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir. Le derni
4859 e s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque
4860 n eux. Ni même celui de souffrir. Le dernier rire d’ Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux somme
4861 elui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’ éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi des
4862 souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi des faibles
4863 r rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’ être seul sur un faux sommet vers quoi des faibles s’efforcent — mais
4864 s’efforcent — mais déjà c’est de plus loin qu’il les nargue. Il connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par ses
4865 es nargue. Il connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par ses rires scandaleux, quelques « goujateries » affecté
4866 ux, quelques « goujateries » affectées par mépris de l’honneur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant
4867 quelques « goujateries » affectées par mépris de l’ honneur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant éc
4868  goujateries » affectées par mépris de l’honneur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant éclat : « Ô g
4869 eries » affectées par mépris de l’honneur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant éclat : « Ô grand Rê
4870 neur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’ un fascinant éclat : « Ô grand Rêve, au matin pâle des édifices, ne qu
4871 ne quitte plus, attiré par les premiers sophismes de l’aurore, ces corniches de craie où t’accoudant tu mêles tes traits p
4872 quitte plus, attiré par les premiers sophismes de l’ aurore, ces corniches de craie où t’accoudant tu mêles tes traits purs
4873 les premiers sophismes de l’aurore, ces corniches de craie où t’accoudant tu mêles tes traits purs et labiles à l’immobili
4874 t’accoudant tu mêles tes traits purs et labiles à l’ immobilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien de critique litt
4875 bilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien de critique littéraire ! Nous sommes ici en présence d’une des tentative
4876 Nous sommes ici en présence d’une des tentatives de libération les plus violentes et belles — malgré tant de maladresses
4877 ci en présence d’une des tentatives de libération les plus violentes et belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses, d
4878 belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses, de bravades et de faciles tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. S
4879 tant de maladresses dédaigneuses, de bravades et de faciles tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu
4880 ravades et de faciles tricheries8 — qu’ait connue l’ esprit humain. Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’e
4881 tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutis
4882 cheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens de l’ Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme
4883 it connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il
4884 connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’
4885 Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’agit de rendre impratic
4886 ns de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’ esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’agit de rendre impraticabl
4887 ’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’agit de rendre impraticables quelques portes de sortie » ou compromis :   « N
4888 Il s’agit de rendre impraticables quelques portes de sortie » ou compromis :   « Nous étions dominés par le sens d’une réa
4889 rtie » ou compromis :   « Nous étions dominés par le sens d’une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent a
4890 u compromis :   « Nous étions dominés par le sens d’ une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent acheté au
4891 que certains d’entre nous eussent acheté au prix d’ un martyre… Nos jugements se rendaient sans cesse à l’échelle de l’inf
4892 martyre… Nos jugements se rendaient sans cesse à l’ échelle de l’infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous
4893 Nos jugements se rendaient sans cesse à l’échelle de l’infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté l
4894 jugements se rendaient sans cesse à l’échelle de l’ infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté le s
4895 nfini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté le sort communément heureux de nos contemporains qui ont puisé dans Augu
4896 aurions-nous accepté le sort communément heureux de nos contemporains qui ont puisé dans Auguste Comte cette tranquillité
4897 i ont puisé dans Auguste Comte cette tranquillité de rejeter définitivement les problèmes métaphysiques ? »   Nous naisson
4898 omte cette tranquillité de rejeter définitivement les problèmes métaphysiques ? »   Nous naissons à quelque chose qui imite
4899 ues ? »   Nous naissons à quelque chose qui imite la vie dans une époque d’inconcevables compromissions où triomphe sous t
4900 à quelque chose qui imite la vie dans une époque d’ inconcevables compromissions où triomphe sous tous les déguisements, d
4901 nconcevables compromissions où triomphe sous tous les déguisements, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvr
4902 omissions où triomphe sous tous les déguisements, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit
4903 tous les déguisements, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamais abaissée une civili
4904 ements, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamais abaissée une civilisation. Mais nou
4905 rniers atouts sur notre salut. Nous courons enfin l’ Aventure. « Le salut pour nous n’est nulle part9 ». Ultime affirmation
4906 sur notre salut. Nous courons enfin l’Aventure. «  Le salut pour nous n’est nulle part9 ». Ultime affirmation d’une foi que
4907 pour nous n’est nulle part9 ». Ultime affirmation d’ une foi que plus rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la C
4908 rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoiss
4909 s paroles sur la Croix, il n’y a peut-être pas eu d’ expression plus haute de l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire,
4910 il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’e
4911 n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’ angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’elle
4912 pharisiens, et dire qu’elle est née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’attends rien de rien. » Rie
4913 st née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’attends rien de rien. » Riez-en donc, pantins officiels,
4914 . « Je n’attends rien du monde, je n’attends rien de rien. » Riez-en donc, pantins officiels, et vous repus, et vous, dubi
4915 vous repus, et vous, dubitatives barbes. Je viens d’ entendre la voix d’un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dog
4916 et vous, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dogmes basseme
4917 , dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’ un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dogmes bassement ingén
4918 Je viens d’entendre la voix d’un mystique. Que si l’ on vient nous empêtrer de dogmes bassement ingénieux : « Si j’essaie u
4919 ix d’un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dogmes bassement ingénieux : « Si j’essaie un instant de m’élever à l
4920 es bassement ingénieux : « Si j’essaie un instant de m’élever à la notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle pu
4921 ngénieux : « Si j’essaie un instant de m’élever à la notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle puisse en aucun
4922 « Si j’essaie un instant de m’élever à la notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle puisse en aucun cas servir
4923 je me révolte qu’elle puisse en aucun cas servir d’ argument à un homme. » Voilà qui nous fait oublier certaines morales d
4924 . » Voilà qui nous fait oublier certaines morales d’ extrême moyenne d’où sont exclues toutes grandeurs au profit de fuites
4925 fait oublier certaines morales d’extrême moyenne d’ où sont exclues toutes grandeurs au profit de fuites lâches qu’on veut
4926 enne d’où sont exclues toutes grandeurs au profit de fuites lâches qu’on veut nommer renoncements ! Jouant tout sur une ré
4927 nts ! Jouant tout sur une révélation possible, ou la naissance d’un prophète qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est
4928 tout sur une révélation possible, ou la naissance d’ un prophète qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est pas à genoux
4929 : pour que cela eût un sens, il faudrait être sûr de n’avoir pas la tête en bas par rapport au soleil. Quelques gestes enc
4930 eût un sens, il faudrait être sûr de n’avoir pas la tête en bas par rapport au soleil. Quelques gestes encore, intercepta
4931 t au soleil. Quelques gestes encore, interceptant les messages égarés de l’infini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, s
4932 s gestes encore, interceptant les messages égarés de l’infini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, sinon qui ? — sa gra
4933 estes encore, interceptant les messages égarés de l’ infini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, sinon qui ? — sa grande
4934 ver quelques pages écrites il y a un an, tel soir de colère où le thermomètre eût indiqué 39° selon toute vraisemblance. E
4935 pages écrites il y a un an, tel soir de colère où le thermomètre eût indiqué 39° selon toute vraisemblance. Et voici Arago
4936 selon toute vraisemblance. Et voici Aragon revêtu d’ une dignité tragique qu’il trouverait sans doute un peu ridicule. C’es
4937 erait sans doute un peu ridicule. C’est ainsi que l’ on arrive à croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dan
4938 autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dans tous les sens qu’admet ce terme, à des exaltations que leur lyrisme rendait se
4939 ules contagieuses. Comment, en effet, ne pas voir la part de littérature que renferme cette œuvre, et qui fait, en dépit d
4940 tagieuses. Comment, en effet, ne pas voir la part de littérature que renferme cette œuvre, et qui fait, en dépit des préte
4941 qui fait, en dépit des prétentions désobligeantes de l’auteur, son incontestable « séduction ». Pour un peu, je découvrais
4942 fait, en dépit des prétentions désobligeantes de l’ auteur, son incontestable « séduction ». Pour un peu, je découvrais un
4943 duction ». Pour un peu, je découvrais une manière de prophète un brin janséniste chez ce poète. Aujourd’hui, je le verrais
4944 un brin janséniste chez ce poète. Aujourd’hui, je le verrais plutôt comme un Musset10 plus véritablement désespéré. Un Mus
4945 ert des cocktails (un Musset triple-sec). Au lieu du cynisme verbeux 1830, une théorie du scandale pour le scandale qui a
4946 ec). Au lieu du cynisme verbeux 1830, une théorie du scandale pour le scandale qui a le mérite de n’être pas qu’un jeu lit
4947 ynisme verbeux 1830, une théorie du scandale pour le scandale qui a le mérite de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enf
4948 0, une théorie du scandale pour le scandale qui a le mérite de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore u
4949 orie du scandale pour le scandale qui a le mérite de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore un Musset,
4950 osé dans notre siècle et chez qui tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et
4951 . Et qui sait tirer un admirable parti littéraire de son tempérament vif, insolent et ombrageux. « J’appartiens à la grand
4952 ment vif, insolent et ombrageux. « J’appartiens à la grande race des torrents. » Une belle phrase, n’est-ce pas ? Je ne sa
4953 e pas ? Je ne sais qu’un Montherlant qui pourrait l’ oser dire comme Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le ton
4954 e Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le ton prophétique, ne serait-ce pas plutôt une sorte de donquichottisme
4955 on prophétique, ne serait-ce pas plutôt une sorte de donquichottisme assez fréquent dans les cafés littéraires et dont il
4956 une sorte de donquichottisme assez fréquent dans les cafés littéraires et dont il serait le premier à s’amuser ?   Février
4957 emier à s’amuser ?   Février 1927. Relu Une vague de rêves et la préface de Libertinage. Sous une certaine rhétorique — ma
4958 user ?   Février 1927. Relu Une vague de rêves et la préface de Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus b
4959 vrier 1927. Relu Une vague de rêves et la préface de Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus belle, — ce
4960 Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus belle, — ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de mê
4961 me un désespoir en quoi je ne vais pas m’empêcher de reconnaître la voix secrète de notre mal de vivre. Désespoir métaphys
4962 en quoi je ne vais pas m’empêcher de reconnaître la voix secrète de notre mal de vivre. Désespoir métaphysique. Je me sou
4963 ais pas m’empêcher de reconnaître la voix secrète de notre mal de vivre. Désespoir métaphysique. Je me souviens d’une phra
4964 êcher de reconnaître la voix secrète de notre mal de vivre. Désespoir métaphysique. Je me souviens d’une phrase de Vinet —
4965 de vivre. Désespoir métaphysique. Je me souviens d’ une phrase de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteur
4966 sespoir métaphysique. Je me souviens d’une phrase de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels
4967 iens d’une phrase de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels de littérature — : « Un mysticis
4968 de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels de littérature — : « Un mysticisme creux et affamé
4969 laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels de littérature — : « Un mysticisme creux et affamé est le con
4970 esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels de littérature — : « Un mysticisme creux et affamé est le contrecoup du
4971 ttérature — : « Un mysticisme creux et affamé est le contrecoup du christianisme dans les âmes profondes ou délicates qui
4972 « Un mysticisme creux et affamé est le contrecoup du christianisme dans les âmes profondes ou délicates qui ne sont pas de
4973 et affamé est le contrecoup du christianisme dans les âmes profondes ou délicates qui ne sont pas devenues chrétiennes. » «
4974 licates qui ne sont pas devenues chrétiennes. » «  Le salut pour nous n’est nulle part. » Nulle part, pensais-je : le salut
4975 nous n’est nulle part. » Nulle part, pensais-je : le salut n’est pas là, ou là, à Rome, à Athènes, à Moscou, dans cette do
4976 droite, à gauche, — nulle part sur cette terre où l’ orgueil des hommes croit pouvoir nous le désigner, veut nous l’imposer
4977 terre où l’orgueil des hommes croit pouvoir nous le désigner, veut nous l’imposer pour quelles fins assez basses, nous le
4978 hommes croit pouvoir nous le désigner, veut nous l’ imposer pour quelles fins assez basses, nous le savons… Mais pour Arag
4979 us l’imposer pour quelles fins assez basses, nous le savons… Mais pour Aragon, ce n’est point façon de parler. Son « nulle
4980 le savons… Mais pour Aragon, ce n’est point façon de parler. Son « nulle part » est sans dérobade possible par sous-entend
4981 entendu. Pas plus « ailleurs » que sur ce « globe d’ attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’
4982 e « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus
4983 irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute.   1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule qu
4984 cable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute.   1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule que par s
4985 e que par scepticisme ; par excès que par défaut. L’ enthousiasme trompe moins que le bon sens. Don Quichotte est tout de m
4986 s que par défaut. L’enthousiasme trompe moins que le bon sens. Don Quichotte est tout de même moins misérable que Clément
4987 ma plume, comme une mouche qu’on n’a jamais fini de chasser parce qu’elle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne l
4988 mais fini de chasser parce qu’elle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, — c’est qu’il symb
4989 lle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, — c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « 
4990 as mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, — c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « bien Pari
4991 mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’ écraser, — c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « bien Parisie
4992 ise tout cet état d’esprit « bien Parisien » dont de récentes statistiques de librairie montrèrent les ravages bien plus é
4993 t « bien Parisien » dont de récentes statistiques de librairie montrèrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait le c
4994 de récentes statistiques de librairie montrèrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait le craindre11. Si dans un ess
4995 èrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait le craindre11. Si dans un essai sur la sincérité j’ai soutenu qu’une int
4996 qu’on n’osait le craindre11. Si dans un essai sur la sincérité j’ai soutenu qu’une introspection immobile ne retient rien
4997 enu qu’une introspection immobile ne retient rien de la réalité vivante ; si je dénie à des incrédules le droit à parler d
4998 qu’une introspection immobile ne retient rien de la réalité vivante ; si je dénie à des incrédules le droit à parler des
4999 la réalité vivante ; si je dénie à des incrédules le droit à parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur é
5000 nie à des incrédules le droit à parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ic
5001 à des incrédules le droit à parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ici c
5002 e droit à parler des choses de la foi comme étant d’ un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ici certain sens critiqu
5003 critique dont on voudrait que soient justiciables les œuvres d’un écrivain, les démarches de sa pensée, ses délires, ses vi
5004 nt on voudrait que soient justiciables les œuvres d’ un écrivain, les démarches de sa pensée, ses délires, ses visions. Un
5005 que soient justiciables les œuvres d’un écrivain, les démarches de sa pensée, ses délires, ses visions. Un critique qui n’é
5006 ticiables les œuvres d’un écrivain, les démarches de sa pensée, ses délires, ses visions. Un critique qui n’épouse pas le
5007 élires, ses visions. Un critique qui n’épouse pas le rythme d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de l’appareil à
5008 s visions. Un critique qui n’épouse pas le rythme d’ une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de l’appareil à frigorifi
5009 me d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de l’appareil à frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises
5010 d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de l’ appareil à frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises. C
5011 e à sa rencontre armé de l’appareil à frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises. Cf. certaines remarques —
5012 s bêtises. Cf. certaines remarques — pas toutes — de novembre 1926.   2 mai 1927. « Nous avons dressé notre orgueilleuse r
5013 gueilleuse raison à nous tromper sur ce qu’il y a de profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond
5014 loux.) Entre un monsieur en noir : Permettez-moi de me présenter… d’ailleurs une ancienne connaissance… le Sens Critique.
5015 présenter… d’ailleurs une ancienne connaissance… le Sens Critique. Moi (gêné)… Rougemont. Le Sens Critique. — Il y a un
5016 sance… le Sens Critique. Moi (gêné)… Rougemont. Le Sens Critique. — Il y a un certain temps déjà que nous ne nous sommes
5017 dit que je pourrais, en quelque sorte, vous être de quelque utilité… Moi. — Ah ! oui, oui… c’est cela, utilité,… en effe
5018 t. Seulement, mon cher Monsieur, nous n’avons pas le temps ces jours-ci, beaucoup trop à faire, beaucoup trop d’êtres et d
5019 es jours-ci, beaucoup trop à faire, beaucoup trop d’ êtres et de choses à aimer, et vous savez ce que cela suppose. Compren
5020 , beaucoup trop à faire, beaucoup trop d’êtres et de choses à aimer, et vous savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : su
5021 suppose. Comprenez-moi : submergés, absolument… Le Sens Critique. — Justement j’aurais en quelque manière la prétention…
5022 Critique. — Justement j’aurais en quelque manière la prétention… Moi. — Que voilà un singulier impertinent de votre part.
5023 ntion… Moi. — Que voilà un singulier impertinent de votre part. (Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plu
5024 ue voilà un singulier impertinent de votre part. ( Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive. Mais déc
5025 Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive. Mais décidément nous sommes débordés, voyez vous-même, pas
5026 nous sommes débordés, voyez vous-même, pas moyen de causer aujourd’hui… Quoi ?… Bon, bon, c’est entendu, on ne peut rien
5027 ut rien faire sans vous. Mais n’oubliez pas que «  l’ artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur l’incertain », c’est
5028 artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur l’ incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-vous me faire qu
5029 ulait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’ a dit. Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Ma
5030 Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Mais plus tard, plus tard. Tenez, voici un traité de métaphys
5031 Mais plus tard, plus tard. Tenez, voici un traité de métaphysique, vous lirez ça en attendant. Très bien fait. Excellente
5032 ndant. Très bien fait. Excellente méthode ! (Sort le Sens Critique, un peu bousculé.) Moi. — Vous disiez, ma vie ? La Mu
5033 un peu bousculé.) Moi. — Vous disiez, ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends
5034 Moi. — Vous disiez, ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends votre plaisir… I
5035 ez, ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends votre plaisir… III Il y a des
5036 qui croient avoir tout dit quand ils ont montré à l’ origine de telle doctrine mystique une exaltation nerveuse ou des trou
5037 t avoir tout dit quand ils ont montré à l’origine de telle doctrine mystique une exaltation nerveuse ou des troubles organ
5038 oubles organiques. Ils opposent à ces « délires » les thèses rassurantes de la « saine raison », sans se demander jamais si
5039 opposent à ces « délires » les thèses rassurantes de la « saine raison », sans se demander jamais si cela ne condamne pas
5040 osent à ces « délires » les thèses rassurantes de la « saine raison », sans se demander jamais si cela ne condamne pas et
5041 ans se demander jamais si cela ne condamne pas et la santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers
5042 der jamais si cela ne condamne pas et la santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la grand
5043 Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la grande tradition gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin
5044 s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la grande tradition gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin de
5045 tradition gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin de la Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de
5046 gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin de la Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de mort de s
5047 éco-latine » pour assigner à Minerve le bassin de la Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de mort de s’en
5048 comme promenoir, avec défense sous peine de mort de s’en écarter. Voilà bien leur désinvolture, car enfin, elle est déess
5049 tisane assagie, parfois dévote, phraseuse, sèche, d’ humeur acariâtre et réactionnaire. Vous tracez des frontières géograph
5050 naire. Vous tracez des frontières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous s
5051 ographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous qui l’ aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons romantiqu
5052 ous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons romantiques. Nous serons barbares, désordonnés, bru
5053 rdonnés, brumeux, absurdes, vivants, libres. Avec la poésie contre vos principes. Avec l’esprit contre votre raison. Et av
5054 libres. Avec la poésie contre vos principes. Avec l’ esprit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À b
5055 son. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimbardk à la cantonade : Q
5056 s crie : « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimbardk à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temp
5057 « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimbardk à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temps dont o
5058 air génie français. » Alors la voix de Rimbardk à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne !
5059 ardk à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce
5060 enne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de
5061 vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12.
5062 s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche d’obscurit
5063 significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature mo
5064 nificatives de ce siècle sont écrites en haine de l’ époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature moder
5065 de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’est qu’
5066 sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche d’ obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’est qu’une manifest
5067 haine de l’époque12. Le reproche d’obscurité que l’ on fait à la littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divo
5068 époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divorce radical
5069 la littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divorce radical entre l’époque et les quelques centaines (?) d’ind
5070 qu’une manifestation de ce divorce radical entre l’ époque et les quelques centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est
5071 festation de ce divorce radical entre l’époque et les quelques centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est la seule réa
5072 ical entre l’époque et les quelques centaines (?) d’ individus pour qui l’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous
5073 t les quelques centaines (?) d’individus pour qui l’ esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus sépa
5074 s centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concep
5075 ité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son
5076 pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le pl
5077 rquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’ esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus
5078 ourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a e
5079 de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la
5080 ens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de
5081 a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite ré
5082 e-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite révolution à
5083 rx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite révolution à nous, dans tel domaine. Et c’est mê
5084 tes : qu’ils aient voulu s’allier aux dogmatiques d’ extrême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli
5085 e dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli de crier merde pour Horace, Montaigne, Descartes, Schiller, Voltaire, et
5086 ltaire, etc., et tout ce qui leur correspond dans l’ ordre politique par exemple. Parce que c’est très beau, ridiculement,
5087 , pourquoi se faire marchand des œuvres complètes de Karl Marx ? Si vous ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je
5088 ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour vous. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’espri
5089 nine, je le dirai pour vous. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’esprit, on ne va pas s’acoquiner avec des gens
5090 ous. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’ esprit, on ne va pas s’acoquiner avec des gens qui ont fait, il y a 10
5091 t fait, il y a 10 ans, une révolution en fonction du capitalisme. Est-ce que vraiment vous ne pouvez vous libérer de cette
5092 . Est-ce que vraiment vous ne pouvez vous libérer de cette manie française, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est f
5093 ne pouvez vous libérer de cette manie française, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis
5094 a politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier
5095 ique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge p
5096 ez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge pour la simple r
5097 ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge pour la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-vous
5098 avec eux dans leur langue et de crier rouge pour la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-vous combattre cet esprit
5099 cet esprit « bien français » qui s’associe à tant d’ objets de votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il ins
5100 t « bien français » qui s’associe à tant d’objets de votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Al
5101 socie à tant d’objets de votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Alors que cette réaction même
5102 objets de votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Alors que cette réaction même est ce qu’il y
5103 leurs… Mais non, il y aurait trop à dire, et puis l’ on croirait encore que je suis avec ceux qui traitent Aragon, Breton e
5104 tent Aragon, Breton et leurs amis alternativement de dévoyés, de farceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’heur
5105 Breton et leurs amis alternativement de dévoyés, de farceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’heure est venue
5106 urs amis alternativement de dévoyés, de farceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’heure est venue de clore des
5107 ernativement de dévoyés, de farceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’heure est venue de clore des discussions
5108 arceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’ heure est venue de clore des discussions énervantes où s’épuise vainem
5109 vantes où s’épuise vainement une dialectique dont l’ objet fuit sans cesse par la quatrième dimension. Aragon et les surréa
5110 sans cesse par la quatrième dimension. Aragon et les surréalistes auront raison même encore s’ils ont tort, envers et cont
5111 me encore s’ils ont tort, envers et contre toutes les critiques qu’on pourrait leur adresser, parce que ces « maudits » ont
5112 rait leur adresser, parce que ces « maudits » ont la grâce, parce qu’ils sont la vie, même quand ils appellent la mort, pa
5113 e ces « maudits » ont la grâce, parce qu’ils sont la vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et
5114 arce qu’ils sont la vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et l’incommunicable secret de l’inv
5115 ême quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et l’incommunicable secret de l’invention.   Il nous faut des
5116 appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et l’ incommunicable secret de l’invention.   Il nous faut des entrepreneurs
5117 qu’ils ont la passion et l’incommunicable secret de l’invention.   Il nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand
5118 ’ils ont la passion et l’incommunicable secret de l’ invention.   Il nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand pri
5119 de l’invention.   Il nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand principe de violence commandait à nos mœurs. … et
5120 des entrepreneurs de tempêtes. Un grand principe de violence commandait à nos mœurs. … et nous portant dans nos actions à
5121 à nos mœurs. … et nous portant dans nos actions à la limite de nos forces, notre joie parmi vous fut une très grande joie.
5122 s. … et nous portant dans nos actions à la limite de nos forces, notre joie parmi vous fut une très grande joie. Saint-Joh
5123 ction contre tout ce qui prétendait nous empêcher de vivre, de rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garan
5124 re tout ce qui prétendait nous empêcher de vivre, de rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chap
5125 ui prétendait nous empêcher de vivre, de rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chapelets d’opti
5126 mpêcher de vivre, de rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chapelets d’optimisme, tyranniques é
5127 lte du moi avec ses recettes garanties, chapelets d’ optimisme, tyranniques évidences, ordre et désordre, principes de Desc
5128 ranniques évidences, ordre et désordre, principes de Descartes, mathématiques aux pinces de crabe, examens de conscience t
5129 principes de Descartes, mathématiques aux pinces de crabe, examens de conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus 
5130 artes, mathématiques aux pinces de crabe, examens de conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus ! — morales améric
5131 enres, instruction publique, situations acquises, sièges faits, autorités fondées sur la gloire et la sénilité, etc., etc. Et
5132 ons acquises, sièges faits, autorités fondées sur la gloire et la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des être
5133 sièges faits, autorités fondées sur la gloire et la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des êtres, mais leurs
5134 eurs abstractions que nous haïssions. Notre haine de certaine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom l’on mesurait
5135 Notre haine de certaine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom l’on mesurait odieusement une sympathie humaine pour
5136 ine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom l’ on mesurait odieusement une sympathie humaine pour nous sans prix ? Ma
5137 ine pour nous sans prix ? Mais nous avions besoin de révolution pour vivre, pour nous perdre. Vivre était devenu synonyme
5138 re, pour nous perdre. Vivre était devenu synonyme de magnifique perdition dans des choses plus grandes que nous. Nous nous
5139 lus grandes que nous. Nous nous connaissions dans les coins et nous mourions d’ennui avec les aspects irrévocablement prévu
5140 nous connaissions dans les coins et nous mourions d’ ennui avec les aspects irrévocablement prévus de nous-mêmes que faisai
5141 ions dans les coins et nous mourions d’ennui avec les aspects irrévocablement prévus de nous-mêmes que faisaient paraître l
5142 s d’ennui avec les aspects irrévocablement prévus de nous-mêmes que faisaient paraître les petits faits de nos longues jou
5143 ement prévus de nous-mêmes que faisaient paraître les petits faits de nos longues journées. Nous aimions la révolution comm
5144 ous-mêmes que faisaient paraître les petits faits de nos longues journées. Nous aimions la révolution comme on aime l’amou
5145 etits faits de nos longues journées. Nous aimions la révolution comme on aime l’amour. Nous n’aimions pas telle révolution
5146 ournées. Nous aimions la révolution comme on aime l’ amour. Nous n’aimions pas telle révolution — la russe, par exemple — p
5147 me l’amour. Nous n’aimions pas telle révolution — la russe, par exemple — parce que ce n’est pas encore assez révolution ;
5148 révolution ne demandait qu’à s’asseoir et que son siège était fait. Nous aimions la Révolution qui nous perdrait corps et bie
5149 asseoir et que son siège était fait. Nous aimions la Révolution qui nous perdrait corps et biens dans sa grandeur comme un
5150 emme merveilleuse nous perdrait corps et âme dans l’ ivresse amoureuse ; nous cherchions cette Révolution de toutes nos for
5151 esse amoureuse ; nous cherchions cette Révolution de toutes nos forces et séductions, comme on cherche cette femme à trave
5152 ns, comme on cherche cette femme à travers toutes les femmes. C’était un vice, la révolution-vice. Mais on ne vit, on ne me
5153 mme à travers toutes les femmes. C’était un vice, la révolution-vice. Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici le
5154 révolution-vice. Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense qu
5155 Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeun
5156 que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo comme par hasar
5157 les brancards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo comme par hasard nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moi
5158 us fait ça Plus ou moins, n’est-ce pas ? Et puis l’ aiguille divague vers des souvenirs, quand nous allions tous deux, ces
5159 es bonnes farces, et aussi pourtant des histoires de copains qui ont mal tourné, on pensait bien, ah ! cette jeunesse, mai
5160 u six ans et mort des suites. Quand cesserez-vous de nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations pa
5161 ort des suites. Quand cesserez-vous de nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations par contumace. I
5162 ns par contumace. Il y a encore des gens pour qui les limites de l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues,
5163 mace. Il y a encore des gens pour qui les limites de l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues, faire la no
5164 e. Il y a encore des gens pour qui les limites de l’ anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues, faire la noce,
5165 pour qui les limites de l’anarchie sont : chanter l’ Internationale dans les rues, faire la noce, écrire un livre de tendan
5166 e l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues, faire la noce, écrire un livre de tendances très modernes. Et d
5167 t : chanter l’Internationale dans les rues, faire la noce, écrire un livre de tendances très modernes. Et des gens pour se
5168 ale dans les rues, faire la noce, écrire un livre de tendances très modernes. Et des gens pour se gausser quand nous écriv
5169 i nous en voulons, et finalement nous écraser par l’ évidence définitive de notre absurdité. Car l’homme « s’est fait une v
5170 finalement nous écraser par l’évidence définitive de notre absurdité. Car l’homme « s’est fait une vérité changeante et to
5171 par l’évidence définitive de notre absurdité. Car l’ homme « s’est fait une vérité changeante et toujours évidente, de laqu
5172 fait une vérité changeante et toujours évidente, de laquelle il se demande vainement pourquoi il n’arrive pas à se conten
5173 contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience de ruminants ou neurasthénie, est-ce que vraiment vous vous êtes telleme
5174 est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’ épanouissement violent d’une immense fleur palpitante au parfum de pas
5175 st plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’ une immense fleur palpitante au parfum de passions, c’est une atmosphè
5176 violent d’une immense fleur palpitante au parfum de passions, c’est une atmosphère toute chargée d’éclairs qui nous attei
5177 m de passions, c’est une atmosphère toute chargée d’ éclairs qui nous atteignent sans cesse au cœur et nous revêtent miracu
5178 ns cesse au cœur et nous revêtent miraculeusement d’ aigrettes de folies et de joies ; n’allez pas nous toucher, nous somme
5179 cœur et nous revêtent miraculeusement d’aigrettes de folies et de joies ; n’allez pas nous toucher, nous sommes dangereux.
5180 revêtent miraculeusement d’aigrettes de folies et de joies ; n’allez pas nous toucher, nous sommes dangereux. Un orage de
5181 pas nous toucher, nous sommes dangereux. Un orage de tendresse va crever sur le monde. Aigles d’amours, oiseaux doux et cr
5182 es dangereux. Un orage de tendresse va crever sur le monde. Aigles d’amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons vos la
5183 orage de tendresse va crever sur le monde. Aigles d’ amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons vos langues aériennes.
5184 es aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs de passion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclamez le grand Libre-Éc
5185 s que des valeurs de passion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclamez le grand Libre-Échange, voici déjà s’avancer des
5186 ue des valeurs de passion. Balayez ces douanes de l’ esprit, proclamez le grand Libre-Échange, voici déjà s’avancer des pro
5187 ssion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclamez le grand Libre-Échange, voici déjà s’avancer des prodiges à cette invite
5188 voici déjà s’avancer des prodiges à cette invite la plus persuasive : nous sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague
5189 e invite la plus persuasive : nous sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague de rêves (dans Commerce). 8. Et malgré c
5190 us sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague de rêves (dans Commerce). 8. Et malgré certaines théories bien superfic
5191 perficielles et hâtives, comme cette prétention à la libération par le Rêve. « La liberté commence où naît le merveilleux.
5192 tives, comme cette prétention à la libération par le Rêve. « La liberté commence où naît le merveilleux. » Au vrai, et sur
5193 e cette prétention à la libération par le Rêve. «  La liberté commence où naît le merveilleux. » Au vrai, et surtout pour u
5194 ration par le Rêve. « La liberté commence où naît le merveilleux. » Au vrai, et surtout pour un homme qui élit Freud « pré
5195 surtout pour un homme qui élit Freud « président de la République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’abs
5196 rtout pour un homme qui élit Freud « président de la République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’absolu
5197 République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie d
5198 du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’ absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs
5199 ue un non-sens de chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se l
5200 -sens de chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer qu
5201 er l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que de brasser ce
5202 ie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que de brasser ces chaînes sonores. 9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset d
5203 s sonores. 9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset de La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres le
5204 onores. 9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset de La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les p
5205 Lettre à Paul Claudel. 10. Musset de La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus
5206 pe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et
5207 èvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé c
5208 s plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé chez les riches. Très loin derrière viennent des Fra
5209 sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé chez les riches. Très loin derrière viennent des France et des Bordeaux. 12.
5210 et dans un domaine plus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan de Paris. j. « Louis Aragon, le beau prét
5211 lus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan de Paris. j. « Louis Aragon, le beau prétexte », Revue de Bel
5212 , quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan de Paris. j. « Louis Aragon, le beau prétexte », Revue de Belles-Lettre
5213 sme. 13. Le Paysan de Paris. j. « Louis Aragon, le beau prétexte », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-F
5214 is. j. « Louis Aragon, le beau prétexte », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 5, avril 1927,
5215 , n° 5, avril 1927, p. 131-144. k. On a conservé la graphie de l’original, sans doute voulue par l’auteur.
5216 il 1927, p. 131-144. k. On a conservé la graphie de l’original, sans doute voulue par l’auteur.
5217 1927, p. 131-144. k. On a conservé la graphie de l’ original, sans doute voulue par l’auteur.
5218 é la graphie de l’original, sans doute voulue par l’ auteur.
52 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
5219 Quatre incidents (avril 1927)l La maîtresse d’École Au printemps pur comme une joue, École errait, É
5220 joue, École errait, École suivait une femme dans les rues tant soit peu métaphysiques d’une capitale de mes songes. On exi
5221 e femme dans les rues tant soit peu métaphysiques d’ une capitale de mes songes. On exigeait d’une saison de marque de tels
5222 s rues tant soit peu métaphysiques d’une capitale de mes songes. On exigeait d’une saison de marque de tels soupirs, d’ail
5223 ysiques d’une capitale de mes songes. On exigeait d’ une saison de marque de tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’
5224 capitale de mes songes. On exigeait d’une saison de marque de tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’à leurs refle
5225 de mes songes. On exigeait d’une saison de marque de tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’à leurs reflets se fuss
5226 eurs reflets se fussent évanouis des arcs-en-ciel de névroses dans tous les poèmes où détresse rimait avec maîtresse. Écol
5227 t évanouis des arcs-en-ciel de névroses dans tous les poèmes où détresse rimait avec maîtresse. École savait le mythe du vo
5228 s où détresse rimait avec maîtresse. École savait le mythe du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Ell
5229 esse rimait avec maîtresse. École savait le mythe du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Elle était d
5230 savait le mythe du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les
5231 e du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’ un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les devantures qu
5232 train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les devantures qui se passaient de l’une à l’autre deux
5233 désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les devantures qui se passaient de l’une à l’autre deux séries de profils
5234 la suivait entre les devantures qui se passaient de l’une à l’autre deux séries de profils jusqu’au soleil toujours de fa
5235 s qui se passaient de l’une à l’autre deux séries de profils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule
5236 e deux séries de profils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement.
5237 qu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici, elle desce
5238 foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici, elle descend à sa rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécani
5239 udain la voici, elle descend à sa rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure. Elle découvr
5240 ci, elle descend à sa rencontre parmi les éclairs d’ un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure. Elle découvre en passan
5241 rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure. Elle découvre en passant près de lui le sour
5242 sa fourrure. Elle découvre en passant près de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trom
5243 . Elle découvre en passant près de lui le sourire d’ amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’es
5244 en passant près de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il p
5245 ce n’est pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux d
5246 Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui v
5247 recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui va à la chasse perd sa place, nous nous comprenons. »
5248 sitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui va à la chasse perd sa place, nous nous comprenons. » On lui offrit immédiate
5249 À Max-Marc-Jean Jacob Reymond. Une étoile à la boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui bai
5250 ean Jacob Reymond. Une étoile à la boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’
5251 étoile à la boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de rev
5252 la boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de revolver. Pu
5253 boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de revolver. Puis
5254 s pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact e
5255 ans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’ abattit d’un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, qui
5256 on de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’ un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, qui fut très r
5257 uchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, qui fut très remarqué. L
5258 n fut avec un tact exquis, qui fut très remarqué. Le duc riait sous une table, complètement ivre, et Bettina lui disait à
5259 table, complètement ivre, et Bettina lui disait à l’ oreille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ? Mais tu es si laid que
5260 a lui disait à l’oreille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ? Mais tu es si laid que cela me donne encore plus de plaisi
5261 Mais tu es si laid que cela me donne encore plus de plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui.
5262 laid que cela me donne encore plus de plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui. L’enterrement
5263 aya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui. L’ enterrement aura lieu sans suite. Suicide du Marquis Salomon le
5264 i. L’enterrement aura lieu sans suite. Suicide du Marquis Salomon le danseur triste baisa cette main cruelle… et qui
5265 lieu sans suite. Suicide du Marquis Salomon le danseur triste baisa cette main cruelle… et quitta le bal au matin. I
5266 anseur triste baisa cette main cruelle… et quitta le bal au matin. Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son
5267 elle… et quitta le bal au matin. Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son enfance. Aux fenêtres du palais s’
5268 Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son enfance. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halos. Le jour t
5269 urdes comme un songe de son enfance. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide
5270 e. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs de
5271 ilèrent des halos. Le jour tendre paraissait sous l’ égide de la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, que
5272 des halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques ro
5273 halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques roses
5274 issait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques roses, un sourire qui perce le c
5275 e églantine, quelques roses, un sourire qui perce le cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et d
5276 quelques roses, un sourire qui perce le cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et des violons dé
5277 oses, un sourire qui perce le cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et des violons déchirants d
5278 ons, et des violons déchirants dans sa tête… Mais le sommeil s’évaporait aux caresses des flocons, plus perfides que des m
5279 esses des flocons, plus perfides que des murmures d’ adieu. Il tomba parmi les statues, dans l’amitié pensive des jardins.
5280 perfides que des murmures d’adieu. Il tomba parmi les statues, dans l’amitié pensive des jardins. Une fenêtre s’était ouver
5281 urmures d’adieu. Il tomba parmi les statues, dans l’ amitié pensive des jardins. Une fenêtre s’était ouverte et des accords
5282 ’était ouverte et des accords échappés tombaient, les ailes coupées. Puis le silence se reprit à ses songes désolés. Aut
5283 cords échappés tombaient, les ailes coupées. Puis le silence se reprit à ses songes désolés. Autre suicide ou la promen
5284 reprit à ses songes désolés. Autre suicide ou la promenade en bateau À Grego More. Il disait : « Je suis né pour
5285 À Grego More. Il disait : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi,
5286 rt. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’o
5287  » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’ après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’odeu
5288 s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’odeur merveilleuse des objets et de
5289 mme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’ odeur merveilleuse des objets et des êtres véritables. Un bateau ne gl
5290 bles. Un bateau ne glisse pas plus doucement vers le soleil du haut-lac. Justement, voici que tout va s’ouvrir, qu’un mond
5291 ateau ne glisse pas plus doucement vers le soleil du haut-lac. Justement, voici que tout va s’ouvrir, qu’un monde s’est ou
5292 s’ouvrir, qu’un monde s’est ouvert devant lui. Et l’ eau n’est pas moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est
5293 t bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est une question d’ amitié. Pourtant je suis seul dès cette heure, et mes amis fuiront un
5294 que je reviens seul. Mais moi, qui regarde comme de l’autre bord, je songe qu’il est des visites à de certaines grandes d
5295 de l’autre bord, je songe qu’il est des visites à de certaines grandes dames où je préférais — et lui aussi — me rendre se
5296 me rendre seul et sans argent. Je ne voulais pas le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces phrases. Même, on
5297 . Je ne voulais pas le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces phrases. Même, on en pleure. l. « Quatre inc
5298 s le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces phrases. Même, on en pleure. l. « Quatre incidents », Revue de
5299 , on en pleure. l. « Quatre incidents », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 5, avril 1927,
53 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
5300 is (avril 1927)j Neuchâtel va-t-elle redevenir le centre artistique qu’elle fut au siècle passé ? Allons-nous assister
5301 le passé ? Allons-nous assister à un regroupement de ses forces créatrices ? La question est peut-être prématurée. Mais le
5302 ster à un regroupement de ses forces créatrices ? La question est peut-être prématurée. Mais le seul fait qu’elle se pose
5303 ices ? La question est peut-être prématurée. Mais le seul fait qu’elle se pose me paraît indiquer que l’un au moins des de
5304 nts nécessaires à ce regroupement existe : il y a de jeunes peintres neuchâtelois. Quant à savoir s’il est possible déjà d
5305 uchâtelois. Quant à savoir s’il est possible déjà de discerner parmi eux certaines tendances générales, nous y reviendrons
5306 artistes, en effet, n’ignorent rien des courants les plus modernes, et sont bien situés pour n’en prendre que le meilleur 
5307 dernes, et sont bien situés pour n’en prendre que le meilleur ; mais l’émulation, l’atmosphère de combat nécessaire au dév
5308 n situés pour n’en prendre que le meilleur ; mais l’ émulation, l’atmosphère de combat nécessaire au développement de certa
5309 n’en prendre que le meilleur ; mais l’émulation, l’ atmosphère de combat nécessaire au développement de certains jeunes te
5310 que le meilleur ; mais l’émulation, l’atmosphère de combat nécessaire au développement de certains jeunes tempéraments le
5311 ’atmosphère de combat nécessaire au développement de certains jeunes tempéraments leur fait défaut dans la même mesure. Ai
5312 ertains jeunes tempéraments leur fait défaut dans la même mesure. Ainsi risquent de s’établir autour d’eux des mœurs un pe
5313 r fait défaut dans la même mesure. Ainsi risquent de s’établir autour d’eux des mœurs un peu bourgeoises dont je ne vais p
5314 a même mesure. Ainsi risquent de s’établir autour d’ eux des mœurs un peu bourgeoises dont je ne vais pas faire le procès,
5315 œurs un peu bourgeoises dont je ne vais pas faire le procès, mais qui expliquent, me semble-t-il, pour une part, la disper
5316 is qui expliquent, me semble-t-il, pour une part, la dispersion des efforts artistiques. Tout ce monde d’amateurs de décou
5317 dispersion des efforts artistiques. Tout ce monde d’ amateurs de découvertes, de snobs, de marchands de tableaux, de critiq
5318 des efforts artistiques. Tout ce monde d’amateurs de découvertes, de snobs, de marchands de tableaux, de critiques d’avant
5319 stiques. Tout ce monde d’amateurs de découvertes, de snobs, de marchands de tableaux, de critiques d’avant-garde, ce monde
5320 out ce monde d’amateurs de découvertes, de snobs, de marchands de tableaux, de critiques d’avant-garde, ce monde où tous l
5321 d’amateurs de découvertes, de snobs, de marchands de tableaux, de critiques d’avant-garde, ce monde où tous les extrémisme
5322 découvertes, de snobs, de marchands de tableaux, de critiques d’avant-garde, ce monde où tous les extrémismes sont prônés
5323 de snobs, de marchands de tableaux, de critiques d’ avant-garde, ce monde où tous les extrémismes sont prônés comme vertus
5324 aux, de critiques d’avant-garde, ce monde où tous les extrémismes sont prônés comme vertus cardinales, et qui forme ailleur
5325 r public des jeunes artistes, n’existant pas ici, le peintre se trouve placé d’emblée en face de ce qu’on nomme le gros pu
5326 e trouve placé d’emblée en face de ce qu’on nomme le gros public. L’épreuve est pénible, énervante, souvent fatale aux nov
5327 ’emblée en face de ce qu’on nomme le gros public. L’ épreuve est pénible, énervante, souvent fatale aux novateurs. Alors il
5328 itude plus effective, quitte à nous revenir munis du passeport indispensable d’une consécration étrangère. Un jour en effe
5329 e à nous revenir munis du passeport indispensable d’ une consécration étrangère. Un jour en effet l’on apprend que tel tabl
5330 le d’une consécration étrangère. Un jour en effet l’ on apprend que tel tableau de jeune est « coté » chez un gros marchand
5331 re. Un jour en effet l’on apprend que tel tableau de jeune est « coté » chez un gros marchand. Aussitôt, les feuilles loca
5332 une est « coté » chez un gros marchand. Aussitôt, les feuilles locales retentissent de touchants échos : « C’est avec un lé
5333 hand. Aussitôt, les feuilles locales retentissent de touchants échos : « C’est avec un légitime orgueil que notre petit pa
5334 pays accueillera cette consécration bien méritée du talent d’un de ses enfants… » Car le fils prodigue, s’il rentre au fo
5335 eillera cette consécration bien méritée du talent d’ un de ses enfants… » Car le fils prodigue, s’il rentre au foyer dans u
5336 ra cette consécration bien méritée du talent d’un de ses enfants… » Car le fils prodigue, s’il rentre au foyer dans une Ro
5337 bien méritée du talent d’un de ses enfants… » Car le fils prodigue, s’il rentre au foyer dans une Rolls-Royce et fortune f
5338 onde s’accorde à dire qu’on n’attendait pas moins du fils d’un tel père. « Voilà le train du monde… » Je ne pense pas qu’i
5339 ccorde à dire qu’on n’attendait pas moins du fils d’ un tel père. « Voilà le train du monde… » Je ne pense pas qu’il en fai
5340 ttendait pas moins du fils d’un tel père. « Voilà le train du monde… » Je ne pense pas qu’il en faille gémir. Une certaine
5341 pas moins du fils d’un tel père. « Voilà le train du monde… » Je ne pense pas qu’il en faille gémir. Une certaine résistan
5342 . Une certaine résistance est nécessaire pour que la force se développe. N’était certain petit plaisir d’impertinence, je
5343 force se développe. N’était certain petit plaisir d’ impertinence, je me fusse dispensé de redire ces lieux communs, auxque
5344 etit plaisir d’impertinence, je me fusse dispensé de redire ces lieux communs, auxquels pourtant nos circonstances confère
5345 une actualité toujours vive. D’ailleurs, sachons le reconnaître, il y a moins de malice que de paresse dans les jugements
5346 D’ailleurs, sachons le reconnaître, il y a moins de malice que de paresse dans les jugements du public, et moins d’incomp
5347 achons le reconnaître, il y a moins de malice que de paresse dans les jugements du public, et moins d’incompréhension que
5348 aître, il y a moins de malice que de paresse dans les jugements du public, et moins d’incompréhension que de timidité. ⁂ On
5349 moins de malice que de paresse dans les jugements du public, et moins d’incompréhension que de timidité. ⁂ On ne m’en voud
5350 de paresse dans les jugements du public, et moins d’ incompréhension que de timidité. ⁂ On ne m’en voudra pas de ne citer n
5351 gements du public, et moins d’incompréhension que de timidité. ⁂ On ne m’en voudra pas de ne citer ni dates de naissance,
5352 éhension que de timidité. ⁂ On ne m’en voudra pas de ne citer ni dates de naissance, ni traits d’enfance géniaux et prophé
5353 ité. ⁂ On ne m’en voudra pas de ne citer ni dates de naissance, ni traits d’enfance géniaux et prophétiques, ni opinions d
5354 pas de ne citer ni dates de naissance, ni traits d’ enfance géniaux et prophétiques, ni opinions de critiques autorisés. D
5355 ts d’enfance géniaux et prophétiques, ni opinions de critiques autorisés. Du benjamin, Eugène Bouvier, qui a 25 ans, jusqu
5356 prophétiques, ni opinions de critiques autorisés. Du benjamin, Eugène Bouvier, qui a 25 ans, jusqu’à André Evard, qui en a
5357 ans, jusqu’à André Evard, qui en a près de 50, si les peintres dont nous allons parler méritent d’être appelés jeunes, c’es
5358 si les peintres dont nous allons parler méritent d’ être appelés jeunes, c’est par leurs œuvres avant tout. D’autre part j
5359 leurs œuvres avant tout. D’autre part je préfère la légende à l’histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d
5360 avant tout. D’autre part je préfère la légende à l’ histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d’art est un m
5361 tre part je préfère la légende à l’histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d’art est un merveilleux foyer
5362 éfère la légende à l’histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d’art est un merveilleux foyer de contagion c
5363 graphie. Une œuvre d’art est un merveilleux foyer de contagion contre lequel je ne saurais me prémunir par le moyen d’aucu
5364 agion contre lequel je ne saurais me prémunir par le moyen d’aucun de ces appareils à jugements garantis qui posent un cri
5365 tre lequel je ne saurais me prémunir par le moyen d’ aucun de ces appareils à jugements garantis qui posent un critique d’a
5366 el je ne saurais me prémunir par le moyen d’aucun de ces appareils à jugements garantis qui posent un critique d’art diplô
5367 t un critique d’art diplômé. Premier péché contre l’ histoire : au seuil d’un article consacré aux jeunes artistes neuchâte
5368 plômé. Premier péché contre l’histoire : au seuil d’ un article consacré aux jeunes artistes neuchâtelois, je vous présente
5369 ésente Conrad Meili, un Zurichois qui nous arriva de Genève il y a de cela cinq ou six ans. Il peignait alors des natures
5370 li, un Zurichois qui nous arriva de Genève il y a de cela cinq ou six ans. Il peignait alors des natures mortes, de petits
5371 ou six ans. Il peignait alors des natures mortes, de petits paysages, il dessinait des nus aux crayons de fard. C’était un
5372 petits paysages, il dessinait des nus aux crayons de fard. C’était un peu plus Blanchet que Barraud, plus Picasso que Mati
5373 plus Picasso que Matisse ; mais il y avait encore du flou, des courbes complaisantes. Meili est devenu plus net, plus crue
5374 t entre trente pareilles, aux cactus qui ornaient les fenêtres, dans une chambre peinte en bleu vif et ornée de surprenants
5375 res, dans une chambre peinte en bleu vif et ornée de surprenants batiks, il s’est livré pendant quelques années à des rech
5376 à des recherches un peu théoriques et abstraites. De cette époque datent des toiles comme le Souvenir de l’Évêché. Décors
5377 straites. De cette époque datent des toiles comme le Souvenir de l’Évêché. Décors et personnages semblent d’une matière id
5378 cette époque datent des toiles comme le Souvenir de l’Évêché. Décors et personnages semblent d’une matière idéale. Tout e
5379 tte époque datent des toiles comme le Souvenir de l’ Évêché. Décors et personnages semblent d’une matière idéale. Tout est
5380 venir de l’Évêché. Décors et personnages semblent d’ une matière idéale. Tout est lisse et parfait. Trop parfait seulement.
5381 parfait seulement. Il manque à ces recompositions de la nature, à ces natures remises à neuf, l’imperfection humaine qui t
5382 fait seulement. Il manque à ces recompositions de la nature, à ces natures remises à neuf, l’imperfection humaine qui touc
5383 tions de la nature, à ces natures remises à neuf, l’ imperfection humaine qui touche. Mais l’atmosphère pure de ces espaces
5384 s à neuf, l’imperfection humaine qui touche. Mais l’ atmosphère pure de ces espaces définis par quelques plans ne tue pas u
5385 ection humaine qui touche. Mais l’atmosphère pure de ces espaces définis par quelques plans ne tue pas un certain mystère.
5386 ailleurs… Qu’il sorte enfin et se mette à graver les scènes qu’il voit dans la petite cité ouvrière, et c’est merveille de
5387 n et se mette à graver les scènes qu’il voit dans la petite cité ouvrière, et c’est merveille de constater combien l’épura
5388 dans la petite cité ouvrière, et c’est merveille de constater combien l’épuration rigoriste de sa technique sert une visi
5389 ouvrière, et c’est merveille de constater combien l’ épuration rigoriste de sa technique sert une vision aigüe de la vie. L
5390 veille de constater combien l’épuration rigoriste de sa technique sert une vision aigüe de la vie. La série de gravures su
5391 n rigoriste de sa technique sert une vision aigüe de la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’il intitule la cité
5392 igoriste de sa technique sert une vision aigüe de la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’il intitule la cité es
5393 de sa technique sert une vision aigüe de la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’il intitule la cité est un pet
5394 chnique sert une vision aigüe de la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’il intitule la cité est un petit chef-d
5395 érie de gravures sur bois colorées qu’il intitule la cité est un petit chef-d’œuvre de réalisme stylisé. C’est d’un art tr
5396 qu’il intitule la cité est un petit chef-d’œuvre de réalisme stylisé. C’est d’un art très volontaire, qui connaît ses res
5397 un petit chef-d’œuvre de réalisme stylisé. C’est d’ un art très volontaire, qui connaît ses ressources et sait en user ave
5398 , qui connaît ses ressources et sait en user avec la sobriété qui produit le maximum d’expression. Cette « simplicité préc
5399 rces et sait en user avec la sobriété qui produit le maximum d’expression. Cette « simplicité précieuse », il sait la conf
5400 t en user avec la sobriété qui produit le maximum d’ expression. Cette « simplicité précieuse », il sait la conférer à tout
5401 pression. Cette « simplicité précieuse », il sait la conférer à tout ce qu’il touche, qu’il décore une bannière, fabrique
5402 affiche ou une mosaïque, c’est elle qui permettra de reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin de comique un peu biz
5403 ïque, c’est elle qui permettra de reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin de comique un peu bizarre qu’il glisse s
5404 e reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin de comique un peu bizarre qu’il glisse si souvent là où on l’attend le m
5405 e un peu bizarre qu’il glisse si souvent là où on l’ attend le moins. Conrad Meili apporte chez nous une inspiration neuve,
5406 bizarre qu’il glisse si souvent là où on l’attend le moins. Conrad Meili apporte chez nous une inspiration neuve, d’origin
5407 ad Meili apporte chez nous une inspiration neuve, d’ origine germanique, mais qui a choisi de s’astreindre à la voluptueuse
5408 on neuve, d’origine germanique, mais qui a choisi de s’astreindre à la voluptueuse rigueur latine, et qui tout en s’épuran
5409 e germanique, mais qui a choisi de s’astreindre à la voluptueuse rigueur latine, et qui tout en s’épurant dans des formes
5410 ui tout en s’épurant dans des formes claires a su les renouveler. Il nous apporte aussi cet élément de vitalité combative q
5411 les renouveler. Il nous apporte aussi cet élément de vitalité combative qui manque trop souvent au Neuchâtelois. S’il cass
5412 ’il casse des vitres, ce n’est pas seulement pour le plaisir, mais plutôt par amour du courant d’air. Cela dérange toujour
5413 seulement pour le plaisir, mais plutôt par amour du courant d’air. Cela dérange toujours quelques frileux, mais les autre
5414 pour le plaisir, mais plutôt par amour du courant d’ air. Cela dérange toujours quelques frileux, mais les autres sont soul
5415 air. Cela dérange toujours quelques frileux, mais les autres sont soulagés. Et ne fût-ce qu’en prenant une initiative comme
5416 e fût-ce qu’en prenant une initiative comme celle de Neuchâtel 1927 7 il aura bien mérité sa place parmi les artistes neuc
5417 uchâtel 1927 7 il aura bien mérité sa place parmi les artistes neuchâtelois. Actuellement, Meili achève la décoration d’une
5418 artistes neuchâtelois. Actuellement, Meili achève la décoration d’une salle d’hôtel en collaboration avec Paul Donzé. Qui
5419 âtelois. Actuellement, Meili achève la décoration d’ une salle d’hôtel en collaboration avec Paul Donzé. Qui eût cru que ce
5420 uellement, Meili achève la décoration d’une salle d’ hôtel en collaboration avec Paul Donzé. Qui eût cru que ce paysagiste
5421 pressionniste s’astreindrait jamais aux exigences de la technique décorative ! Voilà qui laisse espérer parmi nos artistes
5422 ssionniste s’astreindrait jamais aux exigences de la technique décorative ! Voilà qui laisse espérer parmi nos artistes bi
5423 rapprochements moins paradoxaux. Donzé n’est pas de ceux pour qui la peinture consiste à habiller une idée. Voyez son por
5424 oins paradoxaux. Donzé n’est pas de ceux pour qui la peinture consiste à habiller une idée. Voyez son portrait de Meili :
5425 consiste à habiller une idée. Voyez son portrait de Meili : il ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais il taille ce v
5426 ée. Voyez son portrait de Meili : il ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais il taille ce visage dans une pâte riche e
5427 portrait de Meili : il ne prend pas le sujet par l’ intérieur, mais il taille ce visage dans une pâte riche et un peu lour
5428 dans une pâte riche et un peu lourde, son pinceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a de la sensu
5429 âte riche et un peu lourde, son pinceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans
5430 t un peu lourde, son pinceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’écraseme
5431 rde, son pinceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses co
5432 a presse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses couleurs, une sensualité qui s
5433 resse, la réduit à la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses couleurs, une sensualité qui sait
5434 la forme qu’il voit. Il y a de la sensualité dans l’ écrasement de ses couleurs, une sensualité qui sait se faire délicate
5435 l voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses couleurs, une sensualité qui sait se faire délicate quand du haut
5436 , une sensualité qui sait se faire délicate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il peint Florence avec des roses e
5437 nsualité qui sait se faire délicate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il peint Florence avec des roses et des ja
5438 se faire délicate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il peint Florence avec des roses et des jaunes jamais mièvre
5439 avec des roses et des jaunes jamais mièvres, sous l’ œil méfiant des fascistes qui le prennent pour un agitateur russe, à c
5440 ais mièvres, sous l’œil méfiant des fascistes qui le prennent pour un agitateur russe, à cause de sa chevelure, sans doute
5441 e tromper plus. ⁂ À vrai dire j’en vois peu parmi les jeunes qui vouent tout leur amour à la peinture pure. Je crois même q
5442 peu parmi les jeunes qui vouent tout leur amour à la peinture pure. Je crois même que, Paul Donzé touché à son tour par la
5443 crois même que, Paul Donzé touché à son tour par la grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins à Neuchâtel même : Eu
5444 our par la grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins à Neuchâtel même : Eugène Bouvier. Ce garçon aux allures discrè
5445 vier. Ce garçon aux allures discrètes promène sur le monde des yeux de Japonais d’une ironie mélancolique et qui voient pl
5446 x allures discrètes promène sur le monde des yeux de Japonais d’une ironie mélancolique et qui voient plus loin qu’on ne c
5447 scrètes promène sur le monde des yeux de Japonais d’ une ironie mélancolique et qui voient plus loin qu’on ne croit, mais i
5448 ient plus loin qu’on ne croit, mais il a toujours l’ air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est sa p
5449 lus loin qu’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est sa premièr
5450 on ne croit, mais il a toujours l’air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est sa première et Neuchât
5451 air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la peinture est sa première et Neuchâtel la troisième… Il y a par Eugène
5452 par Eugène Bouvier quelque chose de nouveau dans la peinture neuchâteloise : un lyrisme un peu amer, d’une tristesse qui
5453 peinture neuchâteloise : un lyrisme un peu amer, d’ une tristesse qui ne s’affiche pas, mais s’insinue dans toute sa palet
5454 qu’on cherche en vain chez beaucoup des meilleurs de nos artistes. Mais n’allez pas croire à des grâces faciles ou sentime
5455 grâces faciles ou sentimentales. Il y a une sorte d’ aristocratique dissimulation dans l’œuvre de Bouvier. Sa technique qui
5456 y a une sorte d’aristocratique dissimulation dans l’ œuvre de Bouvier. Sa technique qui paraît au premier abord masquer ses
5457 sorte d’aristocratique dissimulation dans l’œuvre de Bouvier. Sa technique qui paraît au premier abord masquer ses intenti
5458 premier abord masquer ses intentions, en réalité les exprime par ses défauts mêmes ou ses fausses négligences ; mais il fa
5459  ; mais il faut pour comprendre cet art emprunter de singuliers chemins d’accès. Ce qui d’abord vous prend et vous retient
5460 omprendre cet art emprunter de singuliers chemins d’ accès. Ce qui d’abord vous prend et vous retient dans un tableau de Bo
5461 ’abord vous prend et vous retient dans un tableau de Bouvier, c’est toujours une sorte de dissonance, un défaut par où l’o
5462 s un tableau de Bouvier, c’est toujours une sorte de dissonance, un défaut par où l’on va peut-être se glisser dans l’atmo
5463 oujours une sorte de dissonance, un défaut par où l’ on va peut-être se glisser dans l’atmosphère de l’œuvre ; que l’on con
5464 n défaut par où l’on va peut-être se glisser dans l’ atmosphère de l’œuvre ; que l’on consente en effet à telle déformation
5465 où l’on va peut-être se glisser dans l’atmosphère de l’œuvre ; que l’on consente en effet à telle déformation, et tout dev
5466 l’on va peut-être se glisser dans l’atmosphère de l’ œuvre ; que l’on consente en effet à telle déformation, et tout devien
5467 tre se glisser dans l’atmosphère de l’œuvre ; que l’ on consente en effet à telle déformation, et tout devient satisfaisant
5468 e mystique exige pour être compris une complicité de sentiments ou d’état d’âme. Je ne verrais guère que Louis de Meuron,
5469 pour être compris une complicité de sentiments ou d’ état d’âme. Je ne verrais guère que Louis de Meuron, parmi ses aînés,
5470 ère que Louis de Meuron, parmi ses aînés, dont on le puisse rapprocher, parce qu’il est un des rares peintres de ce pays p
5471 rapprocher, parce qu’il est un des rares peintres de ce pays pour qui la couleur existe avant tout. Mais la nostalgie de B
5472 ’il est un des rares peintres de ce pays pour qui la couleur existe avant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entraîne à
5473 pays pour qui la couleur existe avant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entraîne à mille lieues des jardins de sourire
5474 i la couleur existe avant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’entraîne à mille lieues des jardins de sourires qui s’épano
5475 r existe avant tout. Mais la nostalgie de Bouvier l’ entraîne à mille lieues des jardins de sourires qui s’épanouissent sur
5476 de Bouvier l’entraîne à mille lieues des jardins de sourires qui s’épanouissent sur les toiles de Meuron. Il semble toujo
5477 es des jardins de sourires qui s’épanouissent sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’il peigne entre deux pluies.
5478 ins de sourires qui s’épanouissent sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’il peigne entre deux pluies. Il aime ce
5479 onde se mêlent, et sait rendre mieux que personne la liquidité d’un lac, certaines atmosphères délavées et sourdes. « Temp
5480 t, et sait rendre mieux que personne la liquidité d’ un lac, certaines atmosphères délavées et sourdes. « Temps couvert, ca
5481 couvert, calme, légères précipitations » annonce le bulletin. Tiens, me dis-je, Bouvier va peindre. Comme peintre religie
5482 re religieux, il se cherche encore. On a pourtant l’ impression, à voir ses dernières toiles, d’une plus grande certitude i
5483 urtant l’impression, à voir ses dernières toiles, d’ une plus grande certitude intérieure. Les visages sont plus calmes, le
5484 s toiles, d’une plus grande certitude intérieure. Les visages sont plus calmes, les couleurs s’avivent, le soleil est sur l
5485 rtitude intérieure. Les visages sont plus calmes, les couleurs s’avivent, le soleil est sur le point de reparaître… Charle
5486 visages sont plus calmes, les couleurs s’avivent, le soleil est sur le point de reparaître… Charles Humbert ou comment on
5487 Charles Humbert ou comment on passe en cinq ans de Baudelaire à Rubens. Il fut un temps où l’on put craindre que Charles
5488 nq ans de Baudelaire à Rubens. Il fut un temps où l’ on put craindre que Charles Humbert ne devînt le chef d’une école du g
5489 ù l’on put craindre que Charles Humbert ne devînt le chef d’une école du gris-noir neurasthénique. Il peignait des natures
5490 ut craindre que Charles Humbert ne devînt le chef d’ une école du gris-noir neurasthénique. Il peignait des natures mortes
5491 que Charles Humbert ne devînt le chef d’une école du gris-noir neurasthénique. Il peignait des natures mortes qui décidéme
5492 ue. Il peignait des natures mortes qui décidément l’ étaient, à faire froid dans le dos ; ou bien des scènes d’une bizarre
5493 rtes qui décidément l’étaient, à faire froid dans le dos ; ou bien des scènes d’une bizarre fantaisie, un mélange de Rops
5494 t, à faire froid dans le dos ; ou bien des scènes d’ une bizarre fantaisie, un mélange de Rops et d’Ensor ; pensait-on… Déj
5495 en des scènes d’une bizarre fantaisie, un mélange de Rops et d’Ensor ; pensait-on… Déjà il avait des disciples (Madeleine
5496 es d’une bizarre fantaisie, un mélange de Rops et d’ Ensor ; pensait-on… Déjà il avait des disciples (Madeleine Woog, G. H.
5497 g, G. H. Dessoulavy)… Mais déjà paraissaient dans les Voix (cette courageuse revue qu’il avait fondée avec J. P. Zimmermann
5498 l avait fondée avec J. P. Zimmermann) des dessins d’ un dynamisme impétueux révélant un tempérament très rassurant. C’était
5499 un tempérament très rassurant. C’était, je crois, le vrai Humbert qui commençait à s’affirmer. Puis il y eut une période i
5500 intermédiaire, un peu pénible. Dans des bouquets d’ une opulence assez désordonnée, des rouges trop violents éclataient av
5501 onies funèbres, comme un qui n’attendrait pas que l’ enterrement s’éloigne pour entonner une chanson à boire. Et sa techniq
5502 nt maigre se faisait trop lâche. Mais aujourd’hui la mue semble s’être opérée. Humbert est rendu à lui-même. Il atteint so
5503 son équilibre et sa maîtrise avec une toile comme le Potier. Si la couleur n’est pas encore aussi plantureuse que les form
5504 et sa maîtrise avec une toile comme le Potier. Si la couleur n’est pas encore aussi plantureuse que les formes, il y a une
5505 la couleur n’est pas encore aussi plantureuse que les formes, il y a une belle richesse de lueurs sur une matière traitée l
5506 tureuse que les formes, il y a une belle richesse de lueurs sur une matière traitée largement et d’une abondance très sûre
5507 se de lueurs sur une matière traitée largement et d’ une abondance très sûrement ordonnée. Je crois qu’on doit beaucoup att
5508 t ordonnée. Je crois qu’on doit beaucoup attendre de ce tempérament qui fait jaillir en lui sans cesse des possibilités im
5509 es possibilités imprévues. Il y a un côté « homme de la Renaissance » chez un Charles Humbert livré à sa fougue originale.
5510 possibilités imprévues. Il y a un côté « homme de la Renaissance » chez un Charles Humbert livré à sa fougue originale. Il
5511 n a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint par lui-même pour s’en assurer. La tête large, aux yeux
5512 plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint par lui-même pour s’en assurer. La tête large, aux yeux cl
5513 de le voir peint par lui-même pour s’en assurer. La tête large, aux yeux clairs et assurés, le cou robuste, les mains d’u
5514 surer. La tête large, aux yeux clairs et assurés, le cou robuste, les mains d’un si beau dessin, qui ont du poids et nulle
5515 arge, aux yeux clairs et assurés, le cou robuste, les mains d’un si beau dessin, qui ont du poids et nulle lourdeur, tout c
5516 yeux clairs et assurés, le cou robuste, les mains d’ un si beau dessin, qui ont du poids et nulle lourdeur, tout cela commu
5517 u robuste, les mains d’un si beau dessin, qui ont du poids et nulle lourdeur, tout cela communique une impression de puiss
5518 lle lourdeur, tout cela communique une impression de puissance domptée et qui semble se faire une volupté de la discipline
5519 ssance domptée et qui semble se faire une volupté de la discipline qu’elle s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renai
5520 nce domptée et qui semble se faire une volupté de la discipline qu’elle s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renaissa
5521 . Et voilà qui fait encore plus « Renaissance » : le costume est drapé avec un soin minutieux, mais une grande mèche insol
5522 x, mais une grande mèche insolente retombe devant le visage. Aurèle tient un livre ouvert, et ce n’est pas je pense qu’il
5523 t un livre ouvert, et ce n’est pas je pense qu’il le lise, mais il aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-mêm
5524 pas je pense qu’il le lise, mais il aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le
5525 it avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens ancien du terme, tout comme son frère Charles Barraud, qui
5526 ême. Car il est artisan, dans le beau sens ancien du terme, tout comme son frère Charles Barraud, qui lui, passe ses journ
5527 s, à encadrer des glaces. Et plaise aux dieux que les visages qui s’y reflèteront soient aussi beaux que ceux qu’il peint o
5528 oient aussi beaux que ceux qu’il peint ou modèle, le soir, à la lampe, en compagnie de sa femme (elle peint aussi, d’un œi
5529 beaux que ceux qu’il peint ou modèle, le soir, à la lampe, en compagnie de sa femme (elle peint aussi, d’un œil regardant
5530 ampe, en compagnie de sa femme (elle peint aussi, d’ un œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait son mari). Et puis
5531 de sa femme (elle peint aussi, d’un œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait son mari). Et puis voici François Bar
5532 e (elle peint aussi, d’un œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait son mari). Et puis voici François Barraud, le p
5533 n fait son mari). Et puis voici François Barraud, le plus jeune des frères. Il vient apporter des dessins qui ressemblent
5534 ssins qui ressemblent beaucoup aux petites huiles de Charles, moins intensément réalistes, plus fins, mais tout aussi habi
5535 éalistes, plus fins, mais tout aussi habiles dans l’ utilisation du clair-obscur qui simplifie et renforce l’expression. Dé
5536 fins, mais tout aussi habiles dans l’utilisation du clair-obscur qui simplifie et renforce l’expression. Décidément ces t
5537 isation du clair-obscur qui simplifie et renforce l’ expression. Décidément ces trois frères sont une école. Délaissant un
5538 es sont une école. Délaissant un moment ce trésor du meilleur réalisme, que nous saurons désormais retrouver, allons errer
5539 ons désormais retrouver, allons errer un peu dans le royaume d’Utopie. André Evard va nous y introduire, et nous ne saurio
5540 is retrouver, allons errer un peu dans le royaume d’ Utopie. André Evard va nous y introduire, et nous ne saurions trouver
5541 rcevoir, peut-être. Il suivait son petit bonhomme de chemin sans se douter qu’il avait pris quelques années d’avance sur s
5542 n sans se douter qu’il avait pris quelques années d’ avance sur ses contemporains. Un jour les jeunes le rattrapent. Saluta
5543 es années d’avance sur ses contemporains. Un jour les jeunes le rattrapent. Salutations, présentations : « André Evard. — L
5544 ’avance sur ses contemporains. Un jour les jeunes le rattrapent. Salutations, présentations : « André Evard. — Les jeunes
5545 nt. Salutations, présentations : « André Evard. —  Les jeunes peintres. — Vous suivez la même route que nous ? À la bonne he
5546 André Evard. — Les jeunes peintres. — Vous suivez la même route que nous ? À la bonne heure ! ». Et l’on repart bras dessu
5547 eintres. — Vous suivez la même route que nous ? À la bonne heure ! ». Et l’on repart bras dessus, bras dessous. Et l’on ap
5548 la même route que nous ? À la bonne heure ! ». Et l’ on repart bras dessus, bras dessous. Et l’on apprend peu à peu des cho
5549 ! ». Et l’on repart bras dessus, bras dessous. Et l’ on apprend peu à peu des choses bien curieuses sur son compte. Il a fa
5550 s choses bien curieuses sur son compte. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et d’oranges
5551 hoses bien curieuses sur son compte. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et d’oranges. I
5552 la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et d’oranges. Il administre une feuille religieuse. Il déniche à
5553 rie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et d’ oranges. Il administre une feuille religieuse. Il déniche à Paris des
5554 r… Retournez-en une autre, ce doit être un dessin d’ horlogerie, ou quelque plan d’une machine à mouvement perpétuel. Une a
5555 doit être un dessin d’horlogerie, ou quelque plan d’ une machine à mouvement perpétuel. Une autre encore : cette fois-ci c’
5556 eux où se coupent des plans transparents, cellule de quelque palais de glaces en miniature, sorte de boîte à miracles où s
5557 des plans transparents, cellule de quelque palais de glaces en miniature, sorte de boîte à miracles où sous un éclairage t
5558 e de quelque palais de glaces en miniature, sorte de boîte à miracles où sous un éclairage très net, mais inusité, l’objet
5559 cles où sous un éclairage très net, mais inusité, l’ objet le plus banal se charge de mystère. Que va-t-il se passer là-ded
5560 sous un éclairage très net, mais inusité, l’objet le plus banal se charge de mystère. Que va-t-il se passer là-dedans ? Et
5561 et, mais inusité, l’objet le plus banal se charge de mystère. Que va-t-il se passer là-dedans ? Et ces roses sont le signe
5562 e va-t-il se passer là-dedans ? Et ces roses sont le signe de quel occulte prodige ? Intrigué, vous reprenez ce que vous p
5563 se passer là-dedans ? Et ces roses sont le signe de quel occulte prodige ? Intrigué, vous reprenez ce que vous pensiez n’
5564 intitulé « nature morte ». Pourquoi pas naissance d’ un songe ? C’est en effet un rêve de précision qui s’incarne dans ces
5565 pas naissance d’un songe ? C’est en effet un rêve de précision qui s’incarne dans ces motifs géométriques, pour le plaisir
5566 qui s’incarne dans ces motifs géométriques, pour le plaisir de la perfection exercée par jeu. Mais quel support à de nouv
5567 rne dans ces motifs géométriques, pour le plaisir de la perfection exercée par jeu. Mais quel support à de nouvelles songe
5568 dans ces motifs géométriques, pour le plaisir de la perfection exercée par jeu. Mais quel support à de nouvelles songerie
5569 a perfection exercée par jeu. Mais quel support à de nouvelles songeries ! Ces horlogeries impossibles sont des pièges à c
5570 rte. Attention qu’André Evard n’aille trouver une de ces machines à explorer l’au-delà. En vérité il faut être sorcier ou
5571 rd n’aille trouver une de ces machines à explorer l’ au-delà. En vérité il faut être sorcier ou artiste pour changer en ins
5572 r en instruments métaphysiques ces bonnes montres de précision de La Chaux-de-Fonds… Avant de quitter les peintres, rappel
5573 nts métaphysiques ces bonnes montres de précision de La Chaux-de-Fonds… Avant de quitter les peintres, rappelons le souven
5574 métaphysiques ces bonnes montres de précision de La Chaux-de-Fonds… Avant de quitter les peintres, rappelons le souvenir
5575 précision de La Chaux-de-Fonds… Avant de quitter les peintres, rappelons le souvenir de Charles Harder, qui est mort jeune
5576 e-Fonds… Avant de quitter les peintres, rappelons le souvenir de Charles Harder, qui est mort jeune, sans avoir pu donner
5577 nt de quitter les peintres, rappelons le souvenir de Charles Harder, qui est mort jeune, sans avoir pu donner toute sa mes
5578 toute sa mesure. Il a laissé surtout des dessins, d’ une sûreté un peu traditionnelle, d’un style pourtant assez large et q
5579 des dessins, d’une sûreté un peu traditionnelle, d’ un style pourtant assez large et que n’entravait pas son scrupule réal
5580 scrupule réaliste. ⁂ Mais voici dans son costume d’ aviateur, retour de Vienne, un sculpteur qui saura s’imposer. Léon Per
5581 ⁂ Mais voici dans son costume d’aviateur, retour de Vienne, un sculpteur qui saura s’imposer. Léon Perrin a compris tout
5582 r qui saura s’imposer. Léon Perrin a compris tout le parti qu’on pouvait tirer des principes cubistes dans un art dont la
5583 ait tirer des principes cubistes dans un art dont la genèse même est cubiste en quelque sorte, supposant une décomposition
5584 y avait quelque lourdeur dans des morceaux comme le Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du cor
5585 uelque lourdeur dans des morceaux comme le Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’at
5586 ns des morceaux comme le Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’
5587 rceaux comme le Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’atteignai
5588 aux comme le Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’atteignait p
5589 by. C’était le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’atteignait pas encore pleinement sa vi
5590 it le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’œuvre n’atteignait pas encore pleinement sa vie propre.
5591 le poids de la pierre, plus que celui du corps de l’ athlète ; l’œuvre n’atteignait pas encore pleinement sa vie propre. De
5592 la pierre, plus que celui du corps de l’athlète ; l’ œuvre n’atteignait pas encore pleinement sa vie propre. Depuis, Léon P
5593 semble avoir évolué vers une plus grande harmonie de lignes. Je pense surtout à ses bas-reliefs du BIT où se manifeste un
5594 nie de lignes. Je pense surtout à ses bas-reliefs du BIT où se manifeste un heureux équilibre entre le réalisme imposé par
5595 du BIT où se manifeste un heureux équilibre entre le réalisme imposé par les sujets et un style qui sait rester ample, d’u
5596 un heureux équilibre entre le réalisme imposé par les sujets et un style qui sait rester ample, d’une simplicité non dépour
5597 par les sujets et un style qui sait rester ample, d’ une simplicité non dépourvue de puissance. Une fois de plus l’on peut
5598 sait rester ample, d’une simplicité non dépourvue de puissance. Une fois de plus l’on peut admirer la salutaire leçon de s
5599 cité non dépourvue de puissance. Une fois de plus l’ on peut admirer la salutaire leçon de style donnée par le cubisme aux
5600 de puissance. Une fois de plus l’on peut admirer la salutaire leçon de style donnée par le cubisme aux artistes qui ont s
5601 fois de plus l’on peut admirer la salutaire leçon de style donnée par le cubisme aux artistes qui ont su se dégager de son
5602 ut admirer la salutaire leçon de style donnée par le cubisme aux artistes qui ont su se dégager de son outrance théorique.
5603 par le cubisme aux artistes qui ont su se dégager de son outrance théorique. C’est dans la manière cubiste encore que Perr
5604 se dégager de son outrance théorique. C’est dans la manière cubiste encore que Perrin décora naguère fort plaisamment une
5605 errin décora naguère fort plaisamment une pendule de Ditisheim ; que Vincent Vincent, peintre, romancier et critique d’art
5606 ique d’art, compose des coussins, des couvertures de livres, des étoffes, d’une somptueuse fantaisie ; et qu’Alice Perreno
5607 coussins, des couvertures de livres, des étoffes, d’ une somptueuse fantaisie ; et qu’Alice Perrenoud combine de petits tab
5608 ptueuse fantaisie ; et qu’Alice Perrenoud combine de petits tableaux en papiers découpés, avec une ingéniosité délicieusem
5609 otre revue n’est certes pas complète. Mais elle a du moins l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des circons
5610 e n’est certes pas complète. Mais elle a du moins l’ avantage de grouper des artistes qui, par le fait des circonstances pe
5611 tes pas complète. Mais elle a du moins l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des circonstances peut-être plu
5612 moins l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des circonstances peut-être plus que par de naturelles affinités
5613 le fait des circonstances peut-être plus que par de naturelles affinités, se trouvent former un mouvement actif déjà, et
5614 ctive. Est-il possible, au sein de ce mouvement, d’ en distinguer d’autres plus organiques ? D’une part il y a des préoccu
5615 ns décoratives qui pourraient aboutir peut-être à la formation d’un groupe dont l’activité serait féconde en ce pays. D’au
5616 s qui pourraient aboutir peut-être à la formation d’ un groupe dont l’activité serait féconde en ce pays. D’autre part, des
5617 aboutir peut-être à la formation d’un groupe dont l’ activité serait féconde en ce pays. D’autre part, des œuvres aussi dif
5618 t, des œuvres aussi différentes par leur objet et le domaine où elles se réalisent que celles de Le Corbusier8, Meili, Eva
5619 et et le domaine où elles se réalisent que celles de Le Corbusier8, Meili, Evard, Perrin, manifestent toutes une recherche
5620 et le domaine où elles se réalisent que celles de Le Corbusier8, Meili, Evard, Perrin, manifestent toutes une recherche de
5621 , Evard, Perrin, manifestent toutes une recherche de la simplicité savante et de la perfection du métier, un goût pour la
5622 vard, Perrin, manifestent toutes une recherche de la simplicité savante et de la perfection du métier, un goût pour la con
5623 toutes une recherche de la simplicité savante et de la perfection du métier, un goût pour la construction rigoureuse qui
5624 utes une recherche de la simplicité savante et de la perfection du métier, un goût pour la construction rigoureuse qui son
5625 rche de la simplicité savante et de la perfection du métier, un goût pour la construction rigoureuse qui sont des éléments
5626 vante et de la perfection du métier, un goût pour la construction rigoureuse qui sont des éléments peut-être insuffisants
5627 t de même une orientation générale vers une sorte de classicisme moderne dont les frères Barraud ne seraient pas très éloi
5628 nérale vers une sorte de classicisme moderne dont les frères Barraud ne seraient pas très éloignés par d’autres côtés. Un a
5629 n avenir peut-être proche dira dans quelle mesure de tels groupements correspondent à une réalité artistique. Pour aujourd
5630 samment atteint si nous n’avions fait qu’affirmer l’ existence et la vitalité d’une jeune peinture originale dans un pays q
5631 si nous n’avions fait qu’affirmer l’existence et la vitalité d’une jeune peinture originale dans un pays qu’on s’est trop
5632 vions fait qu’affirmer l’existence et la vitalité d’ une jeune peinture originale dans un pays qu’on s’est trop souvent plu
5633 est trop souvent plu à dire si âpre, prosaïque et d’ une maigre végétation artistique. Pays où l’on préfère la netteté util
5634 ue et d’une maigre végétation artistique. Pays où l’ on préfère la netteté utile à l’harmonie des lignes ; où la lumière éc
5635 aigre végétation artistique. Pays où l’on préfère la netteté utile à l’harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu
5636 tistique. Pays où l’on préfère la netteté utile à l’ harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’elle ne caresse ;
5637 ère la netteté utile à l’harmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les
5638 ère éclaire plus qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent des douceurs secrètes. 7. Publicatio
5639 plus qu’elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent des douceurs secrètes. 7. Publication dont cett
5640 lecteurs. 8. Voir sur cet artiste neuchâtelois, de son vrai nom Ch. E. Jeanneret, un article paru dans le numéro de févr
5641 n vrai nom Ch. E. Jeanneret, un article paru dans le numéro de février de cette revue. j. « Jeunes artistes neuchâtelois 
5642 Ch. E. Jeanneret, un article paru dans le numéro de février de cette revue. j. « Jeunes artistes neuchâtelois », Das Wer
5643 nneret, un article paru dans le numéro de février de cette revue. j. « Jeunes artistes neuchâtelois », Das Werk, Zurich,
54 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Lecache, Jacob (mai 1927)
5644 ci un livre dur et sans grâces, qui ne manque pas d’ une beauté assez brutale, pour nous choquer et s’imposer pourtant. M.
5645 hoquer et s’imposer pourtant. M. Lecache présente le problème juif avec une obstination à ne rien cacher qui le mène profo
5646 me juif avec une obstination à ne rien cacher qui le mène profond. Une famille juive dans le Marais. Le père est un taille
5647 acher qui le mène profond. Une famille juive dans le Marais. Le père est un tailleur, biblique, austère et probe, qui n’a
5648 e mène profond. Une famille juive dans le Marais. Le père est un tailleur, biblique, austère et probe, qui n’a d’ambition
5649 un tailleur, biblique, austère et probe, qui n’a d’ ambition que pour ses enfants. Jacob, l’aîné se révolte. Sensualité, i
5650 , qui n’a d’ambition que pour ses enfants. Jacob, l’ aîné se révolte. Sensualité, intelligence, brutalité : les caractères
5651 se révolte. Sensualité, intelligence, brutalité : les caractères se résument dans son avidité de puissance. C’est par l’arg
5652 ité : les caractères se résument dans son avidité de puissance. C’est par l’argent qu’on domine notre âge : il devient gra
5653 résument dans son avidité de puissance. C’est par l’ argent qu’on domine notre âge : il devient grand industriel, assure sa
5654 vient grand industriel, assure sa fortune au prix du peu cynique reniement de ses origines. Le vieux père s’effondre de ho
5655 ssure sa fortune au prix du peu cynique reniement de ses origines. Le vieux père s’effondre de honte et de douleur. « On v
5656 au prix du peu cynique reniement de ses origines. Le vieux père s’effondre de honte et de douleur. « On vend de l’étoffe…
5657 niement de ses origines. Le vieux père s’effondre de honte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se vendent ! » Ma
5658 es origines. Le vieux père s’effondre de honte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a r
5659 père s’effondre de honte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a renié ses parents, non
5660 e s’effondre de honte et de douleur. « On vend de l’ étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a renié ses parents, non leu
5661 ents, non leurs ambitions. Surmontant son dégoût, le père ajoute : « Notre sang sera vainqueur… Qu’ils m’oublient, qu’ils
5662 ueur… Qu’ils m’oublient, qu’ils me méprisent ! Je les vois régner. Je salue leur Loi. » Le récit grassement pittoresque dan
5663 risent ! Je les vois régner. Je salue leur Loi. » Le récit grassement pittoresque dans la description du milieu juif, pren
5664 leur Loi. » Le récit grassement pittoresque dans la description du milieu juif, prend une âpre rapidité avec l’ascension
5665 récit grassement pittoresque dans la description du milieu juif, prend une âpre rapidité avec l’ascension de Jacob et ses
5666 tion du milieu juif, prend une âpre rapidité avec l’ ascension de Jacob et ses luttes. On pardonne bon nombre de platitudes
5667 eu juif, prend une âpre rapidité avec l’ascension de Jacob et ses luttes. On pardonne bon nombre de platitudes et de vulga
5668 on de Jacob et ses luttes. On pardonne bon nombre de platitudes et de vulgarités pour les derniers chapitres, denses, viol
5669 s luttes. On pardonne bon nombre de platitudes et de vulgarités pour les derniers chapitres, denses, violents, et dont le
5670 ne bon nombre de platitudes et de vulgarités pour les derniers chapitres, denses, violents, et dont le profond ricanement s
5671 les derniers chapitres, denses, violents, et dont le profond ricanement se prolonge en nous. Je crois entendre Jacob qui s
5672 , on connaît mon orgueil : osez donc me condamner d’ être plus fort que cette bourgeoisie fatiguée, et de suivre le destin
5673 être plus fort que cette bourgeoisie fatiguée, et de suivre le destin que vous m’avez assigné à force de m’humilier et de
5674 fort que cette bourgeoisie fatiguée, et de suivre le destin que vous m’avez assigné à force de m’humilier et de me craindr
5675 que vous m’avez assigné à force de m’humilier et de me craindre. » ah. « Bernard Lecache : Jacob (NRF, Paris) », Biblio
5676 (NRF, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1927, p. 689-690.
55 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
5677 René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)ai Le jeu de tout dire est une des plus t
5678 René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)ai Le jeu de tout dire est une des plus tragiques inventions de l’inquiétud
5679 Crevel, La Mort difficile (mai 1927)ai Le jeu de tout dire est une des plus tragiques inventions de l’inquiétude actue
5680 e tout dire est une des plus tragiques inventions de l’inquiétude actuelle. Sous couleur de démasquer l’humain, et par l’a
5681 out dire est une des plus tragiques inventions de l’ inquiétude actuelle. Sous couleur de démasquer l’humain, et par l’acha
5682 l’inquiétude actuelle. Sous couleur de démasquer l’ humain, et par l’acharnement angoissé qu’on y apporte, l’on en vient à
5683 uelle. Sous couleur de démasquer l’humain, et par l’ acharnement angoissé qu’on y apporte, l’on en vient à une conception d
5684 n, et par l’acharnement angoissé qu’on y apporte, l’ on en vient à une conception de la sincérité qui me paraît proprement
5685 é qu’on y apporte, l’on en vient à une conception de la sincérité qui me paraît proprement inhumaine. Tout dire, vraiment 
5686 u’on y apporte, l’on en vient à une conception de la sincérité qui me paraît proprement inhumaine. Tout dire, vraiment ? C
5687 proprement inhumaine. Tout dire, vraiment ? C’est l’ exigence d’une détresse cachée ; elle fait bientôt considérer toute jo
5688 inhumaine. Tout dire, vraiment ? C’est l’exigence d’ une détresse cachée ; elle fait bientôt considérer toute joie comme il
5689 ôt considérer toute joie comme illusoire et livre l’ individu pieds et poings liés à l’obsession qu’il voulait avouer pour
5690 usoire et livre l’individu pieds et poings liés à l’ obsession qu’il voulait avouer pour s’en délivrer peut-être. Cette sin
5691 re. Cette sincérité ne serait-elle à son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’on v
5692 sincérité ne serait-elle à son tour que le masque d’ un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’on voit commen
5693 ne serait-elle à son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’on voit comment Pierre e
5694 e à son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’on voit comment Pierre en vient à sac
5695 le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’on voit comment Pierre en vient à sacrifier Diane, son
5696 oût du malheur ? Le sujet profond de ce roman, où l’ on voit comment Pierre en vient à sacrifier Diane, son apaisement, pou
5697 sement, pour Arthur, sa « maladie », c’est encore l’ « élan mortel » que décrivait Mon Corps et Moi. Quand l’analyse féroce
5698 an mortel » que décrivait Mon Corps et Moi. Quand l’ analyse féroce de Crevel fouille les pensées de Pierre ou de Diane, le
5699 écrivait Mon Corps et Moi. Quand l’analyse féroce de Crevel fouille les pensées de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur
5700 et Moi. Quand l’analyse féroce de Crevel fouille les pensées de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et n
5701 nd l’analyse féroce de Crevel fouille les pensées de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche
5702 féroce de Crevel fouille les pensées de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche par la force
5703 Crevel fouille les pensées de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourm
5704 lle les pensées de Pierre ou de Diane, les gestes d’ Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourment ou de
5705 nsées de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage
5706 gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle s’acharn
5707 ’Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle s’acharne sur le
5708 vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle s’acharne sur le détail dégoûtant e
5709 e ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle s’acharne sur le détail dégoûtant et mesquin de certain milieu bourgeois, et l’on voit
5710 elle s’acharne sur le détail dégoûtant et mesquin de certain milieu bourgeois, et l’on voit bien que l’auteur n’est pas en
5711 oûtant et mesquin de certain milieu bourgeois, et l’ on voit bien que l’auteur n’est pas encore détaché de la matière pour
5712 e certain milieu bourgeois, et l’on voit bien que l’ auteur n’est pas encore détaché de la matière pour en tirer une œuvre
5713 n voit bien que l’auteur n’est pas encore détaché de la matière pour en tirer une œuvre d’art. La sincérité audacieuse mai
5714 oit bien que l’auteur n’est pas encore détaché de la matière pour en tirer une œuvre d’art. La sincérité audacieuse mais s
5715 ore détaché de la matière pour en tirer une œuvre d’ art. La sincérité audacieuse mais sans bravade qui donne à ce livre sa
5716 aché de la matière pour en tirer une œuvre d’art. La sincérité audacieuse mais sans bravade qui donne à ce livre sa valeur
5717 mais sans bravade qui donne à ce livre sa valeur de document humain, nuit à sa valeur littéraire. Je n’aime guère ce styl
5718 ttéraire. Je n’aime guère ce style abstrait, semé de redites et d’expressions toutes faites qui trahissent une écriture hâ
5719 ’aime guère ce style abstrait, semé de redites et d’ expressions toutes faites qui trahissent une écriture hâtive. Mais il
5720 trahissent une écriture hâtive. Mais il y a dans l’ œuvre de René Crevel un sens de la douleur et un sérieux humain qui fo
5721 ent une écriture hâtive. Mais il y a dans l’œuvre de René Crevel un sens de la douleur et un sérieux humain qui forcent la
5722 . Mais il y a dans l’œuvre de René Crevel un sens de la douleur et un sérieux humain qui forcent la sympathie. ai. « Ren
5723 ais il y a dans l’œuvre de René Crevel un sens de la douleur et un sérieux humain qui forcent la sympathie. ai. « René C
5724 ns de la douleur et un sérieux humain qui forcent la sympathie. ai. « René Crevel : La Mort difficile (S. Kra, Paris) »,
5725 n qui forcent la sympathie. ai. « René Crevel : La Mort difficile (S. Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue d
5726 Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1927, p. 690.
56 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
5727 Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)aj Nocturnes aux caresses coupantes comme cer
5728 Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)aj Nocturnes aux caresses coupantes comme certai
5729 resses coupantes comme certaines herbes. Capitale de la douleurak, ce sont de belles syllabes sereines, et dans cette vill
5730 ses coupantes comme certaines herbes. Capitale de la douleurak, ce sont de belles syllabes sereines, et dans cette ville,
5731 rtaines herbes. Capitale de la douleurak, ce sont de belles syllabes sereines, et dans cette ville, Éluard est le plus séd
5732 yllabes sereines, et dans cette ville, Éluard est le plus séduisant, le plus dangereusement gracieux des noctambules. Rêve
5733 t dans cette ville, Éluard est le plus séduisant, le plus dangereusement gracieux des noctambules. Rêves éveillés, entre d
5734 s noctambules. Rêves éveillés, entre deux gorgées d’ un élixir dont il voudrait bien nous faire croire que le diable est l’
5735 lixir dont il voudrait bien nous faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent, se balancent au bor
5736 voudrait bien nous faire croire que le diable est l’ auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent, se balancent au bord des verres,
5737 faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup d’ oiseaux volètent, se balancent au bord des verres, se posent sur les c
5738 t, se balancent au bord des verres, se posent sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’accord, une patte en l’ai
5739 cent au bord des verres, se posent sur les cordes d’ une lyre dont ils font grésiller l’accord, une patte en l’air, becquèt
5740 sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’ accord, une patte en l’air, becquètent le cœur d’une femme qui va les
5741 re dont ils font grésiller l’accord, une patte en l’ air, becquètent le cœur d’une femme qui va les étrangler doucement. Ce
5742 résiller l’accord, une patte en l’air, becquètent le cœur d’une femme qui va les étrangler doucement. Ces vers sont de jol
5743 l’accord, une patte en l’air, becquètent le cœur d’ une femme qui va les étrangler doucement. Ces vers sont de jolies flèc
5744 e en l’air, becquètent le cœur d’une femme qui va les étrangler doucement. Ces vers sont de jolies flèches empoisonnées. Qu
5745 mme qui va les étrangler doucement. Ces vers sont de jolies flèches empoisonnées. Quelque chose, tout de même, de laqué, d
5746 lèches empoisonnées. Quelque chose, tout de même, de laqué, d’élégant, de « bien français » ; et le mot sang n’évoque ici
5747 oisonnées. Quelque chose, tout de même, de laqué, d’ élégant, de « bien français » ; et le mot sang n’évoque ici qu’une tac
5748 Quelque chose, tout de même, de laqué, d’élégant, de « bien français » ; et le mot sang n’évoque ici qu’une tache de coule
5749 e, de laqué, d’élégant, de « bien français » ; et le mot sang n’évoque ici qu’une tache de couleur, plus sentimental que c
5750 çais » ; et le mot sang n’évoque ici qu’une tache de couleur, plus sentimental que cruel. « J’ai la beauté facile et c’est
5751 he de couleur, plus sentimental que cruel. « J’ai la beauté facile et c’est heureux. » Il y a aussi un certain tragique, m
5752 sque pas sa blessure. Mais c’est ici qu’il s’agit de ne pas confondre inexplicable avec incompréhensible. aj. « Paul Élu
5753 incompréhensible. aj. « Paul Éluard : Capitale de la douleur (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genè
5754 compréhensible. aj. « Paul Éluard : Capitale de la douleur (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève,
5755 ouleur (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1927, p. 693-694. ak. En romain dans l’édition o
5756 Genève, mai 1927, p. 693-694. ak. En romain dans l’ édition originale.
57 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
5757 Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)al « De quoi s’agit-il ? de détruir
5758 Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)al « De quoi s’agit-il ? de détruire ou de rafisto
5759 chelle, La Suite dans les idées (mai 1927)al «  De quoi s’agit-il ? de détruire ou de rafistoler ? » Entre ces deux tent
5760 s les idées (mai 1927)al « De quoi s’agit-il ? de détruire ou de rafistoler ? » Entre ces deux tentations, cédant à l’u
5761 i 1927)al « De quoi s’agit-il ? de détruire ou de rafistoler ? » Entre ces deux tentations, cédant à l’une autant qu’à
5762 Drieu s’examine. Encore un ? Non, enfin un. Tous les autres y ont apporté de secrètes complaisances, ou une arrière-pensée
5763 un ? Non, enfin un. Tous les autres y ont apporté de secrètes complaisances, ou une arrière-pensée d’apologie, ou même sim
5764 de secrètes complaisances, ou une arrière-pensée d’ apologie, ou même simplement un besoin d’être aimés qui faussaient leu
5765 e-pensée d’apologie, ou même simplement un besoin d’ être aimés qui faussaient leurs voix pour les rendre plus touchantes.
5766 esoin d’être aimés qui faussaient leurs voix pour les rendre plus touchantes. Celui-ci bat sa coulpe avec une saine rudesse
5767 une saine rudesse. « Il s’examine jusqu’au ventre de sa mère et cognoit que dès lors il a esté corrompu et infect et adonn
5768 té corrompu et infect et adonné à mal » (Calvin). Le tableau n’est pas beau, mais on y sent une « patte » qui révèle encor
5769 is on y sent une « patte » qui révèle encore dans le fond quelque chose de solide, d’authentique. J’aime cette violence de
5770 te » qui révèle encore dans le fond quelque chose de solide, d’authentique. J’aime cette violence de redressement où je di
5771 vèle encore dans le fond quelque chose de solide, d’ authentique. J’aime cette violence de redressement où je distingue bie
5772 e de solide, d’authentique. J’aime cette violence de redressement où je distingue bien autre chose que les « éclats de l’i
5773 redressement où je distingue bien autre chose que les « éclats de l’impuissance ». Un plus délicat eut compris que certains
5774 où je distingue bien autre chose que les « éclats de l’impuissance ». Un plus délicat eut compris que certains des morceau
5775 je distingue bien autre chose que les « éclats de l’ impuissance ». Un plus délicat eut compris que certains des morceaux t
5776 tte imperfection, s’il ne peut encore s’en tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise qui la rend sympathique. Et pui
5777 fection, s’il ne peut encore s’en tirer, du moins l’ avoue-t-il avec une franchise qui la rend sympathique. Et puis, tout d
5778 rer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise qui la rend sympathique. Et puis, tout de même, on est bien heureux de renco
5779 hique. Et puis, tout de même, on est bien heureux de rencontrer chez les jeunes écrivains français un homme qui ait à ce p
5780 t de même, on est bien heureux de rencontrer chez les jeunes écrivains français un homme qui ait à ce point le sens de l’ép
5781 es écrivains français un homme qui ait à ce point le sens de l’époque, une vision si claire et si tragique de la civilisat
5782 ains français un homme qui ait à ce point le sens de l’époque, une vision si claire et si tragique de la civilisation d’Oc
5783 s français un homme qui ait à ce point le sens de l’ époque, une vision si claire et si tragique de la civilisation d’Occid
5784 de l’époque, une vision si claire et si tragique de la civilisation d’Occident. Les questions capitales posées ailleurs d
5785 l’époque, une vision si claire et si tragique de la civilisation d’Occident. Les questions capitales posées ailleurs depu
5786 ision si claire et si tragique de la civilisation d’ Occident. Les questions capitales posées ailleurs depuis longtemps par
5787 ire et si tragique de la civilisation d’Occident. Les questions capitales posées ailleurs depuis longtemps par des maîtres
5788 nce par quelques jeunes gens. Il faut louer Drieu d’ avoir échappé au surréalisme en tant qu’il n’est que le triomphe de la
5789 ir échappé au surréalisme en tant qu’il n’est que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su en garder une
5790 u surréalisme en tant qu’il n’est que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su en garder une passion pour
5791 urréalisme en tant qu’il n’est que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su en garder une passion pour la
5792 qu’il n’est que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su en garder une passion pour la pureté, un « jusqu
5793 ue le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’ avoir su en garder une passion pour la pureté, un « jusqu’au boutisine
5794 a vie, mais d’avoir su en garder une passion pour la pureté, un « jusqu’au boutisine » qui seul peut redonner quelque vita
5795 ion, — et je sais bien que c’est là un des signes de sa décadence. Il y a du chirurgien chez ce soldat devenu « scribe » e
5796 ue c’est là un des signes de sa décadence. Il y a du chirurgien chez ce soldat devenu « scribe » et qui s’en exaspère. Sou
5797 utal : mais faisons-lui confiance, voici un homme d’ aujourd’hui, presque sans pose, et décidé à mépriser le bluff. al. «
5798 ourd’hui, presque sans pose, et décidé à mépriser le bluff. al. « Pierre Drieu la Rochelle : La Suite dans les idées (Au
5799 iser le bluff. al. « Pierre Drieu la Rochelle : La Suite dans les idées (Au Sans Pareil) », Bibliothèque universelle et
5800 al. « Pierre Drieu la Rochelle : La Suite dans les idées (Au Sans Pareil) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève
5801 Sans Pareil) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, mai 1927, p. 694.
58 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
5802 Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)m … et je jure par Mercure, dieu
5803 t) (mai 1927)m … et je jure par Mercure, dieu du commerce, qu’on m’a appris à voler. Aristophane (« Les Chevaliers »)
5804 mmerce, qu’on m’a appris à voler. Aristophane («  Les Chevaliers »). Dès qu’on eut déposé devant Isidore un malaga et une
5805 inérale devant son étrange convive, celui-ci prit la parole sans plus de cérémonie : « La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse
5806 elui-ci prit la parole sans plus de cérémonie : «  La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’âge où l’on atteint la vie. On
5807 ans plus de cérémonie : « La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’âge où l’on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans,
5808 monie : « La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’ âge où l’on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus
5809  La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’âge où l’ on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Après,
5810 Monsieur…, la jeunesse est l’âge où l’on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Après, c’est un long
5811 s, dix ans au plus. Après, c’est un long adieu et le corps se fige à mesure que l’esprit s’établit sur ses positions. Or d
5812 st un long adieu et le corps se fige à mesure que l’ esprit s’établit sur ses positions. Or donc, j’avais vingt ans. Je viv
5813 diverti. J’étais bon, Monsieur, normalement bon. L’ idée, par exemple, d’étrangler un chat pour le plaisir me répugnait. J
5814 , Monsieur, normalement bon. L’idée, par exemple, d’ étrangler un chat pour le plaisir me répugnait. Je détestais de peiner
5815 on. L’idée, par exemple, d’étrangler un chat pour le plaisir me répugnait. Je détestais de peiner quelque être, même ennem
5816 n chat pour le plaisir me répugnait. Je détestais de peiner quelque être, même ennemi, — car celui-là je le méprisais trop
5817 iner quelque être, même ennemi, — car celui-là je le méprisais trop sincèrement. » Vers cette époque, une femme me regarda
5818 ment. » Mes parents me savaient vierge et c’était la joie de leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout la vertu qu
5819 Mes parents me savaient vierge et c’était la joie de leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout la vertu que je leu
5820 leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout la vertu que je leur devais. Pourtant, je ne détournai pas mes yeux des
5821 . Pourtant, je ne détournai pas mes yeux des yeux de cette femme, de peur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’e
5822 e détournai pas mes yeux des yeux de cette femme, de peur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je
5823 frît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je l’ embrassai si fort… En un quart d’heure, je connaissais l’amour dans ce
5824 ssai si fort… En un quart d’heure, je connaissais l’ amour dans ce qu’il a de plus étrangement prosaïque à la fois et bêtem
5825 angement prosaïque à la fois et bêtement heureux. Le lendemain était le premier jour du printemps. Les rues riaient. Le ci
5826 ement heureux. Le lendemain était le premier jour du printemps. Les rues riaient. Le ciel descendait dans la ville, on mar
5827 Le lendemain était le premier jour du printemps. Les rues riaient. Le ciel descendait dans la ville, on marchait dans le b
5828 t le premier jour du printemps. Les rues riaient. Le ciel descendait dans la ville, on marchait dans le bleu. Je sortis av
5829 ntemps. Les rues riaient. Le ciel descendait dans la ville, on marchait dans le bleu. Je sortis avec cette femme, qui m’ai
5830 e ciel descendait dans la ville, on marchait dans le bleu. Je sortis avec cette femme, qui m’aimait, et nous étions très j
5831 te femme, qui m’aimait, et nous étions très jolis de bonheur et d’insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon
5832 m’aimait, et nous étions très jolis de bonheur et d’ insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon père savait t
5833 tions très jolis de bonheur et d’insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mo
5834 jolis de bonheur et d’insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mon front de
5835 is de bonheur et d’insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mon front de ses
5836 soir, mon père savait tout. Il effleura mon front de ses lèvres sans une parole quand je vins lui souhaiter le bonsoir. Le
5837 èvres sans une parole quand je vins lui souhaiter le bonsoir. Le lendemain, ses cheveux avaient légèrement blanchi. Il me
5838 ne parole quand je vins lui souhaiter le bonsoir. Le lendemain, ses cheveux avaient légèrement blanchi. Il me regardait av
5839 lui, sans doute, j’étais perdu. Mais il souffrait d’ autre chose encore : il se savait vieux, maintenant. » Je songeais jus
5840 maintenant. » Je songeais justement à un sourire de mon amie quand il voulut m’adresser la parole après un silence vertig
5841 un sourire de mon amie quand il voulut m’adresser la parole après un silence vertigineux. Il vit mon sourire et pleura. Al
5842 it mon sourire et pleura. Alors une rage s’empara de mon corps tout entier, je criai un juron, claquai la porte et courus
5843 mon corps tout entier, je criai un juron, claquai la porte et courus dans ma chambre. Une demi-heure plus tard, j’étais à
5844 s ma chambre. Une demi-heure plus tard, j’étais à la gare, j’écrivais un mot d’adieu à ma maîtresse d’une nuit et je parta
5845 e plus tard, j’étais à la gare, j’écrivais un mot d’ adieu à ma maîtresse d’une nuit et je partais dans une direction quelc
5846 la gare, j’écrivais un mot d’adieu à ma maîtresse d’ une nuit et je partais dans une direction quelconque. Il advint que ce
5847 direction quelconque. Il advint que ce fut celle de l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la m
5848 rection quelconque. Il advint que ce fut celle de l’ Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode
5849 elconque. Il advint que ce fut celle de l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode et la pol
5850 l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’ articles sur la mode et la politique, que j’envoyais à divers journaux
5851 mière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode et la politique, que j’envoyais à divers journaux. Un jour, parc
5852 pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode et la politique, que j’envoyais à divers journaux. Un jour, parcourant un q
5853 divers journaux. Un jour, parcourant un quotidien de mon pays où je cherchais mon dernier papier, je lus mon nom en grosse
5854 pier, je lus mon nom en grosses lettres : c’était l’ annonce du décès de mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillé
5855 us mon nom en grosses lettres : c’était l’annonce du décès de mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée d’un caf
5856 m en grosses lettres : c’était l’annonce du décès de mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée d’un café ; une b
5857 l’annonce du décès de mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée d’un café ; une brise passa, et une femme en rob
5858 n père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée d’ un café ; une brise passa, et une femme en robe bleue légère qui me re
5859 doucement… Je me levai sans payer, je partis par les rues, une joie violente commençait à m’envahir, contre laquelle je lu
5860 augmenter ma volupté. Bientôt je ne pus me tenir de chantonner. J’entrai dans un établissement luxueux d’où sortaient à c
5861 hantonner. J’entrai dans un établissement luxueux d’ où sortaient à chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La fe
5862 tablissement luxueux d’où sortaient à chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La femme en bleu dansait en regard
5863 ù sortaient à chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La femme en bleu dansait en regardant au plafond. Après de
5864 chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La femme en bleu dansait en regardant au plafond. Après deux tangos, nou
5865 x tangos, nous montions ensemble dans une chambre d’ hôtel où l’on ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumiè
5866 ous montions ensemble dans une chambre d’hôtel où l’ on ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumière et que r
5867 n ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumière et que reflétaient de nombreuses glaces. Les fenêtres que j’o
5868 uet transfiguré par la lumière et que reflétaient de nombreuses glaces. Les fenêtres que j’ouvris firent tourner des solei
5869 lumière et que reflétaient de nombreuses glaces. Les fenêtres que j’ouvris firent tourner des soleils sur les parois clair
5870 êtres que j’ouvris firent tourner des soleils sur les parois claires. Du balcon, on voyait la mer, des bateaux, des nuages,
5871 irent tourner des soleils sur les parois claires. Du balcon, on voyait la mer, des bateaux, des nuages, une avenue et ses
5872 eils sur les parois claires. Du balcon, on voyait la mer, des bateaux, des nuages, une avenue et ses autos rouges, tout un
5873 une avenue et ses autos rouges, tout un couchant de grand port de la Méditerranée. Nous nous aimâmes en sifflotant encore
5874 ses autos rouges, tout un couchant de grand port de la Méditerranée. Nous nous aimâmes en sifflotant encore par instants
5875 s autos rouges, tout un couchant de grand port de la Méditerranée. Nous nous aimâmes en sifflotant encore par instants l’a
5876 us nous aimâmes en sifflotant encore par instants l’ air de la dernière danse, mais nous avions aussi envie de pleurer, à c
5877 s aimâmes en sifflotant encore par instants l’air de la dernière danse, mais nous avions aussi envie de pleurer, à cause d
5878 e la dernière danse, mais nous avions aussi envie de pleurer, à cause du soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir
5879 mais nous avions aussi envie de pleurer, à cause du soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir de bonheur fiévreux
5880 soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir de bonheur fiévreux — celui justement que j’entrevoyais. » Quand elle se
5881 son sac à main : c’était assez pour me permettre d’ entreprendre quelques beaux vols… » Dès lors, je vécus, comme vous me
5882 s, comme vous me voyez vivre encore, dans un état de sincérité perpétuelle envers tous mes élans, accueillant avec un enth
5883 thousiasme juvénile, c’est-à-dire cynique, toutes les offres du hasard, ce poète immoral et malicieux. » Je ne sais dans qu
5884 juvénile, c’est-à-dire cynique, toutes les offres du hasard, ce poète immoral et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide
5885 moral et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide de l’Europe centrale — région où l’on est forcé de prendre conscience de
5886 al et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide de l’ Europe centrale — région où l’on est forcé de prendre conscience de so
5887 dans quel rapide de l’Europe centrale — région où l’ on est forcé de prendre conscience de soi-même — je découvris une nuit
5888 e de l’Europe centrale — région où l’on est forcé de prendre conscience de soi-même — je découvris une nuit, au moment de
5889 — région où l’on est forcé de prendre conscience de soi-même — je découvris une nuit, au moment de m’endormir, que ma pas
5890 une nuit, au moment de m’endormir, que ma passion du vol n’était qu’une longue vengeance. Ne m’avait-on pas dérobé des ann
5891 ue vengeance. Ne m’avait-on pas dérobé des années de joie au profit d’une vertu que tout en moi reniait obscurément. Je se
5892 ’avait-on pas dérobé des années de joie au profit d’ une vertu que tout en moi reniait obscurément. Je sentais bien que le
5893 t en moi reniait obscurément. Je sentais bien que le ressort secret de la vertu dans laquelle on m’avait emprisonné c’étai
5894 bscurément. Je sentais bien que le ressort secret de la vertu dans laquelle on m’avait emprisonné c’était un bas opportuni
5895 urément. Je sentais bien que le ressort secret de la vertu dans laquelle on m’avait emprisonné c’était un bas opportunisme
5896 unisme social, résultante des paresses accumulées de tous les cerveaux bourgeois incapables de concevoir un monde sans vie
5897 ocial, résultante des paresses accumulées de tous les cerveaux bourgeois incapables de concevoir un monde sans vieilles fil
5898 umulées de tous les cerveaux bourgeois incapables de concevoir un monde sans vieilles filles, sans capitalistes et sans ge
5899 ns gendarmes. Je sais bien ce que vous me direz : Les millions que je pourrais leur soustraire ne compenseront jamais cette
5900 eront jamais cette escroquerie morale dont je fus la victime, ce vol de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il e
5901 escroquerie morale dont je fus la victime, ce vol de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il est trop tard, Monsi
5902 us la victime, ce vol de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il est trop tard, Monsieur, pour critiquer les moda
5903 … Mais il est trop tard, Monsieur, pour critiquer les modalités de ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion où je p
5904 trop tard, Monsieur, pour critiquer les modalités de ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion où je parais être en
5905 modalités de ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion où je parais être engagé, du plan moral avec l’économique,
5906 voir dans la confusion où je parais être engagé, du plan moral avec l’économique, qu’une expression nouvelle, et non dénu
5907 sion où je parais être engagé, du plan moral avec l’ économique, qu’une expression nouvelle, et non dénuée d’ironie, de mon
5908 omique, qu’une expression nouvelle, et non dénuée d’ ironie, de mon mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement, les fond
5909 ’une expression nouvelle, et non dénuée d’ironie, de mon mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement, les fondements mêm
5910 on mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement, les fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un t
5911 ils appellent, ridiculement, les fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que
5912 appellent, ridiculement, les fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’
5913 les fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un
5914 ents mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur
5915 mes de la société. » C’est avec le produit du vol d’ un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur lequel
5916 ociété. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur lequel je fis gra
5917 au sur lequel je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire de l’Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je v
5918 uel je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire de l’Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais g
5919 je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire de l’ Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais grâc
5920 t un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… B
5921 n temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref
5922 e vous fais grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quel
5923 s grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois,
5924 , poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’ hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois, je m’a
5925 t-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois, je m’amuse à joue
5926 e… Bref, depuis quelques mois, je m’amuse à jouer le pickpocket. Cela permet, avec un minimum d’adresse, de découvrir cert
5927 jouer le pickpocket. Cela permet, avec un minimum d’ adresse, de découvrir certaines personnalités sous un jour assez parti
5928 ckpocket. Cela permet, avec un minimum d’adresse, de découvrir certaines personnalités sous un jour assez particulier, trè
5929 us un jour assez particulier, très souvent ignoré d’ elles-mêmes auparavant, et pas toujours défavorable, croyez-le bien… L
5930 s auparavant, et pas toujours défavorable, croyez- le bien… Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaire
5931 ant, et pas toujours défavorable, croyez-le bien… Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des
5932 pas toujours défavorable, croyez-le bien… Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus gén
5933 toujours défavorable, croyez-le bien… Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généra
5934 et des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classer mon monde d’après les quelques réactions élémentaires qui ne
5935 ndus, j’ai vite fait de classer mon monde d’après les quelques réactions élémentaires qui ne manquent jamais de succéder au
5936 ues réactions élémentaires qui ne manquent jamais de succéder au moindre vol. » J’ajouterai, cher Monsieur, que l’analyse
5937 au moindre vol. » J’ajouterai, cher Monsieur, que l’ analyse psychologique n’est pas mon fort. Je me contente de quelques o
5938 psychologique n’est pas mon fort. Je me contente de quelques observations théoriques que je tiens pour vraies, et j’en vé
5939 oriques que je tiens pour vraies, et j’en vérifie les manifestations vivantes avec une prodigalité d’épreuves, contre-épreu
5940 les manifestations vivantes avec une prodigalité d’ épreuves, contre-épreuves, variantes et enjolivures où je vois le véri
5941 tre-épreuves, variantes et enjolivures où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une certaine c
5942 es et enjolivures où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’événement
5943 e. C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’événement naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaq
5944 C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’ événement naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaque
5945 naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaque minute auquel succède immédiatement le sommeil. Je rêve beauco
5946 sir de chaque minute auquel succède immédiatement le sommeil. Je rêve beaucoup. Cela explique, m’a-t-on dit, le peu de goû
5947 l. Je rêve beaucoup. Cela explique, m’a-t-on dit, le peu de goût que j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de v
5948 lique, m’a-t-on dit, le peu de goût que j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de vous dire qu’on me nomme Saint
5949 j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de vous dire qu’on me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que l’on
5950 n me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que l’ on considère ce saint comme le patron des voyageurs… » Saint-Julien pa
5951 n’ignorez point que l’on considère ce saint comme le patron des voyageurs… » Saint-Julien parut satisfait de cette dernièr
5952 ron des voyageurs… » Saint-Julien parut satisfait de cette dernière plaisanterie. Il but avec beaucoup de délicatesse quel
5953 but avec beaucoup de délicatesse quelques gorgées d’ eau minérale. Isidore sentit alors que la bienséance l’obligeait à éme
5954 gorgées d’eau minérale. Isidore sentit alors que la bienséance l’obligeait à émettre une opinion, même la plus générale e
5955 minérale. Isidore sentit alors que la bienséance l’ obligeait à émettre une opinion, même la plus générale et la moins com
5956 ienséance l’obligeait à émettre une opinion, même la plus générale et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit
5957 t à émettre une opinion, même la plus générale et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’avait pas laissé
5958 le et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’avait pas laissé que de l’agacer en maint endroit. « Une chos
5959 ur cette vie dont le récit n’avait pas laissé que de l’agacer en maint endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit-il,
5960 cette vie dont le récit n’avait pas laissé que de l’ agacer en maint endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit-il, lâ
5961 lâchant tout de suite ses compliments, ce qui est de mauvaise politique, — c’est l’extraordinaire netteté de votre vie. El
5962 iments, ce qui est de mauvaise politique, — c’est l’ extraordinaire netteté de votre vie. Elle est sans bavures, sans rétic
5963 vaise politique, — c’est l’extraordinaire netteté de votre vie. Elle est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît c
5964 paraît comme un divertissement perpétuel et dénué d’ inquiétude. Et cela n’est pas sans me charmer, croyez-moi. Car, enfin,
5965 couter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’ appeler — pardonnez la lourdeur de l’expression — une règle de vie. Ma
5966 herche ce qu’on est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur de l’expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai
5967 ’on est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur de l’expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me
5968 est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur de l’ expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me ret
5969 pardonnez la lourdeur de l’expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre co
5970 de l’expression — une règle de vie. Mais, je vous l’ avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusions
5971 vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliq
5972 s, je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’es
5973 rai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère de,
5974 ales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère de , comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne pas dire inconsc
5975 liquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache à
5976 conscience ! qui s’attache à vos faits et gestes. L’ on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’étudia
5977 à vos faits et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la trad
5978 ts et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la traduction en
5979 L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux
5980 ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’ étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus
5981 lqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous
5982 ’étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous entends, interrompit S
5983 ts qui ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous entends, interrompit Saint-Jul
5984 rrompit Saint-Julien, par pitié pour Isidore dont la sincérité tournait vite à l’agressif — effet d’une timidité naturelle
5985 ié pour Isidore dont la sincérité tournait vite à l’ agressif — effet d’une timidité naturelle dont il paraissait lui-même
5986 t la sincérité tournait vite à l’agressif — effet d’ une timidité naturelle dont il paraissait lui-même gêné. En deux mots,
5987 né. En deux mots, vous ne me trouvez pas sérieux. Le reproche est grave. Je ne saurais y répondre. Je pourrais vous dire q
5988 ez un peu potache, il n’est pas prouvé par là que le potache n’ait point raison. Mais justement je n’éprouve aucun désir d
5989 t raison. Mais justement je n’éprouve aucun désir d’ avoir raison. Je sens aussi bien que vous ce que mes principes peuvent
5990 bien que vous ce que mes principes peuvent avoir de « bien jeune », de banal presque, et, pis, d’agréablement paradoxal.
5991 ue mes principes peuvent avoir de « bien jeune », de banal presque, et, pis, d’agréablement paradoxal. Seulement, pour qui
5992 oir de « bien jeune », de banal presque, et, pis, d’ agréablement paradoxal. Seulement, pour quiconque est aussi profondéme
5993 quiconque est aussi profondément persuadé que moi de l’absurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste
5994 conque est aussi profondément persuadé que moi de l’ absurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste co
5995 ondément persuadé que moi de l’absurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste convenu dans le genre «
5996 adé que moi de l’absurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste convenu dans le genre « révolté » pre
5997 bsurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste convenu dans le genre « révolté » prend une saveur de r
5998 , la moindre farce, le moindre geste convenu dans le genre « révolté » prend une saveur de raillerie assez amère. Et peut-
5999 onvenu dans le genre « révolté » prend une saveur de raillerie assez amère. Et peut-être apprendrez-vous à découvrir derri
6000 re apprendrez-vous à découvrir derrière certaines de mes plaisanteries la dérision secrète qu’elles masquent par caprice.
6001 découvrir derrière certaines de mes plaisanteries la dérision secrète qu’elles masquent par caprice. .....................
6002 .................................. ⁂ m. « Récit du pickpocket (fragment) », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-
6003 ⁂ m. « Récit du pickpocket (fragment) », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 6, mai 1927, p
6004 ve-Fribourg, n° 6, mai 1927, p. 180-185. Une note de bas de page indique : « La rédaction rappelle que les idées émises da
6005 , p. 180-185. Une note de bas de page indique : «  La rédaction rappelle que les idées émises dans la Revue de Belles-Lettr
6006 bas de page indique : « La rédaction rappelle que les idées émises dans la Revue de Belles-Lettres sont propres à leur aute
6007 « La rédaction rappelle que les idées émises dans la Revue de Belles-Lettres sont propres à leur auteur et qu’elles n’enga
6008 ction rappelle que les idées émises dans la Revue de Belles-Lettres sont propres à leur auteur et qu’elles n’engagent pas
59 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
6009 Conseils à la jeunesse (mai 1927)n « On a reproché bien des choses aux romantiqu
6010 « On a reproché bien des choses aux romantiques : le goût du suicide, l’habitude de boire et de fumer excessivement, leurs
6011 eproché bien des choses aux romantiques : le goût du suicide, l’habitude de boire et de fumer excessivement, leurs amours,
6012 des choses aux romantiques : le goût du suicide, l’ habitude de boire et de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme,
6013 aux romantiques : le goût du suicide, l’habitude de boire et de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris d
6014 ques : le goût du suicide, l’habitude de boire et de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité
6015 de boire et de fumer excessivement, leurs amours, l’ égoïsme, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imaginati
6016 de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la
6017 excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibili
6018 essivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité,
6019 leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité, l’ exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie
6020 e, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous
6021 le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’ imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous tou
6022 éalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes :
6023 ité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes : rai
6024 n maladive de l’imagination et de la sensibilité, l’ atrophie du sens critique sous toutes ses formes : raison, jugement, s
6025 de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes : raison, jugement, simple bon s
6026 es formes : raison, jugement, simple bon sens, et l’ ignorance systématique, le mépris enfin de tous les principes qui sont
6027 nt, simple bon sens, et l’ignorance systématique, le mépris enfin de tous les principes qui sont à la base de la société m
6028 ens, et l’ignorance systématique, le mépris enfin de tous les principes qui sont à la base de la société même. »   Ceci es
6029 l’ignorance systématique, le mépris enfin de tous les principes qui sont à la base de la société même. »   Ceci est tiré d’
6030 le mépris enfin de tous les principes qui sont à la base de la société même. »   Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloy
6031 is enfin de tous les principes qui sont à la base de la société même. »   Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloysius Ber
6032 enfin de tous les principes qui sont à la base de la société même. »   Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloysius Bertra
6033 t à la base de la société même. »   Ceci est tiré d’ un livre récent sur Aloysius Bertrand. Est-ce vraiment aux romantiques
6034 loysius Bertrand. Est-ce vraiment aux romantiques de 1830 que ces reproches s’adressent, ou bien plutôt — vous alliez le d
6035 proches s’adressent, ou bien plutôt — vous alliez le dire — aux surréalistes ?   Si le mal du siècle consistait véritablem
6036 t — vous alliez le dire — aux surréalistes ?   Si le mal du siècle consistait véritablement dans ces quelques effets, nous
6037 s alliez le dire — aux surréalistes ?   Si le mal du siècle consistait véritablement dans ces quelques effets, nous donner
6038 tre raison à M. Y. Z., qui, dans un petit article du Journal de Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante de
6039 M. Y. Z., qui, dans un petit article du Journal de Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de
6040 ans un petit article du Journal de Genève sur «  La maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de terre, jeune homm
6041 t article du Journal de Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de terre, jeune homme ! Quand t
6042 de terre, jeune homme ! Quand tu seras au bout de la 20e ligne de 200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres de plant
6043 ne homme ! Quand tu seras au bout de la 20e ligne de 200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres de plantation, le siè
6044 e 200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de
6045 e qui représente quatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, le
6046 res de plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, les valeurs auront retrouvé leur s
6047 ècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, les valeurs auront retrouvé leur stabilité, et comme M. A
6048 us malade, les temps seront guéris de leur crise, les valeurs auront retrouvé leur stabilité, et comme M. Albert Muret dont
6049 uvé leur stabilité, et comme M. Albert Muret dont le Journal de Genève parlait naguère, tu mangeras avec appétit une pou
6050 bilité, et comme M. Albert Muret dont le Journal de Genève parlait naguère, tu mangeras avec appétit une poule au riz ar
6051 tu mangeras avec appétit une poule au riz arrosée d’ un savoureux “demi” de Lavaux. » Seulement, il y a tout de même un ou
6052 it une poule au riz arrosée d’un savoureux “demi” de Lavaux. » Seulement, il y a tout de même un ou deux petits phénomènes
6053 tout de même un ou deux petits phénomènes sociaux de notre temps que cette méthode ne suffirait pas à supprimer. Or, ils n
6054 lement chez des jeunes « et qui pensent » ce goût de l’évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ». — Citez-
6055 ent chez des jeunes « et qui pensent » ce goût de l’ évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ». — Citez-m’e
6056 ui pensent » ce goût de l’évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ». — Citez-m’en de ces phénomènes ! — Mo
6057 nt » ce goût de l’évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ». — Citez-m’en de ces phénomènes ! — Mon Dieu, q
6058 e de tous les « vices romantiques ». — Citez-m’en de ces phénomènes ! — Mon Dieu, que dire… Il y aurait, par exemple, ce f
6059 Dieu, que dire… Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fa
6060 re… Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la gue
6061 Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre
6062 mple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce
6063 e, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fa
6064  ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison
6065 ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison ut
6066 it de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison utilitaire au service des sacro-saints Princip
6067 de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison utilitaire au service des sacro-saints Principes
6068 desquels tout se ligue aujourd’hui pour anéantir la seule chose qui reste à nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’e
6069 a seule chose qui reste à nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce
6070 ro-sainte : la liberté. Alors n’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que vous avouez modestement n’
6071 s n’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que vous avouez modestement n’être pas inédit. Mais point
6072 tement n’être pas inédit. Mais point n’est besoin de rappeler Candide : nous pensons que bien avant Voltaire il y avait de
6073 ches pour enseigner cette méthode à leurs petits. Le « satisfait » est un être inadmissible aujourd’hui. À plus forte rais
6074 re inadmissible aujourd’hui. À plus forte raison, le satisfait artificiel. n. « Conseils à la jeunesse », Revue de Belle
6075 aison, le satisfait artificiel. n. « Conseils à la jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribou
6076 rtificiel. n. « Conseils à la jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 6, mai 1927, p
60 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
6077 Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)am Quand vous avez fermé ce petit li
6078 fermé ce petit livre, vous partez en chantonnant le titre sur un air sentimental, bien décidé au fond, à retrouver Patsy,
6079 timental, bien décidé au fond, à retrouver Patsy, l’ Irlandaise perdue par cet improbable et sympathique Paterne. Sous le f
6080 e par cet improbable et sympathique Paterne. Sous le fallacieux prétexte d’une flânerie de saison, vous vous attardez aux
6081 sympathique Paterne. Sous le fallacieux prétexte d’ une flânerie de saison, vous vous attardez aux terrasses des cafés. Pe
6082 terne. Sous le fallacieux prétexte d’une flânerie de saison, vous vous attardez aux terrasses des cafés. Peut-être va-t-el
6083 Justement, voici Pierre Girard : lui seul connaît l’ adresse de Patsy, mais il ne veut pas vous la donner. Alors pour vous
6084 voici Pierre Girard : lui seul connaît l’adresse de Patsy, mais il ne veut pas vous la donner. Alors pour vous venger, vo
6085 naît l’adresse de Patsy, mais il ne veut pas vous la donner. Alors pour vous venger, vous lui dites que, « d’abord », son
6086 re n’est pas sérieux. Il sourit. Vous ajoutez que le lyrisme des noms géographiques vous fatigue ; que c’est une vraie man
6087 aphiques vous fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer à tout propos d’Annunzio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfo
6088 que c’est une vraie manie de nommer à tout propos d’ Annunzio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour. Vous parlez de « pro
6089 la Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour. Vous parlez de « procédés lassants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pense à des V
6090 e globe dans son voyage « est arrivé à un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». Vous reconnaissez que Pierre Girard e
6091 lobe dans son voyage « est arrivé à un endroit de l’ éther où il y a du bonheur ». Vous reconnaissez que Pierre Girard est
6092 ge « est arrivé à un endroit de l’éther où il y a du bonheur ». Vous reconnaissez que Pierre Girard est un peu responsable
6093 nnaissez que Pierre Girard est un peu responsable de cette douceur de vivre. Déjà vous ne niez plus sa drôlerie, son aisan
6094 re Girard est un peu responsable de cette douceur de vivre. Déjà vous ne niez plus sa drôlerie, son aisance. Vous accordez
6095 son aisance. Vous accordez que s’il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facilité que par recherc
6096 ance. Vous accordez que s’il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facilité que par recherche. Vous
6097 peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facilité que par recherche. Vous voilà même tenté de l’en féliciter.
6098 facilité que par recherche. Vous voilà même tenté de l’en féliciter. Bien plus, vous découvrez dans ses fantoches une mali
6099 ilité que par recherche. Vous voilà même tenté de l’ en féliciter. Bien plus, vous découvrez dans ses fantoches une malicie
6100 nous seraient épargnés si nous ne regardions que les jambes des femmes », dit-il, pour vous apprendre ! — sans se douter q
6101 proche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de Weber… Mais au fait, si vous n’aviez pas lu ce livre ? Ah ! sans hési
6102 vre ? Ah ! sans hésiter, je vous ferais un devoir de ce plaisir. Un devoir !… Car hélas, l’on n’est pas impunément concito
6103 un devoir de ce plaisir. Un devoir !… Car hélas, l’ on n’est pas impunément concitoyen de cet oncle Abraham qui interdit à
6104 … Car hélas, l’on n’est pas impunément concitoyen de cet oncle Abraham qui interdit à Paterne son neveu de fumer le matin,
6105 et oncle Abraham qui interdit à Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible
6106 Abraham qui interdit à Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pa
6107 i interdit à Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer d
6108 à Paterne son neveu de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les ca
6109 tin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est égal, ce soir,
6110 ortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est égal, ce soir, tout cela
6111 lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est égal, ce soir, tout cela est sans importance, c
6112 soir, tout cela est sans importance, car voici «  l’ heure des petits arbres pourpres, l’heure où dans les bibliothèques dé
6113 , car voici « l’heure des petits arbres pourpres, l’ heure où dans les bibliothèques désertes glisse un grand souffle obliq
6114 heure des petits arbres pourpres, l’heure où dans les bibliothèques désertes glisse un grand souffle oblique plein de fraîc
6115 es désertes glisse un grand souffle oblique plein de fraîcheur et de pardon. » am. « Pierre Girard : Connaissez mieux le
6116 se un grand souffle oblique plein de fraîcheur et de pardon. » am. « Pierre Girard : Connaissez mieux le cœur des femmes
6117 ardon. » am. « Pierre Girard : Connaissez mieux le cœur des femmes (Simon Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Rev
6118 Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juillet 1927, p. 114-115.
61 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
6119 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)o
6120 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)o I P
6121 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)o I Parler littérature
6122 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)o I Parler littérature Si je pro
6123 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)o I Parler littérature Si je pronon
6124 927)o I Parler littérature Si je prononce le nom de tel de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voil
6125 I Parler littérature Si je prononce le nom de tel de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge
6126 arler littérature Si je prononce le nom de tel de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et s
6127 « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fî
6128 lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fîmes notre n
6129 uteur dont nous fîmes notre nourriture une saison de naguère, voilà le rictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous
6130 mes notre nourriture une saison de naguère, voilà le rictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte 
6131 nourriture une saison de naguère, voilà le rictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est tr
6132 uère, voilà le rictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce r
6133 de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agré
6134 dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pou
6135 tes de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’ un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature. Alo
6136 d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous
6137 n goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous cr
6138 ue c’est de la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous croyais écrivain ? — Hélas ! soupirez-vo
6139 écrivain ? — Hélas ! soupirez-vous. Mais j’ai tué la littérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je l’abandonne… Mais
6140 ttérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je l’ abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous l’abandonnez ? Pour quoi ?
6141 je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous l’ abandonnez ? Pour quoi ? — Pour la vie ! Or je pense, à part moi : j’a
6142 , rusé : — Vous l’abandonnez ? Pour quoi ? — Pour la vie ! Or je pense, à part moi : j’ai lu ça quelque part. Voyez ma fra
6143 ennent soin que leurs sincérités gardent au moins l’ excuse d’une audace qu’ils escomptent scandaleuse. Mais voici un bar o
6144 in que leurs sincérités gardent au moins l’excuse d’ une audace qu’ils escomptent scandaleuse. Mais voici un bar où je vous
6145 voici un bar où je vous suis. Vous y entrez plein de mépris pour Paul Morand par qui découvrîtes le charme de ces lieux. V
6146 in de mépris pour Paul Morand par qui découvrîtes le charme de ces lieux. Vous composez un cocktail en guise de métaphore,
6147 is pour Paul Morand par qui découvrîtes le charme de ces lieux. Vous composez un cocktail en guise de métaphore, avec une
6148 jour au Grand Écart… », dit quelqu’un. À ce coup, l’ évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne :
6149 d Écart… », dit quelqu’un. À ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage à L
6150 ’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est une citatio
6151 ion de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est une citation de Va
6152 mmage à Louis Aragon. Ce cristal est une citation de Valéry, cette œillade se souvient d’un vers d’Éluard14. Et des phrase
6153 une citation de Valéry, cette œillade se souvient d’ un vers d’Éluard14. Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de l
6154 on de Valéry, cette œillade se souvient d’un vers d’ Éluard14. Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de l’ivresse n
6155 14. Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de l’ivresse naissante se glisse un poème où vous aimiez à la folie votr
6156 Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de l’ ivresse naissante se glisse un poème où vous aimiez à la folie votre d
6157 sse naissante se glisse un poème où vous aimiez à la folie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir de son monocle.
6158 ie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir de son monocle. Au petit matin, il se noie dans un verre à liqueur. Pois
6159 il se noie dans un verre à liqueur. Poisson dans l’ eau, plumes dans le vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher.
6160 verre à liqueur. Poisson dans l’eau, plumes dans le vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher. Il y en a aussi qui
6161 on dans l’eau, plumes dans le vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher. Il y en a aussi qui posent pour le diable
6162 ’est pas si cher. Il y en a aussi qui posent pour le diable et ne se baignent que dans des bénitiers : on voit trop qu’ils
6163 : on voit trop qu’ils trouvent ça pittoresque. Et le plaisir d’être nu devant un public supposé dévot, et qui n’ose en cro
6164 rop qu’ils trouvent ça pittoresque. Et le plaisir d’ être nu devant un public supposé dévot, et qui n’ose en croire sa pude
6165 qui n’ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin de l’impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus
6166 n’ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin de l’ impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus ai
6167 les et plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour en faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de votre
6168 e bois pour en faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de votre indignation, quand il m’échappe une citation. Seraie
6169 en faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de votre indignation, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce les g
6170 ion, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce les guillemets qui vous choquent ?   La vie ! — proclamiez-vous… Soit. Ma
6171 Seraient-ce les guillemets qui vous choquent ?   La vie ! — proclamiez-vous… Soit. Mais maintenant je vais me fâcher chaq
6172 », « hallucinant » ou « purement gratuit ». C’est de la littérature. À force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous laud
6173 « hallucinant » ou « purement gratuit ». C’est de la littérature. À force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous laudati
6174 ment gratuit ». C’est de la littérature. À force d’ avoir mérité ces épithètes, pour nous laudatives, vous vous étonnez au
6175 ur nous laudatives, vous vous étonnez aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que
6176 nous laudatives, vous vous étonnez aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que la
6177 érateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que la simplicité est simple simplement. La bouche brûlée d’alcools, vous dé
6178 admettre que la simplicité est simple simplement. La bouche brûlée d’alcools, vous découvrez à l’eau un goût étrange. L’ea
6179 implicité est simple simplement. La bouche brûlée d’ alcools, vous découvrez à l’eau un goût étrange. L’eau est incolore, i
6180 ent. La bouche brûlée d’alcools, vous découvrez à l’ eau un goût étrange. L’eau est incolore, inodore et sans saveur. Mais
6181 ’alcools, vous découvrez à l’eau un goût étrange. L’ eau est incolore, inodore et sans saveur. Mais fraîche. Ainsi, jusque
6182 ais fraîche. Ainsi, jusque dans votre mépris pour le pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littér
6183 votre mépris pour le pittoresque, vous témoignez d’ un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas fair
6184 ris pour le pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous
6185 e, vous témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous n’ayons rien lu. Vous
6186 pas faire que nous n’ayons rien lu. Vous refusez de compter avec cette réalité de la littérature qui est en nous (dangere
6187 en lu. Vous refusez de compter avec cette réalité de la littérature qui est en nous (dangereuse tant que vous voudrez). Ma
6188 lu. Vous refusez de compter avec cette réalité de la littérature qui est en nous (dangereuse tant que vous voudrez). Mais
6189 s ce refus n’est pas seulement comme vous pensez, d’ une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je vous vois
6190 pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je vous vois envahi par des démons que vous prétendez
6191 une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je vous vois envahi par des démons que vous prétendez m’interdir
6192 ahi par des démons que vous prétendez m’interdire de nommer. Mais moi je partage avec certains Orientaux cette croyance :
6193 ensées des autres, je vous ai mis un collier avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fe
6194 des autres, je vous ai mis un collier avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté d
6195 er avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais o
6196 taire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’allez
6197 ez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’allez pas me sur
6198 n vante, — j’ai tué un amour naissant, à force de le crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part d
6199 ai tué un amour naissant, à force de le crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis
6200 les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres : to
6201 s. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres : tout cela
6202 du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres : tout cela jaillit, s’entrechoque, s’annule. Poussière. Ma vi
6203 choque, s’annule. Poussière. Ma vie est ailleurs. L’ addition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces
6204 lleurs. L’addition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vr
6205 addition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce
6206 vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt
6207 s de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur
6208 afé et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de
6209 simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On
6210 ie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’ amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On reconnaît un é
6211 raie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’ insuffisance de la littérature On reconnaît un écrivain, aujourd’hu
6212 le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’il n
6213 flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’il ne t
6214 arle littérature. Mais il y a des mépris qui sont de sournoises déclarations d’amour. Tel qui raille l’Église et les curés
6215 a des mépris qui sont de sournoises déclarations d’ amour. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une t
6216 e sournoises déclarations d’amour. Tel qui raille l’ Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la rel
6217 déclarations d’amour. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi,
6218 es curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisa
6219 curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisatio
6220 és, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion . Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisations actuel
6221 e fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisations actuelles donne l
6222 ait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisations actuelles donne la m
6223 otre mépris pour ses réalisations actuelles donne la mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée
6224 s pour ses réalisations actuelles donne la mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois
6225 actuelles donne la mesure de ce que vous attendez d’ elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette atte
6226 mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente également exag
6227 de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente également exagérés. Vo
6228 ous savez bien que nous cherchons autre chose que la littérature. Que la littérature nous est un moyen seulement d’atteind
6229 ous cherchons autre chose que la littérature. Que la littérature nous est un moyen seulement d’atteindre et de préparer d’
6230 e. Que la littérature nous est un moyen seulement d’ atteindre et de préparer d’autres choses, d’autres actions, ou des éta
6231 rature nous est un moyen seulement d’atteindre et de préparer d’autres choses, d’autres actions, ou des états intérieurs q
6232 . Des choses dures, amères comme un destin, comme le goût d’une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous ta dent. Des
6233 oses dures, amères comme un destin, comme le goût d’ une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous ta dent. Des soupless
6234 intenses que tout se fond catastrophiquement dans l’ infini de la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. To
6235 que tout se fond catastrophiquement dans l’infini de la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. Toutes ces
6236 la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. Toutes ces choses mystiques, c’est-à-dire réelles, c’est-à-dire
6237 ue nulle poésie même ne peut dire, parce que rien de ce qui nous importe véritablement n’est dicible. (Depuis le temps qu’
6238 nous importe véritablement n’est dicible. (Depuis le temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depu
6239 nt n’est dicible. (Depuis le temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oubl
6240 a lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie, l’état poétique,
6241 qu’elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’ oublie.) Vous me direz que la poésie, l’état poétique, est notre seul
6242 epuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie, l’état poétique, est notre seul moyen de connaissance concrèt
6243 mps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie, l’ état poétique, est notre seul moyen de connaissance concrète du monde.
6244 la poésie, l’état poétique, est notre seul moyen de connaissance concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écr
6245 ue, est notre seul moyen de connaissance concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée.
6246 oncrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’ écrive pas, même en pensée. La poésie pure écrite est inconcevable : c
6247 condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée. La poésie pure écrite est inconcevable : cela consisterait dans l’expres
6248 écrite est inconcevable : cela consisterait dans l’ expression directe de la réalité individuelle. Elle serait tellement i
6249 ble : cela consisterait dans l’expression directe de la réalité individuelle. Elle serait tellement incommunicable qu’il d
6250  : cela consisterait dans l’expression directe de la réalité individuelle. Elle serait tellement incommunicable qu’il devi
6251 ellement incommunicable qu’il deviendrait inutile de la publier. Et même, en passant à la limite, on peut imaginer que si
6252 ement incommunicable qu’il deviendrait inutile de la publier. Et même, en passant à la limite, on peut imaginer que si ell
6253 rait inutile de la publier. Et même, en passant à la limite, on peut imaginer que si elle était réalisée, on ne s’en aperc
6254 ercevrait pas. Je pressens encore dans vos poèmes les plus obscurs des allusions furtives à certains états de la réalité. M
6255 s obscurs des allusions furtives à certains états de la réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques
6256 bscurs des allusions furtives à certains états de la réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques — d
6257 urtives à certains états de la réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques — dont on connaît la porté
6258 ent à des exigences sémantiques — dont on connaît la portée sociale, — mariant l’utile à l’agréable selon les rites d’une
6259 es — dont on connaît la portée sociale, — mariant l’ utile à l’agréable selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, pl
6260 on connaît la portée sociale, — mariant l’utile à l’ agréable selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils per
6261 tée sociale, — mariant l’utile à l’agréable selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir
6262 e, — mariant l’utile à l’agréable selon les rites d’ une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signif
6263 à l’agréable selon les rites d’une esthétique ou d’ une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui n
6264 que ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous le
6265 autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous les lâchez en li
6266 de signifier les choses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine de cette esthétiqu
6267 ses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens social
6268 avez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même
6269 chez en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même la problématique utili
6270 de ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même la problématique utilité de liaison qui était leur excuse dernière. Avou
6271 oilà qu’ils perdent même la problématique utilité de liaison qui était leur excuse dernière. Avouons-le : rien de ce qu’on
6272 e liaison qui était leur excuse dernière. Avouons- le  : rien de ce qu’on peut exprimer n’a d’importance véritable. Alors, c
6273 qui était leur excuse dernière. Avouons-le : rien de ce qu’on peut exprimer n’a d’importance véritable. Alors, cessons de
6274 . Avouons-le : rien de ce qu’on peut exprimer n’a d’ importance véritable. Alors, cessons de nous battre contre des moulins
6275 primer n’a d’importance véritable. Alors, cessons de nous battre contre des moulins à vent. La littérature, considérée du
6276 cessons de nous battre contre des moulins à vent. La littérature, considérée du point de vue de la psychologie de l’écriva
6277 re des moulins à vent. La littérature, considérée du point de vue de la psychologie de l’écrivain, est un besoin organique
6278 vent. La littérature, considérée du point de vue de la psychologie de l’écrivain, est un besoin organique, un peu anormal
6279 nt. La littérature, considérée du point de vue de la psychologie de l’écrivain, est un besoin organique, un peu anormal, q
6280 ure, considérée du point de vue de la psychologie de l’écrivain, est un besoin organique, un peu anormal, que l’on satisfa
6281 , considérée du point de vue de la psychologie de l’ écrivain, est un besoin organique, un peu anormal, que l’on satisfait
6282 ain, est un besoin organique, un peu anormal, que l’ on satisfait dans certains états de crise afin de retrouver son équili
6283 u anormal, que l’on satisfait dans certains états de crise afin de retrouver son équilibre — et dont on tire parfois quelq
6284 t on tire parfois quelque plaisir, plus rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète.
6285 rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’ aveu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On che
6286 t, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’ une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On cherche un
6287 eu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On cherche un mot, une phrase, pour tuer une réalité dont la
6288 he un mot, une phrase, pour tuer une réalité dont la connaissance devient douloureuse et troublante. Ainsi la conscience t
6289 aissance devient douloureuse et troublante. Ainsi la conscience tue la connaissance. (« Connaissance » étant pris avec son
6290 ouloureuse et troublante. Ainsi la conscience tue la connaissance. (« Connaissance » étant pris avec son sens le plus prof
6291 sance. (« Connaissance » étant pris avec son sens le plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la
6292 ris avec son sens le plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite et ratio
6293 qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite et rationnelle dont le monde moderne se con
6294 est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite et rationnelle dont le monde moderne se conten
6295 de la connaissance abstraite et rationnelle dont le monde moderne se contente, et qui tend à remplacer, grâce à la mental
6296 rne se contente, et qui tend à remplacer, grâce à la mentalité scolaire et primaire en particulier, toute connaissance vér
6297 aire en particulier, toute connaissance véritable du monde.) Littérature : un vice ? Peut-être. Ou une maladie ? Ce n’est
6298 ice ? Peut-être. Ou une maladie ? Ce n’est pas en l’ ignorant par attitude que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de
6299 Ce n’est pas en l’ignorant par attitude que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de l’envisager sans fièvre, pour en
6300 ude que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de l’envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J’avoue pre
6301 que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de l’ envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J’avoue prendr
6302 de l’envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J’avoue prendre à cette étude un intérêt bien vif. Et cela fo
6303 êt bien vif. Et cela fournit un merveilleux sujet de conversation, au café. Dans un salon, par contre, c’est d’un ridicule
6304 sation, au café. Dans un salon, par contre, c’est d’ un ridicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’y échapper.
6305 dicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’ y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Montherlant me p
6306 en n’est plus facile que d’y échapper. III Sur l’ utilité de la littérature Montherlant me paraît être le moins « lit
6307 lus facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Montherlant me paraît être le moins « littératuré »
6308 facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Montherlant me paraît être le moins « littératuré » de
6309 é de la littérature Montherlant me paraît être le moins « littératuré » des écrivains d’aujourd’hui. Quand il parle lit
6310 araît être le moins « littératuré » des écrivains d’ aujourd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours l’air de mettre
6311 rd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours l’ air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’
6312 . Quand il parle littérature, il a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre
6313 littérature, il a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’o
6314 a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de
6315 rs l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer s
6316 de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer sous sile
6317 dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de vo
6318 at, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’ on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le mala
6319 ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le malaise des chers c
6320 convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréa
6321 de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréador ses
6322 miliarités avec une Muse qu’ils n’ont pas coutume d’ aborder sans le mot de passe de la dernière mode ou de savantes séduct
6323 une Muse qu’ils n’ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe de la dernière mode ou de savantes séductions. On sait b
6324 se qu’ils n’ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe de la dernière mode ou de savantes séductions. On sait bien, d’
6325 n’ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe de la dernière mode ou de savantes séductions. On sait bien, d’ailleurs,
6326 order sans le mot de passe de la dernière mode ou de savantes séductions. On sait bien, d’ailleurs, qu’elle les entretient
6327 tes séductions. On sait bien, d’ailleurs, qu’elle les entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre d
6328 t bien, d’ailleurs, qu’elle les entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas
6329 illeurs, qu’elle les entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas encore aval
6330 eurs, qu’elle les entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas encore avalé.
6331 de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas encore avalé. On m’affirme que je n’y échapperai p
6332 la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ ai pas encore avalé. On m’affirme que je n’y échapperai pas plus qu’un
6333 ble ; mais, pour sûr, jamais vivre pour écrire16. De tous les prétextes que l’on a pu avancer pour légitimer l’activité li
6334 is, pour sûr, jamais vivre pour écrire16. De tous les prétextes que l’on a pu avancer pour légitimer l’activité littéraire,
6335 is vivre pour écrire16. De tous les prétextes que l’ on a pu avancer pour légitimer l’activité littéraire, le plus satisfai
6336 es prétextes que l’on a pu avancer pour légitimer l’ activité littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend le mieux com
6337 pu avancer pour légitimer l’activité littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’es
6338 littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On
6339 plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On publie pour che
6340 s satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On publie pour cherch
6341 ieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’ a exprimé : « On publie pour chercher des hommes, et rien de plus. » C
6342 es pas tant, n’est-ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines
6343 pas tant, n’est-ce pas, à poursuivre une quête de l’ esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines do
6344 de l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou grossières de tous ceux qui ne peu
6345 Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou grossières de tous ceux qui ne peuvent ou ne v
6346 les mépris, les haines douloureuses ou grossières de tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent y voir que révoltes contre leu
6347 s instables certitudes, et qui nous font un péché de notre acceptation des réalités spirituelles parce qu’elles troublent
6348 ous voyez bien que votre attitude méprisante pour la littérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par l
6349 te pour la littérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelques-uns » peuvent encore
6350 a littérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelques-uns » peuvent encore se reconn
6351 e reconnaître. Quand bien même elle n’aurait plus d’ autre excuse que celle-là, la littérature mériterait d’exister : qu’el
6352 e elle n’aurait plus d’autre excuse que celle-là, la littérature mériterait d’exister : qu’elle soit le langage chiffré de
6353 re excuse que celle-là, la littérature mériterait d’ exister : qu’elle soit le langage chiffré de notre inquiétude et de no
6354 a littérature mériterait d’exister : qu’elle soit le langage chiffré de notre inquiétude et de nos naissantes certitudes,
6355 erait d’exister : qu’elle soit le langage chiffré de notre inquiétude et de nos naissantes certitudes, le seul langage peu
6356 le soit le langage chiffré de notre inquiétude et de nos naissantes certitudes, le seul langage peut-être qui nous permett
6357 notre inquiétude et de nos naissantes certitudes, le seul langage peut-être qui nous permette d’échanger les signaux de l’
6358 udes, le seul langage peut-être qui nous permette d’ échanger les signaux de l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps,
6359 ul langage peut-être qui nous permette d’échanger les signaux de l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés
6360 eut-être qui nous permette d’échanger les signaux de l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés miraculeuse
6361 -être qui nous permette d’échanger les signaux de l’ angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés miraculeuses.
6362 ces temps, nos amitiés miraculeuses.   Voici donc les seules révélations que j’attende de la littérature : que celle des au
6363   Voici donc les seules révélations que j’attende de la littérature : que celle des autres m’aide à prendre conscience de
6364 oici donc les seules révélations que j’attende de la littérature : que celle des autres m’aide à prendre conscience de moi
6365 que celle des autres m’aide à prendre conscience de moi-même ; que la mienne m’aide à découvrir quelques êtres par le mon
6366 e la mienne m’aide à découvrir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « 
6367 ir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie » dont je parviens à
6368 tres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’ adoration. J’ai défini une « maladie » dont je parviens à tirer quelqu
6369 ont je parviens à tirer quelque bien pour ma vie. Le jour où les soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus gran
6370 iens à tirer quelque bien pour ma vie. Le jour où les soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus grands que les b
6371 exige me coûteront des sacrifices plus grands que les bienfaits que j’en escompte, il sera temps de songer sérieusement à m
6372 ue les bienfaits que j’en escompte, il sera temps de songer sérieusement à m’en guérir. Vous me demanderez « alors » ce qu
6373 ir. Vous me demanderez « alors » ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté de vous répondre, comme ce sympathique Philip
6374 ors » ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté de vous répondre, comme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’
6375 ) Mais non, cher ami, voici qu’une envie me prend de vous conter un peu cette histoire. Seulement, allons ailleurs ; il y
6376 istoire. Seulement, allons ailleurs ; il y a trop de monde ici. 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert et de Fermé la nuit, t
6377 y a trop de monde ici. 14. Paul Morand, auteur d’ Ouvert et de Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écar
6378 monde ici. 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert et de Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de
6379 . 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert et de Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de M. Coctea
6380 et de Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement
6381 itres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement de nuit très en vogue
6382 de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement de nuit très en vogue à Paris. Cambronne (général), 1770-1842. Louis Ara
6383 ), 1770-1842. Louis Aragon et Paul Éluard, hommes de lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry, de l’Académie française.
6384 s de lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry, de l’Académie française. Narcisse, personnage mythologique. — Là ! [NdE]
6385 e lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry, de l’ Académie française. Narcisse, personnage mythologique. — Là ! [NdE] Le
6386 . Narcisse, personnage mythologique. — Là ! [NdE] Le texte publié place également un appel de note plus bas dans le paragr
6387  ! [NdE] Le texte publié place également un appel de note plus bas dans le paragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sach
6388 ié place également un appel de note plus bas dans le paragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sache s’il s’agit d’une er
6389 après « Narcisse », sans qu’on sache s’il s’agit d’ une erreur ou d’une volonté de l’auteur. 15. Variante : des puissance
6390 e », sans qu’on sache s’il s’agit d’une erreur ou d’ une volonté de l’auteur. 15. Variante : des puissances d’action. 16.
6391 n sache s’il s’agit d’une erreur ou d’une volonté de l’auteur. 15. Variante : des puissances d’action. 16. J’en vois cer
6392 ache s’il s’agit d’une erreur ou d’une volonté de l’ auteur. 15. Variante : des puissances d’action. 16. J’en vois certai
6393 lonté de l’auteur. 15. Variante : des puissances d’ action. 16. J’en vois certains qui arrangent leur vie de telle sorte
6394 n. 16. J’en vois certains qui arrangent leur vie de telle sorte que leurs mémoires seront des romans « bien modernes ». L
6395  bien modernes ». Leurs amours sont des pastiches de Morand, et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire »
6396 et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littératu
6397 fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». o. «  La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Bell
6398 « Il n’y a plus qu’à les écrire ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettr
6399 à les écrire ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchât
6400 re ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-
6401 ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fri
6402 Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 8, juillet 192
62 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les derniers jours (juillet 1927)
6403 Les derniers jours (juillet 1927)p Ces « cahiers politiques et littéra
6404 r Drieu la Rochelle et Emmanuel Berl, sont — avec la Revue de Belles-Lettres — la seule revue de langue française où l’o
6405 Rochelle et Emmanuel Berl, sont — avec la Revue de Belles-Lettres — la seule revue de langue française où l’on dise la
6406 Berl, sont — avec la Revue de Belles-Lettres — la seule revue de langue française où l’on dise la vérité librement et p
6407 vec la Revue de Belles-Lettres — la seule revue de langue française où l’on dise la vérité librement et pour elle-même.
6408 -Lettres — la seule revue de langue française où l’ on dise la vérité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’en
6409 — la seule revue de langue française où l’on dise la vérité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’en pouvoir c
6410 rité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’en pouvoir citer, faute de place, que ces quelques phrases de Drieu
6411 r citer, faute de place, que ces quelques phrases de Drieu : « On voit déjà éclater dans les singuliers mouvements de sym
6412 s phrases de Drieu : « On voit déjà éclater dans les singuliers mouvements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’Ac
6413 voit déjà éclater dans les singuliers mouvements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’Action française la fratern
6414 singuliers mouvements de sympathie qu’a provoqués l’ infortune de l’Action française la fraternité qui existe, en dépit des
6415 ouvements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’Action française la fraternité qui existe, en dépit des protestatio
6416 ements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’ Action française la fraternité qui existe, en dépit des protestations
6417 qu’a provoqués l’infortune de l’Action française la fraternité qui existe, en dépit des protestations de haine, entre les
6418 fraternité qui existe, en dépit des protestations de haine, entre les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capita
6419 xiste, en dépit des protestations de haine, entre les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il es
6420 épit des protestations de haine, entre les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscien
6421 t des protestations de haine, entre les athées de l’ antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient d
6422 haine, entre les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athé
6423 re les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athées du Soci
6424 les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là
6425 apitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’a
6426 quand il est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement
6427 cient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement d’un certain mond
6428 isme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’ achèvement d’un certain monde moderne, merveilleuse mécanique sévère e
6429 mmunisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement d’ un certain monde moderne, merveilleuse mécanique sévère et dénuée de t
6430 moderne, merveilleuse mécanique sévère et dénuée de tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révol
6431 lleuse mécanique sévère et dénuée de tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révolteront contre le
6432 use mécanique sévère et dénuée de tout secours de l’ Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révolteront contre le jo
6433 tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révolteront contre le joug atrocement positiviste des Maurr
6434 jour viendra où les hommes se révolteront contre le joug atrocement positiviste des Maurras et des Mussolini, des Lénine
6435 s et des Mussolini, des Lénine et des Ford. Alors les hommes hurleront un affreux besoin mystique. Vous réveillerez-vous po
6436 freux besoin mystique. Vous réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui
6437 Vous réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’a
6438 us réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’ Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avai
6439 ez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas d’au
6440 vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’ Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas d’autre
6441 Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas d’ autre sens. 17. 20, rue Chalgrin, Paris 16e. p. « Les derniers jour
6442 re sens. 17. 20, rue Chalgrin, Paris 16e. p. «  Les derniers jours », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-
6443 rin, Paris 16e. p. « Les derniers jours », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 8, juillet 192
63 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
6444 Adieu au lecteur (juillet 1927)q Nous passons la main au central de Genève, fidèles à la tradition — en ceci au moins.
6445 juillet 1927)q Nous passons la main au central de Genève, fidèles à la tradition — en ceci au moins. Nous nous retirons
6446 s passons la main au central de Genève, fidèles à la tradition — en ceci au moins. Nous nous retirons : et ce n’est pas qu
6447 ue nous ayons brûlé toutes nos cartouches. Ni que l’ indignation provoquée sur tous les bancs par certains de nos articles
6448 rtouches. Ni que l’indignation provoquée sur tous les bancs par certains de nos articles nous épouvante. Notre retraite est
6449 gnation provoquée sur tous les bancs par certains de nos articles nous épouvante. Notre retraite est toute « statutaire »
6450 nte. Notre retraite est toute « statutaire » — si l’ on ose dire. Elle nous permet donc de considérer la situation sans fiè
6451 taire » — si l’on ose dire. Elle nous permet donc de considérer la situation sans fièvre, sans lamentations d’adieu.   On
6452 ’on ose dire. Elle nous permet donc de considérer la situation sans fièvre, sans lamentations d’adieu.   On nous a parfois
6453 dérer la situation sans fièvre, sans lamentations d’ adieu.   On nous a parfois traités de fous (avec ou sans sourire). Nou
6454 lamentations d’adieu.   On nous a parfois traités de fous (avec ou sans sourire). Nous sommes à l’âge de nous en réjouir.
6455 tés de fous (avec ou sans sourire). Nous sommes à l’ âge de nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné de nous voir « si dif
6456 fous (avec ou sans sourire). Nous sommes à l’âge de nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné de nous voir « si différent
6457 ’âge de nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné de nous voir « si différents » de nos aînés. Nous avons l’énorme candeur
6458 st beaucoup étonné de nous voir « si différents » de nos aînés. Nous avons l’énorme candeur de trouver ça naturel. On nous
6459 s voir « si différents » de nos aînés. Nous avons l’ énorme candeur de trouver ça naturel. On nous a fait des reproches con
6460 rents » de nos aînés. Nous avons l’énorme candeur de trouver ça naturel. On nous a fait des reproches contradictoires. Nou
6461 n nous a fait des reproches contradictoires. Nous les additionnons : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la parad
6462 s : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’une revue d’étudiants comme la
6463 x mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’ une revue d’étudiants comme la nôtre. D’un côté, en effet, on s’accord
6464 a paradoxale situation intellectuelle d’une revue d’ étudiants comme la nôtre. D’un côté, en effet, on s’accorde pour trouv
6465 tion intellectuelle d’une revue d’étudiants comme la nôtre. D’un côté, en effet, on s’accorde pour trouver légèrement ridi
6466 lectuelle d’une revue d’étudiants comme la nôtre. D’ un côté, en effet, on s’accorde pour trouver légèrement ridicule un je
6467 ridicule un jeune homme qui recherche activement la Sagesse (« Ça n’est pas de votre âge ! ») ; de l’autre, on se scandal
6468 i recherche activement la Sagesse (« Ça n’est pas de votre âge ! ») ; de l’autre, on se scandalise des « énormités » qui p
6469 nt la Sagesse (« Ça n’est pas de votre âge ! ») ; de l’autre, on se scandalise des « énormités » qui peuvent échapper à un
6470 s vous souciez vraiment trop peu des conséquences de ce que vous écrivez ! ») En définitive, il semble que certains n’att
6471 En définitive, il semble que certains n’attendent de nous que d’innocentes farces — ou bien de ces affirmations dont en vé
6472 e, il semble que certains n’attendent de nous que d’ innocentes farces — ou bien de ces affirmations dont en vérité l’on n’
6473 tendent de nous que d’innocentes farces — ou bien de ces affirmations dont en vérité l’on n’a pas à se préoccuper de prévo
6474 rces — ou bien de ces affirmations dont en vérité l’ on n’a pas à se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’en
6475 tions dont en vérité l’on n’a pas à se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connu
6476 en vérité l’on n’a pas à se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connue d’avance e
6477 ces, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connue d’ avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’avons
6478 une qui ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu
6479 ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu cette ca
6480 e d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’ habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu cette catégorie de l
6481 s mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun remords d’ avoir déçu cette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus d’avoir
6482 ’avons aucun remords d’avoir déçu cette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus d’avoir troublé quelques bonnes petit
6483 ette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus d’ avoir troublé quelques bonnes petites somnolences par des cris intempe
6484 t pas encore admis que jeunesse = révolution Tous les malentendus viennent de là. Nous sommes assez sages et assez fous pou
6485 sez fous pour ne pas en gémir et pour en accepter les conséquences. Et puis, de temps à autre, voici que nous parvient un s
6486 ir et pour en accepter les conséquences. Et puis, de temps à autre, voici que nous parvient un signe d’amitié qui ne tromp
6487 e temps à autre, voici que nous parvient un signe d’ amitié qui ne trompe pas. Deux ou trois mots, on s’est compris. Que po
6488 mots, on s’est compris. Que pouvions-nous espérer d’ autre ? Il y eut quelques découvertes qui nous consolèrent de tout le
6489 l y eut quelques découvertes qui nous consolèrent de tout le reste.   Et maintenant voici Genève et son mystère. Car chaqu
6490 quelques découvertes qui nous consolèrent de tout le reste.   Et maintenant voici Genève et son mystère. Car chaque année,
6491 année, renaissant des décombres où s’anéantirent l’ honneur et la fortune de ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s
6492 ssant des décombres où s’anéantirent l’honneur et la fortune de ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s’élance avec
6493 écombres où s’anéantirent l’honneur et la fortune de ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s’élance avec une ardeur
6494 re Revue-phénix s’élance avec une ardeur rajeunie d’ un an dans une direction absolument imprévisible. Que nous apportera l
6495 ction absolument imprévisible. Que nous apportera le Central de Genève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la trad
6496 ument imprévisible. Que nous apportera le Central de Genève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la tradition, l’an
6497 ortera le Central de Genève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment,
6498 tral de Genève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des
6499 enève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des vieux, M
6500 st possible : la guerre et la paix, la tradition, l’ anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des vieux, Maurras, Lounat
6501 : la guerre et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ ironie, le sentiment, un réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky, la
6502 e et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky, la SDN, et mê
6503 ent, un réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky, la SDN, et même Edmond Gillard, et même, et surtout, un miracle. Et puis
6504 un miracle. Et puis, ils ont des vieux un peu là, du grand Arthur-Alfred-Albert au non moins grand Tanner. (On a fait ses
6505 peut-être sauront-ils rallier le dernier disciple du Bienheureux Jean… Et puis, en voilà assez pour ranimer la curiosité d
6506 eureux Jean… Et puis, en voilà assez pour ranimer la curiosité des plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central de Genè
6507 s plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central de Genève. Souviens-toi de la grandeur de ses traditions et ne va pas aj
6508 fais confiance au Central de Genève. Souviens-toi de la grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde cha
6509 s confiance au Central de Genève. Souviens-toi de la grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde charge
6510 au Central de Genève. Souviens-toi de la grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids de
6511 itions et ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids de nos péchés. Ils sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! com
6512 ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids de nos péchés. Ils sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! comme nous y
6513 nous y tenons ! q. « Adieu au lecteur », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 8, juillet 192
64 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
6514 (août 1927)an Ces trois nouvelles n’ont guère de commun entre elles que la forme : ce sont de lentes réminiscences, de
6515 s nouvelles n’ont guère de commun entre elles que la forme : ce sont de lentes réminiscences, des évocations intérieures,
6516 uère de commun entre elles que la forme : ce sont de lentes réminiscences, des évocations intérieures, — et dans l’abandon
6517 iniscences, des évocations intérieures, — et dans l’ abandon de leurs méandres, peu à peu, se précisent les circonstances d
6518 , des évocations intérieures, — et dans l’abandon de leurs méandres, peu à peu, se précisent les circonstances d’une avent
6519 bandon de leurs méandres, peu à peu, se précisent les circonstances d’une aventure ancienne. Entre hier et demain : Une fe
6520 andres, peu à peu, se précisent les circonstances d’ une aventure ancienne. Entre hier et demain : Une femme « encore jeun
6521 t demain : Une femme « encore jeune » se souvient d’ un danseur de ses 20 ans, d’une aventure qui aurait pu être… Un homme
6522 e femme « encore jeune » se souvient d’un danseur de ses 20 ans, d’une aventure qui aurait pu être… Un homme médite à côté
6523 e jeune » se souvient d’un danseur de ses 20 ans, d’ une aventure qui aurait pu être… Un homme médite à côté du corps de so
6524 enture qui aurait pu être… Un homme médite à côté du corps de son ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous deux (L’
6525 i aurait pu être… Un homme médite à côté du corps de son ami suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous deux (L’Amie du M
6526 suicidé pour une femme qu’ils ont aimé tous deux ( L’ Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les
6527 pour une femme qu’ils ont aimé tous deux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les premièr
6528 nt aimé tous deux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les premières inquiétudes du désir
6529 ous deux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’ un été de vacances, quand les premières inquiétudes du désir viennent
6530 (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été de vacances, quand les premières inquiétudes du désir viennent troubler
6531 été de vacances, quand les premières inquiétudes du désir viennent troubler de ravissantes amours d’adolescents. Et c’est
6532 premières inquiétudes du désir viennent troubler de ravissantes amours d’adolescents. Et c’est Un vieil été. Cette nouvel
6533 du désir viennent troubler de ravissantes amours d’ adolescents. Et c’est Un vieil été. Cette nouvelle, très supérieure au
6534 rieure aux deux autres, est une réussite rare par la justesse de l’observation autant que par la sympathie de l’auteur pou
6535 eux autres, est une réussite rare par la justesse de l’observation autant que par la sympathie de l’auteur pour ses héros.
6536 autres, est une réussite rare par la justesse de l’ observation autant que par la sympathie de l’auteur pour ses héros. In
6537 e par la justesse de l’observation autant que par la sympathie de l’auteur pour ses héros. Indulgence et regrets, un ton q
6538 esse de l’observation autant que par la sympathie de l’auteur pour ses héros. Indulgence et regrets, un ton qui permet le
6539 e de l’observation autant que par la sympathie de l’ auteur pour ses héros. Indulgence et regrets, un ton qui permet le tac
6540 s héros. Indulgence et regrets, un ton qui permet le tact dans la hardiesse. On reste ravi de tant d’adresse sous un air d
6541 lgence et regrets, un ton qui permet le tact dans la hardiesse. On reste ravi de tant d’adresse sous un air de facilité qu
6542 i permet le tact dans la hardiesse. On reste ravi de tant d’adresse sous un air de facilité qui serait presque de la nonch
6543 le tact dans la hardiesse. On reste ravi de tant d’ adresse sous un air de facilité qui serait presque de la nonchalance.
6544 esse. On reste ravi de tant d’adresse sous un air de facilité qui serait presque de la nonchalance. M. Vaudoyer ressuscite
6545 dresse sous un air de facilité qui serait presque de la nonchalance. M. Vaudoyer ressuscite ces adolescences avec une tend
6546 sse sous un air de facilité qui serait presque de la nonchalance. M. Vaudoyer ressuscite ces adolescences avec une tendre
6547 lescences avec une tendre minutie, avec une sorte d’ amoureuse application du souvenir, d’une séduction certaine. C’est un
6548 e minutie, avec une sorte d’amoureuse application du souvenir, d’une séduction certaine. C’est un art de détails ; mais si
6549 ec une sorte d’amoureuse application du souvenir, d’ une séduction certaine. C’est un art de détails ; mais si délicat et d
6550 souvenir, d’une séduction certaine. C’est un art de détails ; mais si délicat et d’une si subtile convenance avec son obj
6551 ine. C’est un art de détails ; mais si délicat et d’ une si subtile convenance avec son objet qu’il en saisit sans mièvreri
6552 objet qu’il en saisit sans mièvrerie ni vulgarité la grâce un peu trouble et l’insidieuse mélancolie. Un détail piqué adro
6553 mièvrerie ni vulgarité la grâce un peu trouble et l’ insidieuse mélancolie. Un détail piqué adroitement, papillon dont frém
6554 iqué adroitement, papillon dont frémissent encore les ailes intactes ; l’évocation toute nervalienne en sa nostalgie, de la
6555 illon dont frémissent encore les ailes intactes ; l’ évocation toute nervalienne en sa nostalgie, de la jeune étrangère don
6556  ; l’évocation toute nervalienne en sa nostalgie, de la jeune étrangère dont on rêve à 15 ans ; et voici ce je ne sais quo
6557 l’évocation toute nervalienne en sa nostalgie, de la jeune étrangère dont on rêve à 15 ans ; et voici ce je ne sais quoi,
6558 oici ce je ne sais quoi, ce délice furtif, ce que l’ auteur lui-même appelle « cette vague poésie involontaire, intermitten
6559 réalité ressuscitée… » Sachons gré à M. Vaudoyer d’ avoir su donner à ces œuvrettes une si exquise humanité : par lui le «
6560 à ces œuvrettes une si exquise humanité : par lui le « charme » reprend quelques droits. an. « Jean-Louis Vaudoyer : Pre
6561 Plon, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, août 1927, p. 244-245.
65 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
6562 lke (décembre 1927)ao À ceux qui se contentent du mot fumeux pour caractériser tout lyrisme germanique, il faudra oppos
6563 ériser tout lyrisme germanique, il faudra opposer l’ excellent petit livre d’Edmond Jaloux. C’est un recueil de divers arti
6564 anique, il faudra opposer l’excellent petit livre d’ Edmond Jaloux. C’est un recueil de divers articles et essais, dont cer
6565 ent petit livre d’Edmond Jaloux. C’est un recueil de divers articles et essais, dont certains — le Message de Rilke — sont
6566 eil de divers articles et essais, dont certains — le Message de Rilke — sont du meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait par
6567 rs articles et essais, dont certains — le Message de Rilke — sont du meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait parler mieux q
6568 ssais, dont certains — le Message de Rilke — sont du meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait parler mieux que personne des
6569 — le Message de Rilke — sont du meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait parler mieux que personne des poètes scandinaves e
6570 es allemands parce qu’il partage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a ren
6571 qu’il partage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieurs f
6572 ût du rêve préféré à la vie, — à ce qu’on appelle la vie. Jaloux, qui a rencontré plusieurs fois Rilke, trace de lui un po
6573 loux, qui a rencontré plusieurs fois Rilke, trace de lui un portrait qu’on dirait, en peinture, très « interprété ». Non p
6574 . Non pas une photographie morale, mais une sorte de synthèse de l’homme et de l’homme dans son œuvre, qui est peut-être p
6575 e photographie morale, mais une sorte de synthèse de l’homme et de l’homme dans son œuvre, qui est peut-être plus vraie qu
6576 hotographie morale, mais une sorte de synthèse de l’ homme et de l’homme dans son œuvre, qui est peut-être plus vraie que l
6577 morale, mais une sorte de synthèse de l’homme et de l’homme dans son œuvre, qui est peut-être plus vraie que le vrai, je
6578 rale, mais une sorte de synthèse de l’homme et de l’ homme dans son œuvre, qui est peut-être plus vraie que le vrai, je veu
6579 dans son œuvre, qui est peut-être plus vraie que le vrai, je veux dire, plus rilkienne que ne fut Rilke. Rilke y apparaît
6580 enne que ne fut Rilke. Rilke y apparaît comme une de ces âmes mystiques et raffinées telles qu’on en découvre chez certain
6581 telles qu’on en découvre chez certaines femmes et l’ on y voit une préciosité sentimentale qui touche à la névrose ou bien
6582 n y voit une préciosité sentimentale qui touche à la névrose ou bien simplement une clairvoyance exceptionnelle, suivant q
6583 ment une clairvoyance exceptionnelle, suivant que l’ on juge au nom d’une science ou au nom de l’esprit. « Pour moi qui aim
6584 t que l’on juge au nom d’une science ou au nom de l’ esprit. « Pour moi qui aime plus que tout la poésie, écrit Jaloux, aus
6585 om de l’esprit. « Pour moi qui aime plus que tout la poésie, écrit Jaloux, aussitôt que je vis Rilke, je compris que cet u
6586 e cet univers dont je rêvais n’était pas un objet de songe mais d’expérience ». Mais une telle « expérience », je crois, n
6587 dont je rêvais n’était pas un objet de songe mais d’ expérience ». Mais une telle « expérience », je crois, ne peut être se
6588 arce qu’ils possèdent déjà, au moins obscurément, le sens des réalités sur lesquelles s’opère l’expérience. On ne prouve l
6589 ment, le sens des réalités sur lesquelles s’opère l’ expérience. On ne prouve la religion qu’aux convertis — qui n’ont plus
6590 sur lesquelles s’opère l’expérience. On ne prouve la religion qu’aux convertis — qui n’ont plus besoin de preuves. Il rest
6591 lesquelles s’opère l’expérience. On ne prouve la religion qu’aux convertis — qui n’ont plus besoin de preuves. Il reste qu’un l
6592 religion qu’aux convertis — qui n’ont plus besoin de preuves. Il reste qu’un livre comme celui-ci tend un merveilleux pièg
6593 celui-ci tend un merveilleux piège sentimental à la raison raisonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sempit
6594 sonnante. Et qu’il nous mène un peu plus loin que la sempiternelle « stratégie littéraire », de gazetiers ; au cœur de ces
6595 in que la sempiternelle « stratégie littéraire », de gazetiers ; au cœur de ces sujets qui paraît-il, ne sont pas d’actual
6596 « stratégie littéraire », de gazetiers ; au cœur de ces sujets qui paraît-il, ne sont pas d’actualité : la solitude, la m
6597 au cœur de ces sujets qui paraît-il, ne sont pas d’ actualité : la solitude, la maladie, la peur. ao. « Edmond Jaloux :
6598 s sujets qui paraît-il, ne sont pas d’actualité : la solitude, la maladie, la peur. ao. « Edmond Jaloux : Rainer Maria R
6599 paraît-il, ne sont pas d’actualité : la solitude, la maladie, la peur. ao. « Edmond Jaloux : Rainer Maria Rilke (Émile-P
6600 e sont pas d’actualité : la solitude, la maladie, la peur. ao. « Edmond Jaloux : Rainer Maria Rilke (Émile-Paul, Paris) 
6601 Paul, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1927, p. 787-788.
66 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
6602 ment il a écrit, sur commande, une Promenade dans le Midi. Récit alerte et familier (un brin pédant et un brin vulgaire pa
6603 nt une création littéraire. Bien sûr, c’est cela, le malaise d’écrire. Bopp est très intelligent. Et plein de verve, et pa
6604 tion littéraire. Bien sûr, c’est cela, le malaise d’ écrire. Bopp est très intelligent. Et plein de verve, et pas embarrass
6605 ise d’écrire. Bopp est très intelligent. Et plein de verve, et pas embarrassé du tout pour vous lâcher un beau pavé mathém
6606 intelligent. Et plein de verve, et pas embarrassé du tout pour vous lâcher un beau pavé mathématique au milieu d’une effus
6607 ue au milieu d’une effusion « lyrique », histoire de n’avoir pas l’air dupe. Mais il a des façons parfois bien désobligean
6608 une effusion « lyrique », histoire de n’avoir pas l’ air dupe. Mais il a des façons parfois bien désobligeantes de voir jus
6609 Mais il a des façons parfois bien désobligeantes de voir juste. Et quand son bonhomme se plaint de ce que son œuvre lui a
6610 es de voir juste. Et quand son bonhomme se plaint de ce que son œuvre lui apparaît en même temps que « fatale », « si arbi
6611 se tient à cette attitude scientifique, vis-à-vis du phénomène littéraire. La « Promenade » du héros de Bopp est une sorte
6612 scientifique, vis-à-vis du phénomène littéraire. La « Promenade » du héros de Bopp est une sorte de pensum. Cela rend peu
6613 s-à-vis du phénomène littéraire. La « Promenade » du héros de Bopp est une sorte de pensum. Cela rend peut-être moins conv
6614 u phénomène littéraire. La « Promenade » du héros de Bopp est une sorte de pensum. Cela rend peut-être moins convaincantes
6615 . La « Promenade » du héros de Bopp est une sorte de pensum. Cela rend peut-être moins convaincantes certaines de ses rema
6616 Cela rend peut-être moins convaincantes certaines de ses remarques sur l’inspiration. D’autre part la simplicité de l’obje
6617 oins convaincantes certaines de ses remarques sur l’ inspiration. D’autre part la simplicité de l’objet était nécessaire à
6618 de ses remarques sur l’inspiration. D’autre part la simplicité de l’objet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d
6619 ues sur l’inspiration. D’autre part la simplicité de l’objet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d’analyse, — en
6620 sur l’inspiration. D’autre part la simplicité de l’ objet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d’analyse, — encor
6621 part la simplicité de l’objet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d’analyse, — encore que Bopp ait prouvé dans
6622 plicité de l’objet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d’analyse, — encore que Bopp ait prouvé dans son Amiel qu
6623 jet était nécessaire à la sécurité de cette sorte d’ analyse, — encore que Bopp ait prouvé dans son Amiel qu’il était de ta
6624 re que Bopp ait prouvé dans son Amiel qu’il était de taille à affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de cho
6625 onter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’il n’y paraît d’abord dans ces 50 pages. Beaucoup sont exce
6626 facilité même est une réussite. Léon Bopp, c’est le combat d’un tempérament avec l’esprit de géométrie. Un scientisme ass
6627 même est une réussite. Léon Bopp, c’est le combat d’ un tempérament avec l’esprit de géométrie. Un scientisme assez insolen
6628 Léon Bopp, c’est le combat d’un tempérament avec l’ esprit de géométrie. Un scientisme assez insolent et les joyeuses révo
6629 p, c’est le combat d’un tempérament avec l’esprit de géométrie. Un scientisme assez insolent et les joyeuses révoltes de s
6630 rit de géométrie. Un scientisme assez insolent et les joyeuses révoltes de sa verve « interfèrent » en lui. Et aussi (presq
6631 cientisme assez insolent et les joyeuses révoltes de sa verve « interfèrent » en lui. Et aussi (presque imperceptible, mai
6632 ète complaisance à se regarder vivre qui est bien d’ aujourd’hui — entre autres. ap. « Léon Bopp : Interférences (La Rena
6633 entre autres. ap. « Léon Bopp : Interférences ( La Renaissance du Livre, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de
6634 ivre, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1927, p. 791.
67 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
6635 Dés ou la clef des champs (1927)k « On sent l’absurdité d’un semblable syst
6636 Dés ou la clef des champs (1927)k « On sent l’ absurdité d’un semblable système. » Musset. Une rose et un journal o
6637 clef des champs (1927)k « On sent l’absurdité d’ un semblable système. » Musset. Une rose et un journal oubliés sur l
6638 e. » Musset. Une rose et un journal oubliés sur le marbre vulgaire d’une table de café. Je venais de m’asseoir et de com
6639 rose et un journal oubliés sur le marbre vulgaire d’ une table de café. Je venais de m’asseoir et de commander une consomma
6640 ournal oubliés sur le marbre vulgaire d’une table de café. Je venais de m’asseoir et de commander une consommation. Comme
6641 re d’une table de café. Je venais de m’asseoir et de commander une consommation. Comme d’habitude, un peu après six heures
6642 m’asseoir et de commander une consommation. Comme d’ habitude, un peu après six heures. J’étais seul. Le café est un lieu a
6643 ’habitude, un peu après six heures. J’étais seul. Le café est un lieu anonyme bien plus propice au rêve que ma chambre où
6644 ropice au rêve que ma chambre où m’attendent tous les soirs quand je rentre du bureau, les gages insupportablement familier
6645 bre où m’attendent tous les soirs quand je rentre du bureau, les gages insupportablement familiers d’une vie honnête de ty
6646 tendent tous les soirs quand je rentre du bureau, les gages insupportablement familiers d’une vie honnête de type courant.
6647 du bureau, les gages insupportablement familiers d’ une vie honnête de type courant. Pour dix sous et le prétexte d’un apé
6648 ges insupportablement familiers d’une vie honnête de type courant. Pour dix sous et le prétexte d’un apéro, on entre ici d
6649 une vie honnête de type courant. Pour dix sous et le prétexte d’un apéro, on entre ici dans le jardin des songeries les pl
6650 ête de type courant. Pour dix sous et le prétexte d’ un apéro, on entre ici dans le jardin des songeries les plus étranges
6651 sous et le prétexte d’un apéro, on entre ici dans le jardin des songeries les plus étranges qu’appelle la musique. Je me g
6652 apéro, on entre ici dans le jardin des songeries les plus étranges qu’appelle la musique. Je me gardai donc d’ouvrir le jo
6653 jardin des songeries les plus étranges qu’appelle la musique. Je me gardai donc d’ouvrir le journal. Les Petites nouvelles
6654 étranges qu’appelle la musique. Je me gardai donc d’ ouvrir le journal. Les Petites nouvelles ont un pouvoir tyrannique sur
6655 qu’appelle la musique. Je me gardai donc d’ouvrir le journal. Les Petites nouvelles ont un pouvoir tyrannique sur mon espr
6656 a musique. Je me gardai donc d’ouvrir le journal. Les Petites nouvelles ont un pouvoir tyrannique sur mon esprit. Non que c
6657 ur mon esprit. Non que cela m’intéresse au fond : les faits-divers, rien de moins divers. Mais je suis pris dans l’absurde
6658 cela m’intéresse au fond : les faits-divers, rien de moins divers. Mais je suis pris dans l’absurde réseau des lignes, et
6659 ers, rien de moins divers. Mais je suis pris dans l’ absurde réseau des lignes, et cette mécanique me restitue chaque fois
6660 tte mécanique me restitue chaque fois un peu plus de lassitude, un peu plus d’ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cette r
6661 chaque fois un peu plus de lassitude, un peu plus d’ ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cette rose oubliée me gênait : pe
6662 de lassitude, un peu plus d’ennui. J’essayai donc de rêver. Mais cette rose oubliée me gênait : perdre une rose pour le pl
6663 tte rose oubliée me gênait : perdre une rose pour le plaisir ! (Et je ne pensais même pas, alors : une si belle rose.) Le
6664 ne pensais même pas, alors : une si belle rose.) Le tambour livra un homme élégant et tragique, qui se tint un moment imm
6665 igure aux joues mates, aux yeux clairs. Il déplia le journal et se mit à lire les pages d’annonces. On m’apporta une lique
6666 eux clairs. Il déplia le journal et se mit à lire les pages d’annonces. On m’apporta une liqueur. Et quand j’eus fini de bo
6667 . Il déplia le journal et se mit à lire les pages d’ annonces. On m’apporta une liqueur. Et quand j’eus fini de boire, mes
6668 es. On m’apporta une liqueur. Et quand j’eus fini de boire, mes pensées plus rapides s’en allèrent un peu vers l’avenir et
6669 es pensées plus rapides s’en allèrent un peu vers l’ avenir et j’osai quelques rêves. C’était, je m’en souviens, une petite
6670 souviens, une petite automobile qui roulait dans la banlieue printanière ; des soupers d’amis dans notre modeste salle à
6671 oulait dans la banlieue printanière ; des soupers d’ amis dans notre modeste salle à manger ; des jaquettes de couleur pour
6672 dans notre modeste salle à manger ; des jaquettes de couleur pour ma femme… Mais l’homme avait posé son journal. Soudain,
6673 er ; des jaquettes de couleur pour ma femme… Mais l’ homme avait posé son journal. Soudain, portant la main à son gilet, il
6674 l’homme avait posé son journal. Soudain, portant la main à son gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les
6675 son gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants, il compta. Une indécision parut sur ses tr
6676 , il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants, il compta. Une indécision parut sur ses traits. Puis
6677 e indécision parut sur ses traits. Puis il reprit les dés brusquement, et me fixant avec un léger sourire : — Jouez ! ordon
6678 t avec un léger sourire : — Jouez ! ordonna-t-il. La surprise vainquit ma timidité, je pris les dés et les jetai sans hési
6679 a-t-il. La surprise vainquit ma timidité, je pris les dés et les jetai sans hésiter. Il compta de nouveau, puis avec une lé
6680 surprise vainquit ma timidité, je pris les dés et les jetai sans hésiter. Il compta de nouveau, puis avec une légère exalta
6681 l saisit son journal. Il en parcourait rapidement les pages, la proie d’une agitation visible. Bientôt il m’offrit de jouer
6682 n journal. Il en parcourait rapidement les pages, la proie d’une agitation visible. Bientôt il m’offrit de jouer un moment
6683 . Il en parcourait rapidement les pages, la proie d’ une agitation visible. Bientôt il m’offrit de jouer un moment. Nous fi
6684 roie d’une agitation visible. Bientôt il m’offrit de jouer un moment. Nous fixâmes comme enjeu nos consommations. Je gagna
6685 nsommations. Je gagnai. Il demanda des portos. Je les gagnai et je les bus. D’autres encore. Ma tête commençait à osciller
6686 agnai. Il demanda des portos. Je les gagnai et je les bus. D’autres encore. Ma tête commençait à osciller vaguement. Les co
6687 encore. Ma tête commençait à osciller vaguement. Les couleurs du bar me remplissaient d’une joie inconnue. Et je me refusa
6688 ête commençait à osciller vaguement. Les couleurs du bar me remplissaient d’une joie inconnue. Et je me refusais sans cess
6689 r vaguement. Les couleurs du bar me remplissaient d’ une joie inconnue. Et je me refusais sans cesse aux questions qu’en mo
6690 uestions qu’en moi-même posait ma raison effarée. L’ étranger s’animait aussi : une fièvre faisait s’épanouir sur son visag
6691 quel plaisir cruel. C’était un jeu très simple où l’ esprit libre de calculs se tend ardemment vers la conclusion d’un hasa
6692 uel. C’était un jeu très simple où l’esprit libre de calculs se tend ardemment vers la conclusion d’un hasard qui opère au
6693 l’esprit libre de calculs se tend ardemment vers la conclusion d’un hasard qui opère au commandement de la main. Ce soir-
6694 e de calculs se tend ardemment vers la conclusion d’ un hasard qui opère au commandement de la main. Ce soir-là, une confia
6695 conclusion d’un hasard qui opère au commandement de la main. Ce soir-là, une confiance me possédait, telle que je savais
6696 nclusion d’un hasard qui opère au commandement de la main. Ce soir-là, une confiance me possédait, telle que je savais trè
6697 ais très clairement que je gagnerais à tout coup. L’ étranger se mit à discourir. Et dans mon ivresse, ses paroles peignaie
6698 mouvants où je me voyais figurer comme une sorte de « personnage aux dés ». Ce furent d’abord des images décousues de sa
6699 aux dés ». Ce furent d’abord des images décousues de sa vie, brillantes ou misérables, passionnées. Mais bientôt : — « Des
6700 -il, tu pourrais me remercier. Vois quels chemins de perdition j’ouvre sans cesse à ta course aveugle ; tu n’aurais pas tr
6701 tout seul, avec tes airs pessimistes. De nouveau, d’ un coup de dés, je bouscule tous tes calculs, ha ! tu te disais : le v
6702 avec tes airs pessimistes. De nouveau, d’un coup de dés, je bouscule tous tes calculs, ha ! tu te disais : le voilà riche
6703 je bouscule tous tes calculs, ha ! tu te disais : le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire des bassesses pou
6704 tes calculs, ha ! tu te disais : le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire des bassesses pour durer, et tu t
6705 ! tu te disais : le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire des bassesses pour durer, et tu te réjouissais, pa
6706 tu te réjouissais, parce que tu n’as pas beaucoup d’ imagination, et que tu es un pauvre vaudevilliste qui use à tort et à
6707 pauvre vaudevilliste qui use à tort et à travers de situations complètement démodées et d’intrigues usées jusqu’à la cord
6708 à travers de situations complètement démodées et d’ intrigues usées jusqu’à la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha
6709 omplètement démodées et d’intrigues usées jusqu’à la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que j’
6710 es et d’intrigues usées jusqu’à la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramponn
6711 ues usées jusqu’à la corde, jusqu’à la corde pour les pendre, ha ha ha ! Tu pensais que j’allais me cramponner à cette espè
6712 pensais que j’allais me cramponner à cette espèce de bonheur qu’ils croient lié à la possession, et que j’allais vivre aus
6713 er à cette espèce de bonheur qu’ils croient lié à la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’argent-fait-le
6714 à la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’argent-fait-le-bonheur. En somme, tu croyais que j’allais adh
6715 session, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’ argent-fait-le-bonheur. En somme, tu croyais que j’allais adhérer à l’
6716 heur. En somme, tu croyais que j’allais adhérer à l’ idéologie socialiste, gros farceur, va. Quand je songe à tous ces gens
6717 d je songe à tous ces gens qui perdent leur vie à la gagner9, et leur façon inexplicable de lier des valeurs morales aux c
6718 leur vie à la gagner9, et leur façon inexplicable de lier des valeurs morales aux cours de bourse. « Heureux quoique pauvr
6719 nexplicable de lier des valeurs morales aux cours de bourse. « Heureux quoique pauvre » comme ils disent dans leurs manuel
6720  » comme ils disent dans leurs manuels scolaires. Les voler, pour leur apprendre. Et leur manie aussi de situer le paradis
6721 s voler, pour leur apprendre. Et leur manie aussi de situer le paradis dans la classe d’impôts immédiatement supérieure à
6722 our leur apprendre. Et leur manie aussi de situer le paradis dans la classe d’impôts immédiatement supérieure à la leur. I
6723 re. Et leur manie aussi de situer le paradis dans la classe d’impôts immédiatement supérieure à la leur. Ils voudraient qu
6724 r manie aussi de situer le paradis dans la classe d’ impôts immédiatement supérieure à la leur. Ils voudraient que leur vie
6725 ans la classe d’impôts immédiatement supérieure à la leur. Ils voudraient que leur vie garantît un 5 % régulier de plaisir
6726 voudraient que leur vie garantît un 5 % régulier de plaisirs, avec assurance contre faillites morales et douleurs d’amour
6727 ec assurance contre faillites morales et douleurs d’ amour — ô vertige sans prix du lâchez-tout ! Ils ont inventé les caiss
6728 morales et douleurs d’amour — ô vertige sans prix du lâchez-tout ! Ils ont inventé les caisses d’épargne, monuments d’une
6729 ertige sans prix du lâchez-tout ! Ils ont inventé les caisses d’épargne, monuments d’une bassesse morale inconcevable, temp
6730 prix du lâchez-tout ! Ils ont inventé les caisses d’ épargne, monuments d’une bassesse morale inconcevable, temples de leur
6731 Ils ont inventé les caisses d’épargne, monuments d’ une bassesse morale inconcevable, temples de leurs paresses et de leur
6732 ments d’une bassesse morale inconcevable, temples de leurs paresses et de leurs lâchetés, glorification de leur impuissanc
6733 morale inconcevable, temples de leurs paresses et de leurs lâchetés, glorification de leur impuissance à concevoir un autr
6734 eurs paresses et de leurs lâchetés, glorification de leur impuissance à concevoir un autre bonheur que celui qu’ils ont re
6735 cevoir un autre bonheur que celui qu’ils ont reçu de papa-maman et l’Habitude, leur marraine aux dents jaunes. Ah ! perdre
6736 onheur que celui qu’ils ont reçu de papa-maman et l’ Habitude, leur marraine aux dents jaunes. Ah ! perdre, perdre ; et c’e
6737 ’est toujours à qui perd gagne ! Sauter follement d’ une destinée dans l’autre, de douleurs en ivresses avec la même joie,
6738 e ! Sauter follement d’une destinée dans l’autre, de douleurs en ivresses avec la même joie, mon cheval fou, mon beau Dési
6739 stinée dans l’autre, de douleurs en ivresses avec la même joie, mon cheval fou, mon beau Désir s’ébroue et part sitôt que
6740 bousse, ils n’y comprendront jamais rien, écoutez- les , comme ils me jugent et leurs cris indignés qui couvrent une angoisse
6741 leurs cris indignés qui couvrent une angoisse. Ça les dérange terriblement, sauf un ou deux qui s’imaginent gagner à mes dé
6742 in ce brave homme qui est en train de me soutirer les quelque billets de mille dont je venais de régler le sort, puisque de
6743 i est en train de me soutirer les quelque billets de mille dont je venais de régler le sort, puisque demain dès l’aube, j’
6744 quelque billets de mille dont je venais de régler le sort, puisque demain dès l’aube, j’irai tenter la misère aux yeux las
6745 t je venais de régler le sort, puisque demain dès l’ aube, j’irai tenter la misère aux yeux las pleins de rêves, la misère
6746 le sort, puisque demain dès l’aube, j’irai tenter la misère aux yeux las pleins de rêves, la misère qui fait des soirs si
6747 aube, j’irai tenter la misère aux yeux las pleins de rêves, la misère qui fait des soirs si doux aux amants quand ils n’on
6748 ai tenter la misère aux yeux las pleins de rêves, la misère qui fait des soirs si doux aux amants quand ils n’ont plus que
6749 ants quand ils n’ont plus que des baisers au goût d’ adieu, et l’avenir où se mêlent incertaines, une tendresse éperdue et
6750 ls n’ont plus que des baisers au goût d’adieu, et l’ avenir où se mêlent incertaines, une tendresse éperdue et la mort. » I
6751 ù se mêlent incertaines, une tendresse éperdue et la mort. » Il ferma les yeux sur des visions. Les lustres doraient un br
6752 nes, une tendresse éperdue et la mort. » Il ferma les yeux sur des visions. Les lustres doraient un brouillard de fumée, et
6753 et la mort. » Il ferma les yeux sur des visions. Les lustres doraient un brouillard de fumée, et la musique noyait mes pen
6754 r des visions. Les lustres doraient un brouillard de fumée, et la musique noyait mes pensées. Je vis qu’une femme était as
6755 . Les lustres doraient un brouillard de fumée, et la musique noyait mes pensées. Je vis qu’une femme était assise à notre
6756 , en robe rouge, et très fardée. Elle jouait avec la rose. Les dés roulèrent, pour un dernier enjeu. Alors la femme lança
6757 rouge, et très fardée. Elle jouait avec la rose. Les dés roulèrent, pour un dernier enjeu. Alors la femme lança sur la tab
6758 . Les dés roulèrent, pour un dernier enjeu. Alors la femme lança sur la table cette rose qui s’effeuilla sur les dés, et p
6759 , pour un dernier enjeu. Alors la femme lança sur la table cette rose qui s’effeuilla sur les dés, et partit d’un long rir
6760 lança sur la table cette rose qui s’effeuilla sur les dés, et partit d’un long rire. Elle me regardait et l’étranger aussi
6761 cette rose qui s’effeuilla sur les dés, et partit d’ un long rire. Elle me regardait et l’étranger aussi se mit à me regard
6762 s, et partit d’un long rire. Elle me regardait et l’ étranger aussi se mit à me regarder bizarrement et j’étais possédé de
6763 mit à me regarder bizarrement et j’étais possédé de joies et de peurs. Il fallut se lever, traverser le café dans la musi
6764 garder bizarrement et j’étais possédé de joies et de peurs. Il fallut se lever, traverser le café dans la musique et la ru
6765 joies et de peurs. Il fallut se lever, traverser le café dans la musique et la rumeur des clients. Dehors les réclames lu
6766 peurs. Il fallut se lever, traverser le café dans la musique et la rumeur des clients. Dehors les réclames lumineuses dial
6767 ut se lever, traverser le café dans la musique et la rumeur des clients. Dehors les réclames lumineuses dialoguaient folle
6768 dans la musique et la rumeur des clients. Dehors les réclames lumineuses dialoguaient follement au-dessus des rues parcour
6769 loguaient follement au-dessus des rues parcourues de longs cris en voyage. Je me sentis perdre pied délicieusement. Et de
6770 yage. Je me sentis perdre pied délicieusement. Et de cette nuit peut-être, je ne saurai jamais rien… (sinon qu’au lendemai
6771 main je n’avais plus un sou). Je n’ai jamais revu l’ étranger. Quelquefois je songe à ses paroles — ou peut-être n’étaient-
6772 es paroles — ou peut-être n’étaient-ce que celles de mes folies ? Je me répète : paradoxes, mais cela ne suffit plus à m’e
6773 ue je devrais tenter quelque chose. Je suis plein de rêves, certains soirs. Il faut pourtant rentrer chez moi, et ma femme
6774 inquiétude, parce que je ne suis plus tout à fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter. Alors, dans m
6775 ut à fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter. Alors, dans ma chambre, avant d’aller souper, je m’ab
6776 le lait va monter. Alors, dans ma chambre, avant d’ aller souper, je m’abats sur mon lit, les cheveux dans les mains. Et j
6777 re, avant d’aller souper, je m’abats sur mon lit, les cheveux dans les mains. Et je voudrais pouvoir pleurer sur ma lâcheté
6778 souper, je m’abats sur mon lit, les cheveux dans les mains. Et je voudrais pouvoir pleurer sur ma lâcheté. Et je t’apostro
6779 sur ma lâcheté. Et je t’apostrophe, soudain plein de mépris et de désespoir, ô vie sans faute, vie sans joie… Ah ! plus am
6780 é. Et je t’apostrophe, soudain plein de mépris et de désespoir, ô vie sans faute, vie sans joie… Ah ! plus amère, plus amè
6781 te haïr… 9. Calembour sur une idée juste. (Note de l’éd.) k. « Dés ou la clef des champs », Neuchâtel 1928 : beaux-arts
6782 haïr… 9. Calembour sur une idée juste. (Note de l’ éd.) k. « Dés ou la clef des champs », Neuchâtel 1928 : beaux-arts, a
6783 sur une idée juste. (Note de l’éd.) k. « Dés ou la clef des champs », Neuchâtel 1928 : beaux-arts, arts appliqués, archi
68 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
6784 928)aq C’est un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la producti
6785 C’est un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la production actuel
6786 est un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la production actuelle.
6787 sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la production actuelle. On retrouve
6788 le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la production actuelle. On retrouve aux premiers chapitres de Catherine-
6789 tion actuelle. On retrouve aux premiers chapitres de Catherine-Paris cette magie des sensations et des rêves de l’enfance
6790 ine-Paris cette magie des sensations et des rêves de l’enfance et cette féminité du sentiment, du tour de pensée même, qui
6791 -Paris cette magie des sensations et des rêves de l’ enfance et cette féminité du sentiment, du tour de pensée même, qui fa
6792 tions et des rêves de l’enfance et cette féminité du sentiment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Ve
6793 êves de l’enfance et cette féminité du sentiment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Vert un petit ch
6794 l’enfance et cette féminité du sentiment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Vert un petit chef-d’œuv
6795 iment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Vert un petit chef-d’œuvre de poésie proprement romanesque,
6796 ient déjà du Perroquet Vert un petit chef-d’œuvre de poésie proprement romanesque, naissant des situations mêmes et non de
6797 romanesque, naissant des situations mêmes et non de dissertations lyriques à leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a pl
6798 opos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa sensibilité. Il y a encore la
6799 ce roman, il n’y a plus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa sensibilité. Il y a encore la princesse, le t
6800 lus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa sensibilité. Il y a encore la princesse, le témoin intelligent et
6801 iracle perpétuel de sa sensibilité. Il y a encore la princesse, le témoin intelligent et un peu ironique des cours d’Europ
6802 el de sa sensibilité. Il y a encore la princesse, le témoin intelligent et un peu ironique des cours d’Europe à la veille
6803 e témoin intelligent et un peu ironique des cours d’ Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résu
6804 telligent et un peu ironique des cours d’Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à la
6805 et un peu ironique des cours d’Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à la fois le dé
6806 un peu ironique des cours d’Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à la fois le défau
6807 ique des cours d’Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à la fois le défaut de compos
6808 ’Europe à la veille de la guerre. De cette espèce de collaboration résultent à la fois le défaut de composition du livre e
6809 cette espèce de collaboration résultent à la fois le défaut de composition du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine
6810 ce de collaboration résultent à la fois le défaut de composition du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris e
6811 tion résultent à la fois le défaut de composition du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur
6812 le défaut de composition du livre et sa richesse. L’ enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tournée des cours d
6813 de composition du livre et sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe
6814 t sa richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit
6815 L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit comme jeune épo
6816 e à Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit comme jeune épouse d’un comte polona
6817 Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’ Europe centrale, qu’elle subit comme jeune épouse d’un comte polonais,
6818 Europe centrale, qu’elle subit comme jeune épouse d’ un comte polonais, grand seigneur médiatisé, vaguement prétendant au t
6819 seigneur médiatisé, vaguement prétendant au trône de Pologne, est plutôt d’un mémorialiste. Madame Bibesco y montre beauco
6820 uement prétendant au trône de Pologne, est plutôt d’ un mémorialiste. Madame Bibesco y montre beaucoup de liberté d’esprit,
6821 iste. Madame Bibesco y montre beaucoup de liberté d’ esprit, une pénétration de jugement et une ironie assez amère qui éton
6822 tre beaucoup de liberté d’esprit, une pénétration de jugement et une ironie assez amère qui étonnent de la part d’une femm
6823 i étonnent de la part d’une femme aussi femme que l’ auteur du Perroquet Vert. Mais là-dessus, le roman repart dans une tro
6824 t de la part d’une femme aussi femme que l’auteur du Perroquet Vert. Mais là-dessus, le roman repart dans une troisième ac
6825 e que l’auteur du Perroquet Vert. Mais là-dessus, le roman repart dans une troisième action (l’amour de Catherine pour un
6826 essus, le roman repart dans une troisième action ( l’ amour de Catherine pour un aviateur français) assez peu intéressante à
6827 e roman repart dans une troisième action (l’amour de Catherine pour un aviateur français) assez peu intéressante à vrai di
6828 téressante à vrai dire, parce qu’elle n’est pas à l’ échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du roma
6829 à vrai dire, parce qu’elle n’est pas à l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sau
6830 re, parce qu’elle n’est pas à l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sauvées par u
6831 l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sauvées par un style brillant, plein de tr
6832 échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sauvées par un style brillant, plein de trouv
6833 qui la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sauvées par un style brillant, plein de trouvailles spirit
6834 u roman sont sauvées par un style brillant, plein de trouvailles spirituelles, malicieuses ou poétiques ; et ce n’est pas
6835 « pointes » faciles mais cela même ne manque pas de naturel… On peut regretter que ce livre ne réalise pas une synthèse p
6836 livre ne réalise pas une synthèse plus organique du roman et des mémoires. Mais si son début permet de croire que le Perr
6837 u roman et des mémoires. Mais si son début permet de croire que le Perroquet Vert ne restera pas une réussite isolée dans
6838 mémoires. Mais si son début permet de croire que le Perroquet Vert ne restera pas une réussite isolée dans l’œuvre pureme
6839 quet Vert ne restera pas une réussite isolée dans l’ œuvre purement romanesque de la princesse Bibesco, Catherine-Paris ann
6840 réussite isolée dans l’œuvre purement romanesque de la princesse Bibesco, Catherine-Paris annonce par ailleurs un mémoria
6841 ussite isolée dans l’œuvre purement romanesque de la princesse Bibesco, Catherine-Paris annonce par ailleurs un mémorialis
6842 once par ailleurs un mémorialiste captivant, dans la tradition d’un Ligne par exemple. aq. « Princesse Bibesco : Catheri
6843 eurs un mémorialiste captivant, dans la tradition d’ un Ligne par exemple. aq. « Princesse Bibesco : Catherine-Paris (Gra
6844 sset, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, janvier 1928, p. 121-122.
69 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
6845 Le péril Ford (février 1928)a On a trop dit que notre époque est chao
6846 e est chaotique. Je crois bien, au contraire, que l’ histoire n’a pas connu de période où les directions d’une civilisation
6847 bien, au contraire, que l’histoire n’a pas connu de période où les directions d’une civilisation apparaissent plus nettem
6848 raire, que l’histoire n’a pas connu de période où les directions d’une civilisation apparaissent plus nettement. Un certain
6849 stoire n’a pas connu de période où les directions d’ une civilisation apparaissent plus nettement. Un certain ordre s’élabo
6850 e, ou, pour mieux dire, une organisation générale de la vie mondiale. Toutes les forces du temps y concourent obscurément 
6851 ou, pour mieux dire, une organisation générale de la vie mondiale. Toutes les forces du temps y concourent obscurément ; e
6852 organisation générale de la vie mondiale. Toutes les forces du temps y concourent obscurément ; et, pour peu que cela cont
6853 on générale de la vie mondiale. Toutes les forces du temps y concourent obscurément ; et, pour peu que cela continue, pour
6854 nt ; et, pour peu que cela continue, pour peu que la bourgeoisie intellectuelle persiste à jouer l’autruche aux yeux clos,
6855 ue la bourgeoisie intellectuelle persiste à jouer l’ autruche aux yeux clos, l’avènement de cette organisation toute-puissa
6856 tuelle persiste à jouer l’autruche aux yeux clos, l’ avènement de cette organisation toute-puissante n’est plus qu’une ques
6857 ste à jouer l’autruche aux yeux clos, l’avènement de cette organisation toute-puissante n’est plus qu’une question de quel
6858 sation toute-puissante n’est plus qu’une question de quelques années. Mais peut-être est-il temps encore. Ici et là, quelq
6859 s encore. Ici et là, quelques cris s’élèvent dans le désert d’une époque déjà presque abandonnée par l’Esprit. À l’heure d
6860 Ici et là, quelques cris s’élèvent dans le désert d’ une époque déjà presque abandonnée par l’Esprit. À l’heure de toucher
6861 e désert d’une époque déjà presque abandonnée par l’ Esprit. À l’heure de toucher aux buts que sa civilisation poursuit dep
6862 ne époque déjà presque abandonnée par l’Esprit. À l’ heure de toucher aux buts que sa civilisation poursuit depuis près de
6863 e déjà presque abandonnée par l’Esprit. À l’heure de toucher aux buts que sa civilisation poursuit depuis près de deux siè
6864 ivilisation poursuit depuis près de deux siècles, l’ Occidental est saisi d’un étrange malaise. Il soupçonne, par éclairs,
6865 puis près de deux siècles, l’Occidental est saisi d’ un étrange malaise. Il soupçonne, par éclairs, qu’il y avait peut-être
6866 ut-être dans ces buts une absurdité fondamentale. L’ infaillible progrès aurait-il fait fausse route ? Est-il temps encore
6867 aurait-il fait fausse route ? Est-il temps encore de le détourner du désastre spirituel vers lequel il entraîne l’Occident
6868 ait-il fait fausse route ? Est-il temps encore de le détourner du désastre spirituel vers lequel il entraîne l’Occident ?
6869 ausse route ? Est-il temps encore de le détourner du désastre spirituel vers lequel il entraîne l’Occident ? Cris dans le
6870 ner du désastre spirituel vers lequel il entraîne l’ Occident ? Cris dans le désert. Déserts des villes fiévreuses où le fr
6871 el vers lequel il entraîne l’Occident ? Cris dans le désert. Déserts des villes fiévreuses où le fracas des machines couvr
6872 dans le désert. Déserts des villes fiévreuses où le fracas des machines couvre déjà la plainte humaine. Il y a ceux qui p
6873 fiévreuses où le fracas des machines couvre déjà la plainte humaine. Il y a ceux qui pleurent le passé et ceux qui prophé
6874 déjà la plainte humaine. Il y a ceux qui pleurent le passé et ceux qui prophétisent, ceux qui jettent une imprécation stér
6875 tent une imprécation stérile et magnifique contre l’ époque et ceux qui cherchent à l’oublier dans le rêve, dans l’utopie,
6876 agnifique contre l’époque et ceux qui cherchent à l’ oublier dans le rêve, dans l’utopie, dans une belle doctrine… Il faudr
6877 e l’époque et ceux qui cherchent à l’oublier dans le rêve, dans l’utopie, dans une belle doctrine… Il faudrait d’abord pre
6878 ceux qui cherchent à l’oublier dans le rêve, dans l’ utopie, dans une belle doctrine… Il faudrait d’abord prendre conscienc
6879 doctrine… Il faudrait d’abord prendre conscience du péril. Nous ne tentons rien d’autre ici. Il y a une lâcheté, croyons
6880 prendre conscience du péril. Nous ne tentons rien d’ autre ici. Il y a une lâcheté, croyons-nous, dans cette complaisance
6881 ous, dans cette complaisance générale à proclamer le désordre du temps. On a peur de certaines évidences, on préfère affir
6882 tte complaisance générale à proclamer le désordre du temps. On a peur de certaines évidences, on préfère affirmer que tout
6883 érale à proclamer le désordre du temps. On a peur de certaines évidences, on préfère affirmer que tout est incompréhensibl
6884 n préfère affirmer que tout est incompréhensible. L’ homme moderne recule devant l’évidence de la banqueroute prochaine de
6885 t incompréhensible. L’homme moderne recule devant l’ évidence de la banqueroute prochaine de sa civilisation. Il répugne à
6886 ensible. L’homme moderne recule devant l’évidence de la banqueroute prochaine de sa civilisation. Il répugne à admettre qu
6887 ible. L’homme moderne recule devant l’évidence de la banqueroute prochaine de sa civilisation. Il répugne à admettre qu’un
6888 ule devant l’évidence de la banqueroute prochaine de sa civilisation. Il répugne à admettre qu’une époque entière ait pu s
6889 r, et se tromper mortellement. Il suffit pourtant de regarder autour de nous et d’en croire nos yeux. I. L’homme qui a r
6890 Il suffit pourtant de regarder autour de nous et d’ en croire nos yeux. I. L’homme qui a réussi Je prends Henry Ford
6891 rder autour de nous et d’en croire nos yeux. I. L’ homme qui a réussi Je prends Henry Ford comme un symbole du monde m
6892 a réussi Je prends Henry Ford comme un symbole du monde moderne, et le meilleur, parce que personne ne s’est approché p
6893 Henry Ford comme un symbole du monde moderne, et le meilleur, parce que personne ne s’est approché plus que lui du type i
6894 parce que personne ne s’est approché plus que lui du type idéal de l’industriel et du capitaliste. Le succès immense de se
6895 onne ne s’est approché plus que lui du type idéal de l’industriel et du capitaliste. Le succès immense de ses livres1, sa
6896 e ne s’est approché plus que lui du type idéal de l’ industriel et du capitaliste. Le succès immense de ses livres1, sa pop
6897 ché plus que lui du type idéal de l’industriel et du capitaliste. Le succès immense de ses livres1, sa popularité universe
6898 du type idéal de l’industriel et du capitaliste. Le succès immense de ses livres1, sa popularité universelle sont signes
6899 l’industriel et du capitaliste. Le succès immense de ses livres1, sa popularité universelle sont signes que l’époque a sen
6900 ivres1, sa popularité universelle sont signes que l’ époque a senti en lui son incarnation la plus parfaite. Qu’on ne m’acc
6901 ignes que l’époque a senti en lui son incarnation la plus parfaite. Qu’on ne m’accuse donc pas de caricaturer l’objet de m
6902 tion la plus parfaite. Qu’on ne m’accuse donc pas de caricaturer l’objet de ma critique pour faciliter l’accusation : je p
6903 rfaite. Qu’on ne m’accuse donc pas de caricaturer l’ objet de ma critique pour faciliter l’accusation : je prends pour la j
6904 Qu’on ne m’accuse donc pas de caricaturer l’objet de ma critique pour faciliter l’accusation : je prends pour la juger ce
6905 caricaturer l’objet de ma critique pour faciliter l’ accusation : je prends pour la juger ce que l’époque m’offre de mieux
6906 ique pour faciliter l’accusation : je prends pour la juger ce que l’époque m’offre de mieux réussi. Voici la vie de Ford,
6907 ter l’accusation : je prends pour la juger ce que l’ époque m’offre de mieux réussi. Voici la vie de Ford, telle qu’il la r
6908 : je prends pour la juger ce que l’époque m’offre de mieux réussi. Voici la vie de Ford, telle qu’il la raconte dans Ma vi
6909 er ce que l’époque m’offre de mieux réussi. Voici la vie de Ford, telle qu’il la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît
6910 ue l’époque m’offre de mieux réussi. Voici la vie de Ford, telle qu’il la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils d
6911 e mieux réussi. Voici la vie de Ford, telle qu’il la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de paysan. Il passe so
6912 la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de paysan. Il passe son enfance à jouer avec des outils, « et c’est avec
6913 des outils qu’il joue encore à présent », dit‑il. Le plus mémorable événement de ces années de jeunesse, son « chemin de D
6914 à présent », dit‑il. Le plus mémorable événement de ces années de jeunesse, son « chemin de Damas » (comme il dit sans qu
6915 dit‑il. Le plus mémorable événement de ces années de jeunesse, son « chemin de Damas » (comme il dit sans qu’on sache au j
6916 événement de ces années de jeunesse, son « chemin de Damas » (comme il dit sans qu’on sache au juste quelle dose d’« humou
6917 omme il dit sans qu’on sache au juste quelle dose d’ « humour » il met dans l’expression), c’est la rencontre d’une locomot
6918 che au juste quelle dose d’« humour » il met dans l’ expression), c’est la rencontre d’une locomotive routière. « Depuis l’
6919 ose d’« humour » il met dans l’expression), c’est la rencontre d’une locomotive routière. « Depuis l’instant où, enfant de
6920 r » il met dans l’expression), c’est la rencontre d’ une locomotive routière. « Depuis l’instant où, enfant de 12 ans, j’ap
6921 la rencontre d’une locomotive routière. « Depuis l’ instant où, enfant de 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’
6922 ocomotive routière. « Depuis l’instant où, enfant de 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’au jour présent, ma g
6923 ant où, enfant de 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’au jour présent, ma grande et constante ambition a été d
6924 ur présent, ma grande et constante ambition a été de construire une bonne machine routière. » Les étapes de sa jeunesse so
6925 a été de construire une bonne machine routière. » Les étapes de sa jeunesse sont : la construction d’un moteur à vapeur, pu
6926 nstruire une bonne machine routière. » Les étapes de sa jeunesse sont : la construction d’un moteur à vapeur, puis d’un mo
6927 hine routière. » Les étapes de sa jeunesse sont : la construction d’un moteur à vapeur, puis d’un moteur à explosion, enfi
6928 Les étapes de sa jeunesse sont : la construction d’ un moteur à vapeur, puis d’un moteur à explosion, enfin d’une première
6929 sont : la construction d’un moteur à vapeur, puis d’ un moteur à explosion, enfin d’une première automobile fabriquée, à te
6930 eur à vapeur, puis d’un moteur à explosion, enfin d’ une première automobile fabriquée, à temps perdu, alors qu’il est simp
6931 simple mécanicien chez Edison. Il fonde tôt après la Société des automobiles Ford, « et commence à réaliser son rêve, le t
6932 omobiles Ford, « et commence à réaliser son rêve, le type unique d’automobile utilitaire »2. Dès lors, c’est une suite de
6933 « et commence à réaliser son rêve, le type unique d’ automobile utilitaire »2. Dès lors, c’est une suite de chiffres indiqu
6934 tomobile utilitaire »2. Dès lors, c’est une suite de chiffres indiquant le progrès de sa production, d’année en année. On
6935 . Dès lors, c’est une suite de chiffres indiquant le progrès de sa production, d’année en année. On pourrait ajouter à ces
6936 c’est une suite de chiffres indiquant le progrès de sa production, d’année en année. On pourrait ajouter à ces chiffres c
6937 e chiffres indiquant le progrès de sa production, d’ année en année. On pourrait ajouter à ces chiffres celui des milliards
6938 mais ce n’est pour lui qu’un résultat secondaire de son activité. Le but de sa vie n’a jamais été de s’enrichir. Son « rê
6939 ur lui qu’un résultat secondaire de son activité. Le but de sa vie n’a jamais été de s’enrichir. Son « rêve » était autre,
6940 qu’un résultat secondaire de son activité. Le but de sa vie n’a jamais été de s’enrichir. Son « rêve » était autre, il l’a
6941 de son activité. Le but de sa vie n’a jamais été de s’enrichir. Son « rêve » était autre, il l’a réalisé comme il est don
6942 s été de s’enrichir. Son « rêve » était autre, il l’ a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voiture
6943 it autre, il l’a réalisé comme il est donné à peu d’ hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’augme
6944 il l’a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’augmenter enco
6945 l’a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’augmenter encore
6946 d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’augmenter encore cette production. Ford est le plus pui
6947 faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’ augmenter encore cette production. Ford est le plus puissant industrie
6948 ité d’augmenter encore cette production. Ford est le plus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu’il peu
6949 production. Ford est le plus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu’il peut parler d’égal à égal avec
6950 . Ford est le plus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu’il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’
6951 monde ; le plus riche, au point qu’il peut parler d’ égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aussi. Son succès
6952 int qu’il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’ États ; le plus parfait aussi. Son succès sans précédent le met à l’ab
6953 peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aussi. Son succès sans précédent le met à l’abri de tout
6954 le plus parfait aussi. Son succès sans précédent le met à l’abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’org
6955 parfait aussi. Son succès sans précédent le met à l’ abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’organisation
6956 aussi. Son succès sans précédent le met à l’abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’organisation de ses
6957 n succès sans précédent le met à l’abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’organisation de ses usines, de
6958 précédent le met à l’abri de toutes les attaques, du point de vue technique. L’organisation de ses usines, des salaires, d
6959 e toutes les attaques, du point de vue technique. L’ organisation de ses usines, des salaires, des conditions de travail et
6960 taques, du point de vue technique. L’organisation de ses usines, des salaires, des conditions de travail et de repos qu’il
6961 ation de ses usines, des salaires, des conditions de travail et de repos qu’il offre à ses ouvriers semblent bien apporter
6962 sines, des salaires, des conditions de travail et de repos qu’il offre à ses ouvriers semblent bien apporter une solution
6963 en apporter une solution définitive aux problèmes du surmenage et du paupérisme. C’est un résultat qu’on n’a pas le droit
6964 solution définitive aux problèmes du surmenage et du paupérisme. C’est un résultat qu’on n’a pas le droit humainement de s
6965 et du paupérisme. C’est un résultat qu’on n’a pas le droit humainement de sous-estimer. Les griefs que les socialistes fon
6966 st un résultat qu’on n’a pas le droit humainement de sous-estimer. Les griefs que les socialistes font aux capitalistes eu
6967 ’on n’a pas le droit humainement de sous-estimer. Les griefs que les socialistes font aux capitalistes européens ne sauraie
6968 droit humainement de sous-estimer. Les griefs que les socialistes font aux capitalistes européens ne sauraient l’atteindre.
6969 stes font aux capitalistes européens ne sauraient l’ atteindre. Au contraire, il a résolu la question sociale d’une façon q
6970 sauraient l’atteindre. Au contraire, il a résolu la question sociale d’une façon qui ne devrait pas déplaire aux doctrina
6971 re. Au contraire, il a résolu la question sociale d’ une façon qui ne devrait pas déplaire aux doctrinaires de gauche, lesq
6972 açon qui ne devrait pas déplaire aux doctrinaires de gauche, lesquels ont coutume de promettre à leurs électeurs une organ
6973 aux doctrinaires de gauche, lesquels ont coutume de promettre à leurs électeurs une organisation complète du monde, seule
6974 ettre à leurs électeurs une organisation complète du monde, seule méthode capable d’empêcher les abus des capitalistes. Du
6975 nisation complète du monde, seule méthode capable d’ empêcher les abus des capitalistes. Du même coup, en supprimant l’escl
6976 mplète du monde, seule méthode capable d’empêcher les abus des capitalistes. Du même coup, en supprimant l’esclavage financ
6977 ode capable d’empêcher les abus des capitalistes. Du même coup, en supprimant l’esclavage financier de l’ouvrier, il suppr
6978 bus des capitalistes. Du même coup, en supprimant l’ esclavage financier de l’ouvrier, il supprime la principale cause avou
6979 Du même coup, en supprimant l’esclavage financier de l’ouvrier, il supprime la principale cause avouée de la lutte des cla
6980 même coup, en supprimant l’esclavage financier de l’ ouvrier, il supprime la principale cause avouée de la lutte des classe
6981 t l’esclavage financier de l’ouvrier, il supprime la principale cause avouée de la lutte des classes. Il se dégage de la l
6982 l’ouvrier, il supprime la principale cause avouée de la lutte des classes. Il se dégage de la lecture de Ma vie et mon œuv
6983 uvrier, il supprime la principale cause avouée de la lutte des classes. Il se dégage de la lecture de Ma vie et mon œuvre
6984 ause avouée de la lutte des classes. Il se dégage de la lecture de Ma vie et mon œuvre une impression de netteté, de solid
6985 e avouée de la lutte des classes. Il se dégage de la lecture de Ma vie et mon œuvre une impression de netteté, de solidité
6986 la lutte des classes. Il se dégage de la lecture de Ma vie et mon œuvre une impression de netteté, de solidité, de propre
6987 la lecture de Ma vie et mon œuvre une impression de netteté, de solidité, de propreté. Si l’on ajoute à cela le plaisir q
6988 de Ma vie et mon œuvre une impression de netteté, de solidité, de propreté. Si l’on ajoute à cela le plaisir qu’on éprouve
6989 mon œuvre une impression de netteté, de solidité, de propreté. Si l’on ajoute à cela le plaisir qu’on éprouve toujours au
6990 pression de netteté, de solidité, de propreté. Si l’ on ajoute à cela le plaisir qu’on éprouve toujours au récit de succès
6991 , de solidité, de propreté. Si l’on ajoute à cela le plaisir qu’on éprouve toujours au récit de succès mirobolants, et le
6992 à cela le plaisir qu’on éprouve toujours au récit de succès mirobolants, et le charme un peu facile mais fort goûté du gra
6993 rouve toujours au récit de succès mirobolants, et le charme un peu facile mais fort goûté du grand public, de l’humour amé
6994 lants, et le charme un peu facile mais fort goûté du grand public, de l’humour américain, l’on comprendra sans peine la po
6995 me un peu facile mais fort goûté du grand public, de l’humour américain, l’on comprendra sans peine la popularité mondiale
6996 un peu facile mais fort goûté du grand public, de l’ humour américain, l’on comprendra sans peine la popularité mondiale de
6997 ort goûté du grand public, de l’humour américain, l’ on comprendra sans peine la popularité mondiale des « idées » d’Henry
6998 de l’humour américain, l’on comprendra sans peine la popularité mondiale des « idées » d’Henry Ford et des livres qui les
6999 a sans peine la popularité mondiale des « idées » d’ Henry Ford et des livres qui les répandent. L’on ne pourra qu’y applau
7000 iale des « idées » d’Henry Ford et des livres qui les répandent. L’on ne pourra qu’y applaudir, semble-t-il, en souhaitant
7001 s » d’Henry Ford et des livres qui les répandent. L’ on ne pourra qu’y applaudir, semble-t-il, en souhaitant que les indust
7002 ra qu’y applaudir, semble-t-il, en souhaitant que les industriels européens s’en inspirent toujours plus. Ford leur montre
7003 ns s’en inspirent toujours plus. Ford leur montre le chemin qu’ils seront bien obligés de prendre tôt ou tard. Il est préf
7004 leur montre le chemin qu’ils seront bien obligés de prendre tôt ou tard. Il est préférable qu’ils s’y engagent dès aujour
7005 ment, pendant qu’il reste quelques chances encore de régler pacifiquement le conflit du capital et du travail. « Se fordis
7006 e quelques chances encore de régler pacifiquement le conflit du capital et du travail. « Se fordiser ou mourir », écrivait
7007 chances encore de régler pacifiquement le conflit du capital et du travail. « Se fordiser ou mourir », écrivait récemment
7008 de régler pacifiquement le conflit du capital et du travail. « Se fordiser ou mourir », écrivait récemment un économiste.
7009 crivait récemment un économiste. Ford, perfection de l’industriel, offre au monde moderne le premier exemple de son achève
7010 vait récemment un économiste. Ford, perfection de l’ industriel, offre au monde moderne le premier exemple de son achèvemen
7011 striel, offre au monde moderne le premier exemple de son achèvement intégral. Il a atteint l’objectif de la moderne civili
7012 exemple de son achèvement intégral. Il a atteint l’ objectif de la moderne civilisation occidentale. Voici donc venue l’he
7013 son achèvement intégral. Il a atteint l’objectif de la moderne civilisation occidentale. Voici donc venue l’heure de la j
7014 n achèvement intégral. Il a atteint l’objectif de la moderne civilisation occidentale. Voici donc venue l’heure de la juge
7015 oderne civilisation occidentale. Voici donc venue l’ heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. M
7016 ivilisation occidentale. Voici donc venue l’heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à qu
7017 lisation occidentale. Voici donc venue l’heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi 
7018 ccidentale. Voici donc venue l’heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la
7019 e. Voici donc venue l’heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus gra
7020 Voici donc venue l’heure de la juger. Le héros de l’ époque, c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave
7021 l’heure de la juger. Le héros de l’époque, c’est l’ homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on p
7022 , c’est l’homme qui a réussi. Mais à quoi ? C’est la plus grave question qu’on puisse poser à notre temps. II. M. Ford
7023 ser à notre temps. II. M. Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux qui n’en veulent pas Nous avons dit tout à l’h
7024 ps. II. M. Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux qui n’en veulent pas Nous avons dit tout à l’heure quel fut l
7025 eux qui n’en veulent pas Nous avons dit tout à l’ heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante ambi
7026 ent pas Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante ambition ». Il semble
7027 Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante ambition ». Il semble que to
7028 Nous avons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante ambition ». Il semble que toute
7029 vons dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de Ford, sa « grande et constante ambition ». Il semble que toute sa car
7030 éthode, technique — soit conditionnée jusque dans le détail par une idée fixe primitive. Considérons-la sous cet angle. Il
7031 e détail par une idée fixe primitive. Considérons- la sous cet angle. Il y a d’abord la vision de l’auto routière : naissan
7032 ve. Considérons-la sous cet angle. Il y a d’abord la vision de l’auto routière : naissance de sa passion froide et tenace.
7033 érons-la sous cet angle. Il y a d’abord la vision de l’auto routière : naissance de sa passion froide et tenace. Il s’effo
7034 ns-la sous cet angle. Il y a d’abord la vision de l’ auto routière : naissance de sa passion froide et tenace. Il s’efforce
7035 d’abord la vision de l’auto routière : naissance de sa passion froide et tenace. Il s’efforce d’en réaliser l’objet par s
7036 ance de sa passion froide et tenace. Il s’efforce d’ en réaliser l’objet par ses propres moyens, à un exemplaire ; puis, il
7037 sion froide et tenace. Il s’efforce d’en réaliser l’ objet par ses propres moyens, à un exemplaire ; puis, il fonde une usi
7038 plaire ; puis, il fonde une usine pour multiplier les réalisations. Bientôt, élargissant son ambition, il conçoit ce mythe
7039 ant son ambition, il conçoit ce mythe extravagant du bonheur de l’humanité par la possession d’automobiles Ford. Et, comme
7040 ition, il conçoit ce mythe extravagant du bonheur de l’humanité par la possession d’automobiles Ford. Et, comme il est trè
7041 on, il conçoit ce mythe extravagant du bonheur de l’ humanité par la possession d’automobiles Ford. Et, comme il est très i
7042 ce mythe extravagant du bonheur de l’humanité par la possession d’automobiles Ford. Et, comme il est très intelligent, il
7043 vagant du bonheur de l’humanité par la possession d’ automobiles Ford. Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de
7044 Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de démêler les conditions les plus rationnelles de la production, avec c
7045 l est très intelligent, il a vite fait de démêler les conditions les plus rationnelles de la production, avec cette netteté
7046 lligent, il a vite fait de démêler les conditions les plus rationnelles de la production, avec cette netteté et cette décis
7047 t de démêler les conditions les plus rationnelles de la production, avec cette netteté et cette décision qu’une passion co
7048 e démêler les conditions les plus rationnelles de la production, avec cette netteté et cette décision qu’une passion conte
7049 te décision qu’une passion contenue peut donner à l’ homme d’action. Enfin, le voici en mesure de produire des quantités én
7050 ion qu’une passion contenue peut donner à l’homme d’ action. Enfin, le voici en mesure de produire des quantités énormes d’
7051 n contenue peut donner à l’homme d’action. Enfin, le voici en mesure de produire des quantités énormes d’autos. Seulement,
7052 ner à l’homme d’action. Enfin, le voici en mesure de produire des quantités énormes d’autos. Seulement, pour pouvoir conti
7053 voici en mesure de produire des quantités énormes d’ autos. Seulement, pour pouvoir continuer, il faut vendre ; dans l’inté
7054 nt, pour pouvoir continuer, il faut vendre ; dans l’ intérêt de la production, il faut créer la consommation. La réclame s’
7055 ouvoir continuer, il faut vendre ; dans l’intérêt de la production, il faut créer la consommation. La réclame s’en charge.
7056 oir continuer, il faut vendre ; dans l’intérêt de la production, il faut créer la consommation. La réclame s’en charge. Pa
7057  ; dans l’intérêt de la production, il faut créer la consommation. La réclame s’en charge. Par le procédé très simple de l
7058 de la production, il faut créer la consommation. La réclame s’en charge. Par le procédé très simple de la répétition, on
7059 réer la consommation. La réclame s’en charge. Par le procédé très simple de la répétition, on fait croire aux gens qu’ils
7060 a réclame s’en charge. Par le procédé très simple de la répétition, on fait croire aux gens qu’ils ne peuvent plus vivre h
7061 éclame s’en charge. Par le procédé très simple de la répétition, on fait croire aux gens qu’ils ne peuvent plus vivre heur
7062 ls ne peuvent plus vivre heureux sans auto. Voilà l’ affaire lancée. La passion de Ford se donne libre cours. Il ne s’agit
7063 vivre heureux sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de Ford se donne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant qu
7064 eux sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de Ford se donne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant que de lui do
7065 nne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant que de lui donner une apparence d’utilité publique. À chaque page de ses liv
7066 t plus maintenant que de lui donner une apparence d’ utilité publique. À chaque page de ses livres, on pourrait relever les
7067 r une apparence d’utilité publique. À chaque page de ses livres, on pourrait relever les sophismes plus ou moins conscient
7068 À chaque page de ses livres, on pourrait relever les sophismes plus ou moins conscients par lesquels il prétend ramener le
7069 moins conscients par lesquels il prétend ramener le bénéfice de la production à celui du consommateur. Prenons cette peti
7070 ients par lesquels il prétend ramener le bénéfice de la production à celui du consommateur. Prenons cette petite phrase qu
7071 ts par lesquels il prétend ramener le bénéfice de la production à celui du consommateur. Prenons cette petite phrase qui n
7072 tend ramener le bénéfice de la production à celui du consommateur. Prenons cette petite phrase qui n’a l’air de rien : « N
7073 mateur. Prenons cette petite phrase qui n’a l’air de rien : « Nul ne contestera que, si l’on abaisse suffisamment les prix
7074 i n’a l’air de rien : « Nul ne contestera que, si l’ on abaisse suffisamment les prix, on ne trouve toujours des clients, q
7075 l ne contestera que, si l’on abaisse suffisamment les prix, on ne trouve toujours des clients, quel que soit l’état du marc
7076 on ne trouve toujours des clients, quel que soit l’ état du marché. » Il semble que cela soit tout à l’avantage du client.
7077 trouve toujours des clients, quel que soit l’état du marché. » Il semble que cela soit tout à l’avantage du client. Mais c
7078 ’état du marché. » Il semble que cela soit tout à l’ avantage du client. Mais cherchons un peu les causes réelles de cet ab
7079 rché. » Il semble que cela soit tout à l’avantage du client. Mais cherchons un peu les causes réelles de cet abaissement d
7080 out à l’avantage du client. Mais cherchons un peu les causes réelles de cet abaissement de prix — la concurrence n’étant bi
7081 client. Mais cherchons un peu les causes réelles de cet abaissement de prix — la concurrence n’étant bien entendu qu’une
7082 hons un peu les causes réelles de cet abaissement de prix — la concurrence n’étant bien entendu qu’une cause accessoire. D
7083 u les causes réelles de cet abaissement de prix — la concurrence n’étant bien entendu qu’une cause accessoire. Dire que l’
7084 nt bien entendu qu’une cause accessoire. Dire que l’ état du marché est tel que le client n’achète plus, cela signifie parf
7085 entendu qu’une cause accessoire. Dire que l’état du marché est tel que le client n’achète plus, cela signifie parfois que
7086 accessoire. Dire que l’état du marché est tel que le client n’achète plus, cela signifie parfois que la marchandise est mo
7087 e client n’achète plus, cela signifie parfois que la marchandise est momentanément trop chère ; mais surtout que le besoin
7088 e est momentanément trop chère ; mais surtout que le besoin qu’on a de tel objet est satisfait ou a disparu. Il semble alo
7089 t trop chère ; mais surtout que le besoin qu’on a de tel objet est satisfait ou a disparu. Il semble alors que l’industrie
7090 t est satisfait ou a disparu. Il semble alors que l’ industriel n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’est ici que Ford montr
7091 qu’à plier bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’oreille, et que son but réel est la production pour elle-mê
7092 er bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’oreille, et que son but réel est la production pour elle-même, non
7093 bagage. Mais c’est ici que Ford montre le bout de l’ oreille, et que son but réel est la production pour elle-même, non pas
7094 tre le bout de l’oreille, et que son but réel est la production pour elle-même, non pas le plaisir ou l’intérêt véritable
7095 ut réel est la production pour elle-même, non pas le plaisir ou l’intérêt véritable du client. Le besoin ayant disparu, la
7096 production pour elle-même, non pas le plaisir ou l’ intérêt véritable du client. Le besoin ayant disparu, la production de
7097 e-même, non pas le plaisir ou l’intérêt véritable du client. Le besoin ayant disparu, la production devant se maintenir, i
7098 pas le plaisir ou l’intérêt véritable du client. Le besoin ayant disparu, la production devant se maintenir, il n’y a qu’
7099 rêt véritable du client. Le besoin ayant disparu, la production devant se maintenir, il n’y a qu’une solution : recréer le
7100 se maintenir, il n’y a qu’une solution : recréer le besoin. Pour cela, on abaisse les prix. Le client fait la comparaison
7101 lution : recréer le besoin. Pour cela, on abaisse les prix. Le client fait la comparaison. Il est impressionné par la baiss
7102 ecréer le besoin. Pour cela, on abaisse les prix. Le client fait la comparaison. Il est impressionné par la baisse, au poi
7103 n. Pour cela, on abaisse les prix. Le client fait la comparaison. Il est impressionné par la baisse, au point qu’il en oub
7104 ient fait la comparaison. Il est impressionné par la baisse, au point qu’il en oublie que cela ne l’intéresse plus réellem
7105 r la baisse, au point qu’il en oublie que cela ne l’ intéresse plus réellement. Il croit qu’il va gagner 5 francs en acheta
7106 objet que, sans cette baisse, il n’eût pas acheté du tout. Autrement dit, il est trompé par la baisse. L’industriel compta
7107 acheté du tout. Autrement dit, il est trompé par la baisse. L’industriel comptait. La tromperie est préméditée. Et le sca
7108 tout. Autrement dit, il est trompé par la baisse. L’ industriel comptait. La tromperie est préméditée. Et le scandale, à mo
7109 est trompé par la baisse. L’industriel comptait. La tromperie est préméditée. Et le scandale, à mon sens, n’est pas que l
7110 ustriel comptait. La tromperie est préméditée. Et le scandale, à mon sens, n’est pas que l’industriel ait forcé (psycholog
7111 éditée. Et le scandale, à mon sens, n’est pas que l’ industriel ait forcé (psychologiquement) le client à faire une dépense
7112 as que l’industriel ait forcé (psychologiquement) le client à faire une dépense superflue ; le scandale est qu’il l’ait tr
7113 uement) le client à faire une dépense superflue ; le scandale est qu’il l’ait trompé sur ses véritables besoins. Car cela
7114 ire une dépense superflue ; le scandale est qu’il l’ ait trompé sur ses véritables besoins. Car cela va bien plus profond,
7115 . Elle peut amener, en se généralisant, une sorte de suicide du genre humain, par perte de son instinct de préservation, d
7116 amener, en se généralisant, une sorte de suicide du genre humain, par perte de son instinct de préservation, d’autorégula
7117 , une sorte de suicide du genre humain, par perte de son instinct de préservation, d’autorégulation et d’alternances. Tel
7118 uicide du genre humain, par perte de son instinct de préservation, d’autorégulation et d’alternances. Tel est ce sophisme,
7119 umain, par perte de son instinct de préservation, d’ autorégulation et d’alternances. Tel est ce sophisme, le paradoxe du b
7120 son instinct de préservation, d’autorégulation et d’ alternances. Tel est ce sophisme, le paradoxe du bon marché. Celui de
7121 régulation et d’alternances. Tel est ce sophisme, le paradoxe du bon marché. Celui de la réclame a même but, mêmes effets.
7122 t d’alternances. Tel est ce sophisme, le paradoxe du bon marché. Celui de la réclame a même but, mêmes effets. Mais le plu
7123 est ce sophisme, le paradoxe du bon marché. Celui de la réclame a même but, mêmes effets. Mais le plus grave est peut-être
7124 ce sophisme, le paradoxe du bon marché. Celui de la réclame a même but, mêmes effets. Mais le plus grave est peut-être le
7125 elui de la réclame a même but, mêmes effets. Mais le plus grave est peut-être le sophisme du loisir. M. Guglielmo Ferrero
7126 t, mêmes effets. Mais le plus grave est peut-être le sophisme du loisir. M. Guglielmo Ferrero a fort bien montré, dans un
7127 ets. Mais le plus grave est peut-être le sophisme du loisir. M. Guglielmo Ferrero a fort bien montré, dans un article inti
7128 ro a fort bien montré, dans un article intitulé «  Le grand paradoxe du monde moderne »3, ce qu’il y a de profondément anti
7129 tré, dans un article intitulé « Le grand paradoxe du monde moderne »3, ce qu’il y a de profondément antihumain dans la con
7130 grand paradoxe du monde moderne »3, ce qu’il y a de profondément antihumain dans la conception fordienne de l’oisiveté. F
7131  »3, ce qu’il y a de profondément antihumain dans la conception fordienne de l’oisiveté. Ford a créé un second dimanche da
7132 fondément antihumain dans la conception fordienne de l’oisiveté. Ford a créé un second dimanche dans la semaine, « retouch
7133 dément antihumain dans la conception fordienne de l’ oisiveté. Ford a créé un second dimanche dans la semaine, « retouché l
7134 e l’oisiveté. Ford a créé un second dimanche dans la semaine, « retouché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le b
7135 éé un second dimanche dans la semaine, « retouché l’ œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il
7136 cond dimanche dans la semaine, « retouché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut
7137 d dimanche dans la semaine, « retouché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut vo
7138 uché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et
7139 Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si Ford relâche les ouvrie
7140 le s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si Ford relâche les ouvriers et leur donne une
7141 e. Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si Ford relâche les ouvriers et leur donne une apparence
7142 Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si Ford relâche les ouvriers et leur donne une apparence de
7143 ce jeu du chat et de la souris ; si Ford relâche les ouvriers et leur donne une apparence de liberté, c’est pour mieux les
7144 relâche les ouvriers et leur donne une apparence de liberté, c’est pour mieux les prendre dans son engrenage. L’emploi de
7145 donne une apparence de liberté, c’est pour mieux les prendre dans son engrenage. L’emploi de leurs loisirs est prévu. Il e
7146 c’est pour mieux les prendre dans son engrenage. L’ emploi de leurs loisirs est prévu. Il est déterminé par la réclame, le
7147 ur mieux les prendre dans son engrenage. L’emploi de leurs loisirs est prévu. Il est déterminé par la réclame, les produit
7148 de leurs loisirs est prévu. Il est déterminé par la réclame, les produits Ford qu’il faut user, etc. Il a pour but vérita
7149 isirs est prévu. Il est déterminé par la réclame, les produits Ford qu’il faut user, etc. Il a pour but véritable d’augment
7150 ord qu’il faut user, etc. Il a pour but véritable d’ augmenter la consommation. Il rend plus complet l’esclavage de l’ouvri
7151 ut user, etc. Il a pour but véritable d’augmenter la consommation. Il rend plus complet l’esclavage de l’ouvrier, puisqu’i
7152 d’augmenter la consommation. Il rend plus complet l’ esclavage de l’ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à son repos dans le cy
7153 la consommation. Il rend plus complet l’esclavage de l’ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à son repos dans le cycle de la pr
7154 consommation. Il rend plus complet l’esclavage de l’ ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à son repos dans le cycle de la produ
7155 ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à son repos dans le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la production s’intensi
7156 puisqu’il englobe jusqu’à son repos dans le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la production s’intensifie, plus
7157 squ’il englobe jusqu’à son repos dans le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la production s’intensifie, plus il
7158 le cycle de la production. Cercle vicieux : plus la production s’intensifie, plus il faut créer de besoins et de loisirs.
7159 us la production s’intensifie, plus il faut créer de besoins et de loisirs. Or, l’industrie ne peut subsister qu’en progre
7160 on s’intensifie, plus il faut créer de besoins et de loisirs. Or, l’industrie ne peut subsister qu’en progressant. Mais la
7161 plus il faut créer de besoins et de loisirs. Or, l’ industrie ne peut subsister qu’en progressant. Mais la nature humaine
7162 dustrie ne peut subsister qu’en progressant. Mais la nature humaine a des limites. Et le temps approche où elles seront at
7163 ressant. Mais la nature humaine a des limites. Et le temps approche où elles seront atteintes. On peut se demander jusqu’à
7164 jusqu’à quel point Ford est conscient des buts et de l’avenir de son effort. Pour mon compte, je crois que l’idée fixe de
7165 qu’à quel point Ford est conscient des buts et de l’ avenir de son effort. Pour mon compte, je crois que l’idée fixe de pro
7166 point Ford est conscient des buts et de l’avenir de son effort. Pour mon compte, je crois que l’idée fixe de produire peu
7167 enir de son effort. Pour mon compte, je crois que l’ idée fixe de produire peut très bien envahir un cerveau moderne au poi
7168 effort. Pour mon compte, je crois que l’idée fixe de produire peut très bien envahir un cerveau moderne au point d’en excl
7169 eut très bien envahir un cerveau moderne au point d’ en exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglement fonda
7170 moderne au point d’en exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglement fondamental n’empêche pas notre indust
7171 lement fondamental n’empêche pas notre industriel de philosopher sur les sujets les plus divers. Les aphorismes sont assez
7172 n’empêche pas notre industriel de philosopher sur les sujets les plus divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de la m
7173 as notre industriel de philosopher sur les sujets les plus divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de la mentalité ca
7174 el de philosopher sur les sujets les plus divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de la mentalité capitaliste américa
7175 lus divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de la mentalité capitaliste américaine. Voici, par exemple, une définiti
7176 divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de la mentalité capitaliste américaine. Voici, par exemple, une définition
7177 te américaine. Voici, par exemple, une définition de la liberté : La liberté consiste à travailler pendant le temps conve
7178 américaine. Voici, par exemple, une définition de la liberté : La liberté consiste à travailler pendant le temps convenab
7179 ici, par exemple, une définition de la liberté : La liberté consiste à travailler pendant le temps convenable et à gagner
7180 berté : La liberté consiste à travailler pendant le temps convenable et à gagner, par ce moyen, de quoi vivre convenablem
7181 nt le temps convenable et à gagner, par ce moyen, de quoi vivre convenablement tout en restant maître de régler à sa guise
7182 quoi vivre convenablement tout en restant maître de régler à sa guise le détail de sa vie privée. Cette liberté particuli
7183 ement tout en restant maître de régler à sa guise le détail de sa vie privée. Cette liberté particulière, et cent autres p
7184 en restant maître de régler à sa guise le détail de sa vie privée. Cette liberté particulière, et cent autres pareilles,
7185 e, et cent autres pareilles, composent, au total, la grande Liberté idéale et mettent de l’huile dans les rouages de la vi
7186 nt, au total, la grande Liberté idéale et mettent de l’huile dans les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale
7187 au total, la grande Liberté idéale et mettent de l’ huile dans les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale ré
7188 grande Liberté idéale et mettent de l’huile dans les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite au rôle
7189 rté idéale et mettent de l’huile dans les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite au rôle d’huile dan
7190 idéale et mettent de l’huile dans les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite au rôle d’huile dans l
7191 uotidienne. Cette Liberté idéale réduite au rôle d’ huile dans les rouages, n’est-ce pas charmant et prometteur ? Et que d
7192 Cette Liberté idéale réduite au rôle d’huile dans les rouages, n’est-ce pas charmant et prometteur ? Et que dire de cette a
7193 n’est-ce pas charmant et prometteur ? Et que dire de cette admirable simplification : « Sur quoi repose la société ? Sur l
7194 ette admirable simplification : « Sur quoi repose la société ? Sur les hommes et les moyens grâce auxquels on cultive, on
7195 mplification : « Sur quoi repose la société ? Sur les hommes et les moyens grâce auxquels on cultive, on fabrique, on trans
7196 « Sur quoi repose la société ? Sur les hommes et les moyens grâce auxquels on cultive, on fabrique, on transporte. » « Tou
7197  » « Toute notre gloire est dans nos œuvres, dans le prix que nous payons à la terre la satisfaction de nos besoins. » — F
7198 t dans nos œuvres, dans le prix que nous payons à la terre la satisfaction de nos besoins. » — Ford se moque de la philoso
7199 s œuvres, dans le prix que nous payons à la terre la satisfaction de nos besoins. » — Ford se moque de la philosophie. Il
7200 e prix que nous payons à la terre la satisfaction de nos besoins. » — Ford se moque de la philosophie. Il ne peut empêcher
7201 la satisfaction de nos besoins. » — Ford se moque de la philosophie. Il ne peut empêcher que son attitude ne porte un nom
7202 satisfaction de nos besoins. » — Ford se moque de la philosophie. Il ne peut empêcher que son attitude ne porte un nom phi
7203 ations plus nettes encore : « Je ne considère pas les machines Ford simplement comme des machines. J’y vois la réalisation
7204 ines Ford simplement comme des machines. J’y vois la réalisation concrète d’une théorie qui tend à faire de ce monde un sé
7205 me des machines. J’y vois la réalisation concrète d’ une théorie qui tend à faire de ce monde un séjour meilleur pour les h
7206 alisation concrète d’une théorie qui tend à faire de ce monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est le bonheur, le s
7207 tend à faire de ce monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est le bonheur, le salut par l’auto. Philosophie réclame.
7208 monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est le bonheur, le salut par l’auto. Philosophie réclame. « Ce que j’ai à cœ
7209 our meilleur pour les hommes. » C’est le bonheur, le salut par l’auto. Philosophie réclame. « Ce que j’ai à cœur, aujourd’
7210 pour les hommes. » C’est le bonheur, le salut par l’ auto. Philosophie réclame. « Ce que j’ai à cœur, aujourd’hui, c’est de
7211 réclame. « Ce que j’ai à cœur, aujourd’hui, c’est de démontrer que les idées mises en pratique chez nous ne concernent pas
7212 j’ai à cœur, aujourd’hui, c’est de démontrer que les idées mises en pratique chez nous ne concernent pas particulièrement
7213 ique chez nous ne concernent pas particulièrement les autos et les tracteurs, mais composent en quelque manière, un code un
7214 s ne concernent pas particulièrement les autos et les tracteurs, mais composent en quelque manière, un code universel ! » R
7215 s-nous… Mais, comment expliquer que des centaines de milliers de lecteurs, dans une Europe « chrétienne », applaudissent s
7216 , comment expliquer que des centaines de milliers de lecteurs, dans une Europe « chrétienne », applaudissent sans réserve
7217 rétienne », applaudissent sans réserve aux thèses de cet orgueilleux et naïf messianisme matérialiste ? Un seul doute effl
7218 e matérialiste ? Un seul doute effleure Ford vers la fin de son livre : Le problème de la production a été brillamment ré
7219 ialiste ? Un seul doute effleure Ford vers la fin de son livre : Le problème de la production a été brillamment résolu… M
7220 l doute effleure Ford vers la fin de son livre : Le problème de la production a été brillamment résolu… Mais nous nous ab
7221 eure Ford vers la fin de son livre : Le problème de la production a été brillamment résolu… Mais nous nous absorbons trop
7222 e Ford vers la fin de son livre : Le problème de la production a été brillamment résolu… Mais nous nous absorbons trop da
7223 t ne pensons pas assez aux raisons que nous avons de le faire. Tout notre système de concurrence, tout notre effort de cré
7224 e pensons pas assez aux raisons que nous avons de le faire. Tout notre système de concurrence, tout notre effort de créati
7225 ns que nous avons de le faire. Tout notre système de concurrence, tout notre effort de création, tout le jeu de nos facult
7226 t notre système de concurrence, tout notre effort de création, tout le jeu de nos facultés semblent dirigés uniquement ver
7227 concurrence, tout notre effort de création, tout le jeu de nos facultés semblent dirigés uniquement vers la production ma
7228 rence, tout notre effort de création, tout le jeu de nos facultés semblent dirigés uniquement vers la production matériell
7229 de nos facultés semblent dirigés uniquement vers la production matérielle et vers la richesse qui en est le fruit. On ne
7230 uniquement vers la production matérielle et vers la richesse qui en est le fruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faud
7231 duction matérielle et vers la richesse qui en est le fruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faudrait en tirer des consé
7232 ord passe outre et se remet à discuter des points de technique. Il n’a pas senti qu’il touchait là le nœud vital du problè
7233 de technique. Il n’a pas senti qu’il touchait là le nœud vital du problème moderne. D’ailleurs, les idées générales de ce
7234 Il n’a pas senti qu’il touchait là le nœud vital du problème moderne. D’ailleurs, les idées générales de cette sorte sont
7235 là le nœud vital du problème moderne. D’ailleurs, les idées générales de cette sorte sont rares dans son livre. En général,
7236 problème moderne. D’ailleurs, les idées générales de cette sorte sont rares dans son livre. En général, il se borne à parl
7237 dans son livre. En général, il se borne à parler de problèmes techniques où son triomphe est facile. C’est le technicien
7238 èmes techniques où son triomphe est facile. C’est le technicien parfait qui combat les techniciens imparfaits. Il ne se de
7239 st facile. C’est le technicien parfait qui combat les techniciens imparfaits. Il ne se demande jamais si la technique même
7240 echniciens imparfaits. Il ne se demande jamais si la technique même la plus perfectionnée mérite les sacrifices qu’elle ex
7241 its. Il ne se demande jamais si la technique même la plus perfectionnée mérite les sacrifices qu’elle exige de l’homme mod
7242 si la technique même la plus perfectionnée mérite les sacrifices qu’elle exige de l’homme moderne. Paradoxes plus ou moins
7243 perfectionnée mérite les sacrifices qu’elle exige de l’homme moderne. Paradoxes plus ou moins intéressés, optimisme d’homm
7244 fectionnée mérite les sacrifices qu’elle exige de l’ homme moderne. Paradoxes plus ou moins intéressés, optimisme d’homme à
7245 ne. Paradoxes plus ou moins intéressés, optimisme d’ homme à qui tout réussit, messianisme de la machine, méconnaissance gl
7246 optimisme d’homme à qui tout réussit, messianisme de la machine, méconnaissance glorieuse des forces spirituelles, le tout
7247 imisme d’homme à qui tout réussit, messianisme de la machine, méconnaissance glorieuse des forces spirituelles, le tout ag
7248 méconnaissance glorieuse des forces spirituelles, le tout agrémenté d’humour et exposé avec un simplisme qui emporte à cou
7249 rieuse des forces spirituelles, le tout agrémenté d’ humour et exposé avec un simplisme qui emporte à coup sûr l’adhésion d
7250 t exposé avec un simplisme qui emporte à coup sûr l’ adhésion du gros public : telle est l’idéologie de celui que M. Cambon
7251 ec un simplisme qui emporte à coup sûr l’adhésion du gros public : telle est l’idéologie de celui que M. Cambon, dans sa p
7252 à coup sûr l’adhésion du gros public : telle est l’ idéologie de celui que M. Cambon, dans sa préface, égale aux plus gran
7253 l’adhésion du gros public : telle est l’idéologie de celui que M. Cambon, dans sa préface, égale aux plus grands esprits d
7254 n, dans sa préface, égale aux plus grands esprits de tous les temps. On me dira que Ford a mieux à faire que de philosophe
7255 sa préface, égale aux plus grands esprits de tous les temps. On me dira que Ford a mieux à faire que de philosopher. Je le
7256 es temps. On me dira que Ford a mieux à faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un peu sur ses « idées »,
7257 a que Ford a mieux à faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un peu sur ses « idées », c’est pour souligne
7258 idées », c’est pour souligner ce hiatus étrange : l’ homme qu’on pourrait appeler le plus actif du monde, l’un de ceux qui
7259 e hiatus étrange : l’homme qu’on pourrait appeler le plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civi
7260 ge : l’homme qu’on pourrait appeler le plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civilisation, poss
7261 ’on pourrait appeler le plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civilisation, possède la philosop
7262 le plus actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civilisation, possède la philosophie la plus rudimenta
7263 influent le plus sur notre civilisation, possède la philosophie la plus rudimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau en O
7264 us sur notre civilisation, possède la philosophie la plus rudimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau en Occident, mais i
7265 ion, possède la philosophie la plus rudimentaire. Le phénomène n’est pas nouveau en Occident, mais il est ici tragiquement
7266 ffrénée, trop folle, pour être justiciable encore de nos vérités essentielles ? Il semble bien que notre temps ait prononc
7267 bien que notre temps ait prononcé définitivement le divorce de l’esprit et de l’action. III. Le fordisme contre l’Espr
7268 otre temps ait prononcé définitivement le divorce de l’esprit et de l’action. III. Le fordisme contre l’Esprit La fo
7269 e temps ait prononcé définitivement le divorce de l’ esprit et de l’action. III. Le fordisme contre l’Esprit La formi
7270 prononcé définitivement le divorce de l’esprit et de l’action. III. Le fordisme contre l’Esprit La formidable erreur
7271 noncé définitivement le divorce de l’esprit et de l’ action. III. Le fordisme contre l’Esprit La formidable erreur de
7272 nt le divorce de l’esprit et de l’action. III. Le fordisme contre l’Esprit La formidable erreur de la bourgeoisie mo
7273 esprit et de l’action. III. Le fordisme contre l’ Esprit La formidable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de croi
7274 l’action. III. Le fordisme contre l’Esprit La formidable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de croire que les c
7275 fordisme contre l’Esprit La formidable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de croire que les choses pourront aller
7276 rdisme contre l’Esprit La formidable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de croire que les choses pourront aller ain
7277 formidable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de croire que les choses pourront aller ainsi longtemps encore. On se re
7278 eur de la bourgeoisie moderne c’est de croire que les choses pourront aller ainsi longtemps encore. On se refuse à l’idée d
7279 ront aller ainsi longtemps encore. On se refuse à l’ idée d’une catastrophe, pourtant plus que probable, par crainte de se
7280 ler ainsi longtemps encore. On se refuse à l’idée d’ une catastrophe, pourtant plus que probable, par crainte de se voir ob
7281 lus que probable, par crainte de se voir obligé à la révision des valeurs, la plus difficile et la plus grave : celle qu’o
7282 inte de se voir obligé à la révision des valeurs, la plus difficile et la plus grave : celle qu’on ne peut faire qu’au nom
7283 é à la révision des valeurs, la plus difficile et la plus grave : celle qu’on ne peut faire qu’au nom de l’Esprit et de se
7284 us grave : celle qu’on ne peut faire qu’au nom de l’ Esprit et de ses exigences. Mais le « rien de nouveau sous le soleil »
7285 elle qu’on ne peut faire qu’au nom de l’Esprit et de ses exigences. Mais le « rien de nouveau sous le soleil » derrière le
7286 e qu’au nom de l’Esprit et de ses exigences. Mais le « rien de nouveau sous le soleil » derrière lequel on se réfugie avec
7287 de ses exigences. Mais le « rien de nouveau sous le soleil » derrière lequel on se réfugie avec une paresse et une légère
7288 e avec une paresse et une légèreté inouïes, c’est le signe d’une complicité avec un état de choses funeste pour l’Esprit.
7289 e paresse et une légèreté inouïes, c’est le signe d’ une complicité avec un état de choses funeste pour l’Esprit. Si l’Espr
7290 ne complicité avec un état de choses funeste pour l’ Esprit. Si l’Esprit nous abandonne, c’est que nous avons voulu tenter
7291 avec un état de choses funeste pour l’Esprit. Si l’ Esprit nous abandonne, c’est que nous avons voulu tenter sans lui une
7292 e que nous pensions gratuite : nous avons cherché le bonheur dans le développement matériel, avec l’arrière-pensée sournoi
7293 ons gratuite : nous avons cherché le bonheur dans le développement matériel, avec l’arrière-pensée sournoise que, si cela
7294 é le bonheur dans le développement matériel, avec l’ arrière-pensée sournoise que, si cela ratait, on gardait toutes les au
7295 sournoise que, si cela ratait, on gardait toutes les autres chances. J’accorderai que le progrès matériel n’est pas mauvai
7296 rdait toutes les autres chances. J’accorderai que le progrès matériel n’est pas mauvais en soi. Mais par l’importance qu’i
7297 ogrès matériel n’est pas mauvais en soi. Mais par l’ importance qu’il a prise dans notre vie, il détourne la civilisation d
7298 ortance qu’il a prise dans notre vie, il détourne la civilisation de son but véritable : aller à l’Esprit, y conduire les
7299 prise dans notre vie, il détourne la civilisation de son but véritable : aller à l’Esprit, y conduire les peuples. Ainsi,
7300 ne la civilisation de son but véritable : aller à l’ Esprit, y conduire les peuples. Ainsi, détournant de l’essentiel une g
7301 son but véritable : aller à l’Esprit, y conduire les peuples. Ainsi, détournant de l’essentiel une grande part des forces
7302 Esprit, y conduire les peuples. Ainsi, détournant de l’essentiel une grande part des forces humaines, il travaille contre
7303 rit, y conduire les peuples. Ainsi, détournant de l’ essentiel une grande part des forces humaines, il travaille contre l’E
7304 nde part des forces humaines, il travaille contre l’ Esprit. Rien n’est gratuit. Nous payons notre passion de posséder la m
7305 it. Rien n’est gratuit. Nous payons notre passion de posséder la matière du prix de la seule possession véritable, la conn
7306 st gratuit. Nous payons notre passion de posséder la matière du prix de la seule possession véritable, la connaissance de
7307 Nous payons notre passion de posséder la matière du prix de la seule possession véritable, la connaissance de l’Esprit. C
7308 yons notre passion de posséder la matière du prix de la seule possession véritable, la connaissance de l’Esprit. C’est déj
7309 s notre passion de posséder la matière du prix de la seule possession véritable, la connaissance de l’Esprit. C’est déjà u
7310 matière du prix de la seule possession véritable, la connaissance de l’Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’e
7311 de la seule possession véritable, la connaissance de l’Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’en pourrait citer
7312 la seule possession véritable, la connaissance de l’ Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’en pourrait citer un
7313 , la connaissance de l’Esprit. C’est déjà un fait d’ expérience. Et qui n’en pourrait citer un exemple individuel ? Nous sa
7314 ple individuel ? Nous savons assez en quel mépris l’ homme d’affaires à l’américaine tient les choses de l’Esprit. Dans le
7315 savons assez en quel mépris l’homme d’affaires à l’ américaine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable
7316 el mépris l’homme d’affaires à l’américaine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable, « il se passera bi
7317 ’homme d’affaires à l’américaine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable, « il se passera bien de cett
7318 mme d’affaires à l’américaine tient les choses de l’ Esprit. Dans le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette l
7319 à l’américaine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette littérature ». P
7320 ricaine tient les choses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette littérature ». Plus tar
7321 ns le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette littérature ». Plus tard, « puisqu’elle n’est pas utile, elle e
7322 symphonies, ou autres œuvres destinées à charmer les loisirs de personnes oisives et raffinées, réunies pour admirer mutue
7323 ou autres œuvres destinées à charmer les loisirs de personnes oisives et raffinées, réunies pour admirer mutuellement leu
7324 ement leur culture », dit Ford. Et tout est dit ! Le simplisme arrogant avec lequel, de nos jours, on tranche les grandes
7325 tout est dit ! Le simplisme arrogant avec lequel, de nos jours, on tranche les grandes questions humaines est une des mani
7326 me arrogant avec lequel, de nos jours, on tranche les grandes questions humaines est une des manifestations les plus frappa
7327 des questions humaines est une des manifestations les plus frappantes de notre régression. Cette perte du sens de l’âme se
7328 es est une des manifestations les plus frappantes de notre régression. Cette perte du sens de l’âme se nomme bon sens amér
7329 plus frappantes de notre régression. Cette perte du sens de l’âme se nomme bon sens américain. On en fait quelque chose d
7330 appantes de notre régression. Cette perte du sens de l’âme se nomme bon sens américain. On en fait quelque chose de jovial
7331 antes de notre régression. Cette perte du sens de l’ âme se nomme bon sens américain. On en fait quelque chose de jovial et
7332 omme bon sens américain. On en fait quelque chose de jovial et d’alerte, quelque chose de très sympathique et pas dangereu
7333 américain. On en fait quelque chose de jovial et d’ alerte, quelque chose de très sympathique et pas dangereux du tout. On
7334 uelque chose de jovial et d’alerte, quelque chose de très sympathique et pas dangereux du tout. On n’en fait pas une philo
7335 uelque chose de très sympathique et pas dangereux du tout. On n’en fait pas une philosophie. Mais, sans qu’on s’en doute,
7336 ophie. Mais, sans qu’on s’en doute, cela en prend la place. Les facultés de l’âme, inutilisées, s’atrophient. Pourvu, dit-
7337 s, sans qu’on s’en doute, cela en prend la place. Les facultés de l’âme, inutilisées, s’atrophient. Pourvu, dit-on, que sub
7338 s’en doute, cela en prend la place. Les facultés de l’âme, inutilisées, s’atrophient. Pourvu, dit-on, que subsiste le peu
7339 en doute, cela en prend la place. Les facultés de l’ âme, inutilisées, s’atrophient. Pourvu, dit-on, que subsiste le peu de
7340 isées, s’atrophient. Pourvu, dit-on, que subsiste le peu de morale nécessaire aux affaires, tout ira bien. (On pense que l
7341 ssaire aux affaires, tout ira bien. (On pense que les formes de la morale peuvent exister sans leur substance religieuse.)
7342 affaires, tout ira bien. (On pense que les formes de la morale peuvent exister sans leur substance religieuse.) L’homme mo
7343 aires, tout ira bien. (On pense que les formes de la morale peuvent exister sans leur substance religieuse.) L’homme moder
7344 peuvent exister sans leur substance religieuse.) L’ homme moderne manie les choses de l’âme avec une maladresse de barbare
7345 leur substance religieuse.) L’homme moderne manie les choses de l’âme avec une maladresse de barbare. IV. « En être » ou
7346 nce religieuse.) L’homme moderne manie les choses de l’âme avec une maladresse de barbare. IV. « En être » ou ne pas en
7347 religieuse.) L’homme moderne manie les choses de l’ âme avec une maladresse de barbare. IV. « En être » ou ne pas en êt
7348 rne manie les choses de l’âme avec une maladresse de barbare. IV. « En être » ou ne pas en être Une fois qu’on a com
7349 en être Une fois qu’on a compris à quel point le fordisme et l’Esprit sont incompatibles, le monde moderne impose ce d
7350 fois qu’on a compris à quel point le fordisme et l’ Esprit sont incompatibles, le monde moderne impose ce dilemme : « en ê
7351 point le fordisme et l’Esprit sont incompatibles, le monde moderne impose ce dilemme : « en être » ou ne pas en être, c’es
7352  » ou ne pas en être, c’est-à-dire se soumettre à la technique et s’abrutir spirituellement — ou se soumettre à l’Esprit,
7353 et s’abrutir spirituellement — ou se soumettre à l’ Esprit, et tomber presque fatalement dans un anarchisme stérile. 1° Ac
7354 atalement dans un anarchisme stérile. 1° Accepter la technique et ses conditions. Dans cette mécanique bien huilée, au mou
7355 nt si régulier qu’il en devient insensible et que la fatigue semble disparaître, l’homme s’abandonne à des lois géométriqu
7356 insensible et que la fatigue semble disparaître, l’ homme s’abandonne à des lois géométriques. Un jeu de chiffres d’horlog
7357 homme s’abandonne à des lois géométriques. Un jeu de chiffres d’horlogerie calculé une fois pour toutes et qu’il sent immu
7358 donne à des lois géométriques. Un jeu de chiffres d’ horlogerie calculé une fois pour toutes et qu’il sent immuable comme l
7359 une fois pour toutes et qu’il sent immuable comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des
7360 pour toutes et qu’il sent immuable comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des dernièr
7361 comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des dernières sirènes. Au monde, c’est-à-dire
7362 le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des dernières sirènes. Au monde, c’est-à-dire à une nature d
7363 sirènes. Au monde, c’est-à-dire à une nature dont l’ usine lui a fait oublier jusqu’à l’existence, et à une liberté qu’il s
7364 ne nature dont l’usine lui a fait oublier jusqu’à l’ existence, et à une liberté qu’il s’empresse d’aliéner au profit de pl
7365 ’à l’existence, et à une liberté qu’il s’empresse d’ aliéner au profit de plaisirs tarifés, soumis plus subtilement encore
7366 une liberté qu’il s’empresse d’aliéner au profit de plaisirs tarifés, soumis plus subtilement encore que son travail aux
7367 plus subtilement encore que son travail aux lois d’ une offre et d’une demande sans rapport avec ses désirs réels, et dont
7368 nt encore que son travail aux lois d’une offre et d’ une demande sans rapport avec ses désirs réels, et dont il subit docil
7369 vec ses désirs réels, et dont il subit docilement l’ abstraite et commerciale nécessité. Ennui, fatigue, sommeil sans prièr
7370 il sans prière. Cela s’appelle encore vivre. Mais l’ homme qui était un membre vivant dans le corps de la Nature, lié par l
7371 vre. Mais l’homme qui était un membre vivant dans le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus pr
7372 l’homme qui était un membre vivant dans le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à
7373 homme qui était un membre vivant dans le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à tou
7374 membre vivant dans le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à tous les autres membres
7375 ant dans le corps de la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à tous les autres membres de la Nat
7376 la Nature, lié par les liens les plus subtils et les plus profonds à tous les autres membres de la Nature, choses, bêtes e
7377 iens les plus subtils et les plus profonds à tous les autres membres de la Nature, choses, bêtes et anges, — le voici deven
7378 ls et les plus profonds à tous les autres membres de la Nature, choses, bêtes et anges, — le voici devenu sourd à cette ha
7379 et les plus profonds à tous les autres membres de la Nature, choses, bêtes et anges, — le voici devenu sourd à cette harmo
7380 s membres de la Nature, choses, bêtes et anges, —  le voici devenu sourd à cette harmonie universelle, incapable d’en compr
7381 enu sourd à cette harmonie universelle, incapable d’ en comprendre les correspondances divines et humaines, insensible même
7382 e harmonie universelle, incapable d’en comprendre les correspondances divines et humaines, insensible même à sa déchéance,
7383 ines, insensible même à sa déchéance, abandonné à la lutte tragique et absurde des lois économiques et des exigences les p
7384 et absurde des lois économiques et des exigences les plus rudimentaires de son corps. Il a perdu le contact avec les chose
7385 onomiques et des exigences les plus rudimentaires de son corps. Il a perdu le contact avec les choses naturelles, et par l
7386 s les plus rudimentaires de son corps. Il a perdu le contact avec les choses naturelles, et par là même, avec les surnatur
7387 entaires de son corps. Il a perdu le contact avec les choses naturelles, et par là même, avec les surnaturelles. Il en ress
7388 avec les choses naturelles, et par là même, avec les surnaturelles. Il en ressent une vague et intermittente détresse, — q
7389 ntermittente détresse, — qu’il met d’ailleurs sur le compte de sa fatigue. Neurasthénie. La conquête du confort matériel l
7390 te détresse, — qu’il met d’ailleurs sur le compte de sa fatigue. Neurasthénie. La conquête du confort matériel l’a laissé
7391 lleurs sur le compte de sa fatigue. Neurasthénie. La conquête du confort matériel l’a laissé oublier les valeurs de l’espr
7392 e compte de sa fatigue. Neurasthénie. La conquête du confort matériel l’a laissé oublier les valeurs de l’esprit au point
7393 ue. Neurasthénie. La conquête du confort matériel l’ a laissé oublier les valeurs de l’esprit au point qu’il n’éprouve plus
7394 a conquête du confort matériel l’a laissé oublier les valeurs de l’esprit au point qu’il n’éprouve plus même cette carence 
7395 u confort matériel l’a laissé oublier les valeurs de l’esprit au point qu’il n’éprouve plus même cette carence ; seulement
7396 onfort matériel l’a laissé oublier les valeurs de l’ esprit au point qu’il n’éprouve plus même cette carence ; seulement, p
7397 il découvre qu’il s’ennuie profondément ; fatigué de trop de satisfactions matérielles, il a laissé se détendre, ou il a c
7398 vre qu’il s’ennuie profondément ; fatigué de trop de satisfactions matérielles, il a laissé se détendre, ou il a cassé les
7399 térielles, il a laissé se détendre, ou il a cassé les ressorts de sa joie : l’effort libre et généreux, le sentiment d’avoi
7400 a laissé se détendre, ou il a cassé les ressorts de sa joie : l’effort libre et généreux, le sentiment d’avoir inventé ou
7401 détendre, ou il a cassé les ressorts de sa joie : l’ effort libre et généreux, le sentiment d’avoir inventé ou compris par
7402 ressorts de sa joie : l’effort libre et généreux, le sentiment d’avoir inventé ou compris par soi-même, la liberté et une
7403 a joie : l’effort libre et généreux, le sentiment d’ avoir inventé ou compris par soi-même, la liberté et une certaine duré
7404 entiment d’avoir inventé ou compris par soi-même, la liberté et une certaine durée normale et capricieuse dans le plaisir,
7405 et une certaine durée normale et capricieuse dans le plaisir, la conscience de ses besoins et de ses buts propres, humains
7406 ine durée normale et capricieuse dans le plaisir, la conscience de ses besoins et de ses buts propres, humains et divins.
7407 ale et capricieuse dans le plaisir, la conscience de ses besoins et de ses buts propres, humains et divins. Mauvais loisir
7408 dans le plaisir, la conscience de ses besoins et de ses buts propres, humains et divins. Mauvais loisirs. Ford lui a donn
7409 s loisirs. Ford lui a donné une auto pour admirer la nature entre 17 et 19 heures : vraiment, il ne lui manque plus rien —
7410 ures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’ envie. Mauvais travail. Il a perdu le sens religieux, cosmique, de l’e
7411 s rien — que l’envie. Mauvais travail. Il a perdu le sens religieux, cosmique, de l’effort humain. Il ne peut plus situer
7412 travail. Il a perdu le sens religieux, cosmique, de l’effort humain. Il ne peut plus situer son effort individuel dans le
7413 avail. Il a perdu le sens religieux, cosmique, de l’ effort humain. Il ne peut plus situer son effort individuel dans le mo
7414 Il ne peut plus situer son effort individuel dans le monde, lui attribuer sa véritable valeur. Il sent obscurément que son
7415 t obscurément que son travail est antinaturel. Il le méprise ou le subit, mais, jusque dans son repos, il en est l’esclave
7416 que son travail est antinaturel. Il le méprise ou le subit, mais, jusque dans son repos, il en est l’esclave. Pour s’être
7417 le subit, mais, jusque dans son repos, il en est l’ esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature, il est co
7418 , il en est l’esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature, il est condamné à ne plus saisir que des rappor
7419 l en est l’esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ ordre de la nature, il est condamné à ne plus saisir que des rapports
7420 l’esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature, il est condamné à ne plus saisir que des rapports abstrait
7421 esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature, il est condamné à ne plus saisir que des rapports abstraits e
7422 à ne plus saisir que des rapports abstraits entre les choses. Il ne comprend presque plus rien à l’Univers. Par la techniqu
7423 re les choses. Il ne comprend presque plus rien à l’ Univers. Par la technique, l’Occidental a prétendu maîtriser la matièr
7424 Il ne comprend presque plus rien à l’Univers. Par la technique, l’Occidental a prétendu maîtriser la matière et parvenir à
7425 presque plus rien à l’Univers. Par la technique, l’ Occidental a prétendu maîtriser la matière et parvenir à une liberté p
7426 r la technique, l’Occidental a prétendu maîtriser la matière et parvenir à une liberté plus haute. Or, la technique a révé
7427 matière et parvenir à une liberté plus haute. Or, la technique a révélé des exigences telles que l’Esprit ne peut les supp
7428 r, la technique a révélé des exigences telles que l’ Esprit ne peut les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est p
7429 révélé des exigences telles que l’Esprit ne peut les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est pourtant lui seul q
7430 l’Esprit ne peut les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est pourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de
7431 mais c’est pourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne est une victoire à l
7432 t pourtant lui seul qui nous permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus
7433 l qui nous permettrait de jouir de notre liberté. La victoire mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle nous donne
7434 erté. La victoire mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle nous donne une liberté dont nous ne sommes plus dignes.
7435 dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons, en l’ acquérant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la fi
7436 es plus dignes. Nous perdons, en l’acquérant, par l’ effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. 2°
7437 ignes. Nous perdons, en l’acquérant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. 2° Accepter
7438 es. Nous perdons, en l’acquérant, par l’effort de l’ acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. 2° Accepter l’
7439 dons, en l’acquérant, par l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. 2° Accepter l’esprit, et se
7440 l’effort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. 2° Accepter l’esprit, et ses conditions. Je dis que
7441 es mêmes qui nous la firent désirer. 2° Accepter l’ esprit, et ses conditions. Je dis que les êtres encore doués de quelqu
7442 Accepter l’esprit, et ses conditions. Je dis que les êtres encore doués de quelque sensibilité spirituelle deviennent par
7443 ses conditions. Je dis que les êtres encore doués de quelque sensibilité spirituelle deviennent par le seul fait de rester
7444 de quelque sensibilité spirituelle deviennent par le seul fait de rester eux-mêmes dans un monde fordisé, des anarchistes.
7445 nsibilité spirituelle deviennent par le seul fait de rester eux-mêmes dans un monde fordisé, des anarchistes. Car l’Esprit
7446 mêmes dans un monde fordisé, des anarchistes. Car l’ Esprit n’est pas un luxe, n’est pas une faculté destinée à amuser nos
7447 est pas une faculté destinée à amuser nos moments de loisir, il a des exigences effectives ; et ces exigences sont en cont
7448 s exigences sont en contradiction avec celles que le développement de la technique impose au monde moderne. Ces êtres, d’u
7449 en contradiction avec celles que le développement de la technique impose au monde moderne. Ces êtres, d’une espèce de plus
7450 contradiction avec celles que le développement de la technique impose au monde moderne. Ces êtres, d’une espèce de plus en
7451 la technique impose au monde moderne. Ces êtres, d’ une espèce de plus en plus rare, qui savent encore quelque chose de la
7452 lus en plus rare, qui savent encore quelque chose de la vie profonde, qui voient encore des vérités invisibles, qui garden
7453 en plus rare, qui savent encore quelque chose de la vie profonde, qui voient encore des vérités invisibles, qui gardent,
7454 uelle grâce ? un peu de cette connaissance active de Dieu que nos savants nomment mysticisme et considèrent comme un « cas
7455 t considèrent comme un « cas » très spécial, — on les écarte des engrenages où ils risqueraient de faire grain de sable. Il
7456  on les écarte des engrenages où ils risqueraient de faire grain de sable. Ils se réfugient dans ce qu’on pourrait appeler
7457 des engrenages où ils risqueraient de faire grain de sable. Ils se réfugient dans ce qu’on pourrait appeler les classes pr
7458 . Ils se réfugient dans ce qu’on pourrait appeler les classes privilégiées de l’esprit : fortunes oisives ou misères sans e
7459 e qu’on pourrait appeler les classes privilégiées de l’esprit : fortunes oisives ou misères sans espoir. On en rencontre e
7460 u’on pourrait appeler les classes privilégiées de l’ esprit : fortunes oisives ou misères sans espoir. On en rencontre enco
7461 misères sans espoir. On en rencontre encore parmi les jeunes gens, jusqu’au jour où, comme on dit, sans doute par ironie, «
7462 u jour où, comme on dit, sans doute par ironie, «  la vie les prend ». Irréguliers aux yeux du monde ; la proie d’on ne sai
7463 où, comme on dit, sans doute par ironie, « la vie les prend ». Irréguliers aux yeux du monde ; la proie d’on ne sait quelle
7464 ronie, « la vie les prend ». Irréguliers aux yeux du monde ; la proie d’on ne sait quelles forces occultes sans doute dang
7465 vie les prend ». Irréguliers aux yeux du monde ; la proie d’on ne sait quelles forces occultes sans doute dangereuses, pu
7466 prend ». Irréguliers aux yeux du monde ; la proie d’ on ne sait quelles forces occultes sans doute dangereuses, puisqu’elle
7467 ces occultes sans doute dangereuses, puisqu’elles les rendent inutilisables dans les rouages de la vie moderne. Le triomphe
7468 uses, puisqu’elles les rendent inutilisables dans les rouages de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à dev
7469 ’elles les rendent inutilisables dans les rouages de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à devenir l’apan
7470 les les rendent inutilisables dans les rouages de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à devenir l’apanage
7471 inutilisables dans les rouages de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à devenir l’apanage d’une sorte de
7472 s dans les rouages de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonn
7473 es de la vie moderne. Le triomphe de Ford réduira l’ Esprit à devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques
7474 e. Le triomphe de Ford réduira l’Esprit à devenir l’ apanage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques centaines d’indivi
7475 mphe de Ford réduira l’Esprit à devenir l’apanage d’ une sorte de franc-maçonnerie de quelques centaines d’individus. Et ce
7476 réduira l’Esprit à devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques centaines d’individus. Et cette franc-ma
7477 devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques centaines d’individus. Et cette franc-maçonnerie sera bientô
7478 e sorte de franc-maçonnerie de quelques centaines d’ individus. Et cette franc-maçonnerie sera bientôt traquée avec la dern
7479 a bientôt traquée avec la dernière rigueur : avec la rigueur de la nécessité — puisqu’elle est inutile au grand dessein ma
7480 raquée avec la dernière rigueur : avec la rigueur de la nécessité — puisqu’elle est inutile au grand dessein matérialiste
7481 uée avec la dernière rigueur : avec la rigueur de la nécessité — puisqu’elle est inutile au grand dessein matérialiste de
7482 qu’elle est inutile au grand dessein matérialiste de l’Occident. La logique, parlant par la bouche de Ford : « Inutile, do
7483 elle est inutile au grand dessein matérialiste de l’ Occident. La logique, parlant par la bouche de Ford : « Inutile, donc
7484 tile au grand dessein matérialiste de l’Occident. La logique, parlant par la bouche de Ford : « Inutile, donc à détruire. 
7485 térialiste de l’Occident. La logique, parlant par la bouche de Ford : « Inutile, donc à détruire. » Ford a raison, une foi
7486 de l’Occident. La logique, parlant par la bouche de Ford : « Inutile, donc à détruire. » Ford a raison, une fois de plus.
7487 détruire. » Ford a raison, une fois de plus. Pas de compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? « Vous ne pouvez servi
7488 ison, une fois de plus. Pas de compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », di
7489 plus. Pas de compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », dit l’Écriture. ⁂
7490 e ? « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », dit l’ Écriture. ⁂ Je ne pense pas qu’une attitude réactionnaire qui consist
7491 tionnaire qui consisterait à vouloir en revenir à la période préindustrielle soit autre chose qu’une échappatoire utopique
7492 ue. Nous avons mieux à faire, il n’est plus temps de se désintéresser simplement des buts — si bas soient-ils — d’une civi
7493 éresser simplement des buts — si bas soient-ils — d’ une civilisation sous le poids de laquelle nous risquons de périr. Il
7494 uts — si bas soient-ils — d’une civilisation sous le poids de laquelle nous risquons de périr. Il se prépare déjà des révo
7495 bas soient-ils — d’une civilisation sous le poids de laquelle nous risquons de périr. Il se prépare déjà des révoltes terr
7496 ilisation sous le poids de laquelle nous risquons de périr. Il se prépare déjà des révoltes terribles4, celles d’un mystic
7497 l se prépare déjà des révoltes terribles4, celles d’ un mysticisme exaspéré, devenu presque fou dans sa prison. Les intelle
7498 isme exaspéré, devenu presque fou dans sa prison. Les intellectuels d’aujourd’hui ont une tâche pressante : chercher s’il e
7499 enu presque fou dans sa prison. Les intellectuels d’ aujourd’hui ont une tâche pressante : chercher s’il est possible d’éch
7500 une tâche pressante : chercher s’il est possible d’ échapper au fatal dilemme. Premiers pas vers la solution : l’existence
7501 le d’échapper au fatal dilemme. Premiers pas vers la solution : l’existence du dilemme. Second pas : en poser les termes a
7502 au fatal dilemme. Premiers pas vers la solution : l’ existence du dilemme. Second pas : en poser les termes avec netteté et
7503 emme. Premiers pas vers la solution : l’existence du dilemme. Second pas : en poser les termes avec netteté et courage. Po
7504 n : l’existence du dilemme. Second pas : en poser les termes avec netteté et courage. Pour le reste, je pense que c’est une
7505 en poser les termes avec netteté et courage. Pour le reste, je pense que c’est une question de foi. 1. Une enquête fait
7506 e. Pour le reste, je pense que c’est une question de foi. 1. Une enquête faite à Genève a révélé que les livres les plu
7507 oi. 1. Une enquête faite à Genève a révélé que les livres les plus lus du grand public sont Ma vie et mon œuvre, de Ford
7508 ne enquête faite à Genève a révélé que les livres les plus lus du grand public sont Ma vie et mon œuvre, de Ford et Mon cur
7509 ite à Genève a révélé que les livres les plus lus du grand public sont Ma vie et mon œuvre, de Ford et Mon curé chez les r
7510 lus lus du grand public sont Ma vie et mon œuvre, de Ford et Mon curé chez les riches, de Clément Vautel. Dans les pays de
7511 ont Ma vie et mon œuvre, de Ford et Mon curé chez les riches, de Clément Vautel. Dans les pays de langue allemande, son suc
7512 t mon œuvre, de Ford et Mon curé chez les riches, de Clément Vautel. Dans les pays de langue allemande, son succès est enc
7513 Mon curé chez les riches, de Clément Vautel. Dans les pays de langue allemande, son succès est encore plus grand, et de mei
7514 chez les riches, de Clément Vautel. Dans les pays de langue allemande, son succès est encore plus grand, et de meilleure q
7515 e allemande, son succès est encore plus grand, et de meilleure qualité. Je ne parle pas de l’Amérique. 2. Victor Cambon,
7516 s grand, et de meilleure qualité. Je ne parle pas de l’Amérique. 2. Victor Cambon, préface à Henry Ford, Ma vie et mon œu
7517 rand, et de meilleure qualité. Je ne parle pas de l’ Amérique. 2. Victor Cambon, préface à Henry Ford, Ma vie et mon œuvre
7518 rd, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payot, 1925. 3. L’ Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce : « Ju
7519 L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » en Allemagne ; surréalisme en Fran
7520 , en Amérique ; poussée mystique en Russie. a. «  Le péril Ford », Foi et Vie, Paris, n° 4, février 1928, p. 189-202.
70 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
7521 n étoile nervalienne. Je vins à Vienne pour fuir l’ Amérique. Mais les Viennois avaient fui dans les opérettes de Strauss,
7522 nne. Je vins à Vienne pour fuir l’Amérique. Mais les Viennois avaient fui dans les opérettes de Strauss, qu’on ne trouve p
7523 ir l’Amérique. Mais les Viennois avaient fui dans les opérettes de Strauss, qu’on ne trouve plus nulle part. Dans les danci
7524 Mais les Viennois avaient fui dans les opérettes de Strauss, qu’on ne trouve plus nulle part. Dans les dancings, un peupl
7525 de Strauss, qu’on ne trouve plus nulle part. Dans les dancings, un peuple de fêtards modérés, Juifs et ressortissants de la
7526 uve plus nulle part. Dans les dancings, un peuple de fêtards modérés, Juifs et ressortissants de la Petite-Entente, applau
7527 euple de fêtards modérés, Juifs et ressortissants de la Petite-Entente, applaudissait chaque soir entre deux airs anglais
7528 le de fêtards modérés, Juifs et ressortissants de la Petite-Entente, applaudissait chaque soir entre deux airs anglais Le
7529 applaudissait chaque soir entre deux airs anglais Le Beau Danube bleu, en commémoration polie d’un passé imaginaire, ou pe
7530 glais Le Beau Danube bleu, en commémoration polie d’ un passé imaginaire, ou peut-être pour essayer de se prendre encore au
7531 d’un passé imaginaire, ou peut-être pour essayer de se prendre encore au rêve de valse qu’on était venu chercher parce qu
7532 ut-être pour essayer de se prendre encore au rêve de valse qu’on était venu chercher parce que cela vaudrait bien d’autres
7533 vaudrait bien d’autres stupéfiants. Mais un tour de tourniquet anéantissait cette Vienne tout occupée à ressembler à l’id
7534 ntissait cette Vienne tout occupée à ressembler à l’ idée qu’on s’en fait. Le Ring, trop large, ouvert au vent glacial, cré
7535 ut occupée à ressembler à l’idée qu’on s’en fait. Le Ring, trop large, ouvert au vent glacial, crée autour du centre de la
7536 , trop large, ouvert au vent glacial, crée autour du centre de la ville une insécurité qui fait songer à la Russie et au s
7537 ge, ouvert au vent glacial, crée autour du centre de la ville une insécurité qui fait songer à la Russie et au sifflement
7538 ouvert au vent glacial, crée autour du centre de la ville une insécurité qui fait songer à la Russie et au sifflement des
7539 ntre de la ville une insécurité qui fait songer à la Russie et au sifflement des balles perdues d’une révolution. Sept heu
7540 r à la Russie et au sifflement des balles perdues d’ une révolution. Sept heures du soir : le moment était venu d’arrêter l
7541 des balles perdues d’une révolution. Sept heures du soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette
7542 s perdues d’une révolution. Sept heures du soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette promenade
7543 ution. Sept heures du soir : le moment était venu d’ arrêter le plan de la soirée, et cette promenade où il y avait juste a
7544 t heures du soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette promenade où il y avait juste assez de pa
7545 du soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette promenade où il y avait juste assez de passants p
7546 soir : le moment était venu d’arrêter le plan de la soirée, et cette promenade où il y avait juste assez de passants pour
7547 rée, et cette promenade où il y avait juste assez de passants pour qu’on la sentît déserte ne me proposait qu’une frileuse
7548 où il y avait juste assez de passants pour qu’on la sentît déserte ne me proposait qu’une frileuse nostalgie. Mais qui fa
7549 e frileuse nostalgie. Mais qui fallait-il accuser de cette duperie, qui rendre responsable de ma déception, sinon moi-même
7550 accuser de cette duperie, qui rendre responsable de ma déception, sinon moi-même, me dis-je bientôt. Car je professe qu’u
7551 er son objet, de même qu’atteignant certain degré d’ intensité, un état d’âme crée une situation qui l’exprime — bien qu’on
7552 d’intensité, un état d’âme crée une situation qui l’ exprime — bien qu’on pense généralement le contraire. Il est très vrai
7553 ion qui l’exprime — bien qu’on pense généralement le contraire. Il est très vrai que les notions réaliste et idéaliste du
7554 e généralement le contraire. Il est très vrai que les notions réaliste et idéaliste du monde ne sont séparées que par un lé
7555 t très vrai que les notions réaliste et idéaliste du monde ne sont séparées que par un léger décalage dans la chronologie
7556 e ne sont séparées que par un léger décalage dans la chronologie de nos sentiments et de nos actes. Donc, n’ayant pas reno
7557 ées que par un léger décalage dans la chronologie de nos sentiments et de nos actes. Donc, n’ayant pas renoncé à certaine
7558 décalage dans la chronologie de nos sentiments et de nos actes. Donc, n’ayant pas renoncé à certaine idée que j’avais d’un
7559 , n’ayant pas renoncé à certaine idée que j’avais d’ un romantisme viennois, je fus conduit, par une sorte de compromis sen
7560 omantisme viennois, je fus conduit, par une sorte de compromis sentimental, à l’Opéra où l’on donnait les Contes d’Hoffman
7561 onduit, par une sorte de compromis sentimental, à l’ Opéra où l’on donnait les Contes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’hui
7562 une sorte de compromis sentimental, à l’Opéra où l’ on donnait les Contes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’hui le lien qui
7563 compromis sentimental, à l’Opéra où l’on donnait les Contes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’hui le lien qui unissait dans
7564 sentimental, à l’Opéra où l’on donnait les Contes d’ Hoffmann. Je comprends aujourd’hui le lien qui unissait dans mon espri
7565 t les Contes d’Hoffmann. Je comprends aujourd’hui le lien qui unissait dans mon esprit Vienne et Hoffmann : c’était le sou
7566 sait dans mon esprit Vienne et Hoffmann : c’était le souvenir de Gérard de Nerval. Mais je pense que je n’avais même pas p
7567 n esprit Vienne et Hoffmann : c’était le souvenir de Gérard de Nerval. Mais je pense que je n’avais même pas prononcé inté
7568 ncé intérieurement ce nom lorsque je m’assis dans l’ ombre du théâtre, en retard, un peu ennuyé de me trouver à côté d’une
7569 rieurement ce nom lorsque je m’assis dans l’ombre du théâtre, en retard, un peu ennuyé de me trouver à côté d’une place vi
7570 dans l’ombre du théâtre, en retard, un peu ennuyé de me trouver à côté d’une place vide : la jolie femme qu’on attend dans
7571 re, en retard, un peu ennuyé de me trouver à côté d’ une place vide : la jolie femme qu’on attend dans ces circonstances, u
7572 eu ennuyé de me trouver à côté d’une place vide : la jolie femme qu’on attend dans ces circonstances, une fois de plus man
7573 dans ces circonstances, une fois de plus manquait le rendez-vous que j’avais demandé au hasard d’arranger. Mais le thème d
7574 uait le rendez-vous que j’avais demandé au hasard d’ arranger. Mais le thème de la Barcarolle s’empare de tout mon être — a
7575 us que j’avais demandé au hasard d’arranger. Mais le thème de la Barcarolle s’empare de tout mon être — ainsi d’autres dev
7576 avais demandé au hasard d’arranger. Mais le thème de la Barcarolle s’empare de tout mon être — ainsi d’autres deviennent p
7577 is demandé au hasard d’arranger. Mais le thème de la Barcarolle s’empare de tout mon être — ainsi d’autres deviennent patr
7578 arranger. Mais le thème de la Barcarolle s’empare de tout mon être — ainsi d’autres deviennent patriotes au son d’une fanf
7579 être — ainsi d’autres deviennent patriotes au son d’ une fanfare militaire, ainsi je m’abandonne au rêve d’un monde que sus
7580 e fanfare militaire, ainsi je m’abandonne au rêve d’ un monde que suscite en moi seul peut-être cette plainte heureuse des
7581 eul peut-être cette plainte heureuse des violons. Le diable sort des parois, noir et blanc, la ravissante héroïne est à so
7582 iolons. Le diable sort des parois, noir et blanc, la ravissante héroïne est à son piano, c’est un duo des ténèbres et de l
7583 ïne est à son piano, c’est un duo des ténèbres et de la pureté où vibrent par instants les accords d’une harmonie surnatur
7584 est à son piano, c’est un duo des ténèbres et de la pureté où vibrent par instants les accords d’une harmonie surnaturell
7585 ténèbres et de la pureté où vibrent par instants les accords d’une harmonie surnaturelle. Et tout cela chanté dans une lan
7586 de la pureté où vibrent par instants les accords d’ une harmonie surnaturelle. Et tout cela chanté dans une langue que je
7587 p plus loin que moi, il n’entend pas ma question. L’ envie me prend d’aller le rejoindre. Me voici tout abandonné à l’évoca
7588 oi, il n’entend pas ma question. L’envie me prend d’ aller le rejoindre. Me voici tout abandonné à l’évocation d’un amour t
7589 ’entend pas ma question. L’envie me prend d’aller le rejoindre. Me voici tout abandonné à l’évocation d’un amour tragiquem
7590 d d’aller le rejoindre. Me voici tout abandonné à l’ évocation d’un amour tragiquement mêlé à des forces inconnues et menaç
7591 rejoindre. Me voici tout abandonné à l’évocation d’ un amour tragiquement mêlé à des forces inconnues et menaçantes. Mais
7592 t mêlé à des forces inconnues et menaçantes. Mais la musique est si légère, la voix de la jeune fille si transparente : la
7593 ues et menaçantes. Mais la musique est si légère, la voix de la jeune fille si transparente : la mort même en devient moin
7594 enaçantes. Mais la musique est si légère, la voix de la jeune fille si transparente : la mort même en devient moins brutal
7595 çantes. Mais la musique est si légère, la voix de la jeune fille si transparente : la mort même en devient moins brutale.
7596 gère, la voix de la jeune fille si transparente : la mort même en devient moins brutale. Elle rôde ici comme une tristesse
7597 omme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’ approche d’une grandeur où se perdraient nos amours terrestres dans d’
7598 istesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approche d’ une grandeur où se perdraient nos amours terrestres dans d’imprévisibl
7599 ndeur où se perdraient nos amours terrestres dans d’ imprévisibles transfigurations, — l’heure anxieuse et mélancolique où
7600 rrestres dans d’imprévisibles transfigurations, —  l’ heure anxieuse et mélancolique où l’on quitte ce visage aimé pour d’au
7601 igurations, — l’heure anxieuse et mélancolique où l’ on quitte ce visage aimé pour d’autres plus beaux peut-être, mais inco
7602 es plus beaux peut-être, mais inconnus. Voilà que la forme blanche, sous un brusque faisceau de lumière m’apparaît avec le
7603 là que la forme blanche, sous un brusque faisceau de lumière m’apparaît avec le visage même de mon amour. Je me sens volup
7604 us un brusque faisceau de lumière m’apparaît avec le visage même de mon amour. Je me sens voluptueusement perdre pied. Ver
7605 aisceau de lumière m’apparaît avec le visage même de mon amour. Je me sens voluptueusement perdre pied. Vertige de te revo
7606 . Je me sens voluptueusement perdre pied. Vertige de te revoir, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est toi, parce
7607 sement perdre pied. Vertige de te revoir, vertige de te perdre vraiment, parce que c’est toi, parce que c’est bien toi de
7608 ix, à côté de moi, c’est une chose singulière que le pouvoir de cette musique. Voici que vous êtes tout près de comprendre
7609 de moi, c’est une chose singulière que le pouvoir de cette musique. Voici que vous êtes tout près de comprendre… Mon voisi
7610 ourtant ne se détournait. Comment pouvais-je être le seul à l’avoir entendu ? — C’est, me répondit-il, que seul vous venez
7611 se détournait. Comment pouvais-je être le seul à l’ avoir entendu ? — C’est, me répondit-il, que seul vous venez d’atteind
7612 du ? — C’est, me répondit-il, que seul vous venez d’ atteindre au monde des êtres véritables. Nous nous rencontrons. Vous m
7613 renez certaines choses par votre souffrance… Mais le temps approche où vous n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendr
7614 ais le temps approche où vous n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la scène, un
7615 n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la scène, un reflet balaya le parterre, le
7616 s besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la scène, un reflet balaya le parterre, le visage de m
7617 ir pour comprendre. Le faisceau de lumière quitta la scène, un reflet balaya le parterre, le visage de mon voisin m’apparu
7618 ceau de lumière quitta la scène, un reflet balaya le parterre, le visage de mon voisin m’apparut, pâle dans son collier de
7619 re quitta la scène, un reflet balaya le parterre, le visage de mon voisin m’apparut, pâle dans son collier de barbe noire.
7620 la scène, un reflet balaya le parterre, le visage de mon voisin m’apparut, pâle dans son collier de barbe noire. Je sentis
7621 ge de mon voisin m’apparut, pâle dans son collier de barbe noire. Je sentis que je l’avais déjà reconnu. Il portait une ca
7622 dans son collier de barbe noire. Je sentis que je l’ avais déjà reconnu. Il portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830
7623 déjà reconnu. Il portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance trè
7624 connu. Il portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance très modern
7625 t une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui, à la rigueur, pouvait passer pour une élégance très moderne. Il n’y avait
7626 moderne. Il n’y avait dans toute sa personne rien de positivement démodé ; je n’eus même pas le sentiment de quoi que ce s
7627 e rien de positivement démodé ; je n’eus même pas le sentiment de quoi que ce soit d’immatériel. D’ailleurs le trouble où
7628 itivement démodé ; je n’eus même pas le sentiment de quoi que ce soit d’immatériel. D’ailleurs le trouble où m’avait jeté
7629 e n’eus même pas le sentiment de quoi que ce soit d’ immatériel. D’ailleurs le trouble où m’avait jeté la première reconnai
7630 ment de quoi que ce soit d’immatériel. D’ailleurs le trouble où m’avait jeté la première reconnaissance empêcha ma raison
7631 jeté la première reconnaissance empêcha ma raison d’ intervenir entre la réalité de ma vision et mon cerveau pris au défaut
7632 connaissance empêcha ma raison d’intervenir entre la réalité de ma vision et mon cerveau pris au défaut de sa carapace de
7633 e empêcha ma raison d’intervenir entre la réalité de ma vision et mon cerveau pris au défaut de sa carapace de principes e
7634 éalité de ma vision et mon cerveau pris au défaut de sa carapace de principes et d’évidences opaques. Nous sortîmes de l’O
7635 sion et mon cerveau pris au défaut de sa carapace de principes et d’évidences opaques. Nous sortîmes de l’Opéra, Gérard de
7636 eau pris au défaut de sa carapace de principes et d’ évidences opaques. Nous sortîmes de l’Opéra, Gérard de Nerval et moi,
7637 e principes et d’évidences opaques. Nous sortîmes de l’Opéra, Gérard de Nerval et moi, sans nous être rien dit d’autre, co
7638 rincipes et d’évidences opaques. Nous sortîmes de l’ Opéra, Gérard de Nerval et moi, sans nous être rien dit d’autre, comme
7639 Gérard de Nerval et moi, sans nous être rien dit d’ autre, comme des amis qui se connaissent depuis si longtemps qu’un éch
7640 qu’un échange tacite suffit aux petites décisions de la vie quotidienne. Gérard tenait en laisse le fameux homard enrubann
7641 un échange tacite suffit aux petites décisions de la vie quotidienne. Gérard tenait en laisse le fameux homard enrubanné.
7642 ns de la vie quotidienne. Gérard tenait en laisse le fameux homard enrubanné. « Cela vexe les Viennois, me dit-il, parce q
7643 en laisse le fameux homard enrubanné. « Cela vexe les Viennois, me dit-il, parce qu’ils y voient une façon de me moquer de
7644 nnois, me dit-il, parce qu’ils y voient une façon de me moquer de leurs petits chiens musclés… Je n’en suis pas fâché. »
7645 -il, parce qu’ils y voient une façon de me moquer de leurs petits chiens musclés… Je n’en suis pas fâché. » Il y avait pe
7646 n suis pas fâché. » Il y avait peu de monde dans les rues. Des jeunes gens avec une femme à chaque bras, l’air de ne pas t
7647 es. Des jeunes gens avec une femme à chaque bras, l’ air de ne pas trop s’amuser. — Ceci du moins n’a guère changé, dis-je,
7648 s jeunes gens avec une femme à chaque bras, l’air de ne pas trop s’amuser. — Ceci du moins n’a guère changé, dis-je, songe
7649 haque bras, l’air de ne pas trop s’amuser. — Ceci du moins n’a guère changé, dis-je, songeant aux Amours de Vienne. — Cert
7650 ins n’a guère changé, dis-je, songeant aux Amours de Vienne. — Certes, répondit Gérard, malgré les apparences, cette vie s
7651 ours de Vienne. — Certes, répondit Gérard, malgré les apparences, cette vie sentimentale est une des seules réalités qui co
7652 ne des seules réalités qui correspondent encore à l’ image classique de Vienne. Sentimentalisme capricieux d’ailleurs, dépo
7653 ités qui correspondent encore à l’image classique de Vienne. Sentimentalisme capricieux d’ailleurs, dépourvu d’ironie, mai
7654 . Sentimentalisme capricieux d’ailleurs, dépourvu d’ ironie, mais non pas de légèreté. C’est une sorte d’inconstance folâtr
7655 cieux d’ailleurs, dépourvu d’ironie, mais non pas de légèreté. C’est une sorte d’inconstance folâtre qui cache une incapac
7656 ironie, mais non pas de légèreté. C’est une sorte d’ inconstance folâtre qui cache une incapacité définitive à se passionne
7657 soit. Cette ville, qui est toute caresses, a peur de l’étreinte… C’est d’ailleurs une chose que je comprends assez bien, a
7658 t. Cette ville, qui est toute caresses, a peur de l’ étreinte… C’est d’ailleurs une chose que je comprends assez bien, ajou
7659 moment, comme nous traversions une rue sillonnée de taxis rapides, le homard refusa obstinément de progresser. Gérard dut
7660 s traversions une rue sillonnée de taxis rapides, le homard refusa obstinément de progresser. Gérard dut le prendre sous l
7661 ée de taxis rapides, le homard refusa obstinément de progresser. Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinc
7662 mard refusa obstinément de progresser. Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent désespér
7663 inément de progresser. Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent désespérément à ses manc
7664 rogresser. Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent désespérément à ses manches. De terre
7665 Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent désespérément à ses manches. De terreur, le hom
7666 inces s’accrochèrent désespérément à ses manches. De terreur, le homard avait rougi : il conserva toute la nuit une magnif
7667 ochèrent désespérément à ses manches. De terreur, le homard avait rougi : il conserva toute la nuit une magnifique couleur
7668 erreur, le homard avait rougi : il conserva toute la nuit une magnifique couleur orangée. Gérard semblait habitué à ces so
7669 eur orangée. Gérard semblait habitué à ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l’attribuait à
7670 mblait habitué à ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l’attribuait à une certaine anémie de
7671 ait habitué à ces sortes de scènes. On reparla de l’ inconstance viennoise. Gérard l’attribuait à une certaine anémie des s
7672 es. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l’ attribuait à une certaine anémie des sentiments, à un manque de caract
7673 à une certaine anémie des sentiments, à un manque de caractère aussi. La fidélité véritable est une œuvre d’art qui demand
7674 e des sentiments, à un manque de caractère aussi. La fidélité véritable est une œuvre d’art qui demande un long effort, et
7675 st une œuvre d’art qui demande un long effort, et les Viennois sont, par nature et par attitude, des gens fatigués. — Pour
7676 s gens fatigués. — Pour moi, dit Gérard, je situe l’ amour dans un monde où la question fidélité ou inconstance ne se pose
7677 oi, dit Gérard, je situe l’amour dans un monde où la question fidélité ou inconstance ne se pose plus. Vous le savez, je n
7678 ion fidélité ou inconstance ne se pose plus. Vous le savez, je n’ai aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléchissant b
7679 en y réfléchissant bien, mais peut-être était-ce la même sous deux attributs différents. Toutes les femmes qui m’ont rete
7680 ce la même sous deux attributs différents. Toutes les femmes qui m’ont retenu un instant, c’était parce qu’elles évoquaient
7681 t amour, c’était parce que je découvrais en elles de secrètes ressemblances, qui pour d’autres paraissaient purement mysti
7682 raissaient purement mystiques… Mais vous savez, «  les autres » n’y comprennent jamais rien, dès qu’on aime… Oh ! cette femm
7683 ard, un certain regard, mais j’ai su en retrouver la sensation jusque dans les choses — et c’est cela seul qui donna un se
7684 ais j’ai su en retrouver la sensation jusque dans les choses — et c’est cela seul qui donna un sens au monde. — Mais je bav
7685 e dire que c’est trop facile pour un homme retiré du monde depuis si longtemps. Livrons-nous plutôt à une petite malice do
7686 mps. Livrons-nous plutôt à une petite malice dont l’ idée me vient à la vue de cette vendeuse de fleurs. C’était la petite
7687 e dont l’idée me vient à la vue de cette vendeuse de fleurs. C’était la petite bossue qui vend des roses et des œillets da
7688 ent à la vue de cette vendeuse de fleurs. C’était la petite bossue qui vend des roses et des œillets dans la rue de Carint
7689 ite bossue qui vend des roses et des œillets dans la rue de Carinthie. Gérard lui paya quelques œillets rouges en lui expl
7690 s œillets rouges en lui expliquant qu’elle devait les donner à la première jolie femme qui passerait seule. Nous nous arrêt
7691 le. Nous nous arrêtâmes non loin, à une devanture de robes de soie, nous amusant à imaginer les corps précieux qui les rev
7692 nous arrêtâmes non loin, à une devanture de robes de soie, nous amusant à imaginer les corps précieux qui les revêtiraient
7693 vanture de robes de soie, nous amusant à imaginer les corps précieux qui les revêtiraient. Vint à pas pressés une jeune fem
7694 e, nous amusant à imaginer les corps précieux qui les revêtiraient. Vint à pas pressés une jeune femme, chapeau rouge et ma
7695 pressés une jeune femme, chapeau rouge et manteau de fourrure brune, inévitablement. Et ce qui se passa fut, hélas, non mo
7696 e qui se passa fut, hélas, non moins inévitable : la jeune femme refusa d’abord les fleurs pour se donner le temps de rega
7697 moins inévitable : la jeune femme refusa d’abord les fleurs pour se donner le temps de regarder autour d’elle ; l’intérêt
7698 ne femme refusa d’abord les fleurs pour se donner le temps de regarder autour d’elle ; l’intérêt que nous ne sûmes pas dis
7699 refusa d’abord les fleurs pour se donner le temps de regarder autour d’elle ; l’intérêt que nous ne sûmes pas dissimuler n
7700 fleurs pour se donner le temps de regarder autour d’ elle ; l’intérêt que nous ne sûmes pas dissimuler nous trahit ; elle f
7701 ur se donner le temps de regarder autour d’elle ; l’ intérêt que nous ne sûmes pas dissimuler nous trahit ; elle finit donc
7702 donc par accepter et vint à nous avec un sourire du type le plus courant : « Vous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y
7703 r accepter et vint à nous avec un sourire du type le plus courant : « Vous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait p
7704 te dont Gérard attendait évidemment quelque chose d’ imprévu, la seule chose contraire à la coutume viennoise. L’enfant éta
7705 ard attendait évidemment quelque chose d’imprévu, la seule chose contraire à la coutume viennoise. L’enfant était charmant
7706 elque chose d’imprévu, la seule chose contraire à la coutume viennoise. L’enfant était charmante, comme elles le sont pres
7707 la seule chose contraire à la coutume viennoise. L’ enfant était charmante, comme elles le sont presque toutes dans cette
7708 viennoise. L’enfant était charmante, comme elles le sont presque toutes dans cette ville, — du type que Gérard et Théo no
7709 elles le sont presque toutes dans cette ville, —  du type que Gérard et Théo nommaient « biondo et grassotto », et qu’avec
7710 ain où nous nous engouffrâmes dans un grand bruit de saxophones et de cors anglais jouant la Marche de Tannhäuser en tango
7711 engouffrâmes dans un grand bruit de saxophones et de cors anglais jouant la Marche de Tannhäuser en tango, un Balkanique t
7712 and bruit de saxophones et de cors anglais jouant la Marche de Tannhäuser en tango, un Balkanique très lisse nous délivra
7713 r en tango, un Balkanique très lisse nous délivra de notre conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce
7714 ue très lisse nous délivra de notre conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c’est que de prend
7715 anses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c’est que de prendre des femmes au hasard, disait-il. Je sens très bien que nous a
7716 s bien que nous allons nous ennuyer terriblement. Du moins, moi. Pour vous, c’est différent, vous êtes moderne, vous vous
7717 vous êtes moderne, vous vous contentez peut-être de cette pêche miraculeuse — c’est une façon de parler — à laquelle on s
7718 être de cette pêche miraculeuse — c’est une façon de parler — à laquelle on se livre dans ces lieux de plaisir — autre faç
7719 de parler — à laquelle on se livre dans ces lieux de plaisir — autre façon de parler. On dit que j’ai vécu d’illusions, av
7720 se livre dans ces lieux de plaisir — autre façon de parler. On dit que j’ai vécu d’illusions, avouez que les miennes étai
7721 sir — autre façon de parler. On dit que j’ai vécu d’ illusions, avouez que les miennes étaient de meilleure qualité : car c
7722 vécu d’illusions, avouez que les miennes étaient de meilleure qualité : car c’est une pauvre illusion que le plaisir qu’o
7723 leure qualité : car c’est une pauvre illusion que le plaisir qu’on vient chercher ici avec le premier être venu. — Certes,
7724 le premier être venu. — Certes, je comprends que l’ Europe est en décadence quand je la regarde s’amuser. Je vois se perdr
7725 comprends que l’Europe est en décadence quand je la regarde s’amuser. Je vois se perdre ce sens des correspondances secrè
7726 e sens des correspondances secrètes et spontanées du plaisir qui seules faisaient sa dignité humaine, parce qu’elles le ra
7727 ules faisaient sa dignité humaine, parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins blasé
7728 humaine, parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossière
7729 qu’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement que des b
7730 ns leur vie aux “divertissements” entre 10 heures du soir et 4 heures du matin, moyennant tant de schillings, dans un déco
7731 ertissements” entre 10 heures du soir et 4 heures du matin, moyennant tant de schillings, dans un décor banal et imposé, a
7732 é, avec des femmes qui élargissent des sourires à la mesure de votre générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de dis
7733 s femmes qui élargissent des sourires à la mesure de votre générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de distributeurs
7734 rires à la mesure de votre générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de distributeurs automatiques de plaisir. Autant
7735 re générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de distributeurs automatiques de plaisir. Autant dire que ceux qui les f
7736 uit sont des sortes de distributeurs automatiques de plaisir. Autant dire que ceux qui les fréquentent ne savent plus ce q
7737 automatiques de plaisir. Autant dire que ceux qui les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prennent
7738 i les fréquentent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prennent au hasard des liqueurs qui n’ont pas été prépar
7739 été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t-il bruyamment dans
7740 pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t-il bruyamment dans ces lieux : c
7741 avent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ ennui règne-t-il bruyamment dans ces lieux : cet orchestre triomphant
7742 t épaissis. Regardez ces yeux mornes, ou luisants de concupiscences élémentaires : Ce sont vos contemporains livrés à la d
7743 élémentaires : Ce sont vos contemporains livrés à la démocratie des plaisirs achetés au détail dans une foire éclatante de
7744 aisirs achetés au détail dans une foire éclatante de faux luxe. La misère est de voir ici des femmes aussi ravissantes que
7745 au détail dans une foire éclatante de faux luxe. La misère est de voir ici des femmes aussi ravissantes que celle-là qui
7746 s une foire éclatante de faux luxe. La misère est de voir ici des femmes aussi ravissantes que celle-là qui danse en robe
7747 qui danse en robe mauve, avec tant de gravité et de détachement. Je viens souvent la regarder, à cause de la noblesse de
7748 nt de gravité et de détachement. Je viens souvent la regarder, à cause de la noblesse de sa danse. Je la nomme Clarissa, p
7749 chement. Je viens souvent la regarder, à cause de la noblesse de sa danse. Je la nomme Clarissa, parce que cela lui va. Ma
7750 viens souvent la regarder, à cause de la noblesse de sa danse. Je la nomme Clarissa, parce que cela lui va. Mais comme c’e
7751 regarder, à cause de la noblesse de sa danse. Je la nomme Clarissa, parce que cela lui va. Mais comme c’est odieux qu’une
7752 x qu’une créature aussi parfaite soit touchée par les mains outrageusement baguées de ces courtiers alourdis de “Knödl”. En
7753 soit touchée par les mains outrageusement baguées de ces courtiers alourdis de “Knödl”. En Orient on en ferait une chose e
7754 outrageusement baguées de ces courtiers alourdis de “Knödl”. En Orient on en ferait une chose extrêmement précieuse, qu’o
7755 ’on n’approcherait qu’avec un sentiment religieux de la beauté. Mais je crois que l’Orient est devenu fou. Il ne comprend
7756 n’approcherait qu’avec un sentiment religieux de la beauté. Mais je crois que l’Orient est devenu fou. Il ne comprend plu
7757 ntiment religieux de la beauté. Mais je crois que l’ Orient est devenu fou. Il ne comprend plus rien. » Des bugles agonisai
7758 . » Des bugles agonisaient, aux dernières mesures d’ un tango. Notre encombrante conquête revint s’asseoir auprès de nous.
7759 moins. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit-elle d’ un ton de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte aux lois
7760 Pourquoi vous ne dites rien ? » fit-elle d’un ton de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte aux lois du genre
7761 videmment scandalisée par cette atteinte aux lois du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une cert
7762 scandalisée par cette atteinte aux lois du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une certaine piti
7763 s du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit-il doucement, p
7764 ment, pauvre colombe dépareillée, vous n’avez pas de ressemblance, et c’est ce qui vous perdra. » La pauvre fille ne compr
7765 s de ressemblance, et c’est ce qui vous perdra. » La pauvre fille ne comprenant pas, il y eut un moment pénible, comme tou
7766 pre une comédie aux attitudes convenues et donner l’ air bête aux acteurs. Puis Gérard embrassa paternellement la belle eff
7767 aux acteurs. Puis Gérard embrassa paternellement la belle effarée, et nous sortîmes, après avoir délivré le homard qui, l
7768 le effarée, et nous sortîmes, après avoir délivré le homard qui, laissé au vestiaire, y était l’objet de vexations diverse
7769 livré le homard qui, laissé au vestiaire, y était l’ objet de vexations diverses et de curiosités grossières de la part des
7770 homard qui, laissé au vestiaire, y était l’objet de vexations diverses et de curiosités grossières de la part des garçons
7771 stiaire, y était l’objet de vexations diverses et de curiosités grossières de la part des garçons. « Encore une proie inut
7772 s garçons. « Encore une proie inutile lâchée pour l’ ombre, dit Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette
7773 une proie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’ un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est
7774 re, dit Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ ombre de cette ville illusoire est la plus douce à mes vagabondages sa
7775 Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est la plus douce à mes vagabondages sans but.
7776 icieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire est la plus douce à mes vagabondages sans but. Vous savez, je lance mes file
7777 es sans but. Vous savez, je lance mes filets dans l’ eau des nuits, et quelquefois j’en ramène des animaux aux yeux bizarre
7778 ène des animaux aux yeux bizarres où je sais lire les signes. » Comme je ne répondais rien : « Avez-vous sommeil ? demanda-
7779 lié mes clefs il y a très, très longtemps… Et pas de Lune ce soir, il serait dangereux de s’endormir. » Se penchant vers m
7780 emps… Et pas de Lune ce soir, il serait dangereux de s’endormir. » Se penchant vers moi il prononça : « La nuit sera noire
7781 ’endormir. » Se penchant vers moi il prononça : «  La nuit sera noire et blanche. » Je ressentis quelque émotion à l’ouïe d
7782 oire et blanche. » Je ressentis quelque émotion à l’ ouïe de cette phrase célèbre. Ensuite, je pensai qu’il arrive aux meil
7783 blanche. » Je ressentis quelque émotion à l’ouïe de cette phrase célèbre. Ensuite, je pensai qu’il arrive aux meilleurs d
7784 re. Ensuite, je pensai qu’il arrive aux meilleurs de se répéter, et que c’était la première fois de la soirée que Gérard «
7785 rs de se répéter, et que c’était la première fois de la soirée que Gérard « faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-R
7786 de se répéter, et que c’était la première fois de la soirée que Gérard « faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Roug
7787 a première fois de la soirée que Gérard « faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi notr
7788 is de la soirée que Gérard « faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi notre sang. Nos pe
7789 e que Gérard « faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi notre sang. Nos pensées devenai
7790 Nos pensées devenaient légères comme des ballons. La rumeur de Vienne baignait nos corps fatigués jusqu’à l’insensibilité
7791 s devenaient légères comme des ballons. La rumeur de Vienne baignait nos corps fatigués jusqu’à l’insensibilité et l’Illus
7792 eur de Vienne baignait nos corps fatigués jusqu’à l’ insensibilité et l’Illusion étendait sur toutes choses une aile d’ombr
7793 ait nos corps fatigués jusqu’à l’insensibilité et l’ Illusion étendait sur toutes choses une aile d’ombre flatteuse aux cap
7794 et l’Illusion étendait sur toutes choses une aile d’ ombre flatteuse aux caprices redoutables. Cette nuit-là nous rencontrâ
7795 des oiseaux nous parlèrent, bientôt dissous dans le vent. Tout était reflet, passages, allusions. Plus tard, dans un peti
7796 es, allusions. Plus tard, dans un petit bar laqué de noir jusqu’à mi-hauteur, puis couvert de glaces qui, reflétant le pla
7797 ar laqué de noir jusqu’à mi-hauteur, puis couvert de glaces qui, reflétant le plafond à caissons dorés, l’étendent indéfin
7798 mi-hauteur, puis couvert de glaces qui, reflétant le plafond à caissons dorés, l’étendent indéfiniment — c’est un ciel sus
7799 laces qui, reflétant le plafond à caissons dorés, l’ étendent indéfiniment — c’est un ciel suspendu assez bas sur nos têtes
7800 ulé joue très doucement. Nous sommes assis autour d’ une petite table lumineuse, verdâtre, et Gérard, penché sur cet aquari
7801 use, verdâtre, et Gérard, penché sur cet aquarium de rêves, discourt et décrit les images qu’il y découvre. Il y a les ail
7802 ché sur cet aquarium de rêves, discourt et décrit les images qu’il y découvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont l
7803 urt et décrit les images qu’il y découvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont les bras de Clarissa dans sa danse, e
7804 rit les images qu’il y découvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont les bras de Clarissa dans sa danse, et Clariss
7805 ouvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont les bras de Clarissa dans sa danse, et Clarissa c’est aussi l’Anglaise au
7806 y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont les bras de Clarissa dans sa danse, et Clarissa c’est aussi l’Anglaise aux citron
7807 e Clarissa dans sa danse, et Clarissa c’est aussi l’ Anglaise aux citrons de Pompéi, l’Octavie du golfe de Marseille, ou bi
7808 e, et Clarissa c’est aussi l’Anglaise aux citrons de Pompéi, l’Octavie du golfe de Marseille, ou bien plutôt, par je ne sa
7809 ssa c’est aussi l’Anglaise aux citrons de Pompéi, l’ Octavie du golfe de Marseille, ou bien plutôt, par je ne sais quelle e
7810 aussi l’Anglaise aux citrons de Pompéi, l’Octavie du golfe de Marseille, ou bien plutôt, par je ne sais quelle erreur d’im
7811 nglaise aux citrons de Pompéi, l’Octavie du golfe de Marseille, ou bien plutôt, par je ne sais quelle erreur d’images, — c
7812 lle, ou bien plutôt, par je ne sais quelle erreur d’ images, — ce serait la gravité énigmatique d’Adrienne, mais dans le lo
7813 ar je ne sais quelle erreur d’images, — ce serait la gravité énigmatique d’Adrienne, mais dans le lointain, Aurélia lui ré
7814 reur d’images, — ce serait la gravité énigmatique d’ Adrienne, mais dans le lointain, Aurélia lui répond d’un regard pareil
7815 rait la gravité énigmatique d’Adrienne, mais dans le lointain, Aurélia lui répond d’un regard pareil. Des visages naissent
7816 rienne, mais dans le lointain, Aurélia lui répond d’ un regard pareil. Des visages naissent comme des étoiles dans un halo,
7817 es naissent comme des étoiles dans un halo, comme les couleurs sous les paupières, s’élargissent, se fondent, se superposen
7818 des étoiles dans un halo, comme les couleurs sous les paupières, s’élargissent, se fondent, se superposent. Cinéma des sent
7819 t. Cinéma des sentiments qui montre vivantes dans la même minute toutes les incarnations d’un amour dont l’être éternel ap
7820 ts qui montre vivantes dans la même minute toutes les incarnations d’un amour dont l’être éternel apparaît peu à peu, à tra
7821 antes dans la même minute toutes les incarnations d’ un amour dont l’être éternel apparaît peu à peu, à travers la simultan
7822 me minute toutes les incarnations d’un amour dont l’ être éternel apparaît peu à peu, à travers la simultanéité de ses mani
7823 dont l’être éternel apparaît peu à peu, à travers la simultanéité de ses manifestations. Gérard parle avec une liberté mag
7824 nel apparaît peu à peu, à travers la simultanéité de ses manifestations. Gérard parle avec une liberté magnifique et angoi
7825 erté magnifique et angoissante. Il mêle tout dans le temps et l’espace. Cent années et tous les visages aimés revivent dan
7826 que et angoissante. Il mêle tout dans le temps et l’ espace. Cent années et tous les visages aimés revivent dans cette coup
7827 ut dans le temps et l’espace. Cent années et tous les visages aimés revivent dans cette coupe de songes avec toutes leurs i
7828 tous les visages aimés revivent dans cette coupe de songes avec toutes leurs illusions, — illusions des formes passagères
7829 réelles, illusions des reflets qui ne livrent que le côté terrestre des choses dont l’autre moitié sera toujours cachée, a
7830 s dont l’autre moitié sera toujours cachée, ainsi la Lune et sa moitié d’ombre. Et parce que tout revit en un instant dans
7831 sera toujours cachée, ainsi la Lune et sa moitié d’ ombre. Et parce que tout revit en un instant dans cette vision, il con
7832 en un instant dans cette vision, il connaît enfin la substance véritable et unique de toutes ses amours, il communie avec
7833 il connaît enfin la substance véritable et unique de toutes ses amours, il communie avec quelque chose d’éternel. Tous les
7834 toutes ses amours, il communie avec quelque chose d’ éternel. Tous les drames du monde ne sont que décors mouvants dans la
7835 s, il communie avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du monde ne sont que décors mouvants dans la lueur bariolée de
7836 nie avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du monde ne sont que décors mouvants dans la lueur bariolée des sentimen
7837 drames du monde ne sont que décors mouvants dans la lueur bariolée des sentiments, ils ne sont que reflets, épisodes, sym
7838 ts, ils ne sont que reflets, épisodes, symboles : le vrai drame de son destin est ailleurs. Il se met à m’expliquer des si
7839 t que reflets, épisodes, symboles : le vrai drame de son destin est ailleurs. Il se met à m’expliquer des signes, des géné
7840 sent aux pierres précieuses en passant par toutes les formes animales. Pour lui, les choses n’ont d’intérêt que par les rap
7841 passant par toutes les formes animales. Pour lui, les choses n’ont d’intérêt que par les rapports qu’il leur devine avec la
7842 s les formes animales. Pour lui, les choses n’ont d’ intérêt que par les rapports qu’il leur devine avec la réalité extra-t
7843 les. Pour lui, les choses n’ont d’intérêt que par les rapports qu’il leur devine avec la réalité extra-terrestre. Il m’ense
7844 térêt que par les rapports qu’il leur devine avec la réalité extra-terrestre. Il m’enseigne que la passion seule, par la s
7845 vec la réalité extra-terrestre. Il m’enseigne que la passion seule, par la souffrance qu’elle entraîne, nous révèle le sen
7846 errestre. Il m’enseigne que la passion seule, par la souffrance qu’elle entraîne, nous révèle le sens réel de nos vies, et
7847 , par la souffrance qu’elle entraîne, nous révèle le sens réel de nos vies, et peu à peu, de leurs moindres coïncidences.
7848 france qu’elle entraîne, nous révèle le sens réel de nos vies, et peu à peu, de leurs moindres coïncidences. La fatigue ca
7849 us révèle le sens réel de nos vies, et peu à peu, de leurs moindres coïncidences. La fatigue calme son lyrisme et son exal
7850 es, et peu à peu, de leurs moindres coïncidences. La fatigue calme son lyrisme et son exaltation. Il semble se rapprocher
7851 yrisme et son exaltation. Il semble se rapprocher de moi. Il me raconte de ces superstitions qui ne sont enfantines que po
7852 on. Il semble se rapprocher de moi. Il me raconte de ces superstitions qui ne sont enfantines que pour nos savants retombé
7853 ne barbarie spirituelle. Il plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout à un film où les épisodes s’appellent par le si
7854 Il dit que la vie ressemble surtout à un film où les épisodes s’appellent par le simple jeu des images, se voient par tran
7855 surtout à un film où les épisodes s’appellent par le simple jeu des images, se voient par transparence au travers de l’aut
7856 vers de l’autre. Il dit : « Pour celui qui saisit les correspondances, chaque geste, chaque minute d’une vie résume cette v
7857 les correspondances, chaque geste, chaque minute d’ une vie résume cette vie entière et fait allusion à tout ce qu’il y a
7858 entière et fait allusion à tout ce qu’il y a sous le soleil, et même ailleurs. Croyez-moi, ce qu’il faudrait écrire, c’est
7859 e qu’il faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard, qui tiendrait toute en une heure, en un lieu, en une vision. 
7860 une vision. » Nous sortîmes. Seules des trompes d’ autos s’appelaient dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus
7861 mes. Seules des trompes d’autos s’appelaient dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus rien ; à peine, de temps e
7862 , qui semblait d’ailleurs endormi. En passant par la Freyung, nous vîmes un palais aux fenêtres illuminées. Des autos atte
7863 fenêtres illuminées. Des autos attendaient devant le porche grand ouvert. Les chauffeurs faisaient les cent pas dans la ne
7864 autos attendaient devant le porche grand ouvert. Les chauffeurs faisaient les cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudai
7865 le porche grand ouvert. Les chauffeurs faisaient les cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudaient à la banquette d’une
7866 uvert. Les chauffeurs faisaient les cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudaient à la banquette d’une boutique à « Würs
7867 cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudaient à la banquette d’une boutique à « Würstel » où nous nous arrêtâmes. Au lég
7868 la neige fraîche ou s’accoudaient à la banquette d’ une boutique à « Würstel » où nous nous arrêtâmes. Au léger sifflement
7869 tel » où nous nous arrêtâmes. Au léger sifflement du bec de gaz sans manchon qui éclairait la boutique, et que le vent men
7870 fflement du bec de gaz sans manchon qui éclairait la boutique, et que le vent menaçait d’éteindre à chaque instant, le hom
7871 az sans manchon qui éclairait la boutique, et que le vent menaçait d’éteindre à chaque instant, le homard se réveilla. Gér
7872 ui éclairait la boutique, et que le vent menaçait d’ éteindre à chaque instant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu
7873 que le vent menaçait d’éteindre à chaque instant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’il en était ainsi chaque nui
7874 m’expliqua qu’il en était ainsi chaque nuit, que l’ animal devenait nerveux et que depuis quelques semaines, il avait dû l
7875 veux et que depuis quelques semaines, il avait dû le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion et la fit pre
7876 caviar. Il en demanda donc une petite portion et la fit prendre au homard avec toutes sortes de soins. Les chauffeurs reg
7877 on et la fit prendre au homard avec toutes sortes de soins. Les chauffeurs regardaient d’un œil las, trop las pour s’étonn
7878 it prendre au homard avec toutes sortes de soins. Les chauffeurs regardaient d’un œil las, trop las pour s’étonner. Transi,
7879 outes sortes de soins. Les chauffeurs regardaient d’ un œil las, trop las pour s’étonner. Transi, je me balançais d’un pied
7880 trop las pour s’étonner. Transi, je me balançais d’ un pied sur l’autre dans de la neige fondante, tout en croquant une de
7881 ransi, je me balançais d’un pied sur l’autre dans de la neige fondante, tout en croquant une de ces saucisses à la moutard
7882 si, je me balançais d’un pied sur l’autre dans de la neige fondante, tout en croquant une de ces saucisses à la moutarde q
7883 e dans de la neige fondante, tout en croquant une de ces saucisses à la moutarde qu’on appelle ici « Frankfurter » et aill
7884 fondante, tout en croquant une de ces saucisses à la moutarde qu’on appelle ici « Frankfurter » et ailleurs « Wienerli ».
7885 « Frankfurter » et ailleurs « Wienerli ». Soudain les autos se mirent à ronfler. Par le grand escalier, au fond de la cour
7886 rli ». Soudain les autos se mirent à ronfler. Par le grand escalier, au fond de la cour du palais, descendaient les invité
7887 mirent à ronfler. Par le grand escalier, au fond de la cour du palais, descendaient les invités du bal. Des femmes sans c
7888 rent à ronfler. Par le grand escalier, au fond de la cour du palais, descendaient les invités du bal. Des femmes sans chap
7889 onfler. Par le grand escalier, au fond de la cour du palais, descendaient les invités du bal. Des femmes sans chapeau cour
7890 alier, au fond de la cour du palais, descendaient les invités du bal. Des femmes sans chapeau couraient vers les voitures,
7891 nd de la cour du palais, descendaient les invités du bal. Des femmes sans chapeau couraient vers les voitures, les hommes
7892 és du bal. Des femmes sans chapeau couraient vers les voitures, les hommes s’inclinaient pour des baise-mains silencieux et
7893 femmes sans chapeau couraient vers les voitures, les hommes s’inclinaient pour des baise-mains silencieux et mécaniques. J
7894 ux faces maigres qui ressemblaient terriblement à d’ anciens Habsbourg, des comtes athlétiques et la silhouette échassière
7895 à d’anciens Habsbourg, des comtes athlétiques et la silhouette échassière de la jeune duchesse de Clam-Clamannsfeld dont
7896 es comtes athlétiques et la silhouette échassière de la jeune duchesse de Clam-Clamannsfeld dont le manteau de velours ros
7897 comtes athlétiques et la silhouette échassière de la jeune duchesse de Clam-Clamannsfeld dont le manteau de velours rose l
7898 re de la jeune duchesse de Clam-Clamannsfeld dont le manteau de velours rose laissait découvertes des jambes extrêmement h
7899 une duchesse de Clam-Clamannsfeld dont le manteau de velours rose laissait découvertes des jambes extrêmement hautes tandi
7900 ndis que sa tête frisée jetait des insolences sur les chapeaux noirs de ses cavaliers. Tout cela s’empila dans des autos ;
7901 isée jetait des insolences sur les chapeaux noirs de ses cavaliers. Tout cela s’empila dans des autos ; en dix minutes, il
7902 autos ; en dix minutes, il n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ? Ses yeux s’étaient fixés intensément,
7903 Gérard ? Ses yeux s’étaient fixés intensément, à la sortie des invités, sur une femme qui s’en allait toute seule vers un
7904 femme qui s’en allait toute seule vers une auto à l’ écart des autres. Une femme aux cheveux noirs en bandeaux, au teint pâ
7905 mme aux cheveux noirs en bandeaux, au teint pâle, l’ air d’autrefois. Il avait murmuré : Marie Pleyel. Quand la place se fu
7906 x cheveux noirs en bandeaux, au teint pâle, l’air d’ autrefois. Il avait murmuré : Marie Pleyel. Quand la place se fut apai
7907 autrefois. Il avait murmuré : Marie Pleyel. Quand la place se fut apaisée, je m’aperçus que j’étais seul. Une dernière aut
7908 olument silencieuse fila devant moi ; je reconnus la voiture de la femme aux bandeaux noirs. Mais les rideaux étaient bais
7909 encieuse fila devant moi ; je reconnus la voiture de la femme aux bandeaux noirs. Mais les rideaux étaient baissés. Déjà o
7910 ieuse fila devant moi ; je reconnus la voiture de la femme aux bandeaux noirs. Mais les rideaux étaient baissés. Déjà on c
7911 s la voiture de la femme aux bandeaux noirs. Mais les rideaux étaient baissés. Déjà on criait les journaux du matin, des tr
7912 Mais les rideaux étaient baissés. Déjà on criait les journaux du matin, des triporteurs passèrent à toute vitesse, m’éclab
7913 eaux étaient baissés. Déjà on criait les journaux du matin, des triporteurs passèrent à toute vitesse, m’éclaboussant de n
7914 orteurs passèrent à toute vitesse, m’éclaboussant de neige et de titres dépourvus de sens. Je dormais debout. 10. Quelqu
7915 èrent à toute vitesse, m’éclaboussant de neige et de titres dépourvus de sens. Je dormais debout. 10. Quelque chose comm
7916 e, m’éclaboussant de neige et de titres dépourvus de sens. Je dormais debout. 10. Quelque chose comme « pâtisserie-crème
7917 fouettée ». l. « Un soir à Vienne avec Gérard », La Nouvelle Semaine artistique et littéraire, Neuchâtel, n° 7, 24 mars 1
71 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
7918 nt pour tous ceux que Jules Verne passionne. Pour les autres, divertissant et spirituel. Pourquoi ne veut-on voir en Jules
7919 un précurseur ? Jules Verne est un créateur, dont les inventions se suffisent et suffisent à notre joie. Ce ne sont pas les
7920 ffisent et suffisent à notre joie. Ce ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les poètes. Or Jules Verne fut poète
7921 ne sont pas les savants qui sont prophètes, mais les poètes. Or Jules Verne fut poète avant tout — et ce livre le fera bie
7922 Or Jules Verne fut poète avant tout — et ce livre le fera bien voir aux sceptiques. Il a aimé la science parce qu’elle ouv
7923 livre le fera bien voir aux sceptiques. Il a aimé la science parce qu’elle ouvre des perspectives d’évasion — où seuls les
7924 é la science parce qu’elle ouvre des perspectives d’ évasion — où seuls les poètes savent se perdre. Et c’est bien sa plus
7925 ’elle ouvre des perspectives d’évasion — où seuls les poètes savent se perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’avoi
7926 se perdre. Et c’est bien sa plus grande ruse que d’ avoir emprunté le véhicule à la mode pour conduire des millions de lec
7927 est bien sa plus grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode pour conduire des millions de lecteurs dans un mon
7928 us grande ruse que d’avoir emprunté le véhicule à la mode pour conduire des millions de lecteurs dans un monde purement fa
7929 le véhicule à la mode pour conduire des millions de lecteurs dans un monde purement fantaisiste où les équations tyranniq
7930 de lecteurs dans un monde purement fantaisiste où les équations tyranniques deviennent de merveilleux calembours, où les sa
7931 ntaisiste où les équations tyranniques deviennent de merveilleux calembours, où les savants sont réellement dans la lune,
7932 anniques deviennent de merveilleux calembours, où les savants sont réellement dans la lune, ou bien descendent au fond des
7933 x calembours, où les savants sont réellement dans la lune, ou bien descendent au fond des mers adorer la Liberté et jouer
7934 lune, ou bien descendent au fond des mers adorer la Liberté et jouer de l’orgue sous les yeux de poulpes géants. Jules Ve
7935 ndent au fond des mers adorer la Liberté et jouer de l’orgue sous les yeux de poulpes géants. Jules Verne a véritablement
7936 nt au fond des mers adorer la Liberté et jouer de l’ orgue sous les yeux de poulpes géants. Jules Verne a véritablement sou
7937 oulpes géants. Jules Verne a véritablement soumis la science à la poésie. Et l’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes
7938 . Jules Verne a véritablement soumis la science à la poésie. Et l’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les œuv
7939 a véritablement soumis la science à la poésie. Et l’ on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les œuvres du plus gr
7940 la poésie. Et l’on ne veut voir que jolis livres d’ étrennes dans les œuvres du plus grand créateur de mythes modernes, du
7941 ’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les œuvres du plus grand créateur de mythes modernes, du seul écrivain do
7942 voir que jolis livres d’étrennes dans les œuvres du plus grand créateur de mythes modernes, du seul écrivain dont l’influ
7943 d’étrennes dans les œuvres du plus grand créateur de mythes modernes, du seul écrivain dont l’influence soit comparable à
7944 œuvres du plus grand créateur de mythes modernes, du seul écrivain dont l’influence soit comparable à celle du cinéma ! Cl
7945 réateur de mythes modernes, du seul écrivain dont l’ influence soit comparable à celle du cinéma ! Claretie raconte que les
7946 écrivain dont l’influence soit comparable à celle du cinéma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de correction s
7947 mparable à celle du cinéma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de correction se jetaient sur ces volumes « au tr
7948 ma ! Claretie raconte que les détenus des maisons de correction se jetaient sur ces volumes « au travers desquels ils resp
7949 ces volumes « au travers desquels ils respiraient l’ air du monde ». N’en ferons-nous pas autant, emprisonnés que nous somm
7950 lumes « au travers desquels ils respiraient l’air du monde ». N’en ferons-nous pas autant, emprisonnés que nous sommes dan
7951 que nous sommes dans une civilisation qui, selon l’ expression de Jules Verne désabusé « emprunte l’aspect d’une nécessité
7952 mes dans une civilisation qui, selon l’expression de Jules Verne désabusé « emprunte l’aspect d’une nécessité » (et dans l
7953 n l’expression de Jules Verne désabusé « emprunte l’ aspect d’une nécessité » (et dans la bouche de ce libertaire, cela con
7954 ssion de Jules Verne désabusé « emprunte l’aspect d’ une nécessité » (et dans la bouche de ce libertaire, cela constituait
7955 sé « emprunte l’aspect d’une nécessité » (et dans la bouche de ce libertaire, cela constituait un jugement !) Serons-nous
7956 nte l’aspect d’une nécessité » (et dans la bouche de ce libertaire, cela constituait un jugement !) Serons-nous longtemps
7957 n jugement !) Serons-nous longtemps encore dupes d’ une conception de la littérature si pédante qu’elle exclut un de nos p
7958 rons-nous longtemps encore dupes d’une conception de la littérature si pédante qu’elle exclut un de nos plus grands conteu
7959 s-nous longtemps encore dupes d’une conception de la littérature si pédante qu’elle exclut un de nos plus grands conteurs
7960 on de la littérature si pédante qu’elle exclut un de nos plus grands conteurs sous prétexte qu’il n’est styliste ni psycho
7961 us Jules Verne aux enfants ? J’allais oublier que la littérature enfantine est le dernier bateau. Pour ce coup, voilà qui
7962 ateau. Pour ce coup, voilà qui ne m’empêchera pas d’ y monter, il suffit que cet obsédant capitaine Nemo soit à bord, je so
7963 bord, je soupçonne que ce bateau n’est autre que La Liberté. ar. « M. Allotte De La Fuye : Jules Verne, sa vie, son œuv
7964 Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juin 1928, p. 768-769.
72 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
7965 Aragon, Traité du style (août 1928)as Ce n’est pas le seul talent de M. Aragon qui l
7966 on, Traité du style (août 1928)as Ce n’est pas le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne à mes yeux, de considé
7967 tyle (août 1928)as Ce n’est pas le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne à mes yeux, de considération. J’admir
7968 s Ce n’est pas le seul talent de M. Aragon qui le rendrait digne à mes yeux, de considération. J’admire autant le talen
7969 nt de M. Aragon qui le rendrait digne à mes yeux, de considération. J’admire autant le talent de celui qui mène 60 parties
7970 gne à mes yeux, de considération. J’admire autant le talent de celui qui mène 60 parties d’échecs simultanément, et c’est
7971 yeux, de considération. J’admire autant le talent de celui qui mène 60 parties d’échecs simultanément, et c’est naturel :
7972 ire autant le talent de celui qui mène 60 parties d’ échecs simultanément, et c’est naturel : je m’en avoue plus éloigné et
7973 x écrivains que des révélations, ou mieux, qu’ils les favorisent par leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’amour, a dit
7974 ls les favorisent par leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’amour, a dit conséquemment beaucoup de choses vraies (belle
7975 avorisent par leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’amour, a dit conséquemment beaucoup de choses vraies (belles). Il e
7976 risent par leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’ amour, a dit conséquemment beaucoup de choses vraies (belles). Il est
7977 ies (belles). Il est même un des très rares parmi les jeunes qui ait vraiment donné quelque chose. C’est pourquoi j’ai lu c
7978 cent célébrités locales. (Quant à Goethe, traité de clown, cela ne va pas loin.) C’est une belle rage (ô combien partagée
7979 tes drôles ou quelconques. Mais la seconde partie du livre est admirable ; il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre trai
7980 econde partie du livre est admirable ; il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre traite du style, à coups d’exemples qui
7981 il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre traite du style, à coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien i
7982 e ne ment pas ; ce livre traite du style, à coups d’ exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien ici qu’Aragon dépas
7983 traite du style, à coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’on voit bien ici qu’Aragon dépasse ces surréalistes, ces
7984 aite du style, à coups d’exemples qui méritent de l’ être. Et l’on voit bien ici qu’Aragon dépasse ces surréalistes, ces or
7985 le, à coups d’exemples qui méritent de l’être. Et l’ on voit bien ici qu’Aragon dépasse ces surréalistes, ces orthodoxes de
7986 u’Aragon dépasse ces surréalistes, ces orthodoxes de l’absurde confondu avec le poétique, ou ces disciples de Rimbaud, ou
7987 ragon dépasse ces surréalistes, ces orthodoxes de l’ absurde confondu avec le poétique, ou ces disciples de Rimbaud, ou enf
7988 listes, ces orthodoxes de l’absurde confondu avec le poétique, ou ces disciples de Rimbaud, ou enfin ces littérateurs anti
7989 surde confondu avec le poétique, ou ces disciples de Rimbaud, ou enfin ces littérateurs antilittéraires, ces « Messieurs l
7990 ces littérateurs antilittéraires, ces « Messieurs les Nymphes ». Mais donner l’air bête à ceux qui le sont en créant une be
7991 aires, ces « Messieurs les Nymphes ». Mais donner l’ air bête à ceux qui le sont en créant une belle œuvre serait, par exem
7992 les Nymphes ». Mais donner l’air bête à ceux qui le sont en créant une belle œuvre serait, par exemple, plus efficace. Ar
7993 urne sans cesse pour crier : Lâches, vous refusez d’ avancer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute
7994 , vous refusez d’avancer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiqueme
7995 efusez d’avancer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais
7996 e voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on nous laisse chercher plus loin, dans
7997 ous laisse chercher plus loin, dans ce silence où l’ on accède à des objets qui enfin valent le respect. as. « Aragon : T
7998 ence où l’on accède à des objets qui enfin valent le respect. as. « Aragon : Traité du style (NRF) », Bibliothèque unive
7999 enfin valent le respect. as. « Aragon : Traité du style (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, G
8000 style (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, Genève, août 1928, p. 1034.
73 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
8001 Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)at Les derniers écr
8002 Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)at Les derniers écrits des surréalist
8003 olution et les intellectuels (novembre 1928)at Les derniers écrits des surréalistes débattent la question de savoir s’il
8004 Les derniers écrits des surréalistes débattent la question de savoir s’ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne d
8005 ers écrits des surréalistes débattent la question de savoir s’ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entr
8006 ne doit pas entraîner, à leur point de vue, celui d’ autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc naturellement vers l’action
8007 ux-mêmes. Ils se tournent donc naturellement vers l’ action, c’est-à-dire — nous sommes en France — vers la politique. Or c
8008 tion, c’est-à-dire — nous sommes en France — vers la politique. Or ces ennemis de toute littérature voient leurs avances d
8009 mes en France — vers la politique. Or ces ennemis de toute littérature voient leurs avances dédaignées par les communistes
8010 e littérature voient leurs avances dédaignées par les communistes, gens d’action à jugements simples, qui les trouvent trop
8011 eurs avances dédaignées par les communistes, gens d’ action à jugements simples, qui les trouvent trop littérateurs. Rien d
8012 mmunistes, gens d’action à jugements simples, qui les trouvent trop littérateurs. Rien d’étonnant à cela dans une époque où
8013 simples, qui les trouvent trop littérateurs. Rien d’ étonnant à cela dans une époque où les valeurs de l’esprit sont en pra
8014 ateurs. Rien d’étonnant à cela dans une époque où les valeurs de l’esprit sont en pratique universellement méprisées. Mais
8015 d’étonnant à cela dans une époque où les valeurs de l’esprit sont en pratique universellement méprisées. Mais les surréal
8016 étonnant à cela dans une époque où les valeurs de l’ esprit sont en pratique universellement méprisées. Mais les surréalist
8017 sont en pratique universellement méprisées. Mais les surréalistes ont leur responsabilité là-dedans ; leur défense de l’es
8018 t leur responsabilité là-dedans ; leur défense de l’ esprit s’est bornée jusqu’ici à une rhétorique très brillante contre u
8019 détesté, mais dont ils participent plus qu’ils ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réali
8020 plus qu’ils ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan qui nous empêche
8021 ls ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan qui nous empêche de bouge
8022 ient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan qui nous empêche de bouger », comme d
8023 it urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan qui nous empêche de bouger », comme dit fort bien M. Bre
8024 « cette réalité de premier plan qui nous empêche de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition d’aller plu
8025 , comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition d’ aller plus loin et de prendre une connaissance positive de ce qu’il y
8026 M. Breton. Mais à condition d’aller plus loin et de prendre une connaissance positive de ce qu’il y a sous cette réalité.
8027 plus loin et de prendre une connaissance positive de ce qu’il y a sous cette réalité. Il est certain que s’ils avaient le
8028 s cette réalité. Il est certain que s’ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils comprendraient qu
8029 lité. Il est certain que s’ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils comprendraient que le « serv
8030 ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils comprendraient que le « service dans le temple » s’acco
8031 avaient le courage de se soumettre au concret de l’ esprit, ils comprendraient que le « service dans le temple » s’accommo
8032 re au concret de l’esprit, ils comprendraient que le « service dans le temple » s’accommode mal de tant de gesticulations,
8033 ’esprit, ils comprendraient que le « service dans le temple » s’accommode mal de tant de gesticulations, de gros mots et d
8034 que le « service dans le temple » s’accommode mal de tant de gesticulations, de gros mots et de discours en très beau styl
8035 mple » s’accommode mal de tant de gesticulations, de gros mots et de discours en très beau style contre un monde très laid
8036 de mal de tant de gesticulations, de gros mots et de discours en très beau style contre un monde très laid dont ils n’ont
8037 d dont ils n’ont pas encore renoncé à chatouiller le snobisme. at. « Pierre Naville : La Révolution et les intellectuels
8038 chatouiller le snobisme. at. « Pierre Naville : La Révolution et les intellectuels (NRF) », Bibliothèque universelle et
8039 obisme. at. « Pierre Naville : La Révolution et les intellectuels (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, G
8040 ctuels (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, novembre 1928, p. 1410.
74 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
8041 André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)au Ce récit de la révolution cantonaise
8042 ux, Les Conquérants (décembre 1928)au Ce récit de la révolution cantonaise en 1925 nous place au nœud du monde moderne 
8043 Les Conquérants (décembre 1928)au Ce récit de la révolution cantonaise en 1925 nous place au nœud du monde moderne : o
8044 révolution cantonaise en 1925 nous place au nœud du monde moderne : on y voit s’affronter en quelques hommes d’action les
8045 oderne : on y voit s’affronter en quelques hommes d’ action les forces caractéristiques du temps — argent, races — et ses r
8046 on y voit s’affronter en quelques hommes d’action les forces caractéristiques du temps — argent, races — et ses rares passi
8047 lques hommes d’action les forces caractéristiques du temps — argent, races — et ses rares passions, qui sont la domination
8048 — argent, races — et ses rares passions, qui sont la domination et la démolition, l’organisation et le sabotage. On y déco
8049 et ses rares passions, qui sont la domination et la démolition, l’organisation et le sabotage. On y découvre le jeu des t
8050 assions, qui sont la domination et la démolition, l’ organisation et le sabotage. On y découvre le jeu des tempéraments qui
8051 la domination et la démolition, l’organisation et le sabotage. On y découvre le jeu des tempéraments qui fait opter ces ch
8052 ion, l’organisation et le sabotage. On y découvre le jeu des tempéraments qui fait opter ces chefs pour l’une ou l’autre d
8053 ts qui fait opter ces chefs pour l’une ou l’autre de ces attitudes. (Elles ne sont pas essentiellement contradictoires : e
8054 ontradictoires : elles représentent deux manières de sentir l’unité d’une époque obsédée d’action.) Autour de ces individu
8055 ires : elles représentent deux manières de sentir l’ unité d’une époque obsédée d’action.) Autour de ces individus — Chinoi
8056 lles représentent deux manières de sentir l’unité d’ une époque obsédée d’action.) Autour de ces individus — Chinois nation
8057 x manières de sentir l’unité d’une époque obsédée d’ action.) Autour de ces individus — Chinois nationalistes ou terroriste
8058 mentateurs, Juifs russes méthodiques — s’émeuvent les masses de coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine qui s’éveille
8059 Juifs russes méthodiques — s’émeuvent les masses de coolies, d’ouvriers armés, toute cette Chine qui s’éveille au sein mê
8060 s méthodiques — s’émeuvent les masses de coolies, d’ ouvriers armés, toute cette Chine qui s’éveille au sein même de la lut
8061 més, toute cette Chine qui s’éveille au sein même de la lutte qui met aux prises l’Europe et le monde du Pacifique. On ret
8062 , toute cette Chine qui s’éveille au sein même de la lutte qui met aux prises l’Europe et le monde du Pacifique. On retrou
8063 eille au sein même de la lutte qui met aux prises l’ Europe et le monde du Pacifique. On retrouvera ici beaucoup des idées
8064 n même de la lutte qui met aux prises l’Europe et le monde du Pacifique. On retrouvera ici beaucoup des idées que la Tenta
8065 la lutte qui met aux prises l’Europe et le monde du Pacifique. On retrouvera ici beaucoup des idées que la Tentation de l
8066 cifique. On retrouvera ici beaucoup des idées que la Tentation de l’Occident exprimait sous une forme abstraite et poétiqu
8067 etrouvera ici beaucoup des idées que la Tentation de l’Occident exprimait sous une forme abstraite et poétique. Mais cette
8068 ouvera ici beaucoup des idées que la Tentation de l’ Occident exprimait sous une forme abstraite et poétique. Mais cette fo
8069 en hommes, en meurtres, en décrets. Qu’il décrive la vie intense et instable des acteurs du drame, l’aspect quotidien et m
8070 il décrive la vie intense et instable des acteurs du drame, l’aspect quotidien et mystérieux d’une révolution de rues, ou
8071 la vie intense et instable des acteurs du drame, l’ aspect quotidien et mystérieux d’une révolution de rues, ou la palpita
8072 cteurs du drame, l’aspect quotidien et mystérieux d’ une révolution de rues, ou la palpitation inquiétante des villes chino
8073 l’aspect quotidien et mystérieux d’une révolution de rues, ou la palpitation inquiétante des villes chinoises, Malraux fai
8074 tidien et mystérieux d’une révolution de rues, ou la palpitation inquiétante des villes chinoises, Malraux fait preuve d’u
8075 iétante des villes chinoises, Malraux fait preuve d’ un art du détail où se révèle le vrai romancier. On serait parfois ten
8076 es villes chinoises, Malraux fait preuve d’un art du détail où se révèle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le
8077 lraux fait preuve d’un art du détail où se révèle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le rapprocher de Morand, m
8078 révèle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le rapprocher de Morand, mais il est plus nerveux, sans doute aussi p
8079 èle le vrai romancier. On serait parfois tenté de le rapprocher de Morand, mais il est plus nerveux, sans doute aussi plus
8080 mancier. On serait parfois tenté de le rapprocher de Morand, mais il est plus nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et
8081 , admirablement objectif, est aussi, mais à coups de faits, une discussion d’idées. Il est surtout la description d’une an
8082 est aussi, mais à coups de faits, une discussion d’ idées. Il est surtout la description d’une angoisse que le nihilisme d
8083 de faits, une discussion d’idées. Il est surtout la description d’une angoisse que le nihilisme de M. Malraux veut sans i
8084 discussion d’idées. Il est surtout la description d’ une angoisse que le nihilisme de M. Malraux veut sans issues : l’angoi
8085 Il est surtout la description d’une angoisse que le nihilisme de M. Malraux veut sans issues : l’angoisse que fait naître
8086 ut la description d’une angoisse que le nihilisme de M. Malraux veut sans issues : l’angoisse que fait naître au cœur du m
8087 que le nihilisme de M. Malraux veut sans issues : l’ angoisse que fait naître au cœur du monde contemporain l’absurdité de
8088 sans issues : l’angoisse que fait naître au cœur du monde contemporain l’absurdité de ses ambitions. Écoutons Garine, l’u
8089 sse que fait naître au cœur du monde contemporain l’ absurdité de ses ambitions. Écoutons Garine, l’un de ces chefs (c’est
8090 naître au cœur du monde contemporain l’absurdité de ses ambitions. Écoutons Garine, l’un de ces chefs (c’est lui qui parl
8091 absurdité de ses ambitions. Écoutons Garine, l’un de ces chefs (c’est lui qui parle au nom de l’auteur, je pense) : « Il m
8092 l’un de ces chefs (c’est lui qui parle au nom de l’ auteur, je pense) : « Il me semble que je lutte contre l’absurde humai
8093 r, je pense) : « Il me semble que je lutte contre l’ absurde humain, en faisant ce que je fais ici… » L’évasion dans l’acti
8094 ’absurde humain, en faisant ce que je fais ici… » L’ évasion dans l’action — révolutionnaire ou autre — rêvée par tant de j
8095 , en faisant ce que je fais ici… » L’évasion dans l’ action — révolutionnaire ou autre — rêvée par tant de jeunes hommes de
8096 nnaire ou autre — rêvée par tant de jeunes hommes de l’après-guerre, Malraux l’a vécue, avant de la décrire ; et cet aveu
8097 ire ou autre — rêvée par tant de jeunes hommes de l’ après-guerre, Malraux l’a vécue, avant de la décrire ; et cet aveu de
8098 tant de jeunes hommes de l’après-guerre, Malraux l’ a vécue, avant de la décrire ; et cet aveu de Garine est décisif : « L
8099 es de l’après-guerre, Malraux l’a vécue, avant de la décrire ; et cet aveu de Garine est décisif : « La Révolution… tout c
8100 raux l’a vécue, avant de la décrire ; et cet aveu de Garine est décisif : « La Révolution… tout ce qui n’est pas elle est
8101 a décrire ; et cet aveu de Garine est décisif : «  La Révolution… tout ce qui n’est pas elle est pire qu’elle… » Expérience
8102 st pas elle est pire qu’elle… » Expérience faite, l’ absurde retrouve ses droits. C’est ainsi que, masqué par l’enchaînemen
8103 retrouve ses droits. C’est ainsi que, masqué par l’ enchaînement passionnant de l’action, il se dégage de ce roman un dése
8104 ainsi que, masqué par l’enchaînement passionnant de l’action, il se dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Ce
8105 nsi que, masqué par l’enchaînement passionnant de l’ action, il se dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Cette
8106 nchaînement passionnant de l’action, il se dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Cette intelligence et cette
8107 telligence et cette sensibilité ont quelque chose de trop aigu, de dangereux. Mais qu’elles s’appliquent à distinguer les
8108 cette sensibilité ont quelque chose de trop aigu, de dangereux. Mais qu’elles s’appliquent à distinguer les forces détermi
8109 angereux. Mais qu’elles s’appliquent à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un tel drame, et v
8110 ’appliquent à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un tel drame, et voici André Malraux au pr
8111 pliquent à distinguer les forces déterminantes de l’ heure, à les exprimer en un tel drame, et voici André Malraux au premi
8112 distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les exprimer en un tel drame, et voici André Malraux au premier rang des
8113 romanciers contemporains. au. « André Malraux : Les Conquérants (Grasset) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève,
8114 ts (Grasset) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1928, p. 1547-1548.
75 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
8115 II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)av L’ histoire de Louis II exalte et déçoit l’imagination. On comprend que c
8116 ère ou Hamlet-Roi (décembre 1928)av L’histoire de Louis II exalte et déçoit l’imagination. On comprend que ce doux-amer
8117 928)av L’histoire de Louis II exalte et déçoit l’ imagination. On comprend que ce doux-amer ait séduit Barrès, mais ne l
8118 prend que ce doux-amer ait séduit Barrès, mais ne l’ ait point trompé : « Avec son beau regard de rêve, — lit-on dans l’Enn
8119 is ne l’ait point trompé : « Avec son beau regard de rêve, — lit-on dans l’Ennemi des Lois — son expression amoureuse du s
8120 é : « Avec son beau regard de rêve, — lit-on dans l’ Ennemi des Lois — son expression amoureuse du silence et cet ensemble
8121 dans l’Ennemi des Lois — son expression amoureuse du silence et cet ensemble idéal d’étudiant assidu aux sociétés de musiq
8122 ession amoureuse du silence et cet ensemble idéal d’ étudiant assidu aux sociétés de musique… » Barrès cherchait dans ses c
8123 cet ensemble idéal d’étudiant assidu aux sociétés de musique… » Barrès cherchait dans ses châteaux en Espagne lamentableme
8124 s ses châteaux en Espagne lamentablement réalisés les témoignages de l’éthique de cet « illustre réfractaire ». N’est-ce po
8125 n Espagne lamentablement réalisés les témoignages de l’éthique de cet « illustre réfractaire ». N’est-ce point trop demand
8126 spagne lamentablement réalisés les témoignages de l’ éthique de cet « illustre réfractaire ». N’est-ce point trop demander
8127 entablement réalisés les témoignages de l’éthique de cet « illustre réfractaire ». N’est-ce point trop demander à une exis
8128 échec même ne relève pas, et qui tire sa grandeur de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à baptiser son héros «
8129 e ne relève pas, et qui tire sa grandeur de celle du décor ? Guy de Pourtalès n’hésite pas à baptiser son héros « prince d
8130 rtalès n’hésite pas à baptiser son héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais un prince rêveur n’est pas forcé
8131 lès n’hésite pas à baptiser son héros « prince de l’ illusion et de la solitude ». Mais un prince rêveur n’est pas forcémen
8132 as à baptiser son héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais un prince rêveur n’est pas forcément prince du rê
8133 à baptiser son héros « prince de l’illusion et de la solitude ». Mais un prince rêveur n’est pas forcément prince du rêve 
8134 Mais un prince rêveur n’est pas forcément prince du rêve ; et par ailleurs ce livre sait bien le laisser voir. La qualité
8135 ince du rêve ; et par ailleurs ce livre sait bien le laisser voir. La qualité de l’illusion dont se nourrit Louis II n’est
8136 par ailleurs ce livre sait bien le laisser voir. La qualité de l’illusion dont se nourrit Louis II n’est ni aussi pure ni
8137 rs ce livre sait bien le laisser voir. La qualité de l’illusion dont se nourrit Louis II n’est ni aussi pure ni aussi rare
8138 ce livre sait bien le laisser voir. La qualité de l’ illusion dont se nourrit Louis II n’est ni aussi pure ni aussi rare qu
8139 n’est ni aussi pure ni aussi rare qu’on voudrait l’ imaginer. Il reste qu’il a voulu la vivre et qu’il l’a pu, étant roi.
8140 qu’on voudrait l’imaginer. Il reste qu’il a voulu la vivre et qu’il l’a pu, étant roi. Il offre ainsi l’image d’un romanti
8141 maginer. Il reste qu’il a voulu la vivre et qu’il l’ a pu, étant roi. Il offre ainsi l’image d’un romantisme assez morose ;
8142 vivre et qu’il l’a pu, étant roi. Il offre ainsi l’ image d’un romantisme assez morose ; mais à grande échelle. M. de Pour
8143 t qu’il l’a pu, étant roi. Il offre ainsi l’image d’ un romantisme assez morose ; mais à grande échelle. M. de Pourtalès a
8144 à grande échelle. M. de Pourtalès a su rehausser le tableau avec beaucoup d’adresse et de charme : Wagner et Nietzsche lu
8145 Pourtalès a su rehausser le tableau avec beaucoup d’ adresse et de charme : Wagner et Nietzsche lui fournissent deux tons f
8146 u rehausser le tableau avec beaucoup d’adresse et de charme : Wagner et Nietzsche lui fournissent deux tons fermes dont le
8147 t Nietzsche lui fournissent deux tons fermes dont le jeu donne aux nuances assez troubles du personnage central une résona
8148 rmes dont le jeu donne aux nuances assez troubles du personnage central une résonance plus profonde. Louis II, ce chimériq
8149 de. Louis II, ce chimérique, disposait par hasard de moyens d’action puissants : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur,
8150 II, ce chimérique, disposait par hasard de moyens d’ action puissants : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a
8151 it par hasard de moyens d’action puissants : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pa
8152 , et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amour, donc la douleur ; ici,
8153 a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’a
8154 ’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’absence d’amo
8155 su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’ amour, donc la douleur ; ici, c’est l’absence d’amour, par refus de so
8156 ujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’absence d’amour, par refus de souffrir. Mais c
8157 in, c’était l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’ absence d’amour, par refus de souffrir. Mais chez un être raffiné, la
8158 t l’amour, donc la douleur ; ici, c’est l’absence d’ amour, par refus de souffrir. Mais chez un être raffiné, la peur d’étr
8159 douleur ; ici, c’est l’absence d’amour, par refus de souffrir. Mais chez un être raffiné, la peur d’étreindre aboutit à l’
8160 par refus de souffrir. Mais chez un être raffiné, la peur d’étreindre aboutit à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachon
8161 s de souffrir. Mais chez un être raffiné, la peur d’ étreindre aboutit à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à
8162 ez un être raffiné, la peur d’étreindre aboutit à l’ amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de ce
8163 re raffiné, la peur d’étreindre aboutit à l’amour de soi dans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de ce qu’il pr
8164 peur d’étreindre aboutit à l’amour de soi dans «  l’ illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d
8165 ans « l’illusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où nos psychiatres proposeraien
8166 gré à M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’ illusion là où nos psychiatres proposeraient de moins jolis mots ; mai
8167 er d’illusion là où nos psychiatres proposeraient de moins jolis mots ; mais ce n’est pas la moindre habileté du biographe
8168 oseraient de moins jolis mots ; mais ce n’est pas la moindre habileté du biographe. D’ailleurs, réussir un livre attrayant
8169 olis mots ; mais ce n’est pas la moindre habileté du biographe. D’ailleurs, réussir un livre attrayant sur une vie manquée
8170 e n’était pas un problème aisé : Guy de Pourtalès l’ a résolu d’une façon fort adroite mais non moins franche. av. « Guy
8171 as un problème aisé : Guy de Pourtalès l’a résolu d’ une façon fort adroite mais non moins franche. av. « Guy de Pourtalè
8172 et-Roi (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1928, p. 1549.
76 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
8173 Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)aw Au hasard d’une rencontre, l’aute
8174 Le Prince menteur (décembre 1928)aw Au hasard d’ une rencontre, l’auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui se dit
8175 r (décembre 1928)aw Au hasard d’une rencontre, l’ auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui se dit prince russe et e
8176 re 1928)aw Au hasard d’une rencontre, l’auteur de ce récit se lie avec un inconnu qui se dit prince russe et entretient
8177 e dit prince russe et entretient autour de sa vie le plus grand mystère. Cependant il aime à raconter certaines scènes ter
8178 il aime à raconter certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a été condamné à mort, il s’est évadé, on le traqu
8179 aime à raconter certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à
8180 on : il a été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français par ces évocations
8181 est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français par ces évocations et l’espèce de fièvre qu’il y appor
8182 subjugue le jeune Français par ces évocations et l’ espèce de fièvre qu’il y apporte. Mais plusieurs incidents éveillent l
8183 le jeune Français par ces évocations et l’espèce de fièvre qu’il y apporte. Mais plusieurs incidents éveillent les soupço
8184 ’il y apporte. Mais plusieurs incidents éveillent les soupçons du « petit-bourgeois » qu’il a choisi comme public, et brusq
8185 . Mais plusieurs incidents éveillent les soupçons du « petit-bourgeois » qu’il a choisi comme public, et brusquement le mo
8186 ois » qu’il a choisi comme public, et brusquement le mot éclate : menteur. Feintes et esquives adroites du « prince » qui
8187 ot éclate : menteur. Feintes et esquives adroites du « prince » qui disparaît, néanmoins. Enfin, le Français reçoit une le
8188 es du « prince » qui disparaît, néanmoins. Enfin, le Français reçoit une lettre trouvée sur le corps de son ami suicidé, p
8189 Enfin, le Français reçoit une lettre trouvée sur le corps de son ami suicidé, pathétique confession qui doit expliquer sa
8190 e Français reçoit une lettre trouvée sur le corps de son ami suicidé, pathétique confession qui doit expliquer sa mort et
8191 oit expliquer sa mort et qui est aussi fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’à la mort, inclusivement, n’étonnera
8192 i fausse que le reste. Ce mensonge qui va jusqu’à la mort, inclusivement, n’étonnera pas ceux qui ont connu de semblables
8193 inclusivement, n’étonnera pas ceux qui ont connu de semblables mythomanes. Le cas méritait d’être exposé. Je regrette seu
8194 pas ceux qui ont connu de semblables mythomanes. Le cas méritait d’être exposé. Je regrette seulement que Daniel-Rops se
8195 t connu de semblables mythomanes. Le cas méritait d’ être exposé. Je regrette seulement que Daniel-Rops se soit borné à une
8196 courte nouvelle, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite est d’être simple et précise dans l’exposé, sans rien simplifi
8197 le, d’ailleurs assez dense, et dont le mérite est d’ être simple et précise dans l’exposé, sans rien simplifier ni préciser
8198 dont le mérite est d’être simple et précise dans l’ exposé, sans rien simplifier ni préciser à l’excès dans le caractère.
8199 dans l’exposé, sans rien simplifier ni préciser à l’ excès dans le caractère. Daniel-Rops voit bien que l’épithète de mytho
8200 , sans rien simplifier ni préciser à l’excès dans le caractère. Daniel-Rops voit bien que l’épithète de mythomane n’épuise
8201 xcès dans le caractère. Daniel-Rops voit bien que l’ épithète de mythomane n’épuise pas une question dont l’importance dépa
8202 e caractère. Daniel-Rops voit bien que l’épithète de mythomane n’épuise pas une question dont l’importance dépasse celle d
8203 thète de mythomane n’épuise pas une question dont l’ importance dépasse celle du cas pathologique. Il y a dans ce culte de
8204 pas une question dont l’importance dépasse celle du cas pathologique. Il y a dans ce culte de la mythomanie qu’on a vu sé
8205 e celle du cas pathologique. Il y a dans ce culte de la mythomanie qu’on a vu sévir parmi certains milieux d’avant-garde u
8206 elle du cas pathologique. Il y a dans ce culte de la mythomanie qu’on a vu sévir parmi certains milieux d’avant-garde une
8207 ythomanie qu’on a vu sévir parmi certains milieux d’ avant-garde une confusion assez tragique, parce qu’elle constitue une
8208 , parce qu’elle constitue une tentation pour tous les poètes. Le désir de « plus vrai que le vrai » surexcité par l’insolen
8209 lle constitue une tentation pour tous les poètes. Le désir de « plus vrai que le vrai » surexcité par l’insolence d’une ps
8210 itue une tentation pour tous les poètes. Le désir de « plus vrai que le vrai » surexcité par l’insolence d’une psychologie
8211 pour tous les poètes. Le désir de « plus vrai que le vrai » surexcité par l’insolence d’une psychologie qui rabaisse tout,
8212 désir de « plus vrai que le vrai » surexcité par l’ insolence d’une psychologie qui rabaisse tout, peut conduire à préfére
8213 plus vrai que le vrai » surexcité par l’insolence d’ une psychologie qui rabaisse tout, peut conduire à préférer un mensong
8214 un mensonge qui n’est, hélas, qu’une déformation de cette réalité détestée. Le mythomane brouille les cartes mais reste d
8215 as, qu’une déformation de cette réalité détestée. Le mythomane brouille les cartes mais reste dans le jeu. Jusque dans la
8216 de cette réalité détestée. Le mythomane brouille les cartes mais reste dans le jeu. Jusque dans la ruse que ses mensonges
8217 Le mythomane brouille les cartes mais reste dans le jeu. Jusque dans la ruse que ses mensonges exigent, il se reconnaît t
8218 le les cartes mais reste dans le jeu. Jusque dans la ruse que ses mensonges exigent, il se reconnaît tributaire de la « vé
8219 ses mensonges exigent, il se reconnaît tributaire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’il la faudrait, sans rien faus
8220 mensonges exigent, il se reconnaît tributaire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’il la faudrait, sans rien fausser
8221 aire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’il la faudrait, sans rien fausser, transcender… aw. « Daniel-Rops : Le Pr
8222 rien fausser, transcender… aw. « Daniel-Rops : Le Prince menteur (dessins de Jacques Ernotte) (Éditions “Le Rouge et le
8223 aw. « Daniel-Rops : Le Prince menteur (dessins de Jacques Ernotte) (Éditions “Le Rouge et le Noir”) », Bibliothèque uni
8224 e menteur (dessins de Jacques Ernotte) (Éditions “ Le Rouge et le Noir”) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Ge
8225 essins de Jacques Ernotte) (Éditions “Le Rouge et le Noir”) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décemb
8226 et le Noir”) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, décembre 1928, p. 1553.
77 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
8227 1928)m « Remonte aux vrais regards ! Tire-toi de tes ombres… » Paul Valéry. Stéphane est maniaque, comme tous les jeu
8228 » Paul Valéry. Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement chez lui, cela ne s’est pas p
8229 Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement chez lui, cela ne s’est pas porté sur les au
8230 . Seulement chez lui, cela ne s’est pas porté sur les autos. Il préfère s’intéresser aux divers types humains. Mais on lui
8231 ivers types humains. Mais on lui sait peu de grés de sa curiosité. Sans doute est-il trop impatient, demande-t-il aux être
8232 en, n’est-ce pas ? Il en tombe d’accord ; accepte d’ attendre comme un enfant sage que le monde lui donne, en son temps, sa
8233 ord ; accepte d’attendre comme un enfant sage que le monde lui donne, en son temps, sa petite part. On lui a expliqué qu’i
8234 , sa petite part. On lui a expliqué qu’il fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. En d’autres termes, on lui co
8235 lui a expliqué qu’il fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. En d’autres termes, on lui conseille de rentrer en
8236 r quelqu’un. En d’autres termes, on lui conseille de rentrer en lui-même. « Il se ramène en soi, n’ayant plus où se prendr
8237 soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’il n’est pas encore qu
8238  » comme parle un de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savo
8239 rche à savoir ce qu’il est. C’est une autre manie de sa génération. Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de l
8240 Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de se cacher derri
8241 ivre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le lecteur par ruse
8242 r un moi qui feint toujours de se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le lecteur par ruse jusqu’à la dernière pa
8243 se cacher derrière le feuillet suivant, entraîne le lecteur par ruse jusqu’à la dernière page, et là déclare froidement n
8244 roidement ne pas exister. Non : il a remarqué que l’ époque peut être définie par l’abondance des autobiographies, mais aus
8245 il a remarqué que l’époque peut être définie par l’ abondance des autobiographies, mais aussi bien par celle des miroirs.
8246 rs. C’est pourquoi il en installe un sur sa table de travail, de façon à pouvoir s’y surprendre à tout instant. Cet exerci
8247 hane passe des heures entières à se regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. I
8248 e regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au co
8249 r dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa
8250 x. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans l
8251 e lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et
8252 sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autr
8253 ouvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce gen
8254 rte de rire au coin de sa bouche dans les moments de pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui l’i
8255 pire découragement ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui l’intriguent à n’en pas finir. Quand il est très fatigu
8256 nt ; et beaucoup d’autres hiatus de ce genre, qui l’ intriguent à n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voir e
8257 é sur lui-même il se perd en méditations éléates. Le sommeil l’en délivre. Au matin il court se voir : il est laid. Lâchem
8258 ême il se perd en méditations éléates. Le sommeil l’ en délivre. Au matin il court se voir : il est laid. Lâchement il se p
8259 hement il se prend en pitié. Ces séances lui font du mal, l’énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètem
8260 l se prend en pitié. Ces séances lui font du mal, l’ énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement à so
8261 ié. Ces séances lui font du mal, l’énervent, mais l’ aveu qu’il en consent l’attache plus secrètement à son aventure. Nous
8262 du mal, l’énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’ attache plus secrètement à son aventure. Nous vivons dans un décor fl
8263 n aventure. Nous vivons dans un décor flamboyant de glaces. À chaque pas, on offre à Stéphane sa tête, son portrait en pi
8264 ne sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’ acte de se raser, de se baigner ; son image descend en face de lui par
8265 ête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ; son image descend en face de lui par l’asce
8266 rait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ; son image descend en face de lui par l’ascenseur, elle l
8267 se baigner ; son image descend en face de lui par l’ ascenseur, elle le suit au long des trottoirs, il l’aperçoit entre des
8268 mage descend en face de lui par l’ascenseur, elle le suit au long des trottoirs, il l’aperçoit entre des souliers, des éti
8269 ascenseur, elle le suit au long des trottoirs, il l’ aperçoit entre des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le pré
8270 des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le précède au restaurant, le nargue brièvement au passage des autos, le
8271 tes, des poupées ; elle le précède au restaurant, le nargue brièvement au passage des autos, le ridiculise chez le coiffeu
8272 urant, le nargue brièvement au passage des autos, le ridiculise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu
8273 ièvement au passage des autos, le ridiculise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche. I
8274 lise chez le coiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’ angoisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les a
8275 feur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’il
8276 la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’il lui arrive de prendre son image pour celle de n’imp
8277 qu’il est parmi les autres. Mais s’il lui arrive de prendre son image pour celle de n’importe quel passant, il se sent co
8278 s s’il lui arrive de prendre son image pour celle de n’importe quel passant, il se sent comme séparé de soi, et si profond
8279 e n’importe quel passant, il se sent comme séparé de soi, et si profondément différent de cette apparence, qu’il doute de
8280 comme séparé de soi, et si profondément différent de cette apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses y
8281 ndément différent de cette apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche un
8282 t de cette apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une révélation et
8283 apparence, qu’il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une révélation et n’y trouve
8284 doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’ épouvante. Il y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’un
8285 te. Il y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’une révélation. Peut-on s’hypnotiser avec son propre regard ?
8286 cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’ une révélation. Peut-on s’hypnotiser avec son propre regard ? Il n’y a
8287 te incantation à soi-même qui pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qu
8288 n à soi-même qui pourrait lui rendre la certitude d’ être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qui vont en dim
8289 ude d’être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qui vont en diminuant vertigineusement et l’égarent dans sa n
8290 reflets qui vont en diminuant vertigineusement et l’ égarent dans sa nuit. Je saute quelques délires et pas mal de supersti
8291 ans sa nuit. Je saute quelques délires et pas mal de superstitions. Enfin cette expérience folle le mène à une découverte
8292 al de superstitions. Enfin cette expérience folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de mé
8293 tte expérience folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer : la personne se dissout
8294 folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer : la personne se dissout dans l’eau d
8295 ouverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer : la personne se dissout dans l’eau des miroirs. Stéphane es
8296 es sept sens de laquelle il convient de méditer : la personne se dissout dans l’eau des miroirs. Stéphane est en train de
8297 convient de méditer : la personne se dissout dans l’ eau des miroirs. Stéphane est en train de se perdre pour avoir voulu
8298 prend que ce qu’on dépasse ? Et qu’il faut sortir de soi pour se voir ? Il y a dans l’homme moderne un besoin de vérifier
8299 il faut sortir de soi pour se voir ? Il y a dans l’ homme moderne un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’inst
8300 se voir ? Il y a dans l’homme moderne un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant qu’il se traduit par l
8301 un besoin de vérifier qui n’est plus légitime dès l’ instant qu’il se traduit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n
8302 plus légitime dès l’instant qu’il se traduit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la pers
8303 me dès l’instant qu’il se traduit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la personnalité est
8304 dès l’instant qu’il se traduit par la négation de l’ invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la personnalité est un
8305 l’invérifiable. Stéphane n’a pas eu confiance. Or la personnalité est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est.
8306 pas eu confiance. Or la personnalité est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait p
8307 oire idiote, d’ailleurs vraie, se borne à décrire l’ aspect psychologique d’une aventure qui en a bien d’autres, d’aspects.
8308 vraie, se borne à décrire l’aspect psychologique d’ une aventure qui en a bien d’autres, d’aspects. Il est bon que le lect
8309 chologique d’une aventure qui en a bien d’autres, d’ aspects. Il est bon que le lecteur dérisoirement troublé par la craint
8310 qui en a bien d’autres, d’aspects. Il est bon que le lecteur dérisoirement troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le
8311 est bon que le lecteur dérisoirement troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve par
8312 e le lecteur dérisoirement troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de cet
8313 ement troublé par la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de cette incompréhension de
8314 la crainte de n’avoir pas saisi le sens véritable d’ un texte, trouve parfois de cette incompréhension des marques certaine
8315 aisi le sens véritable d’un texte, trouve parfois de cette incompréhension des marques certaines. Si le rapport intime qui
8316 e cette incompréhension des marques certaines. Si le rapport intime qui unit la phrase suivante aux considérations précéde
8317 marques certaines. Si le rapport intime qui unit la phrase suivante aux considérations précédentes lui échappe, qu’il y v
8318 rations précédentes lui échappe, qu’il y voie une de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd E
8319 ne de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière. Orphée perd Eurydice par scepticisme, par esprit scientifiqu
8320 it scientifique, par doute méthodique, par besoin de définir, par défiance envers les dieux. À chaque regard dans notre mi
8321 dique, par besoin de définir, par défiance envers les dieux. À chaque regard dans notre miroir, nous perdons une Eurydice.
8322 ard dans notre miroir, nous perdons une Eurydice. Les miroirs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle qui n’est pas
8323 perdons une Eurydice. Les miroirs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort
8324 une Eurydice. Les miroirs sont peut-être la mort. La mort absolue, celle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la t
8325 rt absolue, celle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’évidence. Un jour, à propos
8326 elle qui n’est pas une vie nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’évidence. Un jour, à propos de rien, Stép
8327 e nouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’évidence. Un jour, à propos de rien, Stéphane pense avec fièvre :
8328 ouvelle. La mort dans la transparence glaciale de l’ évidence. Un jour, à propos de rien, Stéphane pense avec fièvre : « I
8329 ane pense avec fièvre : « Il faudrait briser tous les miroirs. Alors tu te verrais en vérité. Peut-être te reconnaîtrais-tu
8330 er son visage, ne serait-ce pas devenir un centre de pur esprit ? » C’est un premier filet d’eau vive qui perce le sol ari
8331 n centre de pur esprit ? » C’est un premier filet d’ eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gr
8332 t ? » C’est un premier filet d’eau vive qui perce le sol aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les eaux profon
8333 aride : mais Stéphane n’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite toujours vaguement.
8334 e n’entend pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite toujours vaguement. Mais il fuit son p
8335 d pas encore gronder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’irrite toujours vaguement. Mais il fuit son propre reg
8336 nder les eaux profondes. Le désir de s’hypnotiser l’ irrite toujours vaguement. Mais il fuit son propre regard, il se cherc
8337 s. Un soir, après quelques alcools et un échange de pensées au même titre avec une amie d’une beauté de plus en plus frap
8338 un échange de pensées au même titre avec une amie d’ une beauté de plus en plus frappante, il croit saisir dans un regard d
8339 en plus frappante, il croit saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Déjà il se perd dans ces yeu
8340 te, il croit saisir dans un regard de cette femme l’ écho de ce qui serait lui. Déjà il se perd dans ces yeux, mais comme o
8341 croit saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Déjà il se perd dans ces yeux, mais comme on meurt
8342 omme on meurt dans une naissance. Stéphane naît à l’ amour et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ont envahi bru
8343 r et à lui-même conjointement. Plusieurs ivresses l’ ont envahi bruyamment, bâillonnent sa raison, l’empêchent de protester
8344 s l’ont envahi bruyamment, bâillonnent sa raison, l’ empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mots fous, no
8345 hi bruyamment, bâillonnent sa raison, l’empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mots fous, noms, baisers,
8346 onnent sa raison, l’empêchent de protester contre le miracle. Parmi tous ses mots fous, noms, baisers, appels qui reçoiven
8347 ais je suis ! » Un peu plus tard, ce fut un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres ba
8348 s tard, ce fut un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la m
8349 un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conj
8350 jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conjura
8351 d soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conjuraient pour abai
8352 verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et « la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards.
8353 capitale. Les fenêtres battaient. Le soleil et «  la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu
8354 et « la mort » se conjuraient pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton visage me cache t
8355 pour abaisser tous les regards. Stéphane rendu à la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs » — à une fem
8356 à la santé écrivait : « Ton visage me cache tous les miroirs » — à une femme qu’il aimait. m. « Miroirs, ou Comment on p
8357 u Comment on perd Eurydice et soi-même », Cahiers de l’Anglore, Genève, n° 1, décembre 1928, p. 37-42.
8358 omment on perd Eurydice et soi-même », Cahiers de l’ Anglore, Genève, n° 1, décembre 1928, p. 37-42.
78 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
8359 re et moi et Je suis un homme (janvier 1929)ax Le critique se sent désarmé et légèrement absurde en face d’un récit com
8360 légèrement absurde en face d’un récit comme celui d’ Anderson : voici un homme qui raconte sa vie avec une émouvante simpli
8361 vec une émouvante simplicité et il faudrait avoir la grossièreté de lui répondre d’un air connaisseur que c’est bien compo
8362 te simplicité et il faudrait avoir la grossièreté de lui répondre d’un air connaisseur que c’est bien composé. J’avoue pre
8363 il faudrait avoir la grossièreté de lui répondre d’ un air connaisseur que c’est bien composé. J’avoue prendre cette autob
8364 hie tellement au sérieux que j’ai été bien étonné du passage où il rappelle qu’il écrit la vie d’un homme de lettres. En r
8365 bien étonné du passage où il rappelle qu’il écrit la vie d’un homme de lettres. En réalité, on ne le voit pas encore appar
8366 onné du passage où il rappelle qu’il écrit la vie d’ un homme de lettres. En réalité, on ne le voit pas encore apparaître s
8367 sage où il rappelle qu’il écrit la vie d’un homme de lettres. En réalité, on ne le voit pas encore apparaître sous cet asp
8368 t la vie d’un homme de lettres. En réalité, on ne le voit pas encore apparaître sous cet aspect dans ces deux premiers tom
8369 ces deux premiers tomes, où il décrit des scènes de son enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’art d’Anderson est éto
8370 tomes, où il décrit des scènes de son enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’art d’Anderson est étonnant d’apparente
8371 s de son enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’ art d’Anderson est étonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance
8372 on enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’art d’ Anderson est étonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance à une
8373 esse comme ouvrier. L’art d’Anderson est étonnant d’ apparente simplicité. Le récit s’avance à une allure libre et tranquil
8374 t d’Anderson est étonnant d’apparente simplicité. Le récit s’avance à une allure libre et tranquille, anglo-saxonne et peu
8375 -saxonne et peu à peu entraîne tout un branle-bas d’ évocations hautes en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et
8376 out un branle-bas d’évocations hautes en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et là s’ouvrent des perspectives s
8377 nle-bas d’évocations hautes en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et là s’ouvrent des perspectives saisissante
8378 et là s’ouvrent des perspectives saisissantes sur l’ époque. Anderson est avant tout un poète, un homme qui aime inventer e
8379 e des nécessités modernes, dégradantes. Cet amour de l’invention romanesque considérée comme une revanche de la poésie — m
8380 es nécessités modernes, dégradantes. Cet amour de l’ invention romanesque considérée comme une revanche de la poésie — mais
8381 nvention romanesque considérée comme une revanche de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui
8382 ntion romanesque considérée comme une revanche de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui san
8383 de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus méridional des conteurs améric
8384 mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus méridional des conteurs américains. Avec cela,
8385 doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus méridional des conteurs américains. Avec cela, un réalisme, plei
8386 onteurs américains. Avec cela, un réalisme, plein de verdeur et souvent d’amertume. Mais là où d’autres placeraient le cou
8387 ec cela, un réalisme, plein de verdeur et souvent d’ amertume. Mais là où d’autres placeraient le couplet humanitariste, lu
8388 uvent d’amertume. Mais là où d’autres placeraient le couplet humanitariste, lui s’en va dans un rêve, ou dans un autre sou
8389 autre souvenir. Qui parmi nous sait encore parler de sa mère avec cette virile et religieuse tendresse ? C’est un Chinois,
8390 est un Américain qui viennent nous rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici un de ces passages
8391 cain qui viennent nous rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait
8392 n qui viennent nous rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait êt
8393 ces de la poésie sont dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait être, avec sa verve doucement comique, si émo
8394 ouvant : « À cette époque je croyais fortement en l’ existence d’une espèce de secrète et à peu près universelle conspirati
8395 cette époque je croyais fortement en l’existence d’ une espèce de secrète et à peu près universelle conspiration pour insi
8396 je croyais fortement en l’existence d’une espèce de secrète et à peu près universelle conspiration pour insister sur la l
8397 u près universelle conspiration pour insister sur la laideur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, v
8398 pour insister sur la laideur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”,
8399 à laquelle nous nous livrons, voilà tout, moi et les autres”, me disais-je parfois, et il y avait des moments où j’arrivai
8400 e que si je m’approchais tout à coup par-derrière d’ un homme ou d’une femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle se s
8401 approchais tout à coup par-derrière d’un homme ou d’ une femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle se secouerait enfi
8402 nous en irions bras dessus, bras dessous en riant de nous-mêmes et de tout le reste, nous amusant comme des fous ». Mais n
8403 as dessus, bras dessous en riant de nous-mêmes et de tout le reste, nous amusant comme des fous ». Mais non, on ne le seco
8404 s, bras dessous en riant de nous-mêmes et de tout le reste, nous amusant comme des fous ». Mais non, on ne le secouera pas
8405 e, nous amusant comme des fous ». Mais non, on ne le secouera pas, ce cauchemar, ce monde moderne, ce monde de fous qui n’
8406 era pas, ce cauchemar, ce monde moderne, ce monde de fous qui n’ont plus que leur raison, ce monde où l’on ne sait plus cr
8407 fous qui n’ont plus que leur raison, ce monde où l’ on ne sait plus créer avec joie des formes belles, ce monde qui devien
8408 lles, ce monde qui devient impuissant. Impossible d’ évoquer un personnage précis pour lui faire endosser le blâme, mais co
8409 quer un personnage précis pour lui faire endosser le blâme, mais comme l’homme nommé Ford, de Détroit, a contribué davanta
8410 écis pour lui faire endosser le blâme, mais comme l’ homme nommé Ford, de Détroit, a contribué davantage que n’importe quel
8411 endosser le blâme, mais comme l’homme nommé Ford, de Détroit, a contribué davantage que n’importe quel autre de mon temps
8412 t, a contribué davantage que n’importe quel autre de mon temps à faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pou
8413 n’importe quel autre de mon temps à faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas être considéré u
8414 , ne pourrait-il pas être considéré un jour comme le grand tueur de son époque ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tuer.
8415 l pas être considéré un jour comme le grand tueur de son époque ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de
8416 dre impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéq
8417 impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’ élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat
8418 c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamerlan
8419 sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamerlan, dont la spéc
8420 tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamerlan, dont la spécial
8421 e. Qu’un tel acte serait adéquat ! Tamerlan, dont la spécialité était l’assassinat du corps humain, mais qui raconte dans
8422 rait adéquat ! Tamerlan, dont la spécialité était l’ assassinat du corps humain, mais qui raconte dans son autobiographie q
8423 ! Tamerlan, dont la spécialité était l’assassinat du corps humain, mais qui raconte dans son autobiographie que son désir
8424 obiographie que son désir constant était que tous les hommes vivant sous lui conservassent la virilité et le respect de soi
8425 que tous les hommes vivant sous lui conservassent la virilité et le respect de soi était de son temps le souverain du mond
8426 mmes vivant sous lui conservassent la virilité et le respect de soi était de son temps le souverain du monde. Tamerlan pou
8427 sous lui conservassent la virilité et le respect de soi était de son temps le souverain du monde. Tamerlan pour les ancie
8428 servassent la virilité et le respect de soi était de son temps le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour
8429 virilité et le respect de soi était de son temps le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour les modernes
8430 le respect de soi était de son temps le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour les modernes. Quelle déc
8431 de son temps le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour les modernes. Quelle décadence ! ax. « Sherwood
8432 in du monde. Tamerlan pour les anciens. Ford pour les modernes. Quelle décadence ! ax. « Sherwood Anderson : Mon père et
8433 (Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, janvier 1929, p. 123-124.
79 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
8434 « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)r 1. Belles-Lettres, c’est la clef
8435 ps… » (janvier 1929)r 1. Belles-Lettres, c’est la clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à
8436 1. Belles-Lettres, c’est la clef des champs. 2. L’ essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et
8437 s-Lettres, c’est la clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réput
8438 des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettre
8439 champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’ alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n
8440 nce de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n’est compréhensible
8441 tres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n’est compréhensible et légitime que
8442 Lettres n’est compréhensible et légitime que dans la mesure où la poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de san
8443 compréhensible et légitime que dans la mesure où la poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de sang-froid, je d
8444 poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de sang-froid, je dis : Belles-Lettres est essentiellement une mystique.
8445 entiellement une mystique. Mais parce que je suis de sang-froid, je ne puis dire grand-chose de plus. On ne se comprend bi
8446 eunes hommes ivres. Mais alors point n’est besoin de formuler cette ivresse ; autrement que par des cris. 5. Avec toutes l
8447 esse ; autrement que par des cris. 5. Avec toutes les erreurs et turpitudes que cela comporte, Belles-Lettres est une liber
8448  : on n’en sort que pour mourir ou pour entrer en religion  : rond de cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je
8449 que pour mourir ou pour entrer en religion : rond de cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à l
8450 trer en religion : rond de cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anci
8451 on : rond de cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens bellettrie
8452 sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens bellettriens qui ont perdu toute foi ne c
8453 de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens bellettriens qui ont perdu toute foi ne connaîtront pas de pa
8454 triens qui ont perdu toute foi ne connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont fon
8455 sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans le monde moderne ont encore une « essence ». Celle de Belles-Lettres est
8456 e monde moderne ont encore une « essence ». Celle de Belles-Lettres est en agréable odeur à l’Éternel et à Satan pareillem
8457 . Celle de Belles-Lettres est en agréable odeur à l’ Éternel et à Satan pareillement. Et ceux qu’elle enivre entrent en éta
8458 t ceux qu’elle enivre entrent en état de grâce ou de blasphème, selon. Mais ce qui importe d’abord, n’est-ce point de se l
8459 elon. Mais ce qui importe d’abord, n’est-ce point de se livrer, purement et simplement. 7. (Secret). r. « Belles-Lettres
8460 lement. 7. (Secret). r. « Belles-Lettres, c’est la clef des champs… » [Réponse à l’enquête sur l’« Essence de Belles-Let
8461 s-Lettres, c’est la clef des champs… » [Réponse à l’ enquête sur l’« Essence de Belles-Lettres »], Revue de Belles-Lettres,
8462 st la clef des champs… » [Réponse à l’enquête sur l’ « Essence de Belles-Lettres »], Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuc
8463 es champs… » [Réponse à l’enquête sur l’« Essence de Belles-Lettres »], Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève
8464 quête sur l’« Essence de Belles-Lettres »], Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 1, janvier 192
80 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
8465 Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)s Prison Prisonnier de la nuit mais plus libr
8466 le de jour (mars 1929)s Prison Prisonnier de la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre
8467 de jour (mars 1929)s Prison Prisonnier de la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre co
8468 me avant cette naissance aux lents vertiges Quand la nuit s’effeuille et se fane prisonnier d’une saison morte au tombeau
8469 s Quand la nuit s’effeuille et se fane prisonnier d’ une saison morte au tombeau des fleurs obscures les mains de l’absence
8470 d’une saison morte au tombeau des fleurs obscures les mains de l’absence se ferment sur le vide   Tu pleurerais Mais la gr
8471 on morte au tombeau des fleurs obscures les mains de l’absence se ferment sur le vide   Tu pleurerais Mais la grâce est f
8472 morte au tombeau des fleurs obscures les mains de l’ absence se ferment sur le vide   Tu pleurerais Mais la grâce est faci
8473 rs obscures les mains de l’absence se ferment sur le vide   Tu pleurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’été l
8474 ence se ferment sur le vide   Tu pleurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de
8475 leurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’ été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour
8476 ais Mais la grâce est facile comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un g
8477 comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un grand été   qui consent…
8478 d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un grand été   qui consent… Ailleurs Colo
8479 tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un grand été   qui consent… Ailleurs Colombes lumineuse
8480 ent dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’ un grand été   qui consent… Ailleurs Colombes lumineuses des ma
8481 ent… Ailleurs Colombes lumineuses des mains de mon amour écloses voyageuses ah ! que d’aucun retour vous ne laissiez
8482 es mains de mon amour écloses voyageuses ah ! que d’ aucun retour vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est
8483 yageuses ah ! que d’aucun retour vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici
8484 ucun retour vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici l’on meurt. Étoil
8485 mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici l’ on meurt. Étoile de jour Il naissait à son destin des rayons g
8486 res rivages où mieux qu’ici l’on meurt. Étoile de jour Il naissait à son destin des rayons glissent et rient c’est
8487 t à son destin des rayons glissent et rient c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et le
8488 lissent et rient c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir l
8489 rient c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante
8490 nt c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante li
8491 e des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’ aube et le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à
8492 s parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à sa naissa
8493 e l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à sa naissance L’étoile qui l
8494 C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à sa naissance L’étoile qui l’accueille
8495 le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’ un désir à sa naissance L’étoile qui l’accueille au sommet ravi d’un
8496 r la dansante liberté d’un désir à sa naissance L’ étoile qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’u
8497 liberté d’un désir à sa naissance L’étoile qui l’ accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’une absence ma
8498 issance L’étoile qui l’accueille au sommet ravi d’ un silence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce D
8499 qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert évano
8500 eille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’ une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert évanouie au cœu
8501 i d’un silence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert évanouie au cœur éclatant du jour
8502 lence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert évanouie au cœur éclatant du jour scintille
8503 ir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’ or vert évanouie au cœur éclatant du jour scintillera l’invisible gage
8504 grâce Dans l’or vert évanouie au cœur éclatant du jour scintillera l’invisible gage d’un amour perdu. s. « Prison.
8505 ert évanouie au cœur éclatant du jour scintillera l’ invisible gage d’un amour perdu. s. « Prison. Ailleurs. Étoile de
8506 œur éclatant du jour scintillera l’invisible gage d’ un amour perdu. s. « Prison. Ailleurs. Étoile de jour », Revue de
8507 n amour perdu. s. « Prison. Ailleurs. Étoile de jour », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg,
8508 s. « Prison. Ailleurs. Étoile de jour », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 5, mars 1929,
81 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
8509 Souvenirs d’ enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)t Quand avec
8510 Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)t Quand avec un air fin m
8511 )t Quand avec un air fin mais un ton convaincu l’ on a répété dans une ballade fameuse « Que voulez-vous, je suis bourge
8512 fameuse « Que voulez-vous, je suis bourgeois ! », l’ on peut se permettre quelques malices, quelques jeux d’esprit ou de mé
8513 peut se permettre quelques malices, quelques jeux d’ esprit ou de méchanceté, assuré que l’on est désormais d’être absous a
8514 ettre quelques malices, quelques jeux d’esprit ou de méchanceté, assuré que l’on est désormais d’être absous avec le souri
8515 elques jeux d’esprit ou de méchanceté, assuré que l’ on est désormais d’être absous avec le sourire par la clientèle des li
8516 t ou de méchanceté, assuré que l’on est désormais d’ être absous avec le sourire par la clientèle des librairies romandes,
8517 assuré que l’on est désormais d’être absous avec le sourire par la clientèle des librairies romandes, en mal de cadeaux d
8518 n est désormais d’être absous avec le sourire par la clientèle des librairies romandes, en mal de cadeaux de Noël ou de pr
8519 par la clientèle des librairies romandes, en mal de cadeaux de Noël ou de première communion. Parmi les compatriotes d’Am
8520 entèle des librairies romandes, en mal de cadeaux de Noël ou de première communion. Parmi les compatriotes d’Amiel, Godet
8521 librairies romandes, en mal de cadeaux de Noël ou de première communion. Parmi les compatriotes d’Amiel, Godet restera l’u
8522 e cadeaux de Noël ou de première communion. Parmi les compatriotes d’Amiel, Godet restera l’un des rares qui ont réussi à s
8523 ou de première communion. Parmi les compatriotes d’ Amiel, Godet restera l’un des rares qui ont réussi à se connaître et q
8524 peu complexe et comme réduite à deux dimensions ; la conscience ne pouvait y tuer un lyrisme quasi inexistant, mais bien y
8525 xciter un esprit critique fort alerte. Jugez-en à la façon dont il parle de « ses quelques succès, si disproportionnés ave
8526 ue fort alerte. Jugez-en à la façon dont il parle de « ses quelques succès, si disproportionnés avec son mérite ». Il ajou
8527 rtionnés avec son mérite ». Il ajoute : « j’ai eu la chance de discerner très jeune, avec une clairvoyance singulière, mes
8528 vec son mérite ». Il ajoute : « j’ai eu la chance de discerner très jeune, avec une clairvoyance singulière, mes propres l
8529 yance singulière, mes propres limites, et j’ai eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bo
8530 lière, mes propres limites, et j’ai eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise qu
8531 eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise que cette administration exacte d’un
8532 esse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise que cette administration exacte d’un petit capi
8533 e de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’ économie bourgeoise que cette administration exacte d’un petit capital
8534 onomie bourgeoise que cette administration exacte d’ un petit capital. Le contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’en de
8535 e cette administration exacte d’un petit capital. Le contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans
8536 istration exacte d’un petit capital. Le contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans les familles.
8537 ration exacte d’un petit capital. Le contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans les familles. Et
8538 sie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans les familles. Et qu’importe si la perspective manque souvent à ces récits
8539 ande pas tant dans les familles. Et qu’importe si la perspective manque souvent à ces récits : ce n’est point un paysage d
8540 souvent à ces récits : ce n’est point un paysage d’ âme qu’on y cherche, mais l’anecdote bien tournée, des noms connus. To
8541 ’est point un paysage d’âme qu’on y cherche, mais l’ anecdote bien tournée, des noms connus. Tout est sur le même plan ; le
8542 cdote bien tournée, des noms connus. Tout est sur le même plan ; le dessin d’ailleurs est élégant. Mais comme tout cela ma
8543 née, des noms connus. Tout est sur le même plan ; le dessin d’ailleurs est élégant. Mais comme tout cela manque de chair.
8544 ailleurs est élégant. Mais comme tout cela manque de chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vrai
8545 élégant. Mais comme tout cela manque de chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que de p
8546 ’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que de petits mots d’esprit et de malices ? Noisettes et cornichons ? t. «
8547 on ne se nourrissait vraiment que de petits mots d’ esprit et de malices ? Noisettes et cornichons ? t. « Souvenirs d’en
8548 urrissait vraiment que de petits mots d’esprit et de malices ? Noisettes et cornichons ? t. « Souvenirs d’enfance et de
8549 ices ? Noisettes et cornichons ? t. « Souvenirs d’ enfance et de jeunesse, par Philippe Godet », Revue de Belles-Lettres,
8550 tes et cornichons ? t. « Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neu
8551 fance et de jeunesse, par Philippe Godet », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 6, avril 1929,
82 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
8552 Panorama de Budapest (23 mai 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six
8553 Panorama de Budapest (23 mai 1929)b Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’express, changer totalement
8554 Passer de Vienne à Budapest, c’est, en six heures d’ express, changer totalement d’atmosphère, passer de la lassitude à la
8555 ’est, en six heures d’express, changer totalement d’ atmosphère, passer de la lassitude à la turbulence, d’une propreté jol
8556 ’express, changer totalement d’atmosphère, passer de la lassitude à la turbulence, d’une propreté joliette à un désordre p
8557 press, changer totalement d’atmosphère, passer de la lassitude à la turbulence, d’une propreté joliette à un désordre pitt
8558 totalement d’atmosphère, passer de la lassitude à la turbulence, d’une propreté joliette à un désordre pittoresque, d’un s
8559 mosphère, passer de la lassitude à la turbulence, d’ une propreté joliette à un désordre pittoresque, d’un scepticisme poli
8560 ’une propreté joliette à un désordre pittoresque, d’ un scepticisme poli à une excitation agressive. La simple visite des c
8561 d’un scepticisme poli à une excitation agressive. La simple visite des cafés dans l’une et l’autre de ces capitales suffit
8562 La simple visite des cafés dans l’une et l’autre de ces capitales suffit à vous en donner la sensation : ce que vous pour
8563 l’autre de ces capitales suffit à vous en donner la sensation : ce que vous pourrez voir durant le reste de votre séjour
8564 er la sensation : ce que vous pourrez voir durant le reste de votre séjour ne fera que confirmer cette première impression
8565 sation : ce que vous pourrez voir durant le reste de votre séjour ne fera que confirmer cette première impression. Vienne 
8566 mer cette première impression. Vienne : assis sur les banquettes rembourrées de profondes loges, les clients dégustent des
8567 on. Vienne : assis sur les banquettes rembourrées de profondes loges, les clients dégustent des cafés débordants de crème,
8568 ur les banquettes rembourrées de profondes loges, les clients dégustent des cafés débordants de crème, avec une apathie qu’
8569 loges, les clients dégustent des cafés débordants de crème, avec une apathie qu’aucun orchestre ne vient troubler, aucune
8570 troubler, aucune voix haute, aucune couleur vive. Les journaux qu’ils lisent annoncent chaque jour quelque catastrophe immi
8571 ur quelque catastrophe imminente, une révolution, le transfert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi
8572 tastrophe imminente, une révolution, le transfert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont en gros
8573 trophe imminente, une révolution, le transfert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont en grosses
8574 minente, une révolution, le transfert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont en grosses lettres,
8575 lution, le transfert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont en grosses lettres, et tout cela fini
8576 nsfert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’Opéra aussi sont en grosses lettres, et tout cela finira bien par s
8577 ert de la SDN à la Hofburg… Mais les nouvelles de l’ Opéra aussi sont en grosses lettres, et tout cela finira bien par s’ar
8578 finira bien par s’arranger, comme au dernier acte d’ une opérette. Ce peuple s’est résigné avec une facilité incroyable à l
8579 uple s’est résigné avec une facilité incroyable à la défaite, au marxisme, au chômage, lequel semble d’ailleurs correspond
8580 emble d’ailleurs correspondre à son état d’esprit le plus naturel. Mais de quoi vivent ces bourgeois aimables et insipides
8581 spondre à son état d’esprit le plus naturel. Mais de quoi vivent ces bourgeois aimables et insipides, qui passent des aprè
8582 ipides, qui passent des après-midi entiers devant les deux verres d’eau que le garçon renouvelle de temps à autre, à lire d
8583 ent des après-midi entiers devant les deux verres d’ eau que le garçon renouvelle de temps à autre, à lire des potins tout
8584 rès-midi entiers devant les deux verres d’eau que le garçon renouvelle de temps à autre, à lire des potins tout en essuyan
8585 nt les deux verres d’eau que le garçon renouvelle de temps à autre, à lire des potins tout en essuyant une moustache de cr
8586 à lire des potins tout en essuyant une moustache de crème fouettée ? Budapest : une vague de musique tzigane vous emporte
8587 oustache de crème fouettée ? Budapest : une vague de musique tzigane vous emporte dès l’entrée. Un violon vient vous siffl
8588 t : une vague de musique tzigane vous emporte dès l’ entrée. Un violon vient vous siffler à l’oreille les notes les plus ai
8589 orte dès l’entrée. Un violon vient vous siffler à l’ oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et à l’autr
8590 ’entrée. Un violon vient vous siffler à l’oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et à l’autre extrémité
8591 n violon vient vous siffler à l’oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire, et à l’autre extrémité de la sal
8592 ous siffler à l’oreille les notes les plus aiguës d’ une chanson populaire, et à l’autre extrémité de la salle, par-dessus
8593 s d’une chanson populaire, et à l’autre extrémité de la salle, par-dessus la rumeur des clients, le violoncelle répond de
8594 ’une chanson populaire, et à l’autre extrémité de la salle, par-dessus la rumeur des clients, le violoncelle répond de sa
8595 e, et à l’autre extrémité de la salle, par-dessus la rumeur des clients, le violoncelle répond de sa voix profonde et pass
8596 té de la salle, par-dessus la rumeur des clients, le violoncelle répond de sa voix profonde et passionnée, sous les roulad
8597 ssus la rumeur des clients, le violoncelle répond de sa voix profonde et passionnée, sous les roulades d’un cymbalum. Aux
8598 le répond de sa voix profonde et passionnée, sous les roulades d’un cymbalum. Aux parois, la prière pour la résurrection de
8599 sa voix profonde et passionnée, sous les roulades d’ un cymbalum. Aux parois, la prière pour la résurrection de la Hongrie,
8600 née, sous les roulades d’un cymbalum. Aux parois, la prière pour la résurrection de la Hongrie, des portraits de lord Roth
8601 oulades d’un cymbalum. Aux parois, la prière pour la résurrection de la Hongrie, des portraits de lord Rothermere, et sur
8602 balum. Aux parois, la prière pour la résurrection de la Hongrie, des portraits de lord Rothermere, et sur toutes les porte
8603 um. Aux parois, la prière pour la résurrection de la Hongrie, des portraits de lord Rothermere, et sur toutes les portes l
8604 pour la résurrection de la Hongrie, des portraits de lord Rothermere, et sur toutes les portes le fameux : « Non ! non ! j
8605 , des portraits de lord Rothermere, et sur toutes les portes le fameux : « Non ! non ! jamais ! » Officiers élégants, tout
8606 aits de lord Rothermere, et sur toutes les portes le fameux : « Non ! non ! jamais ! » Officiers élégants, tout de noir vê
8607 « Non ! non ! jamais ! » Officiers élégants, tout de noir vêtus, belles femmes aux voix agréablement rauques… Sortez pour
8608 x curieux dessins noirs et blancs : il représente l’ ancienne Hongrie découpée en blanc sur fond noir et portant, en cœur n
8609 en blanc sur fond noir et portant, en cœur noir, la nouvelle… « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays
8610 noir, la nouvelle… « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à ca
8611 le… « Savez-vous qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause de la font
8612 deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause de la fonte de la neige (une boue ocre, épaisse,
8613 … Non, non, jamais ! » La rue est sale à cause de la fonte de la neige (une boue ocre, épaisse, on envie les bottes que po
8614 n, jamais ! » La rue est sale à cause de la fonte de la neige (une boue ocre, épaisse, on envie les bottes que portent les
8615 jamais ! » La rue est sale à cause de la fonte de la neige (une boue ocre, épaisse, on envie les bottes que portent les fe
8616 nte de la neige (une boue ocre, épaisse, on envie les bottes que portent les femmes), encombrée de piétons qui traversent e
8617 ue ocre, épaisse, on envie les bottes que portent les femmes), encombrée de piétons qui traversent en tous sens, évitant vi
8618 vie les bottes que portent les femmes), encombrée de piétons qui traversent en tous sens, évitant vivement les trams qui s
8619 ons qui traversent en tous sens, évitant vivement les trams qui sonnent avec frénésie et les petits taxis rouges qui déferl
8620 t vivement les trams qui sonnent avec frénésie et les petits taxis rouges qui déferlent sur les boulevards comme une nuée d
8621 ésie et les petits taxis rouges qui déferlent sur les boulevards comme une nuée d’insectes affolés. Les maisons sont basses
8622 s qui déferlent sur les boulevards comme une nuée d’ insectes affolés. Les maisons sont basses, couvertes du haut en bas d’
8623 les boulevards comme une nuée d’insectes affolés. Les maisons sont basses, couvertes du haut en bas d’affiches rouges et ja
8624 Les maisons sont basses, couvertes du haut en bas d’ affiches rouges et jaunes et d’inscriptions cascadantes, à l’orientale
8625 tes du haut en bas d’affiches rouges et jaunes et d’ inscriptions cascadantes, à l’orientale (on pense au mot bazar, qui so
8626 rouges et jaunes et d’inscriptions cascadantes, à l’ orientale (on pense au mot bazar, qui sonne rouge et jaune aussi). Sou
8627 jaune aussi). Soudain se dresse une énorme maison de pierre brune, puis une banque en style hongrois, façade aux grandes l
8628 açade aux grandes lignes verticales, peinturlurée de bleu, d’or et de violet. Puis une rue de pierre grise toute boursoufl
8629 grandes lignes verticales, peinturlurée de bleu, d’ or et de violet. Puis une rue de pierre grise toute boursouflée de pré
8630 lignes verticales, peinturlurée de bleu, d’or et de violet. Puis une rue de pierre grise toute boursouflée de prétentions
8631 turlurée de bleu, d’or et de violet. Puis une rue de pierre grise toute boursouflée de prétentions munichoises. Puis un pa
8632 t. Puis une rue de pierre grise toute boursouflée de prétentions munichoises. Puis un palais gothique 1880, qui est le Par
8633 unichoises. Puis un palais gothique 1880, qui est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement amarrée à Pe
8634 ais gothique 1880, qui est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement amarrée à Pest par quatre énormes p
8635 ue 1880, qui est le Parlement. Et voici la trouée du Danube, Bude solidement amarrée à Pest par quatre énormes ponts de fe
8636 olidement amarrée à Pest par quatre énormes ponts de fer. Contre leurs piles, en hiver, viennent se briser avec un fracas
8637 en hiver, viennent se briser avec un fracas sourd les îlots de glace qui descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophèt
8638 viennent se briser avec un fracas sourd les îlots de glace qui descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophète chauve
8639 sourd les îlots de glace qui descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophète chauve s’élève la montagne de pierre de S
8640 glace qui descendent lentement le fleuve. Au cœur de Prophète chauve s’élève la montagne de pierre de St-Gellert. Elle tom
8641 ent le fleuve. Au cœur de Prophète chauve s’élève la montagne de pierre de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises dans
8642 e. Au cœur de Prophète chauve s’élève la montagne de pierre de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises dans le Danube, f
8643 de Prophète chauve s’élève la montagne de pierre de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises dans le Danube, froide et n
8644 de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises dans le Danube, froide et nue, mais dans son flanc une grotte s’illumine, et
8645 ue, mais dans son flanc une grotte s’illumine, et la Vierge y sourit. Le château royal avec son amiral régent et ses garde
8646 anc une grotte s’illumine, et la Vierge y sourit. Le château royal avec son amiral régent et ses gardes blancs aux casques
8647 on amiral régent et ses gardes blancs aux casques d’ or s’avance en proue, dominant superbement cette ville désordonnée. De
8648 sont des rues silencieuses, provinciales, bordées de petits palais à un étage, clos, secrets, abandonnés. Et des crémeries
8649 des crémeries aux idylles démodées… Rentrons dans la ville un soir qu’elle s’amuse. Vous avez dîné au paprika chez des gen
8650 a chez des gens qui vous ont reçu comme un cadeau de Dieu, — c’est leur formule de salutation — vous constatez que cette p
8651 eçu comme un cadeau de Dieu, — c’est leur formule de salutation — vous constatez que cette profusion de liqueurs légères f
8652 e salutation — vous constatez que cette profusion de liqueurs légères facilite singulièrement les rapports sociaux. On vou
8653 usion de liqueurs légères facilite singulièrement les rapports sociaux. On vous mène au Théâtre, vous n’y comprenez rien, m
8654 us mène au Théâtre, vous n’y comprenez rien, mais le charme des voix hongroises féminines suffit à votre bonheur et vous v
8655 iste. Vous vous êtes levé, comme tout le monde, à l’ entrée d’un des archiducs. Car ce peuple, seul en Europe, attend le re
8656 s vous êtes levé, comme tout le monde, à l’entrée d’ un des archiducs. Car ce peuple, seul en Europe, attend le retour d’un
8657 archiducs. Car ce peuple, seul en Europe, attend le retour d’un roi. Et vous voici transporté dans un bal costumé, parmi
8658 . Car ce peuple, seul en Europe, attend le retour d’ un roi. Et vous voici transporté dans un bal costumé, parmi des gens q
8659 ient et s’enivrent comme plus un Européen ne sait le faire, et dansent à tout propos de folles « czardas » qui deviennent
8660 ropéen ne sait le faire, et dansent à tout propos de folles « czardas » qui deviennent tourbillonnantes et finissent en ch
8661 finissent en chutes ivres sur des divans couverts de coussins Rothermere et Grande Hongrie… Ivresse dans le malheur, passi
8662 ussins Rothermere et Grande Hongrie… Ivresse dans le malheur, passion et pauvreté, espoirs presque puérils et nostalgie de
8663 spoirs presque puérils et nostalgie des grandeurs de naguère, tout cela compose un visage romantique et ardent dont le voy
8664 cela compose un visage romantique et ardent dont le voyageur s’éprend malgré lui, malgré tout, comme d’une passion poétiq
8665 voyageur s’éprend malgré lui, malgré tout, comme d’ une passion poétique un peu folle… b. « Panorama de Budapest », Jour
8666 ne passion poétique un peu folle… b. « Panorama de Budapest », Journal de Genève, Genève, n° 138, 23 mai 1929, p. 1-2.
8667 peu folle… b. « Panorama de Budapest », Journal de Genève, Genève, n° 138, 23 mai 1929, p. 1-2.
83 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
8668 pervielle, Saisir (juin 1929)ay Ce petit livre de poèmes est comme une initiation au silence. Il faut s’en approcher av
8669 faut s’en approcher avec une douceur patiente, et le laisser créer en nous son silence particulier avant d’entendre les si
8670 isser créer en nous son silence particulier avant d’ entendre les signes qu’il nous propose. Une telle poésie n’offre aux s
8671 en nous son silence particulier avant d’entendre les signes qu’il nous propose. Une telle poésie n’offre aux sens que peu
8672 ropose. Une telle poésie n’offre aux sens que peu d’ images (à peine quelques « motifs », objets usuels et usés, sur la nua
8673 e quelques « motifs », objets usuels et usés, sur la nuance mate d’un paravent chinois). Ce qu’elle décrit, ce sont des pe
8674 tifs », objets usuels et usés, sur la nuance mate d’ un paravent chinois). Ce qu’elle décrit, ce sont des perceptions de l’
8675 nois). Ce qu’elle décrit, ce sont des perceptions de l’âme plus que de l’esprit ou des sens. « Reste immobile et sache att
8676 s). Ce qu’elle décrit, ce sont des perceptions de l’ âme plus que de l’esprit ou des sens. « Reste immobile et sache attend
8677 décrit, ce sont des perceptions de l’âme plus que de l’esprit ou des sens. « Reste immobile et sache attendre que ton cœur
8678 rit, ce sont des perceptions de l’âme plus que de l’ esprit ou des sens. « Reste immobile et sache attendre que ton cœur se
8679 mmobile et sache attendre que ton cœur se détache de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme quitte, redevient
8680 cœur se détache de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme quitte, redevient minéral, statue dans le silence « 
8681 e de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’ âme quitte, redevient minéral, statue dans le silence « aux yeux gelés
8682 que l’âme quitte, redevient minéral, statue dans le silence « aux yeux gelés de rêverie », il se confond avec l’ombre du
8683 minéral, statue dans le silence « aux yeux gelés de rêverie », il se confond avec l’ombre du monde. Et l’âme peut enfin «
8684 « aux yeux gelés de rêverie », il se confond avec l’ ombre du monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans leur réalité les c
8685 ux gelés de rêverie », il se confond avec l’ombre du monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans leur réalité les choses do
8686 êverie », il se confond avec l’ombre du monde. Et l’ âme peut enfin « saisir » dans leur réalité les choses dont elle s’est
8687 Et l’âme peut enfin « saisir » dans leur réalité les choses dont elle s’est dégagée et qu’elle voit dans une autre lumière
8688 une autre lumière : « Tout semblait vivre au fond d’ un insistant regard. » Le poète des Gravitations est ici descendu plus
8689 t semblait vivre au fond d’un insistant regard. » Le poète des Gravitations est ici descendu plus profond en soi-même ; so
8690  ; et quel beau titre ! « Saisir » n’est-ce point l’ acte essentiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’est-elle pas pr
8691 itre ! « Saisir » n’est-ce point l’acte essentiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’est-elle pas proprement « saisis
8692 e ! « Saisir » n’est-ce point l’acte essentiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’est-elle pas proprement « saisissan
8693 n’est-elle pas proprement « saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’approche d’un silence partout pressenti, q
8694  saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’ approche d’un silence partout pressenti, qui s’impose, qui apaise le v
8695 e » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’approche d’ un silence partout pressenti, qui s’impose, qui apaise le vain débat d
8696 lence partout pressenti, qui s’impose, qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense beaucoup trop haut, et
8697 pressenti, qui s’impose, qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’on pense beaucoup trop haut, et cela fait un v
8698 qui apaise le vain débat de notre esprit : « Car l’ on pense beaucoup trop haut, et cela fait un vacarme terrible. » ay.
8699 Saisir (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, juin 1929, p. 762-763.
84 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
8700 La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)n « Je lui ai raconté qu’il hab
8701 La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)n « Je lui ai raconté qu’il habite une
8702 e une chaumière au bord d’un ruisseau, qu’il dort les portes ouvertes, et pendant des heures récite des odes grecques au mu
8703 nt des heures récite des odes grecques au murmure de l’eau ; la Princesse de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont il
8704 des heures récite des odes grecques au murmure de l’ eau ; la Princesse de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont il a c
8705 es récite des odes grecques au murmure de l’eau ; la Princesse de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont il a coupé les
8706 l’eau ; la Princesse de Homburg lui a fait cadeau d’ un piano dont il a coupé les cordes, mais pas toutes, en sorte que plu
8707 burg lui a fait cadeau d’un piano dont il a coupé les cordes, mais pas toutes, en sorte que plusieurs touches sonnent encor
8708 lettre sur Hölderlin : « Ce piano dont il a cassé les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’ai voulu attirer là-des
8709 piano dont il a cassé les cordes, c’est vraiment l’ image de son âme ; j’ai voulu attirer là-dessus l’attention du médecin
8710 ont il a cassé les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’ai voulu attirer là-dessus l’attention du médecin, mais i
8711 l’image de son âme ; j’ai voulu attirer là-dessus l’ attention du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendr
8712 on âme ; j’ai voulu attirer là-dessus l’attention du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendre par un sot
8713 ’attention du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendre par un sot que par un fou. » L’hiver dernier, m’o
8714 se faire comprendre par un sot que par un fou. » L’ hiver dernier, m’occupant assez longuement d’un des poètes auxquels no
8715 u. » L’hiver dernier, m’occupant assez longuement d’ un des poètes auxquels notre temps doit vouer l’attention la plus grav
8716 t d’un des poètes auxquels notre temps doit vouer l’ attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’esprit hu
8717 oètes auxquels notre temps doit vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’esprit humain qui con
8718 ion la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’esprit humain qui confinent peut-être à l’Esprit et dont certains d
8719 la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’ esprit humain qui confinent peut-être à l’Esprit et dont certains des
8720 ches de l’esprit humain qui confinent peut-être à l’ Esprit et dont certains des plus purs d’entre nous se préparent à tent
8721 des plus purs d’entre nous se préparent à tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouvante Bettina, rêvé sa
8722 à tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouvante Bettina, rêvé sans doute assez profondément pour qu’aujou
8723 enter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’ émouvante Bettina, rêvé sans doute assez profondément pour qu’aujourd’
8724 sans doute assez profondément pour qu’aujourd’hui le hasard qui m’amène à Tubingue ne soit pas seulement un hasard… Hier,
8725 ue ne soit pas seulement un hasard… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où t
8726 seulement un hasard… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’
8727 nt un hasard… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellen
8728 un hasard… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent,
8729 aute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’ appellent, combien sont dignes de s’attendre au don du langage sacré ?
8730 où tant de voix l’appellent, combien sont dignes de s’attendre au don du langage sacré ? Cette langue de feu qui s’est po
8731 pellent, combien sont dignes de s’attendre au don du langage sacré ? Cette langue de feu qui s’est posée sur Hölderlin et
8732 s’attendre au don du langage sacré ? Cette langue de feu qui s’est posée sur Hölderlin et qui l’a consumé… Digne ? — Un ad
8733 angue de feu qui s’est posée sur Hölderlin et qui l’ a consumé… Digne ? — Un adolescent au visage de jeune fille qui rimait
8734 ui l’a consumé… Digne ? — Un adolescent au visage de jeune fille qui rimait sagement des odes à la liberté… Et voici dans
8735 age de jeune fille qui rimait sagement des odes à la liberté… Et voici dans sa vie cette double venue de l’amour et du cha
8736 berté… Et voici dans sa vie cette double venue de l’ amour et du chant prophétique, confondant leurs flammes. Dix années da
8737 oici dans sa vie cette double venue de l’amour et du chant prophétique, confondant leurs flammes. Dix années dans le Grand
8738 étique, confondant leurs flammes. Dix années dans le Grand Jeu. Dix années où le génie tourmente cet être faible, humilié
8739 mmes. Dix années dans le Grand Jeu. Dix années où le génie tourmente cet être faible, humilié par le monde. L’amour s’éloi
8740 ù le génie tourmente cet être faible, humilié par le monde. L’amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin doit quitter la
8741 tourmente cet être faible, humilié par le monde. L’ amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin doit quitter la maison de
8742 ’éloigne le premier, quand Hölderlin doit quitter la maison de Madame Gontard12, déchirement à peine sensible dans son œuv
8743 e premier, quand Hölderlin doit quitter la maison de Madame Gontard12, déchirement à peine sensible dans son œuvre. Car ce
8744 dans son œuvre. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie, — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas so
8745 n œuvre. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie, — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur
8746 poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie, —  d’ une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par
8747 ut-être que le lieu de sa poésie, — d’une poésie, l’ on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche ? Il
8748 ses Hymnes une sérénité presque effrayante. Vient le temps où le sens de son monologue entre terre et ciel lui échappe. Il
8749 ne sérénité presque effrayante. Vient le temps où le sens de son monologue entre terre et ciel lui échappe. Il jette encor
8750 ité presque effrayante. Vient le temps où le sens de son monologue entre terre et ciel lui échappe. Il jette encore quelqu
8751 rappelle — Ou bien envoie — un héros — Ou bien — la sagesse. » Mais le feu s’éteint — l’esprit souffle où il veut. Juin 1
8752 envoie — un héros — Ou bien — la sagesse. » Mais le feu s’éteint — l’esprit souffle où il veut. Juin 1802 : au moment où
8753 — Ou bien — la sagesse. » Mais le feu s’éteint — l’ esprit souffle où il veut. Juin 1802 : au moment où meurt Diotima, Höl
8754 au moment où meurt Diotima, Hölderlin errant loin d’ elle (dans la région de Bordeaux croit-on), est frappé d’insolation ;
8755 meurt Diotima, Hölderlin errant loin d’elle (dans la région de Bordeaux croit-on), est frappé d’insolation ; sa folie d’un
8756 ima, Hölderlin errant loin d’elle (dans la région de Bordeaux croit-on), est frappé d’insolation ; sa folie d’un coup l’en
8757 (dans la région de Bordeaux croit-on), est frappé d’ insolation ; sa folie d’un coup l’envahit. C’est une sorte de vieillar
8758 aux croit-on), est frappé d’insolation ; sa folie d’ un coup l’envahit. C’est une sorte de vieillard qui reparaît en Allema
8759 on), est frappé d’insolation ; sa folie d’un coup l’ envahit. C’est une sorte de vieillard qui reparaît en Allemagne. Et du
8760 n ; sa folie d’un coup l’envahit. C’est une sorte de vieillard qui reparaît en Allemagne. Et durant trente années, ce pauv
8761 ente années, ce pauvre corps abandonné vivra dans la petite tour de Tubingue, chez un charpentier — vivra très doucement,
8762 pauvre corps abandonné vivra dans la petite tour de Tubingue, chez un charpentier — vivra très doucement, inexplicablemen
8763 rès doucement, inexplicablement, une vie monotone de vieux maniaque. Le buisson ardent quitté par le feu se dessèche. Ce q
8764 plicablement, une vie monotone de vieux maniaque. Le buisson ardent quitté par le feu se dessèche. Ce qui fut Hölderlin si
8765 e de vieux maniaque. Le buisson ardent quitté par le feu se dessèche. Ce qui fut Hölderlin signe maintenant Scardanelli de
8766 s qu’il donne aux visiteurs venus pour contempler la victime d’un miracle. — C’était l’époque des amateurs de ruines. Je s
8767 ne aux visiteurs venus pour contempler la victime d’ un miracle. — C’était l’époque des amateurs de ruines. Je suis descend
8768 our contempler la victime d’un miracle. — C’était l’ époque des amateurs de ruines. Je suis descendu au bord de l’eau, un p
8769 ime d’un miracle. — C’était l’époque des amateurs de ruines. Je suis descendu au bord de l’eau, un peu au-dessous de la ma
8770 s amateurs de ruines. Je suis descendu au bord de l’ eau, un peu au-dessous de la maison, en attendant l’heure d’ouverture.
8771 s descendu au bord de l’eau, un peu au-dessous de la maison, en attendant l’heure d’ouverture. Il y a là une station de ca
8772 eau, un peu au-dessous de la maison, en attendant l’ heure d’ouverture. Il y a là une station de canots de louage où j’ai v
8773 peu au-dessous de la maison, en attendant l’heure d’ ouverture. Il y a là une station de canots de louage où j’ai vite déco
8774 endant l’heure d’ouverture. Il y a là une station de canots de louage où j’ai vite découvert un « Friedrich Hölderlin » à
8775 eure d’ouverture. Il y a là une station de canots de louage où j’ai vite découvert un « Friedrich Hölderlin » à côté d’un
8776 vite découvert un « Friedrich Hölderlin » à côté d’ un « Hypérion ». En cherchant, je trouverais bien aussi un « Nietzsche
8777 tzsche » à fond plat. Des saules se penchent vers l’ eau lente. Sur l’autre rive qui est celle d’une longue île, des étudia
8778 vers l’eau lente. Sur l’autre rive qui est celle d’ une longue île, des étudiants au crâne rasé se promènent un roman jaun
8779 iants au crâne rasé se promènent un roman jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié, les cloch
8780 à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié, les clochers de la ville sonnent deux heures. Allons. Un
8781 après l’autre, dans cette paresse de jour férié, les clochers de la ville sonnent deux heures. Allons. Un de ces corridors
8782 e, dans cette paresse de jour férié, les clochers de la ville sonnent deux heures. Allons. Un de ces corridors de vieille
8783 dans cette paresse de jour férié, les clochers de la ville sonnent deux heures. Allons. Un de ces corridors de vieille mai
8784 chers de la ville sonnent deux heures. Allons. Un de ces corridors de vieille maison souabe, hauts et sombres, qui paraîtr
8785 sonnent deux heures. Allons. Un de ces corridors de vieille maison souabe, hauts et sombres, qui paraîtraient immenses s’
8786 traient immenses s’ils n’étaient à demi encombrés d’ armoires. Un couloir, la chambre. L’homme qui me conduit est le propri
8787 ’étaient à demi encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’homme qui me conduit est le propriétaire actuel. « Monsieu
8788 emi encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’ homme qui me conduit est le propriétaire actuel. « Monsieur connaît Hö
8789 n couloir, la chambre. L’homme qui me conduit est le propriétaire actuel. « Monsieur connaît Hölderlin ? — questionne-t-il
8790 ? — (et comme je considère un ravissant médaillon de marbre) — Ça, c’est Diotima. » On rougirait à moins. — « Je ne puis p
8791 » On rougirait à moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ici à Francfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met à ra
8792 , ici à Francfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’ on se met à raconter les choses les plus affreuses sur son compte, sim
8793 vait Bettina, car aussitôt l’on se met à raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement parce qu’il a ai
8794 a, car aussitôt l’on se met à raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement parce qu’il a aimé une femm
8795 l a aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer, c’est seulement vouloir se marier… » — Et puis plu
8796 uloir se marier… » — Et puis plus tard on encadre les lettres des amants, on propose le couple à l’admiration des écoliers
8797 ard on encadre les lettres des amants, on propose le couple à l’admiration des écoliers en promenade, et le guide désigne
8798 re les lettres des amants, on propose le couple à l’ admiration des écoliers en promenade, et le guide désigne familièremen
8799 uple à l’admiration des écoliers en promenade, et le guide désigne familièrement l’image d’une femme par le nom qu’elle po
8800 s en promenade, et le guide désigne familièrement l’ image d’une femme par le nom qu’elle portait au mystère de l’amour… Tr
8801 menade, et le guide désigne familièrement l’image d’ une femme par le nom qu’elle portait au mystère de l’amour… Trois peti
8802 ide désigne familièrement l’image d’une femme par le nom qu’elle portait au mystère de l’amour… Trois petites fenêtres orn
8803 d’une femme par le nom qu’elle portait au mystère de l’amour… Trois petites fenêtres ornées de cactus miséreux, une pipe q
8804 ne femme par le nom qu’elle portait au mystère de l’ amour… Trois petites fenêtres ornées de cactus miséreux, une pipe qui
8805 mystère de l’amour… Trois petites fenêtres ornées de cactus miséreux, une pipe qui traîne sur l’appui ; le jardinet avec s
8806 rnées de cactus miséreux, une pipe qui traîne sur l’ appui ; le jardinet avec son banc et ses lilas fleuris qui trempent… T
8807 actus miséreux, une pipe qui traîne sur l’appui ; le jardinet avec son banc et ses lilas fleuris qui trempent… Tout est fa
8808 armotter. Vingt-sept ans dans cette chambre, avec le bruit de l’eau et cette complainte de malade épuisé après un grand ac
8809 Vingt-sept ans dans cette chambre, avec le bruit de l’eau et cette complainte de malade épuisé après un grand accès de fi
8810 ngt-sept ans dans cette chambre, avec le bruit de l’ eau et cette complainte de malade épuisé après un grand accès de fièvr
8811 ambre, avec le bruit de l’eau et cette complainte de malade épuisé après un grand accès de fièvre… L’agrément de ce monde
8812 complainte de malade épuisé après un grand accès de fièvre… L’agrément de ce monde, je l’ai vécu. Les joies de la jeun
8813 de malade épuisé après un grand accès de fièvre… L’ agrément de ce monde, je l’ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà
8814 puisé après un grand accès de fièvre… L’agrément de ce monde, je l’ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemp
8815 rand accès de fièvre… L’agrément de ce monde, je l’ ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemps, si longtemp
8816 fièvre… L’agrément de ce monde, je l’ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemps, si longtemps qu’elles ont
8817 L’agrément de ce monde, je l’ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemps, si longtemps qu’elles ont fui. A
8818 grément de ce monde, je l’ai vécu. Les joies de la jeunesse, voilà si longtemps, si longtemps qu’elles ont fui. Avri
8819 en, je n’aime plus vivre. Il y avait encore plus de paix que maintenant. La grande allée sur l’île n’existait pas, en fac
8820 . Il y avait encore plus de paix que maintenant. La grande allée sur l’île n’existait pas, en face, ni les maisons. Il vo
8821 plus de paix que maintenant. La grande allée sur l’ île n’existait pas, en face, ni les maisons. Il voyait des prairies et
8822 rande allée sur l’île n’existait pas, en face, ni les maisons. Il voyait des prairies et des collines basses, de l’autre cô
8823 s. Il voyait des prairies et des collines basses, de l’autre côté de l’eau jaune et verte… Quel est donc ce sommeil « dans
8824 prairies et des collines basses, de l’autre côté de l’eau jaune et verte… Quel est donc ce sommeil « dans la nuit de la v
8825 airies et des collines basses, de l’autre côté de l’ eau jaune et verte… Quel est donc ce sommeil « dans la nuit de la vie 
8826 u jaune et verte… Quel est donc ce sommeil « dans la nuit de la vie » — et cet aveu mystérieux : « La perfection n’a pas d
8827 et verte… Quel est donc ce sommeil « dans la nuit de la vie » — et cet aveu mystérieux : « La perfection n’a pas de plaint
8828 verte… Quel est donc ce sommeil « dans la nuit de la vie » — et cet aveu mystérieux : « La perfection n’a pas de plainte »
8829 la nuit de la vie » — et cet aveu mystérieux : «  La perfection n’a pas de plainte »… Vivait-il encore ? Ce lieu soudain m
8830 et cet aveu mystérieux : « La perfection n’a pas de plainte »… Vivait-il encore ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais le gar
8831 vait-il encore ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais le gardien : il y est comme chez lui. — Dormez-vous dans ce lit ? — Oh !
8832 — Oh ! répond-il, je pourrais aussi bien habiter la chambre. Il ne vient pas tant de visiteurs, et seulement de 2 à 4… Un
8833 . Il ne vient pas tant de visiteurs, et seulement de 2 à 4… Une rue étouffée entre des maisons pointues et les contreforts
8834 4… Une rue étouffée entre des maisons pointues et les contreforts de l’Église du Chapitre : je vois s’y engager chaque jour
8835 fée entre des maisons pointues et les contreforts de l’Église du Chapitre : je vois s’y engager chaque jour le fou au prof
8836 entre des maisons pointues et les contreforts de l’ Église du Chapitre : je vois s’y engager chaque jour le fou au profil
8837 s maisons pointues et les contreforts de l’Église du Chapitre : je vois s’y engager chaque jour le fou au profil de vieill
8838 ise du Chapitre : je vois s’y engager chaque jour le fou au profil de vieille femme qui promène doucement dans cette calme
8839 je vois s’y engager chaque jour le fou au profil de vieille femme qui promène doucement dans cette calme Tubingue le secr
8840 e qui promène doucement dans cette calme Tubingue le secret d’une épouvantable mélancolie. Les étudiants le rencontrent, q
8841 ène doucement dans cette calme Tubingue le secret d’ une épouvantable mélancolie. Les étudiants le rencontrent, qui montent
8842 Tubingue le secret d’une épouvantable mélancolie. Les étudiants le rencontrent, qui montent au Séminaire protestant : il le
8843 cret d’une épouvantable mélancolie. Les étudiants le rencontrent, qui montent au Séminaire protestant : il leur fait de gr
8844 ui montent au Séminaire protestant : il leur fait de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’une grande terrasse
8845 protestant : il leur fait de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’une grande terrasse de café au bord du Necka
8846 il leur fait de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’une grande terrasse de café au bord du Neckar, sous les m
8847 de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’ une grande terrasse de café au bord du Neckar, sous les marronniers. À
8848 La rumeur et le cliquetis d’une grande terrasse de café au bord du Neckar, sous les marronniers. À quatre heures, l’orch
8849 e grande terrasse de café au bord du Neckar, sous les marronniers. À quatre heures, l’orchestre s’est mis à jouer des ringu
8850 du Neckar, sous les marronniers. À quatre heures, l’ orchestre s’est mis à jouer des ringues charmantes, jazz et clarinette
8851 ringues charmantes, jazz et clarinette, chansons de mai. Les bateaux qui dérivent dans le voisinage se rapprochent, tourn
8852 charmantes, jazz et clarinette, chansons de mai. Les bateaux qui dérivent dans le voisinage se rapprochent, tournoyent len
8853 e, chansons de mai. Les bateaux qui dérivent dans le voisinage se rapprochent, tournoyent lentement dans la musique. Je n’
8854 isinage se rapprochent, tournoyent lentement dans la musique. Je n’aime pas les jeunes Doktors à lunettes, en costume de b
8855 urnoyent lentement dans la musique. Je n’aime pas les jeunes Doktors à lunettes, en costume de bain, qui pagayent vigoureus
8856 ime pas les jeunes Doktors à lunettes, en costume de bain, qui pagayent vigoureusement, les dents serrées. (« Weg zur Kraf
8857 en costume de bain, qui pagayent vigoureusement, les dents serrées. (« Weg zur Kraft und Schönheit ! »). J’aime les bateau
8858 rées. (« Weg zur Kraft und Schönheit ! »). J’aime les bateaux plats et incertains, avec des Daphnés dedans, qui ne savent p
8859 pas bien ramer et qui lisent des magazines au fil de l’eau, ce qui est le comble des vacances. À une table voisine, des ad
8860 bien ramer et qui lisent des magazines au fil de l’ eau, ce qui est le comble des vacances. À une table voisine, des adole
8861 lisent des magazines au fil de l’eau, ce qui est le comble des vacances. À une table voisine, des adolescents balafrés fo
8862 lafrés font des signes énergiques à une compagnie de cavaliers qui passe devant la statue d’Eberhard le Barbu. Des bourgeo
8863 ues à une compagnie de cavaliers qui passe devant la statue d’Eberhard le Barbu. Des bourgeois se rient contre par-dessus
8864 compagnie de cavaliers qui passe devant la statue d’ Eberhard le Barbu. Des bourgeois se rient contre par-dessus leurs chop
8865 sus leurs chopes. « Gemütlichkeit ». Évidemment : la vie normale. Il y a pourtant cette petite chambre… Est-ce que tout ce
8866 petite chambre… Est-ce que tout cela existe dans le même monde ? (Il est bon de poser parfois de ces grandes questions na
8867 tout cela existe dans le même monde ? (Il est bon de poser parfois de ces grandes questions naïves.) Lui aussi a vécu dans
8868 dans le même monde ? (Il est bon de poser parfois de ces grandes questions naïves.) Lui aussi a vécu dans cette ville, tou
8869 t seuls… Et puis, il lui est arrivé quelque chose de terrible, où il a perdu son âme. Et puis il n’est revenu qu’un vieux
8870 out le monde s’accorde à trouver malsain ce genre de tentatives : cela ne peut que mal finir. Ceux du bon sens hochent la
8871 de tentatives : cela ne peut que mal finir. Ceux du bon sens hochent la tête et citent la phrase la plus malencontreuse d
8872 a ne peut que mal finir. Ceux du bon sens hochent la tête et citent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui
8873 finir. Ceux du bon sens hochent la tête et citent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange…
8874 x du bon sens hochent la tête et citent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… » a autor
8875 a tête et citent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… » a autorisé des générations de
8876 tent la phrase la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… » a autorisé des générations de « bourgeois
8877 us malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ ange… » a autorisé des générations de « bourgeois cultivés » à faire l
8878 i veut faire l’ange… » a autorisé des générations de « bourgeois cultivés » à faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dan
8879 des générations de « bourgeois cultivés » à faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela pren
8880 geois cultivés » à faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je ne sais que
8881 is cultivés » à faire la bête dès qu’il s’agit de l’ âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je ne sais quelle
8882 » à faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je ne sais quelle revanche du
8883 la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je ne sais quelle revanche du médiocre
8884 âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je ne sais quelle revanche du médiocre dont ils se sentent bénéficiai
8885 s, cela prend l’air de je ne sais quelle revanche du médiocre dont ils se sentent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins 
8886 dont ils se sentent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins ! qui ont préféré faire tout de suite la bête : comme cela on
8887 les malins ! qui ont préféré faire tout de suite la bête : comme cela on est mieux pour donner le coup de pied de l’âne…
8888 ite la bête : comme cela on est mieux pour donner le coup de pied de l’âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité est plus h
8889 mme cela on est mieux pour donner le coup de pied de l’âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus
8890 cela on est mieux pour donner le coup de pied de l’ âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus di
8891 coup de pied de l’âne… Écoutons plutôt Bettina — la vérité est plus humaine, est plus divine, quand c’est une telle femme
8892 est plus divine, quand c’est une telle femme qui la confesse : « Celui qui entre en commerce trop étroit avec le ciel, le
8893  : « Celui qui entre en commerce trop étroit avec le ciel, les dieux le vouent au malheur. » Ô cette chambre, où pénètre l
8894 i qui entre en commerce trop étroit avec le ciel, les dieux le vouent au malheur. » Ô cette chambre, où pénètre la facilité
8895 e en commerce trop étroit avec le ciel, les dieux le vouent au malheur. » Ô cette chambre, où pénètre la facilité atroce d
8896 vouent au malheur. » Ô cette chambre, où pénètre la facilité atroce de cette fin d’après-midi, ces musiquettes et ces par
8897  » Ô cette chambre, où pénètre la facilité atroce de cette fin d’après-midi, ces musiquettes et ces parfums de fleurs et d
8898 ambre, où pénètre la facilité atroce de cette fin d’ après-midi, ces musiquettes et ces parfums de fleurs et d’eau… elle es
8899 fin d’après-midi, ces musiquettes et ces parfums de fleurs et d’eau… elle est tellement d’ailleurs… Faut-il donc que l’un
8900 midi, ces musiquettes et ces parfums de fleurs et d’ eau… elle est tellement d’ailleurs… Faut-il donc que l’un des deux soi
8901 urs… Faut-il donc que l’un des deux soit absurde, de ces mondes à mes yeux soudain simultanés ?… Le tragique de la facili
8902 , de ces mondes à mes yeux soudain simultanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant
8903 des à mes yeux soudain simultanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle
8904 à mes yeux soudain simultanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle pa
8905 blie, triomphante, à beau fixe. Pourquoi troubler le miroir innocent de ces eaux, ces âmes indulgentes à leur banalité ? E
8906 à beau fixe. Pourquoi troubler le miroir innocent de ces eaux, ces âmes indulgentes à leur banalité ? Est-ce qu’ils ne sou
8907 amais rien ? Ou bien, peut-être, seulement, quand l’ amour leur donne une petite fièvre, — cette semaine de leur jeunesse o
8908 our leur donne une petite fièvre, — cette semaine de leur jeunesse où ils ont cru pressentir de grandes choses généreuses
8909 emaine de leur jeunesse où ils ont cru pressentir de grandes choses généreuses autour d’eux… Cela s’oublie. Et l’amour, to
8910 ru pressentir de grandes choses généreuses autour d’ eux… Cela s’oublie. Et l’amour, tout justement, nous fait comprendre,
8911 choses généreuses autour d’eux… Cela s’oublie. Et l’ amour, tout justement, nous fait comprendre, dans le temps même qu’il
8912 amour, tout justement, nous fait comprendre, dans le temps même qu’il nous entr’ouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait l
8913 prendre, dans le temps même qu’il nous entr’ouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait le monde… Mais que cette musique vulg
8914 ous entr’ouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait le monde… Mais que cette musique vulgaire, par quel hasard, donne l’acco
8915 ue cette musique vulgaire, par quel hasard, donne l’ accord qui m’ouvre un vrai silence : déjà je leur échappe — je t’échap
8916 e : déjà je leur échappe — je t’échappe ô douceur de vivre ! Tout redevient autour de moi insuffisant, transitoire, allusi
8917 , transitoire, allusif. Tout se remet à signifier l’ absence. 11. Bettina von Arnim-Brentano : Die Günderode. 12. Où il
8918 . 12. Où il était précepteur. Madame Gontard est la Diotima de l’Hypérion et des poèmes. n. « La tour de Hölderlin », La
8919 est la Diotima de l’Hypérion et des poèmes. n. «  La tour de Hölderlin », La Quinzaine artistique et littéraire, Neuchâtel
8920 iotima de l’Hypérion et des poèmes. n. « La tour de Hölderlin », La Quinzaine artistique et littéraire, Neuchâtel, n° 18,
8921 rion et des poèmes. n. « La tour de Hölderlin », La Quinzaine artistique et littéraire, Neuchâtel, n° 18, 15 juillet 1929
85 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
8922 Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)az Après cet austère Pays qui n’est à p
8923 Après cet austère Pays qui n’est à personne paru l’ année dernière — un livre assez troublant et qu’on a trop peu remarqué
8924 evient à son romantisme, à notre cher romantisme. La Clef des songes est de nouveau une dérive fantaisiste dans ce monde u
8925 monde un peu plus léger, un peu plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie nous entraînait naguère. Jean Cassou vag
8926 u plus léger, un peu plus profond que le vrai, où l’ Éloge de la folie nous entraînait naguère. Jean Cassou vagabonde à tra
8927 éger, un peu plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie nous entraînait naguère. Jean Cassou vagabonde à travers ses
8928 r, un peu plus profond que le vrai, où l’Éloge de la folie nous entraînait naguère. Jean Cassou vagabonde à travers ses hi
8929 à travers ses histoires comme son Pierangelo dans la vie. Le hasard, complice des poètes, lui fait rencontrer des êtres bi
8930 s ses histoires comme son Pierangelo dans la vie. Le hasard, complice des poètes, lui fait rencontrer des êtres bizarres a
8931 res avec lesquels il n’hésite pas à faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle à son chien
8932 s il n’hésite pas à faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle à son chien en mourant, une
8933 te pas à faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’ oies, le gueux Joseph qui parle à son chien en mourant, une fille qui
8934 faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle à son chien en mourant, une fille qui chante e
8935 une fille qui chante et des enfants surtout, dès le début, puis plus tard encore, dans les songes des grandes personnes,
8936 urtout, dès le début, puis plus tard encore, dans les songes des grandes personnes, — puis tous se perdent, comme des souve
8937 , — puis tous se perdent, comme des souvenirs, et l’ on retrouve un peu plus loin d’autres souvenirs attristés par le temps
8938 un peu plus loin d’autres souvenirs attristés par le temps, des visages qui ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheu
8939 e temps, des visages qui ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils ne s’en d
8940 fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils ne s’en doutent… C’est un dévergondage sentimental,
8941 doutent… C’est un dévergondage sentimental, plein de malices et d’envies de pleurer. Quel dommage qu’il s’égare parfois da
8942 un dévergondage sentimental, plein de malices et d’ envies de pleurer. Quel dommage qu’il s’égare parfois dans les maisons
8943 gondage sentimental, plein de malices et d’envies de pleurer. Quel dommage qu’il s’égare parfois dans les maisons des gran
8944 pleurer. Quel dommage qu’il s’égare parfois dans les maisons des grands bourgeois, où tout, soudain, devient plus terne. M
8945 ais bien vite un intermède bouffon, impossible et d’ une désopilante poésie nous replonge dans une atmosphère autre, où les
8946 oésie nous replonge dans une atmosphère autre, où les personnages ont cet air un peu ivre et capable de n’importe quoi, cet
8947 es personnages ont cet air un peu ivre et capable de n’importe quoi, cet air dangereux et tendre que prennent les hommes e
8948 te quoi, cet air dangereux et tendre que prennent les hommes en liberté. Mais ils ne sont jamais méchants, et seulement aux
8949 jamais méchants, et seulement aux dernières pages du livre, un peu amers… On voudrait un livre de Cassou qui ne serait fai
8950 ages du livre, un peu amers… On voudrait un livre de Cassou qui ne serait fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci d
8951 oudrait un livre de Cassou qui ne serait fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci de vraisemblance extérieure ; qui
8952 ou qui ne serait fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci de vraisemblance extérieure ; qui ne serait qu’invention,
8953 it fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci de vraisemblance extérieure ; qui ne serait qu’invention, qui inventerai
8954 nvention, qui inventerait sa vérité. Ce serait un de ces miracles de liberté dont nous avons besoin pour croire que le mon
8955 venterait sa vérité. Ce serait un de ces miracles de liberté dont nous avons besoin pour croire que le monde actuel n’est
8956 de liberté dont nous avons besoin pour croire que le monde actuel n’est pas un cas désespéré. Mais voici déjà dans l’œuvre
8957 n’est pas un cas désespéré. Mais voici déjà dans l’ œuvre de Jean Cassou, et singulièrement dans ce livre, beaucoup de ces
8958 as un cas désespéré. Mais voici déjà dans l’œuvre de Jean Cassou, et singulièrement dans ce livre, beaucoup de ces petites
8959 re, beaucoup de ces petites merveilles qui valent de gros romans « bien faits ». Car il y a toujours assez de vérité dans
8960 romans « bien faits ». Car il y a toujours assez de vérité dans une histoire où il y a de la poésie. az. « Jean Cassou 
8961 jours assez de vérité dans une histoire où il y a de la poésie. az. « Jean Cassou : La Clef des songes (Émile-Paul, Pari
8962 rs assez de vérité dans une histoire où il y a de la poésie. az. « Jean Cassou : La Clef des songes (Émile-Paul, Paris) 
8963 ire où il y a de la poésie. az. « Jean Cassou : La Clef des songes (Émile-Paul, Paris) », Bibliothèque universelle et Re
8964 Paul, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, août 1929, p. 248-249.
86 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
8965 André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)ba À lire ce petit livre et le parallèle qu’il é
8966 voyant (août 1929)ba À lire ce petit livre et le parallèle qu’il établit entre le yogabb telle que l’enseignaient les
8967 e petit livre et le parallèle qu’il établit entre le yogabb telle que l’enseignaient les upanishads et la tentative poétiq
8968 parallèle qu’il établit entre le yogabb telle que l’ enseignaient les upanishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’on
8969 établit entre le yogabb telle que l’enseignaient les upanishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’on s’étonne qu’il a
8970 yogabb telle que l’enseignaient les upanishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’on s’étonne qu’il ait fallu plus d’u
8971 eignaient les upanishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’on s’étonne qu’il ait fallu plus d’un demi-siècle pour qu’
8972 s upanishads et la tentative poétique de Rimbaud, l’ on s’étonne qu’il ait fallu plus d’un demi-siècle pour qu’une telle in
8973 ue de Rimbaud, l’on s’étonne qu’il ait fallu plus d’ un demi-siècle pour qu’une telle interprétation voie le jour. Cela pou
8974 demi-siècle pour qu’une telle interprétation voie le jour. Cela pourrait donner lieu à de mélancoliques réflexions sur le
8975 étation voie le jour. Cela pourrait donner lieu à de mélancoliques réflexions sur le génie « poétique » français… Mais non
8976 ait donner lieu à de mélancoliques réflexions sur le génie « poétique » français… Mais non, nous préférons voir ici l’un d
8977 français… Mais non, nous préférons voir ici l’un de ces signes qui de toutes parts annoncent une rentrée de l’âme dans la
8978 signes qui de toutes parts annoncent une rentrée de l’âme dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que
8979 gnes qui de toutes parts annoncent une rentrée de l’ âme dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que déf
8980 toutes parts annoncent une rentrée de l’âme dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que défend l’auteu
8981 nnoncent une rentrée de l’âme dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que défend l’auteur de cet essai
8982 de l’âme dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que défend l’auteur de cet essai — la voyance de Rimb
8983 dans la littérature la plus spirituelle du monde. La thèse que défend l’auteur de cet essai — la voyance de Rimbaud — est
8984 la plus spirituelle du monde. La thèse que défend l’ auteur de cet essai — la voyance de Rimbaud — est une de ces évidences
8985 pirituelle du monde. La thèse que défend l’auteur de cet essai — la voyance de Rimbaud — est une de ces évidences qu’il es
8986 onde. La thèse que défend l’auteur de cet essai — la voyance de Rimbaud — est une de ces évidences qu’il est bon de propos
8987 èse que défend l’auteur de cet essai — la voyance de Rimbaud — est une de ces évidences qu’il est bon de proposer à la réf
8988 ur de cet essai — la voyance de Rimbaud — est une de ces évidences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notre temps
8989 Rimbaud — est une de ces évidences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite hont
8990 une de ces évidences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui s
8991 vidences qu’il est bon de proposer à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui sont encore ca
8992 pour faite honte à ceux qui sont encore capables d’ une telle honte, de leur indifférence à l’endroit de l’être le plus mo
8993 ceux qui sont encore capables d’une telle honte, de leur indifférence à l’endroit de l’être le plus monstrueusement pur q
8994 telle honte, de leur indifférence à l’endroit de l’ être le plus monstrueusement pur qui se soit révélé par le truchement
8995 honte, de leur indifférence à l’endroit de l’être le plus monstrueusement pur qui se soit révélé par le truchement de la p
8996 e plus monstrueusement pur qui se soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu didactique, trop at
8997 eusement pur qui se soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu didactique, trop attentif à sa pr
8998 ement pur qui se soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu didactique, trop attentif à sa propr
8999 s inspiré par cet enthousiasme sacré que requiert l’ œuvre de Rimbaud. Regrettons seulement qu’il n’élargisse pas plus une
9000 é par cet enthousiasme sacré que requiert l’œuvre de Rimbaud. Regrettons seulement qu’il n’élargisse pas plus une question
9001 as plus une question aussi centrale — qui est, si l’ on veut, la question d’Orient-Occident. Et pourquoi cette hostilité de
9002 question aussi centrale — qui est, si l’on veut, la question d’Orient-Occident. Et pourquoi cette hostilité de sectaire c
9003 ssi centrale — qui est, si l’on veut, la question d’ Orient-Occident. Et pourquoi cette hostilité de sectaire contre l’inte
9004 on d’Orient-Occident. Et pourquoi cette hostilité de sectaire contre l’interprétation proposée par Claudel et Isabelle Rim
9005 t. Et pourquoi cette hostilité de sectaire contre l’ interprétation proposée par Claudel et Isabelle Rimbaud ? Si Claudel s
9006 baud ? Si Claudel s’est montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’état sauvage », un catholique qui s’ignore, i
9007 ontré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’ état sauvage », un catholique qui s’ignore, il n’est pas plus admissib
9008 olique qui s’ignore, il n’est pas plus admissible d’ inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la
9009 s’ignore, il n’est pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la révélatio
9010 il n’est pas plus admissible d’inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la révélation évangéli
9011 us admissible d’inférer du mépris de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois
9012 de Rimbaud pour le catholicisme à son mépris pour la révélation évangélique. Je ne vois là que l’indice d’une confusion bi
9013 pour la révélation évangélique. Je ne vois là que l’ indice d’une confusion bien française, hélas. ba. « André Rolland de
9014 évélation évangélique. Je ne vois là que l’indice d’ une confusion bien française, hélas. ba. « André Rolland de Renévill
9015 reil, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, août 1929, p. 250-251. bb. Le féminin est ici conser
9016 ue de Genève, Genève, août 1929, p. 250-251. bb. Le féminin est ici conservé, conformément au texte original.
87 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
9017 Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)bc Ce n’est plus l’heure de venir
9018 Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)bc Ce n’est plus l’heure de venir prendre
9019 Julien Benda, La Fin de l’ Éternel (novembre 1929)bc Ce n’est plus l’heure de venir prendre po
9020 n de l’Éternel (novembre 1929)bc Ce n’est plus l’ heure de venir prendre position dans un débat où les voix les mieux éc
9021 ternel (novembre 1929)bc Ce n’est plus l’heure de venir prendre position dans un débat où les voix les mieux écoutées o
9022 ’heure de venir prendre position dans un débat où les voix les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient à dire. Et d’autr
9023 venir prendre position dans un débat où les voix les mieux écoutées ont dit ce qu’elles avaient à dire. Et d’autre part, l
9024 dit ce qu’elles avaient à dire. Et d’autre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thèse de la Trahison des Clerc
9025 les avaient à dire. Et d’autre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thèse de la Trahison des Clercs 11, thèse
9026 tre part, les lecteurs de cette revue connaissent la thèse de la Trahison des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’Éternel ne
9027 les lecteurs de cette revue connaissent la thèse de la Trahison des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’Éternel ne fait que
9028 s lecteurs de cette revue connaissent la thèse de la Trahison des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’Éternel ne fait que re
9029 la thèse de la Trahison des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’Éternel ne fait que reprendre la défense contre ses adversai
9030 e de la Trahison des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’Éternel ne fait que reprendre la défense contre ses adversaires de
9031 e la Trahison des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’ Éternel ne fait que reprendre la défense contre ses adversaires de tou
9032 se dont la Fin de l’Éternel ne fait que reprendre la défense contre ses adversaires de tous bords. Je voudrais souligner s
9033 t que reprendre la défense contre ses adversaires de tous bords. Je voudrais souligner seulement la beauté de l’effort dés
9034 es de tous bords. Je voudrais souligner seulement la beauté de l’effort désintéressé de Julien Benda, et l’obligation où n
9035 bords. Je voudrais souligner seulement la beauté de l’effort désintéressé de Julien Benda, et l’obligation où nous sommes
9036 rds. Je voudrais souligner seulement la beauté de l’ effort désintéressé de Julien Benda, et l’obligation où nous sommes to
9037 gner seulement la beauté de l’effort désintéressé de Julien Benda, et l’obligation où nous sommes tous désormais de répond
9038 auté de l’effort désintéressé de Julien Benda, et l’ obligation où nous sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes à
9039 da, et l’obligation où nous sommes tous désormais de répondre pour nous-mêmes à sa mise en demeure. Je suis loin de partag
9040 mise en demeure. Je suis loin de partager toutes les idées de M. Benda, sur le plan philosophique en particulier, où je me
9041 emeure. Je suis loin de partager toutes les idées de M. Benda, sur le plan philosophique en particulier, où je me sens bie
9042 son tour quand il tire argument contre une thèse de M. Marcel de ce qu’elle « mène loin… dans l’ordre moral ». Et quand c
9043 nd il tire argument contre une thèse de M. Marcel de ce qu’elle « mène loin… dans l’ordre moral ». Et quand cela serait !
9044 hèse de M. Marcel de ce qu’elle « mène loin… dans l’ ordre moral ». Et quand cela serait ! dirons-nous, — avec le Benda qui
9045 ral ». Et quand cela serait ! dirons-nous, — avec le Benda qui ne trahit pas.) D’autre part, de plus impertinents que moi
9046 t, de plus impertinents que moi ne manqueront pas de faire observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans l
9047 s que moi ne manqueront pas de faire observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans la matière, est un phén
9048 ne manqueront pas de faire observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans la matière, est un phénomène exa
9049 manqueront pas de faire observer que la « fin de l’ éternel », la chute de l’idée dans la matière, est un phénomène exacte
9050 as de faire observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans la matière, est un phénomène exactement aussi vi
9051 re observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans la matière, est un phénomène exactement aussi vieux que l
9052 observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’ idée dans la matière, est un phénomène exactement aussi vieux que le m
9053 la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans la matière, est un phénomène exactement aussi vieux que le monde. Mais M
9054 ière, est un phénomène exactement aussi vieux que le monde. Mais M. Benda distinguera, et ils seront confondus. Car il y a
9055 a un sophiste en M. Benda, un polémiste qui joue de la raison ratiocinante tout comme si elle n’était pas le contraire de
9056 un sophiste en M. Benda, un polémiste qui joue de la raison ratiocinante tout comme si elle n’était pas le contraire de la
9057 aison ratiocinante tout comme si elle n’était pas le contraire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne s’entend défi
9058 nante tout comme si elle n’était pas le contraire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne s’entend définir et classe
9059 te tout comme si elle n’était pas le contraire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne s’entend définir et classer c
9060 mme si elle n’était pas le contraire de la Raison de Spinoza. Nul mieux que lui ne s’entend définir et classer choses et i
9061 t-à-dire fausses mais claires, qui lui permettent de triompher syllogistiquement de l’adversaire, sinon de la difficulté e
9062 qui lui permettent de triompher syllogistiquement de l’adversaire, sinon de la difficulté elle-même. Mais pour gênante que
9063 lui permettent de triompher syllogistiquement de l’ adversaire, sinon de la difficulté elle-même. Mais pour gênante que so
9064 riompher syllogistiquement de l’adversaire, sinon de la difficulté elle-même. Mais pour gênante que soit souvent son adres
9065 mpher syllogistiquement de l’adversaire, sinon de la difficulté elle-même. Mais pour gênante que soit souvent son adresse
9066 e. Mais pour gênante que soit souvent son adresse de logicien, elle ne doit pas nous masquer l’audace tranquille et admira
9067 dresse de logicien, elle ne doit pas nous masquer l’ audace tranquille et admirable de son point de vue radicalement antimo
9068 pas nous masquer l’audace tranquille et admirable de son point de vue radicalement antimoderne, parce que désintéressé. C’
9069 n pic trop élevé pour qu’on y puisse vivre, c’est l’ impossible. Mais justement, la gloire de M. Benda sera d’avoir soutenu
9070 puisse vivre, c’est l’impossible. Mais justement, la gloire de M. Benda sera d’avoir soutenu que l’humanité a besoin qu’on
9071 re, c’est l’impossible. Mais justement, la gloire de M. Benda sera d’avoir soutenu que l’humanité a besoin qu’on lui deman
9072 sible. Mais justement, la gloire de M. Benda sera d’ avoir soutenu que l’humanité a besoin qu’on lui demande l’impossible.
9073 t, la gloire de M. Benda sera d’avoir soutenu que l’ humanité a besoin qu’on lui demande l’impossible. Et quand bien même e
9074 soutenu que l’humanité a besoin qu’on lui demande l’ impossible. Et quand bien même elle croirait n’en avoir plus besoin. C
9075 e croirait n’en avoir plus besoin. Cet extrémisme de la pensée intemporelle, en butte aux sarcasmes des extrémistes de dro
9076 roirait n’en avoir plus besoin. Cet extrémisme de la pensée intemporelle, en butte aux sarcasmes des extrémistes de droite
9077 emporelle, en butte aux sarcasmes des extrémistes de droite et de gauche, n’en apparaît que plus pur. « Noms de clowns qui
9078 butte aux sarcasmes des extrémistes de droite et de gauche, n’en apparaît que plus pur. « Noms de clowns qui me viennent
9079 et de gauche, n’en apparaît que plus pur. « Noms de clowns qui me viennent l’esprit : Julien Benda… », écrit Aragon. Et D
9080 ît que plus pur. « Noms de clowns qui me viennent l’ esprit : Julien Benda… », écrit Aragon. Et Daudet nous apprend que « l
9081 da… », écrit Aragon. Et Daudet nous apprend que «  le petit Benda est un fameux serin ». Mais ces affirmations sont exactem
9082 ons sont exactement celles qu’il fallait attendre de ces auteurs. Ce qu’on ne viendra pas disputer à M. Benda, c’est son d
9083 ndra pas disputer à M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même qui paraît anarchique dans un mon
9084 a pas disputer à M. Benda, c’est son dur amour de la vérité tout court. Celle-là même qui paraît anarchique dans un monde
9085 i que relativement à un rendement. Rien, pas même la religion. 11. Cf. l’article de M. Daniel Halévy (décembre 1927) et
9086 ue relativement à un rendement. Rien, pas même la religion . 11. Cf. l’article de M. Daniel Halévy (décembre 1927) et la répons
9087 rendement. Rien, pas même la religion. 11. Cf. l’ article de M. Daniel Halévy (décembre 1927) et la réponse de M. Benda
9088 . Rien, pas même la religion. 11. Cf. l’article de M. Daniel Halévy (décembre 1927) et la réponse de M. Benda (janvier 1
9089 l’article de M. Daniel Halévy (décembre 1927) et la réponse de M. Benda (janvier 1928). bc. « Julien Benda : La Fin de l
9090 de M. Daniel Halévy (décembre 1927) et la réponse de M. Benda (janvier 1928). bc. « Julien Benda : La Fin de l’Éternel (N
9091 de M. Benda (janvier 1928). bc. « Julien Benda : La Fin de l’Éternel (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève
9092 enda (janvier 1928). bc. « Julien Benda : La Fin de l’Éternel (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genèv
9093 a (janvier 1928). bc. « Julien Benda : La Fin de l’ Éternel (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève,
9094 ternel (NRF) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève, novembre 1929, p. 638-639.
88 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
9095 L’ ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)u L’or
9096 L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)u L’ordre social Il
9097 L’ordre social. Le Libéralisme. L’ inspiration (novembre 1929)u L’ordre social Il y avait une foi
9098 Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)u L’ ordre social Il y avait une fois un jeune homme comme les autres. S
9099 ocial Il y avait une fois un jeune homme comme les autres. Soudain il lui pousse des ailes, une grande paire d’ailes. Al
9100 Soudain il lui pousse des ailes, une grande paire d’ ailes. Allait-on s’émerveiller ? Mais déjà Freud expliquait le monstre
9101 ait-on s’émerveiller ? Mais déjà Freud expliquait le monstre, les chaires le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cel
9102 rveiller ? Mais déjà Freud expliquait le monstre, les chaires le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela d’un romant
9103 ais déjà Freud expliquait le monstre, les chaires le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela d’un romantisme ! ma c
9104 iquait le monstre, les chaires le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela d’un romantisme ! ma chère, d’un mauvais g
9105 le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela d’ un romantisme ! ma chère, d’un mauvais goût ! Cependant le jeune homme
9106 euses trouvaient cela d’un romantisme ! ma chère, d’ un mauvais goût ! Cependant le jeune homme agitait ses ailes non sans
9107 antisme ! ma chère, d’un mauvais goût ! Cependant le jeune homme agitait ses ailes non sans une ingénue fierté. Mais au co
9108 iles non sans une ingénue fierté. Mais au courant d’ air s’enrhuma le grand-papa. On craignit de le perdre. — « Eh ! quoi,
9109 e ingénue fierté. Mais au courant d’air s’enrhuma le grand-papa. On craignit de le perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui di
9110 ourant d’air s’enrhuma le grand-papa. On craignit de le perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, — l’orgueil t’
9111 ant d’air s’enrhuma le grand-papa. On craignit de le perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, — l’orgueil t’ave
9112 re. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, —  l’ orgueil t’aveugle-t-il ? Veux-tu conserver, ô cruel, des ailes qui don
9113 inconsolables, ô sans cœur, ô pervers, ô disciple de Nietzsche ! » — Sous le poids de cette accusation, comment ne point c
9114 ur, ô pervers, ô disciple de Nietzsche ! » — Sous le poids de cette accusation, comment ne point céder : il fit couper ses
9115 vers, ô disciple de Nietzsche ! » — Sous le poids de cette accusation, comment ne point céder : il fit couper ses ailes. O
9116 ment ne point céder : il fit couper ses ailes. On le félicita de son retour à l’état normal, qui est pédestre. Mais à part
9117 t céder : il fit couper ses ailes. On le félicita de son retour à l’état normal, qui est pédestre. Mais à partir de ce jou
9118 couper ses ailes. On le félicita de son retour à l’ état normal, qui est pédestre. Mais à partir de ce jour, on lui fit se
9119 ’en a pas sera méprisé parce qu’il n’en a pas. Le libéralisme Seigneur ! clamaient-ils, combien complexes sont les p
9120 Seigneur ! clamaient-ils, combien complexes sont les problèmes que vous proposez à notre bonne volonté gémissante ! Dieu,
9121 Dieu, dans sa pitié, leur envoya un ange porteur d’ une solution fort simple qui d’ailleurs était la bonne, car le grand R
9122 r d’une solution fort simple qui d’ailleurs était la bonne, car le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage n
9123 on fort simple qui d’ailleurs était la bonne, car le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent po
9124 le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent point à s’élever de toutes parts. Les uns défendaie
9125 ge ne tardèrent point à s’élever de toutes parts. Les uns défendaient la Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y
9126 t à s’élever de toutes parts. Les uns défendaient la Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale,
9127 arts. Les uns défendaient la Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont un
9128 ie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions qu
9129 plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions qui vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît u
9130 ale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions qui vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais par
9131 rme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti, l’ ange trouva son salut dans un subterfuge : il insinua qu’il parlait au
9132 il parlait au nom d’une secte orientale. Aussitôt la discussion de reprendre, et l’on parla défense de l’Occident. L’ange
9133 nom d’une secte orientale. Aussitôt la discussion de reprendre, et l’on parla défense de l’Occident. L’ange s’enfuit par l
9134 rientale. Aussitôt la discussion de reprendre, et l’ on parla défense de l’Occident. L’ange s’enfuit par l’un des nombreux
9135 discussion de reprendre, et l’on parla défense de l’ Occident. L’ange s’enfuit par l’un des nombreux trous de leurs raisonn
9136 e reprendre, et l’on parla défense de l’Occident. L’ ange s’enfuit par l’un des nombreux trous de leurs raisonnements. L
9137 dent. L’ange s’enfuit par l’un des nombreux trous de leurs raisonnements. L’inspiration Comme le poète terminait sa
9138 ’un des nombreux trous de leurs raisonnements. L’ inspiration Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’
9139 de leurs raisonnements. L’inspiration Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’inspiration, un doute l
9140 ration Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On don
9141 Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On donnait un fi
9142 me le poète terminait sa théorie sur la nature de l’ inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On donnait un film
9143 au cinéma. On donnait un film voluptueux. Il aima l’ héroïne, mais sans espoir. Il lui écrivit, en sortant de là, dans une
9144 ïne, mais sans espoir. Il lui écrivit, en sortant de là, dans une crèmerie pleine de couples à la mode. Mais en écrivant i
9145 rivit, en sortant de là, dans une crèmerie pleine de couples à la mode. Mais en écrivant il pensait à une femme blonde ass
9146 tant de là, dans une crèmerie pleine de couples à la mode. Mais en écrivant il pensait à une femme blonde assise près de l
9147 près de lui. Ayant demandé un timbre pour attirer l’ attention de la femme blonde — sans résultat —, il écrivit une adresse
9148 Ayant demandé un timbre pour attirer l’attention de la femme blonde — sans résultat —, il écrivit une adresse réelle, et
9149 ant demandé un timbre pour attirer l’attention de la femme blonde — sans résultat —, il écrivit une adresse réelle, et mit
9150 résultat —, il écrivit une adresse réelle, et mit la lettre dans la première boîte venue. Le lendemain, il reçut une répon
9151 e, et mit la lettre dans la première boîte venue. Le lendemain, il reçut une réponse : « Vous avez commis une erreur, cher
9152 usable de la part d’un poète en état, sans doute, d’ inspiration. Je trouve dans une enveloppe qu’hier vous m’adressâtes un
9153 veloppe qu’hier vous m’adressâtes une déclaration d’ amour destinée à une femme blonde. Je suis noire. Mais je sais qui c’e
9154 ma bénédiction, je suis votre amie Joséphine. » — Le poète reprit son manuscrit et conclut : « L’inspiration est le nom qu
9155  » — Le poète reprit son manuscrit et conclut : «  L’ inspiration est le nom qu’on donne en poésie à une suite de malentendu
9156 it son manuscrit et conclut : « L’inspiration est le nom qu’on donne en poésie à une suite de malentendus heureusement enc
9157 tion est le nom qu’on donne en poésie à une suite de malentendus heureusement enchaînés. » Cette histoire, en effet, lui v
9158 e histoire, en effet, lui valut une Muse. u. «  L’ ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration », Revue de Belles-Lettres
9159 ffet, lui valut une Muse. u. « L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuch
9160 une Muse. u. « L’ordre social. Le Libéralisme. L’ inspiration », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Frib
9161 re social. Le Libéralisme. L’inspiration », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, n° 1, novembre 19
89 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
9162 Avant-propos Le dire une bonne fois. Il ne faut pas songer à décrire en quarante peti
9163 s songer à décrire en quarante petites pages tous les méfaits de l’instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer
9164 écrire en quarante petites pages tous les méfaits de l’instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre
9165 ire en quarante petites pages tous les méfaits de l’ instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre de
9166 que. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre de grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruc
9167 e grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 excellents dont j
9168 r ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 excellents dont je considè
9169 à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’ instruction publique deux petits livres1 excellents dont je considère
9170 deux petits livres1 excellents dont je considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, e
9171 nts dont je considère les thèses comme acquises : L’ Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas l
9172 je considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfan
9173 considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants,
9174 s thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’Henri Roor
9175  : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’Henri Roorda. Le premier montre q
9176 e, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’Henri Roorda. Le premier montre que la science apprise à l
9177 Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’ Henri Roorda. Le premier montre que la science apprise à l’école appau
9178 es enfants, d’Henri Roorda. Le premier montre que la science apprise à l’école appauvrit l’homme de tout ce que son ignora
9179 oorda. Le premier montre que la science apprise à l’ école appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne
9180 montre que la science apprise à l’école appauvrit l’ homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne lui donne à la pl
9181 ue la science apprise à l’école appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne lui donne à la place que
9182 e que son ignorance respectait, et ne lui donne à la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie tr
9183 t, et ne lui donne à la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué e
9184 et ne lui donne à la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué et q
9185 e des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ ironie tranquille du bon sens bafoué et qui s’en moque, décrit la stup
9186 la prétention. L’autre, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignem
9187 ille du bon sens bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’il est pratiqué dans nos collèges.
9188 ens bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’il est pratiqué dans nos collèges. Mon dessein
9189 bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’ enseignement tel qu’il est pratiqué dans nos collèges. Mon dessein est
9190 est assez différent, moins philosophique et point du tout technique. J’apporte un témoignage personnel, une réaction de te
9191 . J’apporte un témoignage personnel, une réaction de tempérament. Je marque d’autre part la nécessité de tout cela qui me
9192 e réaction de tempérament. Je marque d’autre part la nécessité de tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démoc
9193 tempérament. Je marque d’autre part la nécessité de tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tou
9194 tre part la nécessité de tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moleste ma liberté
9195 e tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moleste ma liberté et sans doute celle de
9196 me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moleste ma liberté et sans doute celle de beaucoup d’autr
9197 out ce qui moleste ma liberté et sans doute celle de beaucoup d’autres à qui forcément, je ressemble. Nous vivons sous un
9198 à sécrétion socialiste qui a été établi par coup de force, que les libéraux ont admis, conformément à leurs maximes, et t
9199 ocialiste qui a été établi par coup de force, que les libéraux ont admis, conformément à leurs maximes, et toléré malgré le
9200 et toléré malgré leur mauvaise humeur. Ce régime de punaises jaunâtres aboutit à l’instruction publique et grâce à elle p
9201 humeur. Ce régime de punaises jaunâtres aboutit à l’ instruction publique et grâce à elle prolonge abusivement sa terne exi
9202 elle prolonge abusivement sa terne existence. Je l’ ai subi ; l’on va voir comment. De pareils souvenirs légitiment toutes
9203 ge abusivement sa terne existence. Je l’ai subi ; l’ on va voir comment. De pareils souvenirs légitiment toutes les haines.
9204 e existence. Je l’ai subi ; l’on va voir comment. De pareils souvenirs légitiment toutes les haines. Je serai méchant, par
9205 r comment. De pareils souvenirs légitiment toutes les haines. Je serai méchant, parce que j’en ai gros sur le cœur. D’aill
9206 nes. Je serai méchant, parce que j’en ai gros sur le cœur. D’ailleurs, ce petit écrit ne peut servir à rien. — Alors ? —
9207 reproche auquel je compte ne pas échapper : celui de naïveté. Définition du naïf dans le monde moderne : individu qui sout
9208 te ne pas échapper : celui de naïveté. Définition du naïf dans le monde moderne : individu qui soutient des idées qui ne r
9209 apper : celui de naïveté. Définition du naïf dans le monde moderne : individu qui soutient des idées qui ne rapportent rie
9210 r au nom de ma génération, ne m’étant pas livré à l’ enquête préalable qui seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droit b
9211 s livré à l’enquête préalable qui seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droit bien inutile. Pourtant je sais qu’à droi
9212 e comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’être complices dans cet attentat à l’intég
9213 lus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’ être complices dans cet attentat à l’intégrité humaine qu’est en fait
9214 qui refusent d’être complices dans cet attentat à l’ intégrité humaine qu’est en fait l’esprit démocratique. Là-dessus, ces
9215 cet attentat à l’intégrité humaine qu’est en fait l’ esprit démocratique. Là-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeuness
9216 ocratique. Là-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeunesse d’aujourd’hui, etc. Évidemment. Mais il y a les jérémiades e
9217 à-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeunesse d’ aujourd’hui, etc. Évidemment. Mais il y a les jérémiades et il y a les
9218 nesse d’aujourd’hui, etc. Évidemment. Mais il y a les jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout
9219 Évidemment. Mais il y a les jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout se confond miraculeuseme
9220 il y a les jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout se confond miraculeusement, gémir n’est p
9221 jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout se confond miraculeusement, gémir n’est pas un argum
9222 émiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’ amour, où tout se confond miraculeusement, gémir n’est pas un argument
9223 eusement, gémir n’est pas un argument. Je demande le droit de démolir. Et me l’accorde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle
9224 gémir n’est pas un argument. Je demande le droit de démolir. Et me l’accorde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle n’est pa
9225 n argument. Je demande le droit de démolir. Et me l’ accorde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle n’est pas de proposer une
9226 rde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle n’est pas de proposer une nouvelle forme politique. Je me contente de vitupérer ce
9227 oser une nouvelle forme politique. Je me contente de vitupérer ce que je vois, qui est laid. Quand la soupe est brûlée, on
9228 de vitupérer ce que je vois, qui est laid. Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’en
9229 vois, qui est laid. Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’en faire soi-même une meill
9230 Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’ on n’est pas capable d’en faire soi-même une meilleure. Mais j’aperçoi
9231 ée, on la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’ en faire soi-même une meilleure. Mais j’aperçois là-bas, vautré derriè
9232 Mais j’aperçois là-bas, vautré derrière son bock, le Citoyen conscient et organisé pour la discussion. Il retrousse ses ma
9233 e son bock, le Citoyen conscient et organisé pour la discussion. Il retrousse ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce q
9234 dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute,
9235 Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos
9236 ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-lui
9237 bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-lui le Guguss, des bretzels, sa petite amie, au secours !
9238 sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-lui le Guguss, des bretzels, sa petite amie, au secours ! Car j’ai encore de
9239 ire. Dès qu’une voix s’élève pour mettre en doute l’ excellence du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les
9240 ne voix s’élève pour mettre en doute l’excellence du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Al
9241 ève pour mettre en doute l’excellence du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êt
9242 pour mettre en doute l’excellence du principe de l’ instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êtes
9243 ncipe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour à la barbarie ? » Si ce réf
9244 s les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour à la barbarie ? » Si ce réflexe indique un mépris vraiment exagéré pour la
9245 e réflexe indique un mépris vraiment exagéré pour la jugeote de l’adversaire ou s’il traduit simplement cette mauvaise foi
9246 ndique un mépris vraiment exagéré pour la jugeote de l’adversaire ou s’il traduit simplement cette mauvaise foi pas même c
9247 que un mépris vraiment exagéré pour la jugeote de l’ adversaire ou s’il traduit simplement cette mauvaise foi pas même cons
9248 ise foi pas même consciente, cette lâcheté devant la discussion précise de leurs principes par quoi se signalent bien souv
9249 iente, cette lâcheté devant la discussion précise de leurs principes par quoi se signalent bien souvent nos tolérants par
9250 je ne sais. Mais je m’attends à cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens à les classer par avance en deux catégories
9251 à cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens à les classer par avance en deux catégories dont je vais régler le compte s
9252 par avance en deux catégories dont je vais régler le compte sommairement. Cela n’empêchera personne de me resservir ces ar
9253 le compte sommairement. Cela n’empêchera personne de me resservir ces arguments, bien que dûment prévus et réduits à néant
9254 prévus et réduits à néant ici même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’à renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. R
9255 à renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. Réponses du type : on ne peut pas aller contre l’époque, vous êtes un pauvre utop
9256 A. Réponses du type : on ne peut pas aller contre l’ époque, vous êtes un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qu
9257 poque, vous êtes un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux qui croient aux faits. Je leur r
9258 Je leur réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier le droit de juger ces faits ; 2° qu’ils ne peuvent, en vertu même de leu
9259 réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier le droit de juger ces faits ; 2° qu’ils ne peuvent, en vertu même de leur sceptic
9260 r ces faits ; 2° qu’ils ne peuvent, en vertu même de leur scepticisme quant à la valeur réformatrice des idées, m’accuser
9261 euvent, en vertu même de leur scepticisme quant à la valeur réformatrice des idées, m’accuser de faire une critique danger
9262 ant à la valeur réformatrice des idées, m’accuser de faire une critique dangereuse. 3° que néanmoins je crois à l’efficace
9263 critique dangereuse. 3° que néanmoins je crois à l’ efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amér
9264 angereuse. 3° que néanmoins je crois à l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amérique par Ch
9265 oins je crois à l’efficace de certaines utopies. ( Les religions, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europ
9266 je crois à l’efficace de certaines utopies. (Les religions , la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléon
9267 l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienn
9268 certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienne, la Russie d
9269 rtaines utopies. (Les religions, la découverte de l’ Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienne, la Russie d’ap
9270 a découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’ Europe napoléonienne, la Russie d’après Karl Marx, le vol des frères W
9271 ue par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienne, la Russie d’après Karl Marx, le vol des frères Wright, et tout bêtement,
9272 urope napoléonienne, la Russie d’après Karl Marx, le vol des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’
9273 le vol des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d
9274 des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller
9275 frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller con
9276 ight, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’ instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l’époq
9277 dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l’époque, et on le peut efficacement. 2° Rira bi
9278 ’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’ aller contre l’époque, et on le peut efficacement. 2° Rira bien qui ri
9279 blique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l’ époque, et on le peut efficacement. 2° Rira bien qui rira le dernier.
9280 : 1° On a le droit d’aller contre l’époque, et on le peut efficacement. 2° Rira bien qui rira le dernier. B. Réponses du t
9281 nt. 2° Rira bien qui rira le dernier. B. Réponses du type : vous êtes un rétrograde, un infâme réactionnaire, etc. Ce sont
9282 rétrograde, un infâme réactionnaire, etc. Ce sont les partisans d’une démocratie progressiste et tolérante qui se livrent à
9283 infâme réactionnaire, etc. Ce sont les partisans d’ une démocratie progressiste et tolérante qui se livrent à ces excès de
9284 gressiste et tolérante qui se livrent à ces excès de langage, je les renvoie en corps au chapitre 5 où je traiterai de cet
9285 lérante qui se livrent à ces excès de langage, je les renvoie en corps au chapitre 5 où je traiterai de cet aspect du probl
9286 es renvoie en corps au chapitre 5 où je traiterai de cet aspect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Ce
9287 corps au chapitre 5 où je traiterai de cet aspect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Certains, en eff
9288 e 5 où je traiterai de cet aspect du problème que l’ on peut appeler la question de droit. Certains, en effet, tirent toute
9289 i de cet aspect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Certains, en effet, tirent toute leur force dans l
9290 ect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Certains, en effet, tirent toute leur force dans les discussio
9291 Certains, en effet, tirent toute leur force dans les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits
9292 fet, tirent toute leur force dans les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les princip
9293 , tirent toute leur force dans les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes.
9294 s de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscien
9295 uillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscience libérale,
9296 illent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque d
9297 ts et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque dans leurs rai
9298 scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque dans leurs raisonnements. Pour moi qui cherche à démêl
9299 urs raisonnements. Pour moi qui cherche à démêler la vérité sans égard aux dérangements, même violents, que cela ne manque
9300 gements, même violents, que cela ne manque jamais de provoquer, je me propose de marquer ici la distinction classique du f
9301 cela ne manque jamais de provoquer, je me propose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est p
9302 jamais de provoquer, je me propose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je cons
9303 e propose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instru
9304 e marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instruction publi
9305 droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’ instruction publique dans ses réalisations actuelles, puis au terme de
9306 ue dans ses réalisations actuelles, puis au terme de ce recensement lamentable, je poserai la question de savoir si tant d
9307 ce recensement lamentable, je poserai la question de savoir si tant de laideurs et d’outrages au bon sens peuvent être lég
9308 erai la question de savoir si tant de laideurs et d’ outrages au bon sens peuvent être légitimés par le but final de notre
9309 d’outrages au bon sens peuvent être légitimés par le but final de notre institution-tabou. 1. Je ne puis naturellement p
9310 bon sens peuvent être légitimés par le but final de notre institution-tabou. 1. Je ne puis naturellement pas mentionner
9311 1. Je ne puis naturellement pas mentionner tous les ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’Institut Rousseau.
9312 t pas mentionner tous les ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’Institut Rousseau.
9313 les ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’Institut Rousseau.
9314 ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’ Institut Rousseau.
90 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
9315 des gens qui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les
9316 ssent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer
9317 de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez
9318 u’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essa
9319 x de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’«
9320 e leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’« il
9321 er de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’« il n’y a rien au-dessus » de la tâche des inst
9322 nous faire croire qu’« il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, e
9323 us faire croire qu’« il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, et g
9324 au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, et grammaticales, où tout retombait dro
9325 es, et grammaticales, où tout retombait droit… Et de ces beaux problèmes d’arithmétique où il fallait si soigneusement sép
9326 ù tout retombait droit… Et de ces beaux problèmes d’ arithmétique où il fallait si soigneusement séparer les calculs du rai
9327 ithmétique où il fallait si soigneusement séparer les calculs du raisonnement, par une barre verticale, et où il y avait to
9328 ù il fallait si soigneusement séparer les calculs du raisonnement, par une barre verticale, et où il y avait toujours des
9329 t pour emplir ou pour vider un bassin (et souvent les deux), (pour emplir et vider ensemble), (drôle d’occupation), (après
9330 es deux), (pour emplir et vider ensemble), (drôle d’ occupation), (après combien d’heures…) ; et il y avait toujours des ap
9331 r ensemble), (drôle d’occupation), (après combien d’ heures…) ; et il y avait toujours des appartements à meubler. Et on mu
9332 urs des appartements à meubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sen
9333 nts à meubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sentiments trop au s
9334 ubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sentiments trop au sérieux p
9335 r le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sentiments trop au sérieux pour faire ici du sentiment, je suis sensi
9336 nne les sentiments trop au sérieux pour faire ici du sentiment, je suis sensible au charme de cette fantaisie. Mais ce qui
9337 aire ici du sentiment, je suis sensible au charme de cette fantaisie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quin
9338 taisie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomad
9339 sie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomadair
9340 s bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomadaires, et une semonce à nous
9341 monce à nous gâter toute une journée. Une journée d’ enfance gâtée. Et d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du m
9342 ournée d’enfance gâtée. Et d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mètre courant n’est pas une fantaisie pour c
9343 gâtée. Et d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mètre courant n’est pas une fantaisie pour ce petit être qui
9344 t d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mètre courant n’est pas une fantaisie pour ce petit être qui s’énerve
9345 e pour ce petit être qui s’énerve, qui embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres
9346 embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait b
9347 ui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait bien pleurer, et qui recomm
9348 nce à gratter son ardoise où sèchent des traînées de craie grise, où les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’en
9349 rdoise où sèchent des traînées de craie grise, où les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’enfance insouciante ?
9350 les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’ enfance insouciante ? Qu’est-ce qui ressemble plus au souci quotidien
9351 s au souci quotidien des grandes personnes ? Mais l’ enfance est ailleurs. Je revois ce fond de jardin où l’on trouve des c
9352  ? Mais l’enfance est ailleurs. Je revois ce fond de jardin où l’on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’une tent
9353 ance est ailleurs. Je revois ce fond de jardin où l’ on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’une tente d’Indiens,
9354 fond de jardin où l’on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’une tente d’Indiens, des petites guerres mystérieuse
9355 l’on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’ une tente d’Indiens, des petites guerres mystérieuses, avec des ennemi
9356 des cloportes dans la toile mouillée d’une tente d’ Indiens, des petites guerres mystérieuses, avec des ennemis et des all
9357 alliés imaginaires, des jeux en cachette, odeurs de peaux, comme dans un rêve, des matins de dimanche sonores et tout pro
9358 , odeurs de peaux, comme dans un rêve, des matins de dimanche sonores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue
9359 , des matins de dimanche sonores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui r
9360 s de dimanche sonores et tout propres, la cuiller d’ huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gr
9361 anche sonores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement
9362 nores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement des chos
9363 ropres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement des choses qu’on ne com
9364 iller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement des choses qu’on ne comprend pas, la
9365 ntait gravement des choses qu’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy
9366 ement des choses qu’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de
9367 asse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne
9368 main, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, d
9369 el Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, des feuill
9370 Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, des feuillages, des rêver
9371 vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, des feuillages, des rêveries, des recoins
9372 incertaine, un peu sale et un peu divine, baignée d’ une très vague angoisse que l’on fuyait avec des bonheurs fous dans le
9373 peu divine, baignée d’une très vague angoisse que l’ on fuyait avec des bonheurs fous dans les bras maternels, ou bien ces
9374 oisse que l’on fuyait avec des bonheurs fous dans les bras maternels, ou bien ces promenades en tenant la forte main du pèr
9375 bras maternels, ou bien ces promenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce
9376 s, ou bien ces promenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de sou
9377 omenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’
9378 rte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’ École, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’une dissonance douloureu
9379 de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’une dissonance douloureuse2. Deux angoisses domin
9380 uloureuse2. Deux angoisses dominent mon enfance : les séances chez le dentiste et l’horaire des leçons. Ce malaise inavouab
9381 angoisses dominent mon enfance : les séances chez le dentiste et l’horaire des leçons. Ce malaise inavouable, cette règle
9382 ent mon enfance : les séances chez le dentiste et l’ horaire des leçons. Ce malaise inavouable, cette règle méchante, ce so
9383 ît chaque jour, je pense que tout cela tient trop de place dans notre enfance. À 5 ans, j’avais appris à lire, en cachette
9384 appris à lire, en cachette, avec une sœur aînée. L’ année suivante, on me mit à l’école, parce que c’est la loi. La premiè
9385 vec une sœur aînée. L’année suivante, on me mit à l’ école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’ali
9386 ée suivante, on me mit à l’école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’alignais des bâtons en rêvan
9387 e pensais pas devoir suivre syllabe après syllabe les ânonnements des élèves qui déchiffraient les premières phrases exempl
9388 hrases exemplaires. (J’aimais pourtant Zoé lave à la fontaine, à cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rarement
9389 J’aimais pourtant Zoé lave à la fontaine, à cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rarement où l’on en était. Cel
9390 om.) Quand venait mon tour, je savais rarement où l’ on en était. Cela m’attira des reproches acides, et naturellement, la
9391 m’attira des reproches acides, et naturellement, la phrase sacrée : « Il faut que tous fassent la même chose, ici ! » Dan
9392 nt, la phrase sacrée : « Il faut que tous fassent la même chose, ici ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’in
9393 faut que tous fassent la même chose, ici ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’innombrables exemples cet axio
9394 même chose, ici ! » Dans la suite, on se chargea d’ illustrer par d’innombrables exemples cet axiome qui devint la formule
9395  ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’ innombrables exemples cet axiome qui devint la formule de mes première
9396 par d’innombrables exemples cet axiome qui devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime
9397 brables exemples cet axiome qui devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime, on m’avai
9398 de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime, on m’avait suffisamment rabroué pour que je ne montrasse p
9399 oué pour que je ne montrasse plus aucune velléité d’ originalité. Mais pour être rentrée, ma colère n’en fut que plus malfa
9400 rentrée, ma colère n’en fut que plus malfaisante. L’ école me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé et méfiant, san
9401 lus malfaisante. L’école me rendit au monde, vers l’ âge de 18 ans, crispé et méfiant, sans cesse en garde contre moi-même
9402 lfaisante. L’école me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé et méfiant, sans cesse en garde contre moi-même à caus
9403 ait pas différer, profondément hypocrite donc, et le cerveau saturé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les homme
9404 profondément hypocrite donc, et le cerveau saturé d’ évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être éga
9405 hypocrite donc, et le cerveau saturé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être égaux en tout.
9406 turé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être égaux en tout. Deux fois deux quatre, c’est stéri
9407 fois deux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal à personne, et de plus, toutes choses égales d’ailleurs, dans un
9408 s de citer, je découvris un jour qu’elle contient la cause déterminante de notre malaise. Il me fallut un certain temps po
9409 is un jour qu’elle contient la cause déterminante de notre malaise. Il me fallut un certain temps pour m’habituer à cette
9410 peut-être des découvertes qui eussent ruiné trop de certitudes apprises. Enfin j’ouvris, c’est-à-dire que je me posai la
9411 ue je me posai la question : est-ce vrai que tous les hommes doivent être égaux en tout ? Et la première réponse fut : Il f
9412 réponse fut : Il faut que ce soit vrai, pour que la démocratie prospère et étende ses conquêtes. C’était découvrir notre
9413 vissement. Je songeai aux vertueuses indignations de nos maîtres quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’éducati
9414 dignations de nos maîtres quand ils dénonçaient «  la marque indélébile de l’éducation jésuite ». Nous étions marqués par N
9415 tres quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’éducation jésuite ». Nous étions marqués par Numa Droz et les manue
9416 s quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’ éducation jésuite ». Nous étions marqués par Numa Droz et les manuels
9417 n jésuite ». Nous étions marqués par Numa Droz et les manuels des Frères ∴, par l’esprit petit-bourgeois, qui est une génér
9418 és par Numa Droz et les manuels des Frères ∴, par l’ esprit petit-bourgeois, qui est une généralisation de l’avarice, et pa
9419 sprit petit-bourgeois, qui est une généralisation de l’avarice, et par les dogmes démocratiques, qui sont une généralisati
9420 it petit-bourgeois, qui est une généralisation de l’ avarice, et par les dogmes démocratiques, qui sont une généralisation
9421 , qui est une généralisation de l’avarice, et par les dogmes démocratiques, qui sont une généralisation de la règle de troi
9422 dogmes démocratiques, qui sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut pa
9423 mes démocratiques, qui sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut par l
9424 ratiques, qui sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut par les jésuit
9425 e trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut par les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de v
9426 ssi profondément certes qu’un Voltaire le fut par les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’esp
9427 t certes qu’un Voltaire le fut par les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’esprit pour qu’il
9428 uites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. Mais on av
9429 moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’ esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. Mais on avait brisé e
9430 sez de verdeur d’esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. Mais on avait brisé en nous ces ressorts de la révolte e
9431 empire. Mais on avait brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le
9432 pire. Mais on avait brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le se
9433 avait brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitr
9434 it brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitrair
9435 us ces ressorts de la révolte et de la libération d’ une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens d
9436 révolte et de la libération d’une personnalité : l’ imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des d
9437 la libération d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains.
9438 ation d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix
9439 on d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’ arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de
9440 alité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances
9441 l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était d
9442 magination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était donc
9443 et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était donc ce conformisme indispensable aux «
9444 ens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était donc ce conformisme indispensable aux « immorte
9445 principes ». Je n’allai pas tout de suite jusqu’à les mettre en doute : mais un jour je compris que ce n’étaient que des pr
9446 ié, si évident, si parfaitement soumis aux règles d’ une arithmétique élémentaire, ce monde dont la Démocratie apparaissait
9447 les d’une arithmétique élémentaire, ce monde dont la Démocratie apparaissait comme l’achèvement idéal et nécessaire — et q
9448 e, ce monde dont la Démocratie apparaissait comme l’ achèvement idéal et nécessaire — et qui était le seul pour lequel on n
9449 e l’achèvement idéal et nécessaire — et qui était le seul pour lequel on nous préparait —, c’était un système d’abstractio
9450 ur lequel on nous préparait —, c’était un système d’ abstractions primaires, c’était le rêve raisonnablement organisé des e
9451 tait un système d’abstractions primaires, c’était le rêve raisonnablement organisé des esprits moyens, prosaïques et rassi
9452 s, prosaïques et rassis3 qui tiennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’ac
9453 s et rassis3 qui tiennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder pa
9454 t rassis3 qui tiennent aujourd’hui les charges de l’ État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce
9455 ennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’ un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont ét
9456 rges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de
9457 nt ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus
9458 seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mai
9459 oder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais à la Commission
9460 besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossières
9461 mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossières » comme celles qui touchent à l’action des
9462 stitions grossières » comme celles qui touchent à l’ action des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis le respect des
9463 des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis le respect des statistiques. Nous savions que les miracles ne trompent q
9464 uis le respect des statistiques. Nous savions que les miracles ne trompent que les illettrés, mais qu’il convient de s’incl
9465 es. Nous savions que les miracles ne trompent que les illettrés, mais qu’il convient de s’incliner devant les miracles de l
9466 e trompent que les illettrés, mais qu’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisa
9467 lettrés, mais qu’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long d
9468 qu’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre hist
9469 ’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre histoir
9470 ence appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l
9471 nous faisait voir tout au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le
9472 out au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel.
9473 au long de notre histoire le Progrès constant de l’ humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel. No
9474 e histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel. Nous savions qu’un
9475 Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’ incrédulité et le bien-être matériel. Nous savions qu’un fils d’ouvrie
9476 de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel. Nous savions qu’un fils d’ouvrier est l’égal d’un
9477 et le bien-être matériel. Nous savions qu’un fils d’ ouvrier est l’égal d’un petit Dauphin — et même nous ne pouvions nous
9478 e matériel. Nous savions qu’un fils d’ouvrier est l’ égal d’un petit Dauphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de cr
9479 iel. Nous savions qu’un fils d’ouvrier est l’égal d’ un petit Dauphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de croire qu
9480 Dauphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de croire que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas
9481 même nous ne pouvions nous empêcher de croire que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas de choses doul
9482 e choses douloureusement ennuyeuses qui sont dans les livres — et nulle part ailleurs. Maigre nourriture pour nos rêves. No
9483 re nourriture pour nos rêves. Nous arrivions dans la vie avec des mentions honorables et une inconcevable gaucherie, c’est
9484 et une honte secrète qui exaspérait ce mépris et le rendait agressif. Mais moi, j’avais trop souffert de cette compressio
9485 rendait agressif. Mais moi, j’avais trop souffert de cette compression morale pour, une fois matériellement délivré, en su
9486 riellement délivré, en supporter longtemps encore l’ action. Je n’eus pas plus tôt découvert et nommé cet asservissement de
9487 as plus tôt découvert et nommé cet asservissement de l’esprit et ces mythes stériles, que je les rendis responsables de ma
9488 plus tôt découvert et nommé cet asservissement de l’ esprit et ces mythes stériles, que je les rendis responsables de ma pe
9489 sement de l’esprit et ces mythes stériles, que je les rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus
9490 s mythes stériles, que je les rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie
9491 riles, que je les rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans
9492 s rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus fa
9493 onsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’es
9494 e contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide
9495 ontact avec les réalités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C
9496 alités les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors d
9497 les plus élémentaires de la vie. 2. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vi
9498 , c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vie. 3. du pain rassis.
9499 ilence, un vide. C’était en dehors de la vie. 3. du pain rassis.
91 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
9500 2. Description du monstre Le service militaire me permit de retrouver quelques-unes d
9501 2. Description du monstre Le service militaire me permit de retrouver quelques-unes de ces réalité
9502 ption du monstre Le service militaire me permit de retrouver quelques-unes de ces réalités. J’y retrouvai aussi plusieur
9503 ce militaire me permit de retrouver quelques-unes de ces réalités. J’y retrouvai aussi plusieurs têtes connues d’anciens c
9504 ités. J’y retrouvai aussi plusieurs têtes connues d’ anciens camarades d’école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’en
9505 aussi plusieurs têtes connues d’anciens camarades d’ école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’autant mie
9506 imaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’ autant mieux qu’on était devenus plus différents. Car ces différences
9507 s. Car ces différences sont les premières marques de la vie vécue et l’on aime à y découvrir la seule fraternité véritable
9508 Car ces différences sont les premières marques de la vie vécue et l’on aime à y découvrir la seule fraternité véritable. M
9509 ces sont les premières marques de la vie vécue et l’ on aime à y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en cas
9510 arques de la vie vécue et l’on aime à y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en caserne aussi que je devais
9511 is c’est en caserne aussi que je devais retrouver les instituteurs. Ceux-là n’avaient pas bougé. Et pour cause : ils n’étai
9512 ougé. Et pour cause : ils n’étaient jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de
9513 é. Et pour cause : ils n’étaient jamais sortis de l’ école. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’
9514 ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un à l’autre il n’y a pas de solution de continuité, la différence
9515 u’un instituteur : de l’un à l’autre il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’étant qu’une question d’âge,
9516 teur : de l’un à l’autre il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’étant qu’une question d’âge, non d’expéri
9517 à l’autre il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’étant qu’une question d’âge, non d’expérience vécue. Ce
9518 continuité, la différence n’étant qu’une question d’ âge, non d’expérience vécue. Ce que je vais dire est sans doute injust
9519 la différence n’étant qu’une question d’âge, non d’ expérience vécue. Ce que je vais dire est sans doute injuste et faux d
9520 s doute injuste et faux dans un très grand nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’unif
9521 ès grand nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’uniforme peut être défini par son inco
9522 grand nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’uniforme peut être défini par son incompr
9523 re de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’ instituteur sous l’uniforme peut être défini par son incompréhension m
9524 rquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’ uniforme peut être défini par son incompréhension méthodique des homme
9525 éhension méthodique des hommes et son mépris pour les paysans. Qu’il soit officier ou troupier, on le reconnaît à une façon
9526 les paysans. Qu’il soit officier ou troupier, on le reconnaît à une façon pédante d’être consciencieux, à une façon bless
9527 ou troupier, on le reconnaît à une façon pédante d’ être consciencieux, à une façon blessante d’être supérieur, à une faço
9528 dante d’être consciencieux, à une façon blessante d’ être supérieur, à une façon livresque d’expliquer les choses, à une fa
9529 blessante d’être supérieur, à une façon livresque d’ expliquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces di
9530 être supérieur, à une façon livresque d’expliquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs a
9531 que d’expliquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs automatiques (brevetés par le gouv
9532 liquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs automatiques (brevetés par le gouvernement)
9533 res. Ces distributeurs automatiques (brevetés par le gouvernement) de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la
9534 teurs automatiques (brevetés par le gouvernement) de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils
9535 rs automatiques (brevetés par le gouvernement) de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils on
9536 de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir à une élite responsa
9537 la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir à une élite responsable
9538 t pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’ appartenir à une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire
9539 ’appartenir à une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils mépris
9540 ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient
9541 qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’ occasion de s’en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’iron
9542 isent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’ironie paysanne
9543 s’en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de m’échauff
9544 en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’ ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de m’échauffer
9545 pas plus, de peur de m’échauffer inutilement. Si l’ on me poussait un peu, je crois que je m’oublierais au point d’insinue
9546 ait un peu, je crois que je m’oublierais au point d’ insinuer que les instituteurs galonnés causent autant de tort à l’armé
9547 crois que je m’oublierais au point d’insinuer que les instituteurs galonnés causent autant de tort à l’armée que les instit
9548 nuer que les instituteurs galonnés causent autant de tort à l’armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des
9549 es instituteurs galonnés causent autant de tort à l’ armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des manifestes
9550 urs galonnés causent autant de tort à l’armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des manifestes en mauvais f
9551 des manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine à d’excellents garçons. Revenons au civil. Au village, quand
9552 manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine à d’excellents garçons. Revenons au civil. Au village, quand on
9553 en mauvais français — et je ferais de la peine à d’ excellents garçons. Revenons au civil. Au village, quand on vous parle
9554 lage, quand on vous parle avec respect et trémolo d’ un môssieu très instruit, vous êtes presque certain qu’il s’agit d’un
9555 instruit, vous êtes presque certain qu’il s’agit d’ un de ces cuistres pédants qu’on aime rencontrer dans des farces où il
9556 ruit, vous êtes presque certain qu’il s’agit d’un de ces cuistres pédants qu’on aime rencontrer dans des farces où ils son
9557 es farces où ils sont drôles, mais non point dans la vie courante où ils le sont beaucoup moins. Le Messieu fait sans dout
9558 rôles, mais non point dans la vie courante où ils le sont beaucoup moins. Le Messieu fait sans doute des vers sur la viole
9559 ns la vie courante où ils le sont beaucoup moins. Le Messieu fait sans doute des vers sur la violette, périodiquement, com
9560 up moins. Le Messieu fait sans doute des vers sur la violette, périodiquement, comme on fait… un rhume de cerveau. Il joue
9561 violette, périodiquement, comme on fait… un rhume de cerveau. Il joue de quelque instrument. Il a des idées modernes sur t
9562 ment, comme on fait… un rhume de cerveau. Il joue de quelque instrument. Il a des idées modernes sur tous les sujets, espé
9563 lque instrument. Il a des idées modernes sur tous les sujets, espécialement sur la pédagogie. Ce mot revient souvent dans s
9564 s modernes sur tous les sujets, espécialement sur la pédagogie. Ce mot revient souvent dans sa conversation ; il le pronon
9565 Ce mot revient souvent dans sa conversation ; il le prononce avec un inimitable sérieux, avec un P majuscule. On sent que
9566 st là son affaire : Monsieur en un mot est M’sieu l’ Instituteur. Signes particuliers : cheveux longs, regard profond voilé
9567 articuliers : cheveux longs, regard profond voilé de douceur. Car le type populaire du poète romantique s’est dégradé en d
9568 eveux longs, regard profond voilé de douceur. Car le type populaire du poète romantique s’est dégradé en deux sous-types p
9569 d profond voilé de douceur. Car le type populaire du poète romantique s’est dégradé en deux sous-types posthumes : l’artis
9570 ique s’est dégradé en deux sous-types posthumes : l’ artiste photographe et le régent. J’ai fait allusion au lieutenant-ins
9571 x sous-types posthumes : l’artiste photographe et le régent. J’ai fait allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire d
9572 allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant qui veut trait
9573 usion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant qui veut traiter
9574 r qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’ instituteur-lieutenant qui veut traiter militairement ses élèves témoi
9575 ui veut traiter militairement ses élèves témoigne de la même maladresse professionnelle. J’en connaissais un qui avait cou
9576 veut traiter militairement ses élèves témoigne de la même maladresse professionnelle. J’en connaissais un qui avait coutum
9577 ssionnelle. J’en connaissais un qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater le
9578 aissais un qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de
9579 qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section,
9580 de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section, je saurai aussi vous mater. » On imagi
9581 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section, je saurai aussi vous mater. » On imagine à quoi peut mene
9582 aussi vous mater. » On imagine à quoi peut mener l’ enseignement donné par des êtres qui brouillent à ce point les méthode
9583 ent donné par des êtres qui brouillent à ce point les méthodes. Simple remarque pendant que nous en sommes aux instituteurs
9584 ous en sommes aux instituteurs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit
9585 en sommes aux instituteurs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit pe
9586 urs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit petit-bourgeois qui imprèg
9587  : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit petit-bourgeois qui imprègne
9588 sse sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’ esprit petit-bourgeois qui imprègne l’enseignement primaire constitue
9589 Est-ce que l’esprit petit-bourgeois qui imprègne l’ enseignement primaire constitue l’apport des instituteurs, ou bien pré
9590 is qui imprègne l’enseignement primaire constitue l’ apport des instituteurs, ou bien préexiste-t-il dans les principes mêm
9591 ort des instituteurs, ou bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme
9592 , ou bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Num
9593 u bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’ École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa D
9594 ns les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches 
9595 ’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était toujo
9596 ttire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était toujours jaune.)
9597 bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni
9598 le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? ( Le verre en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dir
9599  ? (Le verre en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits bourgeois. Ils sont au moi
9600 en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’ envie de dire du mal des petits bourgeois. Ils sont au moins aussi sym
9601 t toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathique
9602 rs jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathiques que n’
9603 si sympathiques que n’importe quelle autre classe de la société. Mais l’esprit petit-bourgeois pris abstraitement et tel q
9604 sympathiques que n’importe quelle autre classe de la société. Mais l’esprit petit-bourgeois pris abstraitement et tel qu’i
9605 n’importe quelle autre classe de la société. Mais l’ esprit petit-bourgeois pris abstraitement et tel qu’il se manifeste da
9606 pris abstraitement et tel qu’il se manifeste dans l’ école primaire est un véritable virus de mesquinerie, et devrait être
9607 este dans l’école primaire est un véritable virus de mesquinerie, et devrait être soigné au même titre que certaines autre
9608 les ». Je reviendrai peut-être sur ce point. Pour l’ instant je ne veux que décrire l’école telle qu’on la voit. Après les
9609 r ce point. Pour l’instant je ne veux que décrire l’ école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur d
9610 nstant je ne veux que décrire l’école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des collèges n’est pa
9611 ux que décrire l’école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des collèges n’est pas accidentelle.
9612 l’école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des collèges n’est pas accidentelle. C’est celle mê
9613 lle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des collèges n’est pas accidentelle. C’est celle même du régi
9614 collèges n’est pas accidentelle. C’est celle même du régime. l’architecture de nos « palais scolaires ». symbolise d’une f
9615 est pas accidentelle. C’est celle même du régime. l’ architecture de nos « palais scolaires ». symbolise d’une façon frappa
9616 telle. C’est celle même du régime. l’architecture de nos « palais scolaires ». symbolise d’une façon frappante ce qu’il y
9617 chitecture de nos « palais scolaires ». symbolise d’ une façon frappante ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la
9618 s ». symbolise d’une façon frappante ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la conception démocratique du monde.
9619 ne façon frappante ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pir
9620 e ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucou
9621 ue et de monotone dans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucoup d’enfants ont un frisson
9622 ue du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucoup d’ enfants ont un frisson de dégoût au moment de passer la porte, au son
9623 st pire encore. Beaucoup d’enfants ont un frisson de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de
9624 ants ont un frisson de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imp
9625 on de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corrido
9626 de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors
9627 moment de passer la porte, au son de la cloche : l’ odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habit
9628 de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des éc
9629 orte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’ urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste
9630 e : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste encore mes souvenirs. Et
9631 udron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste encore mes souvenirs. Et la poussière dan
9632 its des écoliers empeste encore mes souvenirs. Et la poussière dans l’air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un re
9633 mpeste encore mes souvenirs. Et la poussière dans l’ air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagin
9634 encore mes souvenirs. Et la poussière dans l’air, l’ encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagination q
9635 ouvenirs. Et la poussière dans l’air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagination que ces initia
9636 sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’ imagination que ces initiales, ces signes, ces devises… —, les estampe
9637 on que ces initiales, ces signes, ces devises… —, les estampes piquées, Numa Droz et ses crottes de mouches… Dans ce décor
9638 —, les estampes piquées, Numa Droz et ses crottes de mouches… Dans ce décor s’écoulent huit années de votre vie, citoyens 
9639 de mouches… Dans ce décor s’écoulent huit années de votre vie, citoyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur l
9640 s ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’un tel milieu, mo
9641 rand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’un tel milieu, moral et matériel ? L’école publiqu
9642 Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’ un tel milieu, moral et matériel ? L’école publique, telle que nous la
9643 u éducatrice d’un tel milieu, moral et matériel ? L’ école publique, telle que nous la voyons est semblable à tous ces monu
9644 al et matériel ? L’école publique, telle que nous la voyons est semblable à tous ces monuments « de la mauvaise époque » q
9645 us la voyons est semblable à tous ces monuments «  de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes l’apport du xixe siècl
9646 la voyons est semblable à tous ces monuments « de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes l’apport du xixe siècle.
9647  de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes l’ apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utili
9648 uvaise époque » qui sont dans nos villes l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utilité, et il
9649 l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style
9650 e siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’ utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est p
9651 à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’absence de style est encore un st
9652 . On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’ absence de style est encore un style ; c’est même le pire.
9653 ue le style 1880 n’en est pas un : mais l’absence de style est encore un style ; c’est même le pire.
9654 absence de style est encore un style ; c’est même le pire.
92 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
9655 3. Anatomie du monstre Ayant épanché un peu de ma rancune, à seule fin de montrer
9656 Ayant épanché un peu de ma rancune, à seule fin de montrer pour quelles raisons j’ai entrepris de combattre l’instructio
9657 in de montrer pour quelles raisons j’ai entrepris de combattre l’instruction publique — on ne me contestera pas ces raison
9658 pour quelles raisons j’ai entrepris de combattre l’ instruction publique — on ne me contestera pas ces raisons puisqu’elle
9659 s me sont absolument personnelles et qu’elles ont la valeur d’un témoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse
9660 absolument personnelles et qu’elles ont la valeur d’ un témoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse passer un
9661 que je fasse passer un petit examen aux principes de cette institution passionnément détestée. Vous allez voir comme il ba
9662 cœur non compris ». Aux yeux de beaucoup de gens, la passion est aveuglante : cela tient pour une bonne part à ce que ces
9663 nt pour une bonne part à ce que ces personnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une
9664 sonnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance intéressée : mais celles-
9665 es yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance intéressée : mais celles-là sont les
9666 une clairvoyance intéressée : mais celles-là sont les plus vives. Enfin, je tiens à reconnaître qu’ici je ne cherche point
9667 je tiens à reconnaître qu’ici je ne cherche point l’ équité. Pas plus que vous qui défendez de parti pris ce que j’attaque.
9668 he point l’équité. Pas plus que vous qui défendez de parti pris ce que j’attaque. L’esprit d’équité, avec son préjugé paci
9669 vous qui défendez de parti pris ce que j’attaque. L’ esprit d’équité, avec son préjugé pacifiste n’est pas toujours l’espri
9670 défendez de parti pris ce que j’attaque. L’esprit d’ équité, avec son préjugé pacifiste n’est pas toujours l’esprit de véri
9671 té, avec son préjugé pacifiste n’est pas toujours l’ esprit de vérité, il s’en faut. Or je ne suis pas de ceux qui subordon
9672 son préjugé pacifiste n’est pas toujours l’esprit de vérité, il s’en faut. Or je ne suis pas de ceux qui subordonnent la v
9673 esprit de vérité, il s’en faut. Or je ne suis pas de ceux qui subordonnent la vérité à la tranquillité bourgeoise. Je tien
9674 faut. Or je ne suis pas de ceux qui subordonnent la vérité à la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « gain de paix » pou
9675 ne suis pas de ceux qui subordonnent la vérité à la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « gain de paix » pour illusoire 
9676 la vérité à la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « gain de paix » pour illusoire : il consiste à repousser la difficul
9677 à la tranquillité bourgeoise. Je tiens le « gain de paix » pour illusoire : il consiste à repousser la difficulté dans l’
9678 e paix » pour illusoire : il consiste à repousser la difficulté dans l’avenir, d’une ou deux générations. Pendant ce temps
9679 oire : il consiste à repousser la difficulté dans l’ avenir, d’une ou deux générations. Pendant ce temps elle s’aggrave, et
9680 consiste à repousser la difficulté dans l’avenir, d’ une ou deux générations. Pendant ce temps elle s’aggrave, et nous voic
9681 ndant ce temps elle s’aggrave, et nous voici avec l’ héritage de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’écheveau est
9682 mps elle s’aggrave, et nous voici avec l’héritage de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’écheveau est tellement e
9683 e, et nous voici avec l’héritage de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’écheveau est tellement embrouillé que déj
9684 ec l’héritage de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’écheveau est tellement embrouillé que déjà plusieurs proposen
9685 age de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’ écheveau est tellement embrouillé que déjà plusieurs proposent de tran
9686 tellement embrouillé que déjà plusieurs proposent de trancher le nœud. Je me bornerai à l’examen des caractères les plus g
9687 brouillé que déjà plusieurs proposent de trancher le nœud. Je me bornerai à l’examen des caractères les plus généraux de l
9688 s proposent de trancher le nœud. Je me bornerai à l’ examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique, ceu
9689 le nœud. Je me bornerai à l’examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique, ceux que n’atteignent dans l
9690 nerai à l’examen des caractères les plus généraux de l’instruction publique, ceux que n’atteignent dans leur principe ni l
9691 ai à l’examen des caractères les plus généraux de l’ instruction publique, ceux que n’atteignent dans leur principe ni les
9692 ique, ceux que n’atteignent dans leur principe ni les réformes de détail ni les modalités locales de réalisations pratiques
9693 e n’atteignent dans leur principe ni les réformes de détail ni les modalités locales de réalisations pratiques. Le progr
9694 t dans leur principe ni les réformes de détail ni les modalités locales de réalisations pratiques. Le programme a) l’h
9695 i les réformes de détail ni les modalités locales de réalisations pratiques. Le programme a) l’horaire : c’est un cad
9696 es modalités locales de réalisations pratiques. Le programme a) l’horaire : c’est un cadre, ou plutôt un moule, dans
9697 s de réalisations pratiques. Le programme a) l’ horaire : c’est un cadre, ou plutôt un moule, dans lequel on verse les
9698 n cadre, ou plutôt un moule, dans lequel on verse les matières les plus hétéroclites, sans égard à leurs qualités propres.
9699 lutôt un moule, dans lequel on verse les matières les plus hétéroclites, sans égard à leurs qualités propres. De 8 à 9 arit
9700 étéroclites, sans égard à leurs qualités propres. De 8 à 9 arithmétique ; de 9 à 10 composition, etc. Ces disciplines se s
9701 à leurs qualités propres. De 8 à 9 arithmétique ; de 9 à 10 composition, etc. Ces disciplines se succèdent sans transition
9702 ortuit, de manière à prévenir toute concentration de l’esprit. b) plan d’études. On a divisé l’enseignement en branches bi
9703 uit, de manière à prévenir toute concentration de l’ esprit. b) plan d’études. On a divisé l’enseignement en branches bien
9704 prévenir toute concentration de l’esprit. b) plan d’ études. On a divisé l’enseignement en branches bien distinctes. On att
9705 ration de l’esprit. b) plan d’études. On a divisé l’ enseignement en branches bien distinctes. On attribue à chacune un cer
9706 stinctes. On attribue à chacune un certain nombre d’ heures par semaine, au jugé. On s’arrange à faire tenir dans cette cla
9707 s’arrange à faire tenir dans cette classification le plus possible de « connaissances » qui dès lors deviennent obligatoir
9708 tenir dans cette classification le plus possible de « connaissances » qui dès lors deviennent obligatoires. La somme et l
9709 aissances » qui dès lors deviennent obligatoires. La somme et l’arrangement des parties doivent être identiques pour tous
9710 qui dès lors deviennent obligatoires. La somme et l’ arrangement des parties doivent être identiques pour tous les écoliers
9711 ent des parties doivent être identiques pour tous les écoliers. Ce plan régit les huit années réglementaires de la scolarit
9712 identiques pour tous les écoliers. Ce plan régit les huit années réglementaires de la scolarité, et englobe la totalité de
9713 ers. Ce plan régit les huit années réglementaires de la scolarité, et englobe la totalité de la science nécessaire à tout
9714 . Ce plan régit les huit années réglementaires de la scolarité, et englobe la totalité de la science nécessaire à tout cit
9715 années réglementaires de la scolarité, et englobe la totalité de la science nécessaire à tout citoyen, dans une vue aussi
9716 mentaires de la scolarité, et englobe la totalité de la science nécessaire à tout citoyen, dans une vue aussi large que si
9717 taires de la scolarité, et englobe la totalité de la science nécessaire à tout citoyen, dans une vue aussi large que simpl
9718 Remarquons qu’il suffit pour établir ce programme de disposer d’une ou deux feuilles de papier, d’un crayon et d’une règle
9719 u’il suffit pour établir ce programme de disposer d’ une ou deux feuilles de papier, d’un crayon et d’une règle (pour divis
9720 r ce programme de disposer d’une ou deux feuilles de papier, d’un crayon et d’une règle (pour diviser la page en casiers r
9721 mme de disposer d’une ou deux feuilles de papier, d’ un crayon et d’une règle (pour diviser la page en casiers rectangulair
9722 d’une ou deux feuilles de papier, d’un crayon et d’ une règle (pour diviser la page en casiers rectangulaires, bien propre
9723 papier, d’un crayon et d’une règle (pour diviser la page en casiers rectangulaires, bien proprement.) Évidemment, il est
9724 , bien proprement.) Évidemment, il est préférable de savoir aussi les noms des sciences élémentaires. Mais il n’est en auc
9725 t.) Évidemment, il est préférable de savoir aussi les noms des sciences élémentaires. Mais il n’est en aucune façon nécessa
9726 ntaires. Mais il n’est en aucune façon nécessaire de connaître la psychologie des enfants, ni même le contenu des sciences
9727 il n’est en aucune façon nécessaire de connaître la psychologie des enfants, ni même le contenu des sciences dont on écri
9728 de connaître la psychologie des enfants, ni même le contenu des sciences dont on écrit les noms dans les casiers. Est-ce
9729 ts, ni même le contenu des sciences dont on écrit les noms dans les casiers. Est-ce que l’étude du trapézoïde est particuli
9730 contenu des sciences dont on écrit les noms dans les casiers. Est-ce que l’étude du trapézoïde est particulièrement indiqu
9731 nt on écrit les noms dans les casiers. Est-ce que l’ étude du trapézoïde est particulièrement indiquée pour préparer les él
9732 rit les noms dans les casiers. Est-ce que l’étude du trapézoïde est particulièrement indiquée pour préparer les élèves à u
9733 zoïde est particulièrement indiquée pour préparer les élèves à une composition française ? Question oiseuse et saugrenue, —
9734 ançaise ? Question oiseuse et saugrenue, — naïve. Le bon sens voudrait que l’on tînt compte des possibilités d’adaptation
9735 e et saugrenue, — naïve. Le bon sens voudrait que l’ on tînt compte des possibilités d’adaptation de l’enfant ; de la valeu
9736 ns voudrait que l’on tînt compte des possibilités d’ adaptation de l’enfant ; de la valeur fort inégale de ces disciplines 
9737 ue l’on tînt compte des possibilités d’adaptation de l’enfant ; de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diver
9738 l’on tînt compte des possibilités d’adaptation de l’ enfant ; de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diversit
9739 ompte des possibilités d’adaptation de l’enfant ; de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diversité des besoi
9740 te des possibilités d’adaptation de l’enfant ; de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diversité des besoins 
9741 daptation de l’enfant ; de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diversité des besoins ; enfin des rythmes nat
9742  ; de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diversité des besoins ; enfin des rythmes naturels de l’esprit hum
9743 de la valeur fort inégale de ces disciplines ; de la diversité des besoins ; enfin des rythmes naturels de l’esprit humain
9744 iversité des besoins ; enfin des rythmes naturels de l’esprit humain, qu’il se trouve que le Créateur n’a point accordés à
9745 rsité des besoins ; enfin des rythmes naturels de l’ esprit humain, qu’il se trouve que le Créateur n’a point accordés à l’
9746 naturels de l’esprit humain, qu’il se trouve que le Créateur n’a point accordés à l’actuelle division horaire des journée
9747 il se trouve que le Créateur n’a point accordés à l’ actuelle division horaire des journées… Monsieur, répondent les foncti
9748 ivision horaire des journées… Monsieur, répondent les fonctionnaires responsables, vous savez par expérience que nous ne co
9749 s savez par expérience que nous ne comprenons pas la plaisanterie et que notre temps est précieux. D’ailleurs, les enfants
9750 erie et que notre temps est précieux. D’ailleurs, les enfants ne se plaignent pas, de quoi vous plaignez-vous, vous ? — Mai
9751 eux. D’ailleurs, les enfants ne se plaignent pas, de quoi vous plaignez-vous, vous ? — Mais on fausse l’esprit de ces enfa
9752 quoi vous plaignez-vous, vous ? — Mais on fausse l’ esprit de ces enfants… — Mais on nous paye, et ils n’en meurent pas.
9753 s plaignez-vous, vous ? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mais on nous paye, et ils n’en meurent pas. Les exa
9754 — Mais on nous paye, et ils n’en meurent pas. Les examens Ce sont en principe des « contrôles » comparables à ceux q
9755 principe des « contrôles » comparables à ceux que l’ on établit lors des grandes épreuves cyclistes. Les participants du To
9756 l’on établit lors des grandes épreuves cyclistes. Les participants du Tour de Science doivent s’inscrire au terme de chaque
9757 des grandes épreuves cyclistes. Les participants du Tour de Science doivent s’inscrire au terme de chaque trimestre. Ceux
9758 ndes épreuves cyclistes. Les participants du Tour de Science doivent s’inscrire au terme de chaque trimestre. Ceux qui arr
9759 ts du Tour de Science doivent s’inscrire au terme de chaque trimestre. Ceux qui arrivent après la clôture ont à refaire l’
9760 erme de chaque trimestre. Ceux qui arrivent après la clôture ont à refaire l’étape. On obtient par ce moyen un peloton hom
9761 Ceux qui arrivent après la clôture ont à refaire l’ étape. On obtient par ce moyen un peloton homogène, facile à surveille
9762 e, facile à surveiller. Mais en matière de sport, la tricherie est difficile, tandis qu’à l’école elle est de règle. Car l
9763 de sport, la tricherie est difficile, tandis qu’à l’ école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses « 
9764 herie est difficile, tandis qu’à l’école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses « fournies » par le
9765 icile, tandis qu’à l’école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses « fournies » par le prévenu (l’él
9766 qu’à l’école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses « fournies » par le prévenu (l’élève examiné) n
9767 lité et la quantité des réponses « fournies » par le prévenu (l’élève examiné) n’a qu’un lointain rapport avec la qualité
9768 uantité des réponses « fournies » par le prévenu ( l’ élève examiné) n’a qu’un lointain rapport avec la qualité et la quanti
9769 (l’élève examiné) n’a qu’un lointain rapport avec la qualité et la quantité des efforts « fournis » au cours du trimestre.
9770 né) n’a qu’un lointain rapport avec la qualité et la quantité des efforts « fournis » au cours du trimestre. Ce phénomène
9771 é et la quantité des efforts « fournis » au cours du trimestre. Ce phénomène déconcertant s’explique justement par cette p
9772 ertant s’explique justement par cette psychologie de l’enfant dont je disais tout à l’heure que la connaissance n’est pas
9773 ant s’explique justement par cette psychologie de l’ enfant dont je disais tout à l’heure que la connaissance n’est pas exi
9774 tte psychologie de l’enfant dont je disais tout à l’ heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établissent les
9775 gie de l’enfant dont je disais tout à l’heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établissent les programmes
9776 ut à l’heure que la connaissance n’est pas exigée de ceux qui établissent les programmes et les examens. « Les examens fau
9777 aissance n’est pas exigée de ceux qui établissent les programmes et les examens. « Les examens faussent complètement l’espr
9778 exigée de ceux qui établissent les programmes et les examens. « Les examens faussent complètement l’esprit de l’enseigneme
9779 qui établissent les programmes et les examens. «  Les examens faussent complètement l’esprit de l’enseignement », lit-on ju
9780 les examens. « Les examens faussent complètement l’ esprit de l’enseignement », lit-on jusque sous la plume de divers maît
9781 ens. « Les examens faussent complètement l’esprit de l’enseignement », lit-on jusque sous la plume de divers maîtres prima
9782 . « Les examens faussent complètement l’esprit de l’ enseignement », lit-on jusque sous la plume de divers maîtres primaire
9783 s et secondaires. Ils n’en sont pas moins devenus le but même de l’instruction ; la fin qui justifie les moyens et à quoi
9784 ires. Ils n’en sont pas moins devenus le but même de l’instruction ; la fin qui justifie les moyens et à quoi l’on subordo
9785 s. Ils n’en sont pas moins devenus le but même de l’ instruction ; la fin qui justifie les moyens et à quoi l’on subordonne
9786 pas moins devenus le but même de l’instruction ; la fin qui justifie les moyens et à quoi l’on subordonne tout, plaisir,
9787 e but même de l’instruction ; la fin qui justifie les moyens et à quoi l’on subordonne tout, plaisir, goût au travail, qual
9788 uction ; la fin qui justifie les moyens et à quoi l’ on subordonne tout, plaisir, goût au travail, qualité du travail, sant
9789 ubordonne tout, plaisir, goût au travail, qualité du travail, santé, liberté, sens de la justice et autres balivernes, ins
9790 travail, qualité du travail, santé, liberté, sens de la justice et autres balivernes, instruction véritable et autres plai
9791 vail, qualité du travail, santé, liberté, sens de la justice et autres balivernes, instruction véritable et autres plaisan
9792 es, instruction véritable et autres plaisanteries de gros calibre, car à la vérité ce n’est pas d’enseigner qu’il s’agit,
9793 le et autres plaisanteries de gros calibre, car à la vérité ce n’est pas d’enseigner qu’il s’agit, mais de soumettre les e
9794 ies de gros calibre, car à la vérité ce n’est pas d’ enseigner qu’il s’agit, mais de soumettre les esprits au contrôle de l
9795 érité ce n’est pas d’enseigner qu’il s’agit, mais de soumettre les esprits au contrôle de l’État, voyons donc, — n’avez-vo
9796 t pas d’enseigner qu’il s’agit, mais de soumettre les esprits au contrôle de l’État, voyons donc, — n’avez-vous pas honte d
9797 s’agit, mais de soumettre les esprits au contrôle de l’État, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de vous faire rappeler s
9798 git, mais de soumettre les esprits au contrôle de l’ État, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de vous faire rappeler sans
9799 e de l’État, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de vous faire rappeler sans cesse des vérités aussi élémentaires. L’é
9800 ler sans cesse des vérités aussi élémentaires. L’ égalitarisme des connaissances De l’existence des programmes, qui e
9801 mentaires. L’égalitarisme des connaissances De l’existence des programmes, qui est un fait, et de l’existence de la
9802 taires. L’égalitarisme des connaissances De l’ existence des programmes, qui est un fait, et de l’existence de la Dém
9803 e l’existence des programmes, qui est un fait, et de l’existence de la Démocratie, qui est une prétention (réservons le mo
9804 ’existence des programmes, qui est un fait, et de l’ existence de la Démocratie, qui est une prétention (réservons le mot d
9805 es programmes, qui est un fait, et de l’existence de la Démocratie, qui est une prétention (réservons le mot d’idéal), déc
9806 programmes, qui est un fait, et de l’existence de la Démocratie, qui est une prétention (réservons le mot d’idéal), découl
9807 la Démocratie, qui est une prétention (réservons le mot d’idéal), découle cette exigence théorique : tous les enfants doi
9808 ocratie, qui est une prétention (réservons le mot d’ idéal), découle cette exigence théorique : tous les enfants doivent à
9809 d’idéal), découle cette exigence théorique : tous les enfants doivent à tout instant être en mesure 1° d’ingurgiter la même
9810 enfants doivent à tout instant être en mesure 1° d’ ingurgiter la même quantité de « matière » ; 2° d’en rendre compte de
9811 ent à tout instant être en mesure 1° d’ingurgiter la même quantité de « matière » ; 2° d’en rendre compte de la même façon
9812 t être en mesure 1° d’ingurgiter la même quantité de « matière » ; 2° d’en rendre compte de la même façon, dans le même te
9813 d’ingurgiter la même quantité de « matière » ; 2° d’ en rendre compte de la même façon, dans le même temps. Contentons-nous
9814 e quantité de « matière » ; 2° d’en rendre compte de la même façon, dans le même temps. Contentons-nous de remarquer que c
9815 uantité de « matière » ; 2° d’en rendre compte de la même façon, dans le même temps. Contentons-nous de remarquer que ce p
9816  » ; 2° d’en rendre compte de la même façon, dans le même temps. Contentons-nous de remarquer que ce principe est à la bas
9817 a même façon, dans le même temps. Contentons-nous de remarquer que ce principe est à la base du système ; qui repose donc
9818 ontentons-nous de remarquer que ce principe est à la base du système ; qui repose donc sur une tranquille méconnaissance d
9819 s-nous de remarquer que ce principe est à la base du système ; qui repose donc sur une tranquille méconnaissance de la nat
9820 qui repose donc sur une tranquille méconnaissance de la nature humaine. L’histoire enregistre bien une ou deux autres bêti
9821 repose donc sur une tranquille méconnaissance de la nature humaine. L’histoire enregistre bien une ou deux autres bêtises
9822 e tranquille méconnaissance de la nature humaine. L’ histoire enregistre bien une ou deux autres bêtises de cette épaisseur
9823 stoire enregistre bien une ou deux autres bêtises de cette épaisseur, mais il faut reconnaître que jamais on n’avait songé
9824 xtension universelle et un caractère obligatoire. L’ école exige donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faible
9825 un caractère obligatoire. L’école exige donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faibles se forcent. Elle ne co
9826 exige donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faibles se forcent. Elle ne convient qu’aux médiocres, dont elle
9827 le ne convient qu’aux médiocres, dont elle assure le triomphe. L’école s’attaque impitoyablement aux natures d’exception,
9828 t qu’aux médiocres, dont elle assure le triomphe. L’ école s’attaque impitoyablement aux natures d’exception, et les réduit
9829 he. L’école s’attaque impitoyablement aux natures d’ exception, et les réduit avec acharnement à son commun dénominateur4.
9830 taque impitoyablement aux natures d’exception, et les réduit avec acharnement à son commun dénominateur4. Nos bourgeois ass
9831 sans honte à ce crime quotidien, et se félicitent du régime des lumières et des compteurs à gaz. Mais ils se fâchent tout
9832 s ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse est caractérisée, aux yeux de l’étranger impartial, par sa cul
9833 r dit que la Suisse est caractérisée, aux yeux de l’ étranger impartial, par sa culture intensive et extensive des veaux et
9834 nsive et extensive des veaux et des médiocres. Le gavage Moyen de réaliser les précédents. Plus ou moins rationalisé
9835 des veaux et des médiocres. Le gavage Moyen de réaliser les précédents. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le
9836 des médiocres. Le gavage Moyen de réaliser les précédents. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le plus parfait
9837 édents. Plus ou moins rationalisé. Son instrument le plus parfait s’appelle le manuel. Un bon manuel est un résumé clair e
9838 onalisé. Son instrument le plus parfait s’appelle le manuel. Un bon manuel est un résumé clair et portatif des résultats a
9839 un résumé clair et portatif des résultats actuels d’ une science. Le bon sens voudrait qu’on étudie d’abord la science dans
9840 et portatif des résultats actuels d’une science. Le bon sens voudrait qu’on étudie d’abord la science dans sa réalité, pu
9841 cience. Le bon sens voudrait qu’on étudie d’abord la science dans sa réalité, puis qu’on se réfère au résumé comme à un ai
9842 se réfère au résumé comme à un aide-mémoire. Mais l’ école veut qu’on commence par apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’a
9843 e. Mais l’école veut qu’on commence par apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’arrête là. Les manuels ne correspondent à a
9844 apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’arrête là. Les manuels ne correspondent à aucune réalité. Ils ne renferment rien qui
9845 à aucune réalité. Ils ne renferment rien qui soit de première main, rien qui soit authentique. Ils négligent toutes les pa
9846 , rien qui soit authentique. Ils négligent toutes les particularités, toutes les « prises » où pourrait s’accrocher l’intér
9847 . Ils négligent toutes les particularités, toutes les « prises » où pourrait s’accrocher l’intérêt. Ils dispensent de tout
9848 és, toutes les « prises » où pourrait s’accrocher l’ intérêt. Ils dispensent de tout contact direct avec ce dont ils traite
9849 où pourrait s’accrocher l’intérêt. Ils dispensent de tout contact direct avec ce dont ils traitent. Or la valeur éducative
9850 tout contact direct avec ce dont ils traitent. Or la valeur éducative des choses n’apparaît qu’à celui qui entre en commer
9851 re en commerce intime avec elles. On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. Une
9852 ce intime avec elles. On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. Une autre conséq
9853 e de mille, dit un sage oriental dont j’ai oublié le nom. Une autre conséquence du gavage, c’est qu’on ne peut laisser aux
9854 al dont j’ai oublié le nom. Une autre conséquence du gavage, c’est qu’on ne peut laisser aux élèves le temps qu’il faut po
9855 du gavage, c’est qu’on ne peut laisser aux élèves le temps qu’il faut pour assimiler ce qu’ils apprennent. Ils sont forcés
9856 r assimiler ce qu’ils apprennent. Ils sont forcés de gâcher leur travail. Or ce travail n’a qu’une valeur éducatrice : s’i
9857 n’est pas modèle, il est absurde. Mais où sont à l’ école les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ? On
9858 as modèle, il est absurde. Mais où sont à l’école les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ? On va suppri
9859 l est absurde. Mais où sont à l’école les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ? On va supprimer les leç
9860 l’école les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ? On va supprimer les leçons de calligraphie. La dis
9861 mait autrefois la belle ouvrage ? On va supprimer les leçons de calligraphie. La discipline On conçoit que la réalisa
9862 ois la belle ouvrage ? On va supprimer les leçons de calligraphie. La discipline On conçoit que la réalisation d’un
9863  ? On va supprimer les leçons de calligraphie. La discipline On conçoit que la réalisation d’un programme entièremen
9864 calligraphie. La discipline On conçoit que la réalisation d’un programme entièrement contre nature exige une discip
9865 La discipline On conçoit que la réalisation d’ un programme entièrement contre nature exige une discipline sévère. D’
9866 rement contre nature exige une discipline sévère. D’ où notre conception pénitentiaire de l’école. Mais, s’il est des disc
9867 pline sévère. D’où notre conception pénitentiaire de l’école. Mais, s’il est des disciplines qui renforcent, il en est d’
9868 ne sévère. D’où notre conception pénitentiaire de l’ école. Mais, s’il est des disciplines qui renforcent, il en est d’aut
9869 renforcent, il en est d’autres qui amoindrissent. La discipline scolaire consiste à faire tenir les enfants immobiles et m
9870 nt. La discipline scolaire consiste à faire tenir les enfants immobiles et muets 6 heures par jour durant 8 ans. Il paraît
9871 ar jour durant 8 ans. Il paraît que cela facilite le travail du maître. Il se peut. Tout dépend de ce qu’on attend de ce t
9872 ant 8 ans. Il paraît que cela facilite le travail du maître. Il se peut. Tout dépend de ce qu’on attend de ce travail. Je
9873 ite le travail du maître. Il se peut. Tout dépend de ce qu’on attend de ce travail. Je doute qu’il soit de nature à légiti
9874 aître. Il se peut. Tout dépend de ce qu’on attend de ce travail. Je doute qu’il soit de nature à légitimer l’énormité de l
9875 e qu’on attend de ce travail. Je doute qu’il soit de nature à légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande à ces petits.
9876 ravail. Je doute qu’il soit de nature à légitimer l’ énormité de l’effort qu’on demande à ces petits. Là encore il y a une
9877 doute qu’il soit de nature à légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande à ces petits. Là encore il y a une exagération
9878 te qu’il soit de nature à légitimer l’énormité de l’ effort qu’on demande à ces petits. Là encore il y a une exagération ab
9879 énéralisation si schématique et superficielle que la discipline perd tout son sens éducatif et n’est plus qu’une entrave é
9880 t n’est plus qu’une entrave énervante, un système de vexations mesquines, propres à étouffer toute spontanéité chez un peu
9881 chez un peuple qui vraiment ne péchait point par l’ excès de cette vertu. La discipline primaire forme des gobeurs et des
9882 peuple qui vraiment ne péchait point par l’excès de cette vertu. La discipline primaire forme des gobeurs et des inertes,
9883 ment ne péchait point par l’excès de cette vertu. La discipline primaire forme des gobeurs et des inertes, fournit des mou
9884 tes, fournit des moutons aux partis et prédispose les citoyens suisses à prendre au sérieux les innombrables défense de, pe
9885 dispose les citoyens suisses à prendre au sérieux les innombrables défense de, petites crottes noires et blanches qui marqu
9886 es noires et blanches qui marquent un peu partout le passage de l’État, et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel s
9887 t blanches qui marquent un peu partout le passage de l’État, et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel sur notre so
9888 lanches qui marquent un peu partout le passage de l’ État, et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel sur notre sol d
9889 uent un peu partout le passage de l’État, et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans
9890 l’État, et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « Liberté, liberté chér
9891 e permet à ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « Liberté, liberté chérie, voilà bien ta patr
9892 berté, liberté chérie, voilà bien ta patrie. » La préparation civique Tous les pontifes de l’instruction publique so
9893 en ta patrie. » La préparation civique Tous les pontifes de l’instruction publique sont d’accord sur ce point : l’éco
9894  » La préparation civique Tous les pontifes de l’instruction publique sont d’accord sur ce point : l’école primaire
9895 La préparation civique Tous les pontifes de l’ instruction publique sont d’accord sur ce point : l’école primaire doi
9896 instruction publique sont d’accord sur ce point : l’ école primaire doit être une école de Démocratie. Ils insistent sur le
9897 r ce point : l’école primaire doit être une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction ci
9898 t être une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuffisantes pour for
9899 cole de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuffisantes pour former le petit
9900 ocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’ instruction civique sont insuffisantes pour former le petit citoyen :
9901 nstruction civique sont insuffisantes pour former le petit citoyen : il faut que l’enseignement tout entier soit occasion
9902 santes pour former le petit citoyen : il faut que l’ enseignement tout entier soit occasion de développer les vertus social
9903 faut que l’enseignement tout entier soit occasion de développer les vertus sociales de l’élève. « Une classe est une socié
9904 eignement tout entier soit occasion de développer les vertus sociales de l’élève. « Une classe est une société en miniature
9905 r soit occasion de développer les vertus sociales de l’élève. « Une classe est une société en miniature. » Ceci est une én
9906 oit occasion de développer les vertus sociales de l’ élève. « Une classe est une société en miniature. » Ceci est une énorm
9907 une énorme bourde. Juxtaposez trente enfants sur les bancs d’une salle d’école, vous n’aurez rien qui ressemble en quoi qu
9908 e bourde. Juxtaposez trente enfants sur les bancs d’ une salle d’école, vous n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit
9909 xtaposez trente enfants sur les bancs d’une salle d’ école, vous n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit à aucun éta
9910 état social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait, absolument nouveau dans l’Histoire, que l’on oblige les enfants
9911 vrai, c’est que le fait, absolument nouveau dans l’ Histoire, que l’on oblige les enfants à vivre ensemble dès l’âge de 6
9912 le fait, absolument nouveau dans l’Histoire, que l’ on oblige les enfants à vivre ensemble dès l’âge de 6 ans, favorise le
9913 solument nouveau dans l’Histoire, que l’on oblige les enfants à vivre ensemble dès l’âge de 6 ans, favorise le développemen
9914 que l’on oblige les enfants à vivre ensemble dès l’ âge de 6 ans, favorise le développement de leurs penchants les plus « 
9915 ’on oblige les enfants à vivre ensemble dès l’âge de 6 ans, favorise le développement de leurs penchants les plus « commun
9916 nts à vivre ensemble dès l’âge de 6 ans, favorise le développement de leurs penchants les plus « communs » : jalousie, van
9917 ble dès l’âge de 6 ans, favorise le développement de leurs penchants les plus « communs » : jalousie, vanité, panurgisme,
9918 ans, favorise le développement de leurs penchants les plus « communs » : jalousie, vanité, panurgisme, concurrence sournois
9919 a plus tard socialisme, morgue bourgeoise, esprit de parti, arrivisme et parlementarisme. La culture de l’esprit démocrati
9920 e, esprit de parti, arrivisme et parlementarisme. La culture de l’esprit démocratique telle qu’elle est comprise par les i
9921 e parti, arrivisme et parlementarisme. La culture de l’esprit démocratique telle qu’elle est comprise par les instituteurs
9922 arti, arrivisme et parlementarisme. La culture de l’ esprit démocratique telle qu’elle est comprise par les instituteurs — 
9923 sprit démocratique telle qu’elle est comprise par les instituteurs — et elle ne peut être comprise autrement — est essentie
9924 nière que ce soit, voudraient « se distinguer ». ( Le mépris que notre peuple met dans cette expression !) Pour moi ce que
9925 sion !) Pour moi ce que je retire de plus évident de mon expérience scolaire, c’est une grosse vérité que le bon sens m’eû
9926 expérience scolaire, c’est une grosse vérité que le bon sens m’eût par ailleurs fait voir : il n’y a pas d’égalité réelle
9927 sens m’eût par ailleurs fait voir : il n’y a pas d’ égalité réelle possible tant que la loi est la même pour tous. Je ne p
9928 : il n’y a pas d’égalité réelle possible tant que la loi est la même pour tous. Je ne parle pas des manuels d’histoire, do
9929 pas d’égalité réelle possible tant que la loi est la même pour tous. Je ne parle pas des manuels d’histoire, dont il est a
9930 st la même pour tous. Je ne parle pas des manuels d’ histoire, dont il est aujourd’hui démontré qu’ils donnent une image me
9931 ’hui démontré qu’ils donnent une image mensongère de l’ancienne Suisse, à l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’
9932 i démontré qu’ils donnent une image mensongère de l’ ancienne Suisse, à l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en
9933 nent une image mensongère de l’ancienne Suisse, à l’ usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en être flatté. Et puis,
9934 image mensongère de l’ancienne Suisse, à l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’en être flatté. Et puis, quelle
9935 , à l’usage du peuple souverain qui ne manque pas d’ en être flatté. Et puis, quelle est cette préparation à la vie qui com
9936 e flatté. Et puis, quelle est cette préparation à la vie qui commence par nous soustraire à l’influence de la vie ? Quelle
9937 ation à la vie qui commence par nous soustraire à l’ influence de la vie ? Quelle est cette éducation sociale qui enlève l’
9938 ie qui commence par nous soustraire à l’influence de la vie ? Quelle est cette éducation sociale qui enlève l’enfant à la
9939 qui commence par nous soustraire à l’influence de la vie ? Quelle est cette éducation sociale qui enlève l’enfant à la fam
9940 e ? Quelle est cette éducation sociale qui enlève l’ enfant à la famille ?5 Quel est cet instrument de perfectionnement civ
9941 est cette éducation sociale qui enlève l’enfant à la famille ?5 Quel est cet instrument de perfectionnement civique qui as
9942 l’enfant à la famille ?5 Quel est cet instrument de perfectionnement civique qui assure l’écrasement des plus délicats pa
9943 instrument de perfectionnement civique qui assure l’ écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? L’idéal du bo
9944 que qui assure l’écrasement des plus délicats par les plus vulgaires ? L’idéal du bon élève Le bon sens voudrait que
9945 ent des plus délicats par les plus vulgaires ? L’ idéal du bon élève Le bon sens voudrait que le bon élève soit celui
9946 plus délicats par les plus vulgaires ? L’idéal du bon élève Le bon sens voudrait que le bon élève soit celui qui sai
9947 r les plus vulgaires ? L’idéal du bon élève Le bon sens voudrait que le bon élève soit celui qui sait utiliser pour
9948 L’idéal du bon élève Le bon sens voudrait que le bon élève soit celui qui sait utiliser pour son profit humain la peti
9949 it celui qui sait utiliser pour son profit humain la petite somme de connaissances indispensables qu’on lui donne à l’écol
9950 t utiliser pour son profit humain la petite somme de connaissances indispensables qu’on lui donne à l’école. (Cet argent d
9951 de connaissances indispensables qu’on lui donne à l’ école. (Cet argent de poche, ni plus ni moins.) Ou encore : que le bon
9952 gent de poche, ni plus ni moins.) Ou encore : que le bon élève soit celui qui supporte le mieux le traitement scolaire ; c
9953 encore : que le bon élève soit celui qui supporte le mieux le traitement scolaire ; celui dont la valeur humaine subsiste
9954 que le bon élève soit celui qui supporte le mieux le traitement scolaire ; celui dont la valeur humaine subsiste intacte a
9955 orte le mieux le traitement scolaire ; celui dont la valeur humaine subsiste intacte au milieu des conditions anormales cr
9956 cte au milieu des conditions anormales créées par l’ école publique. Mais l’idéal de l’école est autre ; il est même tout c
9957 tions anormales créées par l’école publique. Mais l’ idéal de l’école est autre ; il est même tout contraire. On ne peut pa
9958 ormales créées par l’école publique. Mais l’idéal de l’école est autre ; il est même tout contraire. On ne peut pas exiger
9959 ales créées par l’école publique. Mais l’idéal de l’ école est autre ; il est même tout contraire. On ne peut pas exiger qu
9960 contraire. On ne peut pas exiger qu’il soit tout de noblesse, de vertu et de grandeur. Mais on peut s’étonner de voir qu’
9961 n ne peut pas exiger qu’il soit tout de noblesse, de vertu et de grandeur. Mais on peut s’étonner de voir qu’il n’est que
9962 s exiger qu’il soit tout de noblesse, de vertu et de grandeur. Mais on peut s’étonner de voir qu’il n’est que ridicule et
9963 , de vertu et de grandeur. Mais on peut s’étonner de voir qu’il n’est que ridicule et mesquinerie. Il y a là une prémédita
9964 icule et mesquinerie. Il y a là une préméditation de médiocrité que je ne puis m’empêcher de trouver suspecte. Le bon élèv
9965 éditation de médiocrité que je ne puis m’empêcher de trouver suspecte. Le bon élève est celui qui a de bons points. Or les
9966 té que je ne puis m’empêcher de trouver suspecte. Le bon élève est celui qui a de bons points. Or les bons points vont aux
9967 de trouver suspecte. Le bon élève est celui qui a de bons points. Or les bons points vont aux parfaits imitateurs. Oyez-mo
9968 . Le bon élève est celui qui a de bons points. Or les bons points vont aux parfaits imitateurs. Oyez-moi tous ces petits ph
9969 phonographes…ographes…graphes…graphes… Enfoncés, les perroquets. Dans une composition sur La Neige, Victoria X, 10 ans, éc
9970 nfoncés, les perroquets. Dans une composition sur La Neige, Victoria X, 10 ans, écrit : « C’est l’hiver. Déjà la terre a r
9971 sur La Neige, Victoria X, 10 ans, écrit : « C’est l’ hiver. Déjà la terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur 10
9972 Victoria X, 10 ans, écrit : « C’est l’hiver. Déjà la terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donn
9973 « Quant il neige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident que Sylvie est supérieure à Victoria dans la
9974 évident que Sylvie est supérieure à Victoria dans la mesure où l’invention est supérieure à l’imitation. Mais Victoria mon
9975 ylvie est supérieure à Victoria dans la mesure où l’ invention est supérieure à l’imitation. Mais Victoria montre une âme d
9976 ia dans la mesure où l’invention est supérieure à l’ imitation. Mais Victoria montre une âme docile, un rassurant défaut d’
9977 ctoria montre une âme docile, un rassurant défaut d’ esprit critique, tandis que Sylvie appartient manifestement à la race
9978 que, tandis que Sylvie appartient manifestement à la race dangereuse de ceux qui voient avec leurs yeux. Le bon élève est
9979 vie appartient manifestement à la race dangereuse de ceux qui voient avec leurs yeux. Le bon élève est aussi l’élève disci
9980 ce dangereuse de ceux qui voient avec leurs yeux. Le bon élève est aussi l’élève discipliné. L’école veut que partout la v
9981 ui voient avec leurs yeux. Le bon élève est aussi l’ élève discipliné. L’école veut que partout la valeur cède le pas à la
9982 yeux. Le bon élève est aussi l’élève discipliné. L’ école veut que partout la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche
9983 ussi l’élève discipliné. L’école veut que partout la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche à développer chez nos pet
9984 scipliné. L’école veut que partout la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche à développer chez nos petits Helvètes un
9985 L’école veut que partout la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche à développer chez nos petits Helvètes un légalism
9986 s Helvètes un légalisme écœurant6, un conformisme d’ imbéciles ou d’impuissants, qui d’ailleurs ne peut être qu’à l’avantag
9987 égalisme écœurant6, un conformisme d’imbéciles ou d’ impuissants, qui d’ailleurs ne peut être qu’à l’avantage des gens en p
9988 u d’impuissants, qui d’ailleurs ne peut être qu’à l’ avantage des gens en place, vieille histoire. On m’objectera sans dout
9989 te quelques « brillantes carrières » fournies par d’ ex-forts-en-thème, voire par d’ex-instituteurs. À la vérité, il s’agit
9990 res » fournies par d’ex-forts-en-thème, voire par d’ ex-instituteurs. À la vérité, il s’agit de réussites qui, pour avoir e
9991 ex-forts-en-thème, voire par d’ex-instituteurs. À la vérité, il s’agit de réussites qui, pour avoir enivré l’espoir et enf
9992 ire par d’ex-instituteurs. À la vérité, il s’agit de réussites qui, pour avoir enivré l’espoir et enflammé l’ambition d’un
9993 té, il s’agit de réussites qui, pour avoir enivré l’ espoir et enflammé l’ambition d’un grand nombre de régents, ne laissen
9994 sites qui, pour avoir enivré l’espoir et enflammé l’ ambition d’un grand nombre de régents, ne laissent pas que d’être asse
9995 pour avoir enivré l’espoir et enflammé l’ambition d’ un grand nombre de régents, ne laissent pas que d’être assez spéciales
9996 l’espoir et enflammé l’ambition d’un grand nombre de régents, ne laissent pas que d’être assez spéciales. Il arrive en eff
9997 d’un grand nombre de régents, ne laissent pas que d’ être assez spéciales. Il arrive en effet que nos petits futurs grrrand
9998 os petits futurs grrrands citoyens ayant accompli de « fortes études primaires et secondaires » (témoignage suffisant de l
9999 primaires et secondaires » (témoignage suffisant de leurs aptitudes à la compromission sociale établie) et cueilli au pas
10000 ires » (témoignage suffisant de leurs aptitudes à la compromission sociale établie) et cueilli au passage un grade univers
10001 ssage un grade universitaire, prennent leur essor de chérubins du parti au cours de ces nombreux banquets de cercles locau
10002 e universitaire, prennent leur essor de chérubins du parti au cours de ces nombreux banquets de cercles locaux où se fonde
10003 rubins du parti au cours de ces nombreux banquets de cercles locaux où se fondent les réputations, où se « baptisent » les
10004 nombreux banquets de cercles locaux où se fondent les réputations, où se « baptisent » les hommes d’avenir. Un jour on voit
10005 ù se fondent les réputations, où se « baptisent » les hommes d’avenir. Un jour on voit s’étaler en première page des illust
10006 t les réputations, où se « baptisent » les hommes d’ avenir. Un jour on voit s’étaler en première page des illustrés la fac
10007 r on voit s’étaler en première page des illustrés la face épanouie quoique énergique d’un de ces coqs de village qu’on vie
10008 des illustrés la face épanouie quoique énergique d’ un de ces coqs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édi
10009 illustrés la face épanouie quoique énergique d’un de ces coqs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édifice
10010 face épanouie quoique énergique d’un de ces coqs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édifice administrati
10011 de ces coqs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une bell
10012 qs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une belle carrière
10013 de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’ édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une belle carrière. M
10014 n, par ailleurs fort grande. Tous ceux qui ont eu l’ occasion de comparer les bons élèves de diverses classes d’un collège
10015 eurs fort grande. Tous ceux qui ont eu l’occasion de comparer les bons élèves de diverses classes d’un collège ont été fra
10016 ande. Tous ceux qui ont eu l’occasion de comparer les bons élèves de diverses classes d’un collège ont été frappés de const
10017 qui ont eu l’occasion de comparer les bons élèves de diverses classes d’un collège ont été frappés de constater que la for
10018 n de comparer les bons élèves de diverses classes d’ un collège ont été frappés de constater que la force et l’originalité
10019 de diverses classes d’un collège ont été frappés de constater que la force et l’originalité de leur jugement sont en rais
10020 ses d’un collège ont été frappés de constater que la force et l’originalité de leur jugement sont en raison inverse du nom
10021 lège ont été frappés de constater que la force et l’ originalité de leur jugement sont en raison inverse du nombre d’années
10022 rappés de constater que la force et l’originalité de leur jugement sont en raison inverse du nombre d’années d’instruction
10023 iginalité de leur jugement sont en raison inverse du nombre d’années d’instruction publique qu’ils ont subies. Le dilem
10024 de leur jugement sont en raison inverse du nombre d’ années d’instruction publique qu’ils ont subies. Le dilemme J’ai
10025 ugement sont en raison inverse du nombre d’années d’ instruction publique qu’ils ont subies. Le dilemme J’ai indiqué
10026 nées d’instruction publique qu’ils ont subies. Le dilemme J’ai indiqué que les principes de l’instruction publique n
10027 ils ont subies. Le dilemme J’ai indiqué que les principes de l’instruction publique ne coïncident qu’accidentellement
10028 . Le dilemme J’ai indiqué que les principes de l’instruction publique ne coïncident qu’accidentellement avec ceux du
10029 Le dilemme J’ai indiqué que les principes de l’ instruction publique ne coïncident qu’accidentellement avec ceux du bo
10030 lique ne coïncident qu’accidentellement avec ceux du bon sens. Je m’en tiendrai là, renonçant pour cette fois à démontrer,
10031 cile, qu’ils constituent une inversion méthodique de toutes les lois divines et humaines. C’est-à-dire : une méthode d’abâ
10032 ls constituent une inversion méthodique de toutes les lois divines et humaines. C’est-à-dire : une méthode d’abâtardissemen
10033 s divines et humaines. C’est-à-dire : une méthode d’ abâtardissement de la race. D’autre part, il est aisé de voir que tous
10034 nes. C’est-à-dire : une méthode d’abâtardissement de la race. D’autre part, il est aisé de voir que tous ces principes dér
10035 . C’est-à-dire : une méthode d’abâtardissement de la race. D’autre part, il est aisé de voir que tous ces principes dérive
10036 ardissement de la race. D’autre part, il est aisé de voir que tous ces principes dérivent nécessairement du fait que l’éco
10037 ir que tous ces principes dérivent nécessairement du fait que l’école est publique, obligatoire, et soumise au contrôle de
10038 ces principes dérivent nécessairement du fait que l’ école est publique, obligatoire, et soumise au contrôle de l’État. Al
10039 est publique, obligatoire, et soumise au contrôle de l’État. Alors ? Ou bien vous acceptez le régime — mais aussi ses con
10040 publique, obligatoire, et soumise au contrôle de l’ État. Alors ? Ou bien vous acceptez le régime — mais aussi ses conséq
10041 ontrôle de l’État. Alors ? Ou bien vous acceptez le régime — mais aussi ses conséquences absurdes et fatales, par exemple
10042 ses conséquences absurdes et fatales, par exemple l’ instruction publique. Ou bien vous combattez l’instruction publique — 
10043 le l’instruction publique. Ou bien vous combattez l’ instruction publique — mais vous êtes, de ce fait, contre le régime. I
10044 ombattez l’instruction publique — mais vous êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, un bien gr
10045 ion publique — mais vous êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, un bien grave dilemme. 4.
10046 ien grave dilemme. 4. Ce ne sont pas seulement les meilleurs qui sont sacrifiés. Voici ce que M. E. Duvillard dit des en
10047 ue M. E. Duvillard dit des enfants peu doués pour les disciplines scolaires : « Les épaves scolaires, faute d’un traitement
10048 ants peu doués pour les disciplines scolaires : «  Les épaves scolaires, faute d’un traitement pédagogique approprié, tomben
10049 iplines scolaires : « Les épaves scolaires, faute d’ un traitement pédagogique approprié, tombent dans une apathie intellec
10050 prié, tombent dans une apathie intellectuelle qui les conduit souvent à l’imbécillité et au vice. » Emmanuel Duvillard, L’É
10051 apathie intellectuelle qui les conduit souvent à l’ imbécillité et au vice. » Emmanuel Duvillard, L’École de demain, Genèv
10052 à l’imbécillité et au vice. » Emmanuel Duvillard, L’ École de demain, Genève, Kündig, 1918, p. 12. 5. Il est peut-être ava
10053 cillité et au vice. » Emmanuel Duvillard, L’École de demain, Genève, Kündig, 1918, p. 12. 5. Il est peut-être avantageux
10054 5. Il est peut-être avantageux dans certains cas de soustraire l’enfant à l’influence d’une famille anormale. Mais d’abor
10055 t-être avantageux dans certains cas de soustraire l’ enfant à l’influence d’une famille anormale. Mais d’abord c’est sancti
10056 tageux dans certains cas de soustraire l’enfant à l’ influence d’une famille anormale. Mais d’abord c’est sanctionner cet é
10057 certains cas de soustraire l’enfant à l’influence d’ une famille anormale. Mais d’abord c’est sanctionner cet état anormal
10058 t anormal (il y aurait sans doute d’autres moyens de sauver l’enfant dans sa famille). Ensuite, pourquoi fait-on en réalit
10059 (il y aurait sans doute d’autres moyens de sauver l’ enfant dans sa famille). Ensuite, pourquoi fait-on en réalité, comme s
10060 ite, pourquoi fait-on en réalité, comme si toutes les familles constituaient un milieu délétère ? 6. Justice démocratique,
10061 6. Justice démocratique, égalité, légalité, sont les meilleures armes de la bassesse contre toute valeur réelle, absolue.
10062 que, égalité, légalité, sont les meilleures armes de la bassesse contre toute valeur réelle, absolue.
10063 , égalité, légalité, sont les meilleures armes de la bassesse contre toute valeur réelle, absolue.
93 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
10064 4. L’ illusion réformiste Bien entendu, tout cela a été dit. (Un peu autre
10065 as attendu ma colère pour entreprendre ce travail de démolition. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir l’abondante l
10066 ail de démolition. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir l’abondante littérature publiée sur le « problème de l’écol
10067 tion. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir l’ abondante littérature publiée sur le « problème de l’école nouvelle ».
10068 de parcourir l’abondante littérature publiée sur le « problème de l’école nouvelle ». On appelle école nouvelle tout étab
10069 l’abondante littérature publiée sur le « problème de l’école nouvelle ». On appelle école nouvelle tout établissement où l
10070 bondante littérature publiée sur le « problème de l’ école nouvelle ». On appelle école nouvelle tout établissement où l’on
10071 . On appelle école nouvelle tout établissement où l’ on s’efforce d’enseigner selon des principes tirés de l’observation de
10072 ole nouvelle tout établissement où l’on s’efforce d’ enseigner selon des principes tirés de l’observation des enfants, c’es
10073 n s’efforce d’enseigner selon des principes tirés de l’observation des enfants, c’est-à-dire : en contradiction sur toute
10074 ’efforce d’enseigner selon des principes tirés de l’ observation des enfants, c’est-à-dire : en contradiction sur toute la
10075 nfants, c’est-à-dire : en contradiction sur toute la ligne avec l’enseignement officiel. Les promoteurs de ces mouvements
10076 à-dire : en contradiction sur toute la ligne avec l’ enseignement officiel. Les promoteurs de ces mouvements tentent la gag
10077 sur toute la ligne avec l’enseignement officiel. Les promoteurs de ces mouvements tentent la gageure de réformer l’école p
10078 igne avec l’enseignement officiel. Les promoteurs de ces mouvements tentent la gageure de réformer l’école primaire sans t
10079 fficiel. Les promoteurs de ces mouvements tentent la gageure de réformer l’école primaire sans toucher au principe de l’in
10080 s promoteurs de ces mouvements tentent la gageure de réformer l’école primaire sans toucher au principe de l’instruction p
10081 de ces mouvements tentent la gageure de réformer l’ école primaire sans toucher au principe de l’instruction publique. Les
10082 éformer l’école primaire sans toucher au principe de l’instruction publique. Les réformes qu’ils ont proposées jusqu’ici s
10083 rmer l’école primaire sans toucher au principe de l’ instruction publique. Les réformes qu’ils ont proposées jusqu’ici sont
10084 ns toucher au principe de l’instruction publique. Les réformes qu’ils ont proposées jusqu’ici sont en général judicieuses,
10085 usqu’ici sont en général judicieuses, dictées par le bon sens7 et retouchées par le pédantisme inhérent à toute science. O
10086 euses, dictées par le bon sens7 et retouchées par le pédantisme inhérent à toute science. On a constaté que l’école actuel
10087 tisme inhérent à toute science. On a constaté que l’ école actuelle est fondée sur une remarquable ignorance de la psycholo
10088 actuelle est fondée sur une remarquable ignorance de la psychologie infantile. Où il y avait non-science, on a voulu appor
10089 uelle est fondée sur une remarquable ignorance de la psychologie infantile. Où il y avait non-science, on a voulu apporter
10090 e. Où il y avait non-science, on a voulu apporter de la science. Mais c’est un art qu’il faudrait. Sinon l’on retombera da
10091 Où il y avait non-science, on a voulu apporter de la science. Mais c’est un art qu’il faudrait. Sinon l’on retombera dans
10092 science. Mais c’est un art qu’il faudrait. Sinon l’ on retombera dans des absurdités. On a créé par exemple des « jardins
10093 s absurdités. On a créé par exemple des « jardins d’ enfants » où l’on apprend à des élèves âgés de 3 à 4 ans à lacer leurs
10094 n a créé par exemple des « jardins d’enfants » où l’ on apprend à des élèves âgés de 3 à 4 ans à lacer leurs souliers ; et
10095 ins d’enfants » où l’on apprend à des élèves âgés de 3 à 4 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appelle de l’école prati
10096 4 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appelle de l’école pratique. Plus tard on fait apprendre à ces mêmes enfants, et
10097 ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appelle de l’ école pratique. Plus tard on fait apprendre à ces mêmes enfants, et ré
10098 mêmes enfants, et réciter par cœur et à rebours, les noms des rues et places de leur ville, comme s’ils étaient tous desti
10099 ar cœur et à rebours, les noms des rues et places de leur ville, comme s’ils étaient tous destinés à la profession de chau
10100 e leur ville, comme s’ils étaient tous destinés à la profession de chauffeurs de taxi. Si cette conception du pratique pré
10101 comme s’ils étaient tous destinés à la profession de chauffeurs de taxi. Si cette conception du pratique prévaut, il est à
10102 aient tous destinés à la profession de chauffeurs de taxi. Si cette conception du pratique prévaut, il est à craindre que
10103 ession de chauffeurs de taxi. Si cette conception du pratique prévaut, il est à craindre que l’école nouvelle n’apporte bi
10104 eption du pratique prévaut, il est à craindre que l’ école nouvelle n’apporte bientôt sa méthode rationnelle pour apprendre
10105 ur apprendre aux bambins à marcher en décomposant les mouvements avec l’aide d’un métronome pédagogique. De même, sous le l
10106 bins à marcher en décomposant les mouvements avec l’ aide d’un métronome pédagogique. De même, sous le louable prétexte d’é
10107 marcher en décomposant les mouvements avec l’aide d’ un métronome pédagogique. De même, sous le louable prétexte d’école ac
10108 l’aide d’un métronome pédagogique. De même, sous le louable prétexte d’école active, on prétend faire apprendre la gramma
10109 me pédagogique. De même, sous le louable prétexte d’ école active, on prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de
10110 étexte d’école active, on prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de gesticulations appropriées : foin de ces an
10111 tive, on prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de gesticulations appropriées : foin de ces analyses de textes
10112 prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de gesticulations appropriées : foin de ces analyses de textes absurdes
10113 par le moyen de gesticulations appropriées : foin de ces analyses de textes absurdes où l’on soulignait en rouge tous les
10114 gesticulations appropriées : foin de ces analyses de textes absurdes où l’on soulignait en rouge tous les mots en « al »,
10115 iées : foin de ces analyses de textes absurdes où l’ on soulignait en rouge tous les mots en « al », tous les verbes dépone
10116 textes absurdes où l’on soulignait en rouge tous les mots en « al », tous les verbes déponents ; désormais l’étude des ver
10117 soulignait en rouge tous les mots en « al », tous les verbes déponents ; désormais l’étude des verbes actifs sera aussi act
10118 en « al », tous les verbes déponents ; désormais l’ étude des verbes actifs sera aussi active, un élève se mettra à marche
10119 a aussi active, un élève se mettra à marcher dans le couloir en s’écriant : je marche, ou : j’arpente ; un autre restera a
10120 pente ; un autre restera assis, en affirmant : je siège  ; un troisième lèvera la main, et dira : je lève la main, — au lieu d
10121 is, en affirmant : je siège ; un troisième lèvera la main, et dira : je lève la main, — au lieu de demander ce qu’on croit
10122  ; un troisième lèvera la main, et dira : je lève la main, — au lieu de demander ce qu’on croit. Tout porte à craindre qu’
10123 mander ce qu’on croit. Tout porte à craindre qu’à la faveur du tumulte l’un ou l’autre proclamant : je sors ! ne traduise
10124 qu’on croit. Tout porte à craindre qu’à la faveur du tumulte l’un ou l’autre proclamant : je sors ! ne traduise incontinen
10125 be en action et ne disparaisse à tout jamais dans les campagnes, tirant le meilleur parti possible de l’exercice ; car il n
10126 paraisse à tout jamais dans les campagnes, tirant le meilleur parti possible de l’exercice ; car il ne manque à ce système
10127 les campagnes, tirant le meilleur parti possible de l’exercice ; car il ne manque à ce système, avouez-le, que juste la s
10128 s campagnes, tirant le meilleur parti possible de l’ exercice ; car il ne manque à ce système, avouez-le, que juste la spon
10129 ’exercice ; car il ne manque à ce système, avouez- le , que juste la spontanéité nécessaire pour que ça ne soit pas une lour
10130 r il ne manque à ce système, avouez-le, que juste la spontanéité nécessaire pour que ça ne soit pas une lourde farce. Ces
10131 ce qu’elles sont comiques précisément. Je ferai à l’ école nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donner plu
10132 cisément. Je ferai à l’école nouvelle un reproche d’ une autre nature. Elle prétend donner plus de liberté aux enfants en l
10133 oche d’une autre nature. Elle prétend donner plus de liberté aux enfants en leur rendant le travail amusant, en leur laiss
10134 onner plus de liberté aux enfants en leur rendant le travail amusant, en leur laissant la possibilité de trouver par eux-m
10135 leur rendant le travail amusant, en leur laissant la possibilité de trouver par eux-mêmes ce qu’ils doivent apprendre. Mai
10136 travail amusant, en leur laissant la possibilité de trouver par eux-mêmes ce qu’ils doivent apprendre. Mais qu’est-ce qu’
10137 nisée ? En réalité, cet amusement a pour seul but de faire avaler la pilule amère des connaissances. On songe à M. Ford, q
10138 té, cet amusement a pour seul but de faire avaler la pilule amère des connaissances. On songe à M. Ford, qui donne à ses o
10139 d dimanche, afin qu’ils consomment deux fois plus de machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus des résultats,
10140 qu’ils consomment deux fois plus de machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus des résultats, on les fait trou
10141 ment deux fois plus de machines. Jeu du chat avec la souris. On n’impose plus des résultats, on les fait trouver. Notez qu
10142 vec la souris. On n’impose plus des résultats, on les fait trouver. Notez que cela revient au même, sauf que par la méthode
10143 ver. Notez que cela revient au même, sauf que par la méthode nouvelle on atteint l’enfant plus profondément, on se glisse
10144 même, sauf que par la méthode nouvelle on atteint l’ enfant plus profondément, on se glisse à l’intérieur de son esprit, là
10145 élabore son invention ; on capte scientifiquement les sources mêmes de sa liberté. « Instruire en amusant » peut être la fo
10146 ion ; on capte scientifiquement les sources mêmes de sa liberté. « Instruire en amusant » peut être la formule d’une tromp
10147 de sa liberté. « Instruire en amusant » peut être la formule d’une tromperie subtile et plus grave que la brutalité primai
10148 té. « Instruire en amusant » peut être la formule d’ une tromperie subtile et plus grave que la brutalité primaire, parce q
10149 formule d’une tromperie subtile et plus grave que la brutalité primaire, parce qu’elle n’excite pas de réaction vive de la
10150 la brutalité primaire, parce qu’elle n’excite pas de réaction vive de la part des écoliers. Enfin, je n’aime pas qu’on tra
10151 t des écoliers. Enfin, je n’aime pas qu’on traite le gosse comme un organisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plu
10152 traite le gosse comme un organisme dont il s’agit d’ obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’hommes com
10153 gosse comme un organisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des pla
10154 n organisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre
10155 d’obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre dans ces jardins d’enfants
10156 le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’ hommes comme des plantes de serre dans ces jardins d’enfants. On y par
10157 On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre dans ces jardins d’enfants. On y parle de « l’enfant » comme on
10158 ommes comme des plantes de serre dans ces jardins d’ enfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’un produit chimiq
10159 s de serre dans ces jardins d’enfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’un produit chimique : On remarque chez
10160 serre dans ces jardins d’enfants. On y parle de «  l’ enfant » comme on parle d’un produit chimique : On remarque chez l’enf
10161 nfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’ un produit chimique : On remarque chez l’enfant… Dans ce milieu l’enfa
10162 on parle d’un produit chimique : On remarque chez l’ enfant… Dans ce milieu l’enfant ne tarde pas à se développer… Prenez u
10163 mique : On remarque chez l’enfant… Dans ce milieu l’ enfant ne tarde pas à se développer… Prenez un enfant de 6 ans… Mettez
10164 nt ne tarde pas à se développer… Prenez un enfant de 6 ans… Mettez ensemble trois enfants… Je reconnais que les buts de l’
10165 … Mettez ensemble trois enfants… Je reconnais que les buts de l’école nouvelle sont honnêtement scientifiques, et désintére
10166 ensemble trois enfants… Je reconnais que les buts de l’école nouvelle sont honnêtement scientifiques, et désintéressés. Ma
10167 emble trois enfants… Je reconnais que les buts de l’ école nouvelle sont honnêtement scientifiques, et désintéressés. Mais
10168 honnêtement scientifiques, et désintéressés. Mais l’ enfant-cobaye vaut l’enfant-citoyen. Moi je voudrais l’enfant tout cou
10169 ques, et désintéressés. Mais l’enfant-cobaye vaut l’ enfant-citoyen. Moi je voudrais l’enfant tout court. Or il paraît que
10170 ant-cobaye vaut l’enfant-citoyen. Moi je voudrais l’ enfant tout court. Or il paraît que c’est très dangereux. Néanmoins je
10171 ntaines qui sont pour me plaire ; un grignotement du système officiel qui pourrait bien un jour l’atteindre au cœur, et je
10172 ent du système officiel qui pourrait bien un jour l’ atteindre au cœur, et je vois tout ce que cela entraînerait, dans une
10173 ois tout ce que cela entraînerait, dans une ruine d’ où renaîtrait peut-être l’humanité… Je songe à un enseignement sans éc
10174 înerait, dans une ruine d’où renaîtrait peut-être l’ humanité… Je songe à un enseignement sans école. Je songe au maître an
10175 ans école. Je songe au maître antique, dont toute la personne était un enseignement, et qui n’avait pas des élèves, mais d
10176 lèves, mais des disciples. Celui-là seul favorise le développement des individus, qui ne cherche pas un rendement mais qui
10177 salue ces jeunes gens qui appliquent avec ferveur les principes de l’école libre, qui se moquent des programmes, et dont le
10178 es gens qui appliquent avec ferveur les principes de l’école libre, qui se moquent des programmes, et dont les classes joy
10179 gens qui appliquent avec ferveur les principes de l’ école libre, qui se moquent des programmes, et dont les classes joyeus
10180 ole libre, qui se moquent des programmes, et dont les classes joyeuses sont de vraies foires : ils ont toute mon amitié. Ce
10181 des programmes, et dont les classes joyeuses sont de vraies foires : ils ont toute mon amitié. Cela me permet de leur fair
10182 foires : ils ont toute mon amitié. Cela me permet de leur faire remarquer d’autant plus librement qu’ils trahissent le des
10183 on amitié. Cela me permet de leur faire remarquer d’ autant plus librement qu’ils trahissent le dessein profond de l’instru
10184 marquer d’autant plus librement qu’ils trahissent le dessein profond de l’instruction publique, qu’ils trahissent leur mis
10185 us librement qu’ils trahissent le dessein profond de l’instruction publique, qu’ils trahissent leur mission officielle. Il
10186 librement qu’ils trahissent le dessein profond de l’ instruction publique, qu’ils trahissent leur mission officielle. Ils é
10187 trahissent leur mission officielle. Ils éduquent de futurs anarchistes8, bravo ! Mais ce qu’on leur avait confié, c’était
10188 bravo ! Mais ce qu’on leur avait confié, c’était la fabrication en série de petits démocrates conscients et organisés. Je
10189 eur avait confié, c’était la fabrication en série de petits démocrates conscients et organisés. Je crains que ce malentend
10190 ment trop gros pour échapper plus longtemps à MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; car le monde ne progre
10191 us longtemps à MM. les Inspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de malenten
10192 nspecteurs des Écoles. Je le crains, dis-je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de malentendus (si tant est qu’il p
10193 e crains, dis-je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de malentendus (si tant est qu’il progresse). L’école nouvelle
10194 dis-je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de malentendus (si tant est qu’il progresse). L’école nouvelle n’échappe
10195 eur de malentendus (si tant est qu’il progresse). L’ école nouvelle n’échappe à l’absurdité primaire qu’à la faveur d’une é
10196 st qu’il progresse). L’école nouvelle n’échappe à l’ absurdité primaire qu’à la faveur d’une équivoque. Cette équivoque fra
10197 le nouvelle n’échappe à l’absurdité primaire qu’à la faveur d’une équivoque. Cette équivoque frappe tout essai de réforme.
10198 e n’échappe à l’absurdité primaire qu’à la faveur d’ une équivoque. Cette équivoque frappe tout essai de réforme. Qu’il y a
10199 ’une équivoque. Cette équivoque frappe tout essai de réforme. Qu’il y ait là cependant une possibilité pratique d’en sorti
10200 Qu’il y ait là cependant une possibilité pratique d’ en sortir, je ne le nie pas. Mais du point de vue de la vérité, force
10201 ndant une possibilité pratique d’en sortir, je ne le nie pas. Mais du point de vue de la vérité, force nous est de reconna
10202 lité pratique d’en sortir, je ne le nie pas. Mais du point de vue de la vérité, force nous est de reconnaître que notre di
10203 en sortir, je ne le nie pas. Mais du point de vue de la vérité, force nous est de reconnaître que notre dilemme subsiste d
10204 sortir, je ne le nie pas. Mais du point de vue de la vérité, force nous est de reconnaître que notre dilemme subsiste dans
10205 Mais du point de vue de la vérité, force nous est de reconnaître que notre dilemme subsiste dans son intégrité et son urge
10206 Ou des appareils qui en tiennent lieu. 8. Voir à l’ appendice le sens que je donne à ce mot.
10207 eils qui en tiennent lieu. 8. Voir à l’appendice le sens que je donne à ce mot.
94 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
10208 5. La machine à fabriquer des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de
10209 La machine à fabriquer des électeurs Je crois à l’ absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on ne p
10210 fabriquer des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on ne peut réformer
10211 er des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on ne peut réformer l’absur
10212 des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’ instruction publique. Je crois aussi qu’on ne peut réformer l’absurde.
10213 n publique. Je crois aussi qu’on ne peut réformer l’ absurde. Je demande seulement qu’on m’explique pourquoi il triomphe et
10214 m’explique pourquoi il triomphe et se perpétue ; de quel droit il nous écrase. La réponse est simple, terriblement simple
10215 he et se perpétue ; de quel droit il nous écrase. La réponse est simple, terriblement simple : du droit de la Démocratie.
10216 ase. La réponse est simple, terriblement simple : du droit de la Démocratie. L’instruction publique et la Démocratie sont
10217 éponse est simple, terriblement simple : du droit de la Démocratie. L’instruction publique et la Démocratie sont sœurs sia
10218 nse est simple, terriblement simple : du droit de la Démocratie. L’instruction publique et la Démocratie sont sœurs siamoi
10219 terriblement simple : du droit de la Démocratie. L’ instruction publique et la Démocratie sont sœurs siamoises. Elles sont
10220 droit de la Démocratie. L’instruction publique et la Démocratie sont sœurs siamoises. Elles sont nées en même temps. Elles
10221 sont nées en même temps. Elles ont cru et embelli d’ un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire pleurer l’autre. Écoute
10222 ste pas cette thèse. Elle est glorifiée dans tous les banquets officiels par des orateurs émus et il y aurait une insigne h
10223 s et il y aurait une insigne hypocrisie à feindre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civets, des ci
10224 urait une insigne hypocrisie à feindre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civets, des cigares et de
10225 ndre de ne plus la reconnaître, une fois dissipée la fumée des civets, des cigares et des idéologies enivrées. D’ailleurs,
10226 ologies enivrées. D’ailleurs, cette idée que j’ai l’ honneur de partager avec mes adversaires se trouve correspondre à des
10227 ivrées. D’ailleurs, cette idée que j’ai l’honneur de partager avec mes adversaires se trouve correspondre à des faits pate
10228 s patents et simples ; il serait vraiment dommage de priver ces Messieurs d’une aubaine pour eux si rare. Un fait simple,
10229 l serait vraiment dommage de priver ces Messieurs d’ une aubaine pour eux si rare. Un fait simple, par exemple, c’est que l
10230 x si rare. Un fait simple, par exemple, c’est que la Démocratie sans l’instruction publique est pratiquement irréalisable.
10231 simple, par exemple, c’est que la Démocratie sans l’ instruction publique est pratiquement irréalisable. Ici, je demanderai
10232 éalisable. Ici, je demanderai poliment au lecteur de vouloir bien ne point trop faire la bête, sinon je me verrai contrain
10233 nt au lecteur de vouloir bien ne point trop faire la bête, sinon je me verrai contraint de lui expliquer un certain nombre
10234 trop faire la bête, sinon je me verrai contraint de lui expliquer un certain nombre de vérités tellement évidentes — que
10235 rrai contraint de lui expliquer un certain nombre de vérités tellement évidentes — que cela n’irait pas sans quelque indéc
10236 faut pouvoir lire, écrire et compter pour suivre la campagne électorale, voter et truquer légalement les votes. Ensuite,
10237 campagne électorale, voter et truquer légalement les votes. Ensuite, il faut de l’histoire, et de l’instruction civique, p
10238 et truquer légalement les votes. Ensuite, il faut de l’histoire, et de l’instruction civique, pour qu’on sache à quoi cela
10239 truquer légalement les votes. Ensuite, il faut de l’ histoire, et de l’instruction civique, pour qu’on sache à quoi cela ri
10240 ent les votes. Ensuite, il faut de l’histoire, et de l’instruction civique, pour qu’on sache à quoi cela rime. Ensuite, il
10241 les votes. Ensuite, il faut de l’histoire, et de l’ instruction civique, pour qu’on sache à quoi cela rime. Ensuite, il fa
10242 rime. Ensuite, il faut une discipline sévère dès l’ enfance pour façonner des contribuables inoffensifs. Enfin, il faut un
10243 noffensifs. Enfin, il faut un nombre considérable de leçons, et le plus longtemps possible, pour qu’on n’ait pas le temps
10244 fin, il faut un nombre considérable de leçons, et le plus longtemps possible, pour qu’on n’ait pas le temps de se rendre c
10245 le plus longtemps possible, pour qu’on n’ait pas le temps de se rendre compte que tout cela est absurde. Pour qu’on n’ait
10246 longtemps possible, pour qu’on n’ait pas le temps de se rendre compte que tout cela est absurde. Pour qu’on n’ait pas le t
10247 e que tout cela est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps d’écouter la nature qui répète par toutes ses voix, d’un millia
10248 t cela est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps d’ écouter la nature qui répète par toutes ses voix, d’un milliard de faç
10249 absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps d’écouter la nature qui répète par toutes ses voix, d’un milliard de façons, que c
10250 écouter la nature qui répète par toutes ses voix, d’ un milliard de façons, que c’est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temp
10251 ure qui répète par toutes ses voix, d’un milliard de façons, que c’est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps de découvrir
10252 e façons, que c’est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps de découvrir la Liberté9, parce que celui qui l’a embrassée une
10253 que c’est absurde. Pour qu’on n’ait pas le temps de découvrir la Liberté9, parce que celui qui l’a embrassée une fois, un
10254 surde. Pour qu’on n’ait pas le temps de découvrir la Liberté9, parce que celui qui l’a embrassée une fois, une seule fois,
10255 mps de découvrir la Liberté9, parce que celui qui l’ a embrassée une fois, une seule fois, sait bien que tout le reste est
10256 ssée une fois, une seule fois, sait bien que tout le reste est absurde. Et voilà pour les sœurs siamoises. Continuons. La
10257 bien que tout le reste est absurde. Et voilà pour les sœurs siamoises. Continuons. La démocratie doit à l’École de vivre en
10258 e. Et voilà pour les sœurs siamoises. Continuons. La démocratie doit à l’École de vivre encore. Mais ce n’est de la part d
10259 sœurs siamoises. Continuons. La démocratie doit à l’ École de vivre encore. Mais ce n’est de la part de notre Institutrice
10260 amoises. Continuons. La démocratie doit à l’École de vivre encore. Mais ce n’est de la part de notre Institutrice qu’un re
10261 et mal dissimulée. Certes, je ne prétends pas que les créateurs de l’instruction publique aient eu pleine conscience de ce
10262 lée. Certes, je ne prétends pas que les créateurs de l’instruction publique aient eu pleine conscience de ce qu’ils faisai
10263 . Certes, je ne prétends pas que les créateurs de l’ instruction publique aient eu pleine conscience de ce qu’ils faisaient
10264 l’instruction publique aient eu pleine conscience de ce qu’ils faisaient — et je les excuse pour autant10. Je dis simpleme
10265 pleine conscience de ce qu’ils faisaient — et je les excuse pour autant10. Je dis simplement ceci : leur œuvre n’a été pos
10266 ossible que parce qu’elle était liée aux intérêts de la démocratie. Car il faut bien se représenter qu’elle n’était encore
10267 ible que parce qu’elle était liée aux intérêts de la démocratie. Car il faut bien se représenter qu’elle n’était encore au
10268 le n’était encore au xviiie siècle qu’une utopie de partisans. Il ne serait guère plus fou de proposer aujourd’hui qu’on
10269 utopie de partisans. Il ne serait guère plus fou de proposer aujourd’hui qu’on répande universellement et obligatoirement
10270 qu’on répande universellement et obligatoirement l’ art du saxophone ou de la balalaïka. Soyez certains qu’il ne manque à
10271 répande universellement et obligatoirement l’art du saxophone ou de la balalaïka. Soyez certains qu’il ne manque à cette
10272 ellement et obligatoirement l’art du saxophone ou de la balalaïka. Soyez certains qu’il ne manque à cette plaisanterie, po
10273 ement et obligatoirement l’art du saxophone ou de la balalaïka. Soyez certains qu’il ne manque à cette plaisanterie, pour
10274 que à cette plaisanterie, pour prendre corps, que l’ appui intéressé d’un groupement politico-financier. Et il y aurait bie
10275 nterie, pour prendre corps, que l’appui intéressé d’ un groupement politico-financier. Et il y aurait bien vite des députés
10276 t il y aurait bien vite des députés pour célébrer les bienfaits sociaux, que dis-je, la valeur hautement moralisatrice de c
10277 pour célébrer les bienfaits sociaux, que dis-je, la valeur hautement moralisatrice de ces glapissants entonnoirs. D’aill
10278 ux, que dis-je, la valeur hautement moralisatrice de ces glapissants entonnoirs. D’ailleurs cette complicité, si évidente
10279 oirs. D’ailleurs cette complicité, si évidente à l’ origine de l’institution, se manifeste encore de nos jours, et d’une f
10280 illeurs cette complicité, si évidente à l’origine de l’institution, se manifeste encore de nos jours, et d’une façon non m
10281 eurs cette complicité, si évidente à l’origine de l’ institution, se manifeste encore de nos jours, et d’une façon non moin
10282 à l’origine de l’institution, se manifeste encore de nos jours, et d’une façon non moins flagrante, dans ses suites normal
10283 institution, se manifeste encore de nos jours, et d’ une façon non moins flagrante, dans ses suites normales. Je n’en veux
10284 rante, dans ses suites normales. Je n’en veux pas d’ autre preuve que l’état grotesquement arriéré de notre instrument de p
10285 tes normales. Je n’en veux pas d’autre preuve que l’ état grotesquement arriéré de notre instrument de progrès par excellen
10286 s d’autre preuve que l’état grotesquement arriéré de notre instrument de progrès par excellence. Car il n’est qu’une expli
10287 l’état grotesquement arriéré de notre instrument de progrès par excellence. Car il n’est qu’une explication vraisemblable
10288 ce. Car il n’est qu’une explication vraisemblable de cette incurie : l’école, sous sa forme actuelle, remplit suffisamment
10289 ’une explication vraisemblable de cette incurie : l’ école, sous sa forme actuelle, remplit suffisamment son rôle politique
10290 uffisamment son rôle politique et social, qui est de fabriquer des électeurs (si possible radicaux, en tout cas démocrates
10291 radicaux, en tout cas démocrates). Je me souviens d’ un dessin humoristique publié en 1914, représentant l’œuvre de Kitchen
10292 dessin humoristique publié en 1914, représentant l’ œuvre de Kitchener : une machine qui absorbait des gentlemen et rendai
10293 humoristique publié en 1914, représentant l’œuvre de Kitchener : une machine qui absorbait des gentlemen et rendait des to
10294 i absorbait des gentlemen et rendait des tommies. La machine scolaire, elle, dévore des enfants tout vifs et rend des cito
10295 vore des enfants tout vifs et rend des citoyens à l’ œil torve. Durant l’opération, tous les crânes ont été décervelés et d
10296 t vifs et rend des citoyens à l’œil torve. Durant l’ opération, tous les crânes ont été décervelés et dotés d’une petite mé
10297 citoyens à l’œil torve. Durant l’opération, tous les crânes ont été décervelés et dotés d’une petite mécanique à quatre so
10298 tion, tous les crânes ont été décervelés et dotés d’ une petite mécanique à quatre sous qui suffit à régler désormais l’aut
10299 nique à quatre sous qui suffit à régler désormais l’ automatisme de la vie civique. Le cerveau standard du type fédéral ne
10300 sous qui suffit à régler désormais l’automatisme de la vie civique. Le cerveau standard du type fédéral ne laisse craindr
10301 us qui suffit à régler désormais l’automatisme de la vie civique. Le cerveau standard du type fédéral ne laisse craindre a
10302 régler désormais l’automatisme de la vie civique. Le cerveau standard du type fédéral ne laisse craindre aucun imprévu dan
10303 utomatisme de la vie civique. Le cerveau standard du type fédéral ne laisse craindre aucun imprévu dans son fonctionnement
10304 on fonctionnement. Cet avantage inappréciable sur le cerveau naturel explique que les autorités compétentes n’aient point
10305 inappréciable sur le cerveau naturel explique que les autorités compétentes n’aient point hésité à l’adopter, malgré ses ra
10306 les autorités compétentes n’aient point hésité à l’ adopter, malgré ses ratés assez fréquents. Maintenant je vous demande
10307 e un peu quel intérêt il y aurait à perfectionner l’ instrument, à l’adapter aux particularités psychologiques, voire aux b
10308 térêt il y aurait à perfectionner l’instrument, à l’ adapter aux particularités psychologiques, voire aux besoins purement
10309 purement sentimentaux qui peuvent apparaître chez les enfants ? Ce serait de l’art pour l’art. On ne peut pas en demander t
10310 i peuvent apparaître chez les enfants ? Ce serait de l’art pour l’art. On ne peut pas en demander tant aux gouvernements.
10311 euvent apparaître chez les enfants ? Ce serait de l’ art pour l’art. On ne peut pas en demander tant aux gouvernements. La
10312 raître chez les enfants ? Ce serait de l’art pour l’ art. On ne peut pas en demander tant aux gouvernements. La réforme sco
10313 n ne peut pas en demander tant aux gouvernements. La réforme scolaire, politiquement, n’est pas rentable. Il est clair que
10314 iquement, n’est pas rentable. Il est clair que si le but principal de l’instruction publique était d’éduquer le peuple d’u
10315 as rentable. Il est clair que si le but principal de l’instruction publique était d’éduquer le peuple d’une façon désintér
10316 rentable. Il est clair que si le but principal de l’ instruction publique était d’éduquer le peuple d’une façon désintéress
10317 le but principal de l’instruction publique était d’ éduquer le peuple d’une façon désintéressée, les gouvernements seraien
10318 incipal de l’instruction publique était d’éduquer le peuple d’une façon désintéressée, les gouvernements seraient un peu p
10319 l’instruction publique était d’éduquer le peuple d’ une façon désintéressée, les gouvernements seraient un peu plus fous q
10320 it d’éduquer le peuple d’une façon désintéressée, les gouvernements seraient un peu plus fous qu’on n’ose les imaginer de n
10321 uvernements seraient un peu plus fous qu’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’heure une véritable révolution
10322 eraient un peu plus fous qu’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’heure une véritable révolution scolaire ; c
10323 ’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’ heure une véritable révolution scolaire ; car il ne faudrait pas moins
10324 scolaire ; car il ne faudrait pas moins pour que l’ école rattrape l’époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ils font.
10325 l ne faudrait pas moins pour que l’école rattrape l’ époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ils font. Tout se tient, c
10326 as moins pour que l’école rattrape l’époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme vous dites,
10327 e tient, comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’ envie de bousculer quoi que ce soit. J’aime les tremblements de terre,
10328 comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce soit. J’aime les tremblements de terre, vous to
10329 ter l’envie de bousculer quoi que ce soit. J’aime les tremblements de terre, vous tombez mal. J’appartiens à cette espèce d
10330 usculer quoi que ce soit. J’aime les tremblements de terre, vous tombez mal. J’appartiens à cette espèce de gens qui font
10331 rre, vous tombez mal. J’appartiens à cette espèce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’aux idées des autr
10332 us qu’aux idées des autres. Or, c’est une révolte de ma sensibilité qui me dresse contre l’École. Mes arguments ne se mett
10333 ne révolte de ma sensibilité qui me dresse contre l’ École. Mes arguments ne se mettent en branle qu’après coup. Et quand v
10334 se mettent en branle qu’après coup. Et quand vous les démoliriez tous, ma rage n’en serait pas moins légitime. Je lui donne
10335 aison par définition. Après tout, peu m’importent les idéologies politiques, et peu m’importerait que l’École soit une mach
10336 s idéologies politiques, et peu m’importerait que l’ École soit une machine à fabriquer de la démocratie — si je ne sentais
10337 orterait que l’École soit une machine à fabriquer de la démocratie — si je ne sentais menacées dans cette aventure des val
10338 erait que l’École soit une machine à fabriquer de la démocratie — si je ne sentais menacées dans cette aventure des valeur
10339 sentais menacées dans cette aventure des valeurs d’ âme auxquelles je tiens plus qu’à tout. Ma haine de la démocratie est
10340 ’âme auxquelles je tiens plus qu’à tout. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évolution dont je viens de déc
10341 e auxquelles je tiens plus qu’à tout. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évolution dont je viens de décrir
10342 ens plus qu’à tout. Ma haine de la démocratie est l’ aboutissement de l’évolution dont je viens de décrire la marche nécess
10343 ut. Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’évolution dont je viens de décrire la marche nécessaire11. On ne ma
10344 Ma haine de la démocratie est l’aboutissement de l’ évolution dont je viens de décrire la marche nécessaire11. On ne manqu
10345 tissement de l’évolution dont je viens de décrire la marche nécessaire11. On ne manquera pas d’insinuer qu’à l’origine de
10346 écrire la marche nécessaire11. On ne manquera pas d’ insinuer qu’à l’origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, d
10347 nécessaire11. On ne manquera pas d’insinuer qu’à l’ origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleu
10348 e11. On ne manquera pas d’insinuer qu’à l’origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeun
10349 sinuer qu’à l’origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de ven
10350 uer qu’à l’origine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de venir
10351 gine de tout ceci il y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de venir me dire ça che
10352 y a surtout de la nervosité, de petites douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de venir me dire ça chez moi, n’est-ce pas,
10353 de petites douleurs de jeunes bourgeois. Essayer de venir me dire ça chez moi, n’est-ce pas, mes agneaux. C’est justement
10354 , n’est-ce pas, mes agneaux. C’est justement dans la mesure où je participais de l’écœurant optimisme bourgeois que je m’a
10355 C’est justement dans la mesure où je participais de l’écœurant optimisme bourgeois que je m’accommodais d’un régime nocif
10356 est justement dans la mesure où je participais de l’ écœurant optimisme bourgeois que je m’accommodais d’un régime nocif po
10357 écœurant optimisme bourgeois que je m’accommodais d’ un régime nocif pour tout ce qu’il y a d’authentiquement noble en chaq
10358 ommodais d’un régime nocif pour tout ce qu’il y a d’ authentiquement noble en chaque homme. Si les fils du peuple souffrent
10359 l y a d’authentiquement noble en chaque homme. Si les fils du peuple souffrent moins d’un tel régime, c’est qu’ils n’ont pa
10360 uthentiquement noble en chaque homme. Si les fils du peuple souffrent moins d’un tel régime, c’est qu’ils n’ont pas d’eux-
10361 aque homme. Si les fils du peuple souffrent moins d’ un tel régime, c’est qu’ils n’ont pas d’eux-mêmes une connaissance aus
10362 ent moins d’un tel régime, c’est qu’ils n’ont pas d’ eux-mêmes une connaissance aussi sensible. Ils ignorent ce qu’étiolent
10363 ussi sensible. Ils ignorent ce qu’étiolent en eux les droits de l’homme. Mais attendez, si quelques-uns allaient se réveill
10364 si quelques-uns allaient se réveiller… Il suffit d’ un peu de chaleur d’âme pour amorcer le dégel de ces principes, et ce
10365 aient se réveiller… Il suffit d’un peu de chaleur d’ âme pour amorcer le dégel de ces principes, et ce peut être le signal
10366 Il suffit d’un peu de chaleur d’âme pour amorcer le dégel de ces principes, et ce peut être le signal de la grande débâcl
10367 t d’un peu de chaleur d’âme pour amorcer le dégel de ces principes, et ce peut être le signal de la grande débâcle printan
10368 morcer le dégel de ces principes, et ce peut être le signal de la grande débâcle printanière. Il n’y a de révolution vérit
10369 dégel de ces principes, et ce peut être le signal de la grande débâcle printanière. Il n’y a de révolution véritable que d
10370 el de ces principes, et ce peut être le signal de la grande débâcle printanière. Il n’y a de révolution véritable que de l
10371 signal de la grande débâcle printanière. Il n’y a de révolution véritable que de la sensibilité. (Le jour où l’on culbuter
10372 printanière. Il n’y a de révolution véritable que de la sensibilité. (Le jour où l’on culbutera ces Messieurs de leurs siè
10373 ntanière. Il n’y a de révolution véritable que de la sensibilité. (Le jour où l’on culbutera ces Messieurs de leurs sièges
10374 a de révolution véritable que de la sensibilité. ( Le jour où l’on culbutera ces Messieurs de leurs sièges, ils comprendron
10375 tion véritable que de la sensibilité. (Le jour où l’ on culbutera ces Messieurs de leurs sièges, ils comprendront le sens d
10376 ibilité. (Le jour où l’on culbutera ces Messieurs de leurs sièges, ils comprendront le sens des images.) 9. J’emploie ce
10377 (Le jour où l’on culbutera ces Messieurs de leurs sièges , ils comprendront le sens des images.) 9. J’emploie ce mot au sens
10378 a ces Messieurs de leurs sièges, ils comprendront le sens des images.) 9. J’emploie ce mot au sens fort, au sens enivran
10379 pçonné ce que cela représente. 10. Voir note A à la fin du cahier. 11. Est-il besoin de déclarer formellement qu’une tel
10380 ce que cela représente. 10. Voir note A à la fin du cahier. 11. Est-il besoin de déclarer formellement qu’une telle atti
10381 oir note A à la fin du cahier. 11. Est-il besoin de déclarer formellement qu’une telle attitude n’est en aucune façon tri
10382 e telle attitude n’est en aucune façon tributaire de l’idéologie réactionnaire à la mode. Mais que deux critiques de la Dé
10383 elle attitude n’est en aucune façon tributaire de l’ idéologie réactionnaire à la mode. Mais que deux critiques de la Démoc
10384 e façon tributaire de l’idéologie réactionnaire à la mode. Mais que deux critiques de la Démocratie partant de points de v
10385 réactionnaire à la mode. Mais que deux critiques de la Démocratie partant de points de vue presque opposés coïncident en
10386 actionnaire à la mode. Mais que deux critiques de la Démocratie partant de points de vue presque opposés coïncident en tan
10387 Mais que deux critiques de la Démocratie partant de points de vue presque opposés coïncident en tant de points — voilà qu
95 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
10388 6. La trahison de l’instruction publique (Ici, le procureur prit un ton p
10389 6. La trahison de l’instruction publique (Ici, le procureur prit un ton plus grave.)
10390 6. La trahison de l’ instruction publique (Ici, le procureur prit un ton plus grave.) L’é
10391 6. La trahison de l’instruction publique (Ici, le procureur prit un ton plus grave.) L’école s’est vendue à des intérêt
10392 que (Ici, le procureur prit un ton plus grave.) L’ école s’est vendue à des intérêts politiques. C’était là, nous venons
10393 s intérêts politiques. C’était là, nous venons de le voir, son unique moyen de parvenir. Elle participe donc sur une vaste
10394 tait là, nous venons de le voir, son unique moyen de parvenir. Elle participe donc sur une vaste échelle à cette « Trahiso
10395 n Benda. Notre époque paiera cher ce crime contre la civilisation. Elle ne croit plus qu’au péché contre les lois sociales
10396 vilisation. Elle ne croit plus qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle apprendra que le seul péché qui n’a pas
10397 e les lois sociales, eh bien ! elle apprendra que le seul péché qui n’a pas de pardon c’est le péché contre l’Esprit. Aujo
10398 en ! elle apprendra que le seul péché qui n’a pas de pardon c’est le péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’il suffit d’un
10399 dra que le seul péché qui n’a pas de pardon c’est le péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’il suffit d’un peu de bon sens
10400 péché qui n’a pas de pardon c’est le péché contre l’ Esprit. Aujourd’hui qu’il suffit d’un peu de bon sens et d’information
10401 e péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’il suffit d’ un peu de bon sens et d’information pour jouer au prophète, on nous pr
10402 Aujourd’hui qu’il suffit d’un peu de bon sens et d’ information pour jouer au prophète, on nous promet de tous côtés de be
10403 nformation pour jouer au prophète, on nous promet de tous côtés de belles catastrophes. Je suis de ceux qui s’en réjouisse
10404 r jouer au prophète, on nous promet de tous côtés de belles catastrophes. Je suis de ceux qui s’en réjouissent mauvaisemen
10405 met de tous côtés de belles catastrophes. Je suis de ceux qui s’en réjouissent mauvaisement. (« C’est bien fait. C’était t
10406 bien fait. C’était trop laid ».) À peine capable de nous instruire, l’École prétend ouvertement nous éduquer. D’ailleurs
10407 trop laid ».) À peine capable de nous instruire, l’ École prétend ouvertement nous éduquer. D’ailleurs elle y est obligée
10408 nous éduquer. D’ailleurs elle y est obligée dans la mesure où elle réalise son ambition : soustraire les enfants à l’Égli
10409 mesure où elle réalise son ambition : soustraire les enfants à l’Église et à la famille. L’Église donnait des valeurs idéa
10410 e réalise son ambition : soustraire les enfants à l’ Église et à la famille. L’Église donnait des valeurs idéalistes, la fa
10411 ambition : soustraire les enfants à l’Église et à la famille. L’Église donnait des valeurs idéalistes, la famille des vale
10412 oustraire les enfants à l’Église et à la famille. L’ Église donnait des valeurs idéalistes, la famille des valeurs réaliste
10413 famille. L’Église donnait des valeurs idéalistes, la famille des valeurs réalistes, sans lesquelles le monde s’enfonce de
10414 la famille des valeurs réalistes, sans lesquelles le monde s’enfonce de son propre poids dans l’abrutissement ou se laisse
10415 urs réalistes, sans lesquelles le monde s’enfonce de son propre poids dans l’abrutissement ou se laisse prendre à des théo
10416 elles le monde s’enfonce de son propre poids dans l’ abrutissement ou se laisse prendre à des théories non point fumeuses c
10417 e prendre à des théories non point fumeuses comme le veut le cliché, mais schématiques. Or l’École radicale ne peut pas êt
10418 e à des théories non point fumeuses comme le veut le cliché, mais schématiques. Or l’École radicale ne peut pas être idéal
10419 es comme le veut le cliché, mais schématiques. Or l’ École radicale ne peut pas être idéaliste : car elle deviendrait un da
10420 e idéaliste : car elle deviendrait un danger pour le désordre établi. L’idéalisme est forcément révolutionnaire dans un mo
10421 le deviendrait un danger pour le désordre établi. L’ idéalisme est forcément révolutionnaire dans un monde organisé pour la
10422 ément révolutionnaire dans un monde organisé pour la production. Le culte des valeurs désintéressées ne peut que diminuer
10423 nnaire dans un monde organisé pour la production. Le culte des valeurs désintéressées ne peut que diminuer le « rendement 
10424 e des valeurs désintéressées ne peut que diminuer le « rendement » quantitatif de ceux qui s’y livrent. Je ne veux pas me
10425 ne peut que diminuer le « rendement » quantitatif de ceux qui s’y livrent. Je ne veux pas me poser ici en défenseur des ve
10426 ans des « lumières », et qui pourtant s’indignent de voir la morale actuelle s’attaquer, voyez-vous ça, à la famille, « ce
10427 « lumières », et qui pourtant s’indignent de voir la morale actuelle s’attaquer, voyez-vous ça, à la famille, « cette cell
10428 r la morale actuelle s’attaquer, voyez-vous ça, à la famille, « cette cellule sociale ». Et je les traite de mauvais plais
10429 a, à la famille, « cette cellule sociale ». Et je les traite de mauvais plaisants. Admirez mon extrême modération. Ceci fai
10430 ille, « cette cellule sociale ». Et je les traite de mauvais plaisants. Admirez mon extrême modération. Ceci fait, constat
10431 ême modération. Ceci fait, constatez avec moi que la famille était encore un milieu naturel, donc normatif. Le collège au
10432 le était encore un milieu naturel, donc normatif. Le collège au contraire est un milieu antinaturel, et les normes sociale
10433 ollège au contraire est un milieu antinaturel, et les normes sociales qu’on prétend y substituer à celles de la famille son
10434 rmes sociales qu’on prétend y substituer à celles de la famille sont falsifiées. Non seulement l’École ne constitue pas le
10435 s sociales qu’on prétend y substituer à celles de la famille sont falsifiées. Non seulement l’École ne constitue pas le pô
10436 lles de la famille sont falsifiées. Non seulement l’ École ne constitue pas le pôle idéaliste nécessaire à l’équilibre d’un
10437 alsifiées. Non seulement l’École ne constitue pas le pôle idéaliste nécessaire à l’équilibre d’une civilisation — et c’est
10438 e ne constitue pas le pôle idéaliste nécessaire à l’ équilibre d’une civilisation — et c’est l’aspect négatif de sa trahiso
10439 ue pas le pôle idéaliste nécessaire à l’équilibre d’ une civilisation — et c’est l’aspect négatif de sa trahison —, mais en
10440 saire à l’équilibre d’une civilisation — et c’est l’ aspect négatif de sa trahison —, mais encore elle tend à développer to
10441 re d’une civilisation — et c’est l’aspect négatif de sa trahison —, mais encore elle tend à développer tout ce qu’il y a d
10442 s encore elle tend à développer tout ce qu’il y a de spécifiquement malfaisant dans l’esprit moderne. C’est sa façon à ell
10443 ut ce qu’il y a de spécifiquement malfaisant dans l’ esprit moderne. C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’épo
10444 sant dans l’esprit moderne. C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque ! On parle sans cesse
10445 ne. C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque ! On parle sans cesse de ses besoins. Il est
10446 C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’ époque. Pauvre époque ! On parle sans cesse de ses besoins. Il est vra
10447 de l’époque. Pauvre époque ! On parle sans cesse de ses besoins. Il est vrai qu’elle est anormalement insatiable… Je croi
10448 ent insatiable… Je crois qu’elle a surtout besoin d’ une purge violente qui chasse ce ver solitaire du matérialisme. Et qua
10449 d’une purge violente qui chasse ce ver solitaire du matérialisme. Et quand on m’aura démontré que les besoins de l’époque
10450 du matérialisme. Et quand on m’aura démontré que les besoins de l’époque exigent une organisation à outrance du monde, je
10451 isme. Et quand on m’aura démontré que les besoins de l’époque exigent une organisation à outrance du monde, je répondrai q
10452 e. Et quand on m’aura démontré que les besoins de l’ époque exigent une organisation à outrance du monde, je répondrai que
10453 s de l’époque exigent une organisation à outrance du monde, je répondrai que dans la mesure où cette exigence est satisfai
10454 sation à outrance du monde, je répondrai que dans la mesure où cette exigence est satisfaite naît un nouveau besoin qui es
10455 sfaite naît un nouveau besoin qui est précisément d’ échapper à cette organisation. Or il semble bien que nous en soyons-là
10456 e bien que nous en soyons-là, s’il faut en croire les signes de révolte qui apparaissent de toutes parts. Mais l’école empo
10457 nous en soyons-là, s’il faut en croire les signes de révolte qui apparaissent de toutes parts. Mais l’école empoisonne les
10458 de révolte qui apparaissent de toutes parts. Mais l’ école empoisonne les germes d’une renaissance de l’esprit dont elle de
10459 raissent de toutes parts. Mais l’école empoisonne les germes d’une renaissance de l’esprit dont elle devrait être la mère.
10460 toutes parts. Mais l’école empoisonne les germes d’ une renaissance de l’esprit dont elle devrait être la mère. Elle favor
10461 s l’école empoisonne les germes d’une renaissance de l’esprit dont elle devrait être la mère. Elle favorise le culte exclu
10462 ’école empoisonne les germes d’une renaissance de l’ esprit dont elle devrait être la mère. Elle favorise le culte exclusif
10463 ne renaissance de l’esprit dont elle devrait être la mère. Elle favorise le culte exclusif de l’utile, l’incompréhension b
10464 rit dont elle devrait être la mère. Elle favorise le culte exclusif de l’utile, l’incompréhension brutale de la nature, la
10465 ait être la mère. Elle favorise le culte exclusif de l’utile, l’incompréhension brutale de la nature, la haine des supério
10466 être la mère. Elle favorise le culte exclusif de l’ utile, l’incompréhension brutale de la nature, la haine des supériorit
10467 mère. Elle favorise le culte exclusif de l’utile, l’ incompréhension brutale de la nature, la haine des supériorités nature
10468 te exclusif de l’utile, l’incompréhension brutale de la nature, la haine des supériorités naturelles, l’habitude de l’ersa
10469 exclusif de l’utile, l’incompréhension brutale de la nature, la haine des supériorités naturelles, l’habitude de l’ersatz
10470 l’utile, l’incompréhension brutale de la nature, la haine des supériorités naturelles, l’habitude de l’ersatz et du trava
10471 la nature, la haine des supériorités naturelles, l’ habitude de l’ersatz et du travail bâclé. Elle apprend à lire les jour
10472 la haine des supériorités naturelles, l’habitude de l’ersatz et du travail bâclé. Elle apprend à lire les journaux, mais
10473 haine des supériorités naturelles, l’habitude de l’ ersatz et du travail bâclé. Elle apprend à lire les journaux, mais en
10474 upériorités naturelles, l’habitude de l’ersatz et du travail bâclé. Elle apprend à lire les journaux, mais en même temps q
10475 l’ersatz et du travail bâclé. Elle apprend à lire les journaux, mais en même temps que cette drogue, elle devrait fournir s
10476 rnir son contrepoison. Au contraire, elle prépare de consciencieuses poires, des esclaves du mot. Il est clair, par exempl
10477 e prépare de consciencieuses poires, des esclaves du mot. Il est clair, par exemple, que seules les victimes de l’instruct
10478 ves du mot. Il est clair, par exemple, que seules les victimes de l’instruction helvétique sont capables d’absorber sans fo
10479 l est clair, par exemple, que seules les victimes de l’instruction helvétique sont capables d’absorber sans fou rire les d
10480 st clair, par exemple, que seules les victimes de l’ instruction helvétique sont capables d’absorber sans fou rire les disc
10481 ictimes de l’instruction helvétique sont capables d’ absorber sans fou rire les discours de tirs fédéraux. On a comparé le
10482 helvétique sont capables d’absorber sans fou rire les discours de tirs fédéraux. On a comparé le monde moderne à un vaste é
10483 nt capables d’absorber sans fou rire les discours de tirs fédéraux. On a comparé le monde moderne à un vaste établissement
10484 rire les discours de tirs fédéraux. On a comparé le monde moderne à un vaste établissement de travaux forcés. L’école don
10485 comparé le monde moderne à un vaste établissement de travaux forcés. L’école donne à l’enfant ce qu’il faut pour se résign
10486 derne à un vaste établissement de travaux forcés. L’ école donne à l’enfant ce qu’il faut pour se résigner à l’état de cito
10487 établissement de travaux forcés. L’école donne à l’ enfant ce qu’il faut pour se résigner à l’état de citoyen bagnard auqu
10488 donne à l’enfant ce qu’il faut pour se résigner à l’ état de citoyen bagnard auquel il est promis. Mais elle tue tout ce qu
10489 l’enfant ce qu’il faut pour se résigner à l’état de citoyen bagnard auquel il est promis. Mais elle tue tout ce qui lui d
10490 t promis. Mais elle tue tout ce qui lui donnerait l’ envie de se libérer — et peut-être les moyens. Vaste distillerie d’enn
10491 . Mais elle tue tout ce qui lui donnerait l’envie de se libérer — et peut-être les moyens. Vaste distillerie d’ennui, c’es
10492 ui donnerait l’envie de se libérer — et peut-être les moyens. Vaste distillerie d’ennui, c’est-à-dire de démoralisation — q
10493 érer — et peut-être les moyens. Vaste distillerie d’ ennui, c’est-à-dire de démoralisation — qu’on se le dise ! —, puissanc
10494 s moyens. Vaste distillerie d’ennui, c’est-à-dire de démoralisation — qu’on se le dise ! —, puissance de crétinisation len
10495 ’ennui, c’est-à-dire de démoralisation — qu’on se le dise ! —, puissance de crétinisation lente, standardisation de toutes
10496 démoralisation — qu’on se le dise ! —, puissance de crétinisation lente, standardisation de toutes les mesquineries natur
10497 puissance de crétinisation lente, standardisation de toutes les mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise
10498 de crétinisation lente, standardisation de toutes les mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise humaine qu
10499 de toutes les mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise humaine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’Éta
10500 les mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise humaine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’État), l’Écol
10501 mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise humaine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’État), l’École,
10502 êtise humaine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’ État), l’École, après avoir entraîné l’âme moderne dans ses collèges,
10503 aine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’État), l’ École, après avoir entraîné l’âme moderne dans ses collèges, l’y enfer
10504 ltivée par l’État), l’École, après avoir entraîné l’ âme moderne dans ses collèges, l’y enferme et l’y laisse crever de fai
10505 s avoir entraîné l’âme moderne dans ses collèges, l’ y enferme et l’y laisse crever de faim. Par ce qu’elle enseigne à igno
10506 é l’âme moderne dans ses collèges, l’y enferme et l’ y laisse crever de faim. Par ce qu’elle enseigne à ignorer bien plus q
10507 ns ses collèges, l’y enferme et l’y laisse crever de faim. Par ce qu’elle enseigne à ignorer bien plus que par ce qu’elle
10508 r ce qu’elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grande force antireligieuse de ce temps. L’instruction religieus
10509 lle constitue la plus grande force antireligieuse de ce temps. L’instruction religieuse qui prend les enfants au sortir de
10510 la plus grande force antireligieuse de ce temps. L’ instruction religieuse qui prend les enfants au sortir de l’école prim
10511 e de ce temps. L’instruction religieuse qui prend les enfants au sortir de l’école primaire, arrive trop tard. Le pasteur s
10512 ion religieuse qui prend les enfants au sortir de l’ école primaire, arrive trop tard. Le pasteur sème dans un terrain que
10513 au sortir de l’école primaire, arrive trop tard. Le pasteur sème dans un terrain que l’instituteur a méthodiquement dessé
10514 ve trop tard. Le pasteur sème dans un terrain que l’ instituteur a méthodiquement desséché.
96 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
10515 7. L’ Instruction publique contre le progrès Un beau titre. Et qui a meill
10516 7. L’Instruction publique contre le progrès Un beau titre. Et qui a meilleure façon que le reste, pense
10517 rès Un beau titre. Et qui a meilleure façon que le reste, pensez-vous. Il faut avouer qu’avec ce je ne sais quoi de décl
10518 z-vous. Il faut avouer qu’avec ce je ne sais quoi de déclamatoire, de… journalistique, de bedonnant creux, cela vous a un
10519 vouer qu’avec ce je ne sais quoi de déclamatoire, de … journalistique, de bedonnant creux, cela vous a un petit air démocra
10520 ne sais quoi de déclamatoire, de… journalistique, de bedonnant creux, cela vous a un petit air démocratique, hé ! hé !… et
10521 démocratique, hé ! hé !… et d’ailleurs vous aimez les idées généreuses, n’est-ce pas ? J’en étais sûr. Cependant j’ai peur
10522 ès ne soit pas le vôtre, et même que sa nature ne l’ entraîne dans une direction tout opposée. C’est très malin d’avoir inv
10523 dans une direction tout opposée. C’est très malin d’ avoir inventé un instrument de progrès : encore faut-il le mettre en m
10524 e. C’est très malin d’avoir inventé un instrument de progrès : encore faut-il le mettre en marche. Et où le conduire ? Il
10525 inventé un instrument de progrès : encore faut-il le mettre en marche. Et où le conduire ? Il y a beaucoup de routes, mais
10526 ogrès : encore faut-il le mettre en marche. Et où le conduire ? Il y a beaucoup de routes, mais vous n’aimez pas le risque
10527 Il y a beaucoup de routes, mais vous n’aimez pas le risque, vous préférez le sur-place. Ainsi l’instruction publique s’es
10528 s, mais vous n’aimez pas le risque, vous préférez le sur-place. Ainsi l’instruction publique s’est arrêtée aux environs de
10529 pas le risque, vous préférez le sur-place. Ainsi l’ instruction publique s’est arrêtée aux environs de 1880 et depuis lors
10530 l’instruction publique s’est arrêtée aux environs de 1880 et depuis lors n’a guère bougé. Le moteur n’en continue pas moin
10531 environs de 1880 et depuis lors n’a guère bougé. Le moteur n’en continue pas moins de consommer, de ronfler et de tout em
10532 ’a guère bougé. Le moteur n’en continue pas moins de consommer, de ronfler et de tout empester. Et peu à peu le public s’a
10533 . Le moteur n’en continue pas moins de consommer, de ronfler et de tout empester. Et peu à peu le public s’aperçoit que « 
10534 en continue pas moins de consommer, de ronfler et de tout empester. Et peu à peu le public s’aperçoit que « l’instrument d
10535 mer, de ronfler et de tout empester. Et peu à peu le public s’aperçoit que « l’instrument de progrès » n’est qu’un camoufl
10536 empester. Et peu à peu le public s’aperçoit que «  l’ instrument de progrès » n’est qu’un camouflage à l’abri duquel on dist
10537 peu à peu le public s’aperçoit que « l’instrument de progrès » n’est qu’un camouflage à l’abri duquel on distille du radic
10538 ’instrument de progrès » n’est qu’un camouflage à l’ abri duquel on distille du radicalisme intégral. On me fera observer q
10539 ’est qu’un camouflage à l’abri duquel on distille du radicalisme intégral. On me fera observer que beaucoup des servants d
10540 al. On me fera observer que beaucoup des servants de la machine sont socialistes : voilà qui ne change pas le rendement, j
10541 On me fera observer que beaucoup des servants de la machine sont socialistes : voilà qui ne change pas le rendement, j’im
10542 achine sont socialistes : voilà qui ne change pas le rendement, j’imagine, ni la nature des produits excrétés. On forme no
10543 ilà qui ne change pas le rendement, j’imagine, ni la nature des produits excrétés. On forme nos gosses, dès l’âge de 6 ans
10544 e des produits excrétés. On forme nos gosses, dès l’ âge de 6 ans, à ne se point poser de questions dont ils n’aient appris
10545 produits excrétés. On forme nos gosses, dès l’âge de 6 ans, à ne se point poser de questions dont ils n’aient appris par c
10546 s gosses, dès l’âge de 6 ans, à ne se point poser de questions dont ils n’aient appris par cœur la réponse. Regardez un éc
10547 ser de questions dont ils n’aient appris par cœur la réponse. Regardez un écolier préparer ses devoirs, c’est frappant : i
10548 préparer ses devoirs, c’est frappant : il apprend les questions aussi bien que les réponses. J’avoue que je trouve ça très
10549 rappant : il apprend les questions aussi bien que les réponses. J’avoue que je trouve ça très fort : avoir obtenu un confor
10550 trouve ça très fort : avoir obtenu un conformisme de la curiosité. Il est vrai qu’il ne fallait pas moins pour assurer la
10551 uve ça très fort : avoir obtenu un conformisme de la curiosité. Il est vrai qu’il ne fallait pas moins pour assurer la séc
10552 est vrai qu’il ne fallait pas moins pour assurer la sécurité d’un régime établi dans des fauteuils ; car un peuple d’élec
10553 ’il ne fallait pas moins pour assurer la sécurité d’ un régime établi dans des fauteuils ; car un peuple d’électeurs fantai
10554 régime établi dans des fauteuils ; car un peuple d’ électeurs fantaisistes serait parfois tenté de retirer brusquement ces
10555 ple d’électeurs fantaisistes serait parfois tenté de retirer brusquement ces sièges, farce connue et qui ridiculise à coup
10556 s serait parfois tenté de retirer brusquement ces sièges , farce connue et qui ridiculise à coup sûr sa victime. En fait de far
10557 et qui ridiculise à coup sûr sa victime. En fait de farces, vous allez feindre de trouver bien bonne celle-ci : je préten
10558 sa victime. En fait de farces, vous allez feindre de trouver bien bonne celle-ci : je prétends que l’instruction publique
10559 de trouver bien bonne celle-ci : je prétends que l’ instruction publique est une puissance conservatrice. — Pas moins ! El
10560 . — Pas moins ! Elle est destinée à légitimer par la force de l’inertie et à perpétuer mécaniquement tout ce qui est depui
10561 oins ! Elle est destinée à légitimer par la force de l’inertie et à perpétuer mécaniquement tout ce qui est depuis Numa Dr
10562 s ! Elle est destinée à légitimer par la force de l’ inertie et à perpétuer mécaniquement tout ce qui est depuis Numa Droz.
10563 ice, et non pas réactionnaire, non, même pas. Car les forces de réaction collaborent à leur manière au progrès, elles corri
10564 pas réactionnaire, non, même pas. Car les forces de réaction collaborent à leur manière au progrès, elles corrigent, stim
10565 u progrès, elles corrigent, stimulent, vivifient. L’ École se contente d’être figée. Est-ce un frein ? Même pas. C’est plut
10566 rigent, stimulent, vivifient. L’École se contente d’ être figée. Est-ce un frein ? Même pas. C’est plutôt une vase où s’enl
10567 t une vase où s’enlise notre civilisation ; et où la Démocratie peut se conserver des siècles encore… Or si je dis que l’É
10568 se conserver des siècles encore… Or si je dis que l’ École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser
10569 ècles encore… Or si je dis que l’École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser la Démocratie. Et c
10570 dis que l’École est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser la Démocratie. Et cette thèse ne va pas à
10571 progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser la Démocratie. Et cette thèse ne va pas à l’encontre de l’évolution norm
10572 Démocratie. Et cette thèse ne va pas à l’encontre de l’évolution normale de l’humanité, comme vous ne manquerez cependant
10573 ocratie. Et cette thèse ne va pas à l’encontre de l’ évolution normale de l’humanité, comme vous ne manquerez cependant poi
10574 èse ne va pas à l’encontre de l’évolution normale de l’humanité, comme vous ne manquerez cependant point de le dire, avec
10575 ne va pas à l’encontre de l’évolution normale de l’ humanité, comme vous ne manquerez cependant point de le dire, avec ce
10576 humanité, comme vous ne manquerez cependant point de le dire, avec ce sens exquis du cliché qui est un hommage à vos maîtr
10577 anité, comme vous ne manquerez cependant point de le dire, avec ce sens exquis du cliché qui est un hommage à vos maîtres
10578 z cependant point de le dire, avec ce sens exquis du cliché qui est un hommage à vos maîtres respectés. La Démocratie, par
10579 liché qui est un hommage à vos maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’instruction publique, limite l’homme au
10580 mmage à vos maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’instruction publique, limite l’homme au citoyen. Il s’agit
10581 os maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’instruction publique, limite l’homme au citoyen. Il s’agit donc de
10582 maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’ instruction publique, limite l’homme au citoyen. Il s’agit donc de dép
10583 e, par le moyen de l’instruction publique, limite l’ homme au citoyen. Il s’agit donc de dépasser le citoyen, de retrouver
10584 blique, limite l’homme au citoyen. Il s’agit donc de dépasser le citoyen, de retrouver l’homme tout entier. Je distingue d
10585 te l’homme au citoyen. Il s’agit donc de dépasser le citoyen, de retrouver l’homme tout entier. Je distingue dans cette op
10586 u citoyen. Il s’agit donc de dépasser le citoyen, de retrouver l’homme tout entier. Je distingue dans cette opération deux
10587 s’agit donc de dépasser le citoyen, de retrouver l’ homme tout entier. Je distingue dans cette opération deux temps : d’ab
10588 n deux temps : d’abord critiquer ce qui est — par la comparaison avec ce qui fut, ou ce qui devrait être ; ensuite, prépar
10589 i fut, ou ce qui devrait être ; ensuite, préparer le terrain pour les jeux nouveaux que l’humanité de demain ne peut manqu
10590 devrait être ; ensuite, préparer le terrain pour les jeux nouveaux que l’humanité de demain ne peut manquer d’inventer. Je
10591 e, préparer le terrain pour les jeux nouveaux que l’ humanité de demain ne peut manquer d’inventer. Je ne puis m’empêcher d
10592 le terrain pour les jeux nouveaux que l’humanité de demain ne peut manquer d’inventer. Je ne puis m’empêcher de voir une
10593 nouveaux que l’humanité de demain ne peut manquer d’ inventer. Je ne puis m’empêcher de voir une intention providentielle d
10594 ne peut manquer d’inventer. Je ne puis m’empêcher de voir une intention providentielle dans cet amour de la destruction et
10595 voir une intention providentielle dans cet amour de la destruction et de l’anarchie que les génies directeurs de ce temps
10596 ir une intention providentielle dans cet amour de la destruction et de l’anarchie que les génies directeurs de ce temps on
10597 rovidentielle dans cet amour de la destruction et de l’anarchie que les génies directeurs de ce temps ont inspiré à beauco
10598 identielle dans cet amour de la destruction et de l’ anarchie que les génies directeurs de ce temps ont inspiré à beaucoup
10599 cet amour de la destruction et de l’anarchie que les génies directeurs de ce temps ont inspiré à beaucoup d’entre nous — e
10600 uction et de l’anarchie que les génies directeurs de ce temps ont inspiré à beaucoup d’entre nous — encore que peu l’avoue
10601 inspiré à beaucoup d’entre nous — encore que peu l’ avouent. Car détruire, déblayer, et faire des signes dans le vide à de
10602 Car détruire, déblayer, et faire des signes dans le vide à des hasards gros de dangers, c’est peut-être à quoi notre géné
10603 faire des signes dans le vide à des hasards gros de dangers, c’est peut-être à quoi notre génération devra limiter l’effi
10604 t peut-être à quoi notre génération devra limiter l’ efficacité de ses efforts. Critiquer le présent au nom du passé ne sig
10605 quoi notre génération devra limiter l’efficacité de ses efforts. Critiquer le présent au nom du passé ne signifie pas que
10606 ra limiter l’efficacité de ses efforts. Critiquer le présent au nom du passé ne signifie pas que l’on désire un retour au
10607 er le présent au nom du passé ne signifie pas que l’ on désire un retour au passé. Mais la considération de régimes anciens
10608 ifie pas que l’on désire un retour au passé. Mais la considération de régimes anciens peut nous amener à constater, sans p
10609 désire un retour au passé. Mais la considération de régimes anciens peut nous amener à constater, sans plus, que notre so
10610 recul humain. Par exemple, est-ce un progrès que d’ avoir remplacé les hiérarchies de tradition, avec tout le vaste arrièr
10611 r exemple, est-ce un progrès que d’avoir remplacé les hiérarchies de tradition, avec tout le vaste arrière-fond de poésie e
10612 e un progrès que d’avoir remplacé les hiérarchies de tradition, avec tout le vaste arrière-fond de poésie et de grandeur q
10613 remplacé les hiérarchies de tradition, avec tout le vaste arrière-fond de poésie et de grandeur que ce mot comporte — que
10614 ies de tradition, avec tout le vaste arrière-fond de poésie et de grandeur que ce mot comporte — quelles qu’en soient d’ai
10615 ion, avec tout le vaste arrière-fond de poésie et de grandeur que ce mot comporte — quelles qu’en soient d’ailleurs les ré
10616 ce mot comporte — quelles qu’en soient d’ailleurs les réalisations —, par des hiérarchies rond-de-cuiresques dont l’origine
10617 ns —, par des hiérarchies rond-de-cuiresques dont l’ origine est un pis-aller, dont la méthode est le tirage au flanc lucra
10618 -cuiresques dont l’origine est un pis-aller, dont la méthode est le tirage au flanc lucratif, dont l’esprit est la jalousi
10619 t l’origine est un pis-aller, dont la méthode est le tirage au flanc lucratif, dont l’esprit est la jalousie rancie armée
10620 la méthode est le tirage au flanc lucratif, dont l’ esprit est la jalousie rancie armée de pédantisme, et je ne parle pas
10621 st le tirage au flanc lucratif, dont l’esprit est la jalousie rancie armée de pédantisme, et je ne parle pas du décor, des
10622 ratif, dont l’esprit est la jalousie rancie armée de pédantisme, et je ne parle pas du décor, des odeurs, de la poussière,
10623 ie rancie armée de pédantisme, et je ne parle pas du décor, des odeurs, de la poussière, des petites habitudes sordides et
10624 antisme, et je ne parle pas du décor, des odeurs, de la poussière, des petites habitudes sordides et de cette matière rare
10625 isme, et je ne parle pas du décor, des odeurs, de la poussière, des petites habitudes sordides et de cette matière raremen
10626 e la poussière, des petites habitudes sordides et de cette matière rarement « hygiénique » et qui définit notre âge : la p
10627 arement « hygiénique » et qui définit notre âge : la paperasse ? Réponse ? Petits étourdis. Réponse non, c’est un recul. C
10628 rdis. Réponse non, c’est un recul. Cette critique du fonctionnarisme, vous alliez le dire, est un ramassis de lieux commun
10629 l. Cette critique du fonctionnarisme, vous alliez le dire, est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut, hélas, de
10630 tionnarisme, vous alliez le dire, est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut, hélas, de beaucoup que la majorité
10631 assis de lieux communs. Mais il s’en faut, hélas, de beaucoup que la majorité des électeurs les considèrent comme tels. Et
10632 ommuns. Mais il s’en faut, hélas, de beaucoup que la majorité des électeurs les considèrent comme tels. Et je ne me tiendr
10633 hélas, de beaucoup que la majorité des électeurs les considèrent comme tels. Et je ne me tiendrai pas pour battu quand on
10634 s débordent ce cercle étroit et distingué. Il y a de grands balayages à faire, un grand courant d’air à créer qui emporter
10635 y a de grands balayages à faire, un grand courant d’ air à créer qui emportera toutes ces statistiques et ces journaux, il
10636 l en restera toujours assez pour allumer des feux de joie, etc. Bon. Supposons tout cela fait. Respirons. Mais déjà vous m
10637 à vous m’attendez à ce tournant et vous me sommez de dire comment, maintenant, je vais m’y prendre pour préparer les temps
10638 nt, maintenant, je vais m’y prendre pour préparer les temps nouveaux. Énorme question. Aurai-je la naïveté non moins énorme
10639 rer les temps nouveaux. Énorme question. Aurai-je la naïveté non moins énorme d’esquisser ici la réponse que je lui réserv
10640 me question. Aurai-je la naïveté non moins énorme d’ esquisser ici la réponse que je lui réserve ? L’instruction publique
10641 ai-je la naïveté non moins énorme d’esquisser ici la réponse que je lui réserve ? L’instruction publique est la forme la
10642 d’esquisser ici la réponse que je lui réserve ? L’ instruction publique est la forme la plus commune de la peste rational
10643 que je lui réserve ? L’instruction publique est la forme la plus commune de la peste rationaliste qui sévit dans le mond
10644 ui réserve ? L’instruction publique est la forme la plus commune de la peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis
10645 instruction publique est la forme la plus commune de la peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis le xviiie (depu
10646 truction publique est la forme la plus commune de la peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis le xviiie (depuis
10647 s commune de la peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis le xviiie (depuis les dernières pestes noires). Si vous
10648 peste rationaliste qui sévit dans le monde depuis le xviiie (depuis les dernières pestes noires). Si vous creusez un peu
10649 qui sévit dans le monde depuis le xviiie (depuis les dernières pestes noires). Si vous creusez un peu la notion de démocra
10650 dernières pestes noires). Si vous creusez un peu la notion de démocratie, vous trouvez bien vite qu’elle repose sur des p
10651 pestes noires). Si vous creusez un peu la notion de démocratie, vous trouvez bien vite qu’elle repose sur des postulats r
10652 ux aspects, l’un politique, l’autre intellectuel, d’ une même mentalité. Elle s’est développée au xviiie dans l’aristocrat
10653 mentalité. Elle s’est développée au xviiie dans l’ aristocratie qui n’y voyait qu’un jeu. Durant tout le xixe elle est d
10654 ristocratie qui n’y voyait qu’un jeu. Durant tout le xixe elle est descendue dans la bourgeoisie et dans le peuple ; elle
10655 jeu. Durant tout le xixe elle est descendue dans la bourgeoisie et dans le peuple ; elle y est devenue une tyrannie. Avan
10656 e elle est descendue dans la bourgeoisie et dans le peuple ; elle y est devenue une tyrannie. Avant il y avait la Raison
10657 elle y est devenue une tyrannie. Avant il y avait la Raison et les sentiments. Maintenant il y a le rationalisme12 et la s
10658 venue une tyrannie. Avant il y avait la Raison et les sentiments. Maintenant il y a le rationalisme12 et la sentimentalité.
10659 it la Raison et les sentiments. Maintenant il y a le rationalisme12 et la sentimentalité. Ce rationalisme-là triomphe non
10660 entiments. Maintenant il y a le rationalisme12 et la sentimentalité. Ce rationalisme-là triomphe non seulement dans les pr
10661 é. Ce rationalisme-là triomphe non seulement dans les principes démocratiques, et dans ceux de l’École, mais encore dans to
10662 nt dans les principes démocratiques, et dans ceux de l’École, mais encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est
10663 dans les principes démocratiques, et dans ceux de l’ École, mais encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est not
10664 , et dans ceux de l’École, mais encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre s
10665 École, mais encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre sécheresse sentimenta
10666 le, mais encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est notre américanisme et c’est notre sécheresse sentimentale.
10667 et c’est notre sécheresse sentimentale. Et c’est le grand empêchement intérieur dont souffre notre imagination créatrice 
10668 réatrice ; c’est lui qui stérilise nos utopies et les empêche de devenir autre chose que des utopies. Il s’agit donc en pre
10669 ’est lui qui stérilise nos utopies et les empêche de devenir autre chose que des utopies. Il s’agit donc en premier lieu d
10670 e que des utopies. Il s’agit donc en premier lieu de le démasquer et de le pourchasser dans toutes les démarches de notre
10671 ue des utopies. Il s’agit donc en premier lieu de le démasquer et de le pourchasser dans toutes les démarches de notre vie
10672 Il s’agit donc en premier lieu de le démasquer et de le pourchasser dans toutes les démarches de notre vie. Mais cette pre
10673 s’agit donc en premier lieu de le démasquer et de le pourchasser dans toutes les démarches de notre vie. Mais cette premiè
10674 de le démasquer et de le pourchasser dans toutes les démarches de notre vie. Mais cette première tâche constitue un progra
10675 er et de le pourchasser dans toutes les démarches de notre vie. Mais cette première tâche constitue un programme si riche
10676 onstitue un programme si riche qu’il est superflu d’ en formuler une seconde. Laissons ce soin, à des générations plus libr
10677 . Laissons ce soin, à des générations plus libres d’ imaginer, bénéficiant de notre colère jacobine et de cette formidable
10678 s générations plus libres d’imaginer, bénéficiant de notre colère jacobine et de cette formidable expérience négative qui
10679 imaginer, bénéficiant de notre colère jacobine et de cette formidable expérience négative qui aura duré deux siècles au mo
10680 nce négative qui aura duré deux siècles au moins. L’ évolution de l’humanité paraît conforme à la dialectique hégélienne ;
10681 qui aura duré deux siècles au moins. L’évolution de l’humanité paraît conforme à la dialectique hégélienne ; on y retrouv
10682 i aura duré deux siècles au moins. L’évolution de l’ humanité paraît conforme à la dialectique hégélienne ; on y retrouve f
10683 oins. L’évolution de l’humanité paraît conforme à la dialectique hégélienne ; on y retrouve facilement les triades : être
10684 dialectique hégélienne ; on y retrouve facilement les triades : être —négation de l’être — nouvel être. Notre époque serait
10685 retrouve facilement les triades : être —négation de l’être — nouvel être. Notre époque serait le deuxième temps d’une de
10686 trouve facilement les triades : être —négation de l’ être — nouvel être. Notre époque serait le deuxième temps d’une de ces
10687 ouvel être. Notre époque serait le deuxième temps d’ une de ces triades. Son rationalisme nie l’être sous toutes ses formes
10688 être. Notre époque serait le deuxième temps d’une de ces triades. Son rationalisme nie l’être sous toutes ses formes, trad
10689 temps d’une de ces triades. Son rationalisme nie l’ être sous toutes ses formes, traduit tout en relations et veut rendre
10690 -à-dire, pour lui, calculables, chiffrables. Dans la mesure où il y parvient, il tue les existences particulières, ou bien
10691 ffrables. Dans la mesure où il y parvient, il tue les existences particulières, ou bien c’est qu’elles sont déjà mortes. Ma
10692 es, ou bien c’est qu’elles sont déjà mortes. Mais le temps vient où elles renaîtront à une vie nouvelle et plus complète,
10693 e nouvelle et plus complète, à un degré supérieur d’ inconscience, si je puis dire. Alors ce sera au tour de l’instinct d’i
10694 onscience, si je puis dire. Alors ce sera au tour de l’instinct d’intégrer la raison. Je crois que nous approchons de ce t
10695 cience, si je puis dire. Alors ce sera au tour de l’ instinct d’intégrer la raison. Je crois que nous approchons de ce temp
10696 je puis dire. Alors ce sera au tour de l’instinct d’ intégrer la raison. Je crois que nous approchons de ce temps. Et que l
10697 e. Alors ce sera au tour de l’instinct d’intégrer la raison. Je crois que nous approchons de ce temps. Et que le véritable
10698 ’intégrer la raison. Je crois que nous approchons de ce temps. Et que le véritable progrès veut qu’on s’attaque à tout ce
10699 Je crois que nous approchons de ce temps. Et que le véritable progrès veut qu’on s’attaque à tout ce qui entrave cet avèn
10700 entrave cet avènement. C’est pourquoi je réclame l’ expulsion de la congrégation radicale des instituteurs. On me demande
10701 avènement. C’est pourquoi je réclame l’expulsion de la congrégation radicale des instituteurs. On me demande encore ce qu
10702 ènement. C’est pourquoi je réclame l’expulsion de la congrégation radicale des instituteurs. On me demande encore ce que j
10703 uteurs. On me demande encore ce que je mettrais à la place. Et parce que je ne propose rien de bien précis, on triomphe gr
10704 trais à la place. Et parce que je ne propose rien de bien précis, on triomphe grossièrement. J’aurais voulu vous voir dema
10705 ent. J’aurais voulu vous voir demander à un sujet de Louis XIV ce qu’il concevait à la place de la royauté absolue. Il eût
10706 jet de Louis XIV ce qu’il concevait à la place de la royauté absolue. Il eût fallu certes une imagination prodigieuse au d
10707 e civilisation. Et même Diderot, même Rousseau, à la veille de la Révolution, soupçonnaient-ils que la république qu’ils a
10708 tion. Et même Diderot, même Rousseau, à la veille de la Révolution, soupçonnaient-ils que la république qu’ils appelaient
10709 n. Et même Diderot, même Rousseau, à la veille de la Révolution, soupçonnaient-ils que la république qu’ils appelaient ser
10710 la veille de la Révolution, soupçonnaient-ils que la république qu’ils appelaient serait livrée cent ans plus tard à peine
10711 laient serait livrée cent ans plus tard à peine à la folie démocratique, à cette danse de Saint-Guy politique dont rien de
10712 rd à peine à la folie démocratique, à cette danse de Saint-Guy politique dont rien de leur temps ne pouvait offrir la moin
10713 e, à cette danse de Saint-Guy politique dont rien de leur temps ne pouvait offrir la moindre préfiguration ? Eh bien ! ind
10714 litique dont rien de leur temps ne pouvait offrir la moindre préfiguration ? Eh bien ! induisez de cette similitude les po
10715 rir la moindre préfiguration ? Eh bien ! induisez de cette similitude les possibilités formidables que nous réserve le siè
10716 guration ? Eh bien ! induisez de cette similitude les possibilités formidables que nous réserve le siècle à venir, et vous
10717 ude les possibilités formidables que nous réserve le siècle à venir, et vous commencerez à comprendre que votre scepticism
10718 à comprendre que votre scepticisme à l’endroit de la forme sociale que nous appelons sans la connaître et qui s’élabore dé
10719 ndroit de la forme sociale que nous appelons sans la connaître et qui s’élabore déjà secrètement, que ce mépris et ce scep
10720 secrètement, que ce mépris et ce scepticisme sont d’ un ridicule écrasant, sous lequel vous ne tarderez pas à périr. 12.
10721 , sous lequel vous ne tarderez pas à périr. 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes n’a que de lointains rapports de pa
10722 uel vous ne tarderez pas à périr. 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes n’a que de lointains rapports de parenté avec
10723 rderez pas à périr. 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes n’a que de lointains rapports de parenté avec ce maigre des
10724 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes n’a que de lointains rapports de parenté avec ce maigre descendant nommé Rationa
10725 oza ou de Descartes n’a que de lointains rapports de parenté avec ce maigre descendant nommé Rationalisme, produit d’une m
10726 ce maigre descendant nommé Rationalisme, produit d’ une mésalliance avec l’Avarice bourgeoise — et qui sans cesse déroge.
10727 ommé Rationalisme, produit d’une mésalliance avec l’ Avarice bourgeoise — et qui sans cesse déroge.
97 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
10728 Appendice. Utopie Un os à la meute. (Et figurez-vous que j’ai la ferme intention de vous faire rig
10729 pie Un os à la meute. (Et figurez-vous que j’ai la ferme intention de vous faire rigoler, si cela peut vous rassurer qua
10730 ute. (Et figurez-vous que j’ai la ferme intention de vous faire rigoler, si cela peut vous rassurer quant à ma santé menta
10731 ela peut vous rassurer quant à ma santé mentale.) La question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d’esprit
10732 ssurer quant à ma santé mentale.) La question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d’esprit, ou des pantins
10733 question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d’esprit, ou des pantins articulés. (Qui tiendra les ficelle
10734 t de savoir si nous serons des hommes de chair et d’ esprit, ou des pantins articulés. (Qui tiendra les ficelles, peu impor
10735 d’esprit, ou des pantins articulés. (Qui tiendra les ficelles, peu importe.) Les économistes (mot stupide) et les philosop
10736 ticulés. (Qui tiendra les ficelles, peu importe.) Les économistes (mot stupide) et les philosophes13 les mieux informés de
10737 s, peu importe.) Les économistes (mot stupide) et les philosophes13 les mieux informés de ce temps s’accordent sur un point
10738 es économistes (mot stupide) et les philosophes13 les mieux informés de ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’E
10739 stupide) et les philosophes13 les mieux informés de ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’Europe est lié à la
10740 x informés de ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’Europe est lié à la naissance d’une nouvelle attitude de l
10741 s de ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’Europe est lié à la naissance d’une nouvelle attitude de l’âme. Cec
10742 e ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’ Europe est lié à la naissance d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci r
10743 ent sur un point : le salut de l’Europe est lié à la naissance d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient à dire que s
10744 int : le salut de l’Europe est lié à la naissance d’ une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient à dire que seule une gran
10745 pe est lié à la naissance d’une nouvelle attitude de l’âme. Ceci revient à dire que seule une grande vague de l’imaginatio
10746 est lié à la naissance d’une nouvelle attitude de l’ âme. Ceci revient à dire que seule une grande vague de l’imagination c
10747 e. Ceci revient à dire que seule une grande vague de l’imagination collective peut désensabler le vieux bateau occidental.
10748 Ceci revient à dire que seule une grande vague de l’ imagination collective peut désensabler le vieux bateau occidental. Un
10749 ague de l’imagination collective peut désensabler le vieux bateau occidental. Un nouvel état d’esprit : voilà bien ce que
10750 ntal. Un nouvel état d’esprit : voilà bien ce que l’ École empêche même de concevoir Elle cultive ce qu’il y a d’anti-irrat
10751 d’esprit : voilà bien ce que l’École empêche même de concevoir Elle cultive ce qu’il y a d’anti-irrationnel dans la nature
10752 pêche même de concevoir Elle cultive ce qu’il y a d’ anti-irrationnel dans la nature de l’homme. Elle punit froidement la s
10753 Elle cultive ce qu’il y a d’anti-irrationnel dans la nature de l’homme. Elle punit froidement la spontanéité et l’inventio
10754 ve ce qu’il y a d’anti-irrationnel dans la nature de l’homme. Elle punit froidement la spontanéité et l’invention. Elle dé
10755 ce qu’il y a d’anti-irrationnel dans la nature de l’ homme. Elle punit froidement la spontanéité et l’invention. Elle dénat
10756 dans la nature de l’homme. Elle punit froidement la spontanéité et l’invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle
10757 l’homme. Elle punit froidement la spontanéité et l’ invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce q
10758 ment la spontanéité et l’invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce qui permettrait d’échapper à
10759 spontanéité et l’invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce qui permettrait d’échapper à la méca
10760 ntanéité et l’invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce qui permettrait d’échapper à la mécaniq
10761 la liberté. Elle détruit tout ce qui permettrait d’ échapper à la mécanique. Bref, elle perpétue ce manque d’imagination d
10762 Elle détruit tout ce qui permettrait d’échapper à la mécanique. Bref, elle perpétue ce manque d’imagination dont les consé
10763 per à la mécanique. Bref, elle perpétue ce manque d’ imagination dont les conséquences seront matériellement catastrophique
10764 Bref, elle perpétue ce manque d’imagination dont les conséquences seront matériellement catastrophiques pour peu que cela
10765 peu que cela continue. Qu’on ne s’y trompe pas : le sens technique qui tient lieu d’imagination à l’homme moderne n’est p
10766 s’y trompe pas : le sens technique qui tient lieu d’ imagination à l’homme moderne n’est pas créateur d’êtres spirituelleme
10767 le sens technique qui tient lieu d’imagination à l’ homme moderne n’est pas créateur d’êtres spirituellement vivants, ni d
10768 ’imagination à l’homme moderne n’est pas créateur d’ êtres spirituellement vivants, ni d’aucune grandeur supérieure à la so
10769 pas créateur d’êtres spirituellement vivants, ni d’ aucune grandeur supérieure à la somme de ses éléments. Il n’engendre p
10770 lement vivants, ni d’aucune grandeur supérieure à la somme de ses éléments. Il n’engendre pas, il ajuste. Quand nous auron
10771 vants, ni d’aucune grandeur supérieure à la somme de ses éléments. Il n’engendre pas, il ajuste. Quand nous aurons épuisé
10772 e pas, il ajuste. Quand nous aurons épuisé toutes les combinaisons de vitesse et d’ennui à quoi présentement nous usons le
10773 Quand nous aurons épuisé toutes les combinaisons de vitesse et d’ennui à quoi présentement nous usons le plus clair de no
10774 rons épuisé toutes les combinaisons de vitesse et d’ ennui à quoi présentement nous usons le plus clair de nos forces, — le
10775 vitesse et d’ennui à quoi présentement nous usons le plus clair de nos forces, — le Poète dira un mot, ou bien fera un act
10776 nnui à quoi présentement nous usons le plus clair de nos forces, — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peup
10777 ntement nous usons le plus clair de nos forces, —  le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peuples de somnambule
10778 dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peuples de somnambules s’éveilleront du cauchemar où les plongent toutes vos dro
10779 acte, et ces peuples de somnambules s’éveilleront du cauchemar où les plongent toutes vos drogues : presse, ciné, faux-lux
10780 ples de somnambules s’éveilleront du cauchemar où les plongent toutes vos drogues : presse, ciné, faux-luxe, suffrage unive
10781 ouïs. Il ne tient peut-être qu’à une forte équipe d’ idéalistes pratiques d’en faire sortir le beau miracle d’une civilisat
10782 être qu’à une forte équipe d’idéalistes pratiques d’ en faire sortir le beau miracle d’une civilisation aux ordres de l’Esp
10783 e équipe d’idéalistes pratiques d’en faire sortir le beau miracle d’une civilisation aux ordres de l’Esprit. Mais il faudr
10784 istes pratiques d’en faire sortir le beau miracle d’ une civilisation aux ordres de l’Esprit. Mais il faudrait que dès main
10785 tir le beau miracle d’une civilisation aux ordres de l’Esprit. Mais il faudrait que dès maintenant se constituent ces élit
10786 le beau miracle d’une civilisation aux ordres de l’ Esprit. Mais il faudrait que dès maintenant se constituent ces élites,
10787 constituent ces élites, et cela ne se peut que si les tenants de l’ordre spirituel retrouvent le courage d’être, malgré les
10788 ces élites, et cela ne se peut que si les tenants de l’ordre spirituel retrouvent le courage d’être, malgré les mots14, de
10789 élites, et cela ne se peut que si les tenants de l’ ordre spirituel retrouvent le courage d’être, malgré les mots14, des a
10790 ue si les tenants de l’ordre spirituel retrouvent le courage d’être, malgré les mots14, des anarchistes et des utopistes.
10791 enants de l’ordre spirituel retrouvent le courage d’ être, malgré les mots14, des anarchistes et des utopistes. J’appelle a
10792 re spirituel retrouvent le courage d’être, malgré les mots14, des anarchistes et des utopistes. J’appelle anarchiste, tout
10793 ut ce qui est violemment et intégralement humain. L’ anarchie est un degré d’intensité dans la vie, non pas un parti. Tout
10794 et intégralement humain. L’anarchie est un degré d’ intensité dans la vie, non pas un parti. Tout extrémiste, de droite co
10795 humain. L’anarchie est un degré d’intensité dans la vie, non pas un parti. Tout extrémiste, de droite comme de gauche, se
10796 é dans la vie, non pas un parti. Tout extrémiste, de droite comme de gauche, se trouve être dans une certaine mesure un an
10797 on pas un parti. Tout extrémiste, de droite comme de gauche, se trouve être dans une certaine mesure un anarchiste s’il dé
10798 aine mesure un anarchiste s’il défend son opinion de toutes ses forces. Mais c’est un anarchiste de la mauvaise espèce, un
10799 on de toutes ses forces. Mais c’est un anarchiste de la mauvaise espèce, un anarchiste embrigadé. L’anarchiste que j’aime
10800 de toutes ses forces. Mais c’est un anarchiste de la mauvaise espèce, un anarchiste embrigadé. L’anarchiste que j’aime est
10801 e de la mauvaise espèce, un anarchiste embrigadé. L’ anarchiste que j’aime est simplement un homme libre qui a une foi (ou
10802 e savez pas ce que c’est que libre, ou consacré.) L’ utopiste, c’est l’inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être
10803 c’est que libre, ou consacré.) L’utopiste, c’est l’ inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être qui ignore le réel
10804 bre, ou consacré.) L’utopiste, c’est l’inventeur. Les sots vont répétant que c’est un être qui ignore le réel. C’est justem
10805 s sots vont répétant que c’est un être qui ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mieux qu’eux qu’il y a v
10806 e qui ignore le réel. C’est justement parce qu’il le connaît mieux qu’eux qu’il y a vu des fissures et des possibilités no
10807 sures et des possibilités nouvelles. Tenir compte du réel ne signifie pas s’y soumettre sans combat. L’utopiste est celui
10808 u réel ne signifie pas s’y soumettre sans combat. L’ utopiste est celui qui ne se résigne à aucun état de choses. Il est po
10809 ne se résigne à aucun état de choses. Il est pour le « mieux » contre le « bien ». Sans lui l’humanité s’avachirait totale
10810 n état de choses. Il est pour le « mieux » contre le « bien ». Sans lui l’humanité s’avachirait totalement. Mais il est da
10811 st pour le « mieux » contre le « bien ». Sans lui l’ humanité s’avachirait totalement. Mais il est dans l’ordre qu’elle beu
10812 umanité s’avachirait totalement. Mais il est dans l’ ordre qu’elle beugle longuement tout en le suivant. Que faire, diront
10813 st dans l’ordre qu’elle beugle longuement tout en le suivant. Que faire, diront les gens de bonne volonté dont mon imagina
10814 longuement tout en le suivant. Que faire, diront les gens de bonne volonté dont mon imagination romantique suppose l’exist
10815 nt tout en le suivant. Que faire, diront les gens de bonne volonté dont mon imagination romantique suppose l’existence. Qu
10816 e volonté dont mon imagination romantique suppose l’ existence. Que faire ? Voir et penser juste d’abord. Simplement. Ensui
10817 rd. Simplement. Ensuite, soutenir cette opinion : les effets suivront infailliblement. Par exemple, je vous demande une foi
10818 s si vous tenez, oui ou non, M. W. Rosier, auteur de manuels d’histoire et de géographie bien connus, pour l’esprit le plu
10819 enez, oui ou non, M. W. Rosier, auteur de manuels d’ histoire et de géographie bien connus, pour l’esprit le plus dangereus
10820 on, M. W. Rosier, auteur de manuels d’histoire et de géographie bien connus, pour l’esprit le plus dangereusement plat qui
10821 els d’histoire et de géographie bien connus, pour l’ esprit le plus dangereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : i
10822 toire et de géographie bien connus, pour l’esprit le plus dangereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : il est cre
10823 s répondent oui, cela finira par créer un courant d’ opinion. Et l’opinion publique mène le monde, paraît-il. À ce propos :
10824 i, cela finira par créer un courant d’opinion. Et l’ opinion publique mène le monde, paraît-il. À ce propos : que les journ
10825 un courant d’opinion. Et l’opinion publique mène le monde, paraît-il. À ce propos : que les journalistes s’engagent désor
10826 lique mène le monde, paraît-il. À ce propos : que les journalistes s’engagent désormais à ne publier plus un seul article d
10827 agent désormais à ne publier plus un seul article de fond où ne perce leur mépris pour l’instruction publique. Ils peuvent
10828 seul article de fond où ne perce leur mépris pour l’ instruction publique. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent à propos de n
10829 n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient là l’ occasion de racheter bien des choses. Ce n’est rien de moins qu’une ré
10830 uoi, comme on sait, et ils auraient là l’occasion de racheter bien des choses. Ce n’est rien de moins qu’une rédemption du
10831 casion de racheter bien des choses. Ce n’est rien de moins qu’une rédemption du journalisme, ce que je propose-là. Et c’es
10832 choses. Ce n’est rien de moins qu’une rédemption du journalisme, ce que je propose-là. Et c’est ainsi qu’on peut imaginer
10833 -là. Et c’est ainsi qu’on peut imaginer sans trop d’ invraisemblance de petites réformes. Mais j’en ai assez dit pour évite
10834 i qu’on peut imaginer sans trop d’invraisemblance de petites réformes. Mais j’en ai assez dit pour éviter ce malentendu :
10835 dit pour éviter ce malentendu : je ne crois pas à la possibilité d’une réforme suffisante. C’est une révolution qu’il faut
10836 ce malentendu : je ne crois pas à la possibilité d’ une réforme suffisante. C’est une révolution qu’il faut. Alors, suppri
10837 C’est une révolution qu’il faut. Alors, supprimer les écoles, raser les collèges, renvoyer les instituteurs aux pommes de t
10838 on qu’il faut. Alors, supprimer les écoles, raser les collèges, renvoyer les instituteurs aux pommes de terre ? Impossible.
10839 upprimer les écoles, raser les collèges, renvoyer les instituteurs aux pommes de terre ? Impossible. Le peuple qui déteste
10840 es instituteurs aux pommes de terre ? Impossible. Le peuple qui déteste l’école a pourtant faim d’instruction15, et se cro
10841 mmes de terre ? Impossible. Le peuple qui déteste l’ école a pourtant faim d’instruction15, et se croirait lésé dans un de
10842 le. Le peuple qui déteste l’école a pourtant faim d’ instruction15, et se croirait lésé dans un de ses droits fondamentaux.
10843 faim d’instruction15, et se croirait lésé dans un de ses droits fondamentaux. Le peuple veut s’instruire et on lui bourre
10844 croirait lésé dans un de ses droits fondamentaux. Le peuple veut s’instruire et on lui bourre le crâne pour l’en empêcher.
10845 taux. Le peuple veut s’instruire et on lui bourre le crâne pour l’en empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’éco
10846 e veut s’instruire et on lui bourre le crâne pour l’ en empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus
10847 lui bourre le crâne pour l’en empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle à sa cultu
10848 n empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’ école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer
10849 Il s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain.
10850 os obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le terrain. D’autre part, il faut partir de ce qui est. Mais comment ret
10851 préparer le terrain. D’autre part, il faut partir de ce qui est. Mais comment retourner contre l’ennemi ses propres batter
10852 rtir de ce qui est. Mais comment retourner contre l’ ennemi ses propres batteries ? Autrement dit : quel emploi utopique de
10853 batteries ? Autrement dit : quel emploi utopique de l’organisation existante peut-on imaginer ? L’école devrait donner à
10854 tteries ? Autrement dit : quel emploi utopique de l’ organisation existante peut-on imaginer ? L’école devrait donner à l’e
10855 ue de l’organisation existante peut-on imaginer ? L’ école devrait donner à l’enfant ce que son entourage ne peut plus lui
10856 tante peut-on imaginer ? L’école devrait donner à l’ enfant ce que son entourage ne peut plus lui donner : des modèles de p
10857 n entourage ne peut plus lui donner : des modèles de pensée. Un entraînement de l’esprit, au lieu d’une somme de connaissa
10858 i donner : des modèles de pensée. Un entraînement de l’esprit, au lieu d’une somme de connaissances mortes. Une technique
10859 onner : des modèles de pensée. Un entraînement de l’ esprit, au lieu d’une somme de connaissances mortes. Une technique spi
10860 Un entraînement de l’esprit, au lieu d’une somme de connaissances mortes. Une technique spirituelle. Et puis, qu’il en fa
10861 ituelle. Et puis, qu’il en fasse ce qu’il voudra. Les Orientaux appellent yoga cette culture des facultés physiques, intell
10862 ellectuelles et mystiques. Toute leur force vient du yoga. Et tout le yoga repose sur la concentration. En vérité, toute f
10863 ystiques. Toute leur force vient du yoga. Et tout le yoga repose sur la concentration. En vérité, toute force résulte d’un
10864 r force vient du yoga. Et tout le yoga repose sur la concentration. En vérité, toute force résulte d’une concentration, da
10865 la concentration. En vérité, toute force résulte d’ une concentration, dans quelque domaine que ce soit. Si l’Occident com
10866 ncentration, dans quelque domaine que ce soit. Si l’ Occident comprenait cette vérité élémentaire et en tirait des conclusi
10867 lusions immédiates, non seulement il serait sauvé du désastre, mais il recouvrerait la domination du monde16 et non plus e
10868 il serait sauvé du désastre, mais il recouvrerait la domination du monde16 et non plus en barbare cette fois-ci. Ce qui l’
10869 é du désastre, mais il recouvrerait la domination du monde16 et non plus en barbare cette fois-ci. Ce qui l’empêche de com
10870 de16 et non plus en barbare cette fois-ci. Ce qui l’ empêche de comprendre, ici encore, c’est la peur scolaire des mots. Ce
10871 n plus en barbare cette fois-ci. Ce qui l’empêche de comprendre, ici encore, c’est la peur scolaire des mots. Ce terme hin
10872 Ce qui l’empêche de comprendre, ici encore, c’est la peur scolaire des mots. Ce terme hindou agace, trouble ou fait sourir
10873 s. Ce terme hindou agace, trouble ou fait sourire les étriqués. On croit devoir se défendre : on se moque. On me dit : vous
10874 e dit : vous ne voyez tout de même pas une classe de gamins répétant la syllabe sacrée Aûm ou se livrant à des exercices d
10875 ez tout de même pas une classe de gamins répétant la syllabe sacrée Aûm ou se livrant à des exercices de contrôle de la re
10876 syllabe sacrée Aûm ou se livrant à des exercices de contrôle de la respiration. Il ne s’agit nullement de cela. Nous ne s
10877 rée Aûm ou se livrant à des exercices de contrôle de la respiration. Il ne s’agit nullement de cela. Nous ne sommes pas au
10878 Aûm ou se livrant à des exercices de contrôle de la respiration. Il ne s’agit nullement de cela. Nous ne sommes pas aux I
10879 ontrôle de la respiration. Il ne s’agit nullement de cela. Nous ne sommes pas aux Indes, je vous jure que je m’en doute. M
10880 s aux Indes, je vous jure que je m’en doute. Mais l’ Occidental aussi pratique son yoga à lui : toutes les fois qu’il veut
10881 veut obtenir une grande intensité avec un minimum de moyens. J’en citerai deux exemples : la discipline jésuite et le dril
10882 n minimum de moyens. J’en citerai deux exemples : la discipline jésuite et le drill militaire. Le drill correspond remarqu
10883 citerai deux exemples : la discipline jésuite et le drill militaire. Le drill correspond remarquablement dans le plan phy
10884 es : la discipline jésuite et le drill militaire. Le drill correspond remarquablement dans le plan physique, aux exercices
10885 litaire. Le drill correspond remarquablement dans le plan physique, aux exercices élémentaires que l’on exige d’un initié.
10886 le plan physique, aux exercices élémentaires que l’ on exige d’un initié. Le fameux arrêt de la pensée dont on sait l’impo
10887 ysique, aux exercices élémentaires que l’on exige d’ un initié. Le fameux arrêt de la pensée dont on sait l’importance prim
10888 xercices élémentaires que l’on exige d’un initié. Le fameux arrêt de la pensée dont on sait l’importance primordiale dans
10889 aires que l’on exige d’un initié. Le fameux arrêt de la pensée dont on sait l’importance primordiale dans le yoga correspo
10890 es que l’on exige d’un initié. Le fameux arrêt de la pensée dont on sait l’importance primordiale dans le yoga correspond
10891 initié. Le fameux arrêt de la pensée dont on sait l’ importance primordiale dans le yoga correspond au garde-à-vous ! par q
10892 pensée dont on sait l’importance primordiale dans le yoga correspond au garde-à-vous ! par quoi l’on impose au corps une i
10893 ans le yoga correspond au garde-à-vous ! par quoi l’ on impose au corps une immobilité absolue. L’un et l’autre de ces exer
10894 au corps une immobilité absolue. L’un et l’autre de ces exercices montrent que le candidat possède une énergie suffisante
10895 ue. L’un et l’autre de ces exercices montrent que le candidat possède une énergie suffisante pour aller plus loin, — et en
10896 loin, — et en même temps constituent des sources d’ énergie nouvelle. Le parallèle peut être poussé dans les détails. Il s
10897 temps constituent des sources d’énergie nouvelle. Le parallèle peut être poussé dans les détails. Il s’agit bien d’un gest
10898 rgie nouvelle. Le parallèle peut être poussé dans les détails. Il s’agit bien d’un geste identique, exécuté dans deux plans
10899 peut être poussé dans les détails. Il s’agit bien d’ un geste identique, exécuté dans deux plans différents. Le drill est u
10900 te identique, exécuté dans deux plans différents. Le drill est un yoga corporel, le yoga est un drill de l’esprit. Je sais
10901 plans différents. Le drill est un yoga corporel, le yoga est un drill de l’esprit. Je sais que ces deux mots sont bien da
10902 drill est un yoga corporel, le yoga est un drill de l’esprit. Je sais que ces deux mots sont bien dangereux et impopulair
10903 ill est un yoga corporel, le yoga est un drill de l’ esprit. Je sais que ces deux mots sont bien dangereux et impopulaires.
10904 nt pas séparer une méthode des fins auxquelles on l’ applique généralement. Ces gens-là diront que je veux militariser l’en
10905 ement. Ces gens-là diront que je veux militariser l’ enseignement ou transformer les collèges en couvents. Tant pis. Le dri
10906 je veux militariser l’enseignement ou transformer les collèges en couvents. Tant pis. Le drill offre un exemple d’éducation
10907 u transformer les collèges en couvents. Tant pis. Le drill offre un exemple d’éducation efficace. L’armée de milices suiss
10908 en couvents. Tant pis. Le drill offre un exemple d’ éducation efficace. L’armée de milices suisses fait des soldats en moi
10909 . Le drill offre un exemple d’éducation efficace. L’ armée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l
10910 ll offre un exemple d’éducation efficace. L’armée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’école a
10911 rmée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’école appliquait en les transposant des méthodes de
10912 isses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’ école appliquait en les transposant des méthodes de concentration anal
10913 en moins de trois mois. Si l’école appliquait en les transposant des méthodes de concentration analogues, même dans la mes
10914 ’école appliquait en les transposant des méthodes de concentration analogues, même dans la mesure sans doute faible où la
10915 es méthodes de concentration analogues, même dans la mesure sans doute faible où la nature des enfants le supporte, on éco
10916 alogues, même dans la mesure sans doute faible où la nature des enfants le supporte, on économiserait plusieurs semestres
10917 mesure sans doute faible où la nature des enfants le supporte, on économiserait plusieurs semestres de travail. Si chaque
10918 le supporte, on économiserait plusieurs semestres de travail. Si chaque matin l’enfant parvenait à mettre sa pensée au gar
10919 t plusieurs semestres de travail. Si chaque matin l’ enfant parvenait à mettre sa pensée au garde-à-vous durant quelques in
10920 à-vous durant quelques instants, il s’épargnerait de longs énervements. Il n’y a pas là de quoi se tordre. Car tout cela n
10921 épargnerait de longs énervements. Il n’y a pas là de quoi se tordre. Car tout cela nous donnerait des années de liberté en
10922 e tordre. Car tout cela nous donnerait des années de liberté en même temps qu’un peu de calme. Ces années de liberté nous
10923 erté en même temps qu’un peu de calme. Ces années de liberté nous permettraient de vivre, seule façon de s’instruire inven
10924 e calme. Ces années de liberté nous permettraient de vivre, seule façon de s’instruire inventée à ce jour. Ce calme nous p
10925 liberté nous permettraient de vivre, seule façon de s’instruire inventée à ce jour. Ce calme nous permettrait de comprend
10926 ire inventée à ce jour. Ce calme nous permettrait de comprendre beaucoup de choses qui restent cachées aux agités ; la nat
10927 aucoup de choses qui restent cachées aux agités ; la nature par exemple. Je ne demande pas qu’on nous enseigne le goût de
10928 ar exemple. Je ne demande pas qu’on nous enseigne le goût de la nature. Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De
10929 le. Je ne demande pas qu’on nous enseigne le goût de la nature. Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire c
10930 Je ne demande pas qu’on nous enseigne le goût de la nature. Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire conn
10931 igne le goût de la nature. Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’il est très
10932 oût de la nature. Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré
10933 de la nature. Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de
10934 . Mais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de dire que tout
10935 re connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de dire que tout homme gagnerait à posséder une plus grande puissance in
10936 er ces facultés atrophiées que devrait s’employer l’ école. Nous avons vu qu’elle préfère les étouffer. Cependant, je ne cr
10937 s’employer l’école. Nous avons vu qu’elle préfère les étouffer. Cependant, je ne crois pas qu’il soit bon que tous progress
10938 ne crois pas qu’il soit bon que tous progressent de la même manière. Dans un système de culture spirituelle, les différen
10939 crois pas qu’il soit bon que tous progressent de la même manière. Dans un système de culture spirituelle, les différences
10940 s progressent de la même manière. Dans un système de culture spirituelle, les différences s’accuseraient, mais se légitime
10941 manière. Dans un système de culture spirituelle, les différences s’accuseraient, mais se légitimeraient du même coup ; car
10942 ifférences s’accuseraient, mais se légitimeraient du même coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité d
10943 coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité des besoins individuels. Méditez un peu ces truismes : On a
10944 ls. Méditez un peu ces truismes : On apprend plus d’ une chose longuement contemplée que de mille aperçues au passage. Ab u
10945 pprend plus d’une chose longuement contemplée que de mille aperçues au passage. Ab uno disce omnes. Une minute de concentr
10946 erçues au passage. Ab uno disce omnes. Une minute de concentration intense dégage dans l’individu plus d’énergie que des h
10947 . Une minute de concentration intense dégage dans l’ individu plus d’énergie que des heures d’exercices gémissants. De même
10948 concentration intense dégage dans l’individu plus d’ énergie que des heures d’exercices gémissants. De même, le bien supéri
10949 age dans l’individu plus d’énergie que des heures d’ exercices gémissants. De même, le bien supérieur de quelques-uns est p
10950 e que des heures d’exercices gémissants. De même, le bien supérieur de quelques-uns est plus utile à tous que le bien médi
10951 ’exercices gémissants. De même, le bien supérieur de quelques-uns est plus utile à tous que le bien médiocre de beaucoup.
10952 périeur de quelques-uns est plus utile à tous que le bien médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux que le nombre parce q
10953 es-uns est plus utile à tous que le bien médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux que le nombre parce qu’elle le contien
10954 us utile à tous que le bien médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux que le nombre parce qu’elle le contient en puissanc
10955 en médiocre de beaucoup. La valeur vaut mieux que le nombre parce qu’elle le contient en puissance. Et c’est pourquoi l’ar
10956 La valeur vaut mieux que le nombre parce qu’elle le contient en puissance. Et c’est pourquoi l’aristocratie de l’esprit e
10957 ’elle le contient en puissance. Et c’est pourquoi l’ aristocratie de l’esprit est nécessaire au bien public. Certains propo
10958 nt en puissance. Et c’est pourquoi l’aristocratie de l’esprit est nécessaire au bien public. Certains proposent en rougiss
10959 en puissance. Et c’est pourquoi l’aristocratie de l’ esprit est nécessaire au bien public. Certains proposent en rougissant
10960 au bien public. Certains proposent en rougissant de leur hardiesse quelque chose comme l’instruction privée : et moi je l
10961 rougissant de leur hardiesse quelque chose comme l’ instruction privée : et moi je la voudrais secrète. Vous verrez bien.
10962 lque chose comme l’instruction privée : et moi je la voudrais secrète. Vous verrez bien. Cela se fera sans vous. Déjà revi
10963 verrez bien. Cela se fera sans vous. Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théories d’Einstein, ils compos
10964 Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent de
10965 le temps des mages : ils comprennent les théories d’ Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilit
10966 omprennent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilités secondes et tout un arc
10967 rennent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilités secondes et tout un arc-en
10968 des sensibilités secondes et tout un arc-en-ciel de sentiments dont les accords imitent la blancheur éclatante de l’amour
10969 econdes et tout un arc-en-ciel de sentiments dont les accords imitent la blancheur éclatante de l’amour… Que dirons-nous ?…
10970 rc-en-ciel de sentiments dont les accords imitent la blancheur éclatante de l’amour… Que dirons-nous ?… Par la force des c
10971 s dont les accords imitent la blancheur éclatante de l’amour… Que dirons-nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l
10972 ont les accords imitent la blancheur éclatante de l’ amour… Que dirons-nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l’ho
10973 heur éclatante de l’amour… Que dirons-nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l’homme sera-t-il sauvé de sa folie
10974 ur… Que dirons-nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l’homme sera-t-il sauvé de sa folie démocratique ?   Areus
10975 Que dirons-nous ?… Par la force des choses et de l’ Esprit, l’homme sera-t-il sauvé de sa folie démocratique ?   Areuse,
10976 s-nous ?… Par la force des choses et de l’Esprit, l’ homme sera-t-il sauvé de sa folie démocratique ?   Areuse, 26 décembr
10977 es choses et de l’Esprit, l’homme sera-t-il sauvé de sa folie démocratique ?   Areuse, 26 décembre 1928-10 janvier 1929.
10978 -10 janvier 1929.   NOTE A On est toujours tenté d’ attribuer à ses adversaires des intentions noires et consciemment crim
10979 Ce travers a été développé jusqu’au ridicule par la démocratie. Les journaux, les cercles, les coulisses de parlements et
10980 té développé jusqu’au ridicule par la démocratie. Les journaux, les cercles, les coulisses de parlements et autres potinièr
10981 usqu’au ridicule par la démocratie. Les journaux, les cercles, les coulisses de parlements et autres potinières ne vivent q
10982 ule par la démocratie. Les journaux, les cercles, les coulisses de parlements et autres potinières ne vivent que de semblab
10983 ocratie. Les journaux, les cercles, les coulisses de parlements et autres potinières ne vivent que de semblables accusatio
10984 de parlements et autres potinières ne vivent que de semblables accusations. Du moment que n’importe qui juge et contrôle
10985 tinières ne vivent que de semblables accusations. Du moment que n’importe qui juge et contrôle n’importe quoi, il faut bie
10986 er quelque saveur à ses jugements. C’est pourquoi l’ on ne peut plus attaquer un fonctionnaire dans son activité publique s
10987 est pourtant un très brave homme, il fait partie du conseil de la paroisse, etc. » — Il semble qu’en attaquant ses idées
10988 nt un très brave homme, il fait partie du conseil de la paroisse, etc. » — Il semble qu’en attaquant ses idées et leurs ré
10989 un très brave homme, il fait partie du conseil de la paroisse, etc. » — Il semble qu’en attaquant ses idées et leurs réali
10990 es et leurs réalisations ont ait porté atteinte à la dignité morale de ce M. Machin, membre du conseil de paroisse. Je pré
10991 ations ont ait porté atteinte à la dignité morale de ce M. Machin, membre du conseil de paroisse. Je préciserai donc : je
10992 einte à la dignité morale de ce M. Machin, membre du conseil de paroisse. Je préciserai donc : je tiens l’École pour crimi
10993 dignité morale de ce M. Machin, membre du conseil de paroisse. Je préciserai donc : je tiens l’École pour criminelle. Mais
10994 onseil de paroisse. Je préciserai donc : je tiens l’ École pour criminelle. Mais je ne tiens pas tous les instituteurs pour
10995 ’École pour criminelle. Mais je ne tiens pas tous les instituteurs pour gibier de potence. Ils font beaucoup de mal, mais i
10996 je ne tiens pas tous les instituteurs pour gibier de potence. Ils font beaucoup de mal, mais ils sont les premières victim
10997 coup de mal, mais ils sont les premières victimes du système qu’il propagent et qui les fait vivre. La question se compliq
10998 mières victimes du système qu’il propagent et qui les fait vivre. La question se complique dès que l’instituteur prend cons
10999 du système qu’il propagent et qui les fait vivre. La question se complique dès que l’instituteur prend conscience de la no
11000 les fait vivre. La question se complique dès que l’ instituteur prend conscience de la nocivité de son action… Ils sont co
11001 complique dès que l’instituteur prend conscience de la nocivité de son action… Ils sont consciencieux, certes, mais sont-
11002 mplique dès que l’instituteur prend conscience de la nocivité de son action… Ils sont consciencieux, certes, mais sont-ils
11003 que l’instituteur prend conscience de la nocivité de son action… Ils sont consciencieux, certes, mais sont-ils dans la mêm
11004 ls sont consciencieux, certes, mais sont-ils dans la même mesure conscients des fins qu’on assigne à leur activité ? Un pe
11005 assigne à leur activité ? Un peu de rigueur dans la pensée empêcherait souvent des catastrophes que beaucoup de rigueur m
11006 igueur morale ne saurait même pas prévoir. NOTE B La culture de notre sensibilité nous aiderait à retrouver l’accord avec
11007 le ne saurait même pas prévoir. NOTE B La culture de notre sensibilité nous aiderait à retrouver l’accord avec l’ordre nat
11008 re de notre sensibilité nous aiderait à retrouver l’ accord avec l’ordre naturel. La culture de notre force de pensée nous
11009 nsibilité nous aiderait à retrouver l’accord avec l’ ordre naturel. La culture de notre force de pensée nous rendrait une l
11010 derait à retrouver l’accord avec l’ordre naturel. La culture de notre force de pensée nous rendrait une liberté sans laque
11011 trouver l’accord avec l’ordre naturel. La culture de notre force de pensée nous rendrait une liberté sans laquelle nos eff
11012 d avec l’ordre naturel. La culture de notre force de pensée nous rendrait une liberté sans laquelle nos efforts resteront
11013 ront vains pour instaurer cette nouvelle attitude de l’âme. Mais ces méthodes ne prendraient tout leur sens et toute leur
11014 t vains pour instaurer cette nouvelle attitude de l’ âme. Mais ces méthodes ne prendraient tout leur sens et toute leur eff
11015 un système religieux. Pour quiconque a une foi et la conscience de cette foi, il n’est d’enseignement véritable que religi
11016 igieux. Pour quiconque a une foi et la conscience de cette foi, il n’est d’enseignement véritable que religieux. Mais les
11017 a une foi et la conscience de cette foi, il n’est d’ enseignement véritable que religieux. Mais les questions confessionnel
11018 ’est d’enseignement véritable que religieux. Mais les questions confessionnelles enrayent et faussent tout. Imaginez une cu
11019 ut. Imaginez une culture spirituelle indépendante de toute destination religieuse particulière. On peut faire des haltères
11020 haltères et rester pacifiste. NOTE C Vous parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce qui est vulgaire, au plein se
11021 ltères et rester pacifiste. NOTE C Vous parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce qui est vulgaire, au plein sens
11022 ifiste. NOTE C Vous parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce qui est vulgaire, au plein sens du mot, c’est le gen
11023 mes attaques. Ce qui est vulgaire, au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou.
11024 Ce qui est vulgaire, au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou. 13. Économis
11025 e, au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou. 13. Économistes et philosophes 
11026 au plein sens du mot, c’est le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou. 13. Économistes et philosophes : c
11027 le genre distingué de la bourgeoisie qui se monte le cou. 13. Économistes et philosophes : ces Messieurs n’apparaissent
11028 ssieurs n’apparaissent ici que pour impressionner le public. Je n’ai pas besoin de leurs attendus pour juger. 14. Ces deu
11029 pour impressionner le public. Je n’ai pas besoin de leurs attendus pour juger. 14. Ces deux mots en effet, terrorisent à
11030 . Ces deux mots en effet, terrorisent à tel point les bourgeois qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent
11031 t les bourgeois qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme
11032 is qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou
11033 distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou plutôt des g
11034 uent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou plutôt des grenades,
11035 sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou plutôt des grenades, avec la frousse q
11036 nt, comme des pavés, ou plutôt des grenades, avec la frousse que ça ne leur éclate dans la main. 15. Cf. ce que dit Tolst
11037 nades, avec la frousse que ça ne leur éclate dans la main. 15. Cf. ce que dit Tolstoï sur cette haine et sur ce besoin da
11038 ns ses Articles pédagogiques encore très actuels, du fait que l’école n’a pas bougé depuis. 16. On promet des confitures
11039 les pédagogiques encore très actuels, du fait que l’ école n’a pas bougé depuis. 16. On promet des confitures à l’enfant,
11040 pas bougé depuis. 16. On promet des confitures à l’ enfant, s’il est sage. Moi je m’en moque. Je n’aime que la liberté.
11041 , s’il est sage. Moi je m’en moque. Je n’aime que la liberté.
98 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
11042 Avant-propos Le dire une bonne fois.   Il ne faut pas songer à décrire en 50 petites
11043 aut pas songer à décrire en 50 petites pages tous les méfaits de l’instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer
11044 er à décrire en 50 petites pages tous les méfaits de l’instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre
11045 à décrire en 50 petites pages tous les méfaits de l’ instruction publique. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre de
11046 que. C’est à peine assez pour indiquer leur ordre de grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruc
11047 e grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 excellents dont j
11048 r ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 excellents dont je considè
11049 à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’ instruction publique deux petits livres1 excellents dont je considère
11050 deux petits livres1 excellents dont je considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, e
11051 nts dont je considère les thèses comme acquises : L’ Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas l
11052 je considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfan
11053 considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants,
11054 s thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’Henri Roor
11055  : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’Henri Roorda. Le premier montre q
11056 e, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’Henri Roorda. Le premier montre que la science apprise à l
11057 Bonnard, et Le Pédagogue n’aime pas les enfants, d’ Henri Roorda. Le premier montre que la science apprise à l’école appau
11058 es enfants, d’Henri Roorda. Le premier montre que la science apprise à l’école appauvrit l’homme de tout ce que son ignora
11059 oorda. Le premier montre que la science apprise à l’ école appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne
11060 montre que la science apprise à l’école appauvrit l’ homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne lui donne à la pl
11061 ue la science apprise à l’école appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne lui donne à la place que
11062 e que son ignorance respectait, et ne lui donne à la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie tr
11063 t, et ne lui donne à la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué e
11064 et ne lui donne à la place que des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué et q
11065 e des laideurs et de la prétention. L’autre, avec l’ ironie tranquille du bon sens bafoué et qui s’en moque, décrit la stup
11066 la prétention. L’autre, avec l’ironie tranquille du bon sens bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignem
11067 ille du bon sens bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’il est pratiqué dans nos collèges.
11068 ens bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’il est pratiqué dans nos collèges. Mon dessein
11069 bafoué et qui s’en moque, décrit la stupidité de l’ enseignement tel qu’il est pratiqué dans nos collèges. Mon dessein est
11070 est assez différent, moins philosophique et point du tout technique. J’apporte un témoignage personnel, une réaction de te
11071 . J’apporte un témoignage personnel, une réaction de tempérament. Je marque d’autre part la nécessité de tout cela qui me
11072 e réaction de tempérament. Je marque d’autre part la nécessité de tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démoc
11073 tempérament. Je marque d’autre part la nécessité de tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tou
11074 tre part la nécessité de tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moleste ma liberté
11075 e tout cela qui me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moleste ma liberté et sans doute celle de
11076 me blesse, la liaison fatale avec la démocratie, de tout ce qui moleste ma liberté et sans doute celle de beaucoup d’autr
11077 out ce qui moleste ma liberté et sans doute celle de beaucoup d’autres à qui forcément, je ressemble. Nous vivons sous un
11078 à sécrétion socialiste, qui a été établi par coup de force, que les libéraux ont admis, conformément à leurs maximes, et t
11079 cialiste, qui a été établi par coup de force, que les libéraux ont admis, conformément à leurs maximes, et toléré malgré le
11080 et toléré malgré leur mauvaise humeur. Ce régime de punaises jaunâtres aboutit à l’instruction publique et grâce à elle p
11081 humeur. Ce régime de punaises jaunâtres aboutit à l’ instruction publique et grâce à elle prolonge abusivement sa terne exi
11082 elle prolonge abusivement sa terne existence. Je l’ ai subi ; l’on va voir comment. De pareils souvenirs légitiment toutes
11083 ge abusivement sa terne existence. Je l’ai subi ; l’ on va voir comment. De pareils souvenirs légitiment toutes les haines.
11084 e existence. Je l’ai subi ; l’on va voir comment. De pareils souvenirs légitiment toutes les haines. Je serai méchant, par
11085 r comment. De pareils souvenirs légitiment toutes les haines. Je serai méchant, parce que j’en ai gros sur le cœur. D’aille
11086 nes. Je serai méchant, parce que j’en ai gros sur le cœur. D’ailleurs, ce petit écrit ne peut servir à rien. — Alors ? — J
11087 reproche auquel je compte ne pas échapper : celui de naïveté. Définition du naïf dans le monde moderne : individu qui sout
11088 te ne pas échapper : celui de naïveté. Définition du naïf dans le monde moderne : individu qui soutient des idées qui ne r
11089 apper : celui de naïveté. Définition du naïf dans le monde moderne : individu qui soutient des idées qui ne rapportent rie
11090 r au nom de ma génération, ne m’étant pas livré à l’ enquête préalable qui seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droit b
11091 s livré à l’enquête préalable qui seule eût pu, à la rigueur, me donner ce droit bien inutile. Pourtant je sais qu’à droit
11092 e comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’être complices dans cet attentat à l’intég
11093 lus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’ être complices dans cet attentat à l’intégrité humaine qu’est en fait
11094 qui refusent d’être complices dans cet attentat à l’ intégrité humaine qu’est en fait l’esprit démocratique. Là-dessus, ces
11095 cet attentat à l’intégrité humaine qu’est en fait l’ esprit démocratique. Là-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeuness
11096 ocratique. Là-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeunesse d’aujourd’hui, etc. Évidemment. Mais il y a les jérémiades e
11097 à-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeunesse d’ aujourd’hui, etc. Évidemment. Mais il y a les jérémiades et il y a les
11098 nesse d’aujourd’hui, etc. Évidemment. Mais il y a les jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout
11099 Évidemment. Mais il y a les jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout se confond miraculeuseme
11100 il y a les jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout se confond miraculeusement, gémir n’est p
11101 jérémiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’amour, où tout se confond miraculeusement, gémir n’est pas un argum
11102 émiades et il y a les raisons. Hors le domaine de l’ amour, où tout se confond miraculeusement, gémir n’est pas un argument
11103 eusement, gémir n’est pas un argument. Je demande le droit de démolir. Et me l’accorde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle
11104 gémir n’est pas un argument. Je demande le droit de démolir. Et me l’accorde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle n’est pa
11105 n argument. Je demande le droit de démolir. Et me l’ accorde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle n’est pas de proposer une
11106 rde aussitôt. Sans conditions. Mon rôle n’est pas de proposer une nouvelle forme politique. Je me contente de vitupérer ce
11107 oser une nouvelle forme politique. Je me contente de vitupérer ce que je vois, qui est laid. Quand la soupe est brûlée, on
11108 de vitupérer ce que je vois, qui est laid. Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’en
11109 vois, qui est laid. Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’en faire soi-même une meill
11110 Quand la soupe est brûlée, on la renvoie, même si l’ on n’est pas capable d’en faire soi-même une meilleure. Mais j’aperçoi
11111 ée, on la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’ en faire soi-même une meilleure. Mais j’aperçois là-bas, vautré derriè
11112 Mais j’aperçois là-bas, vautré derrière son bock, le Citoyen conscient et organisé pour la discussion. Il retrousse ses ma
11113 e son bock, le Citoyen conscient et organisé pour la discussion. Il retrousse ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce q
11114 dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute,
11115 Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos
11116 ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-lui
11117 bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-lui le Guguss 2, des bretzels, sa petite amie, au secours
11118 sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-lui le Guguss 2, des bretzels, sa petite amie, au secours ! Car j’ai encore
11119 ire. Dès qu’une voix s’élève pour mettre en doute l’ excellence du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les
11120 ne voix s’élève pour mettre en doute l’excellence du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Al
11121 ève pour mettre en doute l’excellence du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êt
11122 pour mettre en doute l’excellence du principe de l’ instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êtes
11123 ncipe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour à la barbarie ? » Si ce réf
11124 s les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour à la barbarie ? » Si ce réflexe indique un mépris vraiment exagéré pour la
11125 e réflexe indique un mépris vraiment exagéré pour la jugeotte de l’adversaire ou s’il traduit simplement cette mauvaise fo
11126 dique un mépris vraiment exagéré pour la jugeotte de l’adversaire ou s’il traduit simplement cette mauvaise foi pas même c
11127 ue un mépris vraiment exagéré pour la jugeotte de l’ adversaire ou s’il traduit simplement cette mauvaise foi pas même cons
11128 ise foi pas même consciente, cette lâcheté devant la discussion précise de leurs principes par quoi se signalent bien souv
11129 iente, cette lâcheté devant la discussion précise de leurs principes par quoi se signalent bien souvent nos tolérants par
11130 je ne sais. Mais je m’attends à cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens à les classer par avance en deux catégories
11131 à cent « réponses » de cette sorte. Et je tiens à les classer par avance en deux catégories dont je vais régler le compte s
11132 par avance en deux catégories dont je vais régler le compte sommairement. Cela n’empêchera personne de me resservir ces ar
11133 le compte sommairement. Cela n’empêchera personne de me resservir ces arguments, bien que dûment prévus et réduits à néant
11134 prévus et réduits à néant ici même ; mais — gain de temps — je n’aurai plus qu’à renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. R
11135 à renvoyer aux lettres A ou B, selon. A. Réponses du type : on ne peut pas aller contre l’époque, vous êtes un pauvre utop
11136 A. Réponses du type : on ne peut pas aller contre l’ époque, vous êtes un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qu
11137 poque, vous êtes un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux qui croient aux faits. Je leur r
11138 Je leur réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier le droit de juger ces faits ; 2° qu’ils ne peuvent, en vertu même de leu
11139 réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier le droit de juger ces faits ; 2° qu’ils ne peuvent, en vertu même de leur sceptic
11140 r ces faits ; 2° qu’ils ne peuvent, en vertu même de leur scepticisme quant à la valeur réformatrice des idées, m’accuser
11141 euvent, en vertu même de leur scepticisme quant à la valeur réformatrice des idées, m’accuser de faire une critique danger
11142 ant à la valeur réformatrice des idées, m’accuser de faire une critique dangereuse ; 3° que néanmoins je crois à l’efficac
11143 critique dangereuse ; 3° que néanmoins je crois à l’ efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amér
11144 ngereuse ; 3° que néanmoins je crois à l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amérique par Ch
11145 oins je crois à l’efficace de certaines utopies. ( Les religions, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europ
11146 je crois à l’efficace de certaines utopies. (Les religions , la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléon
11147 l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienn
11148 certaines utopies. (Les religions, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienne, la Russie d
11149 rtaines utopies. (Les religions, la découverte de l’ Amérique par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienne, la Russie d’ap
11150 a découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, l’ Europe napoléonienne, la Russie d’après Karl Marx, le vol des frères W
11151 ue par Christophe Colomb, l’Europe napoléonienne, la Russie d’après Karl Marx, le vol des frères Wright, et tout bêtement,
11152 urope napoléonienne, la Russie d’après Karl Marx, le vol des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’
11153 le vol des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d
11154 des frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller
11155 frères Wright, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller con
11156 ight, et tout bêtement, c’est le cas de le dire : l’ instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l’époq
11157 dire : l’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l’époque, et on le peut efficacement. 2° rira bi
11158 ’instruction publique.) Résumé : 1° On a le droit d’ aller contre l’époque, et on le peut efficacement. 2° rira bien qui ri
11159 blique.) Résumé : 1° On a le droit d’aller contre l’ époque, et on le peut efficacement. 2° rira bien qui rira le dernier.
11160 : 1° On a le droit d’aller contre l’époque, et on le peut efficacement. 2° rira bien qui rira le dernier. B. Réponses du
11161 t. 2° rira bien qui rira le dernier. B. Réponses du type : vous êtes un rétrograde, un infâme réactionnaire, etc. Ce sont
11162 rétrograde, un infâme réactionnaire, etc. Ce sont les partisans d’une démocratie progressiste et tolérante qui se livrent à
11163 infâme réactionnaire, etc. Ce sont les partisans d’ une démocratie progressiste et tolérante qui se livrent à ces excès de
11164 gressiste et tolérante qui se livrent à ces excès de langage. Je les renvoie en corps au chapitre 5 où je traiterai de cet
11165 lérante qui se livrent à ces excès de langage. Je les renvoie en corps au chapitre 5 où je traiterai de cet aspect du probl
11166 es renvoie en corps au chapitre 5 où je traiterai de cet aspect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Ce
11167 corps au chapitre 5 où je traiterai de cet aspect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Certains, en eff
11168 e 5 où je traiterai de cet aspect du problème que l’ on peut appeler la question de droit. Certains, en effet, tirent toute
11169 i de cet aspect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Certains, en effet, tirent toute leur force dans l
11170 ect du problème que l’on peut appeler la question de droit. Certains, en effet, tirent toute leur force dans les discussio
11171 Certains, en effet, tirent toute leur force dans les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits
11172 fet, tirent toute leur force dans les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les princip
11173 , tirent toute leur force dans les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes.
11174 s de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscien
11175 uillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscience libérale,
11176 illent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque d
11177 ts et les principes. Tourmentés par les scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque dans leurs rai
11178 scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque dans leurs raisonnements. Pour moi qui cherche à démêl
11179 urs raisonnements. Pour moi qui cherche à démêler la vérité sans égards aux dérangements, même violents, que cela ne manqu
11180 gements, même violents, que cela ne manque jamais de provoquer, je me propose de marquer ici la distinction classique du f
11181 cela ne manque jamais de provoquer, je me propose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est p
11182 jamais de provoquer, je me propose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je cons
11183 e propose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instru
11184 e marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instruction publi
11185 droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’ instruction publique dans ses réalisations actuelles, puis au terme de
11186 ue dans ses réalisations actuelles, puis au terme de ce recensement lamentable, je poserai la question de savoir si tant d
11187 ce recensement lamentable, je poserai la question de savoir si tant de laideurs et d’outrages au bon sens peuvent être lég
11188 erai la question de savoir si tant de laideurs et d’ outrages au bon sens peuvent être légitimés par le but final de notre
11189 d’outrages au bon sens peuvent être légitimés par le but final de notre institution-tabou.   1. Je ne puis naturellement
11190 bon sens peuvent être légitimés par le but final de notre institution-tabou.   1. Je ne puis naturellement pas mentionn
11191 1. Je ne puis naturellement pas mentionner tous les ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’Institut Rousseau.
11192 t pas mentionner tous les ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’Institut Rousseau. 2. Guguss, journal comiqu
11193 les ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’Institut Rousseau. 2. Guguss, journal comique d’une grande vulgar
11194 ouvrages scientifiques. Les meilleurs sortent de l’ Institut Rousseau. 2. Guguss, journal comique d’une grande vulgarité
11195 l’Institut Rousseau. 2. Guguss, journal comique d’ une grande vulgarité qui jouait alors le rôle de nos bandes dessinées.
11196 l comique d’une grande vulgarité qui jouait alors le rôle de nos bandes dessinées.
11197 e d’une grande vulgarité qui jouait alors le rôle de nos bandes dessinées.
99 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
11198 des gens qui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les
11199 ssent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer
11200 de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez
11201 u’ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essa
11202 x de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’
11203 e leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’ « i
11204 er de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’ « il n’y a rien au-dessus » de la tâche des ins
11205 nous faire croire qu’ « il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, e
11206 s faire croire qu’ « il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, et g
11207 au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, et grammaticales, où tout retombait dro
11208 es, et grammaticales, où tout retombait droit… Et de ces beaux problèmes d’arithmétique où il fallait si soigneusement sép
11209 ù tout retombait droit… Et de ces beaux problèmes d’ arithmétique où il fallait si soigneusement séparer les calculs du rai
11210 ithmétique où il fallait si soigneusement séparer les calculs du raisonnement, par une barre verticale, et où il y avait to
11211 ù il fallait si soigneusement séparer les calculs du raisonnement, par une barre verticale, et où il y avait toujours des
11212 t pour emplir ou pour vider un bassin (et souvent les deux), (pour emplir et vider ensemble), (drôle d’occupation), (après
11213 es deux), (pour emplir et vider ensemble), (drôle d’ occupation), (après combien d’heures…) ; et il y avait toujours des ap
11214 r ensemble), (drôle d’occupation), (après combien d’ heures…) ; et il y avait toujours des appartements à meubler. Et on mu
11215 urs des appartements à meubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sen
11216 nts à meubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sentiments trop au s
11217 ubler. Et on multipliait le tapissier par le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sentiments trop au sérieux p
11218 r le prix du mètre courant. Encore que je prenne les sentiments trop au sérieux pour faire ici du sentiment, je suis sensi
11219 nne les sentiments trop au sérieux pour faire ici du sentiment, je suis sensible au charme de cette fantaisie. Mais ce qui
11220 aire ici du sentiment, je suis sensible au charme de cette fantaisie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quin
11221 taisie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomad
11222 sie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomadair
11223 s bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomadaires, et une semonce à nous
11224 monce à nous gâter toute une journée. Une journée d’ enfant gâtée. Et d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mè
11225 journée d’enfant gâtée. Et d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mètre courant n’est pas une fantaisie pour c
11226 gâtée. Et d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mètre courant n’est pas une fantaisie pour ce petit être qui
11227 t d’ailleurs, multiplier le tapissier par le prix du mètre courant n’est pas une fantaisie pour ce petit être qui s’énerve
11228 e pour ce petit être qui s’énerve, qui embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres
11229 embrouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait b
11230 ui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait bien pleurer, et qui recomm
11231 nce à gratter son ardoise où sèchent des traînées de craie grise, où les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’en
11232 rdoise où sèchent des traînées de craie grise, où les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’enfance insouciante ?
11233 les chiffres trop gros s’emmêlent… Et c’est cela l’ enfance insouciante ? Qu’est-ce qui ressemble plus au souci quotidien
11234 s au souci quotidien des grandes personnes ? Mais l’ enfance est ailleurs. Je revois ce fond de jardin où l’on trouve des c
11235  ? Mais l’enfance est ailleurs. Je revois ce fond de jardin où l’on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’une tent
11236 ance est ailleurs. Je revois ce fond de jardin où l’ on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’une tente d’Indiens,
11237 fond de jardin où l’on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’une tente d’Indiens, des petites guerres mystérieuse
11238 l’on trouve des cloportes dans la toile mouillée d’ une tente d’Indiens, des petites guerres mystérieuses, avec des ennemi
11239 des cloportes dans la toile mouillée d’une tente d’ Indiens, des petites guerres mystérieuses, avec des ennemis et des all
11240 alliés imaginaires, des jeux en cachette, odeurs de peaux, comme dans un rêve, des matins de dimanche sonores et tout pro
11241 , odeurs de peaux, comme dans un rêve, des matins de dimanche sonores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue
11242 , des matins de dimanche sonores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui r
11243 s de dimanche sonores et tout propres, la cuiller d’ huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gr
11244 anche sonores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement
11245 nores et tout propres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement des chos
11246 ropres, la cuiller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement des choses qu’on ne com
11247 iller d’huile de foie de morue avant le repas, et le monsieur qui racontait gravement des choses qu’on ne comprend pas, la
11248 ntait gravement des choses qu’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy
11249 ement des choses qu’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de
11250 asse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne
11251 main, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, d
11252 el Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, des feuill
11253 Rémy un fils de vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, des feuillages, des rêver
11254 vaincus, les tours de carrousel, les chemins dans la forêt en automne, des jeux, des feuillages, des rêveries, des recoins
11255 incertaine, un peu sale et un peu divine, baignée d’ une très vague angoisse que l’on fuyait avec des bonheurs fous dans le
11256 peu divine, baignée d’une très vague angoisse que l’ on fuyait avec des bonheurs fous dans les bras maternels, ou bien dans
11257 oisse que l’on fuyait avec des bonheurs fous dans les bras maternels, ou bien dans ces promenades en tenant la forte main d
11258 maternels, ou bien dans ces promenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce
11259 bien dans ces promenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de sou
11260 omenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’
11261 rte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’ École, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’une dissonance douloureu
11262 de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’une dissonance douloureuse. 3 Deux angoisses domi
11263 loureuse. 3 Deux angoisses dominent mon enfance : les séances chez le dentiste et l’horaire des leçons. Ce malaise inavouab
11264 angoisses dominent mon enfance : les séances chez le dentiste et l’horaire des leçons. Ce malaise inavouable, cette règle
11265 ent mon enfance : les séances chez le dentiste et l’ horaire des leçons. Ce malaise inavouable, cette règle méchante, ce so
11266 ît chaque jour, je pense que tout cela tient trop de place dans notre enfance. À 5 ans, j’avais appris à lire, en cachette
11267 is appris à lire, en cachette avec ma sœur aînée. L’ année suivante, on me mit à l’école, parce que c’est la loi. La premiè
11268 avec ma sœur aînée. L’année suivante, on me mit à l’ école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’ali
11269 ée suivante, on me mit à l’école, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’alignais des bâtons en rêvan
11270 e pensais pas devoir suivre syllabe après syllabe les ânonnements des élèves qui déchiffraient les premières phrases exempl
11271 hrases exemplaires. (J’aimais pourtant Zoé lave à la fontaine, à cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rarement
11272 J’aimais pourtant Zoé lave à la fontaine, à cause du nom.) Quand venait mon tour, je savais rarement où l’on en était. Cel
11273 om.) Quand venait mon tour, je savais rarement où l’ on en était. Cela m’attira des reproches acides, et naturellement, la
11274 m’attira des reproches acides, et naturellement, la phrase sacrée : « Il faut que tous fassent la même chose ici ! » Dans
11275 nt, la phrase sacrée : « Il faut que tous fassent la même chose ici ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’inn
11276 faut que tous fassent la même chose ici ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’innombrables exemples cet axio
11277 a même chose ici ! » Dans la suite, on se chargea d’ illustrer par d’innombrables exemples cet axiome qui devint la formule
11278  ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’ innombrables exemples cet axiome qui devint la formule de mes première
11279 par d’innombrables exemples cet axiome qui devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime
11280 brables exemples cet axiome qui devint la formule de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime, on m’avai
11281 de mes premières douleurs morales. Après six ans de ce régime, on m’avait suffisamment rabroué pour que je ne montrasse p
11282 oué pour que je ne montrasse plus aucune velléité d’ originalité. Mais pour être rentrée, ma colère n’en fut que plus malf
11283 rentrée, ma colère n’en fut que plus malfaisante. L’ école me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé et méfiant, san
11284 lus malfaisante. L’école me rendit au monde, vers l’ âge de 18 ans, crispé et méfiant, sans cesse en garde contre moi-même
11285 lfaisante. L’école me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé et méfiant, sans cesse en garde contre moi-même à caus
11286 ait pas différer, profondément hypocrite donc, et le cerveau saturé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les homme
11287 profondément hypocrite donc, et le cerveau saturé d’ évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être éga
11288 hypocrite donc, et le cerveau saturé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être égaux en tout.
11289 turé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être égaux en tout. Deux fois deux quatre, c’est stéri
11290 fois deux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal à personne, et de plus, toutes choses égales d’ailleurs, dans un
11291 s de citer, je découvris un jour qu’elle contient la cause déterminante de notre malaise. Il me fallut un certain temps po
11292 is un jour qu’elle contient la cause déterminante de notre malaise. Il me fallut un certain temps pour m’habituer à cette
11293 peut-être des découvertes qui eussent ruiné trop de certitudes apprises. Enfin j’ouvris, c’est-à-dire que je me posais la
11294 e je me posais la question : est-ce vrai que tous les hommes doivent être égaux en tout ? Et la première réponse fut : Il f
11295 réponse fut : Il faut que ce soit vrai, pour que la démocratie prospère et étende ses conquêtes. C’était découvrir notre
11296 vissement. Je songeai aux vertueuses indignations de nos maîtres quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’éducati
11297 dignations de nos maîtres quand ils dénonçaient «  la marque indélébile de l’éducation jésuite ». Nous étions marqués par N
11298 tres quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’éducation jésuite ». Nous étions marqués par Numa Droz, par l’espri
11299 s quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’ éducation jésuite ». Nous étions marqués par Numa Droz, par l’esprit p
11300 jésuite ». Nous étions marqués par Numa Droz, par l’ esprit petit-bourgeois, qui est une généralisation de l’avarice, et pa
11301 sprit petit-bourgeois, qui est une généralisation de l’avarice, et par les dogmes démocratiques, qui sont une généralisati
11302 it petit-bourgeois, qui est une généralisation de l’ avarice, et par les dogmes démocratiques, qui sont une généralisation
11303 , qui est une généralisation de l’avarice, et par les dogmes démocratiques, qui sont une généralisation de la règle de troi
11304 dogmes démocratiques, qui sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut pa
11305 mes démocratiques, qui sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut par l
11306 ratiques, qui sont une généralisation de la règle de trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut par les jésuit
11307 e trois, aussi profondément certes qu’un Voltaire le fut par les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de v
11308 ssi profondément certes qu’un Voltaire le fut par les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’esp
11309 t certes qu’un Voltaire le fut par les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’esprit pour qu’il
11310 uites : du moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. Mais on av
11311 moins ceux-ci lui laissèrent-ils assez de verdeur d’ esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. Mais on avait brisé e
11312 sez de verdeur d’esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. Mais on avait brisé en nous ces ressorts de la révolte e
11313 empire. Mais on avait brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le
11314 pire. Mais on avait brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le se
11315 avait brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitr
11316 it brisé en nous ces ressorts de la révolte et de la libération d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitrair
11317 us ces ressorts de la révolte et de la libération d’ une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens d
11318 révolte et de la libération d’une personnalité : l’ imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des d
11319 la libération d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains.
11320 ation d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix
11321 on d’une personnalité : l’imagination, le sens de l’ arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de
11322 alité : l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances
11323 l’imagination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était d
11324 magination, le sens de l’arbitraire et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était donc
11325 et le sens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était donc ce conformisme indispensable aux «
11326 ens de la relativité des décrets humains. Le prix de mes souffrances était donc ce conformisme indispensable aux « immorte
11327 principes ». Je n’allai pas tout de suite jusqu’à les mettre en doute : mais un jour je compris que ce n’étaient que des pr
11328 ié, si évident, si parfaitement soumis aux règles d’ une arithmétique élémentaire, ce monde dont la Démocratie apparaissait
11329 les d’une arithmétique élémentaire, ce monde dont la Démocratie apparaissait comme l’achèvement idéal et nécessaire — et q
11330 e, ce monde dont la Démocratie apparaissait comme l’ achèvement idéal et nécessaire — et qui était le seul pour lequel on n
11331 e l’achèvement idéal et nécessaire — et qui était le seul pour lequel on nous préparait — c’était un système d’abstraction
11332 our lequel on nous préparait — c’était un système d’ abstractions primaires, c’était le rêve raisonnablement organisé des e
11333 tait un système d’abstractions primaires, c’était le rêve raisonnablement organisé des esprits moyens, prosaïques et rassi
11334 ns, prosaïques et rassis qui tiennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’ac
11335 es et rassis qui tiennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder pa
11336 et rassis qui tiennent aujourd’hui les charges de l’ État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce
11337 ennent aujourd’hui les charges de l’État, piliers d’ un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont ét
11338 rges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de
11339 nt ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus
11340 seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mai
11341 oder parce qu’ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais à la Commission
11342 besoins. Nous ne croyions plus aux démons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossières
11343 mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de « superstitions grossières » comme celles qui touchent à l’action des
11344 stitions grossières » comme celles qui touchent à l’ action des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis le respect des
11345 des étoiles par exemple. Mais nous avions acquis le respect des statistiques. Nous savions que les miracles ne trompent q
11346 uis le respect des statistiques. Nous savions que les miracles ne trompent que les illettrés, mais qu’il convient de s’incl
11347 es. Nous savions que les miracles ne trompent que les illettrés, mais qu’il convient de s’incliner devant les miracles de l
11348 e trompent que les illettrés, mais qu’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisa
11349 lettrés, mais qu’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long d
11350 qu’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre hist
11351 ’il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre histoir
11352 ence appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l
11353 nous faisait voir tout au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le
11354 out au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel.
11355 au long de notre histoire le Progrès constant de l’ humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel. No
11356 e histoire le Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel. Nous savions qu’un
11357 Progrès constant de l’humanité vers les lumières, l’ incrédulité et le bien-être matériel. Nous savions qu’un fils d’ouvrie
11358 de l’humanité vers les lumières, l’incrédulité et le bien-être matériel. Nous savions qu’un fils d’ouvrier est l’égal d’un
11359 et le bien-être matériel. Nous savions qu’un fils d’ ouvrier est l’égal d’un petit Dauphin — et même nous ne pouvions nous
11360 e matériel. Nous savions qu’un fils d’ouvrier est l’ égal d’un petit Dauphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de cr
11361 iel. Nous savions qu’un fils d’ouvrier est l’égal d’ un petit Dauphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de croire qu
11362 Dauphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de croire que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas
11363 même nous ne pouvions nous empêcher de croire que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas de choses doul
11364 e choses douloureusement ennuyeuses qui sont dans les livres — et nulle part ailleurs. Nous arrivions dans la vie avec des
11365 res — et nulle part ailleurs. Nous arrivions dans la vie avec des mentions honorables et une inconcevable gaucherie, c’est
11366 et une honte secrète qui exaspérait ce mépris et le rendait agressif. Mais moi, j’avais trop souffert de cette compressio
11367 rendait agressif. Mais moi, j’avais trop souffert de cette compression morale pour, une fois matériellement délivré, en su
11368 riellement délivré, en supporter longtemps encore l’ action. Je n’eus pas plus tôt découvert et nommé cet asservissement de
11369 as plus tôt découvert et nommé cet asservissement de l’esprit et ces mythes stériles, que je les rendis responsables de ma
11370 plus tôt découvert et nommé cet asservissement de l’ esprit et ces mythes stériles, que je les rendis responsables de ma pe
11371 sement de l’esprit et ces mythes stériles, que je les rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus
11372 s mythes stériles, que je les rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie
11373 riles, que je les rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie.   3. Dan
11374 s rendis responsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus
11375 onsables de ma perte de contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’
11376 e contact avec les réalités les plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vi
11377 ontact avec les réalités les plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide.
11378 ités les plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors d
11379 s plus élémentaires de la vie.   3. Dans le cas le plus favorable, c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vi
11380 , c’est un silence, un vide. C’était en dehors de la vie.
100 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
11381 2. Description du monstre Le service militaire me permit de retrouver quelques-unes d
11382 2. Description du monstre Le service militaire me permit de retrouver quelques-unes de ces réalité
11383 ption du monstre Le service militaire me permit de retrouver quelques-unes de ces réalités. J’y retrouvai aussi plusieur
11384 ce militaire me permit de retrouver quelques-unes de ces réalités. J’y retrouvai aussi plusieurs têtes connues d’anciens c
11385 ités. J’y retrouvai aussi plusieurs têtes connues d’ anciens camarades d’école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’en
11386 aussi plusieurs têtes connues d’anciens camarades d’ école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’autant mie
11387 imaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’ autant mieux qu’on était devenu plus différents. Car ces différences s
11388 s. Car ces différences sont les premières marques de la vie vécue et l’on aime à y découvrir la seule fraternité véritable
11389 Car ces différences sont les premières marques de la vie vécue et l’on aime à y découvrir la seule fraternité véritable. M
11390 ces sont les premières marques de la vie vécue et l’ on aime à y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en cas
11391 arques de la vie vécue et l’on aime à y découvrir la seule fraternité véritable. Mais c’est en caserne aussi que je devais
11392 is c’est en caserne aussi que je devais retrouver les instituteurs. Ceux-là n’avaient pas bougé. Et pour cause : ils n’étai
11393 ougé. Et pour cause : ils n’étaient jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de
11394 é. Et pour cause : ils n’étaient jamais sortis de l’ école. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’
11395 ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un à l’autre, il n’y a pas de solution de continuité, la différence
11396 ’un instituteur : de l’un à l’autre, il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’était qu’une question d’âge,
11397 eur : de l’un à l’autre, il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’était qu’une question d’âge, non d’expéri
11398 l’autre, il n’y a pas de solution de continuité, la différence n’était qu’une question d’âge, non d’expérience vécue. Ce
11399 continuité, la différence n’était qu’une question d’ âge, non d’expérience vécue. Ce que je vais dire est sans doute injust
11400 la différence n’était qu’une question d’âge, non d’ expérience vécue. Ce que je vais dire est sans doute injuste et faux d
11401 s doute injuste et faux dans un très grand nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’unif
11402 ès grand nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’uniforme peut être défini par son inco
11403 grand nombre de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’uniforme peut être défini par son incompr
11404 re de cas, mais pourquoi ai-je envie de le dire ? L’ instituteur sous l’uniforme peut être défini par son incompréhension m
11405 rquoi ai-je envie de le dire ? L’instituteur sous l’ uniforme peut être défini par son incompréhension méthodique des homme
11406 éhension méthodique des hommes et son mépris pour les paysans. Qu’il soit officier ou troupier, on le reconnaît à une façon
11407 les paysans. Qu’il soit officier ou troupier, on le reconnaît à une façon pédante d’être consciencieux, à une façon bless
11408 ou troupier, on le reconnaît à une façon pédante d’ être consciencieux, à une façon blessante d’être supérieur, à une faço
11409 dante d’être consciencieux, à une façon blessante d’ être supérieur, à une façon livresque d’expliquer les choses, à une fa
11410 blessante d’être supérieur, à une façon livresque d’ expliquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces di
11411 être supérieur, à une façon livresque d’expliquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs a
11412 que d’expliquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs automatiques (brevetés par le gouv
11413 liquer les choses, à une façon théorique de juger les êtres. Ces distributeurs automatiques (brevetés par le gouvernement)
11414 res. Ces distributeurs automatiques (brevetés par le gouvernement) de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la
11415 teurs automatiques (brevetés par le gouvernement) de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils
11416 rs automatiques (brevetés par le gouvernement) de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils on
11417 de la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir à une élite responsa
11418 la manne égalitaire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir à une élite responsable
11419 t pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’ appartenir à une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire
11420 ’appartenir à une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils mépris
11421 ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient
11422 qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’ occasion de s’en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’iron
11423 isent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’ironie paysanne
11424 s’en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de m’échauffe
11425 en douter s’ils étaient sensibles aux finesses de l’ ironie paysanne. Mais je n’en dirai pas plus, de peur de m’échauffer i
11426 pas plus, de peur de m’échauffer inutilement. Si l’ on me poussait un peu, je crois que je m’oublierais au point d’insinue
11427 ait un peu, je crois que je m’oublierais au point d’ insinuer que les instituteurs galonnés causent autant de tort à l’armé
11428 crois que je m’oublierais au point d’insinuer que les instituteurs galonnés causent autant de tort à l’armée que les instit
11429 nuer que les instituteurs galonnés causent autant de tort à l’armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des
11430 es instituteurs galonnés causent autant de tort à l’ armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des manifestes
11431 urs galonnés causent autant de tort à l’armée que les instituteurs antimilitaristes qui signent des manifestes en mauvais f
11432 des manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine à d’excellents garçons. Revenons au civil. J’ai fait allusio
11433 manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine à d’excellents garçons. Revenons au civil. J’ai fait allusion a
11434 en mauvais français — et je ferais de la peine à d’ excellents garçons. Revenons au civil. J’ai fait allusion au lieutenan
11435 allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant qui veut trait
11436 usion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant qui veut traiter
11437 r qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’ instituteur-lieutenant qui veut traiter militairement ses élèves témoi
11438 ui veut traiter militairement ses élèves témoigne de la même maladresse professionnelle. J’en connais un qui avait coutume
11439 veut traiter militairement ses élèves témoigne de la même maladresse professionnelle. J’en connais un qui avait coutume de
11440 rofessionnelle. J’en connais un qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater le
11441 connais un qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de
11442 qui avait coutume de dire à une classe de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section,
11443 de garçons de 10 à 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section, je saurai aussi vous mater. » On imagi
11444 11 ans : « J’ai bien su mater les quarante hommes de ma section, je saurai aussi vous mater. » On imagine à quoi peut mene
11445 aussi vous mater. » On imagine à quoi peut mener l’ enseignement donné par des êtres qui brouillent à ce point les méthode
11446 ent donné par des êtres qui brouillent à ce point les méthodes. Simple remarque, pendant que nous en sommes aux instituteur
11447 ous en sommes aux instituteurs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit
11448 en sommes aux instituteurs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit pe
11449 urs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit petit-bourgeois qui imprèg
11450  : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’esprit petit-bourgeois qui imprègne
11451 sse sociale, de la petite bourgeoisie. Est-ce que l’ esprit petit-bourgeois qui imprègne l’enseignement primaire constitue
11452 Est-ce que l’esprit petit-bourgeois qui imprègne l’ enseignement primaire constitue l’apport des instituteurs, ou bien pré
11453 is qui imprègne l’enseignement primaire constitue l’ apport des instituteurs, ou bien préexiste-t-il dans les principes mêm
11454 ort des instituteurs, ou bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme
11455 , ou bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Num
11456 u bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’ École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa D
11457 ns les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches 
11458 ’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était toujo
11459 ttire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était toujours jaune.)
11460 bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni
11461 le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? ( Le verre en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dir
11462  ? (Le verre en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits-bourgeois. Ils sont au moi
11463 en était toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’ envie de dire du mal des petits-bourgeois. Ils sont au moins aussi sym
11464 t toujours jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits-bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathique
11465 rs jaune.) Je n’ai ni le droit ni l’envie de dire du mal des petits-bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathiques que n’
11466 si sympathiques que n’importe quelle autre classe de la société. Mais l’esprit petit-bourgeois pris abstraitement et tel q
11467 sympathiques que n’importe quelle autre classe de la société. Mais l’esprit petit-bourgeois pris abstraitement et tel qu’i
11468 n’importe quelle autre classe de la société. Mais l’ esprit petit-bourgeois pris abstraitement et tel qu’il se manifeste da
11469 pris abstraitement et tel qu’il se manifeste dans l’ école primaire est un véritable virus de mesquinerie, et devrait être
11470 este dans l’école primaire est un véritable virus de mesquinerie, et devrait être soigné au même titre que certaines autre
11471 les ». Je reviendrai peut-être sur ce point. Pour l’ instant je ne veux que décrire l’école telle qu’on la voit. Après les
11472 r ce point. Pour l’instant je ne veux que décrire l’ école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur d
11473 nstant je ne veux que décrire l’école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des « collèges » n’es
11474 ux que décrire l’école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des « collèges » n’est pas accidentel
11475 l’école telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des « collèges » n’est pas accidentelle. C’est cell
11476 lle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des « collèges » n’est pas accidentelle. C’est celle même du
11477 llèges » n’est pas accidentelle. C’est celle même du régime. L’architecture de nos « palais scolaires » symbolise d’une fa
11478 est pas accidentelle. C’est celle même du régime. L’ architecture de nos « palais scolaires » symbolise d’une façon frappan
11479 telle. C’est celle même du régime. L’architecture de nos « palais scolaires » symbolise d’une façon frappante ce qu’il y a
11480 rchitecture de nos « palais scolaires » symbolise d’ une façon frappante ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la
11481 es » symbolise d’une façon frappante ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la conception démocratique du monde.
11482 ne façon frappante ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pir
11483 e ce qu’il y a de schématique et de monotone dans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucou
11484 ue et de monotone dans la conception démocratique du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucoup d’enfants ont un frisson
11485 ue du monde. Entrons, c’est pire encore. Beaucoup d’ enfants ont un frisson de dégoût au moment de passer la porte, au son
11486 st pire encore. Beaucoup d’enfants ont un frisson de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de
11487 ants ont un frisson de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imp
11488 on de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corrido
11489 de dégoût au moment de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors
11490 moment de passer la porte, au son de la cloche : l’ odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habit
11491 de passer la porte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des éc
11492 orte, au son de la cloche : l’odeur de goudron et d’ urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste
11493 e : l’odeur de goudron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste encore mes souvenirs. Et
11494 udron et d’urinoirs qui imprègne les corridors et les habits des écoliers empeste encore mes souvenirs. Et la poussière dan
11495 its des écoliers empeste encore mes souvenirs. Et la poussière dans l’air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un re
11496 mpeste encore mes souvenirs. Et la poussière dans l’ air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagin
11497 encore mes souvenirs. Et la poussière dans l’air, l’ encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagination q
11498 ouvenirs. Et la poussière dans l’air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagination que ces initia
11499 sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’ imagination que ces initiales, ces signes, ces devises… —, les estampe
11500 on que ces initiales, ces signes, ces devises… —, les estampes piquées, Numa Droz et ses crottes de mouches… Dans ce décor
11501 —, les estampes piquées, Numa Droz et ses crottes de mouches… Dans ce décor s’écoulent huit années de votre vie, citoyens 
11502 de mouches… Dans ce décor s’écoulent huit années de votre vie, citoyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur l
11503 s ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’un tel milieu, mo
11504 rand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’un tel milieu, moral et matériel ? L’école publiqu
11505 Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’ un tel milieu, moral et matériel ? L’école publique, telle que nous la
11506 u éducatrice d’un tel milieu, moral et matériel ? L’ école publique, telle que nous la voyons est semblable à tous ces monu
11507 al et matériel ? L’école publique, telle que nous la voyons est semblable à tous ces monuments « de la mauvaise époque » q
11508 us la voyons est semblable à tous ces monuments «  de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes l’apport du xixe siècl
11509 la voyons est semblable à tous ces monuments « de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes l’apport du xixe siècle.
11510  de la mauvaise époque » qui sont dans nos villes l’ apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utili
11511 uvaise époque » qui sont dans nos villes l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utilité, et il
11512 l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style
11513 e siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’ utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est p
11514 à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’absence de style est encore un st
11515 . On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’ absence de style est encore un style : c’est même le pire.
11516 ue le style 1880 n’en est pas un : mais l’absence de style est encore un style : c’est même le pire.
11517 absence de style est encore un style : c’est même le pire.